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  • il y a 7 semaines
Bernard-Henri Lévy, écrivain et philosophe, était l'invité du 20h BFM de ce dimanche 28 septembre. Il a évoqué le procès de Nicolas Sarkozy.

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Transcription
00:00Je suis non seulement sidéré, mais je suis de plus en plus choqué,
00:03parce que je comprends de moins en moins.
00:05Je ne comprends pas.
00:07– Qu'est-ce que vous ne comprenez pas ?
00:09– Je ne comprends pas d'abord comment on peut,
00:12alors que les principaux chefs d'accusation sont écartés,
00:15qu'il est admis, qu'il n'y a pas de corruption,
00:16qu'il n'y a pas de réglementation, qu'il n'y a pas de tout ça,
00:18comment on peut quand même envoyer un ancien président en prison ?
00:22Je ne comprends pas.
00:24Deuxièmement, parce que cette histoire d'association de malfaiteurs,
00:26qui est un délit, qui a une histoire en France,
00:30qui avait été aboli du code pénal par Robert Badinter,
00:35en 1982 ou 3, à l'époque de Mitterrand,
00:38qui a été remis sous le septennal Chirac
00:42par le ministre de la Justice de l'époque, Albin Charlandon.
00:46C'est compliqué cette affaire d'association de malfaiteurs.
00:49– Vous allez vous aussi me dire que c'est un fourre-tout
00:52et qu'on met ce qu'on veut dans cette condamnation.
00:54– C'est ce que disait Robert Badinter,
00:56oui, c'est ce qu'a dit le Parlement en 1982 ou 3,
00:59vous vérifierez, lorsque ce délit a été retiré.
01:03– Sauf qu'il est en train un nouveau code pénal en vigueur
01:05où le délit a été complètement réécrit.
01:08– Oui, il a été remis encore une fois quelques années plus tard.
01:12Donc tout ça me choque et ce qui me choque le plus,
01:18c'est la mise en détention avant même,
01:23vous savez tout ça, avant le procès en appel.
01:27– Bernard, il est exceptionnel de ne pas être incarcéré sur le champ
01:31pour une telle peine, c'est souvent le cas.
01:35– Bien sûr, mais c'est le plus souvent le cas.
01:38– Oui.
01:38– S'il y a risque de récidive et s'il y a risque de fuite,
01:44c'est comme ça, les prisons…
01:46– Non, là c'est en raison, et vous l'avez lu comme moi,
01:48en raison de la gravité des faits et pour l'effectivité de la peine.
01:53– Mais je ne crois pas que la loi dise qu'en raison de la gravité des faits,
01:57on peut mettre en détention préventive.
01:59La loi dit qu'on peut vous mettre en détention préventive
02:02si vous risquez de vous sauver et si vous risquez de récidiver.
02:06– Non.
02:06– Encore une fois, juridiquement, ce sont des raccourcis,
02:10malheureusement parce que ce sont des notions très complexes
02:12qu'on doit aborder dans des temps très courts
02:14et pour essayer de les rendre compréhensibles.
02:16Mais la détention provisoire n'est pas l'exécution provisoire
02:19et dans son plaidoyer au sortir du tribunal,
02:22Nicolas Sarkozy a allègrement confondu les deux
02:24puisqu'il a dit « je ne risque pas de m'enfuir ».
02:26Mais l'exécution provisoire d'un jugement et d'un mandat de dépôt
02:29ne suppose pas un risque de fuite.
02:32Ici, c'est l'exceptionnelle gravité des faits.
02:34En tout cas, voilà, si on reprend la motivation du tribunal.
02:36Donc je pense qu'il faut quand même essayer de faire attention
02:38à ne pas agiter une chose et une autre
02:40dans le climat délétère qu'on vit aujourd'hui dans la confiance de la justice.
02:45– Moi, je pense comme citoyen qu'il faut faire attention,
02:48comme vous dites, à deux choses aujourd'hui.
02:49le discrédit de la classe politique et demain le discrédit des juges.
02:54Si vraiment les citoyens perdent confiance,
02:57petit A dans leur classe politique, tous pourris,
03:01et petit B dans leur juge, coup d'état judiciaire, ainsi de suite,
03:07si ces deux pôles de la République vacillent,
03:11là je peux vous dire que les lendemains seront difficiles.
03:14– Sous-titrage Société Radio-Canada
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