Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 1 semaine
Etat de Palestine : des reconnaissances et après ?

Lundi 22 septembre 2025, devant l'assemblée de l'ONU de la France a reconnu l'état de Palestine, suivie par d'autres pays du Vieux continent comme le Royaume-Uni, le Portugal, ou le Luxembourg... Deux ans après l'attentat terroriste du 7 octobre du Hamas, la guerre menée par le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou a abouti à une situation dramatique de Gaza, avec des dizaines de milliers de morts et une famine déclarée par l'ONU depuis le mois d'août... Quelles vont être les conséquences concrètes de ces reconnaissances de la Palestine ? Et que penser des annonces européennes de sanctions contre Israël avec une révision de l'accord d'association ? Cette semaine Caroline de Camaret et Alexandre Poussart en débattent avec leurs invités dans ici l'Europe.

invités :
- Marc Botenga, eurodéputé belge, membre du groupe La Gauche au Parlement européen,
- Christophe Gomart, eurodéputé français, membre du groupe du Parti populaire européen.

Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00France 24, LCP, Public Sénat présente.
00:15Bonjour à tous et merci de nous rejoindre pour Ici l'Europe sur France 24 et les chaînes parlementaires LCP et Public Sénat.
00:23Cette semaine a été marquée par la 80e Assemblée Générale des Nations Unies à New York
00:28qui a vu les Européens diviser sur la question de Gaza et puis en décalage avec les Etats-Unis de Donald Trump sur plein de gros dossiers.
00:37Et nous en parlons tout de suite avec l'ancien chef de la diplomatie européenne, Joseph Borrell, bonjour.
00:45Bonjour, merci.
00:46Merci de nous rejoindre. Vous êtes d'ailleurs, je le précise, en duplex depuis Madrid.
00:51Vous êtes espagnol, vous présidez un think tank sur les affaires internationales, le CIDOB.
00:56Et rappelons que vous avez été ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement socialiste de Pedro Sanchez en Espagne.
01:03Et puis, pendant cinq ans, surtout, le haut représentant de l'Union Européenne pour les Affaires étrangères et la sécurité.
01:09Vous participiez encore l'an dernier à l'Assemblée Générale de l'ONU.
01:12Ce rendez-vous vous manque. Qu'est-ce que vous avez pensé du cru 2025 ?
01:17Bon, cette année, ça a été le grand spectacle du président Trump.
01:23Et ça, j'ai raté quelque chose, vraiment.
01:25Parce que le discours du président Trump, ça a été vraiment ahurus.
01:31Trump cassant toute la vaisselle, c'était quelque chose d'historique.
01:35Alors, il y a quand même eu aussi, à l'occasion de l'Assemblée de l'ONU, des reconnaissances en cascade de la Palestine.
01:43Et vous croyez que cela est d'ailleurs capable de changer la donne pour Gaza ?
01:47C'est un sujet auquel vous êtes très sensible.
01:50La reconnaissance, toute simple.
01:53L'acte diplomatique de dire « j'y reconnais », évidemment, non.
01:59par elle-même, non.
02:01La France, il y a 30 ans qu'elle hésite.
02:05Il y a 30 ans que Yissa Agrabin, le premier ministre d'Israël assassiné,
02:12avait dit, peu de jours avant d'être assassiné,
02:15qu'il se rejouissait que la France montre sa volonté de reconnaître le futur État palestinien.
02:24Il y a 30 ans de ça.
02:25Elle l'a fait, finalement.
02:26Elle l'a fait, oui, finalement.
02:30Vous avez raison, finalement.
02:31Mais le chiffre de la semaine, justement,
02:34Joseph Borrell, c'est le nombre de pays qui reconnaissent la Palestine.
02:37157 sur 193 pour l'ONU, soit 80% des nations.
02:42Mais dans l'Union européenne, cette moyenne baisse.
02:4516 pays sur 27 reconnaissent la Palestine, 60%.
02:49Les Européens sont encore très divisés, j'ai envie de vous demander, trop ?
02:55Absolument.
02:56Trop.
02:57Trop.
02:58Trop.
02:59Le monde entier est derrière l'idée de faire que les Palestiniens qui habitaient là,
03:06avant que l'État juif soit créé, puissent avoir aussi son foyer national.
03:12Le monde entier, à l'exception des États-Unis, de l'Israël, de Netanyahu lui-même,
03:18de l'Argentine, du Paraguay, de l'Hongrie, de l'Eslovaquie peut-être, et quelques îles du Pacifique, à part ces pays-là.
03:28Le reste, maintenant le Canada, la France, le Royaume-Uni, l'Australie, le Portugal, il y a quelques mois déjà l'Espagne, c'est pas n'importe qui.
03:40Mais l'Europe, l'Allemagne, l'Italie, quand on dit l'Europe, on dit l'Allemagne et l'Italie surtout.
03:47C'est eux, l'Hongrie évidemment, c'est eux qui restent encore sans reconnaître.
03:56D'ailleurs, les anciens pays du pacte de Varsovie qui sont entrés dans l'Union Européenne,
04:01ils sont entrés avec la reconnaissance dans son sac à dos.
04:06C'est vraiment dommage que l'Europe soit dans cette position-là.
04:10Alors, pour réagir à la situation à Gaza, la Commission Européenne prévoit désormais la suspension
04:15des concessions commerciales préférentielles sur les produits israéliens,
04:20l'imposition de sanctions aux ministres d'extrême droite et aux colons extrémistes
04:23dans les territoires occupés de Cisjordanie.
04:25Et vous avez qualifié d'ailleurs ces mesures de plaisanterie. Pourquoi ?
04:30Écoutez, vous savez quel est le coût pour Israël de cette annulation partielle,
04:39très partielle, de l'accord commercial.
04:42Le coût pour Israël, c'est 227 millions d'euros.
04:47Est-ce que vous croyez vraiment que Netanyahou va se sentir impressionné
04:51pour qu'on lui dise qu'il faut qu'il paye 227 millions de droits de douane ?
04:57Non, je ne le pense pas.
04:58C'est ça, tout ce qu'on est capable de faire.
05:01Ce n'est vraiment pas à l'auteur de l'enjeu.
05:04À la vue de ce qu'il se passe, ce n'est pas grand-chose.
05:07Mais au moins, ils ont cassé le tabou de qu'on ne pouvait rien faire contre Israël.
05:14Au moins, ils ont cassé ce tabou.
05:16Avant de ça, j'avais dit, écoutez, si les États membres,
05:20quelques États membres considèrent que la Commission européenne ne fait pas ce qu'elle devrait faire,
05:26il y a une solution, c'est aller au tribunal de justice.
05:28Parce que quand on dit qu'il faut mettre l'accord d'association en hold,
05:36comme on dit en anglais, ce n'est pas un choix.
05:39Le suspendre.
05:41Suspendre, ce n'est pas un choix, parce que c'est une obligation du traité.
05:45Le traité dit que les partis qui ont signé l'accord,
05:49c'est-à-dire l'Union européenne et l'Israël,
05:52tous les deux reconnaissent que l'autre doit accomplir avec les droits humains.
05:56C'est une obligation.
05:58Si le pavre ne le fait pas, vous devez agir.
06:00Si vous n'agissez pas, quelqu'un doit dire,
06:02attention, il y a quelque manquement de obligation légale.
06:05Jusqu'où devrait aller l'Union européenne pour vous,
06:07pour aider finalement à solutionner la situation à Gaza ?
06:14Je n'attends pas que l'Union européenne,
06:18avec la règle de l'unanimité, puisse faire beaucoup.
06:24Oui, la Commission aurait pu proposer des mesures plus fortes.
06:28Mais encore, il faut que les États membres l'approuvent.
06:32Dans les domaines commerciaux, c'est par majorité qualifié.
06:37Et pour ceci, il faut que soit l'Allemagne, soit l'Italie soient d'accord.
06:42Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
06:44Mais ça serait tellement regrettable que même cette petite mesure,
06:51l'Union européenne ne soit pas capable de les adopter.
06:54Mais on verra bien, le Conseil n'est pas encore dit sans dernier mot.
06:58Mais pour les autres choses, il faut la règle de l'unanimité.
07:02Il y aura toujours un pays qui va bloquer, donc au moins un.
07:06Donc, je n'attends pas que l'Union européenne soit capable de faire des actions qu'il faudrait faire.
07:14Vous avez retrouvé une certaine liberté de ton, on l'entend bien, Joseph Borrell.
07:19L'Estonienne qui vous a succédé, Kayakala, ça a été très dur avec votre bilan de 5 ans.
07:24Elle juge que vous n'avez pas fait assez.
07:26Qu'est-ce que vous répondez ?
07:28Écoutez, quand on est dans un rôle comme celui des hauts représentants,
07:34je pense qu'on a déjà beaucoup trop de travail
07:36et qu'il ne faut pas dépenser son temps à critiquer son antécesseur ou son successeur.
07:43L'histoire va nous juger à tous.
07:46L'histoire va nous juger à tous.
07:47En attendant, faisons chacun le meilleur que nous savons.
07:52Vous étiez aussi en charge de la sécurité.
07:54L'augmentation des budgets de défense à hauteur de 5% demandés par Donald Trump,
08:00les droits de douane unilatéraux de 15% avec des engagements d'achat d'armes aux Américains.
08:06Est-ce que vous jugez que les Européens aujourd'hui sont complètement soumis à l'Amérique de Trump ?
08:12Il y a des vassaux heureux.
08:13Il y a des gens qui sont très contents d'avoir quelqu'un qui les protège, moyennant un paiement.
08:19Et je trouve que l'accord commercial, ce n'est pas bon pour l'Europe.
08:24Et il n'aurait pas dû accepter ces termes-là.
08:27De la même façon que les 5% des dépenses militaires,
08:30c'est un acte de servitude vis-à-vis de Trump,
08:34qui nous a imposé les 5%.
08:36Et s'il avait dit les 6%, ça aurait été la même chose.
08:40Avec la différence remarquable de l'Espagne,
08:44qui a dit qu'il n'était pas d'accord.
08:46Mais c'est un peu l'attitude, vous savez,
08:49tout le monde là, en disant des flatteries,
08:53en faisant des attitudes.
08:57C'est les images qui comptent en politique.
08:59L'Europe a montré sa faiblesse.
09:01Et la faiblesse a un coup.
09:03Alors, des drones ont été repérés au-dessus de 4 aéroports du Danemark.
09:08Des incidents qui se multiplient dans le ciel des pays de l'Union Européenne,
09:13et même dans la Baltique, bien sûr.
09:15Pour vous, il n'y a pas de doute,
09:16les Russes testent nos nerfs et notre solidarité militaire ?
09:20Si c'est les Russes,
09:22c'est difficile d'imaginer qu'ils pouvaient être quelqu'un d'autre.
09:26Certainement, ils sont en train de tester nos capacités de répondre,
09:30notre volonté d'agir, notre unité.
09:33Vous savez, rappelez-vous,
09:35quelques jours avant l'invasion russe de l'Ukraine,
09:38quand je présentais la boussole stratégique européenne
09:40pour la défense européenne,
09:43j'avais dit l'Europe est en danger,
09:46nous sommes en danger,
09:47nous n'avons pas les capacités militaires pour faire face à une attaque.
09:52À l'époque, personne ne m'a écouté.
09:55Évidemment, ils ont été dans la paix heureuse
10:00sous les paraplumes militaires américains,
10:03puis après la guerre d'Ukraine est venue.
10:06Et maintenant, c'est évident que la Russie,
10:09avec la bienveillance du président Trump,
10:14essaie de...
10:16Parce que vraiment, la bienveillance que Trump a démontrée
10:18vis-à-vis de Poutine,
10:19qui est accusée par la Cour pénale internationale,
10:24c'est quand même remarquable.
10:26Bon, mais c'est évident que quelque chose se passe.
10:31Moi, ce que je trouve,
10:32c'est dire,
10:33ah, si la Russie continue comme ça,
10:36ils vont voir.
10:38Ils vont voir quoi ?
10:40Qu'est-ce qu'ils vont voir ?
10:41Ce n'est pas la première fois qu'on menace la Russie
10:43avec des sanctions.
10:45Et puis, après, rien ne se passe.
10:48Et les Russes le savent bien.
10:50Donc, c'est un test pour savoir
10:51qu'est-ce que nous sommes capables de faire.
10:53La Commission européenne propose justement
10:56un 19e paquet de sanctions contre la Russie
10:59qui doivent plaire à Donald Trump
11:00puisqu'il avait appelé les Européens
11:03à imposer des droits de douane à la Chine
11:04et à cesser de s'approvisionner
11:07en hydrocarbures russes,
11:09y compris d'ailleurs ses grands amis,
11:10la Hongrie et la Slovaquie,
11:11que vous mentionniez.
11:1220% de notre gaz naturel liquidifié
11:15provient toujours de Russie.
11:16C'est un bon mouvement ?
11:17Jusqu'à maintenant, ça a été bloqué
11:21par cette histoire de l'unanimité.
11:24On a discuté beaucoup de fois de ça
11:26et il y a toujours des pays,
11:29et tout le monde sait de quoi je parle,
11:31de qui je parle,
11:32qui ont dit non à ça.
11:33La Hongrie.
11:34Permettez-moi de dire que...
11:35La Slovaquie.
11:36Mais surtout la Hongrie.
11:38Voilà.
11:39Mais surtout, permettez-moi de dire
11:41que la Commission européenne
11:42n'a pas la capacité de proposer des sanctions.
11:44seulement peuvent proposer
11:47soit les hauts représentants,
11:49soit un État membre.
11:50C'est l'Union européenne, à la fin,
11:52qui doit l'approuver.
11:53Sous la proposition, j'insiste,
11:55pas de la Commission,
11:56mais du haut représentant
11:57ou d'un État membre.
11:59Et je ne sais pas si cette fois-ci
12:01ça va passer.
12:02Et ça devrait passer.
12:04Parce que...
12:05On a...
12:06C'est vrai qu'on continue à financer la Russie
12:09en lui achetant des hydrocarbures et des gaz.
12:12Et c'est vrai aussi
12:12qu'on continue à financer la Russie
12:14d'une façon indirecte
12:16en achetant des produits pétroliers
12:18qui sont distillés dans l'Inde
12:21avec du pétrole russe.
12:23Si on ne peut pas importer du pétrole russe,
12:26on ne devrait pas non plus importer
12:27d'un tiers pays
12:28ce qu'on obtient
12:30à partir du pétrole russe.
12:32Vous êtes favorable, Joseph Borrell,
12:33à ce que, justement,
12:35les avoirs russes gelés
12:37puissent constituer
12:38un moyen de prêter de l'argent
12:41à l'Ukraine.
12:43C'est ce que propose aujourd'hui la Commission.
12:45Et qu'il y a ensuite des réparations
12:47qui soient prélevées.
12:48Est-ce que c'est jouable juridiquement cela ?
12:50On a discuté beaucoup de ça.
12:53Et finalement,
12:54on a décidé
12:54de prendre
12:56pas les capitales,
12:58mais les revenus.
12:59Les revenus du capital.
13:01Parce que les avocats ont dit
13:02« Ah, on ne peut pas prendre les capitaux. »
13:05Ça serait contre la loi internationale,
13:07mais on peut prendre
13:08les revenus du capital.
13:10Ce qui, pour un économiste,
13:12c'est un peu bizarre.
13:13Parce que si les capitaux
13:14appartiennent à quelqu'un,
13:16les revenus de ces capitaux-là
13:18aussi appartiennent
13:19aux profiteurs du capital.
13:19Donc, vous êtes pour qu'on en reste là ?
13:21On en reste là ou pas ?
13:24On en reste au revenu ?
13:24Non, moi, je serais tout à fait favorable.
13:28Mais pour cela,
13:29il faut d'abord
13:30qu'on ait une base légale solide
13:32qu'on n'a pas trouvé
13:33avant du mois de décembre
13:35quand je suis parti à Bruxelles.
13:37On ne l'avait pas trouvé.
13:38Je ne sais pas si maintenant
13:39par Art de Miracle,
13:40on l'a trouvé.
13:42Et au deuxième lieu,
13:44il faut trouver l'unanimité
13:45parce que c'est bien
13:46de proposer des choses,
13:47mais finalement,
13:48il faut que les États membres
13:50qui sont les maîtres
13:51de la décision
13:52veuillent le faire.
13:54Et franchement,
13:55pour l'instant,
13:56je ne vois pas l'Hongrie
13:57dire « Oui, on est d'accord. »
13:58Ni d'ailleurs la Belgique
13:59où se situe ces avoirs.
14:01Au chapitre des ingérences russes,
14:03Joseph Borrell,
14:04rappelons que les Moldaves
14:05se rendent aux urnes
14:06le 28 septembre
14:07pour des élections législatives.
14:09Moins d'un an
14:10après une présidentielle
14:11perturbée par l'ingérence russe
14:13et un référendum
14:14sur l'adhésion
14:14à l'Union européenne
14:15validé de justesse,
14:17le parti pro-européen
14:18de Maya Sandou
14:18pourrait perdre
14:19sa majorité absolue
14:20au profit
14:21des partis populistes
14:22alignés sur le Kremlin.
14:24C'est un enjeu ?
14:25Ce serait un enjeu
14:26important pour l'Europe ?
14:28Les gens peut-être
14:29ne savent même pas
14:30quelle est l'importance stratégique
14:31de ce petit pays
14:32qui est déjà à moitié
14:34occupé par les troupes russes.
14:38C'est un pays
14:39qui n'est pas membre de l'OTAN,
14:41qui est aux portes de l'Europe
14:43et qui malheureusement
14:45serait le prochain candidat
14:48à soubire des États russes
14:50si l'Ukraine
14:52devait perdre cette guerre.
14:54Et je sais qu'il y a
14:55beaucoup de gens en France
14:56qui considèrent que
14:57la Russie n'est pas
14:58un danger existentiel
15:00pour l'Europe,
15:00que l'Ukraine c'est un problème
15:02et que ça n'ira pas plus loin.
15:05Malheureusement,
15:06oui,
15:06la Moldavie
15:07est sous une énorme
15:09influence russe,
15:10une énorme pression russe,
15:12avec tous les moyens.
15:14La désinformation,
15:15c'est là
15:15où la Russie déploie
15:18toutes ses capacités
15:19et sont beaucoup
15:20et l'essor de la Moldavie
15:24c'est stratégiquement
15:26très, très important
15:27pour nous.
15:29Alors,
15:29Joseph Borrell,
15:30dans notre rubrique
15:31l'indirect,
15:31nous donnons la parole
15:32aux jeunes sur l'Espagne
15:34qui a déjà une politique
15:35migratoire très différente
15:37du reste de l'Union Européenne.
15:38Écoutons tout de suite
15:39Anas vous interpeller.
15:41L'Espagne et la France
15:42ont signé en 2021
15:43un accord historique
15:44de double nationalité.
15:46Pourtant,
15:46avec des pays
15:47comme la Roumanie,
15:48l'Italie
15:48ou même le Maroc,
15:49où il existe
15:50de très grandes communautés
15:51en Espagne,
15:51ces accords
15:52restent bloqués.
15:53Ne pensez-vous pas
15:54que faire avancer
15:54ces conventions
15:55serait une manière concrète
15:56de renforcer
15:57la citoyenneté européenne
15:59diverse
15:59et d'offrir
16:00un contre-modèle
16:01face à la montée
16:02de l'extrême droite ?
16:03Alors, votre réponse
16:04sur ce thème
16:05très sensible ?
16:06L'Espagne,
16:06l'Espagne, là aussi,
16:07elle est à contre-courant.
16:09Elle est à contre-courant
16:10de la dépense militaire.
16:12Elle n'acceptait pas
16:13l'imposition
16:14trompienne
16:15de 5%.
16:15Elle est à contre-courant
16:17de la majorité.
16:18Elle a été
16:18l'avant-garde
16:19de la reconnaissance
16:20de l'égard d'Israël.
16:21Il faut le dire ça
16:22en honneur
16:23du président
16:24du gouvernement espagnol.
16:26Elle est surtout,
16:27en matière migratoire,
16:28elle est en train
16:29d'employer
16:30un modèle
16:30complètement différent
16:32du modèle
16:33de, par exemple,
16:34l'Italie
16:35de Meloni.
16:37Un système
16:38beaucoup plus
16:38humanitaire
16:40que l'injection
16:41de forces du travail
16:42qui viennent
16:43de la migration.
16:44Ça nous a donné
16:44un élan économique
16:46et sans ça,
16:47la société espagnole
16:49ne marcherait pas.
16:49Merci, Joseph Borrell,
16:50d'avoir été
16:51notre invité aujourd'hui.
16:53Nous poursuivons
16:53tout de suite
16:54avec un débat
16:55sur le conflit
16:56israélo-palestinien.
16:57Ça se passe
16:57au Parlement européen
16:59avec mon complice
17:00Alexandre.
17:03Merci de nous rejoindre
17:06à Bruxelles
17:07au Parlement européen
17:08pour parler
17:09d'un conflit
17:10à l'autre bout
17:11de la Méditerranée,
17:12le conflit
17:13israélia-palestinien.
17:15Deux ans après
17:16l'attaque terroriste
17:17du 7 octobre
17:18du Hamas,
17:19la guerre menée
17:20par le gouvernement
17:20israélien
17:21de Benyamin Netanyahou
17:22a abouti
17:23à une situation
17:24dramatique
17:25à Gaza
17:26avec des dizaines
17:27de milliers de morts,
17:28une famine déclarée
17:29par l'ONU
17:30depuis le mois d'août.
17:31Oui,
17:32en l'absence
17:32de volonté
17:33de l'administration
17:34Trump
17:35d'aboutir
17:35à un cessez-le-feu,
17:36les Européens
17:37essayent enfin
17:38de faire bouger
17:39les lignes
17:39lundi 22 septembre
17:41devant l'Assemblée
17:42générale
17:42des Nations Unies.
17:43La France
17:44a reconnu
17:44l'État palestinien
17:46suivi par d'autres
17:47pays du vieux continent.
17:49On écoute
17:49le président français.
17:50Nous devons tout faire
17:52pour préserver
17:54la possibilité même
17:55d'une solution
17:56à deux États,
17:59Israël
18:00et la Palestine,
18:02vivant côte à côte,
18:05en paix
18:05et en sécurité.
18:08Le temps est venu.
18:10C'est pourquoi,
18:14fidèle à l'engagement historique
18:17de mon pays
18:18au Proche-Orient
18:19pour la paix
18:21entre le peuple israélien
18:22et le peuple palestinien,
18:27je déclare
18:27que la France reconnaît
18:29aujourd'hui
18:30l'État de Palestine.
18:32Alors,
18:35quelles vont être
18:36les conséquences
18:37concrètes
18:37de ces reconnaissances
18:39de la Palestine
18:40qui ont suivi
18:41le discours
18:42du président français ?
18:43L'Union européenne
18:44avance aussi
18:44sur l'idée
18:45de sanctions
18:46contre Israël
18:47avec une révision
18:49de l'accord
18:49d'association.
18:51Pour en parler
18:51aujourd'hui,
18:52nous avons le plaisir
18:52de recevoir
18:53Marc Botenga.
18:53Bonjour.
18:54Vous êtes eurodéputé
18:55belge
18:56du groupe de la gauche
18:57au Parlement européen
18:58et vous êtes aujourd'hui
18:59face à Christophe Gomart.
19:00Bonjour.
19:01Bonjour.
19:01eurodéputé français
19:02du Parti populaire européen,
19:04la droite de l'hémicycle,
19:05donc les Républicains
19:06en France.
19:07Et je précise
19:07que vous avez dirigé
19:09le renseignement
19:09militaire français.
19:11Christophe Gomart,
19:12cette reconnaissance
19:13de la Palestine
19:13par la France
19:14et d'autres pays européens,
19:16est-ce que c'est une étape
19:16historique dans ce conflit ?
19:18Je pense que c'est surtout
19:19une faute politique,
19:20morale et sécuritaire
19:22de la part du président français
19:23d'avoir annoncé ça
19:24alors qu'au départ
19:26il a émis des conditions
19:27préalables
19:28à cette reconnaissance
19:29de cette Palestine.
19:30c'est une faute politique
19:32parce que ça vient
19:33alors que les conditions
19:34ne sont pas réunies,
19:35une faute morale
19:37parce qu'en fait
19:38il donne raison au Hamas
19:39et c'est la victoire
19:39du Hamas finalement,
19:40c'est la victoire
19:41de Yahya Sinoir
19:42qui a lancé son attaque
19:44terroriste le 7 octobre
19:45en 2023 et enfin
19:46c'est une faute sécuritaire
19:47parce qu'il arrive
19:48à mettre à dos
19:49la population française.
19:50Il prend une décision
19:50certes au nom de la France
19:52mais 71%
19:54de la population française
19:55était contre
19:56cette reconnaissance
19:57et aujourd'hui
19:57le drapeau palestinien
19:58est utilisé en France
19:59par les islamo-gauchistes
20:00qui en fait
20:01veulent semer
20:02la révolution en France.
20:03Donc en fait
20:04c'est trois fautes
20:05de la part du président français.
20:06Alors c'est un peu
20:07à front renversé aujourd'hui.
20:08Vous finalement
20:09comme eurodéputé de la gauche
20:11vous êtes plutôt satisfait
20:12j'imagine de cette reconnaissance
20:13par la France de la Palestine
20:14d'ailleurs suivie
20:15d'autres pays européens.
20:17Remarquons que l'Europe
20:18a quelques guerres de retard
20:19sur cet aspect.
20:20La grande majorité du monde
20:22a déjà reconnu la Palestine
20:23depuis très longtemps.
20:2580%.
20:25Donc l'Europe est vraiment
20:26à l'arrière-garde.
20:27Pourquoi ?
20:28Parce que pendant des années
20:29nous avons sponsorisé
20:30soutenu un colonialisme
20:32israélien illégal
20:33qui vole les maisons
20:34des Palestiniens
20:35et l'Europe a toujours été
20:36on finance
20:37on vous donne des armes
20:38etc.
20:38Et donc aujourd'hui
20:39il y a au moins ça
20:40la reconnaissance formelle
20:41de la Palestine.
20:43C'est très bien
20:44mais évidemment
20:45ça ne va pas changer
20:46vraiment la réalité
20:47sur le terrain.
20:48Nous avons besoin
20:48de sanctions.
20:49La Cour internationale
20:50de justice est très claire.
20:52Israël est en train
20:53d'occuper illégalement
20:54les terres palestiniennes.
20:56Et bien ils doivent dégager
20:57pour le dire ainsi.
20:58D'ailleurs on va regarder
20:59la carte des pays
21:01de l'Union Européenne
21:01qui reconnaissent
21:03l'état de Palestine
21:04alors qu'ils restent
21:05certains pays européens
21:06à ne pas reconnaître
21:08l'état palestinien
21:09et notamment
21:09l'Italie et l'Allemagne.
21:11D'ailleurs le chancelier
21:11allemand n'était pas présent
21:12à cette Assemblée Générale
21:14des Nations Unies
21:14à New York.
21:16Christophe Gomart,
21:16Donald Trump
21:17a réagi à cette reconnaissance
21:18de la Palestine
21:18et il estime que cela
21:19va récompenser
21:21le Hamas
21:22je le cite.
21:23Mais est-ce que cette reconnaissance
21:24ce n'est pas le seul moyen
21:25d'arriver à moyen
21:26à long terme
21:27à cette solution
21:28à deux états
21:29et donc à une paix ?
21:30Vous savez que la convention
21:31de Montevideo en 1933
21:33donne quatre points
21:34pour reconnaître un état.
21:35C'est avoir un territoire
21:36bien délimité,
21:37c'est une population reconnue,
21:39c'est une capacité
21:40à parler aux autres
21:41donc avec un véritable gouvernement
21:42et c'est une possibilité
21:44de parler avec les autres états.
21:46Or, Mahmoud Abba,
21:46je le rappelle,
21:47n'a pas été élu
21:48depuis 2009,
21:49a refusé l'élection,
21:50c'est un pays
21:50totalement corrompu,
21:51donc avec qui discute-t-on ?
21:53La Palestine n'existe pas
21:54en tant que telle.
21:55Je rappelle qu'en 1948,
21:56l'ONU avait décidé
21:57de la création
21:58de deux états
21:58dont les Palestiniens
21:59et les états arabes
22:00n'ont pas voulu
22:01et qu'est-ce qu'ils ont fait ?
22:02Ils ont fait la guerre
22:03à Israël,
22:04six guerres.
22:05Israël a subi six guerres
22:06depuis 1949
22:07qu'elle a toutes gagnées
22:08et aujourd'hui,
22:09on voudrait reconnaître
22:10un état de Palestine
22:11en mettant en avant le Hamas
22:12mais c'est la victoire
22:12du Hamas que l'on donne.
22:13Alors, réponse à cela,
22:15effectivement sur le fond
22:16et puis pour savoir
22:17si finalement,
22:19cette reconnaissance
22:20de 16 états,
22:22peut-être le vôtre d'ailleurs,
22:22la Belgique,
22:23ce n'est pas très clair,
22:24mais de 16 états
22:24sur 27,
22:27en chiffres en Europe aussi,
22:29est importante
22:30pour avoir encore
22:32la perspective
22:32de cette solution
22:33à deux états.
22:34Mais oui,
22:34pour avoir la perspective
22:35de deux états,
22:36il faut arrêter
22:37cette colonisation
22:37et faire partir
22:39les colons israéliens
22:40des terres palestiniennes.
22:41Soyons très clairs,
22:42c'est ça ce qui doit se passer
22:43et pour ça,
22:43nous avons besoin
22:44de sanctions fortes
22:46contre Israël.
22:47Après,
22:47on trouve toute une série
22:48d'excuses.
22:49J'entends M. Gomart
22:50dire que les critères
22:50ne sont pas...
22:51Le territoire palestinien,
22:53il est connu.
22:53Il y a la Convention internationale,
22:56le fait qu'il y ait
22:56une population
22:57reconnue,
22:57il y a une population
22:58très bien reconnue
22:59avec un droit au retour
23:00des réfugiés,
23:01figé par les Nations Unies
23:02d'ailleurs.
23:03Donc,
23:03vous pouvez nier tout ça,
23:04vous pouvez même nier
23:05l'existence
23:06d'un peuple palestinien,
23:07ce qui me chauffe,
23:08parce que ça,
23:08c'est en fait,
23:08ne m'interrompez pas,
23:09s'il vous plaît,
23:10et il y a un minimum
23:10de respect.
23:11Vous venez de nier
23:12l'existence
23:13d'un peuple palestinien,
23:14c'est extrêmement grave,
23:14M. Gomart.
23:15Et du coup,
23:16nous savons que non seulement
23:17les critères sont là,
23:18mais que nous devons
23:19insister formellement
23:20maintenant sur des sanctions
23:22pour dire que cet État,
23:24qui existe,
23:25et avec un territoire,
23:26avec une population,
23:27a le droit à la souveraineté
23:29et à l'autodétermination.
23:31Votre réponse,
23:32M. Gomart ?
23:32Il n'y a pas eu
23:33d'autodétermination,
23:33il n'y a pas eu
23:34d'élection depuis 2009.
23:36Où est l'autodétermination
23:36du peuple palestinien ?
23:38Il y aura des élections
23:39dans un an,
23:39promet Mahmoud Abbas.
23:40Dans un an,
23:41mais depuis 2009 ?
23:41Comment vous voulez faire
23:42des élections sous occupation,
23:43M. Gomart ?
23:44Ils sont occupés par Israël ?
23:45Non, ce n'est pas vrai.
23:46Pas tous les territoires.
23:47Il n'y a pas d'occupation ?
23:47Tous les territoires,
23:48vous niez aussi l'occupation.
23:49D'abord,
23:49vous niez l'existence
23:50du peuple palestinien,
23:51maintenant,
23:51vous niez l'occupation.
23:52Allez-y, M. Gomart.
23:53Je parle, je parle.
23:54Vous m'interrompez.
23:55Je n'ai pas dit
23:55qu'il n'y ait pas
23:55de peuple palestinien,
23:56je reconnais tout à fait
23:57qu'il y a un peuple palestinien.
23:58Il y a des territoires occupés,
23:59mais il y a également
24:00des territoires
24:00qui ne sont pas occupés.
24:02Et Mahmoud Abbas,
24:02où a-t-il,
24:03quand a-t-il organisé
24:04des élections ?
24:04Depuis 2009 ?
24:05Vous imaginez,
24:06ça n'est pas une démocratie.
24:07Israël est une démocratie
24:08qui, je le rappelle,
24:09a été attaquée
24:10le 7 octobre 2023.
24:11Il ne faudrait pas oublier ça.
24:12L'attaquant, c'est le Hamas,
24:14soutenu par une population
24:16qu'il a utilisée
24:17comme bouclier humain.
24:18Qu'a fait le Hamas ?
24:19Le Hamas a bénéficié
24:20des fonds européens
24:21pour creuser des tunnels,
24:22s'abriter lui-même
24:23sous les tunnels,
24:24laissant sa population
24:24comme bouclier humain.
24:26Alors, on va parler, justement...
24:27Vous savez que c'est
24:28du fake news.
24:29Mais ce n'est pas du fake news.
24:30L'idée que l'Europe
24:31ait financé le Hamas,
24:32les armes du Hamas, etc.
24:34Mais juste une question.
24:36Quelle partie de la Palestine
24:37n'est pas occupée aujourd'hui ?
24:38À quoi a servi l'argent ?
24:39Quelle partie de la Palestine
24:40n'est pas occupée aujourd'hui ?
24:42Ramallah s'est occupée par les...
24:42Quelle ?
24:42Ramallah s'est occupée par les...
24:43Vous avez été à Ramallah ?
24:45Vous avez été à Ramallah ?
24:46Vous savez que c'est entouré,
24:47vous le savez.
24:48Mais c'est pas...
24:48Voilà, Gaza non plus,
24:49c'était pas occupé,
24:50c'est entouré, c'est assiégé.
24:51Il faut revoir...
24:52Je ne dis pas...
24:53Attendez, je ne dis pas
24:54qu'il ne faut pas deux États.
24:55Je dis tout à fait
24:55qu'il faut deux États.
24:56Ah si, vous le niez.
24:56Non, je dis qu'il faut deux États.
24:58Je dis simplement
24:59que la reconnaissance actuelle
25:00est malvenue,
25:01que ça donne la victoire en masse.
25:02Vous voulez deux États
25:03mais vous ne voulez en reconnaître qu'un ?
25:04Non, pas du tout.
25:06Vous ne reconnaissez qu'Israël ?
25:07Non, pas du tout.
25:07Deux États mais je ne reconnais qu'Israël ?
25:08Mais pas du tout.
25:09Je n'ai jamais dit ça,
25:11monsieur Bottinga.
25:12Vous l'avez dit.
25:13Vous êtes bien pour la solution
25:14à deux États.
25:14Je suis pour une solution à deux États.
25:15Et donc vous reconnaissez
25:15l'État de Palestine.
25:16Au moins, vous êtes d'accord là-dessus.
25:17Pour l'instant,
25:18il n'y a pas d'État de Palestine.
25:19Donc vous reconnaissez
25:20un État de Palestine.
25:20Pour l'instant,
25:21il n'y a pas d'État de Palestine.
25:22C'est-à-dire que le jour
25:23les Palestiniens reconnaîtreront
25:24également l'État d'Israël.
25:25On va arriver à un État palestinien.
25:26Il faut que les Israéliens dégagent.
25:28Est-ce que vous soutenez
25:28les sanctions contre Israël ?
25:30Alors précisément,
25:30on va en parler tout de suite
25:33de ces sanctions.
25:35L'Union européenne
25:35qui ne veut pas être en reste
25:37justement après ce discours
25:40d'Emmanuel Macron
25:40a proposé d'ailleurs
25:41des sanctions contre Israël.
25:44Écoutons tout de suite
25:44la chef de la diplomatie européenne,
25:46Kaya Kalas.
25:48La Commission européenne
25:50a adopté une proposition
25:51visant à suspendre
25:53partiellement
25:53les avantages commerciaux
25:55accordés à Israël.
25:56Je vais être très clair.
25:58Le but n'est pas
25:58de punir Israël.
26:00Le but est d'améliorer
26:00la situation humanitaire
26:02à Gaza.
26:05Alors précisons
26:06que les sanctions
26:07proposées par la Commission européenne
26:10contre Israël
26:11sont de trois sortes.
26:12Suspension d'abord
26:13de l'accord commercial.
26:15Arrêt de l'aide bilatérale
26:1720 millions d'euros.
26:18Sanctions contre les colons
26:19violents
26:20et deux ministres israéliens.
26:22Est-ce que finalement
26:23l'Union européenne
26:24essaye de faire pression
26:25sur Israël
26:26et ça c'est bien
26:27pour améliorer
26:28cette situation humanitaire
26:30à Gaza ?
26:31Qu'on arrive à une amélioration
26:32de la situation humanitaire
26:32à Gaza, bien sûr
26:33que tout le monde est pour.
26:34Je ne suis pas certain
26:35que prendre des sanctions
26:36soit la solution.
26:37Pourquoi ?
26:38Parce que quand on prend des sanctions,
26:39on a pris des sanctions
26:39contre l'Iran,
26:40est-ce que ça a changé la donne ?
26:41Non.
26:42On a pris des sanctions
26:43contre la Russie,
26:43est-ce que ça a changé la donne ?
26:44Non.
26:45Est-ce qu'on va prendre des sanctions
26:46contre...
26:47On veut prendre des sanctions
26:47contre le gouvernement
26:48Netanyahou.
26:49Ce n'est pas le peuple israélien
26:50qui est en cause.
26:51Or là, on va mettre
26:52toute Israël
26:53parce qu'il y a beaucoup
26:53d'Israéliens
26:54qui ne sont pas
26:54pour le gouvernement
26:55Netanyahou.
26:56Donc je pense qu'il faut
26:57raison garder.
26:58En effet, il faut discuter
26:59pour arriver à ce que
27:00ce conflit cesse,
27:02mais le conflit cessera
27:03le jour où les otages
27:04sont libérés
27:04et le jour où le Hamas
27:05déposera les armes
27:06et se rendra.
27:07Elles sont suffisantes
27:08ces sanctions proposées
27:09par la Commission européenne,
27:10Marc Botanga ?
27:10Et intéressantes déjà
27:11parce qu'elles n'existaient pas.
27:12Tout d'abord, oui.
27:13On voit que la Commission
27:14commence à céder
27:15sous la mobilisation
27:16des Européens
27:16après deux ans
27:18de génocide en cours.
27:20Donc c'est extrêmement important.
27:22Après, M. Gomart,
27:24je vous trouve intéressant
27:24quand vous dites
27:25que les sanctions
27:25contre la Russie
27:26ne servent à rien,
27:27mais vous les défendez.
27:28Non, mais je ne dis pas ça.
27:29Les sanctions contre l'Iran
27:29ne servent à rien,
27:30mais vous les défendez.
27:31Bien sûr.
27:31Vous avez défendu
27:32les sanctions
27:33contre, je pense,
27:34une quinzaine de pays
27:34les dernières années.
27:36Mais quand il s'agit d'Israël,
27:37là, ça ne sert à rien.
27:40Ne vous cachez pas
27:41derrière autre chose
27:42parce que sinon,
27:43vous devriez demander
27:43la levée des sanctions
27:44contre l'Iran,
27:45la levée des sanctions
27:46contre la Russie.
27:46Vous ne le faites pas,
27:47vous les soutenez.
27:48Ce qu'il faut aujourd'hui,
27:49c'est effectivement
27:49des sanctions fortes
27:51de l'Union européenne.
27:52Ces sanctions ici,
27:53c'est un petit début.
27:54En fait, ce qu'on va faire,
27:55c'est enlever
27:56certains privilèges.
27:57Donc on n'est pas en train
27:58de sanctionner vraiment
27:59l'État d'Israël.
27:59Mais on vise
27:59les colons violents,
28:00les ministres israéliens
28:02de l'extrême-est.
28:03Parce que moi,
28:04contrairement à M. Gomart,
28:05j'ai été en Palestine
28:07récemment et j'ai vu
28:08que ces colons violents
28:09n'agissent pas seuls.
28:10Ils agissent avec
28:11le soutien plein
28:13de l'armée israélienne.
28:14Ça veut dire que
28:15c'est l'État israélien
28:15qu'il faut sanctionner.
28:17Parce que certes,
28:17Christophe Gomart,
28:18il y a la situation
28:19humanitaire dramatique
28:20à Gaza,
28:21mais il y a aussi
28:21cette colonisation israélienne
28:23de la Cisjordanie
28:23qui s'accélère
28:24depuis le 7 octobre
28:25avec des colons
28:26effectivement violents
28:27et de plus en plus
28:28de Palestiniens
28:28qui sont blessés
28:29dans ces attaques.
28:30Qui est une colonisation ?
28:31Personne ne peut le nier.
28:32Mais non,
28:33tout s'arrêtera,
28:34je pense,
28:34le jour où les otages
28:35seront libérés
28:36et où le Hamas
28:37déposera les armes.
28:38Commençons d'abord par ça.
28:40Commençons par le commencement
28:41et ne cherchons pas
28:42à donner raison au Hamas.
28:44OK, mais donc le commencement,
28:45je vais juste répondre
28:46parce que le commencement,
28:47ce n'est pas le 7 octobre.
28:48La colonisation
28:48de la Cisjordanie,
28:49colonisation de la Cisjordanie,
28:51ça date de décennie.
28:52Donc, ce n'est pas le 7 octobre.
28:54Deuxièmement,
28:54les otages et le Hamas,
28:56c'est à Gaza.
28:58Vous parlez de la Cisjordanie,
28:59vous mélangez les choses.
29:00La colonisation illégale
29:02n'a rien à voir
29:03avec le conflit.
29:05Peut-être pour revenir
29:07sur le rôle
29:07de l'Union européenne,
29:08quand même,
29:08c'est important de dire
29:10que c'est quand même
29:11les Américains,
29:12M. Votenga,
29:13qui détiennent
29:13la clé du dôme de fer
29:15au-dessus d'Israël
29:16et qui donc jouent
29:17un rôle prépondérant,
29:18soyons honnêtes,
29:19dans ce conflit.
29:20Est-ce que l'Union européenne
29:21parvient à s'imposer aussi ?
29:23Par exemple,
29:23l'Allemagne a arrêté
29:25de livrer des armes.
29:27Est-ce que ça,
29:27ça fait une différence ?
29:28Absolument.
29:29Je pense que les Américains
29:30jouent un rôle
29:31très important.
29:32C'est le soutien
29:32principal d'Israël
29:34depuis des décennies.
29:36Et on n'a aucune
29:37main mise sur Trump,
29:40sur Donald Trump.
29:40Non, mais nous avons
29:41d'énormes leviers.
29:42Il ne faut pas oublier
29:42que 30% du commerce israélien
29:44se fait avec l'Europe.
29:46Il y a beaucoup d'armes
29:47qui passent par l'Europe.
29:48Donc, il y a les armes
29:49qu'on exporte nous-mêmes,
29:50que nous vendons nous-mêmes,
29:52mais il y a aussi
29:52ceux qui transitent
29:53par l'Europe,
29:54qu'on peut
29:54et qu'on doit bloquer.
29:55Il y a les fonds publics
29:56européens
29:57qui vont en direction
29:57d'Israël.
29:58Donc, aujourd'hui,
29:59il y a des fonds publics
29:59européens qui financent
30:00même le ministère
30:01de la Défense en Israël.
30:03Donc, c'est assez inimaginable.
30:05Vous avez un pays
30:05qui est décrié,
30:08condamné
30:08par toute une série
30:10d'acteurs humanitaires,
30:11par les Nations Unies, etc.
30:12On est aussi les premiers
30:13donateurs à Gaza
30:14et pour les Palestiniens.
30:16Quand vous financez
30:17les bombes
30:18et le massacre,
30:19après,
30:20allez vous donner
30:21un peu de nourriture,
30:22ça ne résout pas
30:23le problème,
30:23vous savez.
30:24Donc, il faut vraiment,
30:25aujourd'hui,
30:26des sanctions fortes
30:27contre Israël.
30:28N'importe quel autre pays
30:28qui serait permis ça,
30:29il serait déjà tapé
30:30un embargo.
30:31Christophe Gomart,
30:32on dit que la clé
30:33est dans les mains
30:33de Donald Trump,
30:34mais est-ce que l'Union Européenne
30:35peut avoir des leviers
30:36pour faire pression
30:37sur Benjamin Netanyahoui ?
30:39L'Union Européenne
30:39a beaucoup moins de leviers
30:40que Donald Trump,
30:41qui reste quand même
30:41le pays qui vend
30:43des armes,
30:44en effet, à Israël.
30:46ou ce que vend l'Europe
30:47à Israël est très peu,
30:48c'est très minime
30:48par rapport à ce que
30:49les Américains donnent.
30:51D'abord, Israël construit
30:52lui-même ses propres armes
30:53ou ses propres armements
30:54et d'ailleurs,
30:55c'est également
30:56un exportateur d'armes,
30:58un des premiers exportateurs
30:59d'armes dans le monde,
31:00donc il n'a pas vraiment
31:01besoin de l'Europe pour ça.
31:03Qu'il y ait des sanctions
31:03contre certains dirigeants
31:05israéliens,
31:07je ne pense pas
31:07que ça changera la donne
31:08parce qu'en réalité,
31:09on s'aperçoit de quoi aujourd'hui ?
31:10On s'aperçoit en réalité
31:11d'une radicalisation
31:12d'un Benjamin Netanyahou
31:14de plus en plus.
31:15C'est-à-dire,
31:15plus il y a de pays
31:16qui reconnaissent
31:16la Palestine en été,
31:19il y a une radicalisation
31:20certaine
31:21et une fuite en avant
31:22un peu de Netanyahou.
31:23Est-ce qu'il va aller
31:24vers une fuite en avant,
31:25vers encore plus
31:26d'interventions
31:27en Cisjardanie,
31:28voire une...
31:29C'est ce qu'ils font
31:30depuis des décennies,
31:31donc ils mangent
31:32toujours plus de territoire
31:33de la Palestine
31:34depuis 1948.
31:34Mais là,
31:35ça l'a énervé,
31:35vous dites ?
31:36Oui,
31:36mais le problème,
31:38c'est que je suis convaincu
31:39que sans le soutien occidental,
31:41Israël ne pourrait pas faire
31:42ce qu'il est en train de faire.
31:43Et ça,
31:44c'est vrai depuis des années.
31:45Et du coup,
31:46ce que nous,
31:46on doit faire ici en Europe,
31:48et d'ailleurs,
31:48c'est une obligation
31:49selon le droit international,
31:50la Cour internationale de justice
31:52l'a dit,
31:53nous devons arrêter
31:54de soutenir cette colonisation.
31:56Elle est illégale
31:57au vu du droit international.
31:58On aime bien parler
31:58droits humains,
31:59droits internationaux.
32:00Mais appliquons
32:01les mêmes règles à Israël
32:03qu'on appliquerait
32:04à d'autres pays.
32:04Et ça veut dire
32:05qu'aujourd'hui,
32:06si on met un embargo
32:07sur Israël,
32:08ils seront très durement frappés
32:10et vont être obligés
32:11de revoir leur politique.
32:13Un embargo sur Israël,
32:14un embargo européen
32:14pour stopper la colonisation
32:16des territoires palestiniens,
32:17c'est une bonne idée ?
32:18Mais faire un embargo,
32:19ça ne changera rien à la donne.
32:20Les Américains seront là
32:21pour compenser
32:22ce qui n'est plus vendu
32:23par les Européens.
32:25Ce n'est pas ça le sujet.
32:26Libérons les otages,
32:28que le Hamas dépose des armes,
32:29en effet,
32:30et relançons des élections
32:31libres en Palestine.
32:33Que peut faire de plus
32:34l'Europe sur Gaza ?
32:35Tout dernier tour de table
32:36en quelques mots.
32:37Qu'est-ce que vous attendez
32:38de plus de l'Europe ?
32:39Évidemment,
32:40aide humanitaire massive,
32:42s'impliquer, etc.
32:43Mais quel autre geste ?
32:45Il faut bloquer
32:46le transfert d'armes
32:47vers Israël.
32:48Il faut arrêter
32:49le partenariat privilégié
32:50que nous avons aujourd'hui
32:51avec Israël.
32:52Il faut arrêter
32:53l'argent public
32:54de nos citoyens
32:56qui financent aujourd'hui
32:57les guerres israéliennes
32:58parce qu'Israël
32:59n'occupe pas
32:59que la Palestine.
33:00Il occupe aussi
33:01un bout de Syrie,
33:02un bout de Liban
33:02bombardé illégalement
33:04l'Iran,
33:05l'Irak, etc.
33:06Donc, nous finançons
33:07la déstabilisation,
33:08la destruction
33:09d'une région entière.
33:10Ça, l'Union européenne
33:11peut le faire
33:11et pour relâcher
33:13les otages, bien sûr,
33:14mais relâchons aussi
33:15tous les prisonniers
33:16politiques palestiniens
33:17qui, aujourd'hui,
33:18sont torturés
33:19dans les prisons israéliennes.
33:20Christophe Gomart,
33:21pour conclure,
33:22qu'est-ce que doit faire
33:22l'Europe en plus
33:23pour essayer de peser
33:24sur cette situation
33:25Je pense qu'il faut
33:26obtenir la libération
33:27des otages,
33:28il faut obtenir
33:29que la masse
33:31dépose des armes
33:32en effet,
33:32et il faut lancer
33:34des élections libres
33:35en Palestine
33:36pour que, enfin,
33:37les choses puissent
33:38se discuter
33:38et que les États arabes
33:40reconnaissent Israël
33:41et que les Palestiniens
33:41eux-mêmes reconnaissent
33:43l'État d'Israël.
33:44Merci à vous
33:44d'avoir très bien illustré
33:47ce débat très clivant,
33:48évidemment,
33:49en Europe.
33:50Très bonne suite
33:50des programmes
33:51sur nos antennes.
33:55Sous-titrage Société Radio-Canada
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations