L'enseignement en Belgique francophone est-il catastrophique ?

AVENIR - L'enseignement en Belgique francophone est-il catastrophique ?

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00:00On peut redire qu'il est catastrophique.

00:04En fait, les statistiques démontrent qu'en 1960, il y avait déjà, à 12 ans, 50% des élèves avaient doublé.

00:12Et donc on a toujours conservé une culture scolaire du redoublement.

00:15Parce qu'on imagine que ça va améliorer les choses. En fait, ça les empire.

00:19C'est vrai que les systèmes scandinaves obtiennent de meilleurs résultats dans l'enquête PISA.

00:25Ils emploient des moyens quand même assez élevés pour les élèves.

00:28Et il y a peu de redoublement.

00:31Et l'orientation pour les différentes filières est aussi très tard.

00:35Très, très tard. Et ce sont des systèmes qui sont assez flexibles.

00:39Les moyens qui sont octroyés, on a l'habitude de dire aussi, en Belgique francophone, qu'ils sont quand même assez élevés.

00:44Ça veut dire que l'efficience finalement du système éducatif en Belgique francophone n'est pas bonne ?

00:50En fin de compte, oui, on peut se poser des questions.

00:52Les moyens sont là pour la Belgique.

00:54Donc ça veut dire qu'on peut donner ces moyens-là pour les élèves qui sont en difficulté.

01:00Et on voit que le redoublement est très très élevé aussi en communauté française.

01:04Ça veut dire que ces élèves-là coûtent quand même de l'argent car ils restent une année de plus dans le système scolaire.

01:11Donc on peut se poser des questions.

01:12Est-ce qu'il ne faudrait pas investir sur les élèves qui en ont le plus besoin ?

01:17Détecter ces élèves qui sont en difficulté le plus tôt possible pour leur donner un accompagnement.

01:23Un élève qui redouble, est-ce qu'il va être plus performant par la suite ?

01:26Les élèves qui redoublent ne sont pas forcément plus performants par la suite.

01:32Donc c'est pour ça, investir sur ces élèves qui ont des difficultés d'apprentissage,

01:37des difficultés dès le plus jeune âge, est très important.

01:41L'OCDE analyse également le bien-être des enfants ou en tous les cas l'appréhension que les enfants peuvent avoir

01:48du fait d'être évalués. Qu'en est-il pour la Fédération Unie-Bruxelles ?

01:53Les élèves sont très anxieux par rapport à la moyenne de l'OCDE et même par rapport aux pays scandinaves

01:58qui eux ressentent beaucoup moins d'anxiété.

02:01Donc oui, on peut se poser des questions sur l'accompagnement de ces élèves-là.

02:05Et ça fait presque 40 ans que je constate toujours le même mal-être.

02:11Sinon qu'aujourd'hui, je vois en consultation des jeunes filles de 13, 14, 15, 16 ans

02:16qui ne risquent pas le redoublement et qui développent des angoisses très très importantes

02:20parce qu'elles ont peur. Elles ont peur de doubler.

02:24Elles ont peur de décevoir beaucoup plus qu'avant.

02:27En tout cas, aujourd'hui, on a à la fois des élèves qui ont peur

02:32et les évaluations sommatives, certificatives, CE1D, CEB,

02:37qui n'existent nulle part ailleurs, c'est propre à la Belgique francophone.

02:42C'est détestable comme évaluation.

02:44Quand je dis détestable, on a démontré que ça ne vaut rien,

02:47ça n'évalue pas la maîtrise qu'offre un élève en français, en mathématiques.

02:52Effectivement, en pathologie, on voit plus d'angoisse qu'avant.

02:55Vraiment des angoisses très envahissantes.