- il y a 3 jours
Tribunal judiciaire de Lisieux
Dans cette salle d'audience, où les caméras sont normalement interdites, l'avenir de quatre personnes déjà condamnées est en jeu. Lors de leur jugement, la prison leur avait été épargnée mais aucune d'elle n'a respecté ses obligations : accomplir un travail d'intérêt général, suivre un stage de prévention contre les violences conjugales par exemple. Ces condamnés seront-ils incarcérés à la suite de l'audience ? L'enjeu est immense.
LCP diffuse cette série documentaire en immersion au coeur de la justice française, présentée par le chroniqueur judiciaire Dominique Verdeilhan.
Une Coproduction France.tv Presse, Morgane Production et France Télévisions, avec la participation de LCP-Assemblée nationale.
Pour cette série documentaire, une première en France d'abord diffusée sur France Télévisions, les réalisateurs ont filmé des audiences pénales, civiles, commerciales ou prud'hommales dans les Tribunaux et Cours d'Appel de France, afin de faire découvrir au téléspectateur la réalité et le fonctionnement de la justice, sans artifice technique ni mise en scène.
A chaque moment clé des audiences, le journaliste Dominique Verdeilhan, ancien chroniqueur judiciaire, accompagné d'un magistrat et d'un avocat, vient expliquer les points de droit et de justice, en alternance des séquences réalisées au coeur de l'affaire.
Dans cette salle d'audience, où les caméras sont normalement interdites, l'avenir de quatre personnes déjà condamnées est en jeu. Lors de leur jugement, la prison leur avait été épargnée mais aucune d'elle n'a respecté ses obligations : accomplir un travail d'intérêt général, suivre un stage de prévention contre les violences conjugales par exemple. Ces condamnés seront-ils incarcérés à la suite de l'audience ? L'enjeu est immense.
LCP diffuse cette série documentaire en immersion au coeur de la justice française, présentée par le chroniqueur judiciaire Dominique Verdeilhan.
Une Coproduction France.tv Presse, Morgane Production et France Télévisions, avec la participation de LCP-Assemblée nationale.
Pour cette série documentaire, une première en France d'abord diffusée sur France Télévisions, les réalisateurs ont filmé des audiences pénales, civiles, commerciales ou prud'hommales dans les Tribunaux et Cours d'Appel de France, afin de faire découvrir au téléspectateur la réalité et le fonctionnement de la justice, sans artifice technique ni mise en scène.
A chaque moment clé des audiences, le journaliste Dominique Verdeilhan, ancien chroniqueur judiciaire, accompagné d'un magistrat et d'un avocat, vient expliquer les points de droit et de justice, en alternance des séquences réalisées au coeur de l'affaire.
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00:00:00Bienvenue dans Justice en France.
00:00:15Une peine prononcée n'est pas forcément exécutée.
00:00:18C'est un reproche régulièrement adressé à la justice, donc au magistrat.
00:00:22Un sentiment plus qu'une réalité.
00:00:24Un tiers des personnes condamnées exécutent leur peine immédiatement.
00:00:27Ce sont les auteurs de crimes et de délits les plus graves.
00:00:31Les choses se compliquent pour les courtes peines de prison ferme,
00:00:34dont certaines sont aménageables,
00:00:36autrement dit offrant une alternative à l'incarcération.
00:00:39Il peut se passer plusieurs mois entre le prononcer de la peine,
00:00:42son exécution et éventuellement son aménagement,
00:00:45comme nous allons le voir dans un instant.
00:00:47Les dossiers de ce soir illustrent parfaitement la difficulté
00:00:50que rencontre le juge d'un côté des peines prononcées, inférieures à un an,
00:00:54de l'autre des personnes qui ne semblent pas prendre la mesure de leur condamnation.
00:00:59Alors plantons le décor du tribunal judiciaire de Lisieux.
00:01:02Nous sommes en présence d'une juge de l'application des peines assistée d'une greffière,
00:01:06d'un procureur qui représente la société
00:01:08et de la directrice départementale du service d'insertion et de probation
00:01:12qui suit les dossiers des condamnés de la juridiction.
00:01:16On se retrouve juste après avec nos deux invités.
00:01:48Bonjour, monsieur.
00:02:01Approchez-vous, monsieur.
00:02:04Bonjour.
00:02:04Monsieur R a été condamné à une peine de 8 mois de prison,
00:02:09dont 4 avec sursis probatoires,
00:02:12pour harcèlement et appel téléphonique malveillant envers son ex-compagne,
00:02:17ainsi que pour port d'armes, en l'occurrence, un couteau.
00:02:21Laissé libre, il n'a pas respecté ses obligations dans le cadre du sursis.
00:02:26Il a donc été incarcéré et comparé aujourd'hui détenu.
00:02:30La juge d'application des peines doit se prononcer sur les obligations
00:02:35auxquelles il devra se conformer à sa sortie de prison.
00:02:38Dans le cadre de ce sursis probatoire,
00:02:41vous avez un certain nombre d'obligations,
00:02:43notamment celles de travailler, de vous soumettre à des soins,
00:02:47de vous acquitter des sommes dues à la partie civile,
00:02:50de payer le trésor public,
00:02:51et surtout une interdiction de paraître au domicile de madame ***
00:02:57et de ne pas entrer en relation avec elle ou sa fille de quelque manière que ce soit.
00:03:02C'est sur ces deux dernières interdictions que c'est posé très rapidement
00:03:06après votre condamnation des difficultés,
00:03:10puisque la victime s'est plainte à la gendarmerie
00:03:14que vous tentiez de la joindre,
00:03:17que vous aviez laissé des messages sur son téléphone,
00:03:19que vous vous étiez présenté également sur son lieu de travail pour lui parler.
00:03:23S'en est suivie une enquête de gendarmerie,
00:03:26de laquelle il ressort qu'effectivement des messages ont été laissés par vous sur son téléphone,
00:03:34que vous avez tenté de l'appeler à plusieurs reprises en numéro masqué.
00:03:39Sur la journée du 9 mars, par exemple,
00:03:41on avait 52 appels sur le téléphone de madame qui a fait état,
00:03:45une véritable crainte, peur de se trouver face à vous.
00:03:49Et il y a finalement eu une interpellation,
00:03:52alors que vous vous trouviez à proximité immédiate du travail de madame
00:03:56qui a donc contacté les gendarmes en indiquant qu'elle avait reçu un message
00:04:00dans lequel il était écrit « Tuez bien en suite à capuche ».
00:04:05Et elle était effectivement sur son lieu de travail, vêtue de la sorte.
00:04:09Donc moi aujourd'hui, je ne suis pas là pour juger ces faits-là, monsieur,
00:04:12mais ces faits-là reflètent que manifestement
00:04:15l'interdiction de contact avec la victime
00:04:18et l'interdiction de paraître, que ce soit sur son lieu de travail ou à son domicile,
00:04:23n'a pas été respectée par vous.
00:04:25Et donc l'audience d'aujourd'hui a pour but de s'interroger
00:04:28sur la mise en place d'un dispositif anti-rapprochement
00:04:32à votre sortie de détention
00:04:34pour protéger la victime de vos agissements.
00:04:38Donc voilà les termes du débat
00:05:05est-ce qu'on rajoute effectivement ce dispositif anti-rapprochement
00:05:09à votre sortie ou non ?
00:05:10Est-ce que les interdictions sont aujourd'hui suffisantes ou pas
00:05:13pour éviter une réitération d'infraction
00:05:17et assurer la tranquillité de madame ?
00:05:20Qu'est-ce que vous souhaitez nous dire, monsieur ?
00:05:25J'ai rien à dire.
00:05:27Vous n'avez rien à dire ?
00:05:29Comment vous expliquez ?
00:05:29Vous aviez compris vos interdictions ?
00:05:32Ah bah oui, j'ai compris.
00:05:34Et pourquoi malgré ceci,
00:05:36vous avez continué
00:05:37non seulement à appeler madame...
00:05:39Ça serait trop compliqué à vous expliquer.
00:05:41J'ai pas envie de...
00:05:42Voilà, j'ai pas envie de rentrer dedans.
00:05:44Ça sert à rien.
00:05:46Et voilà.
00:05:48Bon.
00:05:49Donc on n'aura pas beaucoup plus d'explications.
00:05:51Non.
00:05:52L'autre question, c'est
00:05:52est-ce que vous vous sentez capable aujourd'hui, monsieur,
00:05:55lorsque vous serez libéré,
00:05:57de les respecter, ces interdictions ?
00:05:59Les respecter ?
00:06:01Oui et non, j'en sais rien.
00:06:02Franchement, je...
00:06:06D'accord.
00:06:08Vous pouvez pas dire aujourd'hui,
00:06:09en sortant, j'ai bien compris,
00:06:11cette incarcération m'a servi de leçon
00:06:13et je ne chercherai pas
00:06:14à entrer en contact avec elle.
00:06:19Est-ce que vous pouvez entendre
00:06:20la crainte que ça génère chez madame ?
00:06:22Je le sais.
00:06:24Je le vois.
00:06:25Quand quelqu'un l'appelle
00:06:26de manière inscrite...
00:06:27Moi, je suis bien.
00:06:28Non.
00:06:29Se présente sur son lieu de travail.
00:06:33Alors, elle travaille en plus de nuit, parfois.
00:06:37Je suis désolé pour elle.
00:06:43C'est comme ça.
00:06:46Sur la question du dispositif anti-rapprochement,
00:06:48est-ce que vous savez ce que c'est ?
00:06:50Oui.
00:06:51Ça va pas changer,
00:06:53quoi que ce soit, ma vie de façon.
00:06:56Alors, dans l'absolu,
00:06:57ça n'empêchera pas des appels.
00:06:58Ça, c'est certain.
00:07:00Maintenant, ce dispositif,
00:07:01il vous interdit de vous approcher
00:07:04à une distance déterminée.
00:07:05Je suis resté en autôme pendant 10 ans.
00:07:06Je m'en fous.
00:07:08D'accord.
00:07:09Aujourd'hui, vous êtes dans un état d'esprit
00:07:11où plus rien n'a d'importance, finalement.
00:07:13Voilà.
00:07:18Vous avez mis en place des soins,
00:07:20des tensions.
00:07:20Est-ce que vous voyez un psychologue,
00:07:22un psychiatre ?
00:07:23Ça ne changera rien à ma vie, de toute façon.
00:07:28Je vous promets,
00:07:29ça ne changera rien à ma vie.
00:07:31De voir des professionnels ?
00:07:32Ça ne changera rien.
00:07:35Je suis condamné.
00:07:37Ça ne changera rien.
00:07:38Après, monsieur,
00:07:38cette condamnation,
00:07:39elle ne va pas durer
00:07:40ad vitam aeternam.
00:07:41C'est pour ça que là,
00:07:42la question qui se pose,
00:07:43c'est la question de la sortie.
00:07:44Parce que là,
00:07:45cette peine, pour le moment,
00:07:46en tout cas,
00:07:46elle est de 4 mois.
00:07:47Je n'ai plus envie de me battre dans ma vie.
00:07:50Je n'ai plus envie.
00:07:52Je n'ai plus envie.
00:07:56Après, il y a deux choses.
00:07:57J'ai assez donné.
00:07:57J'ai assez donné.
00:08:00J'en ai pas.
00:08:02Vous ne pouvez pas savoir
00:08:03comment je souffre à l'intérieur.
00:08:06Je ne vais pas rentrer dans les débats,
00:08:08ça ne sert à rien.
00:08:10Ça ne sert à rien.
00:08:11Alors que vous soyez en souffrance,
00:08:13ça, je ne le remets pas en question.
00:08:15Je la laisse tranquille.
00:08:16Elle fait sa vie,
00:08:17ce n'est pas grave.
00:08:19Voilà, c'est surtout ça, la question.
00:08:20Je m'en fous.
00:08:21Ce n'est pas le problème.
00:08:22C'est votre capacité
00:08:23à la laisser tranquille
00:08:24et à tourner la page.
00:08:27Aujourd'hui, la justice,
00:08:29c'est ce qu'elle se pose
00:08:30comme question.
00:08:32Et pour ça,
00:08:33c'est pour ça que je vous évoquais
00:08:34les soins,
00:08:35ça peut aussi peut-être aider
00:08:37de comprendre dans quel état
00:08:38vous vous trouvez.
00:08:38Il n'y a rien qui changera.
00:08:39Il n'y a rien qui va...
00:08:40Donc là, en détention,
00:08:41il n'y a pas de soins, du coup,
00:08:42pour le moment ?
00:08:43Il n'y a rien.
00:08:43Vous n'avez pas de traitement ?
00:08:44Ça ne sert à rien.
00:08:45Je ne parlerai pas de façon...
00:08:46Je n'ai plus envie de parler.
00:08:47Je n'ai plus envie de me défendre.
00:08:48Je n'ai plus envie de rien.
00:08:51Franchement, c'est...
00:08:52D'accord.
00:08:54Il n'y aura pas beaucoup plus
00:08:55d'explications,
00:08:56mais c'est votre droit.
00:08:57Vous pouvez tout à fait garder le silence
00:08:58et ne rien dire de plus.
00:09:01Madame la directrice...
00:09:01Tout le monde me lâche.
00:09:02Pardon ?
00:09:03Tout le monde me lâche.
00:09:04Tout le monde.
00:09:06Tout le monde.
00:09:09Madame la directrice,
00:09:10est-ce qu'il y a des questions
00:09:10à monsieur...
00:09:11Non, pas de questions.
00:09:12Monsieur le procureur, des questions ?
00:09:13C'est ma faute.
00:09:14C'est la faute de la justice aujourd'hui.
00:09:17D'accord ?
00:09:18J'en ai marre,
00:09:19de souffrir depuis que je suis gamin.
00:09:20Je souffre.
00:09:21Vous ne pouvez pas comprendre.
00:09:22Si vous avez été condamné,
00:09:23c'est parce que vous avez commis
00:09:24des infractions.
00:09:26Et si aujourd'hui,
00:09:26vous êtes incarcéré,
00:09:27c'est parce que vous n'avez pas
00:09:28respecté les obligations
00:09:30que la justice vous a posées.
00:09:31Alors, vous avez le droit
00:09:32d'être en colère.
00:09:33Simplement,
00:09:34il faut aussi replacer les choses
00:09:35à votre niveau
00:09:36et votre responsabilité, monsieur.
00:09:39Elle a touché.
00:09:40là où vous avez fait,
00:09:41il ne fallait pas.
00:09:45Madame la directrice,
00:09:46votre avis sur l'ajout
00:09:47du coup d'un dispositif
00:09:48anti-rapprochement
00:09:50ou d'autres obligations
00:09:51dans le cadre du sursis probatoire ?
00:09:53Dans le cadre du sursis probatoire,
00:09:55le stick est favorable
00:09:56au maintien
00:09:57des interdictions
00:09:57qui existent déjà.
00:09:58à la lecture des différences.
00:10:28d'entretiens
00:10:29et du fait qu'on a suivi monsieur
00:10:31dans le cadre du contrôle judiciaire,
00:10:33de la fragilité
00:10:33qu'on peut encore constater
00:10:34aussi aujourd'hui
00:10:35de monsieur,
00:10:37de son positionnement.
00:10:38Le stick est vraiment favorable
00:10:39à l'ajout d'un bar.
00:10:41Merci, monsieur le procureur.
00:10:43Oui, madame la présidente.
00:10:45Le bracelet anti-rapprochement,
00:10:46il est prévu
00:10:47pour les infractions
00:10:48au sein de la famille
00:10:49et spécifiquement
00:10:50celles au sein du couple.
00:10:51C'est évidemment
00:10:51un dispositif rare
00:10:53qu'on doit réserver
00:10:54aux dossiers les plus graves
00:10:55parce qu'on en a beaucoup
00:10:58au parquet de Lisieux.
00:10:59On en a un peu moins de 10
00:11:00mais ils sont assez vite attribués
00:11:02donc il faut faire attention
00:11:03à leur attribution
00:11:04et puis parce que
00:11:04c'est une véritable contrainte
00:11:05à la fois pour le mis en cause
00:11:07et pour la victime elle-même.
00:11:09Moi, je ne peux pas entendre
00:11:10de la part de monsieur
00:11:11qu'il dise que la justice
00:11:12ne l'a pas soutenue.
00:11:13La justice,
00:11:14quand il a fallu,
00:11:15l'avait laissée libre
00:11:17avec un certain nombre
00:11:18d'obligations
00:11:18et il n'a pas respecté
00:11:20ces possibilités
00:11:22qui lui avaient été offertes
00:11:23de progresser
00:11:25et de s'améliorer.
00:11:26De ce point de vue-là,
00:11:27on voit bien
00:11:27que la protection
00:11:30actuellement accordée
00:11:31à madame,
00:11:32c'est-à-dire
00:11:32ne pas arriver dans sa ville
00:11:34et ne pas s'approcher d'elle,
00:11:36n'a pas été respectée.
00:11:37C'est la raison pour laquelle
00:11:39aujourd'hui,
00:11:40je n'ai pas la garantie
00:11:41que madame sera protégée
00:11:43à la libération de monsieur.
00:11:45Protégée d'un meurtre
00:11:46ou de choses extrêmement graves
00:11:48ou même simplement
00:11:49d'un harcèlement,
00:11:49mais même simplement
00:11:50qu'elle puisse avoir
00:11:51l'esprit tranquille
00:11:52quand elle se promène
00:11:53dans les rues de sa ville
00:11:54et qu'elle puisse vivre sa vie,
00:11:57vivre pleinement sa séparation
00:11:58qu'elle a décidée
00:11:59et que monsieur lui refuse
00:12:01avec aujourd'hui
00:12:02une absence complète
00:12:03de réflexion sur les faits,
00:12:05une violence
00:12:05qu'on entend encore
00:12:06dans son discours.
00:12:07C'est la raison pour laquelle,
00:12:09enfin une colère en tout cas
00:12:10qu'on entend dans son discours,
00:12:12c'est la raison pour laquelle
00:12:13il me semble nécessaire
00:12:13de maintenir les obligations actuelles
00:12:15et d'y ajouter
00:12:16celle d'un bracelet anti-rapprochement.
00:12:17Monsieur,
00:12:18il faut que vous ayez
00:12:19pleinement à l'esprit
00:12:20qu'on ne peut pas
00:12:21vous obliger
00:12:22à porter ce bracelet
00:12:23mais qu'en revanche,
00:12:25c'est la loi qui le prévoit.
00:12:27Si vous refusez
00:12:28l'installation du dispositif,
00:12:31eh bien le juge
00:12:32de l'application des peines
00:12:33doit en tirer
00:12:34toutes les conséquences
00:12:35et du coup,
00:12:36vous retirez
00:12:37le sursis probatoire.
00:12:38C'est la loi qui le prévoit.
00:12:39Donc ça veut dire
00:12:40que si vous ne respectez pas
00:12:42ce bracelet,
00:12:42ce sera forcément
00:12:43quatre mois
00:12:44de prison supplémentaire.
00:12:46une distance d'alerte
00:12:47par ailleurs
00:12:48d'une dizaine de kilomètres
00:12:49me semble possible.
00:12:52Merci, monsieur le procureur.
00:12:53Monsieur,
00:12:54est-ce que vous avez bien
00:12:55tout compris ?
00:12:55Est-ce que vous souhaitez
00:12:56ajouter quelque chose ?
00:12:57Non, rien à ajouter ?
00:13:23Comment, monsieur ?
00:13:25Alors, je ne vous entends pas du tout.
00:13:26C'est ce que vous voulez.
00:13:28C'est vous la justice,
00:13:29c'est pas moi.
00:13:32C'est entendu, monsieur.
00:13:34La décision, monsieur,
00:13:35sera rendue le 23 mai.
00:13:37Elle vous sera notifiée
00:13:38par le greffe
00:13:39de la maison d'arrêt.
00:13:42Prenez-en bien connaissance.
00:13:43Discutez-en aussi
00:13:44avec le SPIP
00:13:45ensuite en détention.
00:13:47Voilà, pour préparer au mieux
00:13:48cette sortie qui interviendra
00:13:50quoi qu'il arrive
00:13:50à un moment donné, monsieur.
00:13:51vous pouvez disposer.
00:13:55Au revoir.
00:13:56Je peux lui indiquer
00:14:15que c'est le 30 avril.
00:14:17merci beaucoup.
00:14:19Bonne journée, au revoir.
00:14:20Bonne journée, au revoir.
00:14:22Merci.
00:14:24Vous approchez,
00:14:25posez vos affaires
00:14:26juste là
00:14:27et vous approchez à la barre.
00:14:30Sauf si vous avez besoin
00:14:31de vos documents.
00:14:34Bonjour, madame.
00:14:37Là, vous pouvez vous approcher ici.
00:14:39Merci, bonjour.
00:14:39Alors, on se voit aujourd'hui
00:14:45en débat contradictoire
00:14:47pour évoquer le devenir
00:14:49d'une peine de 4 mois
00:14:50d'emprisonnement
00:14:51avec un sursis probatoire
00:14:52qui avait été prononcé
00:14:53à votre rencontre
00:14:53le 20 juin 2023.
00:14:55Madame Zed a été condamnée
00:14:56en 2023
00:14:57à 4 mois de prison
00:14:59avec sursis probatoire
00:15:00pour des violences commises
00:15:02envers son ex-conjoint.
00:15:04Mais elle n'a pas respecté
00:15:06certaines des obligations
00:15:07dans le cadre
00:15:08de sa condamnation
00:15:09et la juge d'application
00:15:11des peines
00:15:11doit se prononcer
00:15:12sur une possible révocation
00:15:14de son sursis.
00:15:17Vous avez pour obligation
00:15:18notamment de répondre
00:15:20aux convocations
00:15:21du service pénitentiaire
00:15:22d'insertion et de probation
00:15:23pour aussi justifier
00:15:25justement
00:15:25de vos autres obligations
00:15:27qui sont des démarches
00:15:28d'insertion professionnelle,
00:15:30de vous soumettre
00:15:30à des soins,
00:15:32de payer ce que vous devez
00:15:33au trésor public
00:15:34et puis il y a aussi
00:15:34par ailleurs
00:15:35une interdiction
00:15:36de paraître au domicile
00:15:37de monsieur...
00:15:38d'entrer en contact
00:15:38avec lui
00:15:39puisqu'il s'agissait
00:15:40de faits de violences
00:15:40à son encontre
00:15:42dans un cadre conjugal.
00:15:44Donc si on reprend
00:15:45un peu l'historique,
00:15:46à l'issue de votre audience
00:15:47de condamnation,
00:15:48vous avez remis
00:15:48en main propre
00:15:49une convocation
00:15:50pour vous présenter
00:15:51au SPIP le 7 juillet.
00:15:52Vous ne vous étiez pas
00:15:53présenté à cette date,
00:15:54le SPIP vous a renvoyé
00:15:55une convocation
00:15:56pour le 28 juillet
00:15:57et vous ne vous êtes
00:15:58pas présenté.
00:15:59Vous avez quand même
00:16:00appelé le SPIP
00:16:01au mois de septembre,
00:16:03près de deux mois plus tard,
00:16:04pour vous inquiéter
00:16:05de ne pas avoir reçu
00:16:06de nouvelles convocations.
00:16:07Vous expliquiez
00:16:08sur vos précédentes absences
00:16:09avoir été un peu
00:16:10chamboulées
00:16:11par cette condamnation
00:16:12et puis sur la convocation
00:16:13de fin juillet
00:16:14que vous étiez en vacances
00:16:16à ce moment-là
00:16:16et que du coup,
00:16:16vous n'aviez pas récupéré
00:16:18le courrier recommandé
00:16:19contenant la date
00:16:20de convocation.
00:16:21le SPIP vous donnait
00:16:23une nouvelle convocation
00:16:24au 2 octobre.
00:16:25Vous étiez absente
00:16:26à nouveau à cette date.
00:16:27Vous appeliez le 27 octobre,
00:16:29donc trois semaines plus tard,
00:16:30en indiquant que vous preniez
00:16:32des médicaments
00:16:33et que ça provoquait
00:16:34des pertes de mémoire,
00:16:35des confusions,
00:16:36que vous pensiez être convoquée
00:16:37le 2 novembre
00:16:38et non pas le 2 octobre.
00:16:40En fait,
00:16:41c'est ce qui s'est passé
00:16:41avec Mme ***.
00:16:43Justement,
00:16:43j'aurais aimé changer
00:16:45de SPIP
00:16:46parce que c'est impossible
00:16:47de se joindre mutuellement.
00:16:48Soit elle m'a appelée,
00:16:49soit je l'appelais,
00:16:50répondeur, répondeur,
00:16:51elle m'a donné un rendez-vous
00:16:52à Troubi.
00:16:53Vous avez quand même réussi
00:16:54à joindre le SPIP
00:16:54à plusieurs reprises.
00:16:55Pas Mme ***.
00:16:56Je ne l'ai pas eu
00:16:57une seule fois au téléphone.
00:16:58Au moment où vous arrivez
00:16:58à joindre le SPIP,
00:16:59le message après est passé
00:17:00et la preuve,
00:17:01c'est que suite à vos
00:17:02deux premières absences,
00:17:03vous avez réussi à joindre
00:17:04le SPIP en septembre
00:17:05vous ont redonné des rendez-vous.
00:17:07Je ne l'ai jamais eu
00:17:08au téléphone.
00:17:09Dès lors que vous avez réussi
00:17:10à avoir le SPIP,
00:17:11on vous a redonné
00:17:12des rendez-vous.
00:17:13Là, on en était en octobre.
00:17:15En octobre,
00:17:16toujours pas de suivi effectif
00:17:17en raison de vos absences.
00:17:18C'est là qu'intervient
00:17:19ce rappel des obligations.
00:17:21Je vous avais convoqué
00:17:22le 28 novembre.
00:17:24Vous étiez venue à ce moment-là.
00:17:26Vous m'aviez expliqué
00:17:27que tout ça,
00:17:28ça vous dépassait un peu,
00:17:29que vous étiez un peu perdu,
00:17:30que c'était votre première
00:17:32condamnation à un suivi judiciaire,
00:17:35ce qui, effectivement,
00:17:36est le cas.
00:17:36Il y avait déjà eu précédemment
00:17:38une condamnation avec sursis
00:17:39et une condamnation aussi
00:17:41à un travail d'intérêt général,
00:17:42mais c'était une première peine
00:17:43de probation.
00:17:44Vous étiez perdu avec tout ça
00:17:46et que, de manière générale,
00:17:47vous étiez quand même
00:17:47un peu perdu aussi
00:17:48dans votre vie personnelle.
00:17:49C'est ce que j'aurais dû faire.
00:17:50Aujourd'hui,
00:17:51cette peine,
00:17:52elle doit...
00:17:52C'est lui qui était en tort.
00:17:53C'est lui qui était en tort.
00:17:54Mais ça,
00:17:55on ne va pas refaire l'histoire,
00:17:56madame.
00:17:56C'est-à-dire que cette condamnation,
00:17:58elle existe aujourd'hui.
00:17:59Vous avez été condamnés
00:18:00et vous avez un suivi
00:18:01qui en découle.
00:18:02Ce suivi,
00:18:03il suppose notamment
00:18:04de répondre aux convocations.
00:18:06Ça, je vous l'avais rappelé
00:18:07lorsqu'on s'était vu
00:18:08au mois de novembre
00:18:09qu'il fallait impérativement
00:18:10que vous répondiez
00:18:11aux convocations.
00:18:12Justement,
00:18:12si vous aviez des difficultés,
00:18:14les entretiens avec le speak
00:18:15étaient l'occasion
00:18:17de faire le point
00:18:19sur vos difficultés.
00:18:21Mais pour ça,
00:18:21ça supposait effectivement
00:18:22que vous répondiez
00:18:23aux convocations.
00:18:25Vous m'évoquiez aussi
00:18:26le fait d'avoir
00:18:27un traitement d'antidépresseurs
00:18:28notamment qui vous assommait
00:18:30un peu par moment.
00:18:31Et du coup,
00:18:32voilà,
00:18:32vous avez des pertes
00:18:34de mémoire,
00:18:35vous indiquiez aussi
00:18:36que vous ne consommiez
00:18:36plus d'héroïne
00:18:37et que vous aviez
00:18:38un traitement méthadone,
00:18:39que vous étiez suivi
00:18:40aussi par une psychologue.
00:18:41Et là,
00:18:42j'ai aussi un dossier
00:18:43qui prouve
00:18:44que je vais faire
00:18:45une plus...
00:18:46Si vous avez des justificatifs,
00:18:47déjà,
00:18:47donnez-les à madame
00:18:48la directrice
00:18:49qui va pouvoir les regarder,
00:18:50les donner à monsieur
00:18:50le procureur
00:18:51qu'on puisse les examiner.
00:18:54Donc,
00:18:54suite à ce rappel
00:18:55des obligations,
00:18:56je vous avais donné
00:18:57une convocation
00:18:57pour aller au SPIP
00:18:58le 6 décembre.
00:19:00Oui.
00:19:00Là,
00:19:01vous êtes allé.
00:19:03C'est pas ce nom,
00:19:04on devait se voir
00:19:04à ce qu'on lit
00:19:05et après,
00:19:06elle a tout annulé
00:19:06pour qu'on se revoit
00:19:07sur les yeux.
00:19:08Alors,
00:19:08en tout cas,
00:19:09effectivement,
00:19:09le 6 décembre,
00:19:11le 6 décembre,
00:19:11vous vous présentez,
00:19:12mais vous vous présentez
00:19:13sans aucun justificatif.
00:19:16Une convocation
00:19:16vous est donnée
00:19:17pour le 15 janvier
00:19:18à Honfleur,
00:19:19justement,
00:19:20en prenant en compte
00:19:21le fait que c'était
00:19:21plus proche
00:19:22de votre domicile,
00:19:23que c'était moins compliqué
00:19:24que de venir à Lisieux.
00:19:26vous aviez finalement appelé
00:19:27en fin de journée
00:19:27le 15 janvier,
00:19:28le jour de la convocation,
00:19:30pour dire que vous étiez
00:19:31en train de faire
00:19:31des démarches de cure
00:19:33et que vous aviez
00:19:34d'autres choses à penser,
00:19:35d'autres choses à faire
00:19:36que de vous concentrer
00:19:37sur le suivi judiciaire.
00:19:39Et suite à cette absence
00:19:40au mois de janvier,
00:19:41là, par contre,
00:19:41vous n'avez plus répondu
00:19:42aux appels du service pénitentiaire
00:19:44d'insertion et de probation.
00:19:45Une nouvelle convocation
00:19:47vous a été envoyée
00:19:48pour le 4 février
00:19:49et vous ne vous êtes pas
00:19:50non plus présentée
00:19:51le 4 février, madame.
00:19:52Donc au final,
00:19:53depuis le début du suivi,
00:19:56vous n'avez en tout
00:19:56et pour tout
00:19:57été qu'à la convocation
00:19:59devant moi
00:20:00en rappel des obligations
00:20:01et une convocation
00:20:03devant le SPIP.
00:20:03Oui, c'est ce que je vous dis,
00:20:04ça a toujours été compliqué
00:20:05avec madame.
00:20:06Si vous alliez aux convocations,
00:20:08il n'y aurait pas de problème
00:20:09de communication par téléphone.
00:20:11Si vous vous présentiez
00:20:12physiquement
00:20:13au rendez-vous fixé...
00:20:14Les rendez-vous,
00:20:15c'est des pertes de mémoire.
00:20:18J'ai essayé de noter
00:20:19sur mon frigo,
00:20:20de trouver une solution
00:20:20sur mon frigo,
00:20:21de mettre des rendez-vous,
00:20:22des rendez-vous,
00:20:23tout ça et tout.
00:20:24Malgré tout ça...
00:20:25Justement, cet argument-là,
00:20:26je l'ai entendu
00:20:27quand on s'est vu
00:20:27au mois de novembre.
00:20:29Simplement,
00:20:29là, on est au mois d'avril
00:20:30et la situation est la même.
00:20:32Donc l'ignorance
00:20:33de la manière
00:20:35dont ça fonctionne
00:20:35ne peut pas vraiment
00:20:37être un argument aujourd'hui.
00:20:39Vous l'avez expliqué
00:20:40plusieurs fois.
00:20:40J'ai eu déjà beaucoup,
00:20:42même d'autres rendez-vous,
00:20:43des rendez-vous
00:20:44chez le dentiste.
00:20:45J'ai loupé aussi.
00:20:46C'est vrai que j'ai
00:20:46ce défaut-là
00:20:47d'arriver à avoir
00:20:49une vie droite
00:20:51par rapport aux médicaments.
00:20:53Je me lève le matin,
00:20:54j'oublie.
00:20:55J'ai beau noter
00:20:56tout ça, j'oublie.
00:20:58Après, ce que je constate,
00:20:58moi, c'est que les deux fois
00:20:59où vous êtes convoquée
00:21:00devant l'autorité judiciaire,
00:21:01vous venez.
00:21:02Parce que c'est ma mère.
00:21:03Vous êtes quand même
00:21:04en capacité quand vous le voulez,
00:21:06soit de prévenir votre mère
00:21:07pour qu'elle vous prévienne.
00:21:09En tout cas,
00:21:09convoquée devant moi
00:21:10au mois de novembre,
00:21:11vous êtes venue.
00:21:12Convoquée devant moi
00:21:13aujourd'hui,
00:21:13vous êtes là aussi.
00:21:15Donc il y a quand même
00:21:15une capacité,
00:21:16si ce n'est à tenir un agenda,
00:21:18en tout cas à respecter
00:21:19quelques complications.
00:21:19Oui, je peux y arriver,
00:21:20c'est sûr,
00:21:22mais là, jusqu'ici,
00:21:23ça a été compliqué.
00:21:24Sur les soins,
00:21:25vous en êtes où
00:21:26de cette demande de cure ?
00:21:28Parce que là,
00:21:29le dossier,
00:21:29il est vierge.
00:21:29Oui, c'est parce que
00:21:31je viens de le recevoir,
00:21:32je dois le remplir.
00:21:33Donc aujourd'hui,
00:21:33je vais aller le déposer
00:21:34cet après-midi.
00:21:36Donc ça serait pour faire
00:21:37une cure, justement,
00:21:38pour améliorer mes médicaments,
00:21:40pour avoir moins
00:21:41de perte de mémoire
00:21:42et puis pour pouvoir arriver
00:21:43à reprendre une vie normale.
00:21:46Une vie normale
00:21:47puisque moi,
00:21:48après, monsieur,
00:21:49j'ai fait une dépression.
00:21:51Donc du coup,
00:21:51ils m'ont donné
00:21:51beaucoup de médicaments
00:21:52après pour la dépression.
00:21:54Et du coup,
00:21:55là, je veux m'en sortir
00:21:56de tout ça
00:21:56parce que ça ne m'aide pas.
00:21:57Et après,
00:21:58je passe mes journées,
00:21:59je ne travaille pas.
00:22:00Je voudrais reprendre le travail.
00:22:02Je suis souvent enfermée
00:22:03chez moi toute seule.
00:22:04Il y a beaucoup la solitude.
00:22:06Il n'y a pas longtemps,
00:22:07j'ai fait une tentative
00:22:07de suicide
00:22:08parce que la solitude
00:22:09est passée au-dessus
00:22:09de mon moral
00:22:10parce que je suis toute seule
00:22:11chez moi.
00:22:12Et ma mère,
00:22:12il n'y a qu'elle que je vois.
00:22:13Sinon,
00:22:14j'ai coupé les ponts
00:22:15avec tout le monde
00:22:16après monsieur
00:22:16parce que j'ai été
00:22:17beaucoup embêtée.
00:22:18J'ai même demandé
00:22:19qu'ils changent la porte
00:22:20en bas de chez moi
00:22:20parce que tout le monde
00:22:21pouvait rentrer
00:22:22comme dans un moulin.
00:22:23En fait,
00:22:24c'est compliqué.
00:22:24Il y a tout ça,
00:22:25tout ça,
00:22:25et comme j'ai toujours eu
00:22:28du mal à avoir
00:22:29une vie bien droite
00:22:31et réglée,
00:22:32là,
00:22:32mon but,
00:22:33c'est ça.
00:22:33Je me rends compte
00:22:34qu'il faut que je fasse
00:22:35une cure,
00:22:35que je me soigne
00:22:36et que je me fasse
00:22:37opérer des temps
00:22:38pour après retrouver
00:22:38un boulot
00:22:39et avoir une vie normale
00:22:41parce que là,
00:22:42je ne peux pas continuer
00:22:42comme ça.
00:22:43la dépression,
00:22:44les médicaments.
00:22:45En tout cas,
00:22:46aujourd'hui,
00:22:46cette peine,
00:22:47elle existe.
00:22:48Vous avez été condamnée
00:22:49et si vous avez été condamnée,
00:22:50c'est que le tribunal
00:22:51a estimé
00:22:52qu'il y avait des éléments
00:22:53pour vous condamner
00:22:54pour ces faits de violence.
00:22:55Donc,
00:22:55cette condamnation,
00:22:55encore une fois,
00:22:56quoi qu'il arrive,
00:22:57elle existe.
00:22:57La question,
00:22:58c'est son exécution
00:22:58et surtout,
00:22:59là,
00:22:59aujourd'hui,
00:23:00ce dont on parle,
00:23:00c'est de 4 mois de prison
00:23:01concrètement
00:23:02parce que justement,
00:23:03vous n'avez pas répondu
00:23:04à vos obligations
00:23:04et la question
00:23:06qui se pose aussi
00:23:07en ce qui vous concerne,
00:23:08c'est la question
00:23:09de l'héroïne.
00:23:10Est-ce qu'il y a toujours
00:23:11des consommations aujourd'hui
00:23:12d'héroïne ?
00:23:13Non,
00:23:13c'est vraiment les médicaments,
00:23:15il n'y a plus de consommation,
00:23:16il y a juste un petit peu
00:23:17d'alcool
00:23:18et c'est tout,
00:23:19l'alcool et les médicaments.
00:23:21C'est quotidien,
00:23:21l'alcool ?
00:23:22Non,
00:23:22je bois une bière
00:23:24tous les deux jours
00:23:25à peu près,
00:23:25ça reste de la bière,
00:23:26ce n'est pas de l'alcool fort
00:23:27mais avec les médicaments,
00:23:29ça n'arrange pas,
00:23:30évidemment.
00:23:31Et vos dernières
00:23:31consommations d'héroïne,
00:23:32c'était quand ?
00:23:33Il y a des années.
00:23:34Donc là,
00:23:35concrètement,
00:23:35parce que le suivi,
00:23:36il dure depuis quand ?
00:23:37Elle devait me donner
00:23:37un papier justement
00:23:38qui récapitulait
00:23:39les rendez-vous.
00:23:40Elle a là
00:23:41mais elle devait me l'envoyer
00:23:44par même,
00:23:44elle n'a pas pu
00:23:45me l'envoyer
00:23:46et il faut que j'aille
00:23:47le chercher
00:23:48parce qu'elle n'a pas pu
00:23:50me l'envoyer par même
00:23:51mais on va dire
00:23:52que ça fait à peu près
00:23:535-6 ans
00:23:54qu'elle me suit.
00:23:556 ans qu'elle me suit.
00:23:56Et elle m'a dit
00:23:57qu'elle ne me descendrait
00:23:57pas les médicaments
00:23:58tant que ça n'aira pas mieux,
00:23:59elle le voit
00:24:00que ça n'aira pas mieux
00:24:01et tant que je n'aurai
00:24:01pas de travail non plus.
00:24:03Et elle me conseille
00:24:04une cure
00:24:05pour diminuer tout ça
00:24:07et aller mieux.
00:24:08D'accord,
00:24:08faire en sorte que ça
00:24:09est mieux.
00:24:09Voilà.
00:24:10Donc sur l'emploi,
00:24:11effectivement,
00:24:11c'est mis en tant que parentèle,
00:24:13c'est ce que je comprends
00:24:13tant que ça ne va pas mieux
00:24:14au niveau de votre état
00:24:15psychologique.
00:24:17Elle ne veut pas
00:24:17me descendre les médicaments,
00:24:19elle le voit depuis
00:24:20que c'est compliqué
00:24:22pour moi
00:24:22d'en remonter la pente
00:24:23et puis surtout
00:24:24que je le vois
00:24:25peut-être tous les jours
00:24:27pratiquement
00:24:27parce que comme je vous disais
00:24:28il n'habite pas loin
00:24:29et ma mère
00:24:31elle le voit souvent
00:24:32en bas de chez moi
00:24:33écouter peut-être
00:24:34il doit écouter
00:24:35comme il est très jaloux
00:24:36il doit écouter
00:24:37ou je ne sais pas
00:24:37donc ça c'est encore
00:24:38actuellement
00:24:39encore hier soir
00:24:40il était en bas de chez moi
00:24:41c'est encore actuellement
00:24:42donc du coup
00:24:44comment l'oublier
00:24:46comment me sortir
00:24:47de tout ça
00:24:47donc je reste enfermée
00:24:48chez moi
00:24:48et après la solitude
00:24:50ça nous bouffe
00:24:52et puis on me prend
00:24:53des médicaments
00:24:53c'est pas une vie
00:24:55et c'est parce que je veux
00:24:56je ne veux pas rester comme ça
00:24:57je veux justement
00:24:58aller en cure
00:24:59pour me faire soigner
00:24:59pour tout ça
00:25:00et puis après
00:25:01reprendre un travail
00:25:03pour garder mon appartement
00:25:06chaque chose en son temps
00:25:07et du coup
00:25:09c'est ce que le docteur
00:25:09m'a conseillé
00:25:10de prendre mon temps
00:25:11parce que j'ai l'habitude
00:25:11de faire les choses
00:25:12plus vite normalement
00:25:13et à chaque fois
00:25:14je recoule
00:25:15donc là
00:25:15elle m'a dit
00:25:16de prendre mon temps
00:25:16tout ça effectivement
00:25:19on l'entend
00:25:19la question encore une fois
00:25:20c'est de concilier
00:25:21au delà du fait
00:25:22que vous vouliez alliez mieux
00:25:23que vous prenez votre temps
00:25:25voilà
00:25:25là il y a
00:25:26un suivi judiciaire
00:25:27qui s'imposait à vous
00:25:28et qui n'est pas facultatif
00:25:30et qui lui
00:25:31pour le coup
00:25:32court
00:25:32et ne peut pas non plus
00:25:33attendre
00:25:34que vous soyez disposé
00:25:36à le respecter
00:25:36oui je comprends
00:25:37voilà
00:25:37là il y a des échéances
00:25:39qu'il faut respecter
00:25:40je vois aussi
00:25:40une bonne assistante sociale
00:25:41qui m'aide beaucoup
00:25:42et là j'ai déjà fait
00:25:44ma carte d'identité
00:25:45je vais faire
00:25:47ma carte vitale
00:25:48et elle m'aide
00:25:49à me remettre
00:25:50à reprendre
00:25:52toutes les démarches
00:25:52que tout soit
00:25:53clair administratif
00:25:54voilà
00:25:55tout ce qui est administratif
00:25:56et tout ça
00:25:57et bien madame la directrice
00:25:58je vous laisse la parole
00:25:58pour votre avis
00:25:59sur le devenir
00:25:59de ce sursis probatoire
00:26:01je crois que
00:26:03il faut juste
00:26:05que vous compreniez
00:26:06que vous
00:26:07vous avez un suivi
00:26:08oui
00:26:08avec
00:26:09un certain nombre
00:26:10d'obligations
00:26:11mais un suivi
00:26:12oui
00:26:12madame
00:26:12oui
00:26:13elle suit 100 personnes
00:26:15d'accord
00:26:15vous voyez
00:26:16donc quand vous l'appelez
00:26:18et c'est pour ça
00:26:18qu'on travaille en équipe
00:26:19c'est important
00:26:19je vais juste vous expliquer
00:26:21d'accord
00:26:22d'accord
00:26:23quand vous l'appelez
00:26:24la plupart du temps
00:26:25elle est en entretien
00:26:26avec quelqu'un d'autre
00:26:27donc on ne peut pas
00:26:28vous la passer
00:26:28on ne va pas arrêter
00:26:29un entretien
00:26:31je ne savais pas
00:26:32qu'elle suit
00:26:32100 personnes
00:26:33c'est énorme
00:26:34si vous étiez convoqué
00:26:36à Honfleur
00:26:37voilà
00:26:38c'est pour
00:26:39dans le cadre
00:26:39de votre situation
00:26:40et vous évitez
00:26:41les trajets
00:26:42et les limiter
00:26:43vous ne vous présentez pas
00:26:44une fois
00:26:45vous ne vous présentez pas
00:26:46deux fois
00:26:46on ne va pas vous bloquer
00:26:48des places
00:26:48alors que vous ne vous présentez pas
00:26:50donc le discours
00:26:50qui est tenu aujourd'hui
00:26:52là
00:26:52il me braque un peu
00:26:54parce que je pense
00:26:54qu'elle a été patiente
00:26:55contrairement à ce que
00:26:56vous pouvez dire
00:26:56vous ne travaillez pas
00:26:58vous pouvez appeler
00:26:59oui mais vous
00:27:00vous pouvez
00:27:01vous avez le temps
00:27:01elle elle en entretient
00:27:02avec des gens
00:27:03c'est la différence
00:27:04je voulais juste
00:27:04vous le faire remarquer
00:27:06et quand on vous demande
00:27:09de venir au SPIP
00:27:10ce n'est pas un rendez-vous
00:27:10comme chez le dentiste
00:27:11c'est une convocation
00:27:12il y a une nuance
00:27:13ce n'est pas la même chose
00:27:14pour autant
00:27:16au vu de la situation
00:27:17le SPIP
00:27:17n'est pas favorable
00:27:19à la révocation
00:27:20de la mesure
00:27:21et j'espère
00:27:22en tout cas
00:27:23le SPIP
00:27:23pense que peut-être
00:27:24cette audience
00:27:25aujourd'hui
00:27:25va lui permettre
00:27:26de se mobiliser
00:27:27de justifier
00:27:28vous venez aujourd'hui
00:27:29madame
00:27:29avec un document
00:27:31pour une admission
00:27:32en cure
00:27:32ce n'est même pas complété
00:27:33vous avez eu le déclic
00:27:35ce matin
00:27:35de rentrer en cure
00:27:36je ne crois pas
00:27:36c'est un truc
00:27:37qui se travaille
00:27:37vous voyez
00:27:38il faut que ça avance
00:27:39un peu plus vite
00:27:39quand même
00:27:39le SPIP
00:27:41espère que cette audience
00:27:42aujourd'hui
00:27:42aura été un déclic
00:27:43et que madame
00:27:43va s'investir
00:27:44dans la suite
00:27:45mais n'est pas forcément
00:27:46favorable à une révocation
00:27:47merci madame la directrice
00:27:48monsieur le procureur
00:27:50oui madame la présidente
00:27:52s'agissant du suivi
00:27:53de madame
00:27:53pour le moment
00:27:54nous avons vraiment été
00:27:55dans des réponses
00:27:55graduées
00:27:56puisque vous avez déjà fait
00:27:57il y a quelques mois
00:27:58un rappel aux obligations
00:27:59parce que madame
00:28:00ne se prenait pas en charge
00:28:01la condamnation
00:28:04de juin 2023
00:28:05donc maintenant
00:28:07il y a presque un an
00:28:07avait fixé
00:28:09quatre objectifs
00:28:10s'inscrire dans un suivi
00:28:12cet objectif
00:28:13n'est pas du tout rempli
00:28:14puisque madame
00:28:15ne répond pas aux convocations
00:28:16ne se présente pas
00:28:17quand elle a des rendez-vous
00:28:18travailler
00:28:19aujourd'hui madame
00:28:21n'a pas de travail
00:28:22et surtout
00:28:22ne présente aucune démarche
00:28:24pour rechercher un travail
00:28:25activement
00:28:26et elle reconnaît d'ailleurs
00:28:27qu'elle n'en a entamé
00:28:28aucune
00:28:29ce soigné
00:28:30nous présente
00:28:32un renouvellement d'ordonnance
00:28:34d'il y a une quinzaine de jours
00:28:35et un rendez-vous
00:28:37qui a été pris
00:28:37je pense quand même
00:28:38un peu opportunément
00:28:39la semaine dernière
00:28:40auprès de la maison des addictions
00:28:42mais il n'y a pas du tout
00:28:43d'inscription
00:28:43dans un suivi régulier
00:28:45depuis dix mois
00:28:45du prononcé de cette condamnation
00:28:47et payer
00:28:48les sommes dues au trésor public
00:28:50et madame
00:28:50n'a rien payé du tout
00:28:52depuis dix mois
00:28:53de telle sorte qu'aujourd'hui
00:28:54on a quand même
00:28:55un recul suffisant
00:28:56pour constater
00:28:57qu'il n'y a pas du tout
00:28:58d'inscription dans une démarche
00:29:00et il y a d'autant moins
00:29:01d'inscription dans une démarche
00:29:03que madame continue aujourd'hui
00:29:04de contester les faits
00:29:05et de ne pas comprendre
00:29:06que s'il y a ces objectifs-là
00:29:08c'est parce qu'on a considéré
00:29:09que l'effet de violence conjugale
00:29:11ils ont été commis
00:29:12parce que vous n'aviez pas de travail
00:29:13parce que vous aviez
00:29:14des consommations
00:29:14de produits stupéfiants
00:29:15parce que
00:29:16vous n'étiez pas capable
00:29:18de vous cadrer
00:29:19dans votre vie
00:29:19personnelle et professionnelle
00:29:21et que tant que ces objectifs-là
00:29:22ne sont pas remplis
00:29:23il y a un risque de réitération
00:29:24ce qui est dommage
00:29:25c'est qu'on a voulu
00:29:27le présenter
00:29:28de façon éducative
00:29:29pour vous aider
00:29:30vous accompagner
00:29:31et puis que vous
00:29:32vous n'avez pas saisi
00:29:33cette main tendue
00:29:34et qu'aujourd'hui
00:29:35moi je dois constater
00:29:36qu'aucune des obligations
00:29:37ne sont remplies
00:29:38et je demande donc
00:29:39la révocation
00:29:39si jamais
00:29:41si jamais
00:29:41vous veniez à ordonner
00:29:43la poursuite
00:29:44du sursis probatoire
00:29:44je vous demanderais
00:29:46de rajouter comme obligation
00:29:47celle d'effectuer
00:29:49le stage
00:29:49concernant les violences conjugales
00:29:50puisque madame
00:29:51ne semble pas comprendre
00:29:52qu'elle a commis
00:29:54des faits de cette nature
00:29:55Merci monsieur le procureur
00:29:57madame
00:29:57est-ce que vous souhaitez
00:29:58ajouter quelque chose ?
00:29:59Oui en fait
00:30:00ça a été long
00:30:00pour avoir le dossier
00:30:01je les ai appelés
00:30:02il y a plus de deux mois
00:30:03et j'ai reçu le dossier
00:30:05il n'y a pas longtemps
00:30:05parce qu'ils voulaient
00:30:06m'envoyer par internet
00:30:07et moi j'ai demandé
00:30:08par courrier
00:30:08et je dois le remplir
00:30:10et le re-ramener
00:30:11sans véhicule
00:30:12c'est pas évident
00:30:13je touche le RSA
00:30:15j'ai pas trop d'argent
00:30:15les bus
00:30:16je peux pas toujours prendre
00:30:17et tout
00:30:17c'est pas toujours évident
00:30:18donc là je dois le remplir
00:30:20tout à l'heure
00:30:20elle l'emmenait
00:30:21parce que comme je vais
00:30:23à Pont-Lévêque
00:30:23pour faire comme de la sophrologie
00:30:26en fait ma mère me paye
00:30:27des séances de Reiki
00:30:28c'est du Reiki
00:30:29c'est comme de la sophrologie
00:30:30un peu
00:30:31je fais des séances
00:30:33toutes les semaines
00:30:34de ça pour aller mieux
00:30:36dans ma tête
00:30:37et dans mon corps
00:30:38et ça fait déjà
00:30:3915 séances que je fais
00:30:42à peu près 10 ou 15 séances
00:30:43que je fais
00:30:43là j'en ai encore une
00:30:44qui devra arriver
00:30:45mais vous voyez madame
00:30:47là typiquement
00:30:48si je puis me permettre
00:30:49et après on va clore
00:30:50les débats
00:30:51c'est que vous êtes capable
00:30:52manifestement d'être assidu
00:30:53donc dans quelque chose
00:30:54mais dans quelque chose
00:30:56dont vous trouvez peut-être
00:30:57un bénéfice immédiat
00:30:58voilà là vous me dites
00:30:59que vous êtes capable
00:31:00d'aller toutes les semaines
00:31:01faire votre suivi
00:31:02pour aller mieux
00:31:02c'est comme ma mère m'amène
00:31:04donc vous êtes capable
00:31:05quand même
00:31:05de vous astreindre
00:31:06à aller à heure fixe
00:31:07c'est que ma mère gère mon argent
00:31:09je gère mon loyer
00:31:10ma mère me gère toute ma vie
00:31:13en fait actuellement
00:31:14pour pouvoir aller mieux
00:31:15en fait
00:31:16parce qu'elle voit pour l'instant
00:31:17que je ne suis pas capable
00:31:18c'est entendu madame
00:31:20je vous rends vos documents
00:31:21j'en ai fait des copies
00:31:22la décision sera rendue
00:31:24le 23 mai
00:31:25elle vous sera envoyée
00:31:26par courrier recommandé
00:31:27à l'adresse qu'on a
00:31:28vous n'avez pas changé
00:31:28de toute façon d'adresse
00:31:29très bien
00:31:30donc le 23 mai
00:31:31d'accord
00:31:32au revoir
00:31:33au revoir merci
00:31:34bon
00:31:54hop
00:31:55on va pouvoir lancer
00:31:56tout ça
00:31:57vous nous entendez
00:31:58monsieur
00:31:58oui
00:31:59on se voit aujourd'hui
00:32:02dans le cadre
00:32:02d'un débat
00:32:03sur le devenir
00:32:04de votre bracelet électronique
00:32:06de la détention
00:32:06à domicile
00:32:07sous surveillance électronique
00:32:08qui avait été prononcée
00:32:09par le président
00:32:11qui a été plus fort à la tête
00:32:19avec la Constitution
00:32:21qui a été plus fort à la tête
00:32:24dans le cadre d'un débat
00:32:25sur le monde
00:32:26qui a été plus fort à la tête
00:32:27La question qui se pose aujourd'hui, c'est le devenir de ces six mois d'emprisonnement
00:32:45dans la mesure où dès lors que vous êtes incarcéré désormais,
00:32:49a priori vous ne remplissez plus les conditions pour ce type d'aménagement.
00:32:54Ça c'est pour poser le cadre.
00:32:56J'aurais juste quelques questions.
00:32:58Ce brass électronique en tout cas, il devait se dérouler chez madame *** à votre sortie.
00:33:04C'était une relation qui était relativement récente.
00:33:06Est-ce qu'aujourd'hui les liens sont maintenus avec elle ?
00:33:09Est-ce qu'a priori, même si c'est encore lointain, elle vous hébergerait toujours à votre sortie ?
00:33:15Quelle est la nature des liens aujourd'hui depuis votre incarcération avec elle ?
00:33:19Là, le permis de vie, il est bon de punir parce qu'il manquait un papier.
00:33:22D'accord, donc il y a eu une demande de parloir, ok.
00:33:31Elle m'a envoyé de l'argent, le feu qui a plouvé.
00:33:36D'accord, donc le lien est maintenu.
00:33:37Avec ma copine, je suis bien.
00:33:39D'accord.
00:33:40Oui, c'est ce que vous aviez indiqué, que ça vous avait permis de retrouver aussi une vie de famille
00:33:43parce qu'elle avait des enfants.
00:33:45Deuxième et dernière question sur votre consommation de stupéfiants.
00:33:48Avant votre incarcération, là, vous en étiez où de votre démarche de soins, notamment ?
00:33:53Avant mon incarcération, comme je vous avais vu dans mon bureau,
00:33:57je fais une femme aussi.
00:33:59Ce n'était pas facile.
00:34:01Là, à l'heure d'aujourd'hui, je n'en consomme pas, ça c'est sûr.
00:34:04Et j'ai abandonné un programme à la Maison des addictions,
00:34:10à deux rendez-vous par semaine, qui se passent très bien.
00:34:14Parce qu'avant ce rendez-vous à la Maison des addictions,
00:34:21je n'ai jamais eu de programme autant poussé pour m'aider.
00:34:24Oui, voilà, quelque chose d'intensif, effectivement, c'est ce qui a été mis en place.
00:34:27Il y a eu un protocole de fait pour des soins, je dirais, intensifs avec la Maison des addictions.
00:34:31D'accord. Avant votre incarcération, la fin mars, vos dernières prises d'héroïne,
00:34:37c'était quand à peu près ?
00:34:39Eh bien, fin mars, comment ?
00:34:42Je n'en avais plus, je n'en connais plus d'héroïne.
00:34:44D'accord. Depuis combien de temps vous avez réussi à arrêter ?
00:34:47Très peu, peut-être deux semaines avant.
00:34:51D'accord. Donc c'était encore très fragile sur ce point.
00:34:55Bon. Vous continuez les soins en détention ?
00:34:57Oui, ben là, je fais une demande de suivi à technologique, suivi psychologue.
00:35:06Je me suis inscrit à des réunions narcotiques anonymes.
00:35:10D'accord.
00:35:11À des activités aussi, très sélectives et tout comme.
00:35:15D'accord. Maître, y a-t-il des questions ?
00:35:18Non, pas de question.
00:35:19Madame la directrice, des questions ?
00:35:20Non, pas de question.
00:35:20Monsieur le procureur ?
00:35:21Pas de question, madame la présidente.
00:35:22Eh bien, madame la directrice, je vous laisse la parole pour votre avis.
00:35:25Donc, effectivement, un monsieur a été suivi aussi par le SPIP
00:35:28dans le cadre d'un sourcil probatoire en 2023.
00:35:31L'obligation de soins était déjà présente,
00:35:33mais la situation est restée fragile.
00:35:36Et effectivement, il a adhéré une partie du suivi.
00:35:40Et puis, à un moment, au courant de l'été,
00:35:42il n'aura plus répondu à aucune convocation.
00:35:44On n'a pas réussi à le joindre.
00:35:46Pour le SPIP, on pense qu'un suivi en milieu ouvert
00:35:50n'est pas assez contraignant pour monsieur.
00:35:54Et le SPIP est davantage favorable au retrait de la DDS.
00:35:57Merci, madame la directrice. Monsieur le procureur.
00:35:59Oui, madame la présidente.
00:36:00Le débat sera très rapide,
00:36:01puisque les demandes d'aménagement de peine
00:36:03sont réservées aux condamnés libres,
00:36:05ce qui n'est plus son cas.
00:36:06Ça ne veut pas dire que tous les efforts qu'il a entrepris
00:36:08ne servent à rien,
00:36:09mais ils seront utiles par la suite,
00:36:11dans le courant de sa peine,
00:36:12pour évoquer les questions de sa libération.
00:36:15Merci, monsieur le procureur. Maître.
00:36:17Merci, madame la présidente, dans les intérêts de monsieur.
00:36:32Dans ce dossier, effectivement, actuellement,
00:36:34il curge une peine.
00:36:36Mais il y a quand même, de sa part,
00:36:37des éléments qui me paraissent tout à fait favorables.
00:36:40En tout cas, ce domicile, avec sa compagne,
00:36:42est quand même une garantie à sa sortie,
00:36:44en tout cas, d'avoir un logement fixe
00:36:45qui permettra la mise en place de ce bracelet électronique.
00:36:49Ce qui est dommage, effectivement,
00:36:49c'est qu'il avait mis en place ce suivi addictologique,
00:36:51comme il l'a indiqué,
00:36:52qui n'a pas pu aller à son terme,
00:36:54puisqu'il y a eu l'incarcération.
00:36:55Et là, il m'indique qu'en détention, malheureusement,
00:36:57il n'y a plus de...
00:36:58Il a fait les demandes pour avoir un suivi psy,
00:37:00un suivi addicto,
00:37:01mais il n'a pas pu les avoir.
00:37:02Alors, il a toujours son traitement
00:37:03qui lui est administré,
00:37:05mais il n'a pas le suivi.
00:37:06Donc, je dirais,
00:37:07parfois, la prison, ça permet de reprendre le suivi.
00:37:10Là, en l'occurrence, il avait un suivi à l'extérieur
00:37:11qui, malheureusement, n'a pas pu se poursuivre
00:37:13de manière aussi efficiente en détention.
00:37:17Donc, voilà,
00:37:19c'est un élément qui est regrettable.
00:37:22Et puis, il avait aussi mis en place des démarches
00:37:24pour retrouver un travail.
00:37:25Il avait des liens avec Pôle emploi, à l'époque,
00:37:27pour essayer d'avoir un contrat d'assertion.
00:37:28Tout ça, ça avait été mis en place avant l'incarcération.
00:37:30Malheureusement, elle intervenait entre deux.
00:37:32Donc, effectivement,
00:37:33on a une difficulté liée à cette incarcération.
00:37:36Merci, Maître.
00:37:37Monsieur, est-ce que vous souhaitez ajouter quelque chose ?
00:37:40On est bien ici,
00:37:44mais je préférais être, entre guillemets,
00:37:48chez moi dehors
00:37:48et commencer mes efforts
00:37:50et mes démarches à faire dehors.
00:37:52Parce que là, on lui fait de l'intérieur,
00:37:54mais on reste en prison.
00:37:56D'accord.
00:37:57Écoutez, Monsieur,
00:37:57ma décision sera rendue le 6 mai.
00:37:59D'accord.
00:38:00Elle vous sera communiquée
00:38:01par le greffe de la maison d'arrêt.
00:38:03D'ici là, de toute façon,
00:38:04voilà, poursuivez vos efforts.
00:38:06Et quand bien même ce bracelet
00:38:07est retiré sur cette décision,
00:38:11ça n'empêche pas
00:38:12de repréparer un autre projet
00:38:13d'aménagement de peine par la suite.
00:38:15Oui, mais on...
00:38:15D'accord.
00:38:16Voilà.
00:38:17Vous pouvez rappeler les surveillants, Monsieur ?
00:38:18Oui.
00:38:18Au revoir.
00:38:28Au revoir.
00:38:32Vous pouvez vous asseoir,
00:38:38enfin, si vous avez besoin d'une chaise, peut-être.
00:38:41Est-ce qu'il y a besoin d'une chaise ?
00:38:43Oui, je préférerai pour mes jambes.
00:38:46Ça ne vous dérange pas.
00:38:48On va s'en occuper.
00:38:51Attendez, Monsieur.
00:38:52Non, non, non.
00:38:52On va vous mettre une chaise devant, là.
00:38:54Voilà.
00:38:54Voilà.
00:38:55Je vais vous asseoir ici.
00:38:58Que je puisse vous voir.
00:38:59J'ai emmené tout plein de papiers.
00:39:01Je pensais que...
00:39:03La SPIP allait être là.
00:39:05Oui, alors, il y a Madame la directrice du SPIP
00:39:07qui est présente, Monsieur.
00:39:08Et j'ai effectivement au dossier,
00:39:09on va y venir, un certain nombre déjà de justificatifs.
00:39:12Donc, s'il en manque,
00:39:12je vous demanderai si vous les avez.
00:39:14Mais voilà.
00:39:15Donc là, en tout cas, Monsieur,
00:39:16on se voit aujourd'hui
00:39:17dans le cadre de votre demande d'aménagement de peine.
00:39:20Puisque vous aviez été condamné...
00:39:22Monsieur S a été condamné en 2018
00:39:25à huit mois de prison ferme
00:39:27pour conduite sans permis
00:39:29sous l'emprise de l'alcool.
00:39:31Sa peine a été suspendue pour raison médicale,
00:39:34mais il doit maintenant l'exécuter.
00:39:36Monsieur S demande à pouvoir la purger à domicile
00:39:40avec un bracelet électronique.
00:39:43Or, condamné à nouveau cinq ans plus tard,
00:39:45en 2023, pour les mêmes faits,
00:39:48à six mois de prison ferme,
00:39:49il bénéficie déjà d'un bracelet électronique.
00:39:55La question aujourd'hui,
00:39:56en tout cas, vous, vous en faites la demande,
00:39:58que le bracelet électronique soit finalement étendu
00:40:01à cette nouvelle peine de huit mois.
00:40:04Oui.
00:40:05C'est bien votre demande aujourd'hui ?
00:40:06Oui.
00:40:07Parce que la prison,
00:40:08elles ne peuvent pas m'accepter
00:40:09parce que j'ai des appareils pour les jambes
00:40:11et respiration.
00:40:13Alors, je précise aussi
00:40:14que cette peine de huit mois,
00:40:16initialement,
00:40:16elle avait fait l'objet d'une suspension
00:40:18pour raison médicale.
00:40:20Et donc, à ce moment-là,
00:40:21vous étiez dans une situation
00:40:22où le médecin avait estimé
00:40:24que votre état de santé
00:40:25était totalement incompatible
00:40:26avec l'exécution de votre peine,
00:40:28avec justement le risque d'amputation
00:40:30au niveau de la jambe.
00:40:31Il était question d'une gangrène.
00:40:33Enfin, voilà,
00:40:33une situation très, très dégradée.
00:40:35Situation qui, malgré tout,
00:40:37n'a pas empêché les faits
00:40:39qui vous valent aujourd'hui
00:40:40le bracelet électronique.
00:40:41Donc, la question était celle,
00:40:43quand même, des soins.
00:40:44Et c'est aussi pour ça
00:40:45que ce dossier,
00:40:46il a été orienté en audience aujourd'hui,
00:40:48de se dire,
00:40:48un bracelet électronique
00:40:50pour faire quoi ?
00:40:51Sachant qu'il y a une problématique
00:40:53addictive à l'alcool
00:40:55qui se pose,
00:40:56qui s'est posée
00:40:56depuis quelques années déjà.
00:40:58Et que pendant un temps,
00:41:00en tout cas,
00:41:00il n'y avait pas de sérieuse
00:41:01démarche de soins.
00:41:03La situation semble toutefois
00:41:05avoir changé récemment,
00:41:07puisque depuis le début d'année,
00:41:09vous avez pu transmettre
00:41:10des justificatifs
00:41:12concernant une prise en charge,
00:41:15notamment un rendez-vous
00:41:16le 30 janvier,
00:41:17le 2 février.
00:41:20Il y avait eu une cure mi-février,
00:41:21mais vous avez de vous-même
00:41:23stoppé cette cure,
00:41:24parce qu'il était notamment question
00:41:25du fait que vous ne pouviez pas fumer
00:41:27comme vous le souhaitiez.
00:41:28Voilà, parce qu'au premier
00:41:30réchaussi à vos urgences
00:41:32avec le docteur,
00:41:33on avait même fumé
00:41:34une cigarette dehors,
00:41:36parce qu'il fumait
00:41:37une cigarette électronique.
00:41:39Et au quatrième étage,
00:41:42j'ai eu une infirmière
00:41:43qui m'a dit
00:41:44« Ah non, vous n'avez pas le droit. »
00:41:46Il y a des règles.
00:41:47Quand on est effectivement
00:41:48dans un centre de cure,
00:41:49il faut aussi s'y soumettre.
00:41:50La question, c'est
00:41:51qu'est-ce que vous mettez
00:41:52en priorité ?
00:41:53Est-ce que c'est le soin ?
00:41:54Et justement,
00:41:54vous sevrez aller mieux
00:41:55par rapport à cette maladie ?
00:41:56Pour l'alcool ?
00:41:57Oui, pour l'alcool.
00:41:58Ou d'autres choses
00:42:00que vous mettez en avant.
00:42:01C'est vrai que la question
00:42:01aujourd'hui, c'est ça.
00:42:02C'est votre réelle volonté
00:42:03de mettre en place
00:42:05des soins dans la durée.
00:42:07Votre compagne, d'ailleurs,
00:42:08a quitté le domicile
00:42:10que vous occupiez en commun
00:42:11en vous mettant un peu
00:42:13aussi au pied du mur,
00:42:14en disant
00:42:14« C'est moi ou l'alcool. »
00:42:16Mais il va falloir choisir.
00:42:18Voilà.
00:42:18Elle m'a dit
00:42:19« Si tu fais une cure,
00:42:21je reviens. »
00:42:22Donc est-ce que là,
00:42:23il y a des nouvelles démarches
00:42:24pour une cure, monsieur ?
00:42:25Oui.
00:42:26J'ai demandé ici
00:42:27pour avoir un cure.
00:42:29D'accord.
00:42:30Mais est-ce que vous serez
00:42:30en capacité
00:42:31ou est-ce que vous aurez
00:42:31la volonté
00:42:32de dépasser justement
00:42:33les contraintes
00:42:34qu'il peut y avoir ?
00:42:34Il n'y a peut-être pas le droit
00:42:35de fumer quand vous souhaitez.
00:42:37Vous n'avez peut-être pas le droit
00:42:38de sortir quand vous souhaitez.
00:42:40Est-ce que vous serez prêt
00:42:40à dépasser ça,
00:42:41ces contraintes-là ?
00:42:42Pour vraiment...
00:42:43C'est juste pour
00:42:44faire ma clope tranquille.
00:42:47Poser mon cul dehors,
00:42:48faire ma clope.
00:42:49Oui, mais si on vous dit
00:42:50« Non, ce n'est pas possible.
00:42:51Est-ce que vous allez
00:42:51à nouveau partir de la cure
00:42:53ou est-ce que vous êtes prêt
00:42:53à faire quelques sacrifices
00:42:55pour définitivement
00:42:56tourner la page
00:42:56de l'alcool ? »
00:42:58Ceci.
00:42:59Parce que ce qui préoccupe
00:43:00l'autorité judiciaire,
00:43:01c'est ça,
00:43:02c'est derrière ces alcoolisations,
00:43:04c'est les infractions
00:43:05que vous êtes susceptibles
00:43:05de commettre
00:43:06et notamment des infractions
00:43:08au volant de votre véhicule.
00:43:10Donc c'est pour ça
00:43:11que cette question des soins,
00:43:12elle se pose aujourd'hui
00:43:13pour l'autorité judiciaire.
00:43:14c'est de savoir
00:43:16si aujourd'hui
00:43:16vous êtes en capacité
00:43:17de ne plus prendre le volant
00:43:19après avoir bu.
00:43:21Non, déjà,
00:43:22j'ai pu encore le droit
00:43:23pendant deux ans
00:43:24ou trois ans.
00:43:25Oui, mais ça ne vous avait
00:43:26pas empêché
00:43:27les faits pour lesquels
00:43:27vous êtes sous bracelet électronique
00:43:29aujourd'hui.
00:43:30Vous aviez déjà
00:43:31des problèmes de santé.
00:43:32Vous aviez déjà
00:43:33une interdiction
00:43:34à ce moment-là
00:43:34de conduire un véhicule
00:43:35qui n'était pas équipé
00:43:36d'un dispositif
00:43:37antidémarrage par éthylomètre.
00:43:39Et pour autant,
00:43:40vous aviez conduit
00:43:41alcoolisé.
00:43:44Les contraintes judiciaires,
00:44:00vous ne les respectez
00:44:00pas complètement
00:44:01ou en tout cas
00:44:02elles ne semblent pas
00:44:02complètement suffisantes
00:44:03aujourd'hui ?
00:44:04Je croyais que c'était fini
00:44:05la cigarette
00:44:07antidémarrage.
00:44:09Je croyais que c'était fini,
00:44:10moi.
00:44:11Et c'était pas fini.
00:44:14Mais même si c'était fini,
00:44:15monsieur,
00:44:16il ne faut pas conduire
00:44:16alcoolisé.
00:44:17Oui.
00:44:18Point.
00:44:18Ah oui, non, non, non,
00:44:19mais là...
00:44:21Oui, tout est en cours.
00:44:24Est-ce qu'il y a eu
00:44:25de nouveaux rendez-vous
00:44:26en addictologie ?
00:44:27Oui.
00:44:27Oui.
00:44:29Là, je vais...
00:44:31Voilà, je la vois
00:44:33le 17 mai
00:44:34à 11h30.
00:44:35D'accord,
00:44:36c'est dans le cadre
00:44:36de votre suivi au SPIP.
00:44:38Voilà.
00:44:39Je vais emmener aussi
00:44:41manger des eaux commerces.
00:44:44Voilà,
00:44:45je vais emmener mon riz.
00:44:46Là, vous avez amené
00:44:46des justificatifs.
00:44:47Oui, oui.
00:44:48Madame la directrice,
00:44:49est-ce que je peux vous demander
00:44:50de prendre les...
00:44:50Donnez votre pochette,
00:44:52monsieur...
00:44:52Madame la directrice du SPIP,
00:44:55et on va faire circuler
00:44:56les documents.
00:44:57Il y a tout, là, monsieur ?
00:44:58Il y a aussi les soins,
00:44:58les rendez-vous ?
00:44:59Il doit y avoir
00:45:00les impôts aussi,
00:45:01dedans,
00:45:02que je paye énormément.
00:45:04Il y a des analyses sanguines,
00:45:06la pièce d'identité,
00:45:07justificatif de scanner.
00:45:12Tout mes rendez-vous
00:45:13sont pris, là.
00:45:14Bon.
00:45:15Là, vos consommations,
00:45:16elles sont de quel ordre ?
00:45:17Parce que votre médecin
00:45:17avait pu faire une attestation
00:45:19comme quoi il y avait aussi
00:45:19un vrai manque physique,
00:45:20c'est-à-dire que quand vous
00:45:21ne buvez pas,
00:45:21il pouvait y avoir
00:45:22des tremblements,
00:45:23enfin, voilà,
00:45:23des choses...
00:45:24Oui, je tremble.
00:45:25Vous consommez comment,
00:45:26là, aujourd'hui ?
00:45:27Honnêtement,
00:45:30un petit flash
00:45:32de vodka par jour.
00:45:36Avant,
00:45:37c'était une bouteille,
00:45:37une bouteille et demie.
00:45:41S'il vous est accordé,
00:45:42cet aménagement,
00:45:43ça va être essentiellement
00:45:44pour vous soigner,
00:45:45et vous soigner,
00:45:46alors certes,
00:45:46pour vos soucis de santé,
00:45:47mais pour l'alcool.
00:45:49Oui.
00:45:49Donc, il va falloir
00:45:49s'astreindre à un suivi régulier.
00:45:51C'est pour l'alcool,
00:45:53mais comme je vous disais,
00:45:54je veux avoir un local
00:45:56où je peux fumer.
00:45:57Alors, ça n'enlève pas
00:45:58de la compétence
00:45:59de l'autorité judiciaire,
00:46:00mais ce que je veux dire,
00:46:00c'est qu'à un moment donné,
00:46:01il va falloir choisir
00:46:02entre réellement vous soigner,
00:46:04ce qui supposera peut-être
00:46:05quelques contraintes
00:46:06par rapport au droit de fumer,
00:46:07ou alors ne pas vous soigner
00:46:09par rapport à l'alcool,
00:46:10mais là,
00:46:10de vous mettre en difficulté
00:46:11à la fois sur le plan
00:46:13de la santé,
00:46:14mais aussi sur le plan
00:46:14de vos obligations judiciaires.
00:46:16Oui.
00:46:16Parce qu'il y a
00:46:17une obligation de soins
00:46:18aussi dans le cadre
00:46:19du sursis probatoire.
00:46:21Est-ce qu'il y a des questions,
00:46:22madame la directrice,
00:46:23à monsieur le procureur ?
00:46:25Pas de questions,
00:46:26madame la présidente,
00:46:26si ce n'est observé là encore
00:46:28que monsieur a une condamnation
00:46:29en cours.
00:46:30Vous avez été condamné.
00:46:32C'était pour des faits
00:46:32de l'été dernier.
00:46:34Oui.
00:46:35Conduites sous l'empire
00:46:35en état d'ivresse manifeste.
00:46:38Oui, j'ai fait...
00:46:38Et dégradation.
00:46:39J'ai fait 2 kilomètres.
00:46:43Voilà.
00:46:43J'ai fait 10 kilomètres.
00:46:45Il a eu une peine d'amende,
00:46:47mais c'était quand même
00:46:47des faits qui ont été commis
00:46:48pendant le sursis probatoire.
00:46:50Vous avez une problématique
00:46:52avec l'alcool.
00:46:52Vous reconnaissez que vous consommez
00:46:54encore un flash de vodka
00:46:55tous les jours.
00:46:56Le minimum du minimum,
00:46:58c'est de ne pas reprendre...
00:46:59Voilà, mais c'est de ne pas
00:47:00prendre le volant,
00:47:01que ce soit d'une camionnette,
00:47:02d'une voiture,
00:47:03d'un scooter ou même d'un vélo,
00:47:05quand vous avez bu.
00:47:06Et en l'état actuel,
00:47:07c'est en fait, en réalité,
00:47:08ne pas prendre le volant du tout
00:47:10parce qu'il y a toujours
00:47:11quand même cette notion
00:47:12d'alcoolisation quotidienne.
00:47:15Non, non.
00:47:15Madame la directrice,
00:47:16pour votre avis
00:47:17sur la demande
00:47:18d'aménagement de peine.
00:47:20Donc effectivement,
00:47:20monsieur est réceptif
00:47:21dans son suivi.
00:47:23Il appelle régulièrement
00:47:24le SPIP
00:47:24pour l'informer
00:47:25des examens médicaux.
00:47:27Tout le temps.
00:47:28Effectivement,
00:47:29le SPIP a constaté
00:47:29que la consommation
00:47:30était encore bien présente.
00:47:32Parfois, quand vous appelez,
00:47:34on le sent,
00:47:35on l'entend
00:47:35et vous pouvez aussi
00:47:37le reconnaître.
00:47:37Le travail sur l'addiction,
00:47:39il est vraiment essentiel.
00:47:41Alors effectivement,
00:47:42il nous a
00:47:42très très récemment
00:47:44fourni les justificatifs
00:47:46de ses rendez-vous à venir.
00:47:47Et puis,
00:47:48il y a les problématiques
00:47:49de santé
00:47:49au-delà de l'alcool
00:47:50qui est interrogée.
00:47:53IRM cérébral a passé,
00:47:54Doppler en urgence.
00:47:55Voilà.
00:47:56Il est grand temps
00:47:57que vous vous preniez
00:47:59en main, monsieur.
00:48:00Ah oui ?
00:48:01Non, non, non.
00:48:01Je vais décider de...
00:48:03Et que vraiment,
00:48:05sur l'addiction,
00:48:06vous fassiez un grand travail.
00:48:08Pour autant, là,
00:48:09en l'état,
00:48:09le SPIP est favorable
00:48:10à l'extension de la DDSE.
00:48:13Merci, madame la directrice.
00:48:14Monsieur le procureur.
00:48:15Oui, madame la présidente.
00:48:17Je le dis tout de suite,
00:48:18j'ai un avis
00:48:19plutôt défavorable
00:48:20à cette extension.
00:48:21D'abord,
00:48:22parce que,
00:48:23en termes de durée,
00:48:25monsieur a déjà bénéficié
00:48:26de six mois
00:48:27de détention
00:48:28sous surveillance électronique.
00:48:29Là, on rajouterait
00:48:30huit mois.
00:48:31Tout de même,
00:48:31dans l'esprit de la loi
00:48:32qui limite les possibilités
00:48:33d'aménagement
00:48:33à un an d'emprisonnement,
00:48:35là, on les dépasse
00:48:36et on les dépasse
00:48:37d'au moins deux mois.
00:48:39En plus,
00:48:40enfin,
00:48:41il y a quand même
00:48:41eu une condamnation
00:48:42pour des faits commis
00:48:43pendant un sursis probatoire,
00:48:45pendant l'encadrement judiciaire.
00:48:47C'est la raison pour laquelle,
00:48:48pour l'ensemble
00:48:49de ces éléments,
00:48:50je suis défavorable
00:48:50à la demande
00:48:51d'aménagement de peine.
00:48:54Merci, monsieur le procureur.
00:48:55Monsieur,
00:48:55vous souhaitez ajouter
00:48:56quelque chose
00:48:56qui n'aurait pas été dit ?
00:48:59D'accord.
00:49:11Donc ça,
00:49:11c'est une motivation pour vous
00:49:12que votre compagne
00:49:13revienne au domicile.
00:49:15Voilà.
00:49:16Très bien, monsieur.
00:49:17La décision,
00:49:18elle sera rendue
00:49:18le 6 mai prochain.
00:49:20D'accord.
00:49:21Elle vous sera envoyée
00:49:21par courrier recommandé
00:49:22avec accusé de réception.
00:49:24D'accord.
00:49:25Vous pouvez disposer, monsieur.
00:49:26On va vous redonner
00:49:27vos justificatifs.
00:49:29Ce sera tout pour aujourd'hui.
00:49:30Au revoir, monsieur.
00:49:32Hop, là, c'est bon pour nous.
00:49:33Vous allez pouvoir y aller,
00:49:34on va vous rendre
00:49:35vos documents.
00:49:45C'est compliqué,
00:49:46mais en tout cas,
00:49:46c'est pas moi
00:49:46qui vais résoudre ce problème.
00:49:49Au revoir, monsieur.
00:49:50Merci, au revoir.
00:49:51Selon les chiffres
00:50:02du ministère de la Justice,
00:50:037 condamnations sur 10
00:50:05sont exécutées
00:50:06dans l'année
00:50:06qui suit la décision
00:50:07du tribunal
00:50:08et 9 sur 10
00:50:10dans les 3 ans.
00:50:12Seulement un tiers
00:50:13des personnes condamnées
00:50:14exécutent leur peine
00:50:15après leur condamnation.
00:50:17Pourquoi ?
00:50:18C'est ce que nous allons voir
00:50:19avec nos deux intervenants.
00:50:21Étienne Madrange,
00:50:22avocat au barreau de Versailles,
00:50:24mais pendant presque 40 ans,
00:50:26une carrière de magistrat,
00:50:28procureur,
00:50:28avocat général
00:50:29à la Cour d'appel
00:50:30de Paris.
00:50:31Et puis,
00:50:31avec maître Guisepina Marat,
00:50:34avocate au barreau d'Amiens.
00:50:35Alors,
00:50:36il y a des chiffres
00:50:37qui circulent,
00:50:38souvent dans la bouche
00:50:39d'ailleurs des hommes politiques,
00:50:40disant
00:50:40il y a entre 60 000
00:50:42et 100 000 condamnations
00:50:44non exécutées.
00:50:46Est-ce que ce sont
00:50:47des vrais chiffres
00:50:48ou j'allais dire
00:50:49que c'est un argument politique ?
00:50:50C'est probablement
00:50:51un argument,
00:50:52enfin dans certains cas,
00:50:53politique en tout cas,
00:50:55c'est très difficile
00:50:55à déterminer.
00:50:56La plupart des condamnations
00:50:57sont exécutées,
00:50:59mais certaines ne le sont pas.
00:51:00D'abord, par exemple,
00:51:01une peine d'amende
00:51:01n'est pas exécutée
00:51:02si l'intéressé est insolvable
00:51:04et le demeure,
00:51:05elle ne sera jamais exécutée.
00:51:07Donc, c'est une amende
00:51:07qui ne sera pas recouvrée
00:51:08par l'État.
00:51:09Il y a des cas
00:51:10où les peines d'emprisonnement,
00:51:11parce que le public se dit
00:51:12que s'il y a une peine
00:51:14d'emprisonnement,
00:51:14l'intéressé doit être incarcéré.
00:51:16Pas du tout.
00:51:17Dans certains cas,
00:51:18jusqu'à six mois d'emprisonnement,
00:51:19on doit aménager sa paix.
00:51:20Et puis,
00:51:21s'il est condamné
00:51:21à un an ou moins,
00:51:22moins d'un an de prison,
00:51:24eh bien,
00:51:24l'aménagement est possible.
00:51:26Et compte tenu
00:51:26de la surpopulation carcérale,
00:51:28il est bien évident
00:51:29que les magistrats
00:51:30en charge
00:51:31de l'application des peines
00:51:32aménagent les peines.
00:51:34Qu'est-ce que ça veut dire
00:51:34aménagement déjà des peines ?
00:51:36Aménagement d'une peine,
00:51:37c'est faire en sorte
00:51:38qu'il n'y ait pas
00:51:38incarcération
00:51:39et qu'on y substitue
00:51:41d'autres mesures
00:51:42qui peuvent être
00:51:43un bracelet électronique
00:51:44qui est à la cheville.
00:51:45Donc, la personne,
00:51:46elle est considérée
00:51:47sous écrou,
00:51:48mais elle n'est pas
00:51:48dans un lieu de détention.
00:51:49Elle peut être chez elle
00:51:50avec ce bracelet
00:51:51et elle ne peut pas faire
00:51:52autant de mètres
00:51:53sans que ça sonne.
00:51:54On lui dit,
00:51:55vous restez,
00:51:55c'est une assignation à résidence.
00:51:57C'est compliqué
00:51:57de faire admettre ça
00:51:59quelquefois à son client
00:52:00qu'il soit victime
00:52:01ou qu'il soit condamné ?
00:52:02Sur les difficultés
00:52:03d'aménagement de la peine,
00:52:04quand on est victime,
00:52:05on ne comprend pas
00:52:06que l'auteur
00:52:06qui va être condamné
00:52:07à un emprisonnement ferme
00:52:09va attendre deux années,
00:52:11par exemple,
00:52:11pour être jugé
00:52:12par une cour d'appel
00:52:12qui ne va pas être
00:52:13incarcéré tout de suite
00:52:14alors qu'il a pris
00:52:14une peine d'emprisonnement ferme.
00:52:16Je pense notamment
00:52:16dans les accidents mortels
00:52:17de la circulation.
00:52:18Quand on a des peines lourdes
00:52:19qui sont prononcées
00:52:20par le tribunal,
00:52:21elles ne sont pas mises
00:52:22à exécution immédiatement
00:52:23et effectivement,
00:52:27la mise à exécution
00:52:28ne soit pas immédiate.
00:52:29Je modérerai quand même
00:52:30un petit peu votre propos
00:52:30sur l'exécution des peines
00:52:31parce qu'on sait
00:52:32que dans certains cas,
00:52:34les peines ne sont jamais exécutées
00:52:36et c'est une difficulté en France.
00:52:38Dans quel cas, par exemple ?
00:52:39Par exemple,
00:52:39vous avez des individus
00:52:40qui vont être condamnés
00:52:41à des petites peines
00:52:42d'emprisonnement
00:52:43qui ne vont pas se présenter
00:52:45aux convocations du SPIP,
00:52:46du JAP
00:52:47et qu'on va oublier
00:52:48tout simplement
00:52:48parce qu'on va mettre
00:52:49le dossier de côté
00:52:50et que finalement,
00:52:51la peine ne sera jamais
00:52:52mise à exécution
00:52:53et que le temps passant,
00:52:54cette peine ne peut pas
00:52:56effectivement être exécutée.
00:52:57Et c'est propre
00:52:57à la petite délinquance.
00:52:59La question ne se pose pas
00:53:00dans la criminalité.
00:53:01Elle ne se pose pas
00:53:02pour les criminels.
00:53:02C'est la petite délinquance
00:53:04qui est la plus difficile
00:53:05à mettre à exécution.
00:53:06On le voit dans le reportage.
00:53:07Vous avez cet individu
00:53:08qui est condamné
00:53:09pour conduite en état alcoolique,
00:53:11qui est condamné en 2017
00:53:12et qui va avoir
00:53:13un bracelet électronique,
00:53:14je crois, en 2023
00:53:15et qui, en plus,
00:53:16va être condamné de nouveau
00:53:17et on va de nouveau
00:53:18se poser la question
00:53:19du bracelet électronique.
00:53:21Donc, ça pose
00:53:21une réelle difficulté,
00:53:23l'exécution des petites peines.
00:53:24L'exécution la plus difficile,
00:53:25c'est effectivement
00:53:26ce que vous disiez tout à l'heure,
00:53:28c'est l'aménagement de peines.
00:53:29Quand il s'agit d'incarcérés,
00:53:30c'est entre guillemets plus sains.
00:53:31C'est plus coûteux,
00:53:32mais c'est facile.
00:53:33Il faut savoir quand même
00:53:34que le pénitentiaire,
00:53:36ça a un coût budgétaire énorme.
00:53:37Sur un budget
00:53:38du ministère de la Justice
00:53:39qui est en gros
00:53:40d'autour de 12 milliards
00:53:41par an,
00:53:42mais qui était encore
00:53:43il n'y a pas longtemps
00:53:43de 9-10 milliards,
00:53:45budget pénitentiaire,
00:53:46je crois, en 2024,
00:53:47ça doit tourner
00:53:47autour de 5 milliards.
00:53:49Il faut savoir qu'un détenu,
00:53:50ça coûte plus de 100 euros par jour,
00:53:52105 ou 110 euros par jour.
00:53:54Donc si vous avez 77 000 détenus,
00:53:56vous faites le calcul,
00:53:57ça coûte 8 millions par jour
00:53:58d'avoir des détenus.
00:54:00Et puis quand vous multipliez
00:54:00par 365 jours,
00:54:02vous avouissez vite
00:54:03à des milliards.
00:54:04Donc c'est un coût social important.
00:54:05Certains voudraient faire payer
00:54:06aux détenus
00:54:06le coût de leur incarcération.
00:54:07Malheureusement,
00:54:08ce n'est pas encore possible
00:54:09dans ce système judiciaire.
00:54:10Mais ce n'est pas le cas.
00:54:11On revient sur la petite délinquance.
00:54:12Ça veut dire que
00:54:13lorsqu'une peine,
00:54:15quel que soit le quantum,
00:54:17a été prononcée
00:54:17et qu'elle n'est pas exécutée,
00:54:19ça veut dire qu'en quelque sorte,
00:54:20la justice n'est pas passée ?
00:54:22C'est l'idée du citoyen
00:54:24que la justice est laxiste
00:54:25et que certains individus
00:54:26qui vont être condamnés
00:54:27par le tribunal correctionnel
00:54:28ne vont jamais exécuter leur peine.
00:54:29Alors bien évidemment,
00:54:30ce n'est pas la majorité des cas,
00:54:32mais il arrive parfois
00:54:33que les peines ne soient pas exécutées.
00:54:34En cas d'aménagement de peine,
00:54:36le juge doit,
00:54:37quand la peine est inférieure à 6 mois,
00:54:39aménager la peine initialement
00:54:40lorsqu'il prononce la décision,
00:54:42soit par un placement
00:54:43sous surveillance électronique,
00:54:44une semi-liberté,
00:54:45une conversion à jour-amende
00:54:46en travail d'intérêt général.
00:54:47De 6 mois à 1 an,
00:54:49la peine peut être aménagée
00:54:51par le juge.
00:54:52Au-delà d'un an,
00:54:52on doit aller en prison,
00:54:54effectivement,
00:54:55pour commencer à purger sa peine
00:54:56et peut-être après,
00:54:57avec le juge de l'application des peines,
00:54:58on va examiner
00:55:00les modalités d'aménagement
00:55:01de la peine.
00:55:01Mais pour ces petites peines,
00:55:03ça peut être compliqué
00:55:04parce que le juge
00:55:05d'application des peines,
00:55:06il a beaucoup de dossiers,
00:55:08il doit convoquer les individus,
00:55:09il y a des enquêtes
00:55:10qui doivent être faites,
00:55:11on le voit aussi
00:55:12dans le reportage,
00:55:13on doit apporter des documents
00:55:15pour examiner la faisabilité,
00:55:16par exemple,
00:55:17d'un placement
00:55:18sous surveillance électronique,
00:55:19d'un bracelet.
00:55:20Et on voit que
00:55:21les personnes condamnées
00:55:23doivent aussi travailler
00:55:24en lien avec le service pénitentiaire
00:55:26d'insertion et de probation
00:55:27qui va essayer de les convoquer,
00:55:30parfois ils ne viennent pas,
00:55:31il faut donc les reconvoquer
00:55:32et ça peut être très long.
00:55:34Ce qui participe aussi
00:55:35à un sentiment
00:55:35qu'ont les citoyens
00:55:37que la justice est longue
00:55:39et que les peines
00:55:39ne sont pas exécutées.
00:55:40Donc c'est une question
00:55:42de moyens, souvent,
00:55:43on parle de bracelet électronique,
00:55:44on parle éventuellement
00:55:45de travail d'intérêt général.
00:55:47– Un bracelet électronique
00:55:48coûtera toujours
00:55:48beaucoup moins cher
00:55:49qu'une journée d'incarcération
00:55:50pour un détenu.
00:55:52– Oui, mais il n'y en a pas
00:55:53forcément…
00:55:54– Il n'y en a pas tant
00:55:55que ça, effectivement.
00:55:56– On a un moment
00:55:57dans le reportage,
00:55:58c'est le bracelet anti-rapprochement,
00:55:59où le procureur dit…
00:56:01– Ce qu'on appelle
00:56:01le bar en résumé.
00:56:02– Voilà, le procureur dit
00:56:04à Lisieux, on en a dix,
00:56:05donc il faut faire un choix.
00:56:06– Il y en a effectivement
00:56:07quelques milliers,
00:56:08donc ça a un coût.
00:56:09D'abord, on les fait fabriquer,
00:56:10on les achète
00:56:11à une société privée,
00:56:12ensuite tout ça est géré
00:56:13par des sociétés
00:56:14de télésurveillance
00:56:15qui sont choisies
00:56:16par des marchés publics,
00:56:18donc tout ça a un coût.
00:56:19– Le juge d'application
00:56:20des peines,
00:56:20il a un choix à faire
00:56:21au regard du droit,
00:56:22au regard de ses moyens
00:56:23et aussi avec une pression,
00:56:25d'ailleurs c'est évoqué
00:56:26à un moment dans le document,
00:56:27c'est de prendre
00:56:28la bonne décision
00:56:29pour éviter la récidive,
00:56:30principalement dans le cas
00:56:31des violences conjugales.
00:56:32– Alors effectivement,
00:56:33la peine,
00:56:34elle a un double sens,
00:56:35il faut qu'elle punisse
00:56:36et il faut aussi
00:56:37qu'elle essaye
00:56:38d'arrêter la récidive
00:56:40et il faut aussi
00:56:41qu'elle réinsère la personne.
00:56:43Donc le juge d'application
00:56:44des peines,
00:56:44il met un certain temps
00:56:45à délibérer
00:56:46sur les éléments
00:56:46qui lui sont fournis
00:56:47au regard de l'avis
00:56:48du service pénitentiaire
00:56:49d'insertion et de probation,
00:56:51au regard de l'avis
00:56:51du procureur de la République
00:56:53et au regard aussi
00:56:53de l'explication
00:56:54de la personne
00:56:55qui est condamnée devant lui
00:56:56et qui va dire
00:56:56j'ai ou pas les moyens
00:56:58d'aménager ma peine.
00:56:59Mais le juge,
00:57:00il a toujours un choix à faire.
00:57:02Quand la personne
00:57:03ne répond pas aux obligations,
00:57:05on le voit aussi
00:57:06dans le reportage,
00:57:07quand la personne
00:57:07ne se présente pas
00:57:08au rendez-vous,
00:57:09quand la personne a du mal
00:57:10à déférer à l'obligation
00:57:12de soins,
00:57:12parce que ça,
00:57:13ça peut être une obligation
00:57:14qui est ordonnée
00:57:15par le juge,
00:57:16que ce soit tribunal
00:57:16ou juge d'application
00:57:17des peines
00:57:18pour aménager la peine,
00:57:19c'est-à-dire
00:57:19pour éviter la prison,
00:57:21et bien dans ce cas-là,
00:57:21le juge d'application
00:57:22des peines,
00:57:23il n'a qu'une seule solution,
00:57:24c'est révoquer le sursis,
00:57:28on le voit parfois,
00:57:29c'est devenu impossible,
00:57:30parce que dans le cas
00:57:31de cet homme
00:57:32qui était condamné
00:57:32pour conduite
00:57:33en état alcoolique,
00:57:34il y a un médecin
00:57:34qui est venu dire
00:57:35à un moment donné
00:57:35lorsqu'il était incarcéré
00:57:36que son état de santé
00:57:37était incompatible
00:57:38avec la détention.
00:57:39Alors, qu'est-ce qu'on fait
00:57:40de ce monsieur
00:57:41qui a pourtant des peines
00:57:42à exécuter
00:57:43et qui malheureusement
00:57:43ne pourra pas les exécuter
00:57:44compte tenu de son état
00:57:45de santé précaire ?
00:57:46Le rôle du juge
00:57:47d'application des peines
00:57:48n'est pas simple
00:57:48parce que c'est un juge
00:57:49qui doit défaire
00:57:50ce qu'a fait un autre juge.
00:57:51Il y a un juge
00:57:51qui a instruit,
00:57:53qui a renvoyé
00:57:53devant une juridiction,
00:57:54il y a un juge
00:57:55qui a condamné
00:57:55et on demande
00:57:56à un autre juge,
00:57:57magistrat du siège,
00:57:58tout aussi indépendant,
00:57:59de défaire,
00:58:00surtout si c'est une peine
00:58:01de prison ferme,
00:58:02lui, il va décider
00:58:03plutôt du bracelet,
00:58:04plutôt de l'asseméliberté,
00:58:06plutôt de remplacer ça
00:58:06par des juraments.
00:58:07Donc, on demande
00:58:08à ce juge
00:58:08de l'application des peines
00:58:09de défaire
00:58:10ce qu'a fait un juge.
00:58:12Ce n'est pas simple.
00:58:13Dans le film
00:58:13qui nous a été présenté,
00:58:15on voit beaucoup de pédagogie
00:58:16de la part de ce magistrat
00:58:17qui a l'écoute,
00:58:19qui écoute,
00:58:20qui donne la parole,
00:58:21qui attend la réponse,
00:58:22en vain d'ailleurs,
00:58:23un petit peu,
00:58:24mais ça prouve
00:58:25et qui met en délibéré,
00:58:27c'est-à-dire
00:58:27qui veut prendre
00:58:28le temps de la réflexion.
00:58:29Ce n'est pas tout de suite
00:58:30aller, j'aménage,
00:58:31j'aménage pas, non.
00:58:32Je réfléchis,
00:58:32je reprends mon dossier.
00:58:33Bel exemple
00:58:34que nous a montré
00:58:35ce témoignage ce soir.
00:58:37Et puis l'aménagement de peine,
00:58:38ça nécessite aussi
00:58:40d'être contrôlé.
00:58:42C'est-à-dire
00:58:42ce que vous avez dit
00:58:43lorsqu'on décide effectivement
00:58:44que telle personne condamnée
00:58:46ne doit pas
00:58:47rencontrer son ex-compagne
00:58:49à une obligation de soins
00:58:51qui vérifie
00:58:52que c'est appliqué
00:58:53ou que…
00:58:53– Un service de probation,
00:58:55un service de probation
00:58:56et d'assassion professionnelle,
00:58:57donc avec un conseiller
00:58:58qui est un cadre
00:58:59de l'administration pénitentiaire
00:59:01et les conseillers
00:59:02ont beaucoup de dossiers
00:59:03eux aussi à gérer.
00:59:04– On rappelle un moment,
00:59:06c'est-à-dire que
00:59:07vous n'êtes pas le seul
00:59:08à être suivi
00:59:10par votre agent de probation.
00:59:12– Il y en a combien ?
00:59:12– Il y en a énormément de dossiers
00:59:13qui sont suivis
00:59:15par les conseillers
00:59:16d'insertion et de probation.
00:59:17Ce qui rend leur mission
00:59:18très difficile.
00:59:19Après, c'est à la personne condamnée
00:59:21d'apporter les éléments.
00:59:22Et on le voit
00:59:23lorsqu'on défend
00:59:23certains clients
00:59:24en aménagement de peine.
00:59:26C'est parfois très compliqué
00:59:27d'avoir ces éléments-là.
00:59:29Moi, j'ai le cas
00:59:29d'une cliente
00:59:30qui en 2017
00:59:30a été condamnée
00:59:31pour non-présentation d'enfant
00:59:33parce qu'elle ne présentait pas
00:59:35l'enfant à son père,
00:59:36à deux peines d'emprisonnement
00:59:38cinq mois et trois mois.
00:59:40En 2017,
00:59:41elle a été condamnée.
00:59:42Pour ces peines-là,
00:59:43on ne met jamais à exécution
00:59:44ou très rarement.
00:59:45Elle a été convoquée
00:59:46de multiples reprises.
00:59:48Elle ne s'est jamais présentée.
00:59:50Elle n'a toujours pas présenté l'enfant.
00:59:51En 2023,
00:59:52le procureur de la République
00:59:53a décidé de la convoquer
00:59:55pour mettre à exécution
00:59:56ces peines
00:59:57parce que le juge
00:59:58de l'application des peines,
00:59:58la convoquant
00:59:59de multiples reprises,
01:00:00n'a jamais réussi à la voir.
01:00:03Donc, cette femme
01:00:03qui aurait pu bénéficier
01:00:05d'un aménagement
01:00:05sans difficulté
01:00:06parce qu'elle travaillait,
01:00:07parce qu'elle n'avait pas
01:00:08d'autres casiers judiciaires,
01:00:09a été incarcérée
01:00:10six ans après les faits
01:00:12pour huit mois
01:00:12parce qu'elle n'avait pas
01:00:13déféré aux obligations,
01:00:14parce qu'elle n'avait pas répondu
01:00:15à ce qu'on lui demandait.
01:00:17Donc, ça peut arriver
01:00:18de manière lointaine
01:00:19par rapport à la condamnation,
01:00:21mais le coup prétombe
01:00:22quand on ne respecte pas.
01:00:23Eh bien, merci.
01:00:23Ce sera la conclusion
01:00:24de ce numéro.
01:00:26Merci à vous
01:00:27pour vos éclairages.
01:00:29Merci à vous
01:00:30de nous avoir suivis
01:00:31et à très bientôt
01:00:32pour un nouveau numéro
01:00:33de Justice en France.
01:00:35Bonsoir.
01:00:35de Justice en France.
01:00:41de Justice en France.
01:00:44de Justice en France.
01:01:20de Justice en France.
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