- il y a 4 jours
À LA UNE / Les patrons montent au front
Après les représentants de l'intersyndicale, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a reçu mercredi 24 septembre à Matignon les organisations patronales. A leur tête, le Medef et Patrick Martin. Après deux heures d'échange, le président de l'organisation a salué « une grande qualité d'écoute de la part du Premier ministre », mais s'avoue inquiet : « On ne parle plus d'emploi, plus de croissance, plus de compétitivité », a-t-il déploré. Dans son viseur, la taxe Zucman sur les hauts patrimoines. Selon un sondage Elabe, 79 % des Français « réclament plus de justice fiscale », et trois sur quatre se disent favorables à cette même taxe que Patrick Martin désigne comme une « théorie dangereuse pour nos entreprises ». Mais encore, 69 % d'entre eux estiment qu'Emmanuel Macron a accordé trop d'aides publiques aux grandes entreprises. Face à ce sentiment partagé par la grande majorité des Français, le patron du Medef veut « rééquilibrer un débat monopolisé par la question des super-riches, alors que le vrai sujet de la France reste la relance de la dynamique économique ». Dans cet objectif, le Medef tiendra un « énorme meeting » le 13 octobre 2025, plus d'une semaine après la nouvelle mobilisation de l'intersyndicale. L'Union des entreprises de proximité (U2P) a précisé qu'elle ne participera pas à cette mobilisation, alors que la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) doit voter en interne sur sa participation. En se mobilisant de leur côté, les patrons parviendront-ils à rallier Sébastien Lecornu à leur cause ?
Invités :
- Nicolas Bergerault, co-fondateur de l'Atelier des chefs,
- Jean-Hervé Lorenzi, Président du Cercle des économistes,
- Yahya Fallah, entrepreneur, porte-parole de la CPME,
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP.
LA QUESTION QUI FÂCHE / Nicolas Sarkozy condamné : une peine justifiée ?
« S'ils veulent que je dorme en prison, je dormirai en prison, mais la tête haute, je suis innocent », déclare Nicolas Sarkozy ce 25 septembre 2025 au moment de sa sortie du tribunal correctionnel de Paris. L'ancien président de la République a été condamné à cinq ans de prison, avec mandat de dépôt à effet différé, pour association de malfaiteurs. La justice le reconnaît coupable d'avoir noué un pacte avec le régime de Mouammar Kadhafi, en échange de fonds occultes estimés à plusieurs millions d'euros. C'est une condamnation inédite dans l'histoire de la Ve République : un ancien président jugé pour corruption à l'échelle internationale. L'ancien chef de l'État dénonce un « acharnement » ainsi qu'une décision « d'une gravité extrême pour l'Etat de droit » et va faire appel. Nathalie Gavarino, présidente du tribunal correctionnel, a motivé cette condamnation en décrivant des faits « d'une gravité exceptionnelle, d'une nature à altérer la confiance des citoyens ». Alors que les trois ONG parties civiles dans ce procès, Anticor, Transparency France et Sherpa, saluent une condamnation « histor
Après les représentants de l'intersyndicale, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a reçu mercredi 24 septembre à Matignon les organisations patronales. A leur tête, le Medef et Patrick Martin. Après deux heures d'échange, le président de l'organisation a salué « une grande qualité d'écoute de la part du Premier ministre », mais s'avoue inquiet : « On ne parle plus d'emploi, plus de croissance, plus de compétitivité », a-t-il déploré. Dans son viseur, la taxe Zucman sur les hauts patrimoines. Selon un sondage Elabe, 79 % des Français « réclament plus de justice fiscale », et trois sur quatre se disent favorables à cette même taxe que Patrick Martin désigne comme une « théorie dangereuse pour nos entreprises ». Mais encore, 69 % d'entre eux estiment qu'Emmanuel Macron a accordé trop d'aides publiques aux grandes entreprises. Face à ce sentiment partagé par la grande majorité des Français, le patron du Medef veut « rééquilibrer un débat monopolisé par la question des super-riches, alors que le vrai sujet de la France reste la relance de la dynamique économique ». Dans cet objectif, le Medef tiendra un « énorme meeting » le 13 octobre 2025, plus d'une semaine après la nouvelle mobilisation de l'intersyndicale. L'Union des entreprises de proximité (U2P) a précisé qu'elle ne participera pas à cette mobilisation, alors que la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) doit voter en interne sur sa participation. En se mobilisant de leur côté, les patrons parviendront-ils à rallier Sébastien Lecornu à leur cause ?
Invités :
- Nicolas Bergerault, co-fondateur de l'Atelier des chefs,
- Jean-Hervé Lorenzi, Président du Cercle des économistes,
- Yahya Fallah, entrepreneur, porte-parole de la CPME,
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP.
LA QUESTION QUI FÂCHE / Nicolas Sarkozy condamné : une peine justifiée ?
« S'ils veulent que je dorme en prison, je dormirai en prison, mais la tête haute, je suis innocent », déclare Nicolas Sarkozy ce 25 septembre 2025 au moment de sa sortie du tribunal correctionnel de Paris. L'ancien président de la République a été condamné à cinq ans de prison, avec mandat de dépôt à effet différé, pour association de malfaiteurs. La justice le reconnaît coupable d'avoir noué un pacte avec le régime de Mouammar Kadhafi, en échange de fonds occultes estimés à plusieurs millions d'euros. C'est une condamnation inédite dans l'histoire de la Ve République : un ancien président jugé pour corruption à l'échelle internationale. L'ancien chef de l'État dénonce un « acharnement » ainsi qu'une décision « d'une gravité extrême pour l'Etat de droit » et va faire appel. Nathalie Gavarino, présidente du tribunal correctionnel, a motivé cette condamnation en décrivant des faits « d'une gravité exceptionnelle, d'une nature à altérer la confiance des citoyens ». Alors que les trois ONG parties civiles dans ce procès, Anticor, Transparency France et Sherpa, saluent une condamnation « histor
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00:00:00Musique
00:00:01Bonsoir à tous et bienvenue dans Chaque Voix Compte sur LCP.
00:00:26On est ensemble pour une heure de décryptage et de débat en direct de l'Assemblée Nationale.
00:00:32A mes côtés ce soir, Elsa Mondingava. Bonsoir Elsa.
00:00:35Et Laurent Guimier. Bonsoir Laurent.
00:00:37Bonsoir Adeline.
00:00:38Tout de suite c'est le sommaire avec à la une le coup de tonnerre pour la première fois dans l'histoire de la République.
00:00:43Un ex-président va dormir en prison.
00:00:46Nicolas Sarkozy a été condamné en début d'après-midi à 5 ans de prison ferme avec incarcération prochaine
00:00:52pour association de malfaiteurs dans l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007.
00:00:59Quelle journée et quelle histoire Laurent Guimier.
00:01:01Oui on va décortiquer les mots employés par l'ancien président de la République
00:01:05qui sont destinés à le placer tout autant dans le débat politique que judiciaire.
00:01:09Et on en parlera aussi dans la deuxième partie de Chaque Voix Compte
00:01:11avec notamment Stéphanie Caprin, la vice-présidente de l'Union syndicale des magistrats,
00:01:16Sandra Kossard de l'association anticorruption Sherpa qui était partie civile de ce procès libyen,
00:01:21Bertrand Perrier, avocat à la cour de cassation
00:01:23et nous serons également en direct avec Daniel Fasquel, vice-président des Républicains.
00:01:28Ça ce sera dans la deuxième partie de Chaque Voix Compte
00:01:30mais avant cela on va parler des patrons qui se rebiffent.
00:01:32Ils organisent un grand meeting le 13 octobre pour, disent-ils,
00:01:36rééquilibrer le débat autour de la fiscalité
00:01:38alors que Sébastien Lecornu poursuit ses consultations
00:01:41pour élaborer son gouvernement et son budget.
00:01:44Eh bien on va en parler avec nos trois premiers invités ce soir.
00:01:48Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes.
00:01:50Bonsoir et merci à vous d'être là.
00:01:52Nicolas Bergerot, c'est un patron, il est cofondateur de l'Atelier des chefs.
00:01:56Bonsoir, merci d'être là.
00:01:57Au côté de Yaya Fala, de la CPME, vous êtes le cofondateur de 7OpenLS.
00:02:03Merci à vous trois d'être là.
00:02:05Nous attendons vos questions ou vos réflexions
00:02:07en flashant le QR code qui va apparaître à l'écran.
00:02:11Dans chaque Voix Compte, c'est dans un instant les patrons qui se rebiffent.
00:02:13Et puis à 20h30, rendez-vous avec Bourbon Express
00:02:15avec Marco Pommier pour le journal de l'Assemblée nationale.
00:02:18Voilà pour le menu de ce soir.
00:02:21Installez-vous confortablement.
00:02:22Chaque Voix Compte, c'est parti.
00:02:32Tiens, on avait envie de se détendre un peu après cette dure journée
00:02:34et je vous propose une petite musique pour commencer.
00:02:38Merci patron !
00:02:40Merci patron !
00:02:41Merci patron !
00:02:42Merci patron !
00:02:43En fait, on a pensé à cette chanson quand on s'est demandé ce matin
00:02:47quelle musique les patrons allaient bien pouvoir utiliser le 13 octobre
00:02:49pour le début de leur meeting qui a donc été annoncé hier soir par le MEDEF.
00:02:53Une musique qui ne nous rajeunit pas, tout comme le débat du moment
00:02:57qui consiste notamment à s'interroger sur le bien fondé d'un retour de l'ISF.
00:03:02Alors je vais vous poser la question à tous les trois.
00:03:04Ce meeting du 13 octobre entend rééquilibrer un débat
00:03:06qui, dit Patrick Martin, a été préempté par certains.
00:03:10Quel regard vous portez, Jean-Hervé Lorenzi, sur cette riposte des patrons ?
00:03:15Moi je trouve que c'est un débat à la française surréaliste.
00:03:22Surréaliste.
00:03:22D'un côté, ça fait 15 jours que les médias, les meilleurs des médias,
00:03:29évoquent une taxe qui n'aura jamais lieu.
00:03:31Je ne crois pas une seconde que la taxe du Kutman sera mise en œuvre.
00:03:35Il va y avoir sûrement un réaménagement parce qu'il faut que le Premier ministre
00:03:40trouve un arrangement entre le PS et LR.
00:03:43Ça paraît évident qu'il y ait une majorité de Français.
00:03:46et de l'autre côté, le sentiment excessif, me semble-t-il,
00:03:50que brutalement les patrons seraient devenus les ennemis de la République.
00:03:56Tout ça est surréaliste.
00:03:58Je rappelle juste qu'il faut arrêter ce genre de foliganderie
00:04:02parce que, par exemple, sur les retraites,
00:04:06la CFDT et le MEDEF étaient à deux doigts de trouver un accord.
00:04:10Tout le monde était d'accord.
00:04:12Si on avait finalisé cet accord,
00:04:15ça aurait évité tous les débordements dans lesquels on est maintenant.
00:04:19La discussion a porté sur la pénibilité.
00:04:21Je ne dis pas qu'il ne faut pas se traiter le sujet,
00:04:24mais il y avait moyen de trouver un accord.
00:04:26Pour des raisons sur lesquelles on ne va pas revenir,
00:04:27cette histoire a été jetée et supprimée.
00:04:33Et donc, on a arrêté.
00:04:34Donc, on est dans une histoire qui est surréaliste.
00:04:37La taxe, j'en répète, n'aura évidemment jamais lieu.
00:04:40Tout ça, c'est bon pour des débats d'économistes,
00:04:43mais pas tout ça.
00:04:43On va en reparler.
00:04:45Et le reste, on est comme si on était dans un climat,
00:04:48j'allais dire, de guerre civile.
00:04:51Il nous faut un Parlement qui est plus électuellement...
00:04:54Oui, un Parlement qui soit composé de des parties qui ne sont pas extrêmes
00:04:59et qui décident de ne pas censurer un gouvernement,
00:05:02qui présente un budget.
00:05:03On a besoin d'un budget.
00:05:04Nous sommes la septième puissance du monde.
00:05:06Il faut arrêter cette espèce d'énervement.
00:05:09Et je propose l'opération de l'exomile.
00:05:11On met tout le monde sous l'exomile,
00:05:12que tout le monde se calme.
00:05:13Tout le monde se calme.
00:05:13Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des problèmes.
00:05:15Ça veut juste dire que...
00:05:16C'est bien parce que Jean-Hervé Lorenzi,
00:05:18il a exposé tous les aspects du sujet dont on va parler ce soir.
00:05:22Yaya Falla, est-ce que la CPME va se joindre à ce meeting
00:05:26organisé par le MEDEF le 13 octobre ?
00:05:29Écoutez, Adeline François, notre position est assez claire.
00:05:31C'est que les Français, de manière générale, sont en colère.
00:05:35La situation de la France, la situation politique, on le voit,
00:05:39est instable, voire très instable, depuis un long moment maintenant,
00:05:43depuis plusieurs années.
00:05:45On en souffre tous, autant les salariés que les chefs d'entreprise,
00:05:49de TPE, PME, etc.
00:05:52Et à la CPME, c'est sûr aussi que nos adhérents,
00:05:56les entrepreneurs, sont en difficulté.
00:06:01Maintenant, pour nous, il est important de ne pas ajouter
00:06:04de la tension dans un contexte qui est déjà difficile.
00:06:07Le Premier ministre vient d'être nommé.
00:06:10Il est en train de consulter l'ensemble des parties prenantes.
00:06:13Il a consulté les différentes organisations
00:06:15qui représentent les patrons, dont la CPME.
00:06:19Donc, les discussions sont ouvertes.
00:06:21Donc, la CPME, par rapport à la question que vous posez,
00:06:24est en train actuellement, effectivement, de consulter
00:06:26les fédérations, les territoires, pour voir la position
00:06:30que nous allons prendre.
00:06:31Et aussi, on suit de très près, effectivement,
00:06:32ce que le Premier ministre Sébastien Lecornu va faire,
00:06:36ce qu'il va proposer.
00:06:37Donc, en fonction de l'ensemble de ces éléments-là,
00:06:40nous prendrons les décisions qu'il faut.
00:06:42Mais pour l'instant, vous n'appelez pas...
00:06:44Comme l'a rappelé Amirézatofighi à la sortie de ses échanges
00:06:47avec le Premier ministre, il l'a dit d'ailleurs de manière assez claire.
00:06:50On n'engage pas des conversations, on ne négocie pas avec une partie prenante,
00:06:57ici le Premier ministre, en le menaçant ou en ajoutant de la tension
00:07:01dans un contexte politique, comme ça vient d'être rappelé, déjà difficile.
00:07:06Nicolas Bergerot, vous irez, vous, à ce meeting du 13 octobre ?
00:07:09Moi, ça fait 21 ans que j'ai créé ma boîte
00:07:11et je n'ai jamais manifesté en tant que patron.
00:07:14Je me dis que c'est déjà l'occasion d'aller voir ce que ça fait.
00:07:17Je n'irai pas bloquer les rues.
00:07:20Donc, si c'est une manifestation dans la rue, je n'irai pas.
00:07:22Je n'ai pas envie de bloquer mes amis, entrepreneurs, commerçants, etc.
00:07:27Si c'est un rassemblement et qu'en effet, il y a des interlocuteurs,
00:07:30qu'il y a du dialogue, qu'il y a un échange, pourquoi pas ?
00:07:33J'aimerais bien aussi que les patrons, et j'ai bien aimé,
00:07:35depuis 15 jours quand même, il y avait une couverture de magazine, etc.
00:07:38où on voyait les 7 patrons des patrons qui se tenaient la main en disant
00:07:41nous aussi, on peut créer une inter-syndicale patronale.
00:07:45L'inter-syndicale du patronat, oui.
00:07:46Donc, je ne dis pas que j'irai, j'attends de voir ce que ce sera.
00:07:51Et puis, pour l'instant, on n'a même pas de gouvernement.
00:07:53Ça fait 16 jours, on n'a toujours pas de gouvernement.
00:07:54Donc, on va attendre d'avoir un gouvernement.
00:07:55Alors justement, on va regarder tout de suite
00:07:57les deux minutes pour comprendre de Maïté Frémont.
00:08:05C'est la petite musique qui monte, et celui qui la joue, le voici.
00:08:10Le vrai sujet de la France aujourd'hui, c'est de recréer de la dynamique économique.
00:08:14C'est quand même bien comme ça qu'on nourrira, par les rentrées fiscales et sociales,
00:08:18les finances publiques.
00:08:20Et la tendance sur laquelle on est actuellement n'est pas du tout celle-là.
00:08:23Une tendance fiscale, loin de plaire au patron du MEDEF.
00:08:27Alors il le promet, il y aura bel et bien une grande mobilisation
00:08:32des chefs d'entreprise le 13 octobre.
00:08:34Comme un avertissement adressé à Sébastien Lecornu,
00:08:38si d'aventure, dans sa partition pour bâtir le prochain budget,
00:08:43il lui prenait l'envie de trop taxer les entreprises.
00:08:47J'entends qu'on puisse mettre les riches à contribution,
00:08:50qu'on puisse vouloir augmenter les impôts.
00:08:53Mais la taxe Zuckmann, en application,
00:08:56elle va poser énormément de problèmes.
00:08:58Et c'est pour ça que tout le monde est en vent debout.
00:09:01Car c'est bien elle qui crispe les patrons.
00:09:04La taxe Zuckmann.
00:09:06Objectif, imposer un impôt plancher de 2% par an
00:09:10pour les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros.
00:09:13Mesure pour Bernard Arnault, patron d'LVMH,
00:09:17qui détruirait l'économie française.
00:09:20Est-ce qu'on recherche plus d'équité fiscale ?
00:09:23La réponse est oui.
00:09:24Mais est-ce qu'on revient aux recettes de 1981 ?
00:09:27Ma réponse est non.
00:09:28Parce que s'il faut taxer uniquement le patrimoine,
00:09:33pardonnez-moi, ça sera une manière d'empêcher ce pays de redécoller.
00:09:37Scepticisme du président du Sénat
00:09:39quand Dominique de Villepin, lui,
00:09:41se dit en faveur d'une contribution des plus riches
00:09:44et alerte les patrons.
00:09:46Ne vous placez pas en situation d'opposition frontale
00:09:50par rapport au monde du travail.
00:09:52Il faut au contraire réconcilier ces demandes.
00:09:55Toujours est-il que la colère gronde chez les chefs d'entreprise.
00:09:59Le 13 octobre, ce sera sans pancarte,
00:10:02pas de défilé dans la rue, mais un grand meeting.
00:10:05Il y a 43 ans, l'ancêtre du MEDEF, le CNPF,
00:10:10avait réuni 20 000 patrons pour s'opposer
00:10:12aux mesures économiques de François Mitterrand.
00:10:16C'est un appel du pied à la fois au gouvernement,
00:10:19mais aussi à tous les hommes politiques.
00:10:21On est revenu 43 ans en arrière,
00:10:25Jean-Hervé Lorenzi, avec ce débat du moment.
00:10:28Non, c'est pas...
00:10:29Je trouve que le...
00:10:31Enfin, c'est quand même extraordinaire.
00:10:33On a un Premier ministre.
00:10:35Je n'exprime pas d'opinion politique
00:10:37qui n'intéresse d'ailleurs personne
00:10:38et sur lequel moi-même, je suis toujours interrogatif.
00:10:41Je suis universitaire, donc...
00:10:43Mais enfin, je veux dire, on ne connaît pas son programme.
00:10:46On a atteint un niveau...
00:10:49C'est pour ça que j'étais d'accord avec ce que vous avez dit.
00:10:50Et vous aussi, attendons de voir ce qu'il va proposer.
00:10:53Il a une équation politique
00:10:54qui n'est pas d'une complexité extrême.
00:10:57Il a...
00:10:58L'accord entre les années et les autres
00:10:59n'est pas si compliqué à faire.
00:11:01Et il le faut.
00:11:02Parce qu'il faut voir les aspects négatifs
00:11:05que supposerait le fait qu'on ne soit pas capable
00:11:09d'avoir un...
00:11:10Ou qu'on ait une dissolution comme ça.
00:11:12Il faut quoi ?
00:11:13Il faut vraisemblablement l'attaque...
00:11:16Alors, l'attaque du Khmann,
00:11:17qu'on ait pu monter ça en épingle,
00:11:19je n'en reviens toujours pas.
00:11:22C'est une opération...
00:11:23Il y a un sondage ce matin
00:11:25qui dit qu'aujourd'hui, 74% des Français
00:11:28y sont favorables à cette taxe.
00:11:29Mais ça ne veut rien dire.
00:11:30Vous avez vu même, je crois,
00:11:32que le président du groupe parlementaire...
00:11:35Pas du groupe parlementaire,
00:11:36mais de la commission économique budgétaire
00:11:39n'avait pas compris de quoi il s'agissait.
00:11:41Il y a 74% de gens qui ont voté pour
00:11:44et 73,999% qui...
00:11:47Ce n'est pas ça, les sujets.
00:11:49Il s'agit de trouver un dispositif dans lequel,
00:11:53un, sur le système de retraite,
00:11:54on part de là où on était à peu près arrivés.
00:11:58Entre nous, ce n'est pas très compliqué,
00:12:00en tout cas, de re-rapprocher le MEDEF
00:12:02et la CFDT, qui est le premier syndicat de France.
00:12:06Après, il faut faire des économies.
00:12:10Bérou disait 44, le PS dit 21,
00:12:14vous coupez ça en deux,
00:12:15il faut trouver une solution à peu près raisonnable.
00:12:18Et enfin, il est vraisemblable qu'il n'y aura,
00:12:20non pas une taxe du commun ni rien,
00:12:23et je pense qu'on ne touchera pas au patrimoine,
00:12:24mais trouver une contribution un peu plus forte,
00:12:27parce qu'il y a une demande très forte.
00:12:29D'ailleurs, là aussi, vous allez vous retrouver vos 74%.
00:12:32Donc, voilà.
00:12:33Ce n'est pas si compliqué que ça,
00:12:35mais il ne faut pas tirer le tapis
00:12:37sous les pieds d'un Premier ministre
00:12:39qui vient d'arriver et qui, par ailleurs,
00:12:41semble-t-il assez doué pour trouver des consensus.
00:12:43Pour la petite histoire, Sébastien Lecornu,
00:12:45il était censé exposer ses toutes premières propositions
00:12:47dans une interview à paraître demain matin
00:12:50dans les collines du Parisien,
00:12:51sauf que la rédaction du Parisien s'est mise en grève
00:12:53jusqu'à demain soir pour s'opposer
00:12:56à un projet de vente au groupe Bolloré.
00:12:57Alors, qu'est-ce que l'on sait de ses propositions, Elsa ?
00:12:59Qu'est-ce qui semblait tenir la corde ?
00:13:02Alors, il n'y a pas grand-chose qui fuite
00:13:03avec Sébastien Lecornu.
00:13:05Il semble vouloir disputer au président de la République
00:13:07le titre de maître des horloges.
00:13:08Il prend vraiment son temps.
00:13:10Il a été nommé il y a déjà quasiment deux semaines,
00:13:13pas l'ombre d'un gouvernement,
00:13:14pas vraiment d'annonce.
00:13:15Mais ce qu'on le sait, vous l'avez déjà dit,
00:13:17c'est qu'il va essayer de convaincre la gauche
00:13:19de ne pas censurer.
00:13:20Et c'est bien sur ce terrain de la fiscalité,
00:13:22de la fiscalité des plus riches,
00:13:24des plus hauts patrimoines que Matignon travaille.
00:13:26Alors, on en a parlé et on la cite à longueur d'émission.
00:13:29La taxe Zuckmann, ça, ça semble complètement écarté
00:13:33pour le gouvernement.
00:13:34Pourquoi ? Parce qu'il s'agit de ne pas toucher
00:13:36au patrimoine productif.
00:13:38Selon les socialistes, ça rapporte 15 milliards,
00:13:41selon d'autres estimations, beaucoup moins.
00:13:43Donc, il faut trouver une mesure de substitution.
00:13:45Si Lecornu dit non à la Zuckmann,
00:13:47il faut qu'il trouve quelque chose de tout aussi symbolique.
00:13:50Le symbole, ça compte beaucoup.
00:13:51Et ça, les députés du camp présidentiel l'ont bien compris.
00:13:54Les socialistes veulent qu'on mette un genou à terre.
00:13:56Il faut que ça nous fasse mal.
00:13:58C'est ce que confient les députés.
00:13:59Alors, on entend beaucoup reparler de trois lettres en ce moment.
00:14:03ISF, impôt de solidarité sur la fortune.
00:14:05Je vous le rappelle, mesure supprimée par Emmanuel Macron en 2018.
00:14:08On s'en souvient moins, mais ça avait été remplacé
00:14:10par un IFI, un impôt sur la fortune immobilière.
00:14:13Cette suppression, elle avait toujours collé à la peau
00:14:15d'Emmanuel Macron, un peu comme le sparadrap du capitaine Haddock.
00:14:17Alors, on peut envisager un retour d'une forme d'ISF.
00:14:21C'est la proposition que fait Marc Fénaud.
00:14:23C'est le président du groupe Modem à l'Assemblée.
00:14:26Lui parle d'un impôt sur la fortune improductive,
00:14:29puisqu'il s'agit bien de ne pas toucher justement à l'appareil productif.
00:14:33Sauf que, on le rappelle, l'ISF, c'est un symbole.
00:14:36Ça plaît sur le papier.
00:14:37Mais il y avait beaucoup, beaucoup de moyens de contourner l'ISF.
00:14:40Il faut donc aussi s'intéresser à l'optimisation fiscale,
00:14:43notamment travailler sur les holdings.
00:14:45C'est un peu technique, mais c'est ce qui, parfois, permet d'échapper à l'impôt.
00:14:48Et est-ce qu'Elsa, ces pistes, pourraient convaincre la gauche
00:14:51ou au moins le Parti Socialiste de ne pas censurer Sébastien Lecornu ?
00:14:55Alors, c'est difficile à dire, mais c'est vrai qu'avec ce débat sur la taxe Zuckmann,
00:14:58la gauche a mis la barre assez haute.
00:15:01Donc, il faudrait ne pas s'arc-bouter sur la taxe Zuckmann.
00:15:04Ça, a priori, les socialistes en sont d'accord.
00:15:06Mais ils veulent le même rendement, 15 milliards à peu près,
00:15:09et le même objectif.
00:15:11Pas facile de trouver une mesure pour contrebalancer.
00:15:13Alors ça, ce sont les pistes sur lesquelles travaillerait Matignon.
00:15:16Mais vous vouliez aussi, Elsa, nous parler d'une piste qui semble désormais écartée.
00:15:20Oui, mais vous l'avez évoquée, celle de la réforme des retraites.
00:15:23Certains ne veulent même pas revenir juste sur l'accord entre le MEDEF et la CFDT sur la pénibilité.
00:15:27Mais pour des députés, et pas que des députés de gauche, des députés de droite,
00:15:31des députés du Bloc central, c'est peut-être la clé suspendre la réforme des retraites.
00:15:35Emmanuel Macron n'y serait certainement pas favorable.
00:15:37Mais pour certains députés, ça permettrait de déverrouiller complètement la situation.
00:15:41Si on leur offre la réforme des retraites, l'EPS ne pourra plus censurer.
00:15:45Mais on l'a bien dit, a priori, c'est pas du tout envisagé à ce stade du côté de Matignon.
00:15:50Adeline.
00:15:50Donc, l'ISF tiendrait la corde.
00:15:53Nicolas Bergerot, est-ce qu'on n'est pas dans le concept qu'on appelle la fenêtre d'Overton ?
00:15:57C'est-à-dire le concept d'une idée qui devient acceptable après avoir été scandaleuse au début ?
00:16:02C'est-à-dire, il y a eu tout ce débat sur la taxe Zuckman.
00:16:04Et finalement, on se dit, de toute façon, on va arriver à une taxation des hauts revenus, d'une façon ou d'une autre.
00:16:11Moi, la première chose, c'est qu'on ne parle pas du tout de faire des économies.
00:16:15Si, moi, j'en ai parlé.
00:16:16Vous, vous l'avez dit, mais on ne parle plus du tout de faire des économies.
00:16:19Et on parle même de revenir sur la réforme des retraites qui est censée faire des économies.
00:16:24Donc déjà, continuons à essayer de faire des économies.
00:16:27Et ça, la liste des économies possibles est très longue.
00:16:30Après, moi, c'est marrant parce que la taxe Zuckman, c'est un totem.
00:16:34Et ça me rappelle 1997, Martine Aubry, Lionel Jospin, les 35 heures.
00:16:38Pas de bol, ils sont élus et tout d'un coup, il faut appliquer les 35 heures.
00:16:41Et alors là, ils n'avaient pas prévu le truc et ça fout la France à genoux.
00:16:45Et il y a un moment où ces totems qui sont repris, mais là, ça fait 15 jours, 3 semaines,
00:16:49on ne t'en parlait que de cette taxe Zuckman.
00:16:50C'est n'importe quoi.
00:16:52Taxer les plus riches, ok, on va prendre le fric une fois,
00:16:55et puis après, il n'y en aura plus parce qu'ils seront partis
00:16:57ou bien parce qu'on aura trop taxé.
00:16:59Faisons d'abord les économies.
00:17:00N'allons pas taxer les entreprises non plus.
00:17:02Je ne demande pas qu'on remplace les riches ou les pseudo-riches.
00:17:05Je ne sais pas quoi, c'est complètement embêtant.
00:17:07N'allons pas taxer les entreprises non plus.
00:17:09Moi, j'ai fait un petit calcul.
00:17:09Là, on fait 25 millions de chiffres.
00:17:11On nous prend un point d'impôt de production en plus,
00:17:14c'est 250 000 euros.
00:17:15250 000 euros, c'est 4 embauches en moins.
00:17:17En fait, il faut bien comprendre...
00:17:19Avec 1% de taxe, vous voulez dire ?
00:17:201% de taxe sur le chiffre d'affaires.
00:17:2225 millions, 250 000 euros.
00:17:24250 000 euros, moi, ça me permet d'embaucher 4 personnes.
00:17:27Je n'embaucherais pas 4 personnes si on me prend un point de plus.
00:17:29250 000 euros.
00:17:30En fait, il faut bien comprendre que tous les impôts sur les entreprises,
00:17:33c'est moins d'augmentation de salaire,
00:17:35moins d'embauches, moins d'investissements.
00:17:36Et donc finalement, on est tous dans des entreprises.
00:17:38On est tous pénalisés quand les entreprises sont plus taxées.
00:17:41Mais ça, quand on dit ça,
00:17:43on passe pour un grand méchant loup,
00:17:44on passe pour un exploiteur de salariés.
00:17:46Mais non, c'est juste du bon sens.
00:17:48C'est juste du bon sens.
00:17:49En fait, l'argent, il ne se crée pas n'importe comment.
00:17:51Quand on nous prend plus de taxes,
00:17:52on a moins d'argent à distribuer,
00:17:54à investir pour les augmentations de salaire.
00:17:56Laurent ?
00:17:56Justement, vous parliez de totem.
00:17:58Elsa parlait de symboles.
00:17:59J'ai du mal à comprendre
00:18:00pourquoi vous êtes aussi réticents à cette idée
00:18:02de grand rassemblement, de manif,
00:18:05qui vous permettrait de montrer les muscles.
00:18:08À un moment, de dire,
00:18:09ça suffit, voilà nos convictions,
00:18:11et on s'oppose quand même
00:18:14à un bruit médiatique qui ne vous va pas.
00:18:16Est-ce que vous n'avez pas été trop timide
00:18:18dans ce débat ?
00:18:19On a beaucoup entendu les syndicats,
00:18:20on a beaucoup entendu la gauche.
00:18:21Pour l'instant, Patrick Martin a dit
00:18:23on va se rassembler le 13 octobre.
00:18:25On ne sait pas qui, pour dire quoi, à qui.
00:18:28Et d'ici là, il y aura un gouvernement.
00:18:29Donc, attendons de savoir
00:18:32quel mode de rassemblement,
00:18:35pour dire quoi à qui,
00:18:36c'est-à-dire attendons un gouvernement,
00:18:37attendons de voir comment les discussions ont avancé.
00:18:40Et après, effectivement,
00:18:41si on continue à dire
00:18:42il faut taxer les riches,
00:18:43toujours, ça c'est un totem,
00:18:45il faut ensuite taxer les entreprises,
00:18:47deuxième totem,
00:18:48là, effectivement, moi, j'irai le 13 octobre.
00:18:50Je n'irai ma voix à tous ceux qui diront
00:18:53arrêtez de dessorer ceux
00:18:55qui créent la richesse,
00:18:56qui créent les emplois
00:18:57et qui font avancer la France.
00:18:58C'est en fait,
00:19:01on est en train de mélanger
00:19:02beaucoup de sujets.
00:19:04Et là où, effectivement,
00:19:06à titre personnel
00:19:07et au nom de la CPME,
00:19:08on est assez touchés, affectés,
00:19:12c'est que des économistes
00:19:15et des personnalités politiques
00:19:18simplifient un débat,
00:19:21le présentent de la mauvaise façon,
00:19:25omettent de donner des précisions majeures,
00:19:27si on revient sur la taxe Zuckman,
00:19:29beaucoup d'amalgame,
00:19:30beaucoup d'erreurs
00:19:31sur un débat assez technique.
00:19:33Et comme l'a rappelé
00:19:34Jean-Hervé Lorenzi,
00:19:36quand on voit que le président
00:19:38de la commission des finances
00:19:39de l'Assemblée,
00:19:42sincèrement,
00:19:43quand j'ai vu la séquence
00:19:43sur sa vidéo,
00:19:44très honnêtement,
00:19:45moi, je travaille
00:19:45dans l'intelligence artificielle,
00:19:46ma première réaction a été
00:19:48c'est un deep take,
00:19:50c'est pas réel.
00:19:52Et je me suis dit,
00:19:54je ne le connais pas personnellement,
00:19:55et il n'y a rien de personnellement,
00:19:56je me suis dit,
00:19:57le pauvre,
00:19:57les gens vont vraiment croire
00:19:58qu'il a dit ce qu'il vient de dire.
00:20:00Jusqu'à ce que je réalise
00:20:01que la séquence était réelle.
00:20:03Donc en fait,
00:20:04une incompréhension,
00:20:05en fait,
00:20:06une culture économique
00:20:07et financière
00:20:08qui est assez faible,
00:20:09je veux dire,
00:20:09que ce soit parmi
00:20:10certains élus
00:20:12et de manière plus large,
00:20:14fait que sur un débat technique,
00:20:15il ne faut pas faire un sondage
00:20:17pour ou contre
00:20:17la taxe Zuckman,
00:20:18la question est extrêmement mal posée
00:20:20quand on ne sait pas exactement
00:20:21de quoi on parle.
00:20:22Quand on ne sait pas exactement
00:20:23de quoi on parle.
00:20:24Quand Gabriel Zuckman,
00:20:25je l'ai longuement écouté,
00:20:28je l'ai très longtemps,
00:20:29enfin moi je suis passionné
00:20:29d'économie par ailleurs,
00:20:31j'ai lu les livres
00:20:32de Thomas Piketty,
00:20:33je pense qu'il faut regarder
00:20:34tous les économistes
00:20:35et ce qu'ils disent
00:20:36quand on est intéressé par ça.
00:20:38Et en fait,
00:20:39quand Gabriel Zuckman dit
00:20:41les ultra-riches
00:20:42dont je ne fais pas partie
00:20:43et il est très probable
00:20:44que je ne sois jamais concerné
00:20:45par cette taxe,
00:20:47ne payent pas d'impôts
00:20:49sur le revenu,
00:20:50c'est faux en fait.
00:20:51c'est-à-dire les ultra-riches,
00:20:52les 1800 dont il parle,
00:20:53en valeur absolue,
00:20:55payent des millions d'euros
00:20:56d'impôts tous les ans
00:20:58et lui il simplifie son message.
00:21:00Et à force de simplification,
00:21:01on ne comprend plus le sujet.
00:21:03Et donc la position
00:21:04de la CPME est très claire.
00:21:06On ne touche pas,
00:21:07on ne touche pas
00:21:08à l'outil de travail.
00:21:10Pourquoi ?
00:21:10Parce que c'est la valeur travail
00:21:11qui est quelque part atteinte en fait.
00:21:12et c'est là où effectivement
00:21:15nous sommes face
00:21:17à des personnes
00:21:19que je...
00:21:20Encore une fois,
00:21:21rien de personnel,
00:21:22qui ont une idéologie derrière.
00:21:24Et l'idéologie est très simple
00:21:25et de savoir
00:21:26est-ce que l'État
00:21:27est mieux placé
00:21:29que les Français,
00:21:31que des entrepreneurs,
00:21:32que les travailleurs
00:21:33pour relever les défis
00:21:35qui sont devant nous ?
00:21:36Est-ce que l'État
00:21:37est mieux placé
00:21:38pour relever
00:21:39le défi démographique
00:21:40qui est devant nous ?
00:21:41Est-ce que l'État
00:21:41est mieux placé
00:21:42pour relever
00:21:43le défi environnemental
00:21:44qui est devant nous ?
00:21:45Moi, en tant qu'entrepreneur
00:21:46et à titre personnel,
00:21:48je ne le dis,
00:21:48je ne le pense pas.
00:21:49Je ne dis pas
00:21:50que l'État est mal placé.
00:21:51L'État est là
00:21:51pour la sécurité,
00:21:53l'État est là
00:21:54pour assurer la santé,
00:21:55l'État est là
00:21:56pour assurer l'éducation
00:21:57et d'autres rôles
00:21:58de ce type-là.
00:21:59Mais l'État n'est pas là
00:22:00pour relever ces défis-là.
00:22:02C'est relever ces défis-là,
00:22:03c'est faire confiance aux Français,
00:22:04les laisser faire,
00:22:05laisser faire les entrepreneurs.
00:22:06On est certains,
00:22:07on est deux au moins
00:22:09autour de cette table.
00:22:11Non, je ne suis pas
00:22:11un entrepreneur.
00:22:12Je suis sympathique
00:22:13de ne pas entrepreneur.
00:22:14Et donc, à partir de là,
00:22:15en fait,
00:22:15il faut faire confiance aux gens.
00:22:16Et ces gens-là,
00:22:18idéologiquement,
00:22:18quand on les écoute,
00:22:19ne sont pas convaincus par ça.
00:22:21Ils pensent que non,
00:22:22il faut rentrer
00:22:22dans l'actionnariat.
00:22:23Vous imaginez le danger.
00:22:25L'État va rentrer,
00:22:26si cette taxe
00:22:26est mise en place un jour
00:22:27et j'espère qu'elle ne le sera pas,
00:22:29l'État va rentrer
00:22:30dans l'actionnariat
00:22:31de très nombreuses entreprises françaises.
00:22:34En fait,
00:22:35c'est quelque chose
00:22:35qui ne s'est jamais vu de l'histoire.
00:22:36C'est comme ça
00:22:37qu'arrive la proposition
00:22:39d'un retour de l'ISF.
00:22:40Alors,
00:22:41un ISF un peu light
00:22:43puisqu'il s'agirait
00:22:44d'exclure le patrimoine
00:22:45utile à l'économie
00:22:46de cet impôt.
00:22:48C'est notamment
00:22:48ce que propose Marc Fénaud.
00:22:50Elsa vient de nous le dire.
00:22:51Est-ce que ce modus vivendi
00:22:53conviendrait ?
00:22:55Je reviens,
00:22:56je vais mettre
00:22:56un peu d'optimisme
00:22:57parce que je trouve
00:22:58qu'en réalité,
00:23:00on est dans une situation
00:23:01dont on a une croissance
00:23:02qui est faible
00:23:03mais qui n'est pas non plus
00:23:04nulle,
00:23:05qui est 0,8,
00:23:06que nous disons
00:23:07si on prend
00:23:07les prévisions...
00:23:08Notre dette a atteint
00:23:09au deuxième trimestre
00:23:10115,6% du PIB.
00:23:12Attendez, attendez.
00:23:13Alors,
00:23:14je ne vais pas être méchant
00:23:15avec vous
00:23:15mais je vais vous dire,
00:23:16vous ne le savez jamais
00:23:17et je ne suis pas méchant
00:23:18mais je suis un peu énervé
00:23:19par les chiffres.
00:23:20Évidemment qu'il faut...
00:23:21On va parler
00:23:22de diminution
00:23:23des charges
00:23:24mais l'autre jour,
00:23:26j'ai eu quelqu'un
00:23:27qui sortait le discours
00:23:27catastrophique.
00:23:28Je lui ai dit
00:23:29et la France ne connaît rien,
00:23:30les Français ne connaissent rien,
00:23:31etc.
00:23:32Et qui est une personnalité
00:23:33éminente.
00:23:34Je lui ai dit
00:23:34savez-vous
00:23:35quel est le taux d'intérêt
00:23:36des obligations
00:23:37d'État britanniques ?
00:23:40Comme je suis bien élevé,
00:23:43je n'ai pas voulu
00:23:43me mettre dans la difficulté
00:23:44et je lui ai dit
00:23:45comme tu le sais,
00:23:46c'est 0,44.
00:23:48Il faut rappeler
00:23:48que nous,
00:23:49c'est 0,38.
00:23:50Donc,
00:23:51tout ça n'est pas bon
00:23:51mais je veux dire,
00:23:53il faut remettre
00:23:54un tout petit peu
00:23:54de calme à tout ça.
00:23:57On est dans une situation
00:23:57qui n'est pas formidable,
00:23:59on est dans une situation
00:23:59politique
00:24:00qui n'est vraiment pas bonne.
00:24:01Situation économique
00:24:02qui n'est...
00:24:03Faire une croissance 0,8
00:24:04ce n'est pas beaucoup
00:24:05mais ce n'est pas zéro.
00:24:06On voit que d'ailleurs
00:24:07les économistes
00:24:08se sont trompées
00:24:09largement
00:24:10depuis deux ans
00:24:11puisqu'ils nous annoncent
00:24:13ou nous annonçons,
00:24:14j'en fais partie,
00:24:15l'économiste,
00:24:16une hausse du taux de chômage
00:24:17très brutale
00:24:18pour le moment,
00:24:18ce n'est pas le cas.
00:24:19Et donc,
00:24:20si on essaie
00:24:21de regarder les choses
00:24:21de manière
00:24:22un instant un peu
00:24:24enfin normal,
00:24:25sans dramatisation,
00:24:26taxe du cmane,
00:24:28évidemment,
00:24:28ça n'aura jamais lieu.
00:24:29Donc,
00:24:29on ne va pas en parler
00:24:30pendant dix ans.
00:24:31Évidemment que ça n'aura pas lieu.
00:24:32Et l'ISF ?
00:24:33L'ISF ?
00:24:34Alors, l'ISF...
00:24:35Vous voulez bien ?
00:24:36Je rappelle que je paye,
00:24:38moi,
00:24:38un impôt qui est un impôt
00:24:39sur le patrimoine immobilier.
00:24:41Avant,
00:24:42j'avais le truc.
00:24:42Et la différence entre les deux,
00:24:44c'était 3 milliards d'euros.
00:24:45Je pense qu'il faudra
00:24:46qu'on mettra,
00:24:47vous voyez,
00:24:47je vais faire des prévisions,
00:24:49qu'on va mettre
00:24:51que le cornu,
00:24:52il va mettre
00:24:532,
00:24:543 milliards de plus.
00:24:56C'est vrai
00:24:56qu'il y a des gens
00:24:57qui se débrouillent
00:24:58assez bien.
00:24:59Je me permets de dire,
00:25:01regardez l'interview
00:25:02de M. Jaravelle
00:25:03dans les échos.
00:25:04Jaravelle,
00:25:05qui est le patron du CAE,
00:25:06qui remet la taxe
00:25:08du Tumane
00:25:08là où elle aurait dû rester.
00:25:10C'est un conseil
00:25:10d'analyse économique.
00:25:11C'est de l'analyse économique.
00:25:12Mais ça montre
00:25:13que c'est vrai
00:25:14que dans les 0,1%,
00:25:16il y a des grosses différences.
00:25:17C'est là-dedans
00:25:17qu'il y a des grosses différences.
00:25:18Ce n'est pas la reste.
00:25:19Donc, on peut trouver.
00:25:21Après,
00:25:21je reviens vers vous,
00:25:23évidemment
00:25:24qu'il faut réduire
00:25:25les dépenses de l'État.
00:25:27Alors,
00:25:27je rappelle
00:25:28que le Parti socialiste,
00:25:29je ne suis pas défenseur
00:25:30le Parti socialiste,
00:25:31mais il a proposé
00:25:31un truc à 21 milliards.
00:25:33Les autres,
00:25:3344.
00:25:34On doit pouvoir trouver
00:25:35une cote
00:25:35à peu près récemment
00:25:37entre une trentaine.
00:25:38Mal taillée,
00:25:38mais une cote.
00:25:39Une trentaine.
00:25:39Et je rappelle
00:25:40que sur les retraites,
00:25:42on dit
00:25:42on est un pays
00:25:43ingouvernable.
00:25:43C'est la cinquième réforme
00:25:44des retraites
00:25:45qu'on a eue.
00:25:46Tous les pays
00:25:46ont eu des difficultés.
00:25:47Attendez,
00:25:47vous quittez mon sujet
00:25:48sur de l'ISF.
00:25:49Et avant de passer
00:25:50au sujet des retraites,
00:25:51sur l'impôt de solidarité
00:25:54sur la fortune...
00:25:54Je crois que l'idée...
00:25:55Attendez, attendez.
00:25:56Pour les économistes,
00:25:59le problème,
00:26:01c'est que c'est assez difficile
00:26:03d'une manière générale,
00:26:04d'ailleurs,
00:26:05dans tous les pays,
00:26:06puisque c'est un débat
00:26:06qui est mondial,
00:26:07l'histoire d'Eutré,
00:26:08de toucher
00:26:09une partie des revenus.
00:26:11Parce qu'ils sont...
00:26:12C'est vrai qu'il y a
00:26:13des mécaniques
00:26:13d'optimisation fiscale
00:26:14partout dans le monde,
00:26:16pas spécialement en France.
00:26:17Mais il y a aussi
00:26:18un grand besoin
00:26:19de justice fiscale
00:26:20qui s'est exprimé
00:26:21au cours des précédentes
00:26:22manifestations de la semaine dernière.
00:26:23Je vous propose d'abord
00:26:24d'écouter ce reportage
00:26:25tourné ce matin à Agnières
00:26:27par Clément Perrault
00:26:28et Pierre Beretta.
00:26:29S'il vous plaît.
00:26:33Agnières-sur-Seine,
00:26:3592 000 habitants.
00:26:37Cette ville au nord de Paris
00:26:38recouvre des réalités sociales
00:26:40contrastées.
00:26:42Première étape
00:26:42au marché des 4 routes.
00:26:44C'est un lieu très populaire
00:26:46au cœur d'un quartier
00:26:47composé de nombreux
00:26:48logements sociaux.
00:26:50Ici, le retour d'un impôt
00:26:51sur les grandes fortunes
00:26:53est largement plébiscité.
00:26:55Les grosses fortunes,
00:26:56ce serait bien
00:26:57qu'ils aident justement
00:26:58les gens comme nous.
00:27:01Nous, on n'est pas fortunés.
00:27:03Il faudrait que ça tourne
00:27:04un petit peu.
00:27:04Vous voyez ce que je veux dire ?
00:27:05Ceux qui ont les moyens
00:27:06qu'ils payent,
00:27:07c'est qu'on s'attaque
00:27:09aux pauvres,
00:27:10qu'ils gagnent le SMIG
00:27:12et on les fait payer.
00:27:13Moi, je trouve ça
00:27:13pas normal.
00:27:14Sur le principe,
00:27:16c'est un pas à faire
00:27:17vers plus une cohésion sociale.
00:27:20Parce qu'ils gagnent plus,
00:27:21il faut qu'ils payent plus.
00:27:22Là, on gagne moins,
00:27:24on paye plus.
00:27:25C'est ça qui est pas bien.
00:27:26Et c'est pas normal,
00:27:27c'est pas juste.
00:27:31Seconde étape
00:27:31et second marché.
00:27:33Cette fois,
00:27:34sur la place des Victoires
00:27:35en centre-ville.
00:27:36Une clientèle plus aisée
00:27:38et un discours
00:27:38beaucoup plus nuancé,
00:27:40voire hostile
00:27:41à cet impôt.
00:27:42C'est contre-productif
00:27:43puisque les gens
00:27:44qui ont de l'argent
00:27:44finissent par partir.
00:27:46C'est très facile aujourd'hui.
00:27:48Vous travaillez en France
00:27:49dans certains domaines.
00:27:50Vous pouvez travailler
00:27:51à Londres,
00:27:51à New York,
00:27:52c'est pareil.
00:27:53Donc je vois pas
00:27:53à quoi sert cette loi
00:27:54si c'est pour pas faire plaisir
00:27:56à une partie de la population.
00:27:58On a besoin de ces fortunes-là.
00:27:59Je pense que c'est pas
00:28:00la bonne solution en tout cas.
00:28:02Qu'est-ce qu'elles apportent
00:28:03ces fortunes ?
00:28:04Eh bien,
00:28:05elles investissent en France,
00:28:07elles créent de l'économie,
00:28:08est-ce que ça ?
00:28:08Alors à une époque,
00:28:09j'aurais dit que c'était
00:28:10une bonne chose.
00:28:10Maintenant,
00:28:11je dis que c'est pas bien
00:28:11parce que l'immobilier
00:28:12a tellement augmenté
00:28:13que les pauvres gens
00:28:14qui se retrouvent
00:28:15avec un immobilier
00:28:18même dans Paris,
00:28:19comme un héritage par exemple,
00:28:20ils doivent payer une ESF
00:28:22et ils ont peut-être pas
00:28:23les moyens de la payer en fait.
00:28:25Merci.
00:28:26Bonne journée.
00:28:27Même si chacun
00:28:28a son avis sur la question,
00:28:29aucune des personnes rencontrées
00:28:31ne pense qu'elles seraient
00:28:32personnellement assujetties
00:28:34à cet impôt.
00:28:36Nicolas Bergerot,
00:28:37pour la justice fiscale,
00:28:38ce n'est pas punir les riches,
00:28:39c'est faire payer à chacun
00:28:40sa juste contribution.
00:28:42Quels efforts sont prêts
00:28:43à faire les patrons ?
00:28:44Quels efforts vous êtes prêts
00:28:46à faire en tant que patron ?
00:28:47Moi, je crois que je fais déjà
00:28:49en tant que patron,
00:28:50en tant que chef d'entreprise
00:28:52et en tant que citoyen,
00:28:54beaucoup d'efforts fiscaux
00:28:55et j'aime payer des impôts
00:28:58parce que j'aime mon pays
00:28:59et j'aime le faire avancer.
00:29:02En revanche,
00:29:03payer des impôts
00:29:04qui servent à rembourser
00:29:06une dette qui continue
00:29:07à se creuser,
00:29:08ça, je suis désolé,
00:29:09il y a un moment
00:29:09où je n'en peux plus.
00:29:11Il faudra tirer
00:29:13sur les deux ficelles
00:29:13les économies sur les dépenses
00:29:15et l'augmentation
00:29:16des prélèvements obligatoires ?
00:29:18L'augmentation
00:29:19des prélèvements obligatoires,
00:29:21non, non.
00:29:22Sur les entreprises,
00:29:23pas du tout.
00:29:23On est déjà les champions
00:29:24d'Europe des prélèvements.
00:29:26Donc, à partir de là,
00:29:27je veux dire,
00:29:28c'est quelque chose
00:29:29dont on est déjà au maximum.
00:29:31Le rapport du Sénat
00:29:32qui a été souvent cité
00:29:33sur les 200 milliards,
00:29:34soi-disant,
00:29:35sur lesquels il y a
00:29:35une émission de télévision,
00:29:36etc.
00:29:38Ce même rapport indique d'ailleurs
00:29:39que quand on regarde
00:29:39les prélèvements nets,
00:29:41c'est-à-dire une fois
00:29:41qu'on a enlevé
00:29:42l'ensemble des aides,
00:29:45je n'aime pas du tout
00:29:45ce terme
00:29:46parce que ce ne sont pas des aides,
00:29:47faites aux entreprises,
00:29:49grandes ou petites,
00:29:50on arrive à un niveau
00:29:51qui est le deuxième
00:29:52le plus élevé d'Europe
00:29:53après la Suède.
00:29:54Donc, en réalité,
00:29:55là-dessus,
00:29:56on ne peut pas aller plus haut.
00:29:57Après, clairement,
00:29:58la CPME,
00:29:59et moi,
00:29:59en tant que citoyen français,
00:30:01je suis évidemment
00:30:01pour une justice fiscale.
00:30:03Évidemment.
00:30:03Évidemment que le constat
00:30:04fait par ces économistes,
00:30:07personne ne le remet en question
00:30:08sur la concentration
00:30:09des richesses.
00:30:10Par contre,
00:30:10la solution proposée
00:30:11est clairement la mauvaise.
00:30:12Aller taxer encore une fois
00:30:14et encore de manière
00:30:15plus massive
00:30:15l'outil de travail,
00:30:16ce n'est clairement
00:30:17pas la bonne solution.
00:30:18Donc, oui,
00:30:19il faut réfléchir
00:30:19à comment on fait des économies.
00:30:21Oui,
00:30:21il faut réfléchir
00:30:22à comment est-ce que l'État
00:30:22doit venir plus efficace.
00:30:24Oui,
00:30:24et évidemment,
00:30:25et ça va de soi,
00:30:26il faut revoir
00:30:27notre système éducatif,
00:30:29de santé,
00:30:29etc.,
00:30:30mieux payer certaines personnes
00:30:31qui sont dans les opérateurs,
00:30:33etc.
00:30:33Personne n'est contre ça.
00:30:34Mais la solution,
00:30:35une nouvelle fois proposée,
00:30:36on n'est clairement pas pour.
00:30:38Nous,
00:30:38on est des gens ambitieux,
00:30:39on veut bâtir une nation
00:30:40et un pays fort
00:30:41avec des entreprises fortes,
00:30:43dans l'intérêt
00:30:44des chefs d'entreprise,
00:30:45mais surtout et avant tout
00:30:46dans l'intérêt des salariés.
00:30:47Eh bien,
00:30:47merci à tous les trois
00:30:48d'être venus ce soir
00:30:50en parler sur le plateau
00:30:51de Chaque Voix Compte.
00:30:52Donc,
00:30:53meeting organisé
00:30:54par le MEDEF
00:30:55le 13 octobre,
00:30:56on ne sait pas encore
00:30:57où,
00:30:57on ne sait pas encore comment.
00:30:59En tout cas,
00:30:59ce qu'on sait,
00:30:59c'est que ce jour-là,
00:31:00il y aura une autre actualité,
00:31:0213 octobre.
00:31:03C'est aussi la date
00:31:04à laquelle est convoqué
00:31:05Nicolas Sarkozy
00:31:06devant le parquet
00:31:06national financier
00:31:07en vue de son incarcération
00:31:09après sa condamnation
00:31:11aujourd'hui.
00:31:12Quelle histoire ?
00:31:13C'est Laurent Guimier.
00:31:15Ce soir,
00:31:22Laurent,
00:31:22vous décryptez donc
00:31:23les images
00:31:24et les mots
00:31:25de Nicolas Sarkozy
00:31:26à la sortie de son procès
00:31:28dans l'affaire libyenne.
00:31:29C'était à la mi-journée.
00:31:30Oui,
00:31:30ce moment d'histoire politique,
00:31:32judiciaire et médiatique
00:31:33inédit dans son intensité
00:31:35mais qui a été déjà vécu
00:31:36par l'ancien président
00:31:37de la République
00:31:37lors de précédentes condamnations.
00:31:39Donc,
00:31:39je vous propose
00:31:40de comparer,
00:31:41de décortiquer
00:31:42les images
00:31:43et les mots.
00:31:44Les images d'abord.
00:31:45Alors,
00:31:46elles ne changent pas.
00:31:47La première notion
00:31:48qui revient,
00:31:48c'est le clan
00:31:49qui entoure Nicolas Sarkozy
00:31:51avant et après le jugement.
00:31:53D'abord,
00:31:53son épouse,
00:31:53Carla Bruni,
00:31:54présente à ses côtés.
00:31:55On le voit sur les photos.
00:31:57Et puis,
00:31:57ses trois fils,
00:31:58Pierre,
00:31:58Jean et Louis Sarkozy
00:31:59qu'on voit sur cette photo
00:32:00à l'intérieur du tribunal
00:32:02derrière Carla Bruni.
00:32:04Il y a le soutien du clan
00:32:05aussi sur les réseaux sociaux.
00:32:07C'est un invariant là aussi,
00:32:08encore comme à chaque coup dur.
00:32:10Poste de Carla Bruni
00:32:11sur Instagram.
00:32:13L'épouse qui serre les rangs
00:32:14et qui serre aussi les dents.
00:32:16Il y a cette image
00:32:17qu'on a vu beaucoup tourner
00:32:18sur les réseaux sociaux
00:32:20cet après-midi.
00:32:21Une image très furtive
00:32:22à la fin de l'intervention
00:32:23de Nicolas Sarkozy.
00:32:24Elle aperçoit le micro
00:32:25de Mediapart,
00:32:26se saisit de la bonnette
00:32:27du micro
00:32:27et la jette par terre.
00:32:29C'est une tension palpable
00:32:30qui va bien sûr
00:32:31au-delà des éléments de langage.
00:32:32Alors voilà pour les images, Laurent.
00:32:34Il y avait surtout
00:32:34les mots très durs
00:32:36prononcés par Nicolas Sarkozy
00:32:37juste après l'annonce
00:32:38de son jugement.
00:32:39Oui, et je crois
00:32:39que c'est avec les mots
00:32:40que Nicolas Sarkozy
00:32:41a choisi une narration
00:32:43un peu différente
00:32:44de ses précédentes condamnations.
00:32:46D'abord, sur la forme,
00:32:47il n'avait jamais pris
00:32:48la parole solennellement,
00:32:50un peu pour rappeler
00:32:50une sorte d'allocution
00:32:52face aux Français
00:32:52après un jugement.
00:32:53C'était en général
00:32:54des posts sur Facebook
00:32:56ou Twitter
00:32:56plusieurs heures
00:32:57après le jugement.
00:32:58Comme vous le voyez
00:32:59en 2021,
00:33:00après sa condamnation
00:33:01dans l'affaire Bismuth,
00:33:02avec les trois éléments
00:33:04de langage
00:33:04du combattant,
00:33:05si je puis dire.
00:33:07Je fais appel,
00:33:08c'est une injustice,
00:33:09j'irai jusqu'au bout.
00:33:10Trois éléments
00:33:11qu'on a donc entendus
00:33:12à nouveau tout à l'heure
00:33:13dans la bouche
00:33:13de l'ancien président.
00:33:14Tout à fait.
00:33:15Et j'ai écouté plusieurs fois
00:33:16les quatre minutes
00:33:16de son intervention.
00:33:18Et il y a une sorte
00:33:19d'adjuvant politique
00:33:20supplémentaire,
00:33:21si vous me permettez
00:33:22l'expression.
00:33:23Écoutez.
00:33:23« Je demande aux Français
00:33:26qu'ils aient voté
00:33:29ou non pour moi,
00:33:29qu'ils me soutiennent
00:33:32ou non,
00:33:33d'apprécier
00:33:35ce qui vient de se passer.
00:33:39La haine
00:33:40n'a donc décidément
00:33:42aucune limite. »
00:33:45Dans cette phrase,
00:33:46au début de la phrase,
00:33:47vous l'avez entendu,
00:33:48Nicolas Sarkozy
00:33:48prend à témoin
00:33:49l'ensemble des Français
00:33:51et pas seulement son camp.
00:33:52Et pour leur dire quoi ?
00:33:53En substance,
00:33:54vous êtes vous aussi
00:33:55victime de,
00:33:56je cite,
00:33:57« cette injustice ».
00:33:58« Ceux qui me haïssent
00:33:59à ce point
00:34:00pensent m'humilier.
00:34:05Ce qu'ils ont humilié
00:34:06aujourd'hui,
00:34:08c'est la France. »
00:34:09Lorsque Nicolas Sarkozy
00:34:11prononce ces mots,
00:34:12il est 13h42.
00:34:14Cela fait déjà six minutes
00:34:15que Marine Le Pen
00:34:15a posté sa première réaction
00:34:17pour critiquer elle aussi
00:34:18l'institution judiciaire,
00:34:19en l'occurrence
00:34:20l'exécution provisoire
00:34:21dont on va forcément
00:34:22reparler dans quelques minutes.
00:34:24Avec ces quatre minutes
00:34:25d'allocution,
00:34:26je pense que
00:34:27l'ancien président
00:34:28de la République
00:34:29a voulu poser,
00:34:30surligner un débat
00:34:31tout autant politique
00:34:33que judiciaire
00:34:33devant les Français.
00:34:35Et en cela,
00:34:35je pense qu'il nous signale aussi
00:34:36qu'il n'a aucune intention
00:34:37de quitter la scène publique.
00:34:38Merci Laurent.
00:34:39On continue donc
00:34:40d'en parler
00:34:40avec les trois prochains invités.
00:34:43J'accueille sur le plateau
00:34:44Stéphanie Caprin,
00:34:45vous êtes vice-présidente
00:34:46de l'Union syndicale
00:34:47des magistrats.
00:34:49Bonsoir
00:34:49et merci d'être là ce soir.
00:34:51Sandra Cossard
00:34:52de l'association Sherpa,
00:34:53vous étiez partie civile
00:34:55au procès libyen.
00:34:56Et Bertrand Perrier,
00:34:57avocat à la cour de cassation.
00:34:59Nous sommes également
00:34:59en direct
00:35:00avec Daniel Fasquel,
00:35:02vice-président des Républicains
00:35:03en direct du Touquet.
00:35:05Je dormirai en prison
00:35:07la tête haute,
00:35:08a dit Nicolas Sarkozy
00:35:09à la sortie de l'audience
00:35:09tout à l'heure.
00:35:10Il a donc indiqué,
00:35:11comme le disait Laurent,
00:35:12qu'il allait interjeter appel.
00:35:13Résumé d'abord de cette journée
00:35:14avec Stéphanie Despierre.
00:35:17Sans surprise,
00:35:18les réactions les plus rapides
00:35:19viennent du camp
00:35:20de l'ancien président.
00:35:22Laurent Wauquiez,
00:35:22le patron des députés
00:35:23les Républicains,
00:35:24ministre de Nicolas Sarkozy
00:35:26pendant cinq ans,
00:35:27tweet son soutien
00:35:28à l'homme
00:35:28sans un mot
00:35:29sur la décision de justice.
00:35:31Nicolas Sarkozy
00:35:32a toujours servi la France
00:35:34avec passion
00:35:34et engagement.
00:35:36Je veux redire
00:35:36mon soutien
00:35:37et ma reconnaissance
00:35:38envers l'homme d'État
00:35:39qui a tant donné
00:35:40à notre pays
00:35:41et mon amitié
00:35:42pour l'homme.
00:35:43Le président des Républicains,
00:35:44Bruno Retailleau,
00:35:45lui, réagit
00:35:45via un sobre communiqué.
00:35:47Je ne doute pas
00:35:48qu'il saura mettre
00:35:49toute son énergie
00:35:50à se défendre
00:35:51devant la cour d'appel
00:35:52et faire prévaloir
00:35:53son innocence.
00:35:54Éric Ciotti,
00:35:55désormais allié
00:35:56du RN,
00:35:57mais longtemps proche
00:35:57de Nicolas Sarkozy,
00:35:59dénonce une peine
00:35:59extrêmement sévère.
00:36:01De l'autre côté
00:36:02de l'échiquier politique,
00:36:04l'écologiste
00:36:04Marine Tondelier
00:36:05ironise.
00:36:06Merci à Nicolas Sarkozy
00:36:07et aux Républicains
00:36:08de toujours montrer l'exemple.
00:36:10Et elle détourne
00:36:11le visuel de campagne
00:36:12de Bruno Retailleau
00:36:13et son slogan
00:36:15« La France des honnêtes gens ».
00:36:16À la France insoumise,
00:36:18Manuel Bompard
00:36:19raille un changement
00:36:20de discours.
00:36:21La droite de Retailleau
00:36:22et l'extrême droite
00:36:23de Le Pen et Bolloré
00:36:24s'allient pour défendre
00:36:25Nicolas Sarkozy.
00:36:26Les mêmes n'ont d'habitude
00:36:27pas de mots assez durs
00:36:28pour dénoncer
00:36:28le soi-disant
00:36:29laxisme de la justice.
00:36:31Pourquoi ce changement
00:36:32de discours
00:36:32quand ce sont eux
00:36:33et leurs amis
00:36:33qui sont jugés coupables
00:36:34par la justice ?
00:36:35Le PS lui a choisi
00:36:37la discrétion
00:36:38tout comme le parti
00:36:39macroniste Renaissance.
00:36:41Aucune réaction officielle
00:36:42à la condamnation
00:36:44de Nicolas Sarkozy.
00:36:46On va revenir bien sûr
00:36:47sur ces différentes réactions
00:36:48mais Stéphanie Caprin
00:36:49avec vous,
00:36:49je voulais revenir d'abord
00:36:50sur cette condamnation.
00:36:515 ans de prison ferme
00:36:52avec mandat de dépôt différé
00:36:54et exécution provisoire.
00:36:57Comment l'exécution provisoire
00:36:58est-elle motivée
00:36:59par la présidente du tribunal ?
00:37:01Pourquoi le mandat de dépôt
00:37:02est différé ?
00:37:04Bonsoir et merci
00:37:05de me recevoir.
00:37:06Je vais essayer
00:37:07d'apporter un regard technique
00:37:08et d'expliquer
00:37:09avec des mots simples
00:37:10des notions juridiques
00:37:11qui ne sont pas forcément
00:37:12faciles à appréhender
00:37:13et ce n'est pas chose aisée
00:37:14ce soir.
00:37:16Après une peine de prison
00:37:18prononcée d'une durée
00:37:20de 5 ans
00:37:21qui n'est donc pas aménageable,
00:37:23l'esprit de la loi
00:37:25est la mise à exécution
00:37:26de cette peine.
00:37:27Un tribunal a alors
00:37:28la possibilité
00:37:29de ne pas prononcer
00:37:30de mandat de dépôt,
00:37:31de prononcer un mandat de dépôt
00:37:32à effet immédiat
00:37:33et deux ont été prononcés
00:37:34à l'audience.
00:37:36Ça veut dire que
00:37:37les escortes
00:37:38sont venues chercher
00:37:38ces deux personnes
00:37:39pour les emmener directement
00:37:41au centre de détention
00:37:41ce soir.
00:37:42Et la troisième possibilité,
00:37:43c'est ce dont a bénéficié
00:37:45monsieur Nicolas Sarkozy,
00:37:47c'est-à-dire un mandat de dépôt
00:37:48à effet différé,
00:37:48c'est-à-dire qu'il sera convoqué
00:37:50dans le délai d'un mois
00:37:50devant le procureur
00:37:52de la République
00:37:52qui lui donnera une date
00:37:53à laquelle il devra
00:37:54se présenter
00:37:55pour être incarcéré.
00:37:56L'exécution provisoire
00:37:58assortie à cette décision
00:37:59de mandat de dépôt
00:38:00à délai différé
00:38:02fait que même si
00:38:03Nicolas Sarkozy
00:38:04fait appel
00:38:04de cette décision,
00:38:06l'appel n'aura pas
00:38:07d'effet suspensif
00:38:08sur le mandat de dépôt
00:38:09à effet différé.
00:38:10Par contre,
00:38:11à préciser,
00:38:12c'est le régime
00:38:12de la détention provisoire
00:38:14qui s'applique
00:38:14et il pourra déposer
00:38:16dès sa mise sous écrou,
00:38:18l'enregistrement
00:38:19de sa qualité de détenu,
00:38:22une demande de mise
00:38:22en liberté
00:38:23et la Chambre des appels
00:38:24correctionnelle de Paris
00:38:25aura deux mois maximum
00:38:26pour statuer sur cette demande.
00:38:28Donc il est convoqué
00:38:28devant le parquet national
00:38:29financier le 13 octobre
00:38:31pour évoquer
00:38:32cette incarcération.
00:38:34Ça veut dire que
00:38:34c'est ce jour-là
00:38:35qu'il sera incarcéré
00:38:36ou il peut encore
00:38:36y avoir un délai ?
00:38:37Non, non, c'est ce jour-là
00:38:38où il aura la date
00:38:40à laquelle il devra
00:38:41se présenter
00:38:42à la maison d'arrêt
00:38:43sachant que
00:38:45c'est les articles
00:38:46D et Quelqu'un,
00:38:47c'est dans la partie
00:38:48réglementaire du code
00:38:49de procédure pénale,
00:38:50c'est maximum
00:38:51quatre mois après
00:38:52ce rendez-vous
00:38:54avec le procureur
00:38:55de la République
00:38:55et que le texte
00:38:56dit que le procureur
00:38:57doit prendre en compte
00:38:58les circonstances personnelles
00:38:59de la personne
00:39:01qui se présente devant lui
00:39:02qui doit être incarcérée
00:39:03et le taux prévisionnel
00:39:05de surpopulation
00:39:08de la population carcérale
00:39:09de la maison d'arrêt
00:39:10qu'il accueillera.
00:39:11En l'occurrence,
00:39:11a priori,
00:39:12ce sera la prison de la santé ?
00:39:13Sans doute,
00:39:15c'est cette prison
00:39:16qui dispose
00:39:16d'un quartier sécurisé
00:39:17particulièrement.
00:39:19Je ne sais pas
00:39:20quel est le taux
00:39:21de remplissage
00:39:21actuellement
00:39:22de ce quartier précisément.
00:39:24On a découvert
00:39:25l'exécution provisoire
00:39:26il y a peu
00:39:26avec la condamnation
00:39:27de Marine Le Pen
00:39:28dans le dossier
00:39:28des assistants parlementaires
00:39:29européens du Front National.
00:39:31Je dis on
00:39:31parce que vous,
00:39:32les magistrats,
00:39:32vous connaissez par cœur
00:39:33l'exécution provisoire.
00:39:35Mais c'est vrai
00:39:35qu'elle est arrivée
00:39:36dans le débat public
00:39:37au moment de la condamnation
00:39:38de Marine Le Pen.
00:39:39Est-ce que vous savez
00:39:40comment la présidente
00:39:40du tribunal
00:39:41ce matin
00:39:42a motivé
00:39:43l'exécution provisoire
00:39:45de la peine
00:39:45de Nicolas Sarkozy ?
00:39:47Moi, à titre personnel,
00:39:48je ne connais pas du tout
00:39:49le dossier.
00:39:50Je ne suis pas là
00:39:50pour vous en parler.
00:39:51En tant que magistrat,
00:39:52je n'aurai pas le droit.
00:39:53J'ai fait,
00:39:54comme beaucoup de gens,
00:39:55je pense aujourd'hui,
00:39:56j'ai lu,
00:39:56j'ai essayé de suivre
00:39:57les différents comptes rendus
00:39:59faits en live.
00:39:59Je n'étais pas dans la salle,
00:40:00etc.
00:40:01La présidente lit
00:40:02un jugement
00:40:03qui a été rendu à trois.
00:40:04Ce n'est pas elle,
00:40:05à titre personnel,
00:40:05qui a pris cette décision seule.
00:40:07C'est une décision collégiale
00:40:08de trois juges
00:40:09après de nombreux
00:40:10longs jours d'audience,
00:40:12après de nombreuses
00:40:13longues années d'instructions
00:40:14où il y a eu
00:40:15plusieurs recours,
00:40:15etc.
00:40:16Beaucoup de juges
00:40:17se sont quand même penchés
00:40:18sur ces faits-là,
00:40:19ont motivé,
00:40:20etc.
00:40:21J'ai lu dans la presse,
00:40:22mais je n'ai pas lu
00:40:22le jugement,
00:40:23que celui-ci ferait
00:40:24400 pages.
00:40:25Ce qui suppose
00:40:26que c'est extrêmement motivé
00:40:29et que,
00:40:30bien évidemment,
00:40:31le choix de délivrer
00:40:32un mandat de dépôt,
00:40:33le choix que ce soit
00:40:33un mandat de dépôt
00:40:34à délai différé,
00:40:35le choix de prononcer
00:40:36une exécution provisoire
00:40:37sur ce mandat de dépôt
00:40:39à délai différé
00:40:40est forcément motivé
00:40:41dans ces 400 pages.
00:40:42Je pense,
00:40:43comme beaucoup de gens,
00:40:43mais dans le cas
00:40:44de Nicolas Sarkozy,
00:40:45est-ce que,
00:40:45par exemple,
00:40:46c'est parce qu'il y avait
00:40:46un risque de fuite ?
00:40:47Alors,
00:40:47s'il y avait eu
00:40:48un risque de fuite,
00:40:49ça aurait été,
00:40:49je pense,
00:40:50un mandat de dépôt immédiat,
00:40:51ce qui a été évoqué
00:40:52pour au moins
00:40:53un des deux autres
00:40:55mandats de dépôt prononcés.
00:40:57J'ai souvenir
00:40:57d'avoir lu
00:40:58dans les comptes rendus
00:40:59qu'il y avait été évoqué
00:41:00un risque de fuite.
00:41:02Voilà,
00:41:02mais malheureusement,
00:41:03je n'ai pas lu l'intégralité,
00:41:05mais en tout cas,
00:41:05je peux vous dire,
00:41:06je sais certain
00:41:06que c'est motivé
00:41:07et qu'on aura,
00:41:13à opter pour ce mandat de dépôt.
00:41:15Précision faite
00:41:15que pour M. Guéhan,
00:41:16sauf erreur,
00:41:17à l'inverse,
00:41:17ils ont motivé oralement
00:41:18le pourquoi
00:41:19pour une peine de 6 ans
00:41:20il n'y avait pas
00:41:21de mandat de dépôt prononcé.
00:41:23Et juste parce que,
00:41:25oui,
00:41:25j'entends que,
00:41:26dans les médias,
00:41:27en tout cas,
00:41:27ça fait quelques mois
00:41:28qu'on parle spécialement
00:41:29de cette exécution provisoire,
00:41:31mais pour ça,
00:41:33les statistiques officielles
00:41:34du ministère de la Justice
00:41:35sont assez parlantes.
00:41:36Sur les peines d'emprisonnement
00:41:38qui sont prononcées,
00:41:39vous avez 58%
00:41:41de peines d'emprisonnement
00:41:42qui sont mises
00:41:42à l'exécution immédiatement
00:41:43et quand c'est des peines
00:41:44supérieures à 5 ans,
00:41:46on monte à plus de 60%,
00:41:49ça va faire erreur de ma part,
00:41:50mais je crois que c'est 68%,
00:41:52pardon,
00:41:52je dois avoir,
00:41:54pardon,
00:41:5486% pour des peines
00:41:55supérieures à 5 ans
00:41:56et quand on est même
00:41:57en comparution médiatique,
00:41:58ça monte à 97%.
00:42:00Donc c'est quand même
00:42:00quelque chose
00:42:01qui est extrêmement courant,
00:42:02extrêmement banal
00:42:03dans le quotidien
00:42:04des juridictions,
00:42:05mais c'est sûr
00:42:05qu'il n'y a pas
00:42:06la portée médiatique
00:42:08qu'il y a pu avoir
00:42:09comme aujourd'hui.
00:42:10Quand ça concerne
00:42:11un ancien président
00:42:11de la République
00:42:12Bonsoir Daniel Fasquel
00:42:14et merci d'être en direct
00:42:15avec nous,
00:42:16vice-président des Républicains,
00:42:17vous êtes un proche
00:42:18de Nicolas Sarkozy.
00:42:19D'abord,
00:42:20est-ce que vous avez pu
00:42:20lui parler depuis 13 heures ?
00:42:23Non,
00:42:24pas directement,
00:42:26indirectement
00:42:26via ses proches,
00:42:28mais bien évidemment,
00:42:29voilà,
00:42:29il est combatif
00:42:31comme il l'a toujours été,
00:42:32il a été très clair
00:42:33à ce sujet,
00:42:34mais moi,
00:42:35j'ai un double commentaire
00:42:36à faire,
00:42:37c'est à la fois
00:42:37un soulagement,
00:42:38mais également,
00:42:40je suis choqué
00:42:40quand même
00:42:40par certains aspects
00:42:41de cette décision,
00:42:43un soulagement
00:42:43parce qu'on finit
00:42:44par l'oublier,
00:42:45mais ça fait quand même
00:42:45des années
00:42:46que certains accusaient
00:42:48Nicolas Sarkozy
00:42:48d'avoir fait financer
00:42:49sa campagne
00:42:50par Kadhafi
00:42:53et de l'avoir invité
00:42:54à Paris
00:42:55pour le remercier
00:42:56de l'aide
00:42:57qu'il lui avait apportée
00:42:58au moment de sa campagne
00:42:59de 2007.
00:43:00Ces accusations
00:43:01fantaisistes
00:43:02auxquelles
00:43:03Nicolas Sarkozy
00:43:04a toujours opposé
00:43:06la plus vive
00:43:07opposition,
00:43:08eh bien,
00:43:09ces accusations
00:43:09sont tombées
00:43:10ce matin
00:43:11et il est acquis
00:43:13que Nicolas Sarkozy
00:43:15n'a pas fait financer
00:43:16sa campagne
00:43:16de 2007
00:43:17par M. Kadhafi
00:43:19et qui n'a pas invité
00:43:19M. Kadhafi
00:43:20pour le remercier
00:43:21à Paris.
00:43:22Je pense que c'est
00:43:22quand même
00:43:23un point extrêmement important.
00:43:25Il y a trois chefs
00:43:25d'accusation
00:43:26qui sont d'ailleurs
00:43:26tombés sur les quatre.
00:43:27Il leur reste
00:43:28le quatrième chef
00:43:28d'accusation.
00:43:29Moi, je ne suis pas
00:43:30non plus magistrat,
00:43:31je n'ai pas non plus
00:43:32accès aux dossiers.
00:43:34Je suis juriste,
00:43:35je suis professeur de droit
00:43:36donc je respecte profondément
00:43:37le travail de la justice.
00:43:40Mais quand même,
00:43:41en ce qui concerne
00:43:41l'exécution provisoire,
00:43:43je me dis qu'il y a
00:43:43quand même un sujet
00:43:44parce que,
00:43:45admettons que Nicolas Sarkozy
00:43:46fasse appel,
00:43:48il a fait appel
00:43:48mais qu'il soit
00:43:49blanchi en appel
00:43:53et qu'en appel
00:43:53on dise qu'on n'a
00:43:55finalement rien à lui reprocher
00:43:56sur aucun des motifs
00:43:58qui étaient avancés
00:43:59au départ par le tribunal
00:44:00parce qu'en appel
00:44:00c'est quand même
00:44:01un nouveau procès
00:44:02et une nouvelle affaire
00:44:03et on reprend tout
00:44:04à zéro.
00:44:06Ça veut dire qu'il aura
00:44:06fait effectuer
00:44:07une peine de prison
00:44:08pour rien en fait
00:44:08finalement
00:44:09si à la fin
00:44:10il gagne son procès
00:44:12en appel.
00:44:13Donc je pense que
00:44:14sur ce point-là
00:44:15il y a beaucoup de Français
00:44:16quand même qui sont choqués
00:44:16de voir un ancien président
00:44:17de la République
00:44:18emprisonné
00:44:19pour un motif
00:44:20qu'on a un peu de mal
00:44:21à comprendre quand même
00:44:22parce qu'il n'aurait pas
00:44:23empêché ses collaborateurs
00:44:25d'imaginer
00:44:26qu'ils auraient peut-être
00:44:27pu finalement
00:44:28demander à Kadhafi
00:44:30ou à la Libye de Kadhafi
00:44:32de l'aider
00:44:33pour sa campagne
00:44:33de 2007.
00:44:35Enfin,
00:44:36tout ça semble quand même
00:44:36très confus.
00:44:37Ça ne repose pas
00:44:38sur des bases
00:44:39très solides.
00:44:40Est-ce que ça justifie
00:44:41une condamnation à 5 ans
00:44:42et surtout
00:44:43est-ce que ça justifie
00:44:44qu'on mette
00:44:44un ancien président
00:44:44de la République
00:44:45en prison ?
00:44:46Moi,
00:44:47je n'en suis pas
00:44:47absolument certain
00:44:48mais j'aurais préféré
00:44:49qu'on respecte
00:44:50le double degré
00:44:50de juridiction
00:44:51et qu'on laisse
00:44:52la possibilité
00:44:53de Nicolas Sarkozy
00:44:54en liberté
00:44:55de pouvoir défendre
00:44:57son honneur
00:44:57comme il l'a fait
00:44:58en première instance
00:45:00en appel
00:45:00y compris sur ce point-là.
00:45:02Le double degré
00:45:03de juridiction
00:45:04c'est aussi la réaction
00:45:05qu'a eue Marine Le Pen
00:45:06juste après
00:45:06l'énoncé de la condamnation
00:45:08de Nicolas Sarkozy
00:45:10Bertrand Perrier.
00:45:11Vous aussi,
00:45:13vous vous étonnez
00:45:13de cette exécution provisoire
00:45:15et des réactions
00:45:16qui s'en sont suivies ?
00:45:17C'est-à-dire que
00:45:17ça devient
00:45:18un sujet politique
00:45:20l'exécution provisoire
00:45:21ce soir ?
00:45:22Et ça se banalise
00:45:23surtout
00:45:23parce qu'il ne faut pas
00:45:24perdre de vue
00:45:24que l'exécution provisoire
00:45:26est une exception
00:45:27dans notre droit.
00:45:28C'est une dérogation
00:45:29à la règle
00:45:30de l'effet suspensif
00:45:31des voies de recours.
00:45:32L'effet suspensif
00:45:33des voies de recours
00:45:34c'est que l'appel
00:45:36vous remet
00:45:37dans une situation
00:45:38de présomption
00:45:40d'innocence
00:45:41et donc ça n'est que
00:45:42par exception
00:45:42à ce principe
00:45:44que l'exécution provisoire
00:45:46est dans la main du juge.
00:45:47Encore faut-il
00:45:48qu'il le motive
00:45:48et je n'ai pas les motifs
00:45:50mais le motif
00:45:51serait une menace
00:45:52sur l'exécution
00:45:53de la peine.
00:45:54Si l'on considère
00:45:55en effet que la personne
00:45:56est susceptible de fuir
00:45:57et que si on n'exécute
00:45:58pas immédiatement
00:45:59la peine
00:46:00elle ne sera jamais exécutée
00:46:01à ce moment-là
00:46:02on a la possibilité
00:46:03d'un mandat de dépôt
00:46:05à effet différé
00:46:06ou immédiat
00:46:07mais là il faudra bien
00:46:08quand même
00:46:08que l'on nous explique
00:46:09pourquoi
00:46:09des juges
00:46:10de première instance
00:46:12vont
00:46:13de leur propre chef
00:46:15sans égard
00:46:17pour ce que dira
00:46:17la cour d'appel
00:46:18d'ici quelques mois
00:46:19estimer qu'ils sont
00:46:21suffisamment sûrs
00:46:22d'eux-mêmes
00:46:23pour imposer
00:46:24l'exécution
00:46:25immédiate
00:46:26de leur décision
00:46:27par dérogation
00:46:28au principe
00:46:29de l'effet suspensif.
00:46:30Donc on voit bien
00:46:31et les chiffres
00:46:32que vous citez
00:46:32sont éloquents
00:46:34que notre justice
00:46:35utilise de plus en plus
00:46:37et que l'exception
00:46:38devient la règle
00:46:39c'est évidemment regrettable
00:46:41puisque surtout
00:46:42dans ce type
00:46:43de procès
00:46:44on devrait
00:46:45avoir la prudence
00:46:46me semble-t-il
00:46:47d'attendre que
00:46:48toutes les voies de recours
00:46:50soient épuisées
00:46:51ça a été le cas
00:46:52par exemple
00:46:53dans l'affaire
00:46:53Paul Bismuth
00:46:54où il n'y a pas eu
00:46:55d'exécution
00:46:56et finalement
00:46:56c'est au moment
00:46:57où le pourvoi
00:46:58a été rejeté
00:46:58que la peine
00:46:59est devenue exécutoire
00:47:00ce qui est la logique
00:47:01de nos institutions
00:47:02judiciaires
00:47:02là on a une dérogation
00:47:04et encore une fois
00:47:06il faudra qu'ils motivent
00:47:07dites-vous
00:47:08et c'est vrai
00:47:08ils ont motivé
00:47:09mais en réalité
00:47:10qui contrôle
00:47:11cette motivation ?
00:47:12Personne
00:47:12donc s'ils l'ont
00:47:14mal motivé
00:47:15ce sera infirmier
00:47:16en appel
00:47:16mais en réalité
00:47:18il n'y a pas de contrôle
00:47:19sur cette motivation
00:47:20il y a des règles
00:47:20la cour d'appel
00:47:21très bien
00:47:22mais il sera allé en prison
00:47:23il sera allé en prison
00:47:24et donc si vous voulez
00:47:25il y a une liberté
00:47:27dans la motivation
00:47:28qui est considérable
00:47:30pour les juges
00:47:30pour une décision
00:47:31aussi lourde
00:47:32en même temps
00:47:32vous voudriez
00:47:33que qui contrôle
00:47:34dans la mesure
00:47:35où notre justice
00:47:35est encore indépendante
00:47:37donc quand vous demandez
00:47:38un contrôle
00:47:38il viendrait d'où
00:47:39il y a des règles
00:47:40c'est-à-dire qu'elle doit
00:47:42être motivée
00:47:42par un certain nombre
00:47:43de circonstances
00:47:44sauf que si la juge
00:47:46la collégialité
00:47:47l'a motivée
00:47:49de façon ou d'une autre
00:47:50il n'y a pas un juge
00:47:50au-dessus
00:47:51qui va dire
00:47:52ah ben non
00:47:53là ça va pas
00:47:53en tout cas
00:47:54le mal sera fait
00:47:54il y aura une cour d'appel
00:47:56mais le mal aura été fait
00:47:57encore une fois
00:47:57je ne me prononce pas
00:47:59sur les 5 ans
00:48:00les 5 ans
00:48:01ils sont ce qu'ils sont
00:48:01il y a une association
00:48:03de malfaiteurs
00:48:03c'est extrêmement grave
00:48:04le parquet avait demandé 7 ans
00:48:05pour l'association
00:48:05de malfaiteurs
00:48:06le parquet n'a pas demandé
00:48:07l'exécution provisoire
00:48:08donc en cela
00:48:09les juges sont allés
00:48:10au-delà
00:48:11des réquisitions
00:48:12ce qui est quand même
00:48:13également notable
00:48:14mais
00:48:14autant les 5 ans
00:48:17peuvent s'entendre
00:48:18je ne connais pas le dossier
00:48:20mais même s'il y a eu
00:48:21des relaxs partiels
00:48:22le fait d'une association
00:48:23de malfaiteurs
00:48:24pour un ancien président
00:48:26de la république
00:48:26à l'occasion
00:48:27d'une élection présidentielle
00:48:28c'est très grave
00:48:29et ça quand même ferme
00:48:31mais l'exécution provisoire
00:48:33c'est dérogatoire
00:48:34et je trouve que ça banalise
00:48:36une sorte de volonté
00:48:38des juges
00:48:39de première instance
00:48:40et bien de considérer
00:48:41que ce sont eux
00:48:43qui ont dans la main
00:48:45la décision
00:48:46Sandra Cossard
00:48:47chaque voix compte
00:48:47et on voulait évidemment
00:48:48entendre la vôtre ce soir
00:48:50vous êtes directrice
00:48:51de l'association anticorruption
00:48:52Sherpa
00:48:52qui était partie civile
00:48:54au procès libyen
00:48:55avec deux autres associations
00:48:56Anticor et Transparency
00:48:57International France
00:48:58d'abord quelle a été
00:49:00votre réaction
00:49:00à la lecture du jugement
00:49:02ce midi ?
00:49:03Alors on l'a entendu
00:49:04on ne l'a pas lu encore
00:49:05et en effet
00:49:06il fait 400 pages
00:49:06donc on attend
00:49:07de le recevoir
00:49:08je suis contente
00:49:10de pouvoir avoir la parole
00:49:11parce que je trouve
00:49:11qu'on se focalise beaucoup
00:49:12sur l'application de la peine
00:49:14et non pas déjà
00:49:15le prononcer de la peine
00:49:17donc commençons par ça
00:49:18c'est un jugement historique
00:49:20et inédit
00:49:22parce que c'est quand même
00:49:23et ça a été rappelé
00:49:24par la présidente du tribunal
00:49:25une victoire
00:49:26pour la lutte
00:49:28contre la corruption
00:49:28et notamment
00:49:29la corruption transnationale
00:49:30et ça veut dire
00:49:32que même au plus haut
00:49:33de l'état
00:49:33aujourd'hui
00:49:34on ne doit pas rester impuni
00:49:36et notamment
00:49:37la gravité des faits
00:49:38qui ont été reprochés
00:49:39alors elle a parlé
00:49:40de délit contre la nation
00:49:41contre l'état
00:49:42contre la paix publique
00:49:43oui la corruption
00:49:45aujourd'hui fait des victimes
00:49:46oui notamment
00:49:47la population libyenne
00:49:49oui aujourd'hui
00:49:50les questions de corruption
00:49:52sapent la démocratie
00:49:54et font perdre confiance
00:49:56de nos concitoyens
00:49:57dans ces institutions démocratiques
00:50:00donc il fallait
00:50:01un jugement exemplaire
00:50:03et je pense que
00:50:03la magistrate
00:50:04aujourd'hui
00:50:05et la collégialité
00:50:06ont rendu
00:50:07un jugement exemplaire
00:50:09alors on entend
00:50:09beaucoup
00:50:10procès politique
00:50:11et du coup
00:50:11on se focalise
00:50:12sur justement
00:50:13ce qui serait
00:50:14un régime dérogatoire
00:50:15on a eu les chiffres
00:50:16ça n'est pas dérogatoire
00:50:17ce qui est dérogatoire
00:50:18c'est aujourd'hui
00:50:19que quand on a
00:50:20une criminalité financière
00:50:21on demande
00:50:22un régime dérogatoire
00:50:22par rapport au quidam
00:50:24qui est envoyé aussi
00:50:25en mandat de dépôt
00:50:26donc il faut rappeler
00:50:28que ça n'est pas
00:50:29un procès politique
00:50:30c'est un procès
00:50:30de certains politiques
00:50:31et c'est un procès
00:50:32de certains comportements
00:50:34des politiques
00:50:35parce qu'aujourd'hui
00:50:36je pense
00:50:37ce que nous dit
00:50:37le verdict aussi
00:50:38c'est qu'il y a
00:50:39une connivence
00:50:41entre sphère politique
00:50:42et sphère économique
00:50:43et que
00:50:44certains élites politiques
00:50:46ont fermé
00:50:47sciemment les yeux
00:50:48sur
00:50:49les pratiques
00:50:51prédatrices
00:50:52de certains régimes
00:50:52et là pour ne pas le nommer
00:50:53le régime de Muammar Gaddafi
00:50:55et ont activement
00:50:57participé
00:50:58à générer
00:51:00ou à aller travailler
00:51:01dans le cadre
00:51:02d'un délit de corruption
00:51:03et en faisant ça
00:51:05ils sapent la démocratie
00:51:07et c'était le message fort
00:51:08de pouvoir
00:51:10mettre un stop
00:51:12justement
00:51:12à ce péril
00:51:13de nos institutions
00:51:15démocratiques
00:51:16Laurent
00:51:17on a parlé tout à l'heure
00:51:18effectivement
00:51:18Nicolas Sarkozy
00:51:19s'en est pris aussi
00:51:19au juge
00:51:20la haine n'a décidément
00:51:22aucune limite
00:51:22a-t-il dit
00:51:23parlant d'une justice
00:51:24invraisemblable
00:51:25et en fait
00:51:26c'est un peu devenu
00:51:27une abisute
00:51:27quand des hommes
00:51:28ou des femmes politiques
00:51:29sont condamnés
00:51:30ils s'en prennent
00:51:31de plus en plus
00:51:31à la justice
00:51:32on ouvre la boîte
00:51:33à archive ce soir
00:51:34avec Thibaut Hénoc
00:51:35Nicolas Sarkozy
00:51:38qui cible la justice
00:51:40cette injustice
00:51:41est un scandale
00:51:43la charge
00:51:44si elle a pris
00:51:44aujourd'hui
00:51:45une ampleur inédite
00:51:46n'est pas nouvelle
00:51:47l'ancien président
00:51:48a déjà utilisé
00:51:50cette stratégie
00:51:51du soupçon
00:51:51dans l'affaire
00:51:52dite des écoutes
00:51:53pour laquelle
00:51:54il a été condamné
00:51:55en 2021
00:51:55j'ai estimé
00:51:56que la situation
00:51:57était suffisamment grave
00:51:58pour que je dise
00:51:59aux français
00:52:00ce qu'il en était
00:52:01de l'instrumentalisation
00:52:04politique
00:52:04d'une partie
00:52:05de la justice
00:52:05aujourd'hui
00:52:06instrumentalisation
00:52:08un mot qui revient
00:52:09régulièrement
00:52:10dans la bouche
00:52:10des personnalités
00:52:11politiques
00:52:12qui rejettent
00:52:13leur condamnation
00:52:13en mars dernier
00:52:15Marine Le Pen
00:52:16jugée coupable
00:52:17dans l'affaire
00:52:17des assistants parlementaires
00:52:19se dit aussi victime
00:52:20une volonté
00:52:21qui est celle
00:52:22en réalité
00:52:22de me priver
00:52:23et même de priver
00:52:25les français
00:52:25disons
00:52:26de la capacité
00:52:29de voter
00:52:29pour qui ils souhaitent
00:52:30c'est ça
00:52:31l'objectif
00:52:32c'est ça
00:52:32une justice
00:52:33accusée d'empêcher
00:52:34une candidature
00:52:35à la présidentielle
00:52:36l'épisode en rappelle
00:52:37un autre
00:52:38la mise en examen
00:52:39de François Fillon
00:52:40en pleine campagne
00:52:41en 2017
00:52:42c'est un assassinat
00:52:44en effet
00:52:45mais par ce déchaînement
00:52:47disproportionné
00:52:48ça n'est pas moi seulement
00:52:50qu'on assassine
00:52:51c'est l'élection
00:52:52présidentielle
00:52:53des attaques récurrentes
00:52:55et des soupçons
00:52:55de justice
00:52:56partielle
00:52:57voire politique
00:52:58qui reste nourri
00:52:59par un épisode
00:53:00demeuré célèbre
00:53:01celui du mur des cons
00:53:02ainsi qualifié
00:53:04des personnalités
00:53:05politiques
00:53:05dont les photos
00:53:06avaient été épinglées
00:53:07dans les locaux parisiens
00:53:09du syndicat
00:53:09de la magistrature
00:53:10classé à gauche
00:53:11une image
00:53:13qui avait alimenté
00:53:14un procès
00:53:14en partialité
00:53:15des magistres
00:53:16alors
00:53:17justice et politique
00:53:18sont-elles condamnées
00:53:19à un climat
00:53:20de défiance
00:53:21pas forcément
00:53:22par le passé
00:53:23certaines personnalités
00:53:24ont montré l'exemple
00:53:25ainsi Alain Juppé
00:53:27condamné en 2004
00:53:28dans l'affaire
00:53:29des emplois fictifs
00:53:29de la mairie de Paris
00:53:30n'a-t-il jamais
00:53:31publiquement
00:53:32mis en cause
00:53:33l'institution judiciaire
00:53:35Stéphanie Caprin
00:53:37vous qui êtes vice-présidente
00:53:38de l'union syndicale
00:53:39des magistrats
00:53:40est-ce que vous redoutez
00:53:41les effets
00:53:42que peuvent avoir
00:53:43sur l'opinion
00:53:45et sur la vie publique
00:53:46et la vie politique
00:53:47ce genre de déclaration
00:53:48contre les juges
00:53:50et contre la justice
00:53:50vous savez
00:53:52quand on est magistrat
00:53:53on a l'habitude
00:53:53de ne pas être apprécié
00:53:54et on fait rarement
00:53:56des contents
00:53:57j'avais un professeur
00:53:58d'université
00:53:59qui disait
00:54:00quand on est juge
00:54:01au mieux
00:54:02on fait un mécontent
00:54:02mais la plupart des temps
00:54:03on en fait deux
00:54:04c'est-à-dire que
00:54:06soit on est trop laxiste
00:54:07d'un côté
00:54:07soit on est trop sévère
00:54:08de l'autre
00:54:09soit on ne donne pas
00:54:10suffisamment raison
00:54:11à une partie
00:54:11contre l'autre
00:54:12vous n'avez pas l'impression
00:54:13que ce soir
00:54:14ce clivage
00:54:15il est plus grand
00:54:16que jamais
00:54:16alors ce soir
00:54:17ou ces derniers mois
00:54:19ces dernières années
00:54:20effectivement
00:54:20on sent qu'il y a
00:54:21une libération
00:54:22de la parole
00:54:23et que
00:54:24la justice
00:54:25peut servir
00:54:27de bouc émissaire
00:54:28et comme on n'est pas
00:54:29forcément très bon
00:54:30communiquant
00:54:30pour expliquer
00:54:31comment on prend
00:54:32nos décisions
00:54:33comment on fonctionne
00:54:34comme on n'a pas
00:54:36forcément
00:54:36à part des syndicats
00:54:38pour essayer
00:54:38d'expliquer ces choses-là
00:54:39sur le plateau télé
00:54:40aujourd'hui
00:54:40je n'ai pas vu
00:54:41de représentant officiel
00:54:42du ministère de la justice
00:54:43j'ai peut-être pas tout vu
00:54:44mais voilà
00:54:45pour expliquer les procédures
00:54:46peut-être parce qu'ils ne s'autorisent pas
00:54:47à commenter une décision de justice
00:54:48c'est pas commenter
00:54:49moi je ne suis pas là
00:54:50pour commenter une décision
00:54:51c'est de vous expliquer
00:54:52ne serait-ce que pour ces raisons-là
00:54:53du coup
00:54:54ils ne répondent pas
00:54:54aux invitations
00:54:55on se trouve quelques syndicats
00:54:56à
00:54:56j'ai entendu le mur des comptes
00:54:59dans le reportage
00:55:00qui n'est pas
00:55:01l'union syndicale des magistrats
00:55:03que je représente ce soir
00:55:04je rappelle que
00:55:05nous sommes un politique
00:55:06on a eu 63%
00:55:08aux élections représentatives
00:55:10donc on est largement
00:55:11majoritaire
00:55:12dans le corps
00:55:13aujourd'hui
00:55:14et donc on s'interdit
00:55:15toute position politique
00:55:16ce qui n'est pas le cas
00:55:17du syndicat de la magistrature
00:55:18qui a été évoqué tout à l'heure
00:55:20et petite observation
00:55:21l'un des membres
00:55:22de notre bureau national
00:55:23était sur le mur
00:55:24des comptes
00:55:25du syndicat
00:55:27d'en face
00:55:27donc voilà
00:55:28Bertrand Perrier
00:55:29vous vous dites quoi ce soir
00:55:30vous le voyez ce clivage
00:55:31entre la gauche
00:55:32qui globalement a réagi
00:55:33en disant que
00:55:34la justice était passée
00:55:35le droit avait été dit
00:55:37et puis la droite
00:55:38qui crie au scandale
00:55:41et qui crie à une justice politique
00:55:42je crois que chacun
00:55:43a le droit de commenter
00:55:45et y compris de critiquer
00:55:46une décision
00:55:47personne n'a le droit
00:55:48de critiquer une institution
00:55:49ce sont deux choses différentes
00:55:51l'institution judiciaire
00:55:52est essentielle
00:55:53à notre démocratie
00:55:55après
00:55:55les décisions qu'elle prend
00:55:57sont soumises
00:55:57comme tout un chacun
00:55:58à la critique
00:56:00aux voies de recours
00:56:01et nous sommes précisément là
00:56:03pour discuter
00:56:04de cette décision
00:56:05là où ça devient
00:56:05me semble-t-il grave
00:56:07c'est quand on attaque
00:56:08l'état de droit
00:56:09et l'institution judiciaire
00:56:11l'état de droit
00:56:12pour le coup
00:56:13est intangible
00:56:14c'est un pilier
00:56:14de notre démocratie
00:56:16et donc on a le droit
00:56:17de critiquer ponctuellement
00:56:18une décision
00:56:19après il est bien évident
00:56:20que nous avons là
00:56:21un calendrier
00:56:22qui fait qu'il y a
00:56:22une succession
00:56:23une accélération
00:56:24de décisions
00:56:25qui ont trait
00:56:26à la vie politique
00:56:28soit la vie politique
00:56:29passée
00:56:29c'est l'affaire Sarkozy
00:56:30soit la vie politique
00:56:31à venir
00:56:32c'est l'affaire Le Pen
00:56:33et donc on a l'impression
00:56:33effectivement
00:56:34que la justice
00:56:35a de plus en plus
00:56:36maillé à partir
00:56:37dans notre vie démocratique
00:56:38La vie politique à venir
00:56:38c'est aussi une élection
00:56:39présidentielle
00:56:40d'un tout petit mot
00:56:41Sandra Cossard
00:56:41est-ce que pour vous
00:56:42ce procès et ce jugement
00:56:43doivent servir de leçon
00:56:44par exemple
00:56:45avant la prochaine présidentielle ?
00:56:47C'est surtout
00:56:48que ça sert de leçon
00:56:49justement pour montrer
00:56:50que les associations
00:56:50comme les nôtres
00:56:51aujourd'hui
00:56:52sont considérées
00:56:52comme les vigies
00:56:53de la démocratie
00:56:53parce que
00:56:54sans notre implication
00:56:55dès 2013
00:56:56et les autres associations
00:56:58il n'y aurait pas eu
00:56:59ce travail
00:57:00de longue haleine
00:57:01et on permet
00:57:03de faire porter
00:57:03à la connaissance
00:57:04du public
00:57:04justement
00:57:05ce qui se passe
00:57:06et les interrogations
00:57:07mais je veux rappeler
00:57:08quand même
00:57:09que justement
00:57:09ce système judiciaire
00:57:11aujourd'hui
00:57:12il est en permanence
00:57:13sous attaque
00:57:14de personnes politiques
00:57:15qui sont censées
00:57:16protéger
00:57:16cette institution judiciaire
00:57:18donc ça pose vraiment
00:57:18question sur le respect
00:57:20de l'état de droit
00:57:21dont vous parliez
00:57:21Et bien merci
00:57:22en tout cas
00:57:23à tous les trois
00:57:23d'avoir été avec nous
00:57:24ce soir
00:57:25sur le plateau
00:57:25de chaque voix compte
00:57:27tout de suite
00:57:27c'est Bourbon Express
00:57:28il est 20h30
00:57:29Et c'est Marco Pommier
00:57:36qui est avec nous
00:57:37ce soir
00:57:37Bonsoir Marco
00:57:38pour le journal
00:57:39du Palais Bourbon
00:57:40le Bourbon Express
00:57:41Aujourd'hui
00:57:42les députés
00:57:43se sont demandé
00:57:44pourquoi les français
00:57:45faisaient moins de bébés
00:57:46Ah oui
00:57:46ça aussi
00:57:47c'est de vrais sujets
00:57:48Et surprise Aline
00:57:49ce n'est pas seulement
00:57:50à cause des soirées
00:57:51Netflix
00:57:51enfin pas seulement
00:57:52Série d'audition
00:57:53donc aujourd'hui
00:57:54à l'Assemblée nationale
00:57:55sur ce sujet
00:57:56à commencer par l'INSEE
00:57:57qui a rappelé
00:57:58ce chiffre choc
00:57:59seulement 663 000
00:58:01naissances en 2024
00:58:02au plus bas
00:58:03depuis 1946
00:58:04Mais la personne
00:58:05qui a retenu
00:58:06mon attention aujourd'hui
00:58:07c'est Clément Beaune
00:58:08Vous vous en souvenez ?
00:58:09C'est l'ancien ministre
00:58:10d'Emmanuel Macron
00:58:11il est désormais
00:58:11haut commissaire au plan
00:58:12et il a tiré
00:58:13la sonnette d'alarme
00:58:15Cela va impacter
00:58:16très profondément
00:58:17toutes nos politiques publiques
00:58:19dans le domaine
00:58:21de l'éducation
00:58:22nous avons assisté
00:58:24parce que c'est déjà fait
00:58:24à la fermeture
00:58:26dans ce pays
00:58:27de 6000 écoles
00:58:28maternelles et primaires
00:58:29depuis 2010
00:58:30et évidemment
00:58:31cette marée descendante
00:58:32pour reprendre l'image
00:58:33de Maxime Boudaï
00:58:33va se diffuser
00:58:34dans l'ensemble
00:58:35du système éducatif
00:58:36et de formation
00:58:37Et des établissements
00:58:39qui ferment
00:58:39en plus ça pose problème
00:58:40aux petites communes
00:58:41de très nombreux mères
00:58:41alertent dans la presse locale
00:58:43quand une école ferme
00:58:44c'est un village qui meurt
00:58:45Faites des bébés
00:58:46Alors à l'Assemblée
00:58:48on s'inquiète
00:58:48de la baisse de la natalité
00:58:49à gauche
00:58:50on s'inquiète aussi
00:58:51à propos d'un autre sujet
00:58:52c'est le retour
00:58:52du Rassemblement national
00:58:54au bureau de l'Assemblée
00:58:55Oui c'est la question
00:58:56qui risque de fâcher
00:58:57la semaine prochaine
00:58:58dans les couloirs
00:58:58du Palais Bourbon
00:58:59Alors derrière votre télé
00:59:00vous dites
00:59:01mais qu'est-ce que c'est
00:59:01que ce bureau ?
00:59:02Et bien c'est un peu
00:59:03le conseil d'administration
00:59:04de l'Assemblée
00:59:05c'est lui qui gère
00:59:06le fonctionnement
00:59:07l'organisation interne
00:59:08il peut même
00:59:09prononcer des sanctions
00:59:10contre les députés
00:59:11Et alors qui siège
00:59:12dans ce bureau ?
00:59:13Et bien les députés
00:59:14eux-mêmes
00:59:14Adeline
00:59:15d'abord il y a
00:59:16Gaëlle Brun-Pivet
00:59:17et autour d'elle
00:59:18les 6 vice-présidents
00:59:19les 3 questeurs
00:59:20ceux qui gèrent
00:59:21les cordons de la bourse
00:59:22et puis les 12 secrétaires
00:59:2422 postes au total
00:59:25remises en jeu
00:59:26chaque année
00:59:26et ça va se jouer
00:59:27mercredi et jeudi prochain
00:59:29Et pour l'instant
00:59:30Marco
00:59:30c'est bien la gauche
00:59:31qui a la majorité
00:59:32au bureau de l'Assemblée
00:59:33depuis en fait
00:59:33l'année dernière
00:59:34après les élections
00:59:35post-dissolution
00:59:36Exactement
00:59:36mais ça pourrait bien changer
00:59:37car depuis les dernières élections
00:59:39en 2024
00:59:40l'ERN n'a aucun poste
00:59:42dans ce bureau
00:59:43au nom du Front Républicain
00:59:44sauf que maintenant
00:59:45le socle commun
00:59:47c'est-à-dire
00:59:47les macronistes
00:59:48et la droite
00:59:48sont favorables
00:59:49à leur retour
00:59:50Écoutez
00:59:50Vous avez des députés
00:59:52qui sont élus
00:59:53par le peuple
00:59:54à l'Assemblée Nationale
00:59:55ils ont des droits
00:59:55et parmi ces droits
00:59:57c'est de s'organiser
00:59:58en groupes politiques
00:59:59et ces groupes politiques
01:00:00eux-mêmes ont des droits
01:00:01c'est-à-dire
01:00:01d'être représentés
01:00:02Donc vous me diriez
01:00:04la même chose
01:00:06sur LFI
01:00:06sur l'ERN
01:00:09sur tous les groupes politiques
01:00:10je vous ferai la même réponse
01:00:11Et cette réponse
01:00:13elle ne plaît pas du tout
01:00:14à gauche
01:00:14mais alors pas du tout
01:00:15Permettre au RN
01:00:17d'être présent
01:00:18à des postes de responsabilité
01:00:19ça veut dire
01:00:19voter pour le RN
01:00:20Jamais un écologiste
01:00:21jamais un homme
01:00:23ou une femme de gauche
01:00:24ne votera pour l'extrême droite
01:00:25et ne permettra
01:00:26à l'extrême droite
01:00:26d'acquérir des positions de pouvoir
01:00:27C'est notre boussole
01:00:29c'est nos valeurs
01:00:29et c'est la fidélité
01:00:30à nos électrices
01:00:31à nos électeurs
01:00:32au-delà des nôtres
01:00:33aux millions de Françaises
01:00:34et de Français
01:00:34qui ont fait le barrage républicain
01:00:35en juillet 2024
01:00:36et qui ont empêché
01:00:37M. Bardella
01:00:38de s'installer à Matignon
01:00:38Et rendez-vous la semaine prochaine
01:00:41promis on vous racontera
01:00:41toutes les coulisses
01:00:43autour de la composition
01:00:44de ce bureau
01:00:45On poursuit Adeline
01:00:47avec Yael Brown-Pivet
01:00:48la présidente
01:00:49de l'Assemblée nationale
01:00:50s'empare des réseaux sociaux
01:00:51pour délivrer ce message
01:00:52Regardez
01:00:53On parle beaucoup
01:00:55des avantages
01:00:56des responsables politiques
01:00:57Alors
01:00:57qu'en est-il vraiment
01:00:58pour l'Assemblée nationale ?
01:01:00Je t'explique
01:01:01en deux minutes
01:01:02Tiens deux minutes
01:01:02ça me fait penser un peu
01:01:03Deux minutes pour comprendre
01:01:03Mais oui ça fait penser un peu
01:01:04à notre format
01:01:04Elle nous a pliqué notre idée
01:01:05Elle a peut-être regardé
01:01:06notre émission cela dit
01:01:07Bon en tout cas
01:01:08son entourage explique
01:01:09que la présidente
01:01:10veut déconstruire
01:01:11les idées reçues
01:01:12sur les avantages
01:01:13des députés
01:01:13répondre aux interrogations
01:01:15des Français
01:01:15pour clarifier les choses
01:01:17en plein débat
01:01:17sur le budget
01:01:18alors qu'on nous répète
01:01:19à longueur de temps
01:01:20qu'il faut se serrer la ceinture
01:01:21et puis la semaine dernière
01:01:22Souvenez-vous
01:01:22Sébastien Lecornu
01:01:24annonçait la fin
01:01:25des avantages à vie
01:01:26pour les anciens
01:01:26premiers ministres
01:01:27Alors pour Yael Broun-Pivet
01:01:29c'est clair
01:01:29les députés
01:01:30ne sont pas des privilégiés
01:01:32L'argent versé aux députés
01:01:33pour leur frais de mandat
01:01:34sans contrôle
01:01:35ça n'existe plus
01:01:36La possibilité d'embaucher
01:01:37son conjoint ou ses enfants
01:01:38terminée
01:01:39Il n'y a pas de retraite dérogatoire
01:01:41Je serai la première présidente
01:01:43de l'Assemblée nationale
01:01:44à ne bénéficier
01:01:45d'aucun avantage
01:01:46à l'issue de mon mandat
01:01:48Et vous savez
01:01:48combien ça nous coûte
01:01:49l'Assemblée chaque année ?
01:01:50Je ne sais pas
01:01:50j'aurais dit 1 euro
01:01:5174 centimes
01:01:53chaque année
01:01:54pour chaque Français
01:01:55En tout cas
01:01:56c'est le chiffre avancé
01:01:57par Yael Broun-Pivet
01:01:58dans cette vidéo
01:01:58La vidéo qui a fait
01:02:00plusieurs centaines
01:02:00de milliers de vues
01:02:01sur les réseaux sociaux
01:02:02en deux jours
01:02:02C'est un grand succès
01:02:04mais est-ce suffisant
01:02:05pour changer
01:02:05l'image de l'Assemblée ?
01:02:08Pas sûr
01:02:08Merci Marco Pommier
01:02:11Il est 20h35
01:02:12Merci à vous
01:02:13de nous avoir suivis
01:02:14dans chaque voix compte
01:02:16ce soir
01:02:17Nous revenons demain
01:02:18à 19h30
01:02:19pour l'émission en public
01:02:20Demain c'est vendredi
01:02:21on est en public
01:02:22Dans un instant
01:02:23c'est Débat Doc
01:02:23avec Jean-Pierre Gracien
01:02:24Merci à mes invités
01:02:25d'avoir été là ce soir
01:02:26Merci à Elsa et Laurent
01:02:28Passez une excellente soirée
01:02:29On vous dit à demain
01:02:30Sous-titrage Société Radio-Canada
01:02:36Sous-titrage Société Radio-Canada
01:02:47Sous-titrage Société Radio-Canada
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