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  • il y a 2 mois
L'Estonie, pays membre de l'OTAN, dénonce une violation "sans précédent" de son espace aérien par trois avions de combat russes.

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Transcription
00:00Il s'agit d'une violation très grave de l'espace aérien de l'OTAN.
00:05Nous parlons ici d'une violation qui a duré 12 minutes.
00:08La dernière fois que nous avons assisté à un tel événement, c'était juste avant l'adhésion de l'Estonie à l'OTAN en 2003.
00:14Mais aujourd'hui, la situation mondiale est totalement différente, tout comme la situation régionale.
00:19Il y a quelques jours à peine, nous avons assisté à une attaque à grande échelle contre la Pologne avec 19 drones.
00:24Si l'on examine l'ensemble de ces événements, on constate que la Russie monte la pression et teste davantage l'OTAN.
00:33Camille Grand est donc avec nous. Bonsoir Camille Grand.
00:37Réagissons tout d'abord à ce que l'on vient d'entendre.
00:39Est-ce que pour vous, ce qui s'est passé hier, focalisons sur ce qui s'est passé dans le ciel estonien,
00:45là, le degré intentionnel de la Russie ne fait aucun doute ?
00:49Il n'y a pas beaucoup de doutes. Il y a très souvent des incidents au long de la frontière aérienne entre l'Estonie et la Russie.
01:01Il y a des incursions aériennes qui durent quelques secondes ou quelques minutes.
01:05Le fait d'avoir trois chasseurs qui, pendant 12 minutes, volent dans le ciel estonien
01:09est très clairement un geste intentionnel fait pour tester à la fois la réactivité des avions de l'OTAN
01:19qui patrouillent dans le ciel des Pays-Baltes et également un signal qui est forcément politique.
01:25Ça ne peut pas être un incident involontaire.
01:29On va revenir justement sur les réponses possibles.
01:32Mais tout d'abord, globalement, vous, comment vous observez ce qui se passe en ce moment ?
01:37C'est-à-dire, cet événement d'hier, mais les deux autres incursions russes auxquelles on a assisté ces dix derniers jours.
01:44Est-ce que vous vous dites, là, depuis votre bureau, devant votre bibliothèque,
01:48qu'il est temps, pour l'OTAN, de marquer le coup ?
01:51– Alors, l'OTAN a commencé à marquer le coup.
01:54On a l'annonce de l'opération Sentinelle orientale.
01:58On a des consultations au titre de l'article 4 du traité de Washington,
02:04ce qui est assez peu commun.
02:06C'était la huitième fois dans les plus de 75 ans de l'histoire de l'OTAN
02:11que des consultations de ce type se sont tenues.
02:13Donc, on a un mélange de signaux politiques et militaires.
02:17Ce qui est clair, c'est qu'on est passé un petit peu dans autre chose,
02:20avec notamment l'incursion des drones russes dans le ciel polonais,
02:26avec 19 drones là aussi, ça ne peut pas être un incident involontaire,
02:32et avec cette incursion aérienne qui va au-delà, je dirais,
02:35des frottements qu'on constatait depuis toujours,
02:39dans l'espace aérien autour des pays baltes,
02:42où la chasse russe se rapprochait et parfois pénétrait brièvement
02:46dans l'espace aérien des baltes.
02:48Le ministre estonien le rappelait à l'instant.
02:51La question de la souveraineté de cet espace aérien
02:54se posait avant l'adhésion de ces pays à l'OTAN.
02:58Et c'est à cette occasion d'ailleurs en 2004
03:00que l'Alliance Atlantique avait déclenché une mission
03:03qui dure jusqu'à aujourd'hui, dite de police du ciel,
03:06au-dessus des pays baltes qui n'ont pas d'armée de l'air.
03:09Ce sont donc des chasseurs des autres pays de l'OTAN
03:12qui assurent la souveraineté du ciel des pays baltes.
03:16Alors on reviendra justement sur les contours de cette mission
03:19dans un instant, Camille Grand,
03:20mais juste vous faisiez référence à l'article 4
03:23qui a été activé, qui prévoit donc des consultations.
03:27Est-ce que ce n'est pas un peu faible
03:29par rapport à ce qui se passe et ces menaces répétées ?
03:34Est-ce qu'il serait envisageable dans le contexte actuel
03:37d'aller plus loin et par exemple de décider de faire tomber un avion ?
03:42Et si c'était le cas, comment ça se passerait ?
03:45Qui appuierait sur le bouton ?
03:47Alors de manière très concrète,
03:49il y a une partie qui relève des échanges diplomatiques.
03:52Donc c'est les consultations qui se passent au siège de l'OTAN,
03:55soit les consultations, on va dire, quotidiennes
03:58entre les ambassadeurs des 32 pays de l'Alliance
04:01qui sont réunis autour de la table du Conseil de l'Age Antique Nord.
04:04Ça peut être aussi, et ensuite il y a des consultations plus formelles
04:09comme celles qui se sont tenues après l'incursion des drones en Pologne
04:13sous l'article 4 du traité.
04:16Ensuite il y a des questions plus militaires,
04:18c'est-à-dire que fait l'Alliance par rapport à ces incursions,
04:21ce qu'on peut considérer comme des tests de la Russie,
04:24à la fois pour voir la robustesse de la défense aérienne de l'Alliance,
04:28mais aussi pour voir comment réagissent les uns et les autres.
04:33Est-ce qu'ils sont prêts à agir ?
04:34Est-ce qu'ils sont prêts à agir rapidement ?
04:36Et ainsi de suite.
04:37Ce qui se passe dans le cadre d'une interception de ce type,
04:40ce n'est pas propre à la Russie,
04:42c'est que des avions décollent.
04:43Il y a une mission de police du ciel en permanence
04:46dans la posture permanente de sûreté dans le ciel de la France.
04:49Aujourd'hui, si un avion se perd dans le ciel français,
04:52l'armée de l'air va d'abord essayer de l'identifier,
04:56essayer d'entrer en contact radio avec l'avion,
04:59et si ça se révèle impossible,
05:01envoyer un chasseur pour ce qu'on appelle l'intercepter.
05:04Donc l'intercepter, ça veut dire se rapprocher,
05:07obtenir une identification visuelle,
05:09puisqu'on est en temps de paix,
05:12et ensuite signaler à l'avion
05:15qu'il est dans un espace où il n'a pas lieu d'être,
05:20et l'inviter à quitter les lieux.
05:22Et enfin, le cas échéant,
05:24d'engager une action plus offensive
05:26si l'avion adverse ne quitte pas l'espace aérien.
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