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Affaire Legrand-Cohen : «Quand on donne des leçons, il faut être très sûr de soi et ils ne le sont pas», assure Gauthier Le Bret
Europe 1
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il y a 3 mois
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00:00
Europe 1
00:01
Pascal Proulx et vous
00:03
Il est 16h17, j'ai pas salué Fabrice Laffitte qui est évidemment en régie
00:06
Présent, bonjour à tous
00:07
Ni à l'ami Laurent Tessy qui est à la rédaction en chef
00:10
Bonjour Laurent et Alexandre Marre bien sûr
00:12
à la programmation, donc on est avec
00:14
Paul Amard, on est également avec Sarah Salman
00:16
Fabien Otoniente, Gauthier Le Bret
00:17
Eric Revelle pour évoquer ce service
00:20
public et notamment la première prise de parole
00:22
de Thomas Legrand sur
00:23
France Inter et je vous rappelle évidemment
00:26
que le comité d'éthique
00:28
de France Télévisions a jugé aujourd'hui que le journaliste
00:30
de Patrick Cohen n'était pas en faute
00:32
écoutez, un deuxième passage
00:34
Thomas Legrand qui
00:35
justifie, et il a raison de ce point de vue là
00:37
de rencontrer des hommes politiques, mais c'est pas ce qu'on lui reproche
00:40
Je suis ni voquériste
00:41
ni gluxmanien
00:43
je fais des analyses et tout ce que j'ai dit
00:46
dans ce restaurant, je l'ai
00:48
écrit dans Libération
00:49
et c'est ça, je sais que c'est très compliqué
00:52
à comprendre pour les éditeurs, mais on doit
00:54
rencontrer des hommes politiques
00:55
ça se passe bien, ça se passe mal, quand ça se passe mal
00:58
et bien on essaye d'avoir l'air un peu sympa avec eux
01:01
pour rester, voilà
01:02
et quand c'est filmé
01:04
et que c'est coupé, et bien
01:06
ça crée le coucou gate
01:08
qui nous occupe aujourd'hui
01:10
et qui franchement
01:11
m'étonne dans son ampleur
01:14
C'est pas étonnant parce qu'on entend
01:16
un journaliste qui dit cette phrase
01:18
nous on fait ce qu'il faut pour
01:20
Dati, Patrick et moi
01:22
et ça donne un ton, une couleur
01:24
où on a le sentiment
01:25
qu'ils feront
01:27
tout pour faire battre
01:29
Madame Dati
01:29
c'est d'ailleurs comme ça qu'elle l'a
01:31
interprété
01:32
puisque
01:32
dès vendredi dernier
01:33
elle avait tweeté
01:35
Philippe Corbet, lui c'est le directeur
01:36
de l'information de France Inter
01:38
écoutez-le
01:39
Dès que nous avons découvert
01:40
l'article
01:41
puis les montages vidéo
01:43
en question vendredi soir
01:44
on a regardé attentivement
01:45
et on a considéré
01:47
qu'il y a une différence
01:49
entre les propos de Thomas Legrand
01:50
et les propos de Patrick Cohen
01:52
dans ses montages vidéo
01:53
les propos de Thomas Legrand
01:54
vous venez d'en parler
01:54
je ne vais pas rentrer en détail
01:56
mais vous avez parlé tout à l'heure
01:57
de confusion
01:58
et on le sait
02:00
et vous nous l'avez dit tout à l'heure
02:01
il y a un certain nombre d'auditeurs
02:02
beaucoup d'auditeurs
02:03
qui nous ont dit
02:04
qu'ils étaient mal à l'aise
02:06
et qui se posent des questions
02:08
sur l'utilisation
02:09
de notre antenne
02:11
à des fins partisanes
02:12
et comme cette confusion est là
02:14
même si les méthodes de captation
02:16
et de diffusion
02:17
sont détestables
02:19
même si ces extraits
02:20
ont été instrumentalisés
02:22
pour nous attaquer
02:23
même si nous croyons
02:25
à la version
02:26
qu'a évoquée Thomas Legrand
02:27
à son noté journalistique en général
02:29
il n'y a pas de doute là-dessus
02:30
il y a une confusion
02:31
elle existe
02:32
c'est un fait
02:33
et donc on doit l'écouter
02:34
on doit l'entendre
02:35
et c'est aussi
02:36
en pensant à cette confusion
02:39
que nous avons pris
02:40
quand je dis nous
02:41
c'est Adèle Vendrede
02:42
la directrice de France Inter
02:43
et moi en tant que directeur
02:44
de l'information
02:45
nous avons fait le choix
02:46
essentiel
02:47
de protéger notre antenne
02:48
et de protéger la rédaction
02:49
protéger le travail
02:50
des journalistes de la rédaction
02:51
et notamment le travail
02:52
des reporters sur le terrain
02:53
il faut qu'on puisse
02:54
continuer à faire notre travail
02:55
sereinement
02:56
et donc il faut entendre
02:57
cette confusion
02:59
et ne pas
03:01
être sourd
03:02
je rappelle que vous êtes
03:04
sur Europe 1
03:04
même si on entend
03:05
beaucoup
03:05
d'intervenants
03:07
de France Inter
03:08
en l'occurrence
03:08
Philippe Corbet
03:09
qui est directeur
03:10
de l'information
03:10
sur France Inter
03:11
dernier passage
03:12
du directeur
03:12
de l'information
03:12
de France Inter
03:13
Patrick Cohen
03:14
a toute notre confiance
03:15
et c'est vrai
03:16
qu'on a le sentiment
03:17
qu'on a sacrifié
03:18
le grand
03:18
pour sauver
03:19
le soldat Cohen
03:20
les propos de Patrick Cohen
03:22
dans ces montages vidéo
03:24
dans cet article
03:25
ne participent pas
03:26
n'alimentent pas
03:27
cette confusion
03:27
Patrick Cohen
03:29
il est la cible
03:29
d'attaques inacceptables
03:31
et il a toute notre confiance
03:32
inacceptables
03:34
certes
03:34
mais quand on donne
03:35
des leçons
03:35
et c'est vrai
03:36
qu'on reçoit
03:36
beaucoup de leçons
03:37
du service public
03:38
sur cette antenne
03:40
où Benjamin Duhamel
03:42
qui a beaucoup de talent
03:43
par ailleurs
03:43
et qui est un jeune
03:44
journaliste talentueux
03:45
dit une chose
03:46
quand même
03:46
qui n'est pas agréable
03:47
lorsqu'il dit
03:48
ces news ne fait pas
03:49
le même travail
03:50
que le reste
03:51
de la profession
03:51
j'ai envie de lui dire
03:52
que nous témoignons
03:53
tout simplement
03:54
de la réalité
03:54
donc lorsqu'il y a
03:56
effectivement
03:56
un côté donneur
03:58
de leçons
03:58
de nos camarades
03:59
du service public
04:00
bah effectivement
04:01
nous leur répondons
04:02
sur ce terrain
04:03
pour moi c'est ça
04:04
le coeur du sujet
04:05
parce qu'on en a déjà parlé
04:06
filmer les gens
04:08
au restaurant
04:08
en pleine conversation
04:09
ça peut me mettre
04:11
mal à l'aise
04:11
le seul problème
04:12
c'est qu'ils en ont fait
04:13
eux aussi
04:14
un mode journalistique
04:15
ils en ont même fait
04:16
un concept
04:16
chaque jeudi soir
04:17
sur le service public
04:18
sur France 2
04:19
dans différentes émissions
04:20
j'ai déjà cité
04:21
cet exemple
04:22
que j'ai trouvé
04:22
absolument affreux
04:23
quand j'avais vu
04:24
ce complément d'enquête
04:24
contre Alexis Collère
04:25
ancien secrétaire général
04:26
de l'Elysée
04:27
qui se retrouvait
04:28
avec les textos
04:28
qu'il envoyait à sa femme
04:29
affichée sur le service public
04:31
à une heure de grande écoute
04:32
ils ont fait des caméras cachées
04:33
donc quand j'entends
04:34
Philippe Corbet dire
04:35
que le procédé est détestable
04:36
qui l'a fait en premier ?
04:38
Élise Lucet
04:39
on l'a diffusé cette semaine
04:40
expliquait à quel moment
04:41
on avait le droit
04:42
de faire des caméras cachées
04:43
et de piéger
04:44
celui qu'on suivait
04:46
évidemment
04:46
les comparses
04:48
Legrand et Cohen
04:49
l'un dans l'affaire
04:51
Betancourt
04:51
l'autre dans un enregistrement
04:53
de Laurent Wauquiez
04:54
devant une école
04:55
supérieure à Lyon
04:56
on trouvait ça
04:57
formidable
04:58
les enregistrements
04:59
donc c'est l'effet boomerang
05:00
et puis il y a les donneurs de leçons
05:01
c'est-à-dire qu'on prend des leçons
05:03
matin, midi et soir
05:04
dans différents éditos
05:05
de Patrick Cohen
05:06
notamment
05:06
que ce soit
05:07
dans cet avou
05:08
ou sur France Inter
05:09
de leçons de déontologie
05:11
de leçons journalistiques
05:13
nous traitant de tous les noms
05:14
disant qu'on ne mérite pas
05:15
notre carte de presse
05:15
pour Thomas Legrand
05:16
il avait dit ça
05:17
de Sonia Mabrouk
05:18
donc au bout d'un moment
05:20
si vous voulez
05:20
quand on décide
05:22
de donner des leçons
05:23
il faut être très sûr de soi
05:24
et très propre
05:25
et ils ne le sont pas
05:26
Éric Revelle ?
05:27
Alors moi je trouve très intéressant
05:28
l'extrait que vous avez passé
05:30
de Philippe Corbet
05:30
et je vais lui donner raison
05:32
sur deux points
05:33
le premier
05:33
c'est qu'il dit
05:34
il parle du malaise
05:37
des auditeurs
05:37
ça veut dire que
05:38
si vous remettez en cause
05:40
l'indépendance
05:41
soit disons impartiale
05:43
de France Inter
05:45
c'est votre clientèle
05:46
qui risque de vous abandonner
05:47
donc il essaie
05:48
de les rassurer
05:49
Parlez comme
05:49
Gilles William Goldadel
05:50
la clientèle
05:51
et puis la deuxième chose
05:53
c'est qu'il dit
05:54
je dois évidemment
05:56
protéger la rédaction
05:57
parce que n'oubliez jamais
05:57
une chose
05:58
c'est que la puissance
05:59
des médias publics
06:01
aujourd'hui
06:01
et je l'ai un peu vécu
06:02
à l'intérieur de Radio France
06:03
ce sont les syndicats
06:04
si le directeur
06:05
de l'information
06:06
laisse entendre
06:07
après une virgule
06:08
une respiration
06:09
ou un silence
06:10
qu'il pourrait
06:11
émettre quelques critiques
06:13
sur le sujet
06:13
dont on parle
06:14
alors il peut être
06:15
très rapidement
06:15
il peut très rapidement
06:17
avoir une motion de défiance
06:18
Éric Revelle
06:18
j'entends ce que vous dites
06:19
mais vous avez donc dirigé
06:20
je crois
06:21
France Bleu
06:21
c'est bien cela
06:22
quand vous dites
06:23
le pouvoir
06:24
il est dans les syndicats
06:25
je voudrais savoir
06:27
ce que concrètement
06:28
ça signifie
06:29
est-ce que ça signifie
06:30
que lorsque vous nommez
06:31
un rédacteur en chef
06:32
en région
06:32
vous c'était France Bleu
06:34
donc vous nommiez
06:35
le rédacteur en chef
06:36
de Radio France Bourgogne
06:37
Radio France Marseille
06:38
que sais-je
06:39
est-ce qu'il faut à ce moment-là
06:40
l'aval du syndicat
06:42
est-ce que la personne
06:43
que vous nommez
06:44
doit être syndiquée
06:45
alors c'est pas aussi direct
06:46
que ça
06:47
parce que là
06:47
ce serait énorme
06:49
c'est pas aussi direct
06:50
que ça
06:50
mais quand j'allais
06:51
plusieurs fois par semaine
06:52
dans des locales
06:53
de France Bleu
06:54
il y en a 44 en France
06:55
quand même
06:55
c'est un très gros réseau
06:56
en fait
06:57
vous pouviez avoir
06:58
deux jours avant
06:59
oui
06:59
la visite
07:00
d'un des leaders
07:01
syndicaux
07:02
de Radio France
07:03
qui vous explicitaient
07:05
que monsieur machin
07:06
serait mieux là
07:07
que là
07:07
vous avez eu
07:09
des affaires
07:10
lourdes
07:11
à France Bleu
07:12
où les syndicats
07:13
étaient capables
07:14
officiellement
07:15
de venir
07:16
défendre la personne
07:17
devant vous
07:18
et en comité central
07:20
d'entreprise
07:20
là où toutes les antennes
07:22
sont réunies
07:22
autour du PDG
07:23
à l'époque
07:23
c'était Mathieu Gallet
07:24
de Radio France
07:25
où ils vont vous dire
07:26
le contraire
07:27
de ce qu'ils vous ont dit
07:28
et quel est le syndicat
07:29
le plus puissant
07:30
à France Inter
07:32
ou à Radio Bleu
07:33
lorsque vous y étiez ?
07:35
France Bleu
07:35
il y avait
07:35
alors le plus puissant
07:36
je ne pourrais pas vous dire
07:37
il y avait FO
07:38
bien sûr
07:38
avec Bartok
07:39
il y avait la CGT
07:41
il y a le SNJ
07:42
qui a pris position
07:43
dans l'affaire
07:44
dont on parle
07:45
qui quoi qu'il arrive
07:46
monte au créneau
07:47
sur les moyens
07:49
syndicat national des journalistes
07:50
syndicat national des journalistes
07:52
et les journalistes
07:53
sont majoritairement syndiqués
07:54
dans le service public ?
07:55
je ne crois pas
07:56
non je ne crois pas
07:57
mais si vous voulez
07:57
il y a quand même
07:58
il y a quand même un non-dit
07:59
il y a quand même un non-dit
08:00
c'est que
08:01
voilà
08:02
il y a une trouille
08:03
un peu rampante
08:04
pas parce que
08:06
vous risquez de perdre votre job
08:07
mais parce que
08:07
vous attendez une promotion
08:08
parce que vous espérez
08:09
aller dans le France Bleu
08:11
plutôt que dans telle autre
08:12
et pour terminer
08:13
il y a ceux qui sont en CDI
08:15
évidemment
08:15
et qui sont donc salariés
08:17
dans ces collages
08:18
je ne sais même pas
08:18
le statut qu'ils ont
08:19
ils ont un statut de fonctionnaire
08:20
si c'est service public
08:21
non non
08:22
mais ceux qui viennent
08:23
comme Benjamin Duhabel
08:24
comme Léa Salamé
08:27
dans ces cas-là
08:28
c'est des guestars
08:29
ils sont payés
08:31
d'une manière différente
08:32
c'est une grille de salaire
08:34
absolument
08:35
ils sont pigés
08:36
alors je ne connais pas
08:37
le statut de Thomas Legrand
08:39
par exemple
08:40
puisqu'il est à Libé aussi
08:41
mais oui
08:41
vous avez des piges
08:42
et vous avez
08:43
ils sont en dehors
08:44
à la grille de salaire
08:45
alors vous avez ce qu'on appelle
08:46
des contrats de grille
08:46
mais ça existe aussi en télé
08:47
c'est-à-dire que vous partez
08:48
pour une saison
08:49
pour vous démontrer
08:51
un peu le syndicalisme ambiant
08:53
du métier de journalisme
08:54
moi je me souviens
08:54
quand j'étais en école
08:56
de journalisme
08:57
qu'on avait eu une journée
08:58
avec différents syndicats
09:00
de journalisme
09:01
qui étaient venus
09:02
à l'école
09:03
pour nous pousser
09:04
à être adhérents
09:05
on n'était même pas
09:06
on n'était même pas
09:07
même à la fois qu'il y a ça
09:08
ils sont dans leur rôle
09:09
même à la fois qu'il y avait
09:10
ce genre de choses
09:11
les portes leur étaient ouvertes
09:14
le temps de 24h
09:15
pour essayer d'enrôler
09:16
des journalistes
09:17
qui n'étaient même pas
09:17
vraiment encore
09:18
on marque une pause
09:19
Fabien Oteniente est avec nous
09:20
il est ravi d'être là
09:21
il est en auditeur libre
09:23
ça s'appelle
09:24
c'est comme Aléna
09:25
mais il va pouvoir intervenir
09:26
pourquoi vous pourrez intervenir ?
09:27
parce que le rapport
09:28
que vous avez vous aussi
09:29
avec le service public
09:30
en tant que créateur
09:32
est-ce que vous êtes soumis
09:34
à un cahier des charges
09:35
lorsque vous faites un film
09:37
ou un téléfilm en l'occurrence
09:38
et ce témoignage-là
09:40
peut nous intéresser également
09:42
est-ce qu'il y a une forme
09:43
de sujet qu'on peut traiter
09:45
ou de sujet au contraire
09:46
qu'on ne peut pas traiter
09:47
parce que moi j'ai aussi
09:47
le sentiment parfois
09:48
que cette propagande
09:50
et je le dis entre guillemets
09:51
bien évidemment
09:52
elle est dans l'information
09:54
elle est dans le divertissement
09:56
elle est dans la fiction
09:58
et qu'il y a quelque chose
09:59
d'un peu agaçant
10:01
disons-le
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