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  • il y a 3 mois
Marie Portolano s'exprime sur le sexisme subit à ses débuts, au micro d'Eric Dussart et Jade sur RTL.

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Transcription
00:00Quand vous étiez vous-même la cible de ces blagues misogynes, comment vous réagissiez à l'époque ?
00:05Eh bien, à l'époque, je riais beaucoup. J'appelle ça la stratégie d'évitement.
00:09C'est-à-dire que quand on me faisait un commentaire, moi, je respecte énormément les femmes qui arrivent à dire
00:15« Non, mais tu ne me parles pas comme ça. » Moi, je n'y arrivais pas.
00:18J'avais l'impression déjà de piquer la place de toute la terre.
00:21C'est le syndrome de l'imposteur que beaucoup de femmes ont.
00:24Donc, je me disais « Si je ne suis pas sympa, ils ne vont pas vouloir continuer à bosser avec moi. »
00:28Donc, je rigolais.
00:30Donc, on accepte plus qu'on devra accepter.
00:32Oui, et puis, en fait, je me disais « En riant, ça va passer. Il va croire que je suis un peu conne et puis très bien. »
00:37Mais en fait, c'est horrible de rire parce que finalement, tu valides.
00:39Et donc, si tu valides, c'est-à-dire que la personne en face de toi ne comprend pas qu'il ne doit plus faire ça.
00:44Donc, c'est un cercle vicieux.
00:46Les tenues, vous l'évoquiez à l'instant, l'impression que les gens s'intéressaient plus, finalement, côté production à vos tenues
00:51que ce que vous alliez raconter à l'antenne.
00:53Oui, bien sûr.
00:54Alors, je me suis souvent senti le pot de fleurs du plateau, vraiment, clairement.
01:01C'était « Comment tu vas t'habiller ? Est-ce que tu mets tes lunettes ? Est-ce que tu mets tes lunettes quand même ? »
01:06Et j'étais « Mais attendez, les gars, moi, le plus important, c'est ce que je dis. On est d'accord ? »
01:09« Oui, non, on s'en fout un peu. »
01:11Donc, finalement, voilà.
01:12Ça ne vous a pas dégoûté ? Vous, c'était votre rêve de faire ça quand vous découvrez finalement l'envers du décor ?
01:17Ça ne m'a pas dégoûté, mais j'ai réalisé, et j'en parle encore aujourd'hui avec une très bonne amie qui est encore en rédaction sportive,
01:22j'ai réalisé que j'avais quand même souvent la boule au ventre, même à chaque fois, en fait.
01:26J'avais toujours peur de dire une bêtise.
01:28Je me disais « Oh là là, si je dis une bêtise et ma langue fourche, ils vont me dire que je suis nulle. »
01:35J'ai passé plus de temps à mon travail, à réfléchir à comment éviter les gens qui étaient problématiques, qu'à travailler.
01:42Ce qui n'est quand même pas normal.
01:44Comme j'étais la seule femme, il n'y avait que des hommes autour de moi,
01:47je passais énormément de temps à réfléchir « Ok, bon, ça, il ne faut pas que je dise ça, sinon ils vont croire que je les allume.
01:52Alors ça, attention, le footballeur, il va venir, il ne faut pas que je le souris trop, sinon il va croire que je suis une dragueuse. »
01:56Et ça, c'est quand même...
01:58C'est infernal, il est où le plaisir, là ?
01:59Eh bien, il n'y a pas de plaisir.
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