Affaire Karine Esquivillon: "Un cadre de vie qui n'est pas du tout comme les autres enfants", témoigne sa fille Eva Louise avant le procès de Michel Pialle

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Le corps de Karine Esquivillon, portée disparue depuis le 27 mars 2023, avait été retrouvé dans un bois proche de son domicile en Vendée, suite aux aveux de son mari Michel Pialle.

Transcript

00:00Vous avez la violence qui est certes physique,

00:01où là, quand la personne a une mise derrière les barreaux,

00:03vous êtes protégé de cette violence physique.

00:05Là-dessus, je vous l'accorde.

00:06Mais quand l'arme de prédilection de la personne, ce sont les mots,

00:09en fait, ça peut passer par tout et n'importe quoi,

00:11que ce soit par une image, par des mots, par des lettres, par une prestance,

00:14et ça passe par tout ça.

00:16Et c'est là où l'emprise psychologique est beaucoup plus traître,

00:20parce qu'en fait, cette image lisse que vous avez,

00:22qui peut renvoyer, ou même auprès des victimes,

00:24parce qu'on n'a pas de traces sur le corps,

00:26je vous l'accorde entièrement,

00:26mais c'est l'empreinte qu'il laisse au plus profond de la personne.

00:30Qu'est-ce qui se passait dans cette maison qu'on ne sache pas, qu'on ignorait ?

00:34Les mensonges, le fait d'avoir un cadre de vie qui n'est pas du tout comme les autres enfants,

00:38et on ne s'en rend compte que bien plus tard.

00:40Certains codes sociaux que j'ai appris bien plus tard, par exemple,

00:44en exemple tout bête,

00:46où le fait que sa mère n'ait jamais le droit de conduire,

00:48n'ait pas le droit d'avoir les clés de la boîte aux lettres,

00:50le fait que sa mère n'ait pas le droit de n'avoir des comptes,

00:53qu'elle n'ait pas le droit d'avoir de carte bancaire,

00:55c'est toute une situation où l'emprise n'est pas physique à proprement parler,

01:00mais elle le devient,

01:01parce que tellement la violence psychologique et l'emprise

01:03prennent de la place que ça en vient même sur du matériel physique.

01:07Donc là, de ne pas avoir accès à une voiture,

01:08de ne pas pouvoir conduire, de ne pas pouvoir sortir,

01:10de ne pas avoir de carte bancaire,

01:11que son téléphone soit en permanence fouillé,

01:13qu'elle n'ait pas de moment intime,

01:16ou même de journal intime,

01:18c'est quelque chose qui n'existait pas.

01:19Et vous dites qu'on allait faire des courses ensemble.

01:21Mais on allait faire des courses ensemble, mais...

01:22Parce qu'elle était avec vous, elle était autorisée à sortir.

01:24Vous voulez dire en cachette ?

01:25Oui, par moment, oui.

01:27Il n'était pas forcément en courant.

01:28C'est plein de choses comme ça, en fait,

01:29où c'est vraiment une ambiance qui n'est pas saine,

01:31qui n'est pas normale.

01:32Et ça en vient en impacter du coup le matériel.

01:34Mais c'est avant tout une violence qui est psychologique.

01:36Et cette image lisse que vous pouvez renvoyer auprès des personnes,

01:39d'une famille par exemple normale qui va faire ses courses,

01:42en réalité, elle n'est pas le cas.

01:43Ce n'est pas du tout ça.

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