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  • il y a 2 mois
Avec le Dr Laurent Maillard, chef des urgences de l'hôpital d'Agen-Nérac

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##C_EST_A_LA_UNE-2025-09-04##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.
00:06Il est 7h13, c'est à la une, comment vont les urgences ?
00:08La Fédération Hospitalière de France annonce une tendance générale encourageante,
00:14confirmant la dynamique entrevue à partir de 2023.
00:17Je vous cite, évidemment, le texte et le communiqué d'hier,
00:22après une enquête réalisée sur 277 sites publics.
00:27Alors, comment ça se passe précisément sur le terrain ?
00:31Nous sommes avec le chef des urgences de l'hôpital d'Agin, le docteur Laurent Maillard.
00:37Bonjour.
00:38Bonjour, monsieur.
00:40Merci d'être avec nous.
00:41Est-ce que vous constatez une amélioration également ?
00:45Parce qu'il y en a certains qui sont plutôt dubitatifs avec cette conclusion
00:49venant de la Fédération Hospitalière de France.
00:53Je vais vous raconter notre été.
00:54Nous, on a vécu une véritable dégradation du système.
00:59La particularité de l'hôpital d'Agin, c'est de s'occuper du SAMU du Lot-et-Garonne,
01:05mais également de la régulation médicale du GERS de 20h à 9h, 365 jours par an.
01:11Donc, on a une bonne vision de deux territoires.
01:14Et cet été, on s'est retrouvé avec des fermetures sèches de services d'urgence,
01:19et pas obligatoirement de n'importe quel service d'urgence,
01:22parce que, par exemple, au niveau du GERS, c'était carrément la fermeture du service d'urgence de Hoche
01:28qui est l'établissement qui porte toutes les spécialités du territoire.
01:33Ça veut dire qu'au niveau de la régulation, il fallait qu'on trouve des solutions pour les patients du GERS
01:38sur des sites qui pouvaient se trouver à 80 km du lieu de prise en charge du patient.
01:45Donc, avec des risques pas possibles pour les patients,
01:47et une complexité de prise en charge pour les professionnels qui était insupportable.
01:53Oui, c'est ça.
01:53Donc, une situation de crise qui s'est aggravée, en quelque sorte, chez vous, à Agin, quoi.
02:00Alors, un, elle s'est aggravée, mais surtout, elle est le prémice de ce qui va arriver.
02:05C'est-à-dire qu'en gros, aujourd'hui, on a eu des évolutions réglementaires
02:09qui vont faire que, demain, un certain nombre de services qui tiennent encore à travers de l'intérim
02:16ne vont plus être en capacité de maintenir leur ligne médicale.
02:21Donc, une fois de plus, avec des fermetures sèches de nouveaux établissements
02:24qui n'ont peut-être pas fermé cet été,
02:27parce que cette réglementation n'était pas encore mise en place partout,
02:30mais qui, demain, vont fermer.
02:31Donc, à Agin, où on a un service plutôt robuste,
02:35faire face à ça, ça devient de plus en plus compliqué.
02:37Oui, c'est ça.
02:38C'est parce qu'il y a des fermetures d'urgence,
02:40d'autres plus petits établissements,
02:43et résultat, il y a un afflux plus fort chez vous, en quelque sorte.
02:47C'est ça.
02:48Si je résume, parce que ce n'est pas évidemment,
02:51quand on n'a pas toutes les connaissances et les connexions,
02:53de résumer la situation, docteur Laurent Maillard.
02:56En fait, il y a deux points.
03:00Le premier point, c'est effectivement le report de ces patients,
03:03des services qui sont fermés vers les services qui restent ouverts.
03:07Donc là, avec une complexité de prise en charge,
03:09parce qu'en général, on n'a pas les dossiers de ces patients,
03:12et ça devient nettement plus compliqué de prendre en charge ces patients
03:16sans avoir l'ensemble de leur dossier médical.
03:19Ça, c'est le premier point.
03:20Mais le deuxième point, qui est celui de la régulation,
03:23c'est trouver des solutions pour réorienter ces patients
03:25vers des structures qui sont ouvertes et qui sont déjà sous l'eau,
03:29qui vont être amenées à prendre en charge des patients
03:30pour lesquels ils n'ont pas les dossiers non plus.
03:33Donc on voit bien, on se retrouve dans un système
03:34qui est totalement dégradé
03:36et qui ne peut pas assurer une réelle qualité de prise en charge des patients.
03:40Oui, c'est ça.
03:40Alors quand on dit l'hôpital public est performant,
03:43il est même ultra performant,
03:45au regard des contraintes qu'il assume chaque jour.
03:48Alors vous êtes d'accord avec ça ?
03:49C'est-à-dire que vous êtes performant, probablement,
03:51mais que vous n'en pouvez plus.
03:54Alors, en fait, l'objet de notre activité,
03:58c'est quand même de travailler dans des conditions de sécurité
04:01pour assurer une prise en charge sécuritaire pour les patients.
04:04Aujourd'hui, on n'est pas du tout là-dedans.
04:06En fait, ce qu'on montre, c'est qu'effectivement,
04:08on est en capacité de prendre en charge les patients.
04:11On ne les prend pas dans le cadre
04:13qui devrait être un cadre normal de prise en charge d'un patient.
04:16Donc, en conclusion, je crois que vous avez lancé un ultimatum,
04:20vous, à l'ARS, notamment, pour obtenir du renfort, c'est ça ?
04:25Alors, en fait, ça n'a pas été tout à fait ça.
04:27C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on se retrouve dans une situation
04:30où, jusqu'à présent, ces services marchaient énormément avec de l'intérim,
04:35ce qu'ils ne l'ont plus.
04:35Nous, pour pouvoir faire face à tous ces dysfonctionnements cet été,
04:40ce qu'on a décidé de faire,
04:41c'est d'essayer de compléter nos tableaux en permanence
04:44pour être sûr de pouvoir faire face
04:45à tous les dysfonctionnements qui entouraient notre établissement.
04:49Et c'est ce qu'on a dit, nous, au 18 août,
04:51tout le monde avait fait son temps de travail.
04:52C'est-à-dire que les 15 derniers jours du mois,
04:55on les a faits sur la base du volontariat.
04:57Et ce que l'on dit, nous, aujourd'hui,
04:58on ne peut pas continuer à travailler sur la base du volontariat
05:01sans aucun encadrement.
05:03Donc, à un moment, il va falloir que les pouvoirs publics
05:07se posent des véritables questions.
05:08Il n'y a plus assez de médecins urgentistes en France.
05:11Il faut qu'on préserve les gros services d'urgence.
05:13On maintienne des services de proximité,
05:16mais qui ne pourront plus ouvrir 24 heures sur 24,
05:19ce qu'on appelle demain des antennes d'urgence,
05:21pour regrouper vraiment les forces vives sur les gros centres.
05:24Qu'un établissement comme Hoche ferme ses urgences,
05:28alors qu'il y a un tout petit établissement à côté
05:30qui reste ouvert et qui n'a aucune spécialité
05:32pour prendre en charge les patients,
05:34ce n'est pas possible.
05:35On ne peut pas continuer comme ça.
05:36Bon, c'est complexe, évidemment.
05:39Et il devrait y avoir des autorités compétentes
05:41qui devraient être capables de régler ça,
05:43mais ça a l'air d'être bien compliqué.
05:44Merci en tout cas, docteur Laurent Maillard.
05:46Bon courage à vous,
05:47chef des urgences de l'hôpital d'Agin-Nerac.
05:49Et au passage, on salue évidemment
05:51toutes les personnes qui travaillent dans les hôpitaux.
05:55Je pense aux infirmières, aux infirmiers, aux médecins,
05:57bien sûr aux personnels soignants dans son ensemble.
06:01Merci.
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