- il y a 4 mois
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00:00Le plan sur François Truffaut. Ce film, vous me l'avez dit, François restera, enfin, je crois dans votre cœur déjà, mais je crois qu'il restera dans l'histoire du cinéma.
00:08Je ne sais pas.
00:09Si, parce que vous avez rendu hommage déjà aux gens du cinéma et c'est vraiment un champ d'amour.
00:15C'est le film de notre métier, mais la séquence là que nous avons vue qui était nécessaire au milieu du film pour faire passer le temps entre le début et la fin du film,
00:22cette séquence de montage au fond n'était possible que parce que je savais que j'aurais la collaboration de Georges Delru et que vous avez vu l'importance de la musique dans...
00:30dans cette scène, voilà, qui est notre travail. C'est un film qui ressemble bien, en fait, à nos films en tournage. Voilà, c'est pourquoi je ne le juge pas comme les autres films.
00:40Je ne m'occupe pas trop de ce qui aurait pu être mieux, de ce qui aurait pu être... Je le vois avec plaisir parce que j'ai l'impression de voir un documentaire sur mes tournages.
00:49Alors, il y a des gens à l'époque qui ont dit, mais quand même, ça paraît curieux dans cette histoire, le metteur en scène n'est jamais en colère.
00:55Mais il se trouve que je ne suis jamais en colère.
00:56Jamais, jamais ?
00:57Ce soir, je ne serai pas en colère non plus.
00:58Le travail se fait dans la tension, quand même. Vous voyez, on est... Les sens sont aiguisés quand on tourne un film.
01:06Mais enfin, ça se fait comme je montrais dans La Nuit Américaine, en ce qui concerne mes films, en tout cas.
01:10François Truffaut, tout à l'heure, je disais que je vous accueillais avec un peu de retard.
01:13Et c'est vrai, car vous auriez dû venir en février.
01:17À ce moment-là, nous avons été interrompus pour des raisons qui ne nous concernaient pas ou qui concernaient les autres,
01:21que nous avons su comprendre.
01:22Mais il y avait une actualité à ce moment-là.
01:25Il y avait les Césars, et avec Dernier Métro, vous aviez eu beaucoup de Césars.
01:29Et cette fois-ci, il y a une autre actualité.
01:31C'est le Festival de Cannes. Il se déroule en ce moment.
01:34Et là aussi, c'est toute une histoire qui vous définit bien, car vous avez été critique, et critique vache.
01:39Vous avez été exclu du festival.
01:42Vous n'aviez même pas votre carte.
01:43Vous y êtes revenu comme un vainqueur avec les 400 coups.
01:47Et puis maintenant, vous jouez les Grands Seigneurs.
01:50Vous le regardez de très loin.
01:53Oui, oui, mais enfin, j'aime toujours le Festival de Cannes.
01:56J'y suis allé la dernière fois, il y a 9 ans, justement, pour la nuit américaine.
02:00Alors, regardez les images, Liliane Bordoni et la Bahacane.
02:04Et vous souhaitiez deux choses.
02:06Vous souhaitiez que l'on puisse voir la montée...
02:09Voilà, Costa-Gavras.
02:10Oui, et c'est la montée de Costa-Gavras qui présente ce soir son film Missing.
02:16Oui.
02:17Il est français, non, il est grec, il vit en France, il représente les États-Unis.
02:21Il est né en Grèce, il est de la nationalité française.
02:23Alors là, ah oui, ça s'est pris.
02:28Voilà, là il entre dans le cinéma, j'imagine.
02:31Il entre dans le palais des Fustivins, dans la salle de cinéma.
02:34Voilà.
02:36Oui, oui, là nous ne sommes pas en direct.
02:37C'est ce qui a dû se passer il y a à peu près une heure ou...
02:40Alors voilà, je vais tout vous raconter.
02:42En tout cas, cela me paraît important parce que c'est l'angoisse de l'arrivée et c'est la joie ou la tristesse du départ lorsqu'ils vont descendre les escaliers.
02:51Voilà, c'est une cérémonie très folklorique, très liée au Festival de Cannes.
02:54Parce qu'en réalité, ces centaines de photographes qui sont là travaillent symboliquement.
02:59Ces photos, on ne les verra jamais nulle part.
03:00Mais au moment où cette montée d'escalier a lieu, elle a une certaine importance.
03:05Et surtout, c'est le rapport qui est amusant entre l'entrée et la sortie.
03:09Parce que la sortie est une épreuve.
03:13C'est une épreuve parce que quelquefois ça se passe bien, quelquefois ça se passe mal.
03:17Alors il faut dire franchement les choses.
03:19Vous avez donc souhaité voir l'entrée dans le palais du Festival et voir la sortie.
03:25Mais le film a commencé il y a maintenant une vingtaine de minutes.
03:29Alors nous avons enregistré ces images avant.
03:31Et tout à l'heure, nous serons en direct.
03:33J'espère qu'on ne manquera pas la descente de l'escalier.
03:36Mais entre la montée que nous voyons et la descente que nous verrons,
03:41également en direct à Cannes, sur les escaliers cette fois-ci des airs,
03:44nous aurons, je l'espère, Costa Gavras, Jacques Lémon et Sissi Pasek.
03:50Et vous pourrez parler avec eux du Festival.
03:52Alors moi, je veux revenir quand même au Festival.
03:54On voit qu'ils montent, là. Voilà, Sissi Pasek et Lémon.
03:59Ça vous bouleverse ces images ? Vous avez un souvenir précis là-dessus ?
04:03Non, non, c'est pas bouleversant.
04:04Vous êtes monté quand vous êtes. Vous étiez comment ? Dans quel état ?
04:08Oui, nerveux, nerveux.
04:10D'un autre côté, vous voyez, un film ne sera jamais mieux projeté qu'au Festival de Cannes.
04:13La projection est formidable.
04:15La copie fait l'objet de tellement de soins de la part du laboratoire.
04:18C'est la meilleure copie projetée dans des conditions magnifiques.
04:21Mais en même temps, quand ça ne fonctionne pas, parce que vous avez parlé des moments un peu glorieux,
04:25des 400 coups, de la nuit américaine, j'ai connu aussi, oui, j'ai connu, non pas la déchéance,
04:30mais enfin la séance piteuse, disons.
04:31C'était, voilà, la peau douce, dont j'ai senti dès les premières minutes que c'était perdu.
04:36Et évidemment, avec cette descente d'escalier tout à fait pitoyable.
04:39Ils avaient raison de siffler ?
04:41De leur point de vue, oui, oui, oui.
04:42Ah bon ? De leur point de vue ?
04:43C'est le jeu.
04:44Parce que tout à l'heure, je disais que vous aviez été un critique assez vache.
04:50Alors je voudrais relire un peu...
04:53Ah oui, une phrase, pas plus, on ne va pas aller plus loin, mais on vous connaît.
04:56J'écris reste, alors.
04:57Est-ce que vous avez dit ?
04:57Ah oui, ça reste.
04:58Et puis je dois dire, vous y allez gaiement, parlant du festival de Cannes.
05:02Cannes, ce n'est que combine et compromission, c'est le royaume des intrigues politiques et des salades publicitaires.
05:08Ça suffit, non ?
05:09Oui.
05:09Et vous voyez...
05:10Alors, comme nous visons en ce moment...
05:13Je pense que c'était vrai au moment où j'étais...
05:15C'était vrai, oui.
05:15Oui, c'était vrai.
05:16Ça n'est plus vrai depuis que vous avez eu le prix.
05:18Ça n'est plus vrai depuis que le festival est séparé du gouvernement.
05:24À l'époque, c'était il y a une vingtaine d'années, c'est le début du gaullisme, ça.
05:28Il y avait des pressions diplomatiques, il fallait ne vexer aucun pays.
05:33Le comité de sélection de Cannes ne choisissait pas les films, c'est les pays qui choisissaient.
05:37Lorsque les pays n'étaient pas sous des régimes libres, ça donnait des drôles, des curieux choix.
05:42Et ensuite, les films représentaient vraiment les pays avant de représenter les metteurs en scène et les artistes qui jouaient dedans.
05:47Par exemple, on jouait l'hymne national de chaque pays.
05:49Je crois qu'on ne le fait plus aujourd'hui.
05:50On ne le fait plus, je crois, oui.
05:51Voilà.
05:51Donc, c'est un festival qui, aujourd'hui, n'est plus diplomatique.
05:54Donc, il n'est plus politique.
05:56C'était quand même un grand festival que ce festival de 1959, car il y avait Marcel Camus, c'était La Palme, c'était Orphée Négro.
06:04Orphée Négro, oui.
06:05Il y avait Alain Rennais et c'était Hiroshima, mon amour.
06:08Et c'était le prix de la Société des écrivains de cinéma et de la télévision.
06:12Et il y avait un troisième français, François Truffaut, le prix de la mise en scène pour les 400 coups.
06:17Et d'ailleurs, vous avez eu un autre prix.
06:18Alors là, vous étiez rassuré, vous étiez content, vous étiez prêt à dire merci le festival de Cannes.
06:24Oui, tout à fait.
06:25Parce que j'avais l'impression que j'étais accepté comme cinéaste et qu'on me laisserait éventuellement faire d'autres films, ce qui a été le cas.
06:30Alors, si vous étiez aujourd'hui jugé par un critique de cinéma qui ressemblerait atrocement à François Truffaut, vous réagiriez comment ?
06:39Il y en a.
06:40Car je me souviens.
06:41Il y en a.
06:41Alors, vous réagissez comment ?
06:44Il y en a.
06:45Quand je peux me douter, vous voyez, à l'avance, ils sont certains mensuels, certains journaux, j'évite de lire le journal.
06:51D'autres fois, ça me tombe quand même dessus.
06:53Et puis voilà, j'essaie d'encaisser ça.
06:55Quand ça vient dans l'environnement de la sortie, dans la semaine de la sortie, ça va.
06:59Quand c'est un petit truc qui arrive par hasard à un moment où on ne s'y attend pas, ça peut éventuellement faire mal.
07:04Alors, vous avez quelques admirations dans ce grand métier et vous pensez comme Renoir qu'une idée, ça ne se filme pas.
07:11Et vous pensez plus sérieusement que seuls les sentiments vous intéressent.
07:15Oui, je ne sais pas si Renoir a dit ça.
07:17Mais enfin, oui, oui, oui, je crois aussi.
07:18Oui, les sentiments m'intéressent.
07:20C'est la justification du titre de cette émission, Les femmes et les enfants d'abord.
07:23Oui, pourquoi Les femmes et les enfants d'abord ?
07:24C'est parce que finalement, je ne filme pas beaucoup de les activités sociales.
07:28Donc, je filme surtout les relations sentimentales hommes-femmes et les relations parents-enfants.
07:33Alors, ce choix de matériel affectif m'amène évidemment à avoir souvent au centre de l'écran des femmes, des enfants,
07:39plus que des hommes qui, eux, sont pris quand même par leur activité sociale.
07:42Mais enfin, il y a aussi des hommes, vous voyez, comme Gérard Depardieu dans Le Dernier Métro ou dans La Femme d'à Côté,
07:47qui sont importants.
07:48Mais les personnages forts sont souvent les enfants et les femmes.
07:50Et vous filmez, vous travaillez pour le public et vous aimez ce qui est populaire.
07:56Et j'ai été frappé par ce que vous m'avez demandé pour cette émission.
08:00Par exemple, vous vouliez, vous souhaitiez écouter les vieilles chansons,
08:04celles que l'on s'est fredonnées, comme elles ont été à une époque, à une époque d'une vie,
08:08et qu'elles sont restées, c'est qu'elles avaient du mérite.
08:10Oui, je crois que les chansons, c'est par définition une chose qui ne doit pas se juger.
08:14Et de même qu'un chanteur, on ne peut pas critiquer un chanteur, ça me paraît dérisoire.
08:18C'est l'impact qu'il a, c'est l'effet agréable qu'il produit sur nos sens,
08:23ce qui fait la qualité.
08:24Et aussi, en ce qui concerne les chansons anciennes, la force des souvenirs, ce qui fait tout.
08:29C'est pourquoi j'ai fait ce film Dernier Métro, c'est parce que je gardais,
08:32c'est une époque que j'ai vécue comme adolescent,
08:34et je gardais surtout un souvenir très fort des chansons de la guerre,
08:37puisqu'on a énormément chanté, et que ça a été la fin des chanteurs des rues
08:40et des chansons papiers, ce qu'on appelait les chansons papiers,
08:43qu'on vendait en même temps quand on les chantait,
08:45qui a disparu complètement après, avec l'arrivée des Américains.
08:47Je vais voir si vous avez une bonne mémoire, François Truffaut.
08:50Simone Langlois nous a rejoints,
08:52et elle vous offre tout ce que vous avez choisi,
08:55c'est-à-dire tout votre répertoire personnel.
08:57C'est une chanteuse que j'apprécie beaucoup.
08:59Simone Langlois.
09:00La fille de joie est belle, au coin de la rue là-bas,
09:17elle a une clientèle qui lui remplit son bar.
09:21Quand son boulot s'achève, elle s'en va à son tour,
09:25cherchait un peu de rêve, dans un bal du Faubourg.
09:31Son homme est un artiste, c'est un drôle de petit gars,
09:35un accordéoniste qui sait jouer la java.
09:40Elle écoute la java, mais elle ne la danse pas,
09:47elle ne regarde même pas la triste.
09:51Mais ses yeux amoureux suivent le jeu nerveux,
09:54et les doigts sait qu'elles ont de la résiste.
09:58Ça lui rampe dans la peau, par le peintre à bleuant,
10:02elle a envie de chanter, c'est physique.
10:04Tout son être est tendu, son souffle est suspendu,
10:09c'est une oeuvre étendue de musique.
10:13Je ne sais pourquoi j'allais danser à Saint-Jean, aux musettes,
10:22mais il a suffi d'un seul baiser pour que mon cœur soit prisonnier.
10:28Comment ne pas perdre la tête,
10:33serrée par des bras audacieux,
10:36car l'on croit toujours au doux mot d'amour,
10:40quand ils sont dits avec les yeux.
10:44Moi, qu'il aimait le temps,
10:47je le trouvais le plus beau de Saint-Jean,
10:50Je restais grisé, sans volonté, sous ses baisers.
10:58Je suis seule ce soir avec mes rêves,
11:13je suis seule ce soir sans ton d'amour.
11:21Le jour tombe, ma joie s'achève,
11:33tout se brise dans mon cœur doux.
11:39Je suis seule ce soir avec mes rêves,
11:49j'ai perdu l'espoir de ton retour.
11:57Et pourtant, je t'aime encore et pour toujours,
12:09ne me laissons pas seule sans ton amour.
12:15Sous-titrage Société Radio-Canada
12:45Sous-titrage Société Radio-Canada
13:15Le cœur cherche sans cesse l'écho de sa jeunesse,
13:21Et chaque amour est un retour au paradis perdu.
13:33J'ai vendu mon âme au diable,
13:40mon pouvoir est formidable.
13:44Sans effort, je fais un vœu,
13:48et j'ai tout ce que je veux.
13:51Je n'ai pas pu pourtant garder pour moi le cœur
13:58du gars que j'aime tant.
14:04J'ai vendu mon âme au diable,
14:09mon pouvoir est formidable.
14:12C'est merveilleux quand on est amoureux,
14:27Le bonheur nous surveille.
14:31C'est merveilleux quand on est amoureux,
14:34Les bons jours se réveillent.
14:38C'est merveilleux, la vie est un camp bleu,
14:43Un grand coup de soleil.
14:47Puisque tu m'aimes et que je t'aime,
14:52C'est merveilleux quand on est amoureux,
14:57C'est merveilleux.
14:58C'est la Provence de Paris,
15:02Au moins des rues, elle pleurit,
15:05Ça met au cœur des amoureux,
15:09Un peu de rêve, et le ciel bleu,
15:13Seule du refrain de nos bons bours,
15:16Par un si gentiment d'amour,
15:19Que tout le monde en est dépris,
15:23C'est la Romance de Paris.
15:27Que tout le monde en est dépris,
15:33C'est la Romance de Paris.
15:49Merci Simone Langlois,
16:00Puis c'est bien qu'elle soit avec nous,
16:02Car elle n'a pas trop de chance avec les Maisons de Nice,
16:05Est-ce que je crois ?
16:06Non, non.
16:08En tout cas, je vous remercie de chanter ces chansons,
16:10Si bien, à mon avis, comme on doit les chanter,
16:12C'est-à-dire sans esprit de parodie,
16:14Ni même de pastiche,
16:15Simplement avec votre cœur,
16:17Parce que vous les aimez,
16:19Et que vous les chantez comme on les chantait aussi,
16:21A l'époque, dans le même esprit.
16:23Mais les sentiments, je crois,
16:24Dans la vie, sont les mêmes,
16:26Aussi bien en 40 qu'en 80,
16:28Et je crois que la sincérité,
16:30C'est la seule vérité, non ?
16:31Voilà, et puis c'est ça,
16:32On ne doit jamais traiter avec condescendance,
16:34Les choses du passé,
16:35Vous savez, comme ces documentaires,
16:36Où on blague sur les voitures,
16:38En disant qu'elles faisaient au moins du 70 à l'heure,
16:40C'est complètement idiot,
16:41D'abord parce que les premières voitures faisaient du 150 à l'heure,
16:43Et puis parce qu'on ne doit pas être condescendant avec le passé,
16:45Et puis combien même, on a fait du 70,
16:47C'est à cause du 70 qu'on fait du 180 à 250 ?
16:50Et on ne doit pas être condescendant avec le public,
16:52Comme on a été condescendant avec Hitchcock,
16:54Et vous le racontez bien dans un de vos livres,
16:58Au début, ce n'était pas facile pour Hitchcock ?
17:00Oh oui, enfin c'est long,
17:02Hitchcock a une carrière magnifique,
17:04Et très très longue,
17:05On en parlera tout à l'heure, Hitchcock.
17:07Ce qu'on va voir maintenant,
17:09Ce qu'on va voir maintenant,
17:10C'est l'auteur du raconte à la carrière d'Hitchcock.
17:12Non, non, parce que, alors là,
17:14Je sais bien que vous allez être capable,
17:15Regardez tous les livres,
17:17Tous ces livres sont des livres de François Truffaut,
17:19Et il y a un livre très beau sur Hitchcock,
17:20Je sais que vous voulez.
17:21Non, ce qui est intéressant,
17:22C'est de voir comment,
17:24Vous avez souhaité conduire cette soirée.
17:27Vous m'avez dit,
17:27Il faudrait qu'il y ait trois thèmes.
17:29Alors, nous avons mis un sous-tit,
17:31Les femmes et les enfants d'abord,
17:33Alors, bien évidemment,
17:34Il y a les enfants,
17:35Ensuite, il y a ce que vous appelez
17:38Les sentiments d'escalier.
17:40Je crois avoir compris
17:40Qu'on peut tous dire,
17:42Ou plutôt ne rien se dire
17:43Lorsqu'on est ensemble,
17:44Et que tout vient au moment où on se quitte.
17:46C'est-à-dire, au moment où on ferme la porte,
17:47On va prendre l'ascenseur,
17:48C'est à ce moment-là
17:49Qu'on laisse partir le doux serment.
17:51Et puis tout se passe dans les escaliers.
17:52Lorsqu'on monte, on descend.
17:53Oui, c'est une idée de Suzanne Schiffman,
17:55Qui est ma collaboratrice précieuse à côté, ici.
17:57Et depuis le début ?
17:58Et qui me faisait remarquer une fois
18:00Qu'au fond,
18:00Une fois, elle avait écrit sur un scénario
18:03Escalier-Pallier.
18:04Je lui dis, mais pourquoi tu écris ça ?
18:05Elle dit, parce que je te connais,
18:06Je sais que cette scène va être sur un palier.
18:08Et elle avait observé
18:09Qu'effectivement,
18:10Les choses cruciales
18:12Se disaient, pour mes personnages,
18:13Sur le palier, l'escalier.
18:15Et que même,
18:15Quand ils n'arrivaient pas à le dire
18:16Sur le palier et l'escalier,
18:17Ils finissaient par envoyer une lettre.
18:19C'est l'objet de ces montages
18:20Que nous avons faits.
18:21Les enfants, les femmes,
18:23Enfin, les sentiments d'escalier,
18:24Et ensuite, lecture et écriture.
18:27Alors, premier volet de ce triptyque,
18:29Les enfants,
18:30Et là, je vois que vous avez
18:31Une passion particulière pour eux.
18:35Parce qu'il faut savoir
18:36Les faire tourner les enfants.
18:36Oh, j'ai du plaisir, surtout,
18:38À travailler avec eux.
18:48Fido,
18:49Il est l'heure, il faut te lever.
18:58Allez, vite, tu vas être en retard.
19:01J'rent nouveau, j'en ai un humour.
19:04C'est l'heure, c'est l'aux-jus.
19:13C'est un rabbin qui m'a какое- euh-là.
19:15Ernest, voilà, j'arrive.
19:17rops, chut, chut, chut.
19:20Ah, il faut tout tomber.
19:21отри !
19:21Allez, lance-les-pahiers.
19:23Voilà.
19:24Qui transactépites-les-pas coups là-bas ?
19:28Laisse-moi les deux,
19:29C'est bien vous qui avez fait un film sur la cathédrale, n'est-ce pas ?
19:43C'est moi qui ai fait le film sur la cathédrale.
19:45Est-ce que vous pouvez nous le montrer ?
19:46Non, je ne peux pas.
19:48Pourquoi ?
19:49Parce qu'il n'est pas fini, il est en vrac.
19:51Comment ça ?
19:52Je n'ai pas fini le montage.
19:54Ça ne fait rien, montrez-le nous comme ça.
19:55Non, parce qu'il n'est pas fini, je ne veux pas montrer un film quand il n'est pas fini.
19:58Oui, ça n'a pas l'importance, on ne le montrera à personne.
20:00Il faut nous le montrer et après on le dit.
20:02Non, je ne veux pas.
20:24Il n'est !
20:25Viens, petit ménon.
20:29Viens, petit ménon.
20:33Tiens.
20:33Attends, petit ménon.
20:37Allez, petit ménon.
20:38Ça va.
20:39Viens, ménon.
20:41Oh,wartez, ménon.
20:43Oh, petit ménon, parti.
20:46Petit ménon.
20:48Viens, ménon, viens, c'est ménon.
20:51Mais qu'est-ce que je vois là ? Papa, je cherchais le livre de Caroline.
21:17C'est pas bien, il est tard.
21:18Il faut dormir maintenant.
21:19Allez, couche-toi.
21:20Mais tu sais, j'ai déjà dormi.
21:22Mais pas assez.
21:24Là, voilà.
21:26Maintenant, tu vas dormir.
21:29Et celle-là ?
21:31Et celle-là ?
21:33Et celle-là ?
21:35Celle-là ?
21:36Allez, bon, ça suffit maintenant.
21:39Oh zut, c'est la messe télévisée.
21:43Oh...
21:45Que ce soit promenade ou tatine.
21:48Pâtissiers, pas plus que les bois, n'auront de succès.
21:54Gamins et gamines sont plus tristes que maman ne croit.
21:59C'est bon.
22:00C'est bon ?
22:01Excellent.
22:02C'est bon ?
22:03Excellent.
22:04C'est bon.
22:05C'est bon.
22:06C'est bon ?
22:07C'est bon ?
22:08C'est bon.
22:09C'est bon.
22:10C'est bon.
22:12Prends-toi une tartine un petit peu.
22:26C'est bon ?
22:27Excellent !
22:32Pas un croupé ! Viens là ! Arrête de nous !
22:35Nous devons porter ça !
22:42Minou !
22:48Oh !
22:52Oh !
22:54Grégory, qu'est-ce que tu as fait ? Tu n'as pas marre ?
22:58Grégory, elle l'a fait ! Poum !
23:03Poum !
23:04Poum !
23:05Au revoir !
23:06Au revoir !
23:07Au revoir !
23:09Au revoir !
23:11Au revoir !
23:13Au revoir !
23:15Au revoir !
23:17Au revoir !
23:18Au revoir !
23:19Au revoir !
23:20Au revoir !
23:21Salut !
23:22Au revoir !
23:23Dis-donc où tu vas, toi, avec mon picope, là ?
23:25D'abord, ce n'est pas ton picope, c'est celui de Marion.
23:27Et elle me l'a prêté pour une petite fête.
23:28Allez, bonsoir !
23:29Décidément, tout disparaît dans ce théâtre.
23:31Quand ce n'est pas le reculcher, c'est picope !
23:33Il y a les boches, les frisés, les fruits de linge, les verres de gris.
23:49Je ne m'en accepterai plus du dernier.
23:50Ah, il a oublié !
23:51Et bah, il est dorifoure.
23:52Ah oui, il est dorifoure !
23:55Les irondelles, volent pas, dis donc, à c'te heure !
23:58Maman !
24:00Les hirondelles volent pas, dis donc, à cette heure.
24:02Pas pour la cantine, il me faudra un peu de...
24:04Qu'est-ce que tu dis ?
24:05Il me faut juste 1000 francs, pas seulement.
24:07Si tu me demandes 1000 francs, c'est que t'en espères 500,
24:09donc t'as besoin de 300.
24:10Tiens, voilà, 100 balles.
24:12Tiens, voilà, 500, va.
24:14Oh, merci.
24:15Mais en principe, c'est ta mère qui fait ça.
24:17Où sont passées les 6 ans ?
24:18Où sont passées les 6 ans ?
24:20Oh, t'as l'agence encore.
24:21Et puis, y'a pas de quoi rire.
24:22Et puis, c'est pas le moment de faire tes devoirs.
24:24On va se mettre à table.
24:26Elle a raison.
24:27Chaque jour dans son temps, chacun à sa place,
24:28et les vaches, elles sont bien gardées.
24:32Qu'est-ce que c'est que ce stylo ?
24:34Je l'ai changé.
24:36Tu fais beaucoup d'échanges en ce moment.
24:40Salut Alphonse, t'as bien dormi ?
24:41Oui, papa.
24:42Dis donc, tu l'as vu, la ferme ?
24:44La ferme, quelle ferme ?
24:45La ferme ta gueule.
24:49Si j'avais une belle robe rouge comme toi,
24:50je pleurerais sûrement pas.
24:51Ma soeur ne peut pas me sécher avec ses patins.
24:54Elle a peur que tu les abîmes.
24:55Ou bien que tu te fasses mal avec.
24:57Non, ça la déteste.
24:58Des fois, je ne veux plus qu'elle soit ma soeur.
25:00Oh, c'est dommage de pleurer comme ça.
25:02Je suis sûr que tu es très malheureuse.
25:04Mais quand même, je ne sais pas si j'ai raison,
25:07il me semble que pleurer, ça fait un petit plaisir.
25:10Dis-moi.
25:11Non, c'est pas vrai.
25:12Réfléchis bien à ce que tu sens au fond de toi.
25:14Tu pleures, tu es très malheureuse.
25:17Mais tout en pleurant, tu sens un petit plaisir.
25:20C'est pas vrai ?
25:22Oui, c'est vrai.
25:24Ça fait un petit plaisir.
25:26Le clou.
25:27Excuse-moi de te réveiller.
25:28Tu as l'air complètement agar.
25:29Tu ne sais pas ce que ça veut dire ?
25:30Avoir l'air agar, c'est avoir l'air égaré.
25:31Exactement comme toi en ce moment.
25:32Allez, passons à un autre.
25:33Voyons.
25:34Jala.
25:351492.
25:36Christophe Collin, découvre l'Amérique.
25:371515.
25:38François, premier vainqueur à Marignan.
25:39Oui, c'est pas mal, mais on t'a soufflé.
25:42Des Mousseaux, 1685.
25:45Eh bien, Des Mousseaux, tu m'entends ?
25:47Des Mousseaux, debout, s'il te plaît.
25:49Des Mousseaux, c'est par ici que ça se passe.
25:51C'est pas mal, mais on t'a soufflé.
25:54Des Mousseaux, 1685.
25:57Eh bien, Des Mousseaux, tu m'entends ?
26:00Des Mousseaux, debout, s'il te plaît.
26:02Des Mousseaux, c'est par ici que ça se passe.
26:05Des Mousseaux, c'est par ici que ça se passe.
26:07Regarde-moi.
26:08Tu comprends ? Regarde-moi.
26:09Regarde-moi par ici.
26:11Mes enfants des Mousseaux, tu es sourd ou quoi ?
26:13Tu n'as pas entendu ma question ?
26:35Alors, vous pouvez nous dire quels étaient les films qui vont défiler avec leurs enfants ?
26:40Au passage, j'ai reconnu le tiré sur le pianiste, une belle fille comme moi, l'argent de poche, la peau douce, l'enfant sauvage, les 400 coups, l'amour en fuite, l'homme qui aimait les femmes et à nouveau l'argent de poche.
26:50Mais c'est un exploit quand même de faire travailler les enfants, surtout le petit avec le chat là qui tombe.
26:54Miraculeusement.
26:55C'était le plus dur.
26:56Non, non.
26:57C'est le seul enfant avec qui j'ai eu vraiment du mal parce qu'en général, au-dessus de 5 ans, les enfants acceptent le jeu.
27:02Ils considèrent qu'ils sont des petits collaborateurs du film.
27:04Celui-là n'avait que 3 ans, alors il ne voulait pas travailler.
27:07Il avait compris que le tournage durait plusieurs jours. Il avait compris qu'on l'embêtait parce qu'on l'habillait pareil. Alors, il commençait à déchirer ses vêtements dès le deuxième jour.
27:16Et puis, il y avait une scène importante qui se passait dans un escalier. Or, il adorait l'ascenseur. Donc, il ne voulait absolument pas prendre l'escalier. Les marques étaient trop hautes pour lui.
27:24C'est bien que j'ai eu beaucoup de mal, mais enfin, on a eu quand même cette séquence du chat qui était très agréable et pas dangereuse parce qu'inutile de vous dire que la fenêtre, en réalité, est une fenêtre au premier étage et que c'était...
27:35Le chat n'a rien eu non plus.
27:36Mais le chat, il s'en est sorti au film.
27:38C'est le seul chat.
27:39Voilà. Très bien.
27:40Et non, non, je suis très content de cette séquence que je n'ai pas montée moi-même et je voudrais faire comme Robert Hossein. Je voudrais remercier Jean Gargogne, Yann Dedé, Susan Schiffman. Voilà.
27:49Qui ont très bien fait ça.
27:50Jean-Pierre Léo, vous a donné les mêmes difficultés ?
27:53Ah non, pas du tout, parce qu'il avait 13 ans au moment des 400 coups.
27:57Parce que là, vous parlez de 13 ans.
27:58Ah non, non, non, parce qu'il y avait un plaisir déjà que j'avais vu aux essais. Je faisais des essais tous les jeudis avec des enfants, des essais en 16 mm.
28:05Je leur posais des questions et il revenait de jeudi en jeudi et je voyais qu'il voulait vraiment le rôle très fortement. Il était déjà très, très acteur. Il était d'ailleurs d'une famille de... Il est d'une famille d'artistes.
28:16Quelque chose quand même de très ennuyeux pour Jean-Pierre Léo, c'est qu'il a fait beaucoup de choses avec vous. Il a été votre double.
28:22Et puis à un certain moment, vous l'avez d'une certaine manière abandonné parce que vous ne voulez pas vieillir. Alors vous le laissez à son âge.
28:28Non, non, c'est pas ça. Avec moi, il a fait deux sortes de films. Il a fait les films dans lesquels il joue le personnage d'Antoine Douanel.
28:34Les 400 coups et la suite, Baiser volé, Domicile conjugal et L'amour en fuite. Et puis des films comme dans Les deux anglais et le continent ou La nuit américaine où il joue un autre personnage que Douanel.
28:45Et puis il a tourné avec énormément de metteurs en scène. Vous savez, de Godard à Bertolucci, Carlos Diegues, Kolimowski. Il a fait... C'est un acteur complet. Il a fait du théâtre l'année dernière.
28:55Simplement, je crois que dans le personnage de Douanel, il ne faut plus maintenant. Il faut arrêter parce que c'est pas bon pour lui d'abord d'être identifié trop étroitement à ce personnage.
29:02Et aussi, Douanel, c'est vrai que c'est un personnage que je n'ai pas su faire vieillir. Probablement parce que je ne lui ai pas donné d'ambition sociale.
29:09Donc je l'ai gardé dans un comportement un peu adolescent.
29:13Une chose très particulière dans votre itinéraire, c'est très belle, c'est la fidélité. Bon, vous avez parlé tout à l'heure de... Relative.
29:21Si, fidélité à Suzanne Schiffman. Oui, sûrement. Je parle de travail. Sur 20 films, nous en avons fait 19 ensemble.
29:27J'ai parlé ou je peux parler de Georges Nolru. 10 films ensemble, oui. 10 films ensemble. C'est beaucoup quand même. Le pianiste, oui.
29:33Comment vous êtes-vous connu ? Je crois à mon deuxième film, Le Pianiste.
29:38C'était un film... Georges ne faisait pas encore de musique de long métrage. Il avait fait des musiques, surtout de documentaires.
29:44Et Le Pianiste était un film étrange qui ne plaisait pas beaucoup dans les projections privées avant d'être terminé.
29:50Je l'ai montré à un musicien dont, évidemment, je ne dirai pas le nom. Pourquoi ?
29:54Oh non, non, ce n'est pas la pète. Et qui n'a pas aimé le film. Enfin, qui a pensé que le film n'avait aucune chance, qui a refusé de faire la musique.
29:59Puis j'ai montré à un deuxième musicien qui a refusé aussi. Et le producteur disait, vous savez, on a gardé l'auditorium.
30:04Il faut commencer dans dix jours la musique. Et j'ai montré le film à Georges Delru. Et dans cette projection privée, je l'ai entendu rire plusieurs fois.
30:11J'ai pensé que c'était gagné. Et il a aimé le film. Il a bien compris dans quel esprit c'était fait.
30:16Et très rapidement, parce qu'il restait très peu de temps, puisqu'on avait eu ses refus avant, il a fait la musique du pianiste, qui est une de celles que je préfère.
30:23Et à la suite de ça, on s'est retrouvé à peu près un film sur deux, selon nos disponibilités à l'un et à l'autre.
30:29Et c'est le musicien que je préfère, parce que c'est à la fois le plus cinéphile.
30:33Celui avec lequel je m'entends le mieux, c'est un problème. Il y a un problème de vocabulaire, souvent, avec le musicien.
30:37Et puis, voilà, je suis très content.
30:39Mais vous croyez qu'il est tout à fait nécessaire d'avoir une musique dans un film ? Certains s'en passent.
30:43Ah oui, moi j'en ai.
30:43Dans la vie, lorsqu'on marche, il n'y a pas nécessairement la musique. Il faut y avoir des bruits.
30:47Oui. J'admire les metteurs en scène qui se passent de musique, vous voyez, comme Romer ou Bresson ou Bergman.
30:52Enfin, Bergman en a quelques fois. Mais ça marche quand on fait un film entièrement au présent.
30:57Mais mes films, à moi, ressemblent quand même un peu à des romans.
30:59Ils ont des retours en arrière, il y a l'imparfait, on change de conjugaison. Et à ce moment-là, on a besoin de musique.
31:04Alors cette musique, nous allons la retrouver. Vous nous direz à chaque fois quels sont les morceaux qui sont joués.
31:10Ce sont différentes musiques de films. Bien évidemment, de Georges Delorue.
31:15Et ce fleur-ilège est donné par le Collegium Musicum d'Aquitaine, qui est d'ailleurs dirigé par Georges Delorue.
31:23Et n'oubliez pas à chaque fois de nous dire quel est le titre du film.
31:28Je me demande si vous reconnaîtrez d'ailleurs... Si.
31:30Je crois.
31:30Vous avez un souvenir précis, une bonne mémoire.
31:32Je crois.
31:36Oui, le canister. Ça, c'est tiré sur le canister.
31:42Marie Dubois, c'est bien.
31:45Marie Dubois, c'est bien.
32:15Ça, c'est un film peu connu qui s'appelle L'amour à 20 ans.
32:37...
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44:28Je ne l'ai pas encore vu. Non, je ne savais pas que vous aviez fait la musique de la façon de Sans Souci.
44:32Ah bon ? Ça, je ne savais pas alors.
44:34Je le verrai le prochain week-end.
44:35Il est déçu. Il est déçu.
44:39Il connaît tout le cinéma, mais pas ça.
44:41Le problème, c'est que j'ai un trou en ce moment. Je ne me souviens plus du thème.
44:45Ça peut arriver aussi ?
44:46Ça, ça arrive.
44:47Non, mais on peut vous laisser si vous avez un problème.
44:53Non, je dois dire que j'aime assez ce genre de choses.
44:54Ça, c'est extraordinaire. Oui, ça, c'est vraiment le trou alors.
44:57Vous me permettez, alors, si jamais vous retrouvez, vous nous dites, hein ?
45:00Moi, je voudrais parler avec François Truffaut d'Orson Welles parce que...
45:03Je vais voir le film dimanche et on se téléphone.
45:06Dans les cahiers du cinéma, je dois dire que c'est un...
45:08Dernière livraison.
45:09Dernière livraison. Je dois dire que c'est une revue que vous connaissez bien.
45:12Vous y avez beaucoup travaillé.
45:13Vous dites, vous avez fait un grand papier sur Orson Welles et vous dites,
45:16le vrai drame d'Orson Welles, selon moi, c'est d'avoir passé ses soirées depuis 30 ans
45:20avec des producteurs tout-puissants qui lui offraient des cigares,
45:24mais ne lui auraient pas confié 100 mètres de pellicule à impressionner.
45:28Ce sont eux qui l'ont engagé 30 fois, peut-être davantage,
45:32pour des rôles de quelques jours dans lesquels il était dirigé
45:35par des metteurs en scène 10 fois moins doués que lui.
45:38Ça peut arriver au cinéma ?
45:40Alors, ça peut arriver.
45:41Oui, c'est le drame d'Orson Welles parce qu'il est aussi un grand acteur.
45:45Il n'est pas seulement un grand metteur en scène, il est un grand acteur.
45:47Et, ma foi, sa carrière d'acteur l'a peut-être empêchée de chercher à réaliser des films,
45:55quelquefois.
45:56Et voilà, c'est ce que je voulais dire.
45:58Vous avez choisi trois films.
46:00Vous avez choisi A Thing in the Rain, Le Carrosse d'Or de Jean Renoir,
46:05et puis un film d'Orson Welles.
46:06Parmi les films que je regarde le plus souvent,
46:08ben oui, le film d'Orson Welles, évidemment, c'est le plus connu.
46:11C'est son premier film, Citizen Kane,
46:12parce que c'est un exemple.
46:15C'est un film qu'il a fait à 25 ans.
46:18C'est un film qui a eu une influence extraordinaire sur le cinéma d'aujourd'hui.
46:23Je pense que tous les cinéastes de ma génération,
46:25qui ont 50 ans, donc de René à Polanski,
46:27sont venus au cinéma, surtout grâce à Citizen Kane.
46:31Parce que ce n'est pas qu'on n'aimait pas les autres films,
46:33les autres films d'Hollywood ou les autres films français,
46:35mais il y avait dans Citizen Kane quelque chose de spécial,
46:38d'amical, de complice, de joueur,
46:41et même de cinéphilique, vous voyez.
46:43C'était le premier film fait par quelqu'un
46:46qui a vraiment envie de s'amuser avec le cinéma.
46:50À cause de ça, ça reste vraiment un grand film.
46:55Et j'ai choisi une séquence musicale.
46:57Il y a une seule séquence musicale dans ce film.
46:59Alors justement, nous allons voir un extrait de Citizen Kane.
47:02Et on peut se demander pourquoi vous,
47:03vous n'avez pas un jour fait une comédie musicale ?
47:07Ah, ben peut-être que ça viendra un jour.
47:08Ça sera certainement avec Georges, en tout cas.
47:10Et vous y pensez ?
47:11J'y pense pas très souvent.
47:13Plus souvent qu'à un Western, mais pas très souvent.
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