00:01Rouen-Mulouse était déjà à l'affiche le 27 mars dernier. Cela fait 8 mois, jour pour jour.
00:08Les Normands ce soir-là faisaient exploser les Alsaciens 5 à 0. Nous étions en 2e division.
00:14Et quelques semaines plus tard, les deux équipes décrochaient leur billet pour le paradis, la première.
00:24En guise de paradis, le ciel s'est singulièrement obscurci aujourd'hui.
00:28A l'euphorie a succédé la dure bataille du maintien.
00:34Capitaine, est-ce qu'il y a 8 mois, vous attendiez à être dans une position si délicate ?
00:38Si délicate, c'est difficile à lire. On s'attendait à un championnat très difficile.
00:43Je pense que ce n'est pas aussi délicat que ça, vu qu'on a quand même pas mal de matchs en plus à l'extérieur.
00:49Non, je pense que ce match de Moulouse va être très important. Il faut absolument le gagner.
00:53Et puis après, je pense qu'on y verra plus clair.
00:55Ici, chaque point est primordial.
00:58Et lorsque récemment, contre Monaco, son équipe a été privée d'un pénalty,
01:02Vico, l'entraîneur, est allé dire ses 4 vérités au délégué du match.
01:06Sanction, interdit de banc pour un mois, est obligé d'aller dans les tribunes.
01:10Mais le sursis lui a été accordé il y a 48 heures.
01:13C'était un geste spontané d'énervement que j'ai tout de suite regretté d'ailleurs,
01:20mais elle est due un petit peu à notre position actuelle qui fait qu'on a besoin de pas.
01:24Rouen, 22 professionnels, dont 7 nouveaux visages depuis l'été dernier.
01:28Au premier rang en ciel, le petit Larbaron de Valenciennes,
01:31le Brun Raspolini de Metz,
01:33en rouge, l'ex-lyonnais Monteil,
01:35venu de Reims, Temcani,
01:37Princes, un ancien de Tours,
01:39la barbe de Joël Tantère,
01:40Enfin, l'Argentin Daniel Alberto.
01:45Daniel Alberto, vous ne rêviez pas d'une carrière plus glorieuse en France ?
01:49Oui, c'est-à-dire que quand je suis arrivé,
01:52j'espérais jouer un bon rôle dans ce qui soit un championnat dans la Coupe de France.
01:59Bon, jusqu'à maintenant je n'ai pas eu la chance,
02:01mais je suis jeune et j'espère que j'ai le temps de pouvoir réaliser mes rêves.
02:06Avec son visage d'ermite, Joël Tantère, l'ancien de Strasbourg,
02:09est le seul Rouenais à avoir été champion de France,
02:12mais une grave blessure l'a éloigné des terrains pendant presque deux ans.
02:17Le Polonais Bulla, lui, a 36 ans.
02:20Il disputa le Mondial 74,
02:22c'est le troisième étranger de l'équipe.
02:24En attendant la naturalisation de Tlemkani,
02:26il fait souvent banquette.
02:29Daniel Tlemkani, justement à droite,
02:31international algérien, c'est le cerveau de l'équipe.
02:34La force de frappe, c'est lui,
02:36Jean-François Beltramini.
02:39Comment se présente l'avenir ?
02:41Autrement dit, est-ce que vous allez vous en tirer ?
02:42Je crois qu'avec l'état d'esprit qui règne au football club de Rouen,
02:46l'état d'esprit qu'on a créé depuis deux ans,
02:49je crois que tout nous est permis pour pouvoir se maintenir
02:51au même titre que les huit ou dix équipes qui sont devant nous.
02:56A Rouen, en tout cas, pour l'instant, pas d'affolement.
02:58En un quart de siècle, le président Monin en a vu bien d'autres
03:01et il a transmis cette sagesse à ses successeurs.
03:03Président, dans le civil, vous fabriquiez des ascenseurs,
03:08alors est-ce qu'il n'y a pas ras-le-bol de voir Rouen jouer les ascenseurs précisément ?
03:11Non, pas du tout, car il y a quatre ans,
03:14nous avions un bilan déficitaire, 5 millions de francs lourds.
03:17Aujourd'hui, nous sommes montants en première division,
03:19nous avons un effectif complet, de l'argent dans la caisse,
03:22et même si nous devions descendre,
03:23on ne serait pas des derniers, des courageux.
03:25Mais nous n'en sommes encore bien sûr pas là,
03:28car à Rouen, la ville d'une certaine Jeanne,
03:30on n'entend pas être brûlé si vite.