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  • il y a 3 mois
Le vin exporté aux États-Unis sera finalement taxé à hauteur de 15% alors que l'Union européenne espérait obtenir une exemption des droits de douane.

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Transcription
00:00Je crois que c'est l'Europe qui s'est très mal défendue, qui fait de ces 15% une espèce de triomphe.
00:07J'entendais le commissaire européen au commerce en disant « Ah, mais ça aurait pu être pire, les autres ont eu plus que nous ».
00:14En fait, c'est une catastrophe. Vous parlez aujourd'hui des vignerons, mais il y a 28 000 entreprises aujourd'hui en France de toute nature
00:21qui exportent vers les États-Unis et qui vont voir leurs prix augmenter, voir leurs distributeurs supprimer des commandes
00:28parce que le distributeur du Château Roubine, il n'a pas passé sa commande, vient de nous dire la propriétaire.
00:35Ça veut dire que c'est de l'argent perdu, que c'est des marchés perdus et l'Europe ne s'est pas défendue.
00:40L'Europe ne fait pas peur commercialement. L'Europe n'est pas capable de mettre en place des mesures de rétorsion.
00:46Et dans cette affaire, c'est l'économie, ce sont nos entreprises qui vont payer les pots cassés.
00:51Et ça peut être tout à fait dramatique dans le secteur du vin qui espérait beaucoup avoir une exonération,
01:00mais dans tous les autres secteurs qui, aujourd'hui, sont pris par ce piège des 15 % imposés par Donald Trump.
01:08Oui, parce qu'on a donné aux Américains ce qu'ils souhaitaient. On a obtenu quoi, nous, en échange, en contrepartie ?
01:13Le commissaire au commerce le dit. Alors ça aurait pu être pire, ça aurait pu être 30 %.
01:21Il y a certains secteurs, je pense, de technologies qui ont été exonérés.
01:24On peut toujours trouver un côté positif.
01:27Mais enfin, quand vous prenez une grande claque de vous imposer des taxes qui n'existaient pas
01:35et que vous n'avez pas été capable, dans la négociation, de mettre sur la table des mesures de rétorsion,
01:40c'est vrai que ça aurait pu être pire, mais c'est vrai que ça aurait pu être mieux.
01:44Et que l'Europe, l'Union européenne en tout cas, qui est le premier marché du monde en nombre de consommateurs,
01:50en pouvoir d'achat, en produits intérieurs bruts, a son mot à dire.
01:55Et de s'être laissé ainsi malmené comme des petits garçons par le président américain,
02:01montre que l'Europe n'est pas souveraine sur son avenir économique
02:05et qu'au fond, on ne protège pas nos entreprises comme on devrait les protéger.
02:10C'est un grand marché ouvert à tous les vents.
02:13On peut prendre toutes les taxes et il n'y a pas de réaction,
02:15ni pour protéger les entreprises, ni pour avoir une stratégie de réindustrialisation.
02:20On va bientôt être au mois de septembre.
02:21Ça fait un an que Mario Draghi a déposé sur le bureau de la Commission européenne
02:26un rapport pour réindustrialiser, réarmer l'Europe de la production.
02:31Et ce rapport, il va prendre la poussière, mais pour l'instant, il n'est pas mis en œuvre.
02:34Tout ça est très inquiétant dans un monde où la concurrence commerciale,
02:38où les guerres commerciales sont évidemment à l'ordre du jour, aujourd'hui comme demain.
02:43Oui, parce qu'il n'y a pas de nouvelles négociations qui sont prévues.
02:47Il n'y a pas de raison que les États-Unis décident à un moment de faire machine arrière là-dessus.
02:53Alors avec le président des États-Unis et son imprévisibilité, tout est possible,
02:58dans à la fois le bon sens mais aussi dans le mauvais sens.
03:00En tout cas, le ministre du Commerce extérieur dit qu'on va essayer d'obtenir pour le vin,
03:06les spiritueux, une exonération.
03:10Force est de constater qu'elle n'est pas obtenue.
03:13Et qu'aujourd'hui, ce sont nos viticulteurs en première ligne,
03:17mais aussi tous nos entrepreneurs qui ont le sentiment d'être laissés tout seuls en race campagne
03:22et de ne pas avoir ni de mesures de protection, ni de mesures de compensation
03:26pour essayer d'éviter ce qui peut arriver, c'est-à-dire des faillites massives.
03:32Parce que vous savez, quand une entreprise dépend, sur les 28 000 entreprises,
03:36il y en a 12 000 dont la moitié du chiffre d'affaires dépend de leurs exportations aux États-Unis.
03:41Eh bien, si vous perdez ce marché-là ou s'il est plus difficile d'accès,
03:47ça peut être des faillites en cascade qui arrivent et des secteurs économiques qui s'affaissent.
03:51Sous-titrage Société Radio-Canada
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