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Bernard-Henri Lévy pointe du doigt une «paresse diplomatique» dans le traitement du massacre au Soudan : «Il faut que l'Occident choisisse son camp».

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Transcription
00:00Elle me raconte ça, par exemple.
00:02Elle me raconte ce qui s'est passé dans la pièce que l'on voit,
00:04qui est en principe une salle d'école et qui a été transformée en salle de torture.
00:09Elle me raconte comment on prend un jeune homme de 17 ans,
00:13qu'on l'enferme comme un chien enragé avec, je raconte l'histoire d'un match,
00:20avec 20 femmes, on le drogue, on lui donne des substances
00:25dont je n'ai jamais entendu parler, et il les viole avec sauvagerie
00:31pendant des jours et des jours.
00:34On me raconte comment des femmes donnent naissance à des enfants du viol
00:42et comment des débats d'une haute tenue morale ont lieu
00:46sur la manière dont cet enfant doit être réintégré
00:50dans la communauté familiale et la communauté nationale.
00:53On me raconte tout ça.
00:54J'ai écouté pendant quelques jours, avec mes camarades d'équipe,
01:00avec le photographe Marc Roussel qui m'a accompagné,
01:03j'ai écouté les témoignages de ces morts vivants
01:07qui intéressent en effet à peu près personne, sauf vous ce matin,
01:12et je vous remercie infiniment.
01:14Et cette image que l'on voit à l'instant, c'est à Khartoum,
01:18donc la capitale reconquise fin mars au prix d'une guérilla féroce.
01:23– La guerre n'est pas finie, il y a encore Al-Fachère,
01:26il y a Obeid qui est la dernière ligne obtenue par les gouvernementaux,
01:31il y a un combat féroce, une guerre terrible.
01:33Et vous parliez tout à l'heure du terrorisme,
01:36ceux dont il est question, les gouvernementaux,
01:39les gens avec qui je suis acquis, ils ont affaire aux petits cousins d'Al-Qaïda
01:43et de Daesh, c'est-à-dire les miliciens de l'autre général
01:48qui s'appelle Emeti, les forces de soutien rapide dont vous parlez,
01:52ce sont les petits cousins des terroristes qui mettent le monde à feu et à sang
01:56et qui aimeraient bien mettre cette partie du monde aussi à feu et à sang.
02:00C'est la même bataille.
02:02– Dernière question, parce que c'est peut-être la plus importante,
02:05et maintenant, que peut-il se passer sur place ?
02:07Que peut-il se passer que l'Occident choisisse son camp ?
02:13Parce que c'est toujours la même histoire.
02:15Depuis Sarajevo, dans tant de drames que j'ai couverts dans ma vie,
02:24il y a une espèce de paresse diplomatique, intellectuelle,
02:29qui fait qu'on ne cherche même pas à comprendre.
02:32On se dit que tout ça, c'est du pareil au même.
02:35Les Israéliens et les Palestiniens, les Serbes et les Bosniaques,
02:40les gouvernementaux et les terroristes au Soudan,
02:43qui se détruisent entre eux.
02:45Une phrase de Donald Trump à propos des Russes et des Ukrainiens,
02:48c'est deux enfants dans un bac à sable.
02:50Il avait dit ça.
02:52Ben non, ce n'est pas des enfants dans un bac à sable.
02:55Là, au Soudan, vous avez des gens qui sont pro-occidentaux,
02:59pro-américains, pro-français, amis d'Israël,
03:03signataires des accords d'Abraham,
03:04soucieux de les approfondir,
03:06et vous avez des gens qui sont du côté de l'islamisme radical,
03:10de la sauvagerie, des mafias mondiales,
03:13et ce n'est pas la même chose.
03:15Donc, ce qu'il faut faire,
03:17c'est que les grands pays qui prétendent se soucier du sort du monde,
03:21à commencer par le nôtre, la France,
03:23il y a dans mon reportage d'ailleurs un appel au président français
03:26lancé par le président Al-Bourhan,
03:30eh bien, il faut que, déjà, qu'il nomme bien les choses.
03:35– Sous-titrage Société Radio-Canada
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