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Pour son interview d’actualité, Télématin reçoit Thierry Reboul, organisateur des cérémonies d'ouverture et de clôture des JO PARIS 2024.

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Transcription
00:00C'était il y a quasiment un an, jour pour jour, une musique, une ambiance qui est toujours dans nos mémoires, si je vous dis ça, forcément.
00:08Ben oui, on est tous ce matin un petit peu nostalgiques de ces JO.
00:11Il y a un an, on s'apprêtait à vivre cette cérémonie d'ouverture et on reçoit ce matin le directeur exécutif de la création de ces cérémonies de Paris 2024.
00:19Bonjour Thierry Reboul, merci d'être avec nous.
00:21Alors c'est vrai que c'est un événement qu'on ne vivra qu'une seule fois dans nos vies.
00:24Alors sincèrement, comment est-ce que vous vous sentez vous à l'approche de cet anniversaire ?
00:28On se dit qu'avec la météo, ça doit quand même vous rappeler quelques souvenirs ce matin.
00:32Écoutez, je me sens déjà plus détendu qu'il y a un an, le même jour.
00:38Vous étiez comment il y a un an ?
00:39Pas pareil, on était bien évidemment tendu.
00:44D'abord, si je reprends exactement la même date, on commençait à voir que ça sentait moyennement gros au niveau de la météo.
00:52Et je sais que j'ai une relation du coup maintenant particulière avec la météo.
00:55Et du coup, on était vraiment tendu.
01:00J'ai travaillé six ans pour quatre heures.
01:04Pendant six ans, vous n'avez pensé que JO, cérémonie d'ouverture ?
01:07Moi, je n'ai pensé qu'à ça, oui.
01:09Et du coup, on sait qu'on va savoir si le projet d'une vie, et puis si on va bien lancer ces jeux surtout,
01:17puisqu'on était bien évidemment dans un élan collectif.
01:20Je revois ces images, je ressens un peu toutes ces sensations, toutes ces émotions qu'on a vécues.
01:24Elles étaient extrêmement nombreuses.
01:26S'il y a une image, un moment que vous retenez de tout ça, ce serait lequel ?
01:31Oh là là, j'en ai tellement.
01:34Et puis notamment, effectivement, cette cérémonie qui nous a apporté beaucoup, beaucoup, beaucoup d'émotions.
01:40Mais je pourrais dire la vasque, peut-être, qui nous, on savait bien évidemment ce qu'on voulait faire.
01:45On savait que personne ne l'avait compris.
01:47À notre grand étonnement, il y avait quand même un gros ballon au milieu des tuileries.
01:51Vous vous êtes dit, ça va fuiter, quelqu'un va comprendre, non ?
01:54Moi, j'étais convaincu que ça allait fuiter, mais non, il n'y avait personne.
01:57Voilà, bon, il était posé au sol, vous allez me dire, c'est peut-être pour ça.
02:00Et voilà, on se dit, il faut qu'il monte.
02:04On a beau l'avoir essayé X fois, on est un peu tendu.
02:09Oui, on peut voir, Jardin des tuileries.
02:10Alors, ce qui est monté aussi très fort, c'est l'émotion que ça a suscité chez les Français.
02:14Ça a été au-delà du côté sportif.
02:16Est-ce que vous, vous avez été surpris par cette vague ?
02:18Parce que c'est vrai qu'avant les JO, il y avait beaucoup de doutes, beaucoup de critiques.
02:21Et ensuite, on a tous voulu y participer, on voulait voir ce qui se passait, etc.
02:27Surpris, je ne sais pas, mais ravi en tout cas.
02:30Vous savez, on a fait tout ça pour ça.
02:34Donc, quand on se rend compte que 80, 90% des Français, ce qui parlait de ton qui court,
02:40étaient comme, bon, la fin de moi, on est d'accord, sont fiers.
02:44Je crois qu'il n'y a pas eu une fois dans tous les messages qu'on a reçus,
02:47il y a eu le mot fier à chaque fois.
02:49C'est ce qui vous a rendu le plus fier, vous aussi ?
02:51Oui, moi, ce qui m'a rendu le plus fier, c'est peut-être d'avoir osé,
02:55avec toute une équipe et avec Tony Istanguet, d'avoir osé appuyer sur ce bouton-là.
03:00Vous avez osé.
03:01Il fallait quand même…
03:03Vous avez osé, d'ailleurs, quitte à provoquer, à choquer parfois certaines personnes,
03:07mais vous avez osé dans tous les domaines.
03:10Vous vous êtes dit, non, il faut aller encore plus loin que ce qu'on avait imaginé.
03:12C'était gonflé, quand même.
03:13Oui, parce que quand on veut que ces Jeux de Paris restent un souvenir pour toujours,
03:22il faut forcément faire un peu différemment.
03:24Il n'est pas juste que ce soit beau.
03:25Non, il ne faut pas juste cocher les cases.
03:27Ce n'est pas comme ça qu'on crée un souvenir et qu'on crée de l'héritage du cœur.
03:32Il faut prendre des risques, c'est sûr.
03:34Docteur, vous avez une question.
03:35Justement, vous disiez appuyer sur le bouton.
03:37Vous étiez où ce jour-là ?
03:38Comment ça se passe ?
03:40Vous êtes de site en site.
03:41Il y a un endroit, c'est où le QG ?
03:43Comment ça se passe ?
03:43Non, il y a un QG où on était 400 personnes.
03:48Tant de contrôle.
03:49Qui était où ?
03:49Qui était dans Paris ?
03:50Qui était juste à côté du Trocadéro, au Conseil économique et social,
03:55qu'on avait transformé en Houston et avec des écrans partout.
04:01Et effectivement, moi, j'étais à la tête de ce QG.
04:04Et surtout, en dehors du fait d'en être à la tête, ce n'est pas très important.
04:07Ce qu'il fallait juste faire, c'est prendre des décisions toutes les demi-heures à cause de la météo.
04:12Puisque à peu près toutes les demi-heures, on savait qu'il fallait dire, on monte sur le toit, on n'y monte pas, on fait ce numéro-là, on ne le fait pas.
04:20Et c'est quatre heures où je peux vous dire qu'à la fin, je n'ai pas énormément kiffé la soirée.
04:25Est-ce que vous avez une petite anecdote insolite, croustillante à partager avec nous ce matin ?
04:29Alors, j'en ai des tonnes.
04:31La plus croustillante.
04:32La plus croustillante, je vais en garder certaines pour moi.
04:35Mais non, non, on parlait de météo.
04:38Moi, j'ai le souvenir absolu de Céline Dion et d'un moment de flottement où on se dit avec la pluie, encore une fois,
04:46et où l'entourage des artistes nous dit, tiens, il faudrait peut-être redescendre.
04:51La métaux n'est pas bonne et Céline Dion qui dit, moi, vivante, Tour Eiffel, je ne bougerais pas.
04:57Parce que la veille, vous avez fait une répétition au cas où sur le Trocadéro.
05:01Tout à fait.
05:02C'est elle qui vous dit non.
05:03Ah non, mais la veille, il ne pleut pas la veille.
05:05Donc, il n'y a pas de sujet.
05:07Mais une heure avant, il y a un sujet de l'entourage de Céline Dion.
05:11Et c'est normal puisqu'ils sont là pour la protéger.
05:14Et elle qui dit, non, moi, je chanterai de là, quoi qu'il se passe.
05:18Et du coup, tous les artistes, si la bosse dit, je le fais, on se débrouille pour que ça se sache.
05:25Mais tous les artistes, il n'y en a pas un qui, du coup, hésite.
05:29Ça vous a changé en tant qu'homme, ces Jeux olympiques ?
05:31Oui, je crois.
05:32C'était le projet d'une vie, oui.
05:34Qu'est-ce qu'on a envie de faire après, justement, quand on a monté un spectacle ?
05:37Oui, déjà, vous avez bien soufflé.
05:40Maintenant, est-ce qu'on a aussi dit, tu pourrais faire quelque chose d'encore plus grand ?
05:44Ce n'est pas facile de repartir, d'être aussi créatif après avoir fait ça ?
05:47Ce n'est pas facile, ça pose plus de questions qu'on a de réponses au début.
05:52Mais bon, si ça s'était très mal passé, je n'aurais pas eu beaucoup de questions à me poser.
05:57Donc, il ne faut pas se plaindre et s'étonner.
06:00Mais non, ça pose plein de questions.
06:03Parce que qu'est-ce qu'on peut faire quand on a fait ça ?
06:05Moi, j'ai toujours voulu, toute ma vie, essayer de faire plus gros le coup d'après.
06:08Là, il faut que je change un peu de registre.
06:11Donc, en revanche, je pense que le sens qu'on a essayé de lui donner, c'est vraiment plutôt autour de cette réflexion-là que j'ai envie d'aller.
06:19Il a été étonnant, effectivement.
06:20C'est certaines personnes qui nous ont arrêtés aussi après ces jeux en disant que vous avez été des passeurs d'émotions.
06:25En parlant de France Télévisions, je pense que c'est ce que vous avez fait.
06:28Faire passer des émotions qui ont été partagées par l'ensemble des Français,
06:31et puis bien sûr par les millions de spectateurs à travers le monde.
06:33Oui, et puis de réunir les Français, au moins pendant quelques heures, autour de sujets essentiels,
06:39pour pouvoir se redire qu'en fait, non, contrairement à ce que tout le monde nous dit,
06:43on est toujours un pays qui peut être uni.
06:46Et on a été fiers, très fiers à ce moment, grâce notamment à vous et toutes les équipes qui ont bossé sur cet événement.
06:51Merci beaucoup Thierry Boulle d'avoir été avec nous.

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