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Le gouvernement de Giorgia Meloni a franchi le 18 juillet le cap des mille jours et s’apprête à devenir le quatrième le plus durable de la République italienne. Un exécutif plus gestionnaire que réformateur, comme l’explique notre correspondant à Rome Francesco Maselli.

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Transcription
00:00Giorgia Meloni a soigneusement évité toute réforme structurelle,
00:04par exemple de l'arrêt de dépenses publiques.
00:11Il y a trois raisons. La première est géopolitique.
00:17Meloni s'est imposée comme un acteur fiable de l'Occident,
00:21un soutien soumis à l'Ukraine.
00:23La fidélité aux engagements de l'OTAN et donc aux États-Unis,
00:26c'est un allié fondamental pour l'Italie.
00:28Il y a aussi un rapport de confiance avec la Commission européenne.
00:32On sait qu'elle a noué une relation étroite avec Ursula von der Leyen.
00:36Son parti a même voté contre la motion de censure
00:39présentée envers la présidente de la Commission la semaine dernière.
00:42Donc ça montre la capacité de Meloni d'abandonner sa plateforme eurosceptique
00:46pour jouer le jeu européen.
00:48Ensuite, Meloni a réussi à redresser les finances publiques italiennes.
00:53Depuis son arrivée au pouvoir, l'Italie a enregistré un excédent primaire
00:57pour la première fois l'année dernière, de 0,4% du PIB.
01:01Elle va attendre probablement 0,7% cette année.
01:04Donc ça veut dire que l'Italie a réussi à renverser la situation déficitaire où elle était.
01:09Et finalement, la troisième chose, c'est aussi la chance de n'avoir pas une opposition
01:14capable de structurer une alternative politique crédible.
01:17Le Parti démocrate, le Mouvement 5 étoiles et les Verts sont en désaccord sur plusieurs sujets.
01:23Ils n'ont pas un vrai leader qui les unit.
01:25Et donc, pour l'instant, ils ne sont pas en capacité de se présenter
01:29comme vraie alternative de gouvernement à l'exécutif de droite.
01:32Giorgia Meloni a soigneusement évité toute réforme structurelle, par exemple de la dépense publique.
01:44Il y a eu des petits efforts demandés aux ministres,
01:46mais en fait, il n'y a pas un vrai chantier de changement de la dépense publique.
01:50Donc plus qu'une politique de vraie économie, c'est l'absence de nouvelles grandes dépenses
01:55qui a permis de maintenir l'équilibre budgétaire.
01:57Et cette posture gestionnaire, on l'a vu également sur des sujets qui fâchent,
02:01comme la concurrence, la réforme des institutions.
02:04Oui, il y a une réforme pour donner plus de pouvoir à l'exécutif,
02:07mais difficilement ça verra le jour avant la fin de la législature.
02:11Aussi, par exemple, la réforme de la citoyenneté, ça n'existe pas,
02:14même si le gouvernement est divisé sur le sujet.
02:17Ou peut-être parce que le gouvernement est divisé sur le sujet, comme sur d'autres sujets,
02:22elle évite de lancer du chantier qu'elle sait qu'ils peuvent créer de désaccords
02:26avec ses alliés de la Ligue de Forza Italia.
02:29Pour l'instant, les électeurs semblent appréciés,
02:31parce que même si le gouvernement baisse de la confiance des électeurs,
02:36désormais c'est 34% des opinions favorables, donc ce n'est pas beaucoup.
02:39Mais en fait, si on va regarder ensuite les partis de la majorité,
02:43ils ont les mêmes souffrages qu'en 2022, quand ils ont gagné les élections, voire un peu plus.
02:47Donc ça veut dire que finalement, les électeurs, peut-être, ne sont pas très contents du gouvernement,
02:52mais en fait, ils auraient voté par les partis de la majorité à nouveau si demain il y avait des élections.
03:03C'est dangereux de pouvoir dire en 2027, en fait, on est stable,
03:06et le gouvernement n'est jamais tombé, on n'a jamais fait de ramènement.
03:10Donc déjà, ça, ça suffit pour gagner une élection.
03:13Ça peut être risqué comme stratégie électorale.
03:16Et ensuite, par exemple, sur la retraite,
03:18c'est vrai que Mélanie a désormais rendu presque impossible de partir avant l'âge de la retraite,
03:25donc de partir avant 67 ans.
03:26Mais elle a promis de gérer l'augmentation des retraites,
03:30qui est paramétrée à l'espérance de vie.
03:33Et normalement, en 2027, en théorie, cela devrait allonger de trois mois
03:37l'âge légal de départ à la retraite,
03:39donc de 67 ans à 67 ans et trois mois.
03:42Elle a promis de la gérer.
03:43Et donc, ça montre sa volonté de repousser des réformes qui fâchent
03:47et qu'au bout d'un moment, quelqu'un devra faire.
03:49Et aussi sur l'immigration, c'est vrai, elle a fait des accords.
03:52Elle a réussi à faire baisser les débarquements,
03:54qui sont pour moi par rapport au gouvernement précédent.
03:56Mais en fait, sa stratégie de déplacer,
03:59d'externaliser le répatriement des migrants avec des centres ouverts en Albanie,
04:03c'est un échec.
04:04Pour l'instant, ces centres ne marchent pas,
04:06parce qu'ils ont été mantelés juridiquement par la magistrature italienne,
04:11et aussi par les contraintes européennes.
04:12Donc là aussi, le bilan, ce n'est pas forcément un bilan
04:15dont elle pourra se vanter en 2027,
04:17quand elle devra défendre son bilan.
04:19La stabilité peut durer, c'est difficile à le dire.
04:22Cet automne, ce sera forcément plus compliqué pour elle,
04:25parce qu'on aura les conséquences de la guerre commerciale
04:28lancée par Donald Trump,
04:30qui aura des conséquences pour une économie
04:31qui est vouée aux exportations comme l'économie italienne.
04:34Et également, on aura plusieurs élections régionales
04:38où la droite pourrait perdre face à la gauche,
04:40parce que la gauche, dans les régions qui vont voter,
04:43est forte et compétitive.
04:45Donc ces deux problèmes pourront avoir sans doute un impact sur Mélanie.
04:50Et la dernière chose, c'est les dépenses militaires,
04:52qui demanderont sans doute un effort budgétaire à l'Italie.
04:55Et pour l'instant, on ne comprend bien pas
04:58comment ils vont trouver les ressources pour monter à 5% du PIB,
05:02comme convenu dans le dernier sommet de l'OTAN.
05:04Donc pour Mélanie, le difficile est à venir,
05:07pas derrière elle.

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