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François-Xavier Bourmaud, journaliste au service politique, explique en quoi la colère de « la France qui paie » pourrait bien déboucher sur une nouvelle contestation sociale massive

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Transcription
00:00Les gouvernements sont toujours très attentifs aux mouvements d'opinion.
00:07Depuis quelques mois, il y a deux puissants mouvements d'opinion qui ont intégré le débat public.
00:16Qui ont été relayés dans le champ politique.
00:18Le premier, c'est celui des gueux qui se présentent comme des représentants du peuple en guerre contre la technocratie et les décisions centralisées.
00:24Le deuxième, c'est un mouvement qui s'est développé sur les réseaux sociaux via un hashtag qui s'appelle Nicolas qui paix
00:29et qui parle au nom de ces jeunes actifs qui en ont marre de payer pour les générations au-dessus, les retraités,
00:34et d'être prélevés sur leur salaire pour les générations du dessous qui financent notamment les prestations sociales.
00:40Ces deux mouvements d'opinion, ils ont une caractéristique similaire,
00:43c'est qu'ils révèlent chacun à leur façon des fractures très profondes dans la société française.
00:47La première fracture, c'est une fracture entre le peuple et les élites.
00:50La deuxième, c'est une fracture entre Paris et la province.
00:53Il y a également une fracture générationnelle entre les jeunes actifs et les retraités.
00:56Et puis, il y a une fracture territoriale également.
00:59Ces deux mouvements d'opinion, ils imprègnent le débat public et ils expriment une colère qui est latente au sein de la société française,
01:05notamment vis-à-vis des impôts.
01:06On parlait de ras-le-bol fiscal en 2013 après les augmentations d'impôts déclarées par François Hollande.
01:11Cette fois, le ras-le-bol fiscal semble être passé un cran au-dessus,
01:15puisqu'on commence à s'inquiéter du côté de l'Elysée d'une mise en cause, en tout cas d'une remise en cause du consentement à l'impôt.
01:21Ces deux mouvements ont été repérés très, très tôt.
01:28Et on s'en inquiète parce qu'il y a cette question de la remise en cause du consentement à l'impôt qui participe du pacte social français,
01:35où les générations qui travaillent payent par leurs cotisations les retraites des anciens et assurent les prestations sociales.
01:41Ce pacte social, aujourd'hui, il est contesté à un an et demi d'une élection présidentielle qui s'annonce extrêmement tendue.
01:47Et la grande crainte, c'est que ces deux mouvements d'opinion dégénèrent un peu à la façon des Gilets jaunes,
01:51qui avaient manifesté à de multiples reprises de 2018 à 2019 et qui avaient bloqué le pays pendant des mois.
02:01Une crise sociale de type Gilets jaunes, ça ne se décrète pas, ça ne se décide pas,
02:05c'est quelque chose qui émerge de façon spontanée et toujours presque par surprise.
02:10En revanche, ce qui peut être observé, ce sont les ferments de la révolte que l'on voit au sein de ces deux mouvements,
02:15des gueux et de Nicolas qui payent, et qui sont de très forts mouvements de contestation du pouvoir en place,
02:19et tout ça à un an et demi d'une élection présidentielle.
02:21Nicolas qui paye se développe plutôt sur Internet et un mouvement qui a vraisemblablement du mal à mobiliser dans la rue.
02:28En revanche, le mouvement des gueux, parce qu'il rappelle celui des Gilets jaunes,
02:31a une capacité de mobilisation sans doute un peu plus forte,
02:34parce qu'il parle à toutes ces Françaises et ces Français qui se reconnaissent dans le terme gueux,
02:38qui eux aussi estiment que le contact, le dialogue est rompu avec le pouvoir politique,
02:42qui prend des décisions qu'ils ne comprennent pas et qui peut les impacter jusqu'où dans leur vie quotidienne.

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