Le politologue Brice Soccol explique la situation diplomatique avec le Maroc : «Le Maroc est devenu un pays incontournable entre l'Europe, l'Afrique, le Proche-Orient et les Etats-Unis.»
00:00Il faut souligner deux choses. Premièrement, il y a un an maintenant, c'est que la France a reconnu la souveraineté marocaine sur la partie sud du Sahara.
00:10Ça, ça a débloqué vraiment la situation diplomatique entre la France et le Maroc, dont aujourd'hui, on peut souligner les effets positifs.
00:21Deuxièmement, ce qui est intéressant, c'est de voir la manière dont sa majesté Mohamed VI a fait évoluer ce pays sur le plan interne et sur le plan diplomatique.
00:33Aujourd'hui, le Maroc a des relations diplomatiques, par exemple avec Israël, discute avec les États-Unis, discute et la porte d'entrée sur l'ex-Afrique francophone, l'Afrique subsaharienne.
00:48Le Maroc, en quelques années, est devenu une puissance régionale incontournable et au-delà d'une puissance régionale, est devenu un pays incontournable entre l'Europe, l'Afrique, le Proche-Orient, les États-Unis.
01:05Ça, il faut le souligner. C'est-à-dire que vraiment la politique menée par sa majesté, c'est la fête du roi dans 15 jours.
01:11Mohamed VI est très positive, à la fois la diplomatie économique, la diplomatie culturelle, la diplomatie sportive.
01:21Donc je tenais à le souligner. Ce qui n'est évidemment pas le cas de l'Algérie.
01:24L'Algérie, qui aujourd'hui est un pays qui est assez isolé sur la scène internationale, isolé vis-à-vis du Maroc, isolé vis-à-vis d'un certain nombre de pays européens,
01:32qui a le soutien uniquement de la Russie. Et c'est un pays qui est... Quand je dis un pays, je ne devrais pas dire un pays, je devrais dire un gouvernement.
01:43Parce que c'est un gouvernement, aujourd'hui, qui vit sur les ressorts, sur un ressenti anti-français.
01:51La crise que nous vivons actuellement...
01:52On est de l'Algérie, là.
01:53L'Algérie, évidemment. La crise que nous vivons actuellement avec l'Algérie est la plus dure depuis 1962.
01:58Vous savez, l'Algérie et la France, c'est « je t'aime, moi non plus ».
02:02C'est une succession de crises depuis 1962.
02:05Ça a été la nationalisation des intérêts français en 1971.
02:08Ça a été les événements migratoires dans les années 75-80.
02:15Ça a été... Vous vous souvenez, en 1992, l'armée algérienne a arrêté un processus législatif,
02:24puisque le fils, les frères musulmans, allaient prendre le pouvoir en Algérie.
02:28Et à chaque fois, nous avons des moments de crispation entre nos deux pays.
02:33Le dernier en date étant, bien évidemment, le fait que la France ait reconnu la souveraineté du Maroc.
02:37Donc, nos relations et les relations, j'allais dire, en termes de visa avec l'Algérie,
02:45sont toujours liées à ces événements-là.
02:47Et vous rajoutez à cela la rente mémorielle, qui est vraiment un fonds de commerce pour le gouvernement algérien actuel,
02:55fait que la situation aujourd'hui, elle est figée.
02:57Elle est filée, elle est bloquée.
02:58Elle est bloquée.
02:58Et donc, je pense qu'il appartiendrait, comme l'avaient annoncé François Bayrou et M. Retailleau,
03:05d'avoir peut-être une autre diplomatie, peut-être plus active, à l'égard de l'Algérie,
03:13et pour protéger nos propres intérêts et nos propres ressortissants.
03:18Nous, il y a deux personnes aujourd'hui qui sont emprisonnées en Algérie,
03:20qui se sont des otages, voilà.
03:22qui ont des franco-algériens.
03:25Donc, il faut, à mon avis, là aussi, que le gouvernement prenne des initiatives