- il y a 4 mois
À 22h, Perrine Storme fait le tour des images marquantes et des déclarations fortes de la journée. Du lundi au jeudi, Perrine jusqu'à minuit fait vivre l’info du soir avec chroniqueurs, invités et éditorialistes.
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00:00Et on va parler du robinet français des dépenses publiques à présent, parce que c'est lors de ce sommet à la haie justement que l'Europe avait acté une augmentation de son budget de la défense,
00:09budget qui va donc être allongé de 6 milliards et demi sur deux ans. Emmanuel Macron l'a annoncé hier soir lors de son discours aux armées.
00:16De quoi corser un peu plus la tâche de François Bayrou qui va donc présenter demain ses grandes orientations budgétaires pour 2026.
00:24Henri Guénaud, je vous vois sourire, la tâche était déjà ardue pour François Bayrou. L'équation se complique encore davantage avec cet effort à faire pour la défense et ses missions impossibles ?
00:38Alors, je ne sais plus de quoi on parle en fait dans cette histoire. D'abord regardons les choses en face à propos de la défense et du budget.
00:48Si on respecte l'engagement qui a été pris au dernier sommet de l'OTAN, au moins pour les 3,5% de dépenses strictement militaires, ça ferait passer le budget de la défense à à peu près 100 milliards, un petit peu moins de 100 milliards.
01:07Ce qui veut dire une augmentation de 40, au moins 40 milliards par rapport à la situation actuelle, même un peu plus, presque 50 milliards.
01:15Donc imaginons, prenons à la louche 50 milliards. 50 milliards de plus pour la défense avec la volonté d'abaisser pour les années à venir, chaque année, la dépense par rapport à aujourd'hui de 40 à 50 milliards.
01:31Donc, hors budget de la défense, ça veut dire pour tout le reste, moins 100 milliards.
01:36Et quand on regarde, évidemment, de près le budget de l'État et des collectivités, on se voit bien que la principale cible, c'est le budget social.
01:45Est-ce que dans le budget social, essentiellement, les grosses masses, ce sont les dépenses maladies, l'assurance maladie et les dépenses de retraite ?
01:55100 milliards, est-ce que quelqu'un pense vraiment qu'on va économiser 100 milliards sur les retraites et sur l'assurance maladie ?
02:02C'est-à-dire qu'on va faire payer au mal à des retraités 100 milliards.
02:05C'est impensable si on reste dans ce type d'équation et dans ce mode de raisonnement, qui est un mode de raisonnement purement comptable.
02:12Je voudrais rajouter autre chose quand vous disiez 40 milliards. C'est quoi ces 40 milliards ?
02:15Même 45, la visiblement.
02:17Non, mais 45, 40, 50, 45, c'est quoi ?
02:19Vous savez comment on les calcule ? On commence par se demander ce qu'aurait été la dépense de l'année suivante, de 2026.
02:29Personne ne sait comment, en général, on fait le calcul.
02:31La dernière fois, au Conseil des finances publiques, il avait dit que c'est très bien ce chiffre, mais ce n'est pas d'où il sort, en fait.
02:37Ce n'est pas comment Bercy calcule ce chiffre, qui est purement hypothétique.
02:42Et c'est là-dessus, c'est par rapport à ça qu'on veut faire 40 ou 45 milliards d'économies.
02:46Donc, selon que la pente de la progression des dépenses ou du déficit est plus ou moins forte, vos dépenses sont plus ou moins minorées ou maximisées.
02:59Donc, vos économies, pardon.
03:01C'est un chiffre qui ne veut rien dire.
03:03Si on était honnête, il faudrait prendre la loi de règlement à la fin de 2024 ou de 2025, plutôt, et dire, voilà, par rapport à ce qu'a été la dépense réelle et le déficit réel à la fin de l'année 2025,
03:15on va baisser de 40 ou 45 milliards.
03:19Au moins, on saurait de quoi on parle.
03:20Là, on ne sait pas du tout de quoi on parle.
03:23Victor Hérault nous a rejoint.
03:24Bonsoir, vous êtes journaliste sceptique à Valeur Actuelle.
03:26Al de Guigny également avec nous.
03:27Bonsoir, Anne, grand reporter au Figaro Économie.
03:29Et Jean-Marc Sylvestre est de retour avec nous.
03:31Pour ceux qui nous rejoignent, je vous représente, économiste éditoraliste pour Atlantico.
03:35Il n'empêche, il va falloir, quoi qu'il arrive, faire passer la pilule aux Français.
03:38Parce que même si vous êtes sceptique quant à ce chiffre, en tout cas, il est là.
03:41L'objectif 40 milliards, maintenant, rehaussé à 45 milliards, a priori, puisque le budget de la défense, il va falloir augmenter le budget de la défense.
03:49Donc, il va falloir faire passer la pilule aux Français.
03:51Il va falloir trouver la recette pour ça, avec une règle qui a été imposée par Emmanuel Macron.
03:57Ni impôts, ni endettement.
04:00Donc, il va falloir financer l'effort souhaité.
04:02Sans impôts, sans endettement, je vous vois tous sourire et rire autour de la table.
04:05Mission impossible ou pas, pour l'interrogation, il y a une piste qui ressort beaucoup.
04:09Ces dernières semaines, c'est la fameuse piste de l'année blanche.
04:12Donc, l'année blanche, en clair, on pourrait geler les retraites, les prestations sociales, le barème de l'impôt sur le revenu pendant un an.
04:19Mais au final, si on allait vers ça, c'est un impôt déguisé.
04:22Donc, quoi qu'il arrive, on paierait la note, au final.
04:25Mais on gèle aussi les dépenses des ministères.
04:27Et on gèle aussi les dépenses des ministères.
04:30Sauf le budget.
04:31C'est le seul ministère qui serait épargné.
04:32Sauf le budget de la défense, pardonnez-moi.
04:35Non, non, merci, ils sont très bons oeufs.
04:37Oui, oui, non, je voulais dire la défense.
04:39Sauf le budget de la défense.
04:39La défense est intérieure, qui ont des lois pluriannuelles, donc vous ne pouvez pas y toucher.
04:43Et qui augmente, il y a des lois pluriannuelles.
04:45On peut toujours les toucher, mais il y a promesse.
04:47Et évidemment qu'il y aura des hausses d'impôts.
04:49Et d'ailleurs, le discours de François Bayrou est de plus...
04:52Mais des hausses d'impôts, pardonnez-moi, mais directes ou des hausses d'impôts déguisées via cette fameuse année blanche ?
04:58Il y a aussi, vous savez, le gel de l'impôt sur le revenu.
05:00C'est-à-dire qu'en temps normal, par exemple, si vous avez une augmentation de 1%, et si l'inflation est de 1%,
05:06en fait, vos impôts n'augmentent pas.
05:09Parce qu'on dit, comme vos revenus augmentent au même train de l'inflation,
05:12mais en fait, votre pouvoir d'achat n'a pas bougé.
05:14Si on gèle, vous savez, les fameux paliers qui font passer d'une tranche à l'autre sur l'impôt sur le revenu,
05:23en fait, ce n'est pas énorme, mais ça fait quand même rapporter 2 à 3 milliards au budget.
05:28Et beaucoup de Français passent dans la tranche suivante.
05:31Simplement, ils ont une petite augmentation, et comme on ne tient pas compte de l'inflation.
05:35Donc ça, c'est une hausse d'impôts très claire.
05:36Et puis, vous avez pour les plus aisés, là, on va savoir demain exactement ce qui se trame.
05:41Mais vous avez quand même un discours qui est depuis plusieurs semaines en l'air
05:45sur le fait que Bercy réfléchit à une contribution sur les patrimoines
05:49qui n'est pas la taxe Zuckmann, mais une autre contribution.
05:53Et en fait, vous savez, avant, il y avait la contribution différentielle sur les hauts revenus cette année pour 2025.
05:58Qui devait être exceptionnelle.
05:59Qui devait être exceptionnelle et transformée en contribution exceptionnelle sur les hauts patrimoines.
06:04C'est technique.
06:05En fait, une des possibilités, c'est qu'il y ait les deux, au final.
06:08Qu'on prolonge l'une en 2026, qu'on en rajoute un truc sur le patrimoine.
06:12Ça, c'est vraiment intéressant.
06:14On saura vraiment demain.
06:15Il y aura évidemment pour les hauts revenus quelque chose.
06:17Et puis, vous avez l'impôt sur le revenu qui va augmenter pour beaucoup de Français.
06:21Si, je n'ai pas d'infos, mais c'est comme ce qu'on entend beaucoup.
06:24Si cette année blanche est revenue.
06:25Il y aura aussi beaucoup de taxes déguisées.
06:27L'impôt sur les plus aisés, alors là, c'est peut-être la mesure la moins explosive.
06:34Puisque quand on demande aux Français, c'est une des pistes d'économie qui est parmi, pardonnez-moi, les plus privilégiées par les Français.
06:43En revanche, l'année blanche, la question derrière, c'est est-ce que ce sont les retraités qui vont payer le prix fort ?
06:49Parce que selon les simulations effectuées par l'OFCE, les retraités, si à statu quo, perdraient 1% de leur niveau de vie.
06:57Donc, c'est ceux qui seraient les plus impactés par cette année blanche.
07:03Oui, c'est 1% d'inflation.
07:04Il faut préparer les retraités à payer la facture.
07:10Les retraités PRL prix fort, mais ce sont ceux qui ont le gain le plus fort jusqu'ici.
07:14Ça, il ne faut pas l'oublier.
07:16Les retraites, c'est 400 milliards par an pour l'État.
07:19C'est des montants qui aujourd'hui...
07:21Alors, je ne parle pas des petites retraites parce qu'en général, c'est l'argument fallacieux qui revient tout le temps.
07:25Les petites retraites, évidemment, par définition, sont petites.
07:27Il ne faut pas y toucher.
07:28Les plus grosses retraites, en revanche, sont complètement injustes vis-à-vis de ma génération,
07:31vis-à-vis de ces générations-là qui ont cotisé deux fois moins qu'elles ne reçoivent de prestations.
07:36Ce n'est absolument pas normal.
07:37Et l'État, évidemment, a un manque à gagner à non pas taxer les retraités.
07:40Ça, c'est encore quelque chose d'étatiste, complètement délirant.
07:42C'est-à-dire qu'on va donner de l'argent puis le reprendre ensuite.
07:44Non, simplement baisser les plus hauts montants des retraites.
07:47Les plus hausses retraites, il faut simplement baisser les montants.
07:49Parce qu'on ne parle jamais de l'immobilier dans le fameux, ce que vous dites, le 1% de rythme de vie.
07:54Pardon, mais l'immobilier, on ne va pas le leur enlever.
07:56Et c'est ce qui leur permet d'avoir des ressources quand même largement suffisantes.
07:59Mais là où je trouve que cette discussion est complètement biaisée, c'est lorsqu'on dit qu'il faut trouver 40 milliards.
08:05Ce n'est pas vrai.
08:06Vous êtes d'accord avec Henri Guine ?
08:07Ça permet simplement de colmater la brèche, ça permet de remplir pour un an, si vous voulez.
08:13La question, ce n'est pas comment trouver 40 milliards, c'est comment faire en sorte qu'on ne perde pas ces 40 milliards.
08:17Comment est-ce qu'on se retrouve à dire qu'il faut trouver 40 milliards ?
08:20C'est les dépenses de l'État le problème, ce n'est pas simplement qu'il faut chercher de l'argent.
08:23Il faut que le tonneau des dainides arrête de se guider.
08:24Les dépenses de l'État, on en rajoute avec le budget de la défense.
08:27Oui, mais ça, c'est un budget qui est très intéressant et qui est important de conserver.
08:30Tous les budgets sont intéressants ?
08:31Non, pas tous.
08:33L'hôpital, c'est intéressant, l'éducation, c'est intéressant.
08:35Le budget des retraites, un quart des dépenses de l'État, ce n'est pas très intéressant.
08:37Pardon, je ne peux pas laisser passer ça.
08:39Là, ce qu'ils nous annoncent gentiment, c'est la guerre des générations.
08:42Si vous voulez la guerre des générations, on va la faire.
08:44Mais elle est déjà l'envie, je ne me fais plus mieux pour les retraites.
08:45Non, mais ce que vous dites est une escroquerie.
08:48Je sais que ça plaît beaucoup à votre génération, qui oublie qu'un jour elle sera à la retraite.
08:52Mais on n'en aura pas, si, si.
08:53C'est un jour, sa génération sera à la retraite.
08:54C'est très intéressant.
08:56La question pour demain, c'est de savoir jusqu'à quel point, une fois de plus, on va se moquer du monde.
09:00Vous parliez des prélèvements, on dit des économies, vous allez voir.
09:04Moi, j'attends de ne pas faire de procès d'intention, on verra demain.
09:07Mais mon sentiment quand même, comme la dernière fois d'ailleurs,
09:10c'est qu'il n'y aura pratiquement aucune économie parce que c'est quasiment impossible, sauf à la marge.
09:15Vous n'allez pas économiser sur l'éducation, vous n'allez pas économiser sur la santé,
09:18vous n'allez pas économiser sur la sécurité.
09:20Bon, donc voilà, il va y avoir les principales économies.
09:24Enfin, ce qu'on va appeler économies, ce sont en réalité des impôts ou des prélèvements déguisés.
09:28Il y a un concept très malin dans les finances publiques qui a été inventé il y a quelques années
09:33qui s'appelle la dépense fiscale.
09:35Alors, quand vous supprimez une exonération fiscale, vous faites une économie de dépense fiscale.
09:40C'est fantastique, en réalité, c'est une augmentation d'impôts.
09:43Si vous supprimez les 10% pour les retraités, par exemple, c'est une augmentation d'impôts pour les retraités.
09:48Ce n'est pas une économie.
09:49Non, mais la question derrière, c'est ce qu'on peut faire sans augmentation des impôts.
09:51C'est ça la question.
09:52Non, mais vous verrez, on ne pourra pas le faire.
09:55On va essayer, on ne pourra pas le faire, ni sur les retraites, ni sur le reste.
10:00On ne pourra pas le faire à ce niveau-là, ça n'est pas possible.
10:02Ça, c'est le fruit de toutes les bêtises qu'on fait depuis des décennies.
10:05Mais pardon, tu diras après ce que tu veux.
10:06Je sais qu'on n'est pas d'accord.
10:08Et on fera encore moins de cette soirée.
10:10Mais c'est une approche comptable qui nous a menés là où nous en sommes.
10:15Avec des gens qui sont devant leur tableau Excel et qui pensent qu'il suffit de faire des additions et des subtractions.
10:19Mais ça, c'est le contraire de l'économie.
10:21C'est la comptabilité, mais ce n'est pas de l'économie.
10:23L'économie, ça ne fonctionne pas comme ça.
10:26Donc, vous ne pouvez pas le faire.
10:27Et les Français ne veulent plus payer.
10:29Ils ne veulent plus payer.
10:30Ils ont raison.
10:30Ils payent déjà énormément.
10:32Et la société est dans un état absolument épouvantable.
10:34Donc, ils ne veulent plus payer.
10:36On est dans l'impasse.
10:37Non, c'est pas ça.
10:39C'est qu'il faut s'y prendre autrement.
10:40Il faut s'y prendre autrement.
10:41Est-ce que quelqu'un a l'idée que l'économie, ça se fait avec une politique économique,
10:45avec une politique macroéconomique.
10:46Ça se fait avec une majorité aussi, si vous voulez faire des réformes structurelles.
10:48Ce n'est pas d'enlever 2% du budget de l'éducation nationale ou d'enlever, de diminuer une partie des pensions de retraite.
10:58Mais quand les gens parlent des réformes structurelles, il vous faut une majorité à l'Assemblée nationale.
11:01Vous savez ce qui se passe ?
11:02Vous allez améliorer facilement la situation de l'État et détériorer celle des Français.
11:07Non.
11:07Ce n'est pas des Français, les retraités ?
11:10Si, ce sont les Français qui perçoivent deux fois plus que les raisons cotisées.
11:13Non, mais bien sûr.
11:14Jean-Marc Sylvestre.
11:14La guerre des générations.
11:16C'est assez désolant.
11:17Je crois qu'il y a beaucoup de gens qui vont faire des cauchemars.
11:20Mais ils vont faire des cauchemars de même.
11:22Ils font des cauchemars avec la situation qu'on nous a laissé.
11:25On l'a effectivement.
11:26Le problème du Premier ministre, c'est effectivement de trouver.
11:31Alors, vous allez dire que ça ne représente rien.
11:33Mais 40 milliards à présenter, que ce soit crédible auprès de la population.
11:37et auprès des marchés.
11:39Parce que nous avons un problème de soutenabilité de notre dette.
11:41Nous ne pouvons pas fonctionner aujourd'hui sans être obligés d'emprunter 300 milliards par an.
11:49Il faut donc pouvoir trouver cet argent à un prix qui soit assez raisonnable.
11:53Le prix de l'argent qu'on emprunte aujourd'hui n'est plus raisonnable.
11:57Il est beaucoup plus cher que ce que les Allemands empruntent sur le marché.
12:00Il faut donc...
12:01Pardon ?
12:020,7 points.
12:03Oui, presque un point.
12:040,7 points.
12:04Oui, ce n'est pas non plus l'apocalypse.
12:08D'accord.
12:09Le jour où vous...
12:10C'est arrivé en France.
12:11Le jour où vous ne pouvez plus emprunter, vous êtes bien obligés de régler le problème des pensions,
12:16le problème des fonctionnaires.
12:18Vous le réglez.
12:19C'est arrivé quand ?
12:20En 58, par exemple.
12:22Ah non, ce n'est pas vrai.
12:22Mais bien sûr que si.
12:23Ah non, ce n'est pas vrai.
12:24Le FNI est arrivé.
12:25Non, non, mais il n'est pas arrivé pour ça.
12:26Du tout.
12:27Il n'est pas arrivé, d'ailleurs.
12:28Non, non, non, ce que je voudrais simplement dire, c'est qu'il fallait trouver 40 milliards.
12:34On les a à peu près trouvés, même si c'est dans des conditions qui...
12:37Même si ce n'est pas de 20 milliards.
12:39Mais il faut trouver maintenant 3 milliards de plus pour les défenses.
12:43Le budget global...
12:44Attendez, pardonnez-moi Jean-Marc Sipas, mais on les a à peu près trouvés.
12:47On ne les a pas encore à peu près trouvés.
12:48On ne sait pas ce qu'il va nous annoncer de moi, François Bayrou.
12:50Avec la ligne de l'année blanche, à la fois sur les revenus et sur les dépenses, on trouve pratiquement 20 milliards sur certains noms.
12:59L'année blanche, politiquement et socialement, c'est quand même extrêmement risqué.
13:02Parce que socialement, ce sont les plus modestes qui vont payer plein de pauvres.
13:05Ce sont les prestations sociales qui ne seront pas revalorisées.
13:09Et ce sont les retraités, y compris les retraités potentiellement les plus modestes.
13:12Tout est risqué.
13:13Est-ce que la perspective d'une catastrophe monétaire et financière à la fin de l'année n'est pas risquée ?
13:21Est-ce que la perspective de ne pas avoir de majorité et de ne pas avoir la possibilité de passer un budget n'est pas risquée ?
13:27Tout est risqué.
13:28Il va falloir quand même faire un effort.
13:30Et le total des dépenses en France, c'est combien ?
13:34C'est 800 milliards en social, 800 milliards en civil.
13:38Si en 9 sur 900 milliards, vous n'êtes pas capable, M. Guénaud, de trouver 40 ou 45 milliards...
13:45Oui, franchement, il faut changer de métier.
13:46J'entends, ça fait des décennies qu'on nous dit ça.
13:49Il faut changer de métier.
13:50Si on n'est pas capable de rétablir la situation économique et sociale de la France,
13:54en tapant les retraités, les malades...
13:58On les tapant, on leur demande de contribuer.
14:00Arrêtez, mais ça fait des décennies qu'on leur demande de contribuer.
14:03Ils contribuent comment ?
14:04Ce qu'on a fait aux retraités, on leur avait promis.
14:06On est passé à l'indexation sur les prix et on a sous-indexé.
14:12Pardonnez-moi, mais je vais peut-être réconcilier les deux générations en plateau.
14:19Je ne sais pas, je vais poser la question à Anne.
14:21Il y a peut-être aussi la possibilité de cibler les retraités,
14:25de cibler certaines catégories sociales.
14:26Et c'est là qu'émerge l'idée de l'année grise,
14:29qui serait de geler partiellement le barème de l'impôt sur le revenu,
14:32en ne ciblant, par exemple, que certaines tranches de revenus,
14:35les tranches de revenus les plus imposées.
14:37Et idem pour les pensions de retraite,
14:39là aussi, en ne ciblant que les retraités les plus...
14:41Oui, il va y avoir des arbitrages comme ça,
14:44mais il faut vraiment afficher ces 40 milliards.
14:46Ça fait des semaines qu'il faut les afficher.
14:47Et donc, en fait, l'année blanche, elle va être quand même très blanche,
14:50parce que c'est là où vous avez de l'argent facile.
14:52Et à mon avis, tout l'enjeu pour François Bayrou, ça va être...
14:54Parce qu'il y a quand même une question comptable aussi,
14:56c'est les marchés financiers.
14:58Pour le coup, ils ne regardent pas...
14:59Il y a un excellent article aujourd'hui dans le Figaro...
15:01Attendez, laissez-moi terminer.
15:02Il y a un excellent article dans le Figaro de M. Robert.
15:05Il y a aussi une question comptable, c'est les marchés financiers.
15:08Ils ne regardent pas les beaux discours.
15:09Les marchés financiers, c'est les investisseurs au Japon,
15:11les investisseurs en Asie, les fonds de pension.
15:13Et ce qu'ils veulent, ils vont regarder le budget,
15:15ils vont regarder si les comptes y sont.
15:16Et on va voir la dette française valser si les comptes y sont pas.
15:1960% de la dette française est financée par des étrangers.
15:22Oui, mais une grande partie des zones euros.
15:25Mais quand même, oui, bien sûr.
15:26On a besoin d'afficher les chiffres.
15:28Regardez ce qui s'est passé aux Etats-Unis.
15:31Mais je vais dans votre sens, ma contredite.
15:33Et on a besoin de regarder les chiffres.
15:34Donc je pense qu'en effet, les chiffres sont très importants
15:36pour les marchés financiers.
15:37Et après, François Béru va parler aux marchés financiers.
15:39Et pour ça, il faut des chiffres.
15:41Il va parler aussi aux Français.
15:42Et là, il faut un discours.
15:44Et là, on va voir s'il est bon.
15:45Les chiffres, c'est pas compliqué.
15:45Mais il a déjà essayé.
15:46Il a déjà fait sa fameuse conférence de presse.
15:50Pardonnez-moi, mais rappelez-vous sa fameuse conférence de presse
15:54où il avait expliqué aux Français la situation
15:56dans laquelle on était en professeur d'économie.
16:01Demain, s'il arrive, il va falloir qu'il nous surprenne.
16:03Et écoutez, moi, je suis optimiste.
16:05J'ose espérer pour lui qu'il a trouvé quelque chose.
16:07C'est sûr qu'il ne faut pas qu'il dégage juste des mesures.
16:09Il faut qu'il ait un discours, qu'il englobe ça.
16:11C'est-à-dire que tout le monde participe, ça, en premier point.
16:13Il faut qu'il soit très passionné.
16:14Il faut qu'il ait des réformes d'arrivée.
16:15Je veux dire un seul élément de prix.
16:17La façon dont on a présenté en France la nouvelle politique de défense
16:21et le financement de la défense,
16:23je trouve que c'est un acte de communication qui a été réussi.
16:26Quoi que vous en pensiez.
16:27Il a été réussi et les Français ont aimé ce qui s'est passé depuis sa cousine.
16:32Non, non, non, je suis pour l'augmenter.
16:34Si on fait...
16:35Pardonnez-moi, je termine.
16:37Si on fait le même effort pour expliquer ce qui se passe
16:40dans l'éducation nationale aujourd'hui,
16:41pour expliquer ce qui se passe dans le système de santé aujourd'hui,
16:45je crois que les Français ne sont pas plus bêtes qu'ailleurs.
16:47Ils comprennent ce qu'il faut faire.
16:48Je pense en revanche que le souci de François Bayrou n'est pas du tout les Français.
16:52Ça c'est secondaire pour lui.
16:53C'est le Parlement.
16:53C'est devant le Parlement que ça se passe.
16:55Est-ce qu'il va être censuré ou pas ?
16:56Est-ce qu'il garde son mandat ?
16:57Oui ou non.
16:57Mais il n'a rien à jouer François Bayrou d'une certaine façon.
17:00Comment ?
17:00Non mais il n'a rien à jouer François Bayrou d'une certaine façon.
17:02Il a joué son mandat de Premier ministre quand même.
17:04C'est pas rien.
17:05Il n'a pas d'aspiration présidentielle ou autre.
17:07C'est ça que je veux dire.
17:08C'est devant le Parlement.
17:09Et là où Emmanuel Macron l'a grandement aidé, c'est lorsqu'il dit je veux augmenter le budget des armées.
17:12Tout le monde est d'accord là-dessus, surtout le Parlement.
17:14Mais le problème c'est que pour que ça augmente, il faut effectivement que le budget passe.
17:17Et qu'il passe cette fois-ci.
17:18Si les oppositions décident de censurer ce budget et de ne pas le faire passer,
17:22on les accusera de ne pas avoir voulu augmenter le budget des armées.
17:25Emmanuel Macron a piégé effectivement les oppositions et a grandement aidé François Bayrou.
17:29– Ça va être une blague, c'est de la politique à la petite semaine, c'est n'importe quoi.
17:34D'abord les 3,5 milliards de plus, c'est 3 milliards de plus par rapport aux 3 milliards
17:39qui étaient prévus par la loi de programmation militaire,
17:41si j'ai bien compris ce que dit le président de la République.
17:43Donc c'est 6 milliards.
17:44– Non, c'était déjà compté les 3 milliards précédents.
17:46– Non mais par rapport aux 40 milliards, pardon.
17:48– C'était déjà dans les 40 milliards.
17:49– Non, les 40 milliards.
17:50– C'est par rapport à la loi militaire.
17:51– Oui, c'est oui.
17:52– Voilà, c'est par rapport à la loi.
17:53Donc il a été prévu pour l'année prochaine plus de 3 milliards
17:57dans la loi de programmation militaire,
17:59et si j'ai bien compris ce qu'il a dit,
18:01on rajoute 3 milliards et demi.
18:02– On rallonge 3 milliards et demi et 3 milliards l'année d'après.
18:04– Non, c'est 6 milliards et demi ou 7 milliards.
18:05– Voilà, qui viennent s'imputer sur tout le reste.
18:11Mais je reviens un instant à ça.
18:13Moi, on ne va pas faire ce débat ce soir,
18:15je pense qu'on l'aura dans les jours qui viennent.
18:18– Deux jours.
18:18– Quand on aura le texte, enfin le projet,
18:22et encore tant qu'on n'aura pas le projet de loi de finances,
18:24on ne saura pas exactement à quoi,
18:25quelle chose on sera à manger.
18:27Mais il faut bien comprendre une chose,
18:29c'est que ça fait des décennies qu'on se moque du monde
18:31en procédant de cette façon.
18:33Et si on en est arrivé là,
18:34c'est parce qu'on a toujours réfléchi de cette façon
18:37depuis des décennies.
18:38La deuxième remarque que je voudrais faire à propos des marchés.
18:41Donc il y a un excellent article de Jean-Pierre Robin
18:43dans Le Figaro aujourd'hui,
18:44qui explique très très bien que cette dramatisation
18:47autour du FMI qui va venir sauver la France
18:49sur est-ce qu'elle est en faillite,
18:50est une aberration.
18:52Vous savez, les marchés financiers,
18:54ce sont des marchés où l'autoréalisation des anticipations
18:57est la chose la plus fréquente qui soit.
18:59Pourquoi ?
18:59Parce que ce sont des gens qui gagnent de l'argent,
19:01en tout cas les opérateurs,
19:03ce n'est pas les épargnants,
19:04ce sont les opérateurs de marché qui font le prix du marché,
19:06et les opérateurs de marché gagnent de l'argent
19:08quand ils vendent avant les autres
19:09et quand ils achètent avant les autres.
19:10Voilà, ça c'est le meilleur terrain
19:12pour l'autoréalisation des anticipations.
19:16Donc avant même,
19:17avant qu'on commence à déclencher cette panique,
19:19se financer tout à fait normalement,
19:21à peu près aussi bien que les autres
19:23et même que l'Allemagne.
19:24Depuis, c'est tout à fait le cas.
19:25Mais regardez ce qui s'est passé.
19:27Les taux, ils sont montés pourquoi ?
19:28Pas à cause des chiffres qu'on a alignés sur la dette,
19:32mais à cause de l'instabilité politique.
19:34Ce qui fait le plus peur au marché,
19:35c'est le risque politique,
19:39c'est l'instabilité politique.
19:40Le reste, ça vient après.
19:41Qui peut penser à l'instant
19:43que la France va être en cessation de paiement ?
19:45Mais qui ?
19:46Écoutez, Henri Guénaud,
19:47on sera fixé demain,
19:49on verra précisément
19:50les grandes orientations budgétaires
19:51de François Bayreau
19:52qui lèvera le voile pour le budget 2026.
19:55Demain, ne ratez pas notre édition spéciale
19:58dès 15h30 avec le discours du Premier ministre
20:00qui sera à suivre dès 16h.
20:02Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce soir.
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