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  • 06/07/2025

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00:00Tout à l'heure, Europe 1 Soir Weekend, 19h21, Guillaume Lariche.
00:04Europe 1 Soir Weekend, 19h32, pour cette toute nouvelle demi-heure, je suis toujours en compagnie de Véronique Jacquier et Paul Melun.
00:10Alors hier soir, nous avions Noël Lenoir, présidente du comité de soutien de Boilem Sansal,
00:15l'écrivain franco-algérien gravement malade, vous le savez, 80 ans emprisonné en Algérie.
00:19Noël Lenoir nous disait espérer que l'Europe prenne position.
00:22Mais voilà, ce matin, François-Xavier Bellamy a fait part d'une vérité, pour le coup, un peu alarmante.
00:26Durant son interview dans le grand rendez-vous Europe 1 C News Les Echos, présenté par Pierre De Villeneuve,
00:31le vice-président des Républicains, François-Xavier Bellamy, a partagé cette information surprenante.
00:36L'Europe elle-même pourrait peser de tout son poids pour cette libération.
00:39Comment ?
00:40L'Algérie a un partenariat avec l'Europe, et elle tient à ce partenariat,
00:43parce que c'est un enjeu absolument clé pour son développement, pour le commerce,
00:46et pour bien d'autres aspects qui sont déterminants pour le régime algérien.
00:50Comment se fait-il que la France, à ma connaissance, n'ait même pas demandé à la Commission européenne
00:57d'être ce sujet sur la table dans ses discussions avec Alger ?
01:01J'ai demandé et obtenu un rendez-vous en tête-à-tête avec la haute représentante de l'Union européenne.
01:05Elle m'a dit qu'elle était en contact très régulier avec la diplomatie française.
01:08Et quand je lui ai parlé du cas de Boilem-Sensal,
01:11elle ne savait même pas que cette situation était un sujet de préoccupation pour nous Français.
01:16Ce qui veut dire que la France n'avait pas fait savoir à la Commission européenne
01:20que ce sujet pour nous prioritaire.
01:22Nous étions en tête-à-tête.
01:23Elle m'a demandé d'épler le nom de Boilem-Sensal.
01:25Et elle n'était pas de mauvaise volonté, mais c'est révoltant.
01:29Révoltant, ahurissant, déconcertant.
01:31Les adjectifs qualificatifs ne manquent pas, Paul Melun.
01:34Oui, oui, c'est évidemment révoltant.
01:37Je crois qu'au fur et à mesure des semaines de détention de Boilem-Sensal,
01:42qui est otage du régime illibéral de M. Théboun,
01:45nous avons tenté la voie diplomatique, vaille que vaille, coûte que coûte.
01:49Et nous y avons cru.
01:51Nous avons été nombreux à nous dire,
01:53eh bien, peut-être qu'il va y avoir cette grâce.
01:55Jusqu'au 5 juillet, ce week-end, nous nous sommes dit,
01:57peut-être que Boilem-Sensal va bénéficier d'une sorte de clémence
02:01parce qu'on va essayer, par nos canaux diplomatiques, de faire le nécessaire.
02:06Il se trouve que cette stratégie, vraisemblablement, n'a pas fonctionné,
02:09que le régime algérien est dans une position jusqu'au boutiste
02:13et que le régime algérien n'entend pas libérer Boilem-Sensal.
02:16Désormais, il faut en passer à une autre phase.
02:18Et cette autre phase, elle va passer par de la fermeté,
02:21par des mesures de rétorsion.
02:23Est-ce qu'on peut agir, nous Français, peut-être sur les visas,
02:25sur les avoirs des dirigeants algériens,
02:28sur une pression par rapport aux diplomates algériens en France,
02:30avec les consulats ?
02:31Il y a des moyens.
02:32Après, il suffit juste de les appliquer.
02:33Il y a des moyens.
02:34Maintenant, ce qu'il faut, c'est une volonté politique de fermeté dans le dialogue.
02:38Nous avons tenté la méthode douce, si je puis dire.
02:41Maintenant, il faut aller à la méthode moins douce
02:42et il faut parler le discours de la force, à mon avis, au régime algérien.
02:47Et si l'Union européenne peut participer à cela,
02:49du reste, il y avait eu une résolution qui avait été votée récemment.
02:53Les Insoumis, d'ailleurs, c'était abstenu.
02:54Une résolution qui demandait la libération de Boilem-Sensal
02:57qui avait été votée au Parlement européen.
02:59Il faut aller plus loin.
02:59S'il y a des partenariats stratégiques qui ont été noués
03:02entre l'UE, entre l'Union européenne et l'Algérie,
03:05il faut peut-être revoir ces partenariats stratégiques
03:07et mettre dans l'embarras, dans l'inconfort, le régime algérien.
03:12Ce n'est pas un combat contre le peuple algérien.
03:14C'est vraiment un combat contre le régime algérien
03:16qui est un régime illibéral, autoritaire,
03:19et qui a pris cet immense écrivain qui est notre ami Boilem-Sensal,
03:22qui est âgé, qui est malade et qui doit ressortir.
03:25Véronique Jacquet.
03:26Oui, alors, moi, je ne suis pas comme Paul Melin.
03:28Je n'ai jamais cru à la solution de la voie diplomatique.
03:32C'est vrai, on en avait parlé ici même.
03:33Ah, on en avait parlé ici même.
03:35Moi, je n'y ai jamais cru.
03:36Et malheureusement, voilà, la décision de ne pas le gracier,
03:41de ne pas le gracier Boilem-Sensal ne m'a pas étonnée.
03:44Tout simplement parce que l'Algérie montre
03:46qu'elle ne veut pas de réconciliation.
03:48Et elle le montre depuis bien trop longtemps.
03:50Il y a bien trop de provocations.
03:51Et s'il n'y avait pas le comité de soutien de Libération à Boilem-Sensal,
03:56eh bien cet homme, ce grand écrivain,
03:58serait déjà oublié par le gouvernement français.
04:01Bon, par les Français, mais eux n'y sont pas pour grand-chose.
04:05Mais par le gouvernement français.
04:06Et même par l'Union Européenne.
04:08Même par les dirigeants de l'Union Européenne.
04:10Même par tous ceux qui peuvent agir au nom de l'Europe.
04:13Puisque rien n'a été fait depuis plusieurs mois.
04:16Donc on ne va pas faire semblant de se réveiller maintenant en disant
04:18« Ah tiens, les partenariats stratégiques entre l'Europe et l'Algérie ! »
04:22Si on commençait à réfléchir, à toucher à ce point sensible.
04:28Moi je suis convaincue qu'il ne se passera rien du côté de l'Europe.
04:32Sinon ce serait déjà fait.
04:34Enfin je veux dire, Emmanuel Macron en plus n'a même pas dénié
04:39prendre la parole d'une façon officielle
04:41pour réagir au fait que Boilel-Santel n'a pas été gracié le 5 juillet.
04:49On sait en plus ô combien la date est symbolique
04:51pour le gouvernement algérien
04:54puisqu'il fêtait le 63ème anniversaire de l'indépendance.
04:57Donc c'était encore un pied de nez à la France.
05:00Donc on sait qu'à la limite,
05:03la seule chose que je vois entre guillemets de positive
05:06pour décrypter la situation,
05:08c'est que s'il y a bien un président de la 5ème République
05:11qui a tout fait pour tendre la main au régime algérien,
05:15c'est vraiment Emmanuel Macron.
05:17Donc on voit maintenant qu'on est arrivé au bout du bout du bout des mains tendues,
05:22au bout du bout du bout de la voie diplomatique.
05:25On a bien compris qu'il n'y avait pas de l'autre côté
05:28la moindre volonté de réconciliation et d'avancer ensemble
05:31tout simplement parce que la haine de la France
05:33couplée à une rente mémorielle
05:37fait que ce régime qui est complètement corrompu...
05:41Mais il reste quoi s'il n'y a plus la diplomatie ?
05:42Voilà, exactement, c'est le peu qui...
05:44Il reste quoi ?
05:45C'est bien le problème.
05:46Ah bah c'est le rapport de force.
05:47Parce que là vous êtes sur un côté dur,
05:48donc c'est carrément, on rompt complètement tout le lien diplomatique.
05:51Oui, bien sûr, mais c'est le côté...
05:52S'il n'y a plus de discussion, il n'y a plus de négociation.
05:53Mais c'est le côté dur qui est d'ailleurs défendu par Bruno Retailleau
05:56et qui est défendu aussi en filigrane.
05:58Le Moulin parlait de l'échelle graduée, de mettre les visas, des choses comme ça.
06:01Non mais l'échelle graduée, c'était le terme qu'avait envoyé Emmanuel Macron.
06:04Non, non, Emmanuel Macron avait justement employé ce mot
06:07échelle graduée de réponse.
06:09Résultat, la réponse, elle a été insignifiante.
06:11Non, mais très honnêtement, le comité...
06:13On n'a peut-être pas encore remonté la première marche.
06:14Oui, mais le comité de soutien...
06:16Non, pardon, je termine.
06:17Oui, mais c'est très long, je voudrais bien répondre aussi.
06:19Le comité de soutien de Boilel-Sensal, pour la libération de Boilel-Sensal,
06:24dit maintenant qu'il faut taper au portefeuille.
06:26C'est tout ce que ces oligarques, enfin cette nomenclature, comprendra.
06:31C'est ce que j'ai dit, je l'ai les avoir.
06:32Voilà, vous l'avez dit, tout à fait.
06:33Mais il faut les taper au niveau des avoirs et des biens mal acquis en France.
06:37On sait qu'il y a quand même plusieurs membres de la famille,
06:39de certains membres du régime algérien qui sont en France,
06:43qui vivent du blanchiment d'argent.
06:45Les autorités le savent, donc c'est facile d'agir sur certains leviers.
06:50Au niveau européen, c'est quoi les marges de manœuvre ?
06:52Au niveau européen, il y a des intérêts stratégiques
06:54qui ont été noués entre l'Algérie et plusieurs pays.
06:56Et même entre l'Algérie et l'Italie de Mme Mélanie, par exemple.
06:59Notamment pour jubiler les flux migratoires.
07:01Ce qui est très compliqué, c'est que la France défend ses intérêts face à l'Algérie.
07:05Et ses intérêts, c'est évidemment la libération de Christophe Glaze et de Boilem-Sensal.
07:09Le problème, c'est que nos partenaires européens
07:11sont des alliés qui voient eux-mêmes leurs intérêts.
07:14Et qui voient aussi leurs intérêts économiques, notamment face à l'Algérie.
07:17Notamment sur les matières premières.
07:18Il faut savoir que l'Algérie est un grand exportateur, notamment gazier.
07:22Et qu'il approvisionne un certain nombre de pays, à commencer par l'Italie.
07:25Et que l'Italie n'a vraiment pas intérêt à se brouiller avec Alger.
07:29Donc si vous voulez, c'est compliqué d'avoir une réponse européenne coordonnée.
07:32L'Union européenne peut émettre des avis,
07:35peut lancer des appels à la libération de Boilem-Sensal.
07:38Et l'Algérie nous a donné l'habitude de ne pas répondre à ces appels,
07:42et de nous envoyer promener.
07:43Donc moi je pense que la solution, elle est avant tout française.
07:46Et je n'étais pas d'accord avec Véronique en disant que rien n'a été fait.
07:49Des choses ont été faites, mais insuffisamment.
07:51Et par la voie diplomatique, ce qui, il est vrai, n'a pas marché.
07:54Donc maintenant, c'est là que je parlais d'une nouvelle phase.
07:56C'est que jusqu'au 5 juillet, on était en droit d'espérer
08:00une forme de mensuétude, ou que sais-je,
08:03suite à un emprisonnement qui n'avait rien de légal,
08:06et qui était injuste depuis le début, épouvantable pour Boilem-Sensal.
08:09Et désormais, il faut passer au langage de la force.
08:13Comme je le disais, nous avons des mesures de rétorsion à prendre.
08:16L'Algérie semble ne pas nous pardonner d'avoir reconnu la marocanité du Sahara occidental.
08:20Moi je pense qu'on a bien fait,
08:22et que ça nous a permis de normaliser aussi nos relations avec le Maroc,
08:24qui est un grand partenaire dans la zone.
08:26Donc maintenant, il faut parler le langage de la force,
08:28mais le langage de la force, ça ne veut pas dire ne plus faire de diplomatie.
08:31La diplomatie, c'est un rapport de force permanent,
08:34y compris avec beaucoup de pays dans le monde.
08:36Donc on va faire les deux.
08:37Je pense qu'il faut faire les deux.
08:39J'ignore ce qu'est le plan de M. Barrault.
08:40Je crois que la consigne a été donnée un peu silence radio depuis le 5 juillet.
08:44Donc probablement que dans l'entourage du chef de l'État,
08:46on réfléchit à la riposte.
08:48Peut-être que tout ça n'est pas arrêté.
08:49Je pense qu'on aura des annonces dans les prochains jours.
08:51Véronique Jacquet.
08:52Oui, j'apporte juste une nuance.
08:54Il est évident que l'Algérie n'attend que ça,
08:57que la situation continue sur le régime de la conflictualité.
09:01C'est évident qu'il ne faut pas que la France monte d'un ton,
09:04et que si Jean-Noël Barrault, pour l'instant, ne s'est pas exprimé,
09:08si le chef de l'État reste aussi sur sa réserve,
09:11c'est bien parce qu'il ne faut pas rajouter,
09:14il ne faut pas souffler sur les braises.
09:16Donc ça, c'est évident.
09:17En revanche, il y a aussi une question qui est délicate pour la France.
09:21C'est qu'on sait très bien que le régime algérien,
09:23qui est très corrompu,
09:25est en quelque sorte soviétisé aussi.
09:28C'est-à-dire que derrière, il y a la Russie,
09:30il y a les renseignements russes,
09:31qui les remontent comme des coucous.
09:33Ils n'attendent qu'une chose,
09:34c'est de déstabiliser les intérêts français.
09:37On l'a vu d'ailleurs avec la question des influenceurs algériens,
09:40et Bruno Retailleau était monté au front,
09:43en disant qu'il joue contre les intérêts de la France,
09:45et il y a possiblement des ingérences dans les intérêts de notre pays.
09:49Donc c'est vrai qu'on a le sentiment
09:50que le gouvernement français marche un petit peu sur des œufs,
09:52mais il me semble, pour en avoir parlé justement
09:54avec certains qui sont sur cette question de comment avancer,
09:59vraiment la seule chose que la nomenclature algérienne peut comprendre,
10:04c'est de les taper au portefeuille.
10:05Ça, croyez-moi, ça va déjà être un sacré signal.
10:08Une difficulté supplémentaire avec le régime algérien,
10:10outre les ingérences russes,
10:12c'est la division même et l'illisibilité du pouvoir algérien.
10:15On imagine, nous, vu de France parfois,
10:16que le président Tebboune a une espèce de magistère sur son pays,
10:20et qu'il a vraiment la main.
10:21Non, il y a des clans,
10:22il y a les militaires qui jouent un rôle très important,
10:24et donc il est même difficile d'avoir un interlocuteur unique,
10:28tant ce régime est à la dérive,
10:29et ça dure depuis des années.
10:31Donc on a des interlocuteurs
10:32qui non seulement mettent beaucoup de mauvaise volonté,
10:34c'est un euphémisme,
10:35et ensuite sont eux-mêmes d'une désorganisation politique absolue.
10:38En tout cas, Paul Melun va falloir agir vite,
10:40et il va agir vite également sur place.
10:4280 ans, je rappelle, un bolem sans sale,
10:44qui est incarcéré, gravement malade,
10:4580 ans, cancer de la prostate,
10:47il va falloir agir très vite,
10:49surtout que là-bas, l'été est très très chaud.
10:50Europe 1 soir, week-end, 19h43.
10:52Alors après le journal permanent de 45,
10:54nous évoquerons l'avenir d'Emmanuel Macron,
10:56autant vous dire que le chef de l'État
10:58compte bien rester dans le paysage politique.
11:00Emmanuel Macron qui pourra aussi, dès mardi,
11:02dissoudre à nouveau l'Assemblée nationale.
11:04A tout de suite sur Europe 1.
11:05Europe 1 soir, week-end, 19h, 21h, sur Europe 1.

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