- avant-hier
L’incroyable histoire vraie de héros ordinaires qui ont bravé le chaos et les flammes, traversant la Manche à bord de petits bateaux pour sauver des milliers d’hommes à Dunkerque.
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Genre : Film Complet 2025, Nouveauté, Film en Français 2025, Cinéma
© 2025 - Tous droits réservés
#Documentaires #FilmComplet
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Court métrageTranscription
00:00Au printemps 1940, la Grande-Bretagne est proche de la catastrophe militaire.
00:13Piégée sur les plages de Dunkirk, le corps expéditionnaire britannique affronte une situation impossible avec l'arrivée massive des forces d'attaque hitlériennes.
00:23On a vécu l'enfer. Les tripes, le sang, les cordes déchiquetées par les bombes et les mitrailleurs qui abattaient des centaines d'hommes. C'était absolument épouvantable.
00:35Les Stukas étaient équipés de sirènes qui hurlaient pendant leur descente dans le but de nous effrayer. Et ça marchait.
00:43On se faisait bombarder à longueur de journée. Tous ces cadavres. On priait pour être dans la bonne file.
00:48Un de mes amis a été touché par des éclats d'obus qui lui ont arraché les yeux de la tête. Il est mort presque instantanément, ce qui était une bonne chose.
01:01Les avions piquaient sur nous. Les soldats m'ont crié « Que diable faites-vous ici, mademoiselle ? » Ils m'ont porté sur leur dos le long de la plage.
01:10Pour la Grande-Bretagne, la guerre semblait être finie avant même d'avoir commencé.
01:14Le noyau de l'armée britannique est sur le point de se faire éliminer, sans aucune possibilité de s'échapper.
01:24On est resté sur la plage pendant 48 heures, sans nourriture, sans eau. Il n'y avait nulle part où aller ni se cacher.
01:31Les avions de la Luftwaffe nous survolaient. On était des cibles faciles.
01:36On espérait juste qu'ils nous ratent.
01:37Un navire hôpital a explosé. Une bombe est tombée dans la cheminée et a fait éclater le bâtiment en morceaux.
01:45L'eau était pleine de jeunes en train de mourir ou déjà morts.
01:49Mais le capitaine a dit « On ne peut pas arrêter, messieurs, on ne peut pas arrêter. »
01:54Finalement, on a atteint la Manche et on s'est tous sentis extrêmement soulagés.
02:00Une fois à Douvres, on a embrassé le sol et on a pleuré toutes les larmes de notre corps.
02:12En hommage au courage de ces soldats britanniques et de ceux qui les ont secourus,
02:17les grands reportages vous présentent ce soir l'histoire d'un sauvetage épique que nous ne devons jamais oublier, raconté par ceux qui l'ont vécu.
02:25L'opération Dynamo est le moment culminant d'un des plus grands sauvetages de tous les temps.
02:30Des centaines de navires britanniques, dont beaucoup de bateaux privés, traversent la Manche pour secourir les militaires en détresse,
02:37plongeant courageusement dans le feu de l'action.
02:41J'ai connu l'enfer. Je pense encore chaque jour et je rêve chaque nuit à ces jours-là où j'ai traversé tant d'épreuves afin de pouvoir vivre.
02:52J'ai 99 ans et 4 mois maintenant et je suis toujours là.
02:56Chaque matin, en me réveillant, j'y pense.
03:02Ça m'étonne d'être encore vivant.
03:04J'en rêve encore toutes les nuits.
03:08Je suis le seul survivant connu de mon bataillon qui soit encore en vie.
03:13Un parmi des millions.
03:15Plus personne ne souvient de ça.
03:17Je parle à des gens qui me disent « C'était pendant quelle guerre ? »
03:22C'est l'attitude du monde d'aujourd'hui.
03:25Les écoliers d'aujourd'hui n'ont jamais entendu parler de Dunkerque.
03:29Leurs enseignants non plus.
03:30Les événements de Dunkerque sont tellement importants du point de vue politique et militaire mondial.
03:37Ça m'étonne que les gens ne s'en souviennent pas.
03:40Jusqu'à la sortie du film, le grand public n'avait généralement aucune idée de ce que représentait Dunkerque.
03:47Ceux qui savaient ce qui s'y est passé voyaient ça comme une anecdote de l'histoire britannique
03:51qui s'est produite avant que les États-Unis entrent en guerre pour nous sauver.
03:55C'est beaucoup plus important que ça.
03:56C'est une histoire universelle de survie.
03:59Ça a été un miracle en ce sens qu'autant de soldats en sont revenus vivants,
04:03alors qu'à première vue, ça semblait peu probable.
04:06Le fait que ces militaires britanniques soient rentrés chez eux signifiait que la Grande-Bretagne
04:10n'avait pas à signer un traité de paix avec Hitler, qu'elle n'avait pas à se rendre.
04:14Si les troupes avaient été anéanties, la guerre aurait été finie et on en subirait encore les conséquences aujourd'hui.
04:24Il n'y a pas de gloire dans la guerre.
04:26Ce n'est qu'une question de survie.
04:34Je suis né en 1918, dans une famille assez pauvre.
04:39Ma mère n'était pas une femme agréable et j'étais incontrôlable.
04:43Ils m'ont donc dit que j'irais à l'asile du docteur Barnardo.
04:46J'y suis resté de l'âge de 5 ans jusqu'à 8 ans, puis je suis allé au foyer pour enfants de Norwood pendant deux ans
04:54et à celui de Sitkape ensuite.
04:57Ça a été ça, mon enfance.
04:59Croyez-moi, vous ne pouvez pas comprendre la vie à cette époque.
05:02C'était dur, très dur.
05:07Je me suis enrôlé dans l'armée territoriale à l'âge de 18 ans.
05:12Je l'ai fait parce que la bière ne coûtait pas cher à la cantine et parce que les filles aimaient les hommes en uniforme.
05:19Je ne me suis pas vraiment enrôlé pour devenir soldat.
05:22Je suis entré dans l'armée territoriale à Brixton.
05:26En tant que canonnier anti-char, je m'installais devant l'infanterie et ma tâche était de tirer sur les chars d'assaut.
05:33Je faisais du vélo avec un ami sur le terrain communal de Wimbledon.
05:37Un sergent recruteur nous a demandé, voulez-vous vous engager dans l'armée ?
05:42On a dit oui.
05:43Quel âge as-tu ?
05:44J'ai répondu 16 ans.
05:46Il a refusé parce que j'étais trop jeune.
05:49Attendez, je lui ai dit, ce n'est pas vrai.
05:51J'ai 17 ans et il m'a enrôlé.
05:56Ma vie n'était rien.
05:58C'est pour ça que je me suis engagé dans la marine.
06:01Je n'avais pas tout à fait 17 ans.
06:04Un jeune de cet âge trouve ça merveilleux porter un uniforme.
06:14On a essayé de prévenir cette guerre.
06:18Mais maintenant, nous sommes en guerre.
06:19Et nous allons faire de la guerre.
06:23Et nous allons persévérer en faire de la guerre.
06:25Je suis née en Belgique, à Anvers.
06:36Quand la guerre a éclaté, il a fallu qu'on parte.
06:39Les Allemands ont réduit notre maison en miettes.
06:42On a dû tout laisser derrière nous.
06:44Je n'avais que 9 ans.
06:45La guerre a été déclarée le 3 septembre 1939.
06:51J'ai été mobilisé la fin du mois de septembre, donc pas mal dès le début.
06:55J'étais conscrit.
06:57J'ai bien vu la guerre venir.
07:01Mon père m'a conseillé de quitter l'armée et de m'engager dans l'aviation.
07:06Il fallait se soumettre à un examen médical pour l'armée de l'air.
07:10Comme je portais des lunettes, j'ai échoué à l'examen.
07:13Ça m'a sauvé la vie.
07:14Parce que la majorité de mes camarades n'ont pas survécu à la guerre.
07:19Mes lunettes m'ont sauvé la vie.
07:25Au début, on voyait ça comme une aventure.
07:28On ne s'imaginait pas comment ça serait.
07:32Personne n'aurait pu deviner ce qui allait se passer.
07:44La Seconde Guerre mondiale deviendra le conflit international le plus brutal et le plus destructeur de l'histoire.
08:04À la suite de l'invasio allemande de la Pologne en septembre 1939,
08:09le corps expéditionnaire britannique est envoyé en Europe.
08:14Au début de la guerre, en 1939, le corps expéditionnaire britannique s'est rendu en France.
08:23Il était composé de jeunes hommes qui n'avaient jamais été à l'étranger de leur vie.
08:28C'était donc une expérience incroyable pour eux.
08:31Monter à bord de bateaux et de trains, traverser la France,
08:34se ruer aux fenêtres pour voir de quoi avait l'air un pays étranger.
08:38Comme il ne se passait pas encore grand-chose,
08:40ils en ont profité pour connaître les Français,
08:42découvrir la cuisine française et faire des choses qu'ils n'avaient jamais faites avant,
08:47car ils étaient loin de chez eux.
08:49C'était une sorte d'aventure pour ces jeunes-là.
08:50La Grande-Bretagne ne se fâche pas facilement et n'a jamais voulu de cette guerre.
09:00Maintenant qu'il nous a été imposé, nous sommes déterminés à la mener jusqu'au bout,
09:03peu importe les sacrifices requis.
09:06Or, ce sont ceux qui font les plus grands sacrifices,
09:08les combattants, qui sont les plus enthousiastes.
09:10On a visité le château de Brias, un grand château.
09:21C'était très beau.
09:23On a effectué la traversée le jour de Noël
09:26pour accoster à Cherbourg, en France, le lendemain.
09:29C'est comme ça qu'on a passé Noël.
09:31On est arrivés dans un village appelé Gondecourt,
09:39près de la frontière belge.
09:40Je faisais partie d'un bataillon de mitrailleurs.
09:43C'était très différent de la vie à la maison avec maman.
09:50Les soldats reçoivent des rations alimentaires
09:53conçues pour répondre à leurs besoins nutritionnels.
09:55Ils nous donnaient une boîte de corned beef,
09:59un paquet de biscuits du genre « biscuits pour chiens »
10:02et c'était tout ce qu'on avait à manger pour la journée.
10:06Ces biscuits, pas moyen de mordre dedans.
10:08Il fallait les rompre en morceaux et les ramollir
10:11pour arriver à les avaler.
10:13C'était dur.
10:15Ils nous disaient que ces biscuits renfermaient beaucoup d'énergie.
10:19On était bien obligés de les croire.
10:21Le cuisinier nous servait parfois ce qu'il appelait du ragout.
10:24Il valait mieux ne pas demander ce qu'il y avait dedans.
10:33Le corps expéditionnaire qui débarque en Europe en 1939
10:37est une armée totalement mécanisée.
10:39Mais son entraînement, scandaleusement inadéquat,
10:42le rend incapable de combattre l'armée allemande
10:45bien mieux préparée.
10:47Ils manquaient d'entraînement.
10:48Ce n'était pas de vrais soldats.
10:50Pratiquement aucun d'entre eux n'avait déjà combattu.
10:52C'est étonnant, mais plusieurs de ces soldats
10:55n'avaient littéralement jamais utilisé d'armes à feu.
10:58Quand on est arrivé en France,
11:00on savait à peu près de quel côté de la mitrailleuse
11:02la balle sortait.
11:04On savait marcher au pas.
11:06Après l'instruction de base,
11:07ils nous donnaient un fusil,
11:09on s'entraînait un peu au tir
11:11et ils nous assignaient un camion
11:12qui allait être le nôtre jusqu'à la fin.
11:15On s'efforçait d'apprendre les tâches
11:18des uns et des autres sur les vedettes de combat.
11:21Je pouvais tirer, démonter une arme,
11:23la réassembler.
11:24Je pouvais même tenir la barre du bateau.
11:26Il fallait savoir tout faire.
11:33En mai 1940,
11:35la situation en Europe semble désastreuse.
11:38L'armée de Hitler lance des attaques dévastatrices
11:41contre la France, la Belgique et les Pays-Bas.
11:48C'est en mai que les combats ont vraiment débuté.
11:51Les Allemands ayant gagné du terrain,
11:53le corps expéditionnaire britannique a avancé
11:56pour aller les affronter à un point préétabli en Belgique.
11:59Les Britanniques n'avaient pas reçu l'autorisation
12:01d'entrer dans ce pays.
12:03La Belgique était censée rester neutre
12:05et ne s'impliquer dans la guerre
12:06que si elle était attaquée.
12:08Quand les Allemands ont envahi la Belgique,
12:09les forces britanniques et françaises
12:11ont quitté leur position en France
12:12pour se rendre à leur rencontre.
12:17Le premier endroit où on est allé,
12:19c'était Bruxelles.
12:20La rue où on se trouvait était vide.
12:23Elle avait été complètement évacuée.
12:25Les civils étaient tous partis.
12:26On est montés dans le train à Anvers,
12:34mais ils n'avançaient pas.
12:36On est donc descendus
12:37et on a traversé la Belgique
12:39pour aller jusqu'en France.
12:40On a parcouru toutes ces distances à pied.
12:44Quand le Blitzkrieg a débuté le 10 mai,
12:47c'est là qu'on a affronté les Allemands
12:49pour la première fois.
12:50On a suivi la rivière d'Isle tout au long.
12:55Les Allemands étaient de l'autre côté.
12:57Ils tiraient sur nos canons
12:58et on tirait sur les leurs.
13:01On avait un avion lysandre dans les airs
13:03qui m'envoyait de l'information
13:05que je transmettais à l'armée
13:07et j'ai fini par trouver la cible
13:10et abattre leur avion.
13:11Tout le monde s'attendait
13:15à ce que chacun reste sur ses positions,
13:17comme durant la Première Guerre mondiale.
13:19Une guerre d'usure avec très peu de mouvements.
13:22Les soldats pensaient qu'ils finiraient
13:24dans leur tranchée face aux Allemands
13:25dans les leurs,
13:26parce qu'ils étaient habitués
13:27à ce genre d'affrontements.
13:29Ce n'est pas ce qui s'est passé.
13:31Les Allemands ont monté cette attaque
13:32incroyablement audacieuse à travers les Ardennes
13:35avec leurs chars d'assaut,
13:36les Panzers,
13:37qui transperçaient toutes les défenses.
13:40Personne n'aurait cru
13:41qu'on pouvait franchir une zone boisée
13:42avec des chars,
13:43mais les Allemands y sont parvenus.
13:46Comme ils n'avaient pratiquement
13:47aucune force défensive derrière eux,
13:49ils ont atteint la côte
13:50en quelques jours à peine.
13:56La mauvaise communication
13:57réduit l'efficacité
13:59des différentes armées alliées.
14:00N'étant pas soumises
14:01à l'autorité d'un même commandement,
14:03elles suivent uniquement
14:04leurs propres objectifs.
14:06On ne savait pas ce qu'on faisait.
14:08À cause du manque de communication
14:11entre les armées britanniques
14:13et françaises
14:13avant la bataille de Dunkirk,
14:15aucun des deux camps
14:16ne savait vraiment
14:17ce que faisait l'autre.
14:20Le sergent Grover m'a dit,
14:22« Henry,
14:22tu te mets à cet endroit
14:23avec ton canon.
14:25Si des chars d'assauts
14:26arrivent avec le canon
14:27pointé vers l'avant,
14:28ce sont des ennemis.
14:30Si leur canon est tourné
14:31de l'autre côté,
14:32ce sont des alliés. »
14:33Je lui ai répondu,
14:34« D'accord, sergent. »
14:36Quand des chars sont arrivés,
14:38il m'a dit,
14:38« Tire sur ces salauds ! »
14:41Mais je ne les voyais pas.
14:43« Oh, d'accord.
14:44Attends un peu. »
14:46Soudainement,
14:46ce sont eux
14:47qui ont commencé
14:48à nous tirer dessus
14:49et à nous mettre en pièce.
14:53J'ai pensé,
14:54« C'est épouvantable.
14:56C'est épouvantable. »
14:57Mon canon a été frappé
14:59et j'ai perdu connaissance
15:00pendant quelques minutes.
15:01Quand j'ai repris connaissance,
15:02j'ai entendu,
15:03« Monsieur,
15:04oh, monsieur,
15:05on est vraiment désolé.
15:06On pensait que vous étiez
15:07des Allemands. »
15:09C'était des foutus français
15:10qu'il y avait dans ce char
15:11d'assaut gros comme une maison.
15:13Ils avaient fait
15:1417 victimes chez les nôtres.
15:19Ils ont appris une leçon.
15:21À l'avenir,
15:22non seulement les alliés
15:23devraient-ils communiquer
15:24beaucoup mieux entre eux,
15:25mais aussi au sein
15:26de leurs armées respectives.
15:27Les alliés sont incapables
15:32d'égaler la force
15:33et la férocité
15:34des attaques éclairs allemandes.
15:37Face à la puissance aérienne
15:38supérieure de la Wehrmacht
15:40et à son commandement unifié,
15:42les Britanniques et les Français
15:43ne sont tout simplement
15:44pas à la hauteur.
15:46L'armée allemande
15:48était mieux équipée,
15:49mieux formée
15:49et plus expérimentée.
15:52Tous leurs armements
15:54étaient meilleurs que le nôtre.
15:56Ils avaient de meilleures mitrailleuses,
15:57de meilleurs canons anti-chars
15:58et de meilleurs chars d'assaut.
16:00Ils gardaient toujours
16:01une longueur d'avance sur nous.
16:04Ils avaient de plus gros chars
16:05qui pouvaient tirer plus loin.
16:07Ils restaient hors de notre portée
16:09et nous lançaient
16:09une obue après l'autre.
16:12Les défenses de Paris
16:13sont complètement thermétiques.
16:15Les avions ennemis rencontreront
16:16une barrière d'acier
16:17qui protège le cœur palpitant
16:19de la France.
16:20La mer Leçon de 1914
16:22a donné lieu à la construction
16:23de la célèbre ligne Maginot.
16:26Kilomètre après kilomètre,
16:27les frontières est et nord-est
16:29de la France
16:29sont jalonnées de tourelles d'acier
16:31et de béton
16:32reliées sous terre
16:33par de vastes salles souterraines.
16:36Ici, des armées entières
16:37peuvent être cantonnées
16:38dans un environnement confortable
16:40et climatisé.
16:42On ne passe pas !
16:43Tel est le cri de guerre historique
16:45du soldat français.
16:46Les tirs croisés
16:47des canons de la ligne Maginot
16:49feront en sorte
16:50que la nouvelle guerre mondiale
16:51ne se déroulera pas en France.
16:55Les alliés sont incapables
16:57d'endiguer l'avancée de l'ennemi.
16:59Dans la ville de Wormuth,
17:01à 27 kilomètres de Dunkirk,
17:03les troupes britanniques
17:04sont facilement maîtrisées
17:05par les forces allemandes.
17:08Alors que les forces de Hitler
17:11avancent à la vitesse de l'éclair
17:13sur le territoire français,
17:15les alliés semblent
17:15de plus en plus désemparés.
17:19Ça prenait beaucoup de courage.
17:22Je n'y ai jamais vu de lâche.
17:26Ce n'est que plusieurs années
17:27après les événements de Dunkirk
17:29que la psychiatrie militaire
17:31deviendra un élément essentiel
17:33des soins offerts aux soldats.
17:35Ces soldats qui sont revenus du front,
17:37je sais exactement ce qu'ils ressentaient.
17:40J'ai longtemps eu des flashbacks,
17:42mais je n'ai jamais reçu de traitement
17:43ou quoi que ce soit d'autre du genre.
17:45Personne n'allait en thérapie pour ça.
17:47On apprenait à vivre avec.
17:50Je n'avais pas besoin de thérapie.
17:52Je dois dire que les hommes
17:53de cette époque-là
17:54étaient bien différents
17:55de ceux d'aujourd'hui.
17:57Une thérapie ?
17:58Un coup de pied au derrière, oui.
18:00Ces histoires de consultation,
18:02c'est des conneries.
18:03D'abord, il n'y avait personne
18:05à consulter,
18:06du moins pas officiellement.
18:13Moins nombreux,
18:15moins bien équipés
18:16et mal dirigés,
18:17les alliés désespérés
18:18battent en retraite
18:19à l'approche
18:20de la machine de guerre nazie.
18:21Leurs attaques éclaires
18:33avaient permis aux Allemands
18:34d'encercler l'armée britannique
18:35dans le nord de la France.
18:37Les chars d'assaut allemands
18:39ayant pénétré jusqu'à la côte,
18:40le corps expéditionnaire britannique
18:42était effectivement encerclé.
18:44Avant même que les combats
18:45aient vraiment débuté,
18:47les Britanniques étaient déjà
18:48en difficulté.
18:49et il était clair
18:50qu'ils allaient devoir
18:51battre en retraite.
18:53Les Allemands nous ont encerclés.
18:55Tout s'est passé très vite.
18:57La seule issue possible,
18:58c'était la mer.
19:00À ce moment-là,
19:01Dunkerque était le seul endroit
19:03par où les Britanniques
19:04pouvaient s'échapper.
19:05Une voiture de l'état-major allemand
19:15passait sur la route.
19:17La patrouille a tiré
19:18sur le conducteur.
19:19L'officier assis à l'arrière
19:21a sauté hors de la voiture
19:22et s'est enfui.
19:23Mais il a laissé sur le siège
19:25son casque,
19:29sa ceinture avec son lougueur
19:32et une manette
19:34qui a immédiatement
19:36été transportée
19:37au quartier général
19:38de division.
19:39Elle contenait les plans
19:42pour le corps militaire allemand
19:43qui devait attaquer Dunkerque.
19:46Ça leur a donné
19:49deux jours de grâce,
19:52ce qui a permis
19:53aux citoyens français
19:54de quitter la ville
19:55de Dunkerque
19:55qui avait été
19:56lourdement bombardée
19:57et aux soldats français
19:59de la barricader
20:00pour être en mesure
20:01de la défendre.
20:03La situation devient
20:05rapidement désespérée.
20:07Les chars allemands
20:07ayant atteint la Manche
20:08après avoir franchi
20:09la ligne Maginot
20:10sans difficulté,
20:12les armées françaises
20:13et belges
20:13battent en retraite
20:14chacune de son côté
20:15de la frontière.
20:17Il ne reste plus
20:17qu'une seule option
20:18pour le corps expéditionnaire
20:19britannique,
20:21se retirer jusqu'à Dunkerque.
20:27Vaincus et humiliés,
20:29les alliés sont acculés
20:30au pied du mur.
20:31La reddition
20:32semble inévitable.
20:34Tout porte à croire
20:35que les Allemands
20:36ont remporté
20:37la guerre en Europe.
20:39Cette débâcle incroyable,
20:41car c'est bien ce que c'était,
20:42une écrasante défaite,
20:44semblait sonner
20:45le glas
20:46de l'armée britannique.
20:48Comme elle était
20:49déjà coincée
20:49sur plusieurs fronts,
20:51les Allemands
20:51n'avaient plus
20:52qu'à compléter
20:52la courbe
20:53pour l'encercler
20:54complètement.
20:55Et dans ce cas-là,
20:56comment aurait-elle pu
20:57faire autre chose
20:57que de se rendre?
21:00Le général nous a dit
21:01que personne
21:02ne pouvait nous aider.
21:04Pour moi,
21:04la guerre était perdue.
21:07On se disait
21:08qu'ils allaient
21:08envahir la Grande-Bretagne
21:10et que tout était fini.
21:11Je me demandais
21:13comment on aurait pu
21:14encore gagner
21:14à ce stade-là.
21:16On avait tout perdu,
21:17l'armée britannique au complet
21:19et tout son équipement.
21:21C'est dans le chaos
21:23que le corps expéditionnaire
21:24se dirige vers Dunkirk.
21:27Pendant que l'armée britannique
21:28recule,
21:29il devient clair
21:30pour Lord Gort,
21:31le commandant
21:32en chef du corps expéditionnaire,
21:34que si la Grande-Bretagne
21:35veut continuer
21:35à se battre,
21:36elle doit organiser
21:37une évacuation.
21:38C'est aussi évident
21:40que cette évacuation
21:41peut uniquement
21:42se faire par Dunkirk,
21:44car tous les autres ports
21:44sont tombés,
21:45l'un après l'autre,
21:46aux mains des Allemands.
21:47Le seul qui reste encore
21:48entre nos mains,
21:49c'est Dunkirk.
21:50Les soldats britanniques,
21:51eux,
21:52ignorent encore
21:52pourquoi ils battent
21:53en retraite.
21:55On ne savait pas
21:56ce qui se passait.
21:57Il faisait nuit.
21:58On a marché,
21:59marché et marché
21:59jusqu'à Bredune.
22:01On a fini par décider
22:02de se rendre
22:02jusqu'à l'endroit
22:03d'où venait cette fumée,
22:05Dunkirk.
22:05On a chargé
22:08les troupes françaises
22:09de retenir
22:10les Allemands
22:10pendant notre retraite.
22:12On a ensuite
22:13roulé jusqu'aux abords
22:14de la panne.
22:16Il était censé
22:17y avoir quelqu'un
22:17qui nous y rejoindrait
22:18et qui nous dirait
22:20où aller.
22:21Bien entendu,
22:22quand on est arrivés,
22:24il n'y avait personne.
22:25On a marché
22:26jusque dans la mer.
22:27L'eau me montait
22:28à peu près
22:28jusqu'à la poitrine.
22:30Les avions
22:30de la Luftwaffe
22:31volaient au-dessus
22:32de la plage
22:33en mitraillant.
22:35Il n'y avait pas
22:38de navire,
22:39pas de bateau
22:40du tout.
22:41Ils nous ont fait
22:41sortir de l'eau
22:42en nous disant
22:43que chaque équipe
22:44d'artillerie
22:44devait se débrouiller
22:46pour trouver son chemin.
22:49On n'avait pas
22:50de nourriture,
22:52pas d'eau non plus.
22:53J'ai dit à mon compagnon
22:54Abby,
22:55qu'est-ce qu'on va faire ?
22:56Il m'a répondu,
22:57Harry,
22:58il y a un vieux bœuf là,
22:59on va l'abattre.
23:00Le bœuf faisait
23:03heuuuuh.
23:04Je l'entendais,
23:05je l'entendais
23:06gémir,
23:07le pauvre vieux.
23:09On l'a tué
23:09d'un coup de fusil
23:10et Abby
23:11en a coupé
23:12quelques morceaux.
23:13On a mangé
23:14un steak
23:15épais comme ça.
23:19On a fini
23:20par rencontrer
23:20des soldats,
23:21ceux du régiment
23:22du Chechire.
23:23Ils ont été
23:24très bons envers nous
23:25et nous ont nourris.
23:26On a mangé
23:27beaucoup de leurs biscuits
23:28durs,
23:28des trucs horribles.
23:34Avec l'ennemi
23:35à ses trousses,
23:36l'armée britannique
23:37en déroute
23:37poursuit son chemin
23:38vers la côte.
23:40La consigne
23:41était que
23:42si on trouvait
23:43un entrepôt
23:43des forces armées,
23:44on pouvait y entrer
23:45et se servir.
23:46Car les Allemands
23:47allaient tout prendre
23:48de toute façon.
23:49J'y suis donc entré
23:50et j'ai pris
23:51des cigarettes.
23:53Mon copilote,
23:54qui n'a jamais conduit
23:55le camion,
23:56a pris du whisky.
23:57C'était un Écossais.
23:59Il est allé
24:00à l'arrière du camion
24:01et il s'est saoulé.
24:03Je ne l'ai plus revu
24:04avant qu'on arrive
24:04à la plage.
24:10Des milliers
24:11de civils
24:12sans défense
24:12s'enfuient
24:13eux aussi
24:13pour échapper
24:14à la mort.
24:15Les soldats britanniques
24:16sont témoins
24:17d'innombrables
24:18scènes d'horreur.
24:18Sous-titrage Société Radio-Canada
24:22Sous-titrage Société Radio-Canada
24:26Il y avait tellement de réfugiés
24:56sur les routes
24:56qui voulaient seulement
24:57partir de là.
24:58Ça a donc beaucoup gêné
25:00la retraite des Britanniques
25:01parce qu'ils devaient
25:02partager la voie
25:02avec ces centaines
25:03de milliers,
25:04ces millions de civils
25:05qui tentaient aussi
25:06de s'échapper.
25:08C'était le chaos
25:09sur les routes.
25:10La situation
25:11était totalement chaotique.
25:13Tout le monde
25:13se demandait
25:14ce qui allait arriver,
25:15mais personne ne le savait.
25:16On n'avait pas le choix
25:18de continuer,
25:19mais les Français
25:21ont beaucoup souffert.
25:23Oh, on a vu
25:24des choses affreuses
25:24là-bas,
25:25vraiment affreuses.
25:27Les cadavres
25:27sur le côté de la route,
25:28c'était terrible.
25:35Les choses horribles
25:36qu'on a pu voir,
25:38ces centaines de personnes
25:39assassinées,
25:40bombardées
25:41ou brûlées.
25:45Tous ces réfugiés
25:46avec des poussettes,
25:48des chevaux
25:48et des charrettes
25:49et la Luftwaffe
25:51qui les mitraillait,
25:53ça semait le chaos
25:53et bloquait les routes.
25:57Ils bombardaient tout.
25:59Ils ne faisaient
25:59aucune distinction.
26:01On a vu tant de morts
26:02sur le chemin,
26:03de cadavres pourris
26:04de civils,
26:05de soldats,
26:06de chevaux,
26:07de bétail,
26:07n'importe quoi.
26:09C'était absolument
26:09épouvantable.
26:12Malgré toutes ces horreurs,
26:14les soldats n'ont pas
26:14le choix
26:15de boursuivre leur route.
26:17On voyait
26:18de pauvres jeunes
26:19se faire mettre
26:19en pièce
26:20et on y faisait
26:22plus attention.
26:23On passait au train.
26:25C'était arrivé
26:25et c'est tout.
26:28C'était vraiment
26:29horrible
26:29de voir ces femmes
26:30et ces enfants
26:31se faire blesser,
26:33mais on ne pouvait
26:33pas y faire grand-chose.
26:37C'est impossible
26:38de sauver
26:39qui que ce soit
26:39quand on est
26:40en pleine mission.
26:42On ressent
26:42du désespoir
26:43et on fait
26:44de son mieux.
26:45Mais on sait
26:46qu'on a une tâche
26:46à accomplir.
26:49Il y avait
26:50ce petit garçon
26:51qui est rentré
26:51de l'école
26:52et qui a vu
26:53que sa maison
26:53venait d'être
26:54bombardée.
26:56Sa mère
26:57et son père
26:57étaient morts.
26:58Ils demandaient
26:59« Où est ma mère ? »
27:02Il a fini
27:03par suivre
27:03les soldats
27:04avec nous.
27:04ils avançaient
27:07avec leurs charrettes,
27:08leurs vélos
27:08et leurs poussettes.
27:10Tout ce qu'on faisait
27:10c'était soigner
27:11les pieds des paysans.
27:13Ils avaient
27:13les pieds meurtris
27:14et notre médecin
27:15les leur bombait.
27:15Mes pieds
27:17étaient en très mauvais état.
27:19Les soldats
27:20me portaient
27:20sur leur dos
27:21parce que je ne pouvais
27:22plus marcher.
27:24Je n'étais
27:24qu'une enfant.
27:26C'était horrible.
27:28Mon père
27:28a renoncé.
27:29Il ne voulait plus.
27:31Il a dit
27:31« Je n'irai pas
27:32plus loin.
27:33Les p****
27:34peuvent m'avoir. »
27:38C'est dans les profonds tunnels
27:40s'étendant
27:41sous le château
27:41de Douvres
27:42que les Britanniques
27:43commencent à élaborer
27:44l'opération Dynamo.
27:46Le grand responsable
27:47de l'évacuation
27:48était le vice-amiral
27:49Bertram Ramsey,
27:51un vieil homme
27:52de confiance
27:52de la marine
27:53qui a été placé
27:54dans une situation
27:55extrêmement difficile.
27:57Il travaillait
27:58à Douvres
27:58dans la salle
27:59de la Dynamo
28:00du château.
28:01C'est d'ici
28:02qu'est parti
28:02le message
28:03comme quoi
28:03l'opération Dynamo
28:05allait commencer.
28:07Ce sauvetage
28:08n'a rien
28:08d'une opération
28:08militaire ordinaire.
28:10Le vice-amiral Ramsey
28:12conçoit un plan
28:13d'évacuation
28:13qui implique
28:14plus de 900 embarcations.
28:19La Luftwaffe
28:20avait presque entièrement
28:21détruit le port
28:22de Dunkerque.
28:24Le port était
28:25presque inutilisable.
28:26Il ne restait
28:27donc que les plages.
28:30Le problème,
28:31c'est que les navires
28:32étaient trop gros
28:32pour s'approcher
28:33des plages
28:34car la mer
28:34y était très peu profonde.
28:37C'était
28:38de vastes plages
28:39plates,
28:40jalonnées
28:40de dunes.
28:42C'est génial
28:43pour se faire bronzer,
28:44mais si on essaie
28:45d'amener de gros
28:46destroyers
28:46jusqu'à la plage
28:47pour que des hommes
28:48qui s'y trouvent
28:49montent à bord,
28:50ils ont découvert
28:51que c'était impossible.
28:54Ce dont ils avaient besoin,
28:55c'était de plus petits bateaux
28:57pour transporter
28:58les soldats
28:58depuis les plages
28:59jusqu'aux grands navires
29:01militaires et civils
29:02au large de la côte.
29:03Le gouvernement britannique
29:07lance un appel
29:08aux propriétaires
29:09de petites embarcations
29:10afin qu'ils participent
29:11à cette mission
29:12de sauvetage
29:13qui deviendra
29:14la plus grande évacuation
29:15de l'histoire militaire.
29:18Au grand mot,
29:19les grands remèdes.
29:20L'appel a été lancé
29:21à la radio.
29:22C'est tout ce que
29:23les gens savaient.
29:25Ce n'est que très tard
29:26pendant l'évacuation
29:27que les journaux
29:28et la radio
29:28ont rapporté
29:29qu'elle était en cours.
29:30Ça avait été
29:31gardé secret.
29:34Tout s'est déroulé
29:35très rapidement.
29:36Ils ont réquisitionné
29:37les navires
29:37du jour au lendemain.
29:39C'était le chaos organisé.
29:41Tous ceux qui pouvaient
29:41donner un coup de main
29:42l'ont fait.
29:43Bien des propriétaires
29:44ignoraient que leur bateau
29:45avait été réquisitionné.
29:47Si le propriétaire
29:48se trouvait aux alentours,
29:49ils pouvaient participer
29:50au sauvetage.
29:51Sinon, la marine
29:52prenait quand même
29:52son bateau.
29:58Plusieurs des soldats
29:59qui arrivent épuisés
30:00aux abords de Dunkerque
30:02n'ont pas mangé
30:02depuis des jours.
30:06J'ai conduit
30:07pendant 48 heures.
30:09Je m'endormais au volant
30:10et je me réveillais
30:11quand je frappais
30:12la bordure de la route.
30:13Finalement,
30:14je suis arrivé à la plage.
30:17Je suis entré
30:18dans un café
30:19et j'ai demandé
30:20s'ils pouvaient remplir
30:21nos bouteilles d'eau
30:21parce qu'on n'avait rien
30:23à boire.
30:24La dame m'a dit
30:25« Je suis désolé,
30:27il n'y a plus d'eau
30:27à Dunkerque.
30:29Les allemands
30:29ont fait sauter
30:30le réseau d'eau.
30:31Elle m'a quand même
30:32offert de les remplir
30:33de vin rouge.
30:35Alors on a bu
30:35du vin rouge
30:36sur la plage. »
30:39Dunkerque est un véritable
30:47désastre pour l'armée
30:48britannique
30:49qui y perd
30:50une grande partie
30:51de son équipement
30:52militaire.
30:55À leur arrivée
30:56à Dunkerque,
30:57les soldats
30:58ont été surpris
30:58d'apprendre
30:59qu'ils allaient devoir
31:00faire sauter
31:00leur voiture,
31:01leur char,
31:02tout ce qu'ils avaient
31:03utilisé pour se rendre là.
31:05La grande majorité
31:06de l'équipement
31:06que l'armée britannique
31:07avait emporté en France
31:08a été perdue.
31:10Il a fallu abandonner
31:11toute l'artillerie lourde
31:12et presque tous les véhicules
31:13en France
31:13parce que c'était impossible
31:15de les rapporter
31:15de l'autre côté
31:16de la Manche.
31:17Ils ont reçu
31:18l'ordre de mettre
31:18du sable
31:19dans les réservoirs
31:20à essence
31:20pour faire bloquer
31:21les moteurs
31:22parce qu'il ne fallait pas
31:23que les Allemands
31:24puissent utiliser
31:24l'équipement.
31:25une fois rendu à la plage
31:40le lieutenant m'a dit
31:42tu es de l'armée de l'air
31:44mais ces hommes sont tous
31:45de l'armée de terre
31:46s'ils t'attrapent
31:47ils vont te tabasser
31:48parce qu'ils n'ont jamais vu
31:49d'avion venir les aider.
31:50Il m'a donc conseillé
31:53d'enlever mes souliers
31:54et de mettre des bottes
31:56un imperméable
31:57et un casque en métal.
32:01Comme ça
32:01j'étais complètement déguisé
32:04en soldat
32:04de l'armée de terre.
32:10Les dizaines
32:11de milliers de soldats
32:12rassemblés sur le sable
32:13des plages de Dunkerque
32:14sont témoins
32:15de scènes de destruction
32:17qu'ils n'oublieront jamais.
32:18Tout était en feu
32:21sur la plage.
32:24On se faisait attaquer
32:26par des bombardiers
32:27et les schtukas
32:28descendaient en piquet
32:28vers la plage.
32:30Les gens ne s'imaginent
32:31pas ça
32:32mais mon Dieu
32:32on voyait
32:34tous nos amis
32:34se faire pulvériser
32:36des navires
32:37explosés en morceaux.
32:44On entendait
32:44les canons tonner.
32:47On était impuissants
32:48sans endroits
32:49où s'abritaient.
32:51On se couchait
32:51dans le sable.
32:52Je me souviens
32:53que j'étais caché
32:53derrière un grand
32:54banc de sable
32:55et je pouvais entendre
32:56les balles
32:56le pénétrer
32:57de l'autre côté.
32:58Il fallait se coucher
32:59dans le sable.
33:00C'était assez déplaisant.
33:02Les chasseurs
33:03et les bombardiers
33:04survolaient la plage
33:05sans arrêt
33:05en mitraillant.
33:06On n'avait aucun
33:07moyen de protection
33:08alors on restait
33:09assis sur le sable.
33:11Il n'y avait nulle part
33:11où aller.
33:12On espérait juste
33:13qu'ils nous ratent.
33:13Là où je me trouvais
33:16sur la plage
33:17il n'y avait pas
33:18d'officier du tout.
33:19Il fallait
33:20qu'on se débrouille
33:21tout seul.
33:22Je ne me rappelle pas
33:23avoir vu un officier là.
33:25C'était chacun pour soi.
33:27Le moral est au plus bas
33:28parmi les troupes
33:29qui attendent
33:30les secours
33:31sans ravitaillement
33:32et sans grand espoir.
33:37Environ quatre jours
33:38sans nourriture,
33:39sans eau,
33:41sans rien.
33:43Il y en a,
33:44je suppose,
33:45qui ont fini
33:45par abandonner.
33:47Je ne saurais dire.
33:50Ce sentiment
33:50de désespoir
33:51ne quittait jamais
33:52notre esprit.
33:53On ne savait pas
33:54ce qui allait se passer.
33:56On était hébétés,
33:58incapables de penser.
33:59On se demandait bien
34:00ce qui allait arriver.
34:09Contraints d'attendre
34:11sous une pluie de bombes,
34:13les soldats sans défense
34:14ont l'impression
34:15d'être abandonnés
34:16par la Royal Air Force.
34:20Le sentiment général
34:21parmi les soldats
34:22sur la plage
34:22était que la RAF
34:23les avait abandonnés.
34:26La puissance de défense
34:28était insuffisante.
34:30Où étaient
34:30les canons antiaériens?
34:32Il n'y en avait pas.
34:34Je n'ai pas vu
34:34un seul avion britannique.
34:36Ils n'ont pas fait
34:37grand-chose.
34:37Il faut dire
34:38qu'on n'avait pas
34:38beaucoup d'avions.
34:40Les soldats
34:41et les marins
34:42critiquaient la RAF
34:43et le commandement
34:44des chasseurs
34:45qui ne venaient pas
34:45les défendre à Dunkerque.
34:47Chaque fois
34:47qu'ils levaient
34:48les yeux vers le ciel,
34:49ils ne voyaient
34:49que des Allemands.
34:50Où était donc
34:51la RAF?
34:58Des aviateurs
34:59dont l'avion
35:00avait été abattu
35:01ou qui travaillaient
35:01au sol
35:02tentaient eux aussi
35:03de monter à bord
35:04des navires
35:04pour rentrer au pays.
35:06Ils se sont fait repousser
35:07et même attaquer
35:07par des gens
35:08qui leur disaient
35:08« Vous ne montrez pas
35:09à bord,
35:10vous n'avez rien fait
35:10pour nous aider. »
35:11Ils étaient détestés
35:12à ce point-là.
35:14Je trouvais ça
35:15un peu déplacé.
35:18Une fois rentrés
35:19en Angleterre,
35:20on a su que la RAF
35:22protégeait les troupes
35:23sur la plage,
35:24mais pas sur notre plage.
35:26Affaiblie par les pertes
35:38subies durant la campagne
35:39française,
35:40la RAF n'est pas en mesure
35:42d'arrêter l'assaut
35:43aérien allemand.
35:44Cela dit,
35:45elle peut certes
35:45l'entraver.
35:47Les soldats
35:48et les marins
35:48croyaient tout simplement
35:49que la RAF
35:50n'était pas là,
35:51ce qui était vraiment
35:52injuste,
35:52parce qu'elle était
35:53bel et bien là.
35:54Ils étaient là,
35:56peut-être pas au-dessus
35:57des plages,
35:58mais un peu plus loin,
35:59sur terre ou en mer.
36:02Bien sûr,
36:03avec la bataille
36:03d'Angleterre,
36:04l'attitude envers
36:05les membres
36:05de la RAF a changé.
36:07Ils sont devenus
36:08les héros de la nation.
36:18Pendant que les divisions
36:19allemandes s'entassent
36:20autour de Dunkerque,
36:22le corps expéditionnaire
36:23britannique est au bord
36:24de l'anéantissement.
36:25Son sort,
36:26en équilibre
36:27sur le fil du rasoir.
36:33Le 27 mai 1940,
36:36le capitaine
36:36William Tennant,
36:38officier supérieur
36:38de la marine,
36:40arrive à Dunkerque
36:41pour coordonner
36:41l'évacuation.
36:46Tennant s'est rendu compte
36:47que même si le port
36:48avait été détruit,
36:49il y avait quand même
36:49un long brise-lame,
36:51une digue de protection.
36:52Elle n'avait absolument
36:53pas été conçue
36:54pour qu'un navire
36:55s'en approche.
36:56Elle servait seulement
36:57à empêcher le sable
36:58d'atteindre le port
36:59et de l'envaser.
37:02Il a immédiatement pensé
37:04à faire amarrer les bateaux
37:05le long de cette digue
37:06de protection
37:06pour que les troupes
37:07soient ensuite en mesure
37:08de monter à bord.
37:09Il a fait avancer un bateau
37:13le long de la digue
37:14pour voir ce que ça donnerait.
37:16Et ça a marché.
37:25Des centaines de bateaux,
37:27dont l'équipage est composé
37:28de membres de la Royal Navy
37:29et des volontaires civils,
37:31traversent les eaux traîtresses
37:32de la Manche.
37:33Plusieurs de ses marins
37:34assistent à des scènes
37:35qui les marqueront à jamais.
37:39C'était horrible.
37:41Je n'avais jamais vu
37:41quelque chose comme ça avant.
37:43Plein de gens se faisaient tuer.
37:46Les Stukas descendaient.
37:48Boum, boum, boum, boum.
37:50Sans arrêt.
37:55La majorité des petites embarcations
37:57qui ont fait la traversée
37:58avaient été réquisitionnées
38:00et étaient pilotées
38:01par des membres
38:01de la Royal Navy
38:02qui souvent n'avaient aucune idée
38:04de la façon dont fonctionnaient
38:05ces bateaux.
38:06Beaucoup d'entre eux
38:07ne savaient pas ce qu'ils faisaient.
38:09Il y avait un bateau
38:09avec 60 personnes à bord.
38:11Quand il est arrivé,
38:12il flottait à bonne hauteur.
38:14Mais avec la soixantaine
38:15de passagers,
38:16il s'est enfoncé.
38:18L'eau arrivait à environ
38:1960 centimètres du plat-bord.
38:22La raison d'utiliser
38:24ces petits bateaux,
38:25c'était d'amener
38:25les soldats des plages
38:26jusqu'au plus gros navire
38:28au large de la côte.
38:29L'opération allait donc
38:30se répéter maintes et maintes fois.
38:32J'ai commencé vers 9 heures
38:36et j'ai arrêté vers 16 heures.
38:39J'avais environ trois voyages
38:40à aller-retour
38:41pour aller chercher du monde.
38:44On essayait chaque fois
38:46de monter sur les bateaux
38:47qui arrivaient,
38:48mais ils se remplissaient
38:48avant qu'on les atteigne.
38:51On a attendu sur cette digue
38:53pendant une éternité
38:55pour avoir une place
38:55dans un bateau.
38:56On se faisait tirer dessus.
38:58Oh, Seigneur!
38:59On faisait des signes
39:02de la main
39:02pour que les bateaux
39:03s'arrêtent pour nous.
39:05Beaucoup d'entre eux
39:05passaient tout droit.
39:07Ma mère agitait
39:09sa chemise de nuit.
39:10Elle n'arrêtait pas
39:10de leur faire des signes,
39:11de crier
39:12« Je suis britannique! »
39:16Les marins sont la cible
39:22des attaques sans merci
39:24de la Luftwaffe.
39:28Les bateaux se faisaient détruire
39:30à droite et à gauche.
39:31C'était comme entrer en enfer.
39:34Le tiers des navires
39:35qui ont participé à l'opération
39:37ont été détruits
39:38ou mis hors service.
39:39C'était donc une entreprise
39:40extrêmement dangereuse.
39:41C'était infernal, horrible.
39:45Moi, je nageais dans l'eau
39:46en ramassant des gars
39:47qui avaient perdu leurs jambes
39:49ou leurs pieds
39:50pour les mettre
39:50sur des canaux de fortune
39:52et les pousser vers les bateaux.
39:59Il y avait de l'essence
40:01et du sang dans l'eau
40:02et quelque chose de vert.
40:04Je ne sais pas ce que c'était,
40:05mais c'était gluant et vert.
40:06On pouvait se faire écraser
40:13par un bateau
40:14dont l'équipage
40:14n'avait pas remarqué
40:15la présence de soldats dans l'eau.
40:17Il arrivait aussi
40:18que la mer s'enflamme.
40:20Quand ces gros bateaux coulent,
40:21leur moteur explose
40:23et le diesel se retrouve
40:24partout à la surface.
40:26On pouvait facilement
40:27se faire tirer dessus.
40:28Beaucoup de ceux
40:29qui sont revenus morts
40:30sur les bateaux
40:31ont été abattus
40:32ou bombardés dans l'eau
40:33par les avions allemands.
40:34Beaucoup d'autres
40:35n'ont pas survécu
40:36à la traverser.
40:37Quand les premiers bateaux
40:38ont commencé à rentrer
40:39en Angleterre,
40:40ils ont soulevé la barrière
40:42et ont vu un bateau arriver
40:43dont la moitié des passagers
40:44étaient morts.
40:48Quand on est entré
40:49dans le port de Douvres,
40:51les gars nous ont tiré dessus.
40:53J'ai dû leur dire
40:54d'arrêter de tirer,
40:55qu'on était des Anglais.
40:56On n'était plus que 4 sur 12
40:58au départ.
40:58Alors que la bataille fait rage
41:07sur terre,
41:08en mer
41:08et dans le ciel,
41:10les hommes travaillent
41:11jusqu'aux limites absolues
41:13de leur endurance.
41:15Personne ne se parlait.
41:17C'était...
41:17Partez !
41:18Partez !
41:19Tout le monde essayait
41:21de quitter Dunkirk
41:22par quelques moyens
41:23que ce soit.
41:24Quand les petits bateaux
41:25sont arrivés,
41:26ils ont ramassé
41:26beaucoup de gens.
41:27Venez les gars,
41:28prochain arrêt,
41:29Douvres !
41:31On était aux Anges.
41:33Après ça,
41:34on a prié
41:34et prié
41:35et prié
41:36pour réussir
41:37à se rendre
41:37jusqu'à Douvres.
41:38On a atteint la digue
41:40et on a fini
41:41par trouver un chalutier,
41:43le Lord Grey.
41:44Il y avait quelqu'un
41:45qui comptait
41:46ceux qui montaient à bord.
41:47Il a dit
41:47« C'est assez maintenant,
41:49partons. »
41:50Je me suis couché
41:51et je me suis endormi aussitôt.
41:56Ma mère a eu
41:58la bonne idée
41:58de dire
41:59« On va éviter
42:00les grandes embarcations
42:01parce que les Allemands
42:02les bombardent sans cesse. »
42:04On est donc montés
42:05sur ce petit pétrolier
42:06qui s'appelait
42:06le Satin.
42:08Ils nous ont installés
42:08dans la cabine
42:09du capitaine
42:10et ils nous ont dit
42:11que le bateau
42:12pouvait être bombardé
42:13à tout moment.
42:14C'était très dangereux
42:15de passer à travers
42:16tous ces débris.
42:18On a dû traverser
42:18du feu pour en sortir.
42:21Tout ce temps-là,
42:22les bombes tombaient
42:22et les mitrailleuses
42:23nous tiraient dessus.
42:24certains bateaux ont coulé,
42:26d'autres s'en sont tirés.
42:29Des bombes,
42:30des bombes
42:31et encore des bombes.
42:32Vous ne pouvez pas
42:33vous imaginer cet enfer.
42:34Il fallait y être
42:35pour y croire.
42:36On entend
42:37toutes sortes
42:38de balivernes
42:38que certains ont dit
42:39qu'ils n'avaient pas peur
42:40mais on ne pouvait
42:41s'empêcher d'avoir peur.
42:44Après ça,
42:44on a prié
42:45et prié
42:46et prié
42:46pour réussir
42:47à se rendre
42:47jusqu'à Douvres.
42:49Et on est effectivement
42:50rentrés à Douvres.
42:51C'était merveilleux,
42:53absolument merveilleux.
42:54Le Shangri-La,
42:55le lever du jour.
42:58On était abattus,
42:59complètement abattus.
43:02Mais,
43:02quelle sensation
43:04ça nous a procuré
43:05d'être rentrés
43:06en Angleterre.
43:09Je la ressens encore.
43:10C'était un miracle
43:15et on était heureux
43:16d'être en vie.
43:19Ma compagnie
43:20comptait 107 membres.
43:22Il y en a juste 31
43:23qui sont rentrés
43:24sur 107.
43:31Les soldats britanniques
43:32qui ont quitté
43:33les plages de France
43:34au plus profond du désespoir
43:35sont accueillis
43:36chez eux
43:37comme des héros
43:38conquérants.
43:42On venait de perdre
43:43une bataille,
43:44mais le peuple d'Angleterre
43:45nous traitait
43:46comme des héros.
43:49Ce dont je me souviens
43:51encore aujourd'hui,
43:52ça a l'air de rien,
43:53je sais,
43:54mais c'était incroyable
43:55pour nous
43:55quand on est arrivés
43:56à Harwich,
43:58c'est qu'il y avait
43:58des centaines
43:59de femmes
44:00sur les quais.
44:01De toute évidence,
44:02elle s'était fait dire
44:03« Dès que les navires
44:05entreront au port,
44:06empoignez un soldat
44:07et occupez-vous de lui. »
44:10Debout sur le quai
44:11se trouvaient
44:12toutes ces charmantes dames
44:13et elles voulaient
44:14toutes s'emparer
44:15des héros blessés
44:16comme moi.
44:18Les femmes
44:18du service volontaire féminin
44:20m'ont causé
44:20plus de problèmes
44:21que n'importe quel allemand.
44:23Elles essayaient
44:24toutes de m'attraper.
44:26Le médecin m'a dit
44:26« Vous êtes encore en vie,
44:28vous faites l'affaire. »
44:31Une dame m'a pris
44:34par le bras
44:34et m'a amené
44:35dans un hangar
44:36pour me donner
44:37du thé
44:37et des sandwiches.
44:40Mon copilote
44:40qui avait survécu
44:41lui aussi
44:42disait à tout le monde
44:43que je lui avais
44:44sauvé la vie
44:45mais ce n'était
44:47pas tout à fait vrai.
44:49J'avais conduit
44:49le camion
44:50pendant qu'il se saoulait
44:51à l'arrière.
44:53Je l'avais amené
44:54jusqu'à la plage
44:55et je l'avais fait sortir
44:56avant qu'on abandonne
44:57le camion.
44:58D'une certaine façon,
44:59on peut dire
45:00que je l'avais sauvé
45:01mais pas vraiment.
45:04Quand mon bataillon
45:06s'est finalement réuni,
45:07j'ai été surpris
45:08de voir combien
45:09de ses membres
45:09avaient réussi à revenir.
45:11C'est un miracle
45:12qu'on ait réussi
45:13à sortir de là.
45:14Les gens étaient
45:15très gentils
45:16quand on est arrivé
45:16en Angleterre.
45:18Ils nous ont aidés
45:19et nous ont donné
45:20des vêtements.
45:21On n'avait rien.
45:22Il a fallu
45:23se déshabiller,
45:24se laver
45:24et se faire
45:25désinfecter.
45:28Don Kirk, pour moi,
45:29ça a été une épopée
45:31de bravoure absolue.
45:33J'ai traversé l'enfer
45:34pour sortir de l'enfer.
45:36Je suis revenu
45:37sain et sauf.
45:41C'est comme ça
45:42que je le vois.
45:43L'opération Dynamo
45:48est la plus grande
45:49évacuation militaire
45:50de l'histoire.
45:52Cette campagne
45:52permet d'éviter
45:53de justesse
45:54la reddition
45:55de la Grande-Bretagne
45:56devant les forces
45:57de Hitler.
45:58Elle marque
45:59un tournant majeur
45:59de la Seconde Guerre mondiale.
46:01Mais pour les soldats
46:02qui reviennent
46:03de Don Kirk en 1940,
46:05ça représente un échec.
46:07Les troupes britanniques
46:08qui ont été évacuées
46:10se considéraient
46:11en quelque sorte
46:12comme les vestiges
46:13d'une armée vaincue.
46:14Ces soldats
46:15avaient pris part
46:15à une terrible défaite.
46:17Ils sont rentrés honteux.
46:20Eh bien,
46:21c'était une évacuation,
46:23on est montés
46:24sur un bateau
46:24et c'est tout.
46:27C'étaient des héros
46:28parce qu'ils avaient survécu
46:30et ça signifiait
46:31que la Grande-Bretagne
46:32avait un avenir.
46:33L'évacuation de Don Kirk
46:35a permis aux Britanniques
46:36de rester dans la guerre.
46:38Ça a été un triomphe
46:38parce qu'ils ont réussi
46:40à secourir bien plus de gens
46:41qu'ils ne l'auraient cru possible.
46:43C'était incroyable
46:45combien ils en ont secouru.
46:48Ils ne s'attendaient pas
46:51à sauver
46:52plus de 45 000 hommes.
46:56Au bout du compte,
46:57ils ont réussi
46:58à retrouver
46:58et à ramener
46:59près de 340 000 soldats.
47:03L'armée britannique
47:04avait survécu.
47:05Une euphorie patriotique
47:15s'empare
47:15du public britannique.
47:17La fumée de la bataille
47:23plane sur Dunkerque,
47:24ce port de l'autre côté
47:25de la Manche
47:26d'où rentrent
47:27des milliers d'hommes
47:27du corps expéditionnaire britannique.
47:30La magnifique opération
47:31d'arrière-garde
47:31menée par les armées
47:32britanniques et françaises
47:34n'a d'égal
47:34que le splendide travail
47:35de la marine
47:36pour protéger les soldats
47:37et les ramener
47:38chez eux
47:39dans des navires de guerre
47:40et des embarcations
47:41de toutes sortes.
47:42Ils se battent
47:43sans cesse
47:43depuis deux semaines
47:44et le monde entier
47:45est émerveillé
47:46par leur immense courage
47:47et leur discipline
47:48inébranlable
47:49sous le brillant commandement
47:51de leurs supérieurs.
47:52Jamais dans toute son histoire militaire,
47:54la Grande-Bretagne
47:55n'a-t-elle été aussi fière
47:56de ses fils combattants ?
47:57La route sera encore longue
48:03vers la victoire finale.
48:05La Seconde Guerre mondiale
48:07se poursuivra
48:07durant quatre autres années.
48:09Mais ce sont les événements
48:10de Dunkerque
48:11qui rendent possible
48:12cette grande marche
48:13vers la paix.
48:14Plusieurs ont pris
48:16quelques jours
48:17pour récupérer.
48:18On a tous eu droit
48:19à trois jours.
48:22L'adjudant est arrivé
48:23et nous a dit
48:24« J'ai bien peur
48:26que le réveil
48:26soit à six heures ici.
48:29Vu que vous étiez
48:30à Dunkerque,
48:32vous pouvez vous lever
48:33à sept heures et demie
48:34ou huit heures
48:35et prendre le déjeuner.
48:37Mais c'est tout. »
48:42Les hommes du corps expéditionnaire
48:45profitent de quelques moments
48:47de répit
48:47après le retraite
48:48héroïque des Flandres.
48:49Ici, dans un camp de repos,
48:51ils se dépoussièrent,
48:52se ressaisissent
48:52et se laissent aller
48:53à chanter un peu.
48:54Mon copain, Ginger et moi,
49:03on est restés ensemble
49:04pendant toute la guerre.
49:06On a tous les deux
49:07survécu à Dunkerque.
49:09Au moment de monter
49:10sur un bateau,
49:11on est allés
49:12dans des directions différentes.
49:15J'ai supposé
49:16qu'il avait été tué
49:17ou fait prisonnier
49:17et il a pensé
49:19la même chose
49:19à mon sujet.
49:20« Le lendemain matin,
49:22quand je marchais
49:23dans la rue
49:24pour aller déjeuner,
49:25j'ai croisé Ginger.
49:27Il m'a vu
49:27et est venu
49:29me serrer dans ses bras
49:30comme si on avait été
49:32des amants
49:32qui s'étaient perdus
49:34de vue depuis longtemps.
49:36On croyait tous les deux
49:37que l'autre avait péri.
49:41On l'échappait belle
49:41tellement de fois.
49:43C'était absolument incroyable.
49:45On était dans un cinéma,
49:46Ginger et moi,
49:47regardaient un film
49:48dont j'ai oublié le titre,
49:49quand la salle
49:50a été touchée
49:51par une bombe.
49:53Plus de 500 personnes
49:54sont mortes,
49:55mais on est sortis
49:57tous les deux de là
49:57tout juste recouverts
49:58de poussière.
50:08L'opération Dynamo
50:09a été portée
50:10au grand écran
50:11à plusieurs reprises.
50:12La sortie de Dunkirk
50:14du réalisateur
50:15Christopher Nolan
50:15en 2017
50:16a une fois de plus
50:18attiré l'attention
50:19du monde
50:19sur ces événements
50:20qui ont changé
50:21le cours
50:22de la Seconde Guerre mondiale.
50:24Pour moi,
50:25c'est un des plus grands
50:26moments de l'histoire
50:27de l'humanité.
50:28Je suis très heureux
50:29que certains
50:29des anciens combattants
50:31qui ont vécu
50:31l'évacuation
50:32soient ici.
50:34Quand on leur a projeté
50:34le film,
50:35ça a été une des choses
50:36les plus intimidantes
50:37que j'ai jamais vécues
50:38en tant que cinéaste,
50:40d'avoir à me tenir
50:40devant ces gens
50:41qui ont vécu
50:42cet événement
50:42et qui ont maintenant
50:43plus de 90 ans
50:44pour leur montrer
50:45notre version
50:46de leur histoire.
50:48On a assisté
50:50à la première
50:50de Dunkirk
50:51à Lester Square.
50:53J'étais sur le tapis rouge.
50:55Les gens venaient
50:56me faire un câlin.
50:58Ils étaient des centaines
51:03derrière les barrières
51:04qui s'approchaient,
51:06qui applaudissaient
51:07et qui nous saluaient.
51:08C'était ahurissant.
51:10C'était un bon film,
51:12mais les seuls
51:13qui peuvent comprendre
51:14comment on se sentait
51:15à Dunkirk,
51:16c'est ceux qui y étaient.
51:18Personne d'autre
51:19ne peut s'imaginer
51:20comment c'était.
51:22J'ai trouvé ça très bon.
51:24Il y avait quelques
51:25petites erreurs mineures
51:26que j'aurais pu lui reprocher,
51:28mais en général,
51:29c'était assez exact.
51:35Le prince Harry
51:36m'a invité au palais.
51:38Quel homme merveilleux.
51:40Mais je n'étais
51:42que le deuxième homme
51:42le plus âgé.
51:44Ça, c'est une honte.
51:47Ils nous ont traités
51:48en héros.
51:49Vous êtes des héros.
51:51On l'était.
51:52Vous l'étiez
51:52et vous l'êtes toujours.
51:54J'espère que quelqu'un
51:55vous a aidé
51:55à monter la colline.
51:57Une dame m'a poussé
51:59un petit bout de temps.
52:00Ensuite,
52:01quelqu'un est venu
52:01du palais
52:02et m'a demandé
52:02« Savez-vous qui c'était ? »
52:04J'ai dit « Non,
52:05c'était Kate. »
52:07Je ne pouvais pas le savoir,
52:08il était derrière moi.
52:11Il a vraiment été charmant,
52:13le prince Harry.
52:14Il est descendu
52:15et il nous a parlé.
52:17Il est très gentil.
52:19Je n'arrivais pas
52:20à mettre mes souliers
52:21parce que j'ai les pieds
52:22qui enflent.
52:23J'ai dû y aller
52:24en pantoufles.
52:25J'ai dit au prince Harry
52:26« Excusez-moi
52:27pour mes pantoufles. »
52:29Il m'a répondu
52:29« Au moins,
52:30elles sont bleues royales. »
52:34Le prince Harry
52:35nous a bien remerciés.
52:37Je dirais
52:37qu'on a été
52:38de vrais héros
52:39et j'ai remercié
52:41le Seigneur.
52:42Je le remercie encore.
52:43Oh.
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