Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 04/07/2025
Léonidas KALOGEROPOULOS dirige le Cabinet d’affaires publiques Médiation & Arguments qu’il a fondé il y a 30 ans. Il défend une approche éthique de l’économie et un entrepreneuriat au service de l’intérêt général, détaillée dans un ouvrage « L’Entreprenalisme, ou les nouvelles Lumières d’une France qui ose » (Éditions Fauves). Il est également le fondateur d’Entrepreneurs pour la République (EPR), plateforme digitale inédite visant à connecter les besoins d’intérêt général avec les solutions concrètes développées par les entrepreneurs, dont il expose l’ambition dans le « Manifeste des Entrepreneurs pour la République » (Éditions Balland). Il intervient, depuis plus de 15 ans comme chroniqueur régulier sur la radio BFM Business dans l’émission matinale « Les experts du 9-10 ».

Léonidas KALOGEROPOULOS est par ailleurs Délégué Général de l’Open Internet Project (OIP), association européenne fondée en 2014 qui milite pour une concurrence équitable et ouverte dans le secteur numérique, devant permettre l’émergence de champions français et européen du digital, et qui lutte contre les abus de position dominante des géants du numérique. En transparence, l’École 18.06 est membre de l’OIP.

Pour ce sixième épisode de l’émission Indépendances, Léonidas KALOGEROPOULOS revient sur ses engagements en faveur de la souveraineté numérique française, les ambitions qu’il porte et les défis à relever face à l’hégémonie des grandes plateformes américaines et chinoises.

N’hésitez pas à poser vos questions en commentaires, à réagir sur le contenu de l’émission, etc.

Suivez notre émission sur vos apps musicales préférées :
🇫🇷 Deezer : https://www.deezer.com/fr/show/1001840001
🇸🇪 Spotify : https://open.spotify.com/show/1m034FdltKA9ap4d5qA0bf

Retrouvez les cursus de formations Bac+3 et Bac+5 de l’École 18.06 : https://18.06.fr

Production : ‪École 18.06
Animation : Cyril BERTSCHY
Directeur de la rédaction : Sébastien DHÉRINES
Auteur & Réalisateur : Alexandre MONCAYO
Chef opérateur : Guillaume BERHNARD
Cadreurs : Gabriel MORET et Thomas POTET

Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00:00Bonjour et bienvenue dans cet épisode d'Indépendance, podcast de l'école 1806.
00:00:05Aujourd'hui, nous allons recevoir un militant engagé, passionné par l'intérêt général,
00:00:10défenseur des entreprises, passionné par la souveraineté numérique.
00:00:14Il s'attaque au monopole. On va donc aborder avec lui ces sujets qui sont à la fois politiques, économiques et sociétaux.
00:00:27Léonidas Calogéropoulos, bonjour.
00:00:29Bonjour Cyril.
00:00:30Bienvenue dans cette émission d'Indépendance.
00:00:32Merci de votre invitation.
00:00:34Je suis ravi, je sais qu'on va avoir 50 minutes très riches, on a échangé, on a préparé.
00:00:39Je pense qu'il était bon d'arrêter de préparer parce qu'on faisait l'émission avant l'émission.
00:00:42On en a fait plusieurs.
00:00:43Avant de démarrer, avant de vous présenter et que le public vous connaisse un petit peu mieux.
00:00:48Aujourd'hui, la souveraineté numérique est sur toutes les bouches.
00:00:52C'est un combat de longue date pour vous.
00:00:54Avec l'arrivée de Donald Trump, c'est devenu, semble-t-il, un objectif prioritaire.
00:01:01Malheureusement, force est de constater qu'aujourd'hui, on est toujours dépendant des gens américains.
00:01:06Pourquoi la France a mis tant de temps à passer de la parole aux actes et, insidieusement, est-ce qu'on est réellement passé aux actes ?
00:01:13Je pense que l'on a une difficulté dans notre pays qui est, dès que l'on a un objectif d'intérêt général, on se dit, l'État va faire.
00:01:25Le réflexe étatique.
00:01:26Et c'est un réflexe collectif.
00:01:31Je voudrais faire un parallèle avec ce qu'était le Moyen-Âge par rapport à la Renaissance.
00:01:37Quand on avait un problème au Moyen-Âge, on allait à l'église, on mettait des cierges, on priait.
00:01:42Il y a eu la tempête, il y a les guerres, il y a les famines, la récolte s'est mauvaise.
00:01:47On va prier.
00:01:47On se tourne dans l'au-delà et on attend.
00:01:54Et la Renaissance, c'est le moment où on s'est dit, finalement, on a testé, ça ne marche pas très bien, on va prendre les choses en main.
00:02:01Et on est dans la même situation.
00:02:03On a beaucoup compté sur l'État.
00:02:05On a énormément parlé à l'État de la souveraineté.
00:02:09Et on est très nombreux à avoir expérimenté.
00:02:13Je vous ai dit, les solutions sont là, ce sont nos alliés, vos histoires de données, c'est du fantasme, ça n'intéresse personne, vous n'avez qu'à être efficace, arrêtez de réclamer tout le temps, regardez eux, ils y arrivent.
00:02:32Et puis d'ailleurs, ça crée des liens, et puis il faut s'ouvrir au monde.
00:02:37On a compté sur l'État.
00:02:39L'État, lui-même, a considéré que c'était son sujet.
00:02:43Et finalement, rien ne s'est passé.
00:02:45Les gens qui agissent, c'est qui ?
00:02:47Ce sont les entrepreneurs.
00:02:48C'est quoi un entrepreneur ?
00:02:49Quelqu'un qui dit, il y a un problème, je vais le prendre en main.
00:02:52Prendre en main, c'est entreprendre.
00:02:55Et ceux qui ont entrepris, ils ont développé les boîtes, ils ont développé les solutions.
00:02:59Et si aujourd'hui, on est capable de penser la souveraineté en se tournant vers des solutions,
00:03:06c'est que malgré tout ce qu'on nous a dit pendant une décennie,
00:03:10eh bien, des gens ont investi, ils ont inventé, ils ont innové, et les solutions, elles sont sur l'étagère.
00:03:16Donc maintenant que Trump nous met au pied du mur de nos responsabilités,
00:03:23qu'est-ce que l'État a en main ?
00:03:25Il a quelque chose d'extraordinaire.
00:03:27Il a des entrepreneurs qui ont des solutions.
00:03:28Est-ce qu'on peut changer drastiquement les choses ?
00:03:32Est-ce qu'on peut les changer drastiquement aujourd'hui ?
00:03:34On peut totalement les changer drastiquement parce que nous avons,
00:03:37grâce à nos pas au ciel,
00:03:40mais à des entrepreneurs qui ont été citoyens et visionnaires
00:03:45sur les intérêts véritables de notre pays et de notre continent et de nos valeurs,
00:03:50qui n'ont pas considéré que c'était juste des éléments de langage,
00:03:53mais qui les ont dans les tripes.
00:03:55Eh bien, on a des solutions qui sont sur étagères.
00:03:58Et donc, nous avons totalement les moyens de passer des marchés publics
00:04:02auprès d'entreprises qui sont opérationnelles,
00:04:05de monter des écosystèmes avec des solutions qui sont capables de se passer,
00:04:11des solutions américaines.
00:04:12Je vous propose de reprendre toutes les solutions,
00:04:14ce que je sentais que vous étiez déjà prêt à les donner dans le cours de notre entretien.
00:04:19Je voudrais faire un petit retour dans le passé
00:04:20pour qu'on comprenne votre parcours au service de l'Intérêt Général.
00:04:24Je ne pense pas me tromper en disant ça.
00:04:26J'ai même eu une boîte qui s'appelle Intérêt Général.
00:04:28Donc, il y a quatre grandes étapes que j'ai retrouvées dans votre parcours riche.
00:04:33La première, c'est la fondation du cabinet Médiation et Arguments, il y a 30 ans.
00:04:38Pourquoi faire ?
00:04:39Très, très simple.
00:04:40Une passion pour les entrepreneurs.
00:04:41J'ai travaillé dans un cabinet de lobbying pendant un an.
00:04:44Je voulais toujours faire du lobbying parce que cette position charnière des lobbyistes
00:04:48qui sont entre l'univers privé et l'univers public me semblait être le point nodal
00:04:55où ceux qui font, les entrepreneurs, viennent exprimer à ceux qui régulent
00:05:02quelles sont les nouvelles solutions qu'il faut intégrer.
00:05:07Et pour moi, il y a deux grands handicaps pour créer.
00:05:13Soit une surréglementation, une présence trop importante.
00:05:16Et on y reviendra.
00:05:18Ou bien des monopoles.
00:05:20Et on y reviendra aussi.
00:05:22Face au monopole, il faut demander à l'État de l'aide pour les casser.
00:05:25Face à la surréglementation, il faut demander à l'État de reculer.
00:05:28C'est d'ailleurs une raison pour laquelle j'ai du mal avec le mot libéralisme.
00:05:33Le libéralisme, s'il s'agit d'être libéral pour laisser à des monopoles la possibilité
00:05:37de s'installer, je ne suis pas libéral.
00:05:40Mais si, au contraire, il s'agit de permettre à toute la liberté d'entreprendre de s'épanouir
00:05:45dans toute sa diversité, là oui.
00:05:47Mais vous voyez, c'est un terme qui n'est pas très pratique.
00:05:50Ce que l'on veut, j'en ai fait un concept, c'est l'entrepreneurisme.
00:05:54C'est-à-dire que quelle que soit la force entrepreneuriale
00:05:57qui veut s'épanouir et proposer des solutions,
00:06:00que ce soit face à d'autres entreprises, comme les GAFAM,
00:06:03ou face à l'excès d'État, comme on peut l'avoir dans certains moments dans notre pays,
00:06:08eh bien il faut enlever les obstacles.
00:06:11Et en l'occurrence, le lobbyiste doit accompagner des entrepreneurs.
00:06:16Moi, c'était la conception que j'en avais.
00:06:18J'ai travaillé durant un an dans un cabinet qui a eu l'occasion d'entendre des entrepreneurs
00:06:24demander qu'on fasse tomber des monopoles, qui étaient très soutenus par l'État.
00:06:30Et j'entendais à cette époque dire, oui, mais on ne va pas se fâcher avec l'État.
00:06:34Mais c'est notre rôle.
00:06:36C'est notre rôle d'accompagner des entrepreneurs, de tomber des monopoles.
00:06:39Et dans mon cabinet, j'ai fait tomber une quantité de monopoles.
00:06:43La télévision numérique de terre face à la télévision artienne.
00:06:46J'ai fait tomber le monopole de TDF sur la diffusion des programmes de Radio France.
00:06:51J'ai tombé le monopole des NNPP à l'époque dans la distribution de la presse.
00:06:55J'ai tombé le monopole des isolants historiques en laine minérale face à des solutions innovantes.
00:07:01Vous voyez, c'est très, très vaste.
00:07:03Mais je me suis positionné sur l'accompagnement d'entrepreneurs
00:07:08confrontés à des obstacles tels que les monopoles ou la suragrémentation.
00:07:12En quelques mots, si c'est possible, comment on fait tomber un monopole ?
00:07:16Vous arrivez au bureau à 9h du matin, je vais faire tomber un monopole.
00:07:20C'est du corps à corps, c'est des vraies batailles.
00:07:22C'est des batailles, mais vous savez, il y a des batailles dans lesquelles
00:07:25on finit par avoir des partenaires, des frères d'armes un peu réguliers
00:07:31la DGCCRF, l'autorité de la concurrence, des parlementaires qui sont,
00:07:36j'allais dire, passionnés par la cause entrepreneuriale, par l'innovation.
00:07:42Quand vous avez un problème nouveau, vous avez deux manières de le traiter,
00:07:46la réglementation ou l'innovation.
00:07:48Vous le donnez à des administrations, vous faites de la réglementation,
00:07:52vous le donnez à des entrepreneurs, il vous faut de l'innovation.
00:07:54Vous voyez, il y a des ministères qui sont plutôt naturellement portés
00:07:58à revoir des monopoles, par exemple Bercy, et puis il y en a d'autres
00:08:02qui sont plutôt favorables à préserver les monopoles,
00:08:06les grands ministères régaliens qui ont l'habitude de parler toujours
00:08:08avec les mêmes interlocuteurs et ils ont du mal à imaginer
00:08:11que le monde puisse être différent.
00:08:13Et ils sont issus des mêmes formations.
00:08:14Ils sont souvent issus des mêmes formations et parfois même,
00:08:17ils font des allers-retours entre le public et le privé
00:08:19dans les mêmes dansances.
00:08:20Encore quelques années plus tard, vous confondez l'Open Internet Project
00:08:23pour combattre justement ces monopoles numériques.
00:08:27Alors, l'Open Internet Project a été fondé il y a 14 ans,
00:08:31principalement par deux entrepreneurs,
00:08:34l'un qui est devenu le président de la Caisse des dépôts et consignations
00:08:38qui s'appelle Olivier Sichel et qui, à l'époque, dirigeait le guide.com.
00:08:43Et le guide.com était un concurrent de Google Shopping.
00:08:51Google Shopping qui est une grande bataille que l'on a gagnée il y a 12 ans
00:08:55et pour lequel le premier euro d'amende auquel ils ont été condamnés
00:08:59a été réglé il y a quelques semaines.
00:09:0112 ans de bataille.
00:09:03Et un autre entrepreneur qui s'appelle Denis Oliven
00:09:07qui était à l'époque à la tête de la gardère active.
00:09:10Et ensemble, ils ont créé cette coalition d'acteurs du numérique
00:09:13pour combattre les abus de position de Milan.
00:09:15Et j'en suis devenu le délai des générales il y a une dizaine d'années environ.
00:09:18On est une vingtaine de membres et parmi ces membres,
00:09:21des membres éminents dont l'école d'Iduide Rossis.
00:09:26Et Quentin Adam ?
00:09:27Quentin Adam, bien entendu, en est le président.
00:09:31Et nous avons des entreprises qui sont des entreprises présentes dans le cloud,
00:09:36dans la publicité digitale, dans les suites collaboratives.
00:09:39Nous couvrons la totalité du spectre des solutions numériques souveraines.
00:09:44Toutes sont confrontées d'une manière ou d'une autre à un moment donné
00:09:49aux abus de position dominante de concurrents qui sont généralement des GAFAM
00:09:54et qui usent du dumping, de l'auto-privilège sur leur propre service
00:10:04pour favoriser leurs innovations et tuer les concurrents.
00:10:09Tous sont d'une manière ou d'une autre confrontés à cette problématique
00:10:13des abus de position dominante qui freinent leur capacité à développer nos propres solutions.
00:10:18Concrètement, chez Open Internet Project, vous avez donc mené beaucoup de combats.
00:10:23Comment se passe un combat ?
00:10:25Comment concrètement vous pouvez aider ces chefs d'entreprise qui nous écoutent certainement
00:10:28et peut-être en repartant de l'exemple de Google Shopping dans les grandes lignes
00:10:32puisque 12 ans de combat, ça pourrait prendre l'émission.
00:10:35Comment ça fonctionne ? Comment ça se passe ?
00:10:38En quoi vous les aidez ? Sur quoi ? Avec qui ?
00:10:40D'abord, Google Shopping est un cas d'école intéressant
00:10:43parce que passer 12 ans sur une bataille, c'est ce qu'il ne faut pas faire.
00:10:48C'est les armes que l'on avait il y a 12 ans
00:10:49et l'une des batailles que nous menons, c'est améliorer nos armes.
00:10:53Et ça fait partie des 8 priorités de l'OIP dont je vous parlais tout à l'heure.
00:10:58Google Shopping, je vous le raconte en deux mots.
00:11:00Vous avez Google, un moteur de recherche, et il a son comparateur de prix, Google Shopping.
00:11:05Et il se dit que ça ne marche pas.
00:11:06Ce truc ne marche pas, Google Shopping.
00:11:09Et donc, il constate qu'il y a plein de gens qui se mettent sur Google pour essayer de trouver...
00:11:13Et donc, ils ont plein de comparateurs de prix qui sont super performants.
00:11:17Et il y en a plein.
00:11:18Et parmi eux, il y a le guide.com.
00:11:20Et à ce moment-là, Google se dit, mais pourquoi je fais de la pub pour mes concurrents ?
00:11:27Quand les gens veulent trouver le meilleur prix pour acheter des chaussures,
00:11:31je vais les mettre sur Google Shopping.
00:11:35Et puis les autres, il faudra les chercher en page 2, 3, 4, 5.
00:11:39Ou plus, on les enfonce.
00:11:41Et donc, ils ont fait ce qu'on appelle du self-preferencing.
00:11:44Ils ont mis en avant leurs propres solutions.
00:11:47Le résultat, c'est que Google Shopping est devenue la première plateforme.
00:11:50Elle était mauvaise.
00:11:51Pourquoi elle n'était pas bonne ?
00:11:52Pourquoi elle n'était pas en premier ?
00:11:53Parce qu'elle n'était pas tout simplement pas performante.
00:11:56Et comment elle est devenue performante ?
00:11:58Parce qu'elle s'est entraînée en étant mise en avant sur Google.
00:12:01Donc, vous avez le moteur de recherche qui favorise le comparateur de prix.
00:12:04Et vous pouvez le faire en favorisant YouTube, en favorisant ce que vous faites dans tous les domaines.
00:12:14À partir du moment où vous êtes la porte d'entrée prioritaire sur le monde Internet,
00:12:18ce qui est le cas de Google, à travers son moteur de recherche,
00:12:20Google a toutes les possibilités de s'auto-privilégier, de s'auto-favoriser
00:12:26pour devenir le premier dans tous les autres domaines.
00:12:29Eh bien, ça, on l'a identifié avec Google Shopping.
00:12:33L'amende a été de 2,4 milliards.
00:12:36Nous avons été partie prenante en tant qu'association, en plus des acteurs.
00:12:40Mais les acteurs qui existaient n'existent plus.
00:12:43Dans les 12 ans, ils ont disparu ?
00:12:45Oui, ils ont disparu.
00:12:46Donc, il y a un seul acteur un peu concurrent.
00:12:50Et j'allais dire, on a beaucoup appris avec ce dossier que nous avons accompagné,
00:12:54en constatant d'abord que lorsque l'amende tombe 2,4 milliards
00:13:00avec conférence de presse de Madame Vestager pour dire, ça y est, on arrête.
00:13:05Ça, c'était, il y a, si ma mémoire est bonne, 7 ans.
00:13:09Il a fallu 5 ans en plus pour que le premier euro de l'amende soit payé par Google.
00:13:14Comment l'explique ce temps ?
00:13:15Mais ce temps est expliqué par le fait que, à aucun moment,
00:13:23la Commission européenne ne s'est dit,
00:13:26nous avons des acteurs qui sont, je vais dire, civiques,
00:13:31dans le sens où ils reconnaissent la loi.
00:13:35Ces acteurs ne reconnaissent pas la loi.
00:13:38La loi de Google, c'est Google.
00:13:40Ce sont, je le dis et je l'assume aujourd'hui comme de nombreuses circonstances,
00:13:48ce sont des délinquants multirécidivistes.
00:13:51Ce sont des acteurs qui ne respectent pas la loi.
00:13:55Ils considèrent que la loi, c'est donner du paysage, mais on fait avec.
00:13:59Et si on veut violer la loi, ça coûte 5 à 7 ans de procédure,
00:14:05quelques dizaines de millions d'avocats,
00:14:08et à un moment donné, peut-être, quelques milliards d'amendes.
00:14:13Mais quand vous faites le différentiel entre ce que ça vous a rapporté
00:14:18de tuer la concurrence,
00:14:20et vous avez un sujet qui est majeur pour Google,
00:14:23c'est la publicité digitale.
00:14:25C'est du vol à main armée, ce qui se passe avec la publicité digitale.
00:14:29J'adorerais que Google veuille faire un procès
00:14:34sur le fait d'accuser Google de vol à main armée sur la publicité digitale.
00:14:39Parce que ce qui est fait en termes d'opacité
00:14:41et de quantité de milliards brassés sur la publicité digitale par Google,
00:14:47par captation de ce qui est dans une boîte noire intégrale
00:14:50de l'ensemble des publicités,
00:14:54du fait qu'ils le ciblent sur leur propre support,
00:14:58le moteur de recherche sur YouTube,
00:15:01ils mettent une partie considérable des publicités sur leur propre support.
00:15:05Donc c'est à la fois l'intermédiaire,
00:15:07le bénéficiaire des revenus en captation intégrale sur la planète.
00:15:12Et tout ça, avec un certain nombre de règles
00:15:15pour lesquelles ils se disent,
00:15:16si on les viole, le temps qu'on le prouve,
00:15:19le temps que la procédure soit allée au bout,
00:15:21avec de surcroît des techniques qu'ils ont éprouvées.
00:15:25Et la technique, c'est quoi ?
00:15:26C'est qu'il y a le contradictoire.
00:15:28Et bien quand Google renvoie à la commission,
00:15:31dans les procédures, leur mémoire en contradictoire,
00:15:35ce sont des milliers de pages.
00:15:37Pour que le contradictoire fonctionne, il faut les lire.
00:15:39Les lire, c'est des mois et des mois.
00:15:41Et ensuite, on repart.
00:15:42Donc c'est des années.
00:15:44C'est la raison pour laquelle l'une des batailles de l'OIP,
00:15:47c'est la volonté d'instaurer une règle à l'échelle européenne
00:15:51qui fonctionne très bien en droit national.
00:15:54Ce sont les mesures conservatoires.
00:15:56Il y a une pratique qui est abusive.
00:15:59On constate qu'elle est abusive, qu'elle met en risque,
00:16:01de manière certaine et rapide.
00:16:04Et à ce moment-là, on interdit la pratique.
00:16:06Ces mesures conservatoires, elles sont très fréquemment infligées
00:16:11à l'échelle nationale par l'autorité de la concurrence.
00:16:14Ça prend 3-4 mois pour le faire.
00:16:17La pratique s'arrête et après, il y a l'instruction au fond.
00:16:22Bruxelles a en principe la capacité de le faire,
00:16:25mais dans des standards qui sont très compliqués.
00:16:27Ils ne l'ont fait qu'une fois en 21 ans,
00:16:30tellement les standards sont compliqués.
00:16:31Donc on a demandé, c'est une bataille, l'évolution de ces standards.
00:16:35Et ça, voyez-vous, ce n'est plus une bataille contre Google,
00:16:39c'est une bataille contre la Commission.
00:16:40Google vient des États-Unis.
00:16:42Aux États-Unis, il y a une culture offensive
00:16:44et une relation étroite entre la puissance gouvernementale
00:16:51et les entreprises qui vont ensuite conquérir le monde.
00:16:55Et s'il y a un conflit à régler,
00:16:57il y a l'extraterritorialité du droit américain qui pourrait servir.
00:17:00Je m'attendais à ce qu'ils l'utilisent,
00:17:02mais apparemment, ça n'a pas été utilisé.
00:17:04En Europe, on est jeunes, on est 27.
00:17:08Un invité précédemment m'a dit,
00:17:10imaginez un conseil d'administration avec 27 personnes,
00:17:13c'est compliqué.
00:17:14Et si en plus chacun a une voix, c'est terminé.
00:17:17Donc, est-ce que vous pensez que c'est parce qu'ils ont identifié
00:17:20la faiblesse institutionnelle, organisationnelle de l'Europe
00:17:23qu'ils se permettent de dire, ce droit-là, on va le piétiner,
00:17:26au-delà des armes classiques du droit américain,
00:17:29de l'avocat américain,
00:17:30les milliers de pages, le temps joue pour moi,
00:17:33et pendant ce temps-là, je gagne de l'argent.
00:17:35Et donc, si on est d'accord sur le fait qu'il manque
00:17:38cette stratégie de puissance européenne,
00:17:40qui par définition, nécessiteraient que l'Europe
00:17:41soit organisée différemment pour cette stratégie de puissance,
00:17:44est-ce que le fait qu'elle n'ait pas les armes juridiques,
00:17:46telles que l'extraterritorialité,
00:17:48qui serait nécessaire dans ce cas-là,
00:17:49fait que votre combat, probablement, est vain ?
00:17:53Non, il n'est pas du tout vain.
00:17:55Quelque chose d'aussi simple que changer deux mots
00:17:58dans le règlement de 2001,
00:18:00qui instaure la possibilité pour la Commission
00:18:03d'utiliser les mesures conservatoires,
00:18:04ces deux mots, il faut parler de dommages immédiats
00:18:08et pas de dommages irréparables.
00:18:10Aujourd'hui, pour que la Commission européenne
00:18:12utilise les mesures conservatoires,
00:18:14il faut pouvoir démontrer que le dommage causé
00:18:17par une pratique est irréparable.
00:18:18Vous imaginez bien que démontrer
00:18:22que quelque chose est irréparable,
00:18:23on le démontre à la fin quand il y a tous les morts par terre
00:18:25et que les boîtes ne peuvent pas se relever,
00:18:28mais on ne peut pas le prouver au départ.
00:18:30Il y a une volonté délibérée de la Commission
00:18:34d'être désarmée sur ce point.
00:18:38Pourquoi ?
00:18:39Et c'est très important,
00:18:41c'est que la Commission européenne
00:18:42ne s'est pas conçue
00:18:44comme une arme de défense
00:18:48contre le monde extérieur,
00:18:50elle s'est conçue
00:18:51comme une arme
00:18:52de discipline
00:18:54pour mettre au pas
00:18:56les acteurs européens.
00:18:58Quand on vient parler
00:18:59de mesures conservatoires
00:19:01à opposer,
00:19:01à des abus de position dominante
00:19:03face à des gaffes,
00:19:04à la Commission européenne,
00:19:05c'est globalement,
00:19:06essayez d'être plus performants
00:19:07et comme ça,
00:19:08vous arriverez à les contrer
00:19:10et n'essayez pas
00:19:11de trouver des expédients
00:19:12en utilisant
00:19:13la Commission européenne
00:19:14pour vous aider.
00:19:15C'est ce qu'ils nous répondent.
00:19:17Il y a le soupçon
00:19:18que, oui,
00:19:21ces Européens,
00:19:22ces Français,
00:19:23ces Allemands,
00:19:24ils veulent toujours
00:19:24que l'État vienne
00:19:25pour compenser
00:19:28le fait qu'ils ne sont pas bons.
00:19:30Il y a un parfait aveuglement
00:19:33face à cette réalité
00:19:36qui est parfaitement documentée,
00:19:38c'est que les GAFAM
00:19:39sont nés des commandes publiques.
00:19:41nous avons non seulement
00:19:43à nous battre
00:19:43face à des acteurs
00:19:45qui ont été totalement dopés
00:19:47à la commande publique
00:19:48et pourquoi pas,
00:19:49ils sont performants.
00:19:50Les acteurs américains
00:19:51ne sont pas contestables
00:19:52à leur efficacité,
00:19:53mais ils ont été dopés
00:19:54à la commande publique
00:19:56et non seulement
00:19:57ils sont dopés
00:19:57à la commande publique américaine,
00:19:59mais ils se recroient,
00:20:00ils sont à 80% dopés
00:20:02par la commande publique européenne.
00:20:04Donc, nous sommes devant
00:20:06un problème qui a été nié
00:20:08et ce que Donald Trump
00:20:11nous apporte depuis 4 mois,
00:20:13qui est une chance historique
00:20:15que nous ne devons pas
00:20:16laisser passer,
00:20:17c'est qu'enfin,
00:20:18il y a la prise de conscience
00:20:20de la réalité d'une menace
00:20:22lorsque nous ne sommes pas souverains
00:20:24et donc, enfin,
00:20:25le moment est venu
00:20:26où probablement nous allons pouvoir
00:20:28inverser la vapeur
00:20:30et faire comprendre à la Commission
00:20:31que nous ne sommes pas juste là
00:20:33en train de demander
00:20:34qu'on nous serve de bouclier
00:20:36parce qu'on n'est pas bon.
00:20:37On est très bon,
00:20:38mais on ne peut pas se battre
00:20:39avec uniquement nos solutions
00:20:41performantes en tant que telles
00:20:43techniquement
00:20:44face à des acteurs
00:20:45qui sont ultra-dominants
00:20:46parce qu'ils ont été dopés.
00:20:49Votre explication,
00:20:50j'imagine,
00:20:51a éclairé
00:20:52ceux qui nous écoutent
00:20:53et j'imagine aussi
00:20:54que c'est probablement
00:20:55la base du manifeste
00:20:57des entrepreneurs
00:20:57pour la République
00:20:58tout ou partie,
00:20:59ce que vous venez de nous décrire,
00:21:01où c'est légèrement différent
00:21:02et s'inscrit dans une autre action.
00:21:03D'abord,
00:21:04il y a une doucelle
00:21:08pour les entrepreneurs
00:21:10pour la République,
00:21:11c'est que l'intérêt général
00:21:12n'est pas un monopole d'État.
00:21:15Je vous répète,
00:21:17l'intérêt général
00:21:18n'est pas un monopole d'État.
00:21:20Quand on a un problème
00:21:21d'intérêt général,
00:21:22le premier réflexe,
00:21:23c'est-à-dire je me tourne vers l'État,
00:21:25est un réflexe
00:21:26dont il faut beaucoup se méfier.
00:21:27L'État n'a rien à voir.
00:21:29Mais si aujourd'hui,
00:21:30l'État a les moyens
00:21:32d'imaginer des ripostes
00:21:36face aux GAFAM,
00:21:37c'est parce qu'il y a eu
00:21:38des entrepreneurs
00:21:39qui se sont dit
00:21:40qu'on ne peut pas
00:21:41juste prendre
00:21:44Microsoft,
00:21:47Google,
00:21:48Apple
00:21:49et se contenter de ça.
00:21:50Il y a un moment donné
00:21:51où c'est en train
00:21:53de nous gangréner.
00:21:54Je reviendrai
00:21:55sur les réseaux sociaux.
00:21:56Mais les entrepreneurs
00:21:58pour la République,
00:22:00c'est la réalité
00:22:01que je vis
00:22:02avec tous les entrepreneurs
00:22:02qui imaginent
00:22:03des solutions
00:22:04pour l'isolation,
00:22:06pour le thermique,
00:22:07pour l'énergie renouvelable,
00:22:10pour le traitement
00:22:12des déchets.
00:22:14Les entrepreneurs
00:22:14pensent au pays,
00:22:17pensent à notre pays.
00:22:18Déjà,
00:22:18ils disent notre pays.
00:22:20Ils ne disent pas ce pays.
00:22:21Ils disent notre pays.
00:22:24À un moment donné,
00:22:25je voudrais que
00:22:26chaque homme politique
00:22:28qui se prétend
00:22:29représentant de la nation
00:22:30s'interroge
00:22:30sur l'utilisation
00:22:31de ce pays
00:22:32comme si c'était
00:22:33le machin
00:22:36sur lequel
00:22:36on allait se rébucher.
00:22:37C'est à nous.
00:22:39Et chaque entrepreneur
00:22:40qui prend un problème
00:22:41et qui se dit
00:22:42je vais bâtir la solution
00:22:43s'identifie
00:22:45à cette collectivité.
00:22:46D'ailleurs,
00:22:47il crée une collectivité
00:22:48qui est l'entreprise.
00:22:49Il l'entraîne
00:22:50vers un projet
00:22:50et il convainc
00:22:52autour de lui
00:22:53des actionnaires,
00:22:54des parties prenantes
00:22:55et à un moment donné,
00:22:56il se tourne également
00:22:57vers les pouvoirs publics.
00:22:58L'entrepreneur
00:22:59pour la République
00:23:00et ce manifeste,
00:23:01c'est cette volonté
00:23:02à la fois de dire
00:23:03qu'il y a énormément
00:23:03de choses
00:23:04que nous pouvons faire
00:23:05entre nous
00:23:05et puis à un moment donné,
00:23:08on peut faire
00:23:08un rentré de l'État.
00:23:09Je n'ai pas d'allergie
00:23:10à l'État
00:23:10mais l'État est parfait.
00:23:12Il peut être assez
00:23:13pour faire 20-30%
00:23:14d'un projet
00:23:15et c'est très bien
00:23:16et les 20-30%
00:23:17qu'il peut faire,
00:23:19probablement personne
00:23:20d'eau ne peut les faire.
00:23:21Mais que l'on inverse
00:23:22les rôles
00:23:23qui veulent faire
00:23:2470 à 80% du job,
00:23:26il n'est pas suffisamment
00:23:28au contact des réalités
00:23:29pour être inventif,
00:23:31créatif
00:23:32et producteur de richesse.
00:23:33Je peux vous donner
00:23:33un exemple ?
00:23:34Pésez,
00:23:34j'allais vous le demander.
00:23:36Je vais prendre un exemple
00:23:36qui nous écarte du numérique
00:23:38mais qui montre
00:23:39que devant un problème,
00:23:41on peut faire
00:23:41soit de l'interdiction
00:23:42soit de l'innovation.
00:23:43C'est les ZFE,
00:23:44les zones à faible émission.
00:23:47Vous avez un problème,
00:23:47il est réel,
00:23:48il est d'intérêt général
00:23:49qu'il y a trop de particules
00:23:51dans l'air,
00:23:52dans les zones urbaines.
00:23:54C'est le problème
00:23:55que l'on peut livrer
00:23:57à l'administration
00:23:57et aux législateurs.
00:23:59Ils vous pondent
00:24:00des lois
00:24:00et des interdictions.
00:24:01Vous pouvez le livrer
00:24:02à des entrepreneurs
00:24:03et ils vous font
00:24:04des innovations.
00:24:05Dans les interdictions
00:24:06pour les ZFE,
00:24:07vous avez globalement
00:24:0812 millions de voitures
00:24:09qu'il faut mettre
00:24:10à la poubelle.
00:24:11Derrière,
00:24:1120 millions de foyers
00:24:12qui ne peuvent plus rentrer
00:24:14dans les zones urbaines
00:24:14et qui se retrouvent
00:24:15avec une voiture
00:24:16qu'ils ne peuvent plus vendre
00:24:18puisqu'elle ne circule plus partout
00:24:19et donc ils ne peuvent pas
00:24:20en acheter une autre.
00:24:21Une catastrophe.
00:24:23Mais vous me donnez
00:24:23à des entrepreneurs,
00:24:25ils vous disent
00:24:25mais on rajoute un boîtier,
00:24:27on modifie un tout petit peu
00:24:28la programmation
00:24:30de l'ordinateur de bord
00:24:31et on peut mettre
00:24:32de l'éthanol
00:24:33et des biocarburants dedans
00:24:35et ça fait chuter
00:24:36de 60%
00:24:38les émissions
00:24:39de gaz polluants.
00:24:41À ce moment-là,
00:24:42vous créez
00:24:43une nouvelle activité,
00:24:44vous créez
00:24:44tout un circuit
00:24:45de réparation
00:24:47et d'innovation.
00:24:48Vous avez globalement
00:24:49une technologie
00:24:50qui peut s'exporter.
00:24:51Vous avez 12 millions
00:24:52de voitures
00:24:53qui ne passent pas
00:24:54au rebut
00:24:54et 20 millions
00:24:55de foyers
00:24:56qui ont une solution
00:24:57pour aller
00:24:59tranquillement
00:24:59à leur rythme
00:25:00vers des voitures
00:25:01décarbonées.
00:25:02C'est là où vous voyez
00:25:03qu'en se tournant
00:25:04vers des entrepreneurs
00:25:05face à un problème
00:25:06d'intérêt général,
00:25:07vous créez de la richesse.
00:25:09En vous tournant
00:25:09vers l'État,
00:25:10peut-être qu'on risque
00:25:11de détruire de la richesse.
00:25:13Mais je trouve
00:25:14que c'est un assez
00:25:14bon exemple
00:25:15de ce que la plateforme
00:25:17Entrepreneurs pour la République
00:25:18a pour vocation de faire.
00:25:20Il y a près de 700 solutions
00:25:21à tous les problèmes
00:25:23d'intérêt général
00:25:23que vous pouvez...
00:25:24Sur la plateforme ?
00:25:25Sur la plateforme.
00:25:25Et on tape quoi ?
00:25:27Entrepreneurs pour la République.
00:25:28Entrepreneurs pour la République.com
00:25:29et vous avez une plateforme
00:25:30dans laquelle
00:25:31on peut composer
00:25:32des solutions
00:25:33si on est entrepreneur
00:25:34il faut avoir
00:25:35un numéro de sirene.
00:25:37C'est bien entendu
00:25:38identifié.
00:25:40Il n'y a pas d'anonymat.
00:25:41Il y a un comité
00:25:41de sélection ?
00:25:43D'abord,
00:25:43toutes les solutions
00:25:44sont ouvertes.
00:25:45Elles s'inscrivent.
00:25:46C'est gratuit.
00:25:48Et nous faisons
00:25:49des comités
00:25:50sur des problématiques.
00:25:51On en a fait
00:25:52pour le comité anti-Covid,
00:25:53les solutions anti-Covid.
00:25:55On va en créer un
00:25:56sur les ZFE.
00:25:57Et l'objectif
00:25:58de cette plateforme,
00:26:00c'est de devenir
00:26:00un réseau social.
00:26:01Mais peut-être
00:26:02qu'on en parlera.
00:26:02Je ne vais pas
00:26:03vous rappeler
00:26:03entrepreneurpourlarépublique.com
00:26:05Pour vous,
00:26:07quelle est la dépendance
00:26:08la plus forte
00:26:08qu'on subit aujourd'hui ?
00:26:10Pourquoi ?
00:26:11Et qu'est-ce qu'on pourrait
00:26:11faire pour en sortir ?
00:26:12Sans repartir
00:26:13dans l'exemple de Google,
00:26:14je pense que sur
00:26:15les moteurs de recherche,
00:26:16on a saisi votre position
00:26:17et vous avez très bien
00:26:18éclairé le sujet.
00:26:19Peut-être sur le cloud
00:26:20ou les réseaux sociaux
00:26:21parce que je sais
00:26:21que c'est un sujet
00:26:22qui vous tient à cœur.
00:26:23Je vais répondre
00:26:23sur trois points.
00:26:25Le premier point,
00:26:26je reviens à Google,
00:26:27il faut impérativement
00:26:28régler le problème
00:26:29de la publicité digitale.
00:26:31C'est une boîte noire,
00:26:32personne ne sait
00:26:33ce qui s'y passe.
00:26:34La seule chose
00:26:34que l'on sache,
00:26:35c'est que ça brasse
00:26:36des dizaines de milliards.
00:26:38C'est en train
00:26:39de faglociter
00:26:40la source de revenus
00:26:42principale
00:26:42de nos médias.
00:26:46Ce faisant,
00:26:48le seul marché publicitaire
00:26:50en croissance,
00:26:51c'est la publicité digitale.
00:26:53le seul acteur bénéficiaire
00:26:55dans tous les cas
00:26:56de la publicité digitale,
00:26:59par où que vous vouliez passer
00:27:00d'une manière ou d'une autre
00:27:01vous recroisez Google.
00:27:03Cette boîte noire,
00:27:04pour arriver à la traiter,
00:27:06il faut de la traçabilité,
00:27:08il faut de la transparence,
00:27:09il faut des alternatifs,
00:27:10il faut de la norme.
00:27:12C'est impératif,
00:27:13il y a trop d'argent
00:27:14qui est phagocyté,
00:27:18siphonné
00:27:18dans ce puits sans fond
00:27:20sans que l'on sache
00:27:21ce qui s'y passe
00:27:22pour passer à côté.
00:27:23C'est une priorité.
00:27:25Sur cette priorité,
00:27:26est-ce que vous pouvez nous dire
00:27:27si vous voyez
00:27:28des travaux
00:27:28qui auraient commencé
00:27:29dans ce sens
00:27:30ou on est là aussi
00:27:31en céphalogramme plat ?
00:27:32Les travaux sont menés
00:27:34par des autorités de concurrence
00:27:35dans plusieurs pays,
00:27:36ils sont également menés
00:27:38aux Etats-Unis,
00:27:39il y a également
00:27:39aux Etats-Unis
00:27:40des victimes,
00:27:42des Etats-Unis
00:27:43qui ne sont pas
00:27:43une entité homogène,
00:27:45il y a des victimes
00:27:46de ces adhéries.
00:27:46Il y a un peuple américain.
00:27:47Il y a un peuple américain,
00:27:48il y a des entrepreneurs américains
00:27:50et il y a des projets
00:27:51de découpage de Google
00:27:54pour éviter
00:27:55ces mélanges de genres permanents.
00:27:57Mais ça devrait être
00:27:58une priorité
00:27:59absolument
00:28:00en tête de liste
00:28:03dans toute idée
00:28:04de régulation du numérique.
00:28:06Il y a beaucoup trop d'argent
00:28:07pour qu'on sente des intérêts.
00:28:09Et les Etats devraient pouvoir
00:28:10s'entendre sur ces points-là ?
00:28:11D'autant plus s'entendre
00:28:12que derrière cet argent
00:28:13qui circule
00:28:14de manière totalement opaque,
00:28:16il y a potentiellement
00:28:17une source de revenus fiscales
00:28:19qui est très importante.
00:28:21Le gouvernement cherche
00:28:2240 milliards.
00:28:22On lance un appel
00:28:23au gouvernement,
00:28:24vous donnez le lien.
00:28:24Il y a là une manne
00:28:25à explorer,
00:28:27c'est de l'or.
00:28:29Le deuxième point
00:28:30qui est absolument essentiel,
00:28:33ce sont les suites collaboratives.
00:28:35Ces suites collaboratives,
00:28:36c'est la porte d'entrée
00:28:37pour tout glisser
00:28:39en banque de ligne.
00:28:41Le banque de ligne,
00:28:41vous le savez,
00:28:42c'est qu'une fois
00:28:42que vous avez pris
00:28:43un produit,
00:28:45on vous dit
00:28:45qu'on vous offre
00:28:46le reste avec.
00:28:48Vous pouvez offrir
00:28:49le reste avec,
00:28:50mais quand vous offrez,
00:28:52vous donnez.
00:28:52Rien n'est gratuit.
00:28:53C'est du donner,
00:28:54c'est du dumping.
00:28:55Qui est-ce qui peut s'offrir
00:28:56le dumping ?
00:28:58On appelle ça
00:28:58dans les théories économiques
00:28:59et de concurrence,
00:29:01c'est les acteurs
00:29:02qui ont les poches profondes.
00:29:03Donc il n'y a que
00:29:04les plus gros
00:29:04qui peuvent offrir.
00:29:06Et quand on offre
00:29:07un produit
00:29:07qui a un prix,
00:29:09on coupe les jarrets
00:29:11de ceux qui ne peuvent
00:29:12le commercialiser
00:29:14qu'en le vendant.
00:29:15et donc bien entendu
00:29:17on coupe la concurrence.
00:29:18Donc les suites collaboratives,
00:29:20c'est la première
00:29:20porte d'entrée
00:29:21à toutes les offres
00:29:21de bonnes lignes.
00:29:22Il faut impérativement
00:29:23que nous nous libérions
00:29:25des offres collaboratives
00:29:26de Microsoft.
00:29:28Et enfin,
00:29:29le troisième point,
00:29:30il est prioritaire,
00:29:32c'est que sur la totalité
00:29:34des marchés publics,
00:29:36il doit désormais
00:29:36y avoir une priorité
00:29:38nationale ou européenne.
00:29:40Et sur ce sujet-là,
00:29:42on devrait l'intégrer
00:29:43dans les engagements RSE.
00:29:46Il devrait y avoir
00:29:46une responsabilité sociale,
00:29:48environnementale
00:29:48et numérique
00:29:49des entreprises.
00:29:51Il doit y avoir
00:29:52une préférence
00:29:53sur ces sujets
00:29:54à des solutions
00:29:55nationales ou européennes,
00:29:57quel que soit
00:29:57le sujet du cloud,
00:29:59le sujet de la suite
00:30:00collaborative,
00:30:01le sujet
00:30:02des outils
00:30:04de bureautique.
00:30:05Sur la totalité
00:30:06des sujets,
00:30:07il devrait y avoir
00:30:07d'abord l'exploration
00:30:08des solutions souveraines
00:30:10avant de se tourner
00:30:11vers des solutions
00:30:11extra-européennes.
00:30:13Je me mets à la place
00:30:14d'un entrepreneur
00:30:15qui vous écoute
00:30:15et j'imagine
00:30:16qu'il a deux réactions.
00:30:18En tout cas,
00:30:19ce sont les miennes
00:30:20pour alimenter le débat.
00:30:22Oui à tout,
00:30:23puisque finalement,
00:30:24la souveraineté,
00:30:25ce n'est rien d'autre
00:30:25que l'emploi de demain,
00:30:26l'emploi de nos proches,
00:30:28l'économie
00:30:28qui est voisine,
00:30:31qui est locale,
00:30:32donc c'est du bon sens paysan.
00:30:33Mais de l'autre côté,
00:30:35il doit se demander,
00:30:35ok,
00:30:37si je dois apprendre
00:30:38autre chose que Microsoft,
00:30:39est-ce que je suis certain
00:30:40de trouver en France
00:30:41ou en Europe
00:30:41une solution
00:30:42de performance équivalente ?
00:30:45Est-ce que dans les solutions
00:30:46qu'on propose dans le cloud,
00:30:47je peux trouver
00:30:47quelque chose
00:30:48de performance équivalente ?
00:30:49D'abord,
00:30:50le problème
00:30:50que nous avons
00:30:51dans le numérique
00:30:52et le pendant
00:30:53dans ce sujet
00:30:54des technologies digitales
00:30:56de la désindustrialisation.
00:30:59Nous avons,
00:31:01à un moment donné,
00:31:03eu une espèce
00:31:04de mode terrifiante
00:31:04qui est partie
00:31:06explicitement
00:31:08en termes
00:31:09de verbalisation
00:31:11de Serge Churuk
00:31:12à la tête
00:31:13de Alcatel-Lucent
00:31:14qui a expliqué
00:31:15la théorie
00:31:16de l'entreprise
00:31:17sans usine
00:31:18et du faiblesse.
00:31:19Nous,
00:31:19on ne va pas faire.
00:31:20Nous,
00:31:20on va concevoir.
00:31:22Les autres,
00:31:22ils vont faire
00:31:23et nous,
00:31:23on va être
00:31:24par au-dessus.
00:31:26C'est une
00:31:27plaie intellectuelle.
00:31:29Quelque part,
00:31:29d'abord,
00:31:30c'est une faillite
00:31:31morale.
00:31:32elle a entraîné
00:31:35derrière,
00:31:36dans son sillage,
00:31:37énormément de monde,
00:31:38énormément de convictions
00:31:39et des théoriciens
00:31:41qui ont doctement
00:31:42expliqué
00:31:43que l'avenir
00:31:43était là.
00:31:44Et quand on commet
00:31:45une erreur
00:31:45de cette ampleur,
00:31:47elle ne va
00:31:47qu'en s'aggravant.
00:31:49Revenir
00:31:49à la réparation
00:31:51de l'erreur,
00:31:52il peut y avoir
00:31:53une opportunité.
00:31:54C'est que
00:31:55lorsque l'on revient,
00:31:56on revient
00:31:56avec les technologies
00:31:57les plus en pointe.
00:31:58c'est la seule opportunité
00:32:01dont on peut se dire
00:32:02que cette erreur
00:32:03va pouvoir peut-être
00:32:05nous avantager,
00:32:06c'est que l'on va
00:32:06réindustrialiser
00:32:07avec les technologies
00:32:08de pointe.
00:32:09Mais on a fait
00:32:11avec l'industrie
00:32:12ce que l'on a fait
00:32:13avec le numérique.
00:32:14C'est d'ailleurs
00:32:15la raison pour laquelle
00:32:15je suis très heureux
00:32:16que les batailles
00:32:18que nous menons
00:32:18au sein de l'OIP,
00:32:19de l'Open Internet Project,
00:32:21soient des batailles
00:32:21que rejoignent
00:32:23Origine France Garantie,
00:32:25les forces françaises
00:32:26de l'industrie.
00:32:26Et d'ailleurs,
00:32:27je dois vous dire
00:32:28à quel point
00:32:29les combats sont liés
00:32:31parce que vous parliez
00:32:32de l'extraterritorialité
00:32:34du droit américain.
00:32:35Vous avez en tête
00:32:36l'expérience vécue
00:32:37par Frédéric Pierucci,
00:32:39président
00:32:40ou l'un des dirigeants
00:32:41d'Alstom
00:32:43à l'époque.
00:32:44Les Américains
00:32:45voulaient faire main-bas
00:32:46sur Alstom.
00:32:48Ils ont trouvé
00:32:49une affaire,
00:32:50je ne sais pas
00:32:50si elle est fondée
00:32:52ou pas fondée,
00:32:52mais en allant chercher
00:32:54des milliers de mails
00:32:55grâce à l'extraterritorialité
00:32:57du droit américain,
00:32:59ils l'ont emprisonné
00:33:00et ne l'ont libéré
00:33:01que quand ils ont réussi
00:33:02à faire main-bas sur Alstom.
00:33:03Ça,
00:33:04ça aurait dû
00:33:05nous alerter
00:33:06bien avant
00:33:06l'arrivée de Trump
00:33:07sur le type de pratique
00:33:09de prédation
00:33:10auxquelles nous sommes exposés.
00:33:12C'était sous Obama.
00:33:14Et c'était sous Obama.
00:33:15Il n'y aura pas
00:33:16de souveraineté industrielle
00:33:18s'il n'y a pas
00:33:19de souveraineté numérique.
00:33:21Nous n'arriverons pas
00:33:22à reconstituer
00:33:24nos champions
00:33:25industriels
00:33:26si nous avons
00:33:28partout
00:33:29des backdoors
00:33:30qui permettent
00:33:32à nos concurrents
00:33:33américains
00:33:33ou autres,
00:33:34ou asiatiques,
00:33:35de venir
00:33:36pied de données,
00:33:37pied de nos innovations
00:33:38et rentrer
00:33:39dans nos stratégies industrielles.
00:33:41Donc,
00:33:42le numérique
00:33:42est une...
00:33:44c'est nos frontières
00:33:46industrielles.
00:33:46il faut qu'on reconstitue
00:33:48nos frontières
00:33:49et donc,
00:33:50il y a
00:33:51une très grande
00:33:52alliance
00:33:53entre la bataille
00:33:54pour la réindustrialisation
00:33:55et la bataille
00:33:56pour la souveraineté
00:33:57numérique.
00:33:58Est-ce que vous pensez
00:33:59qu'il y a un plafond
00:33:59de verre intellectuel ?
00:34:01Non,
00:34:01je pense qu'il y a
00:34:02la nécessité
00:34:04de définitivement
00:34:05sortir
00:34:06d'une espèce
00:34:07de paresse
00:34:08dont j'ai énormément
00:34:08de mal
00:34:09à identifier
00:34:11l'origine
00:34:12qui serait
00:34:13formidable
00:34:14qu'on soit tous
00:34:16des consommateurs
00:34:17partant en vacances
00:34:19et pouvant
00:34:21quelque part
00:34:23naviguer
00:34:23dans un monde
00:34:24où tout le monde
00:34:25s'entend
00:34:26et c'est formidable
00:34:28et non,
00:34:29il y a des intérêts.
00:34:31On n'est pas consommateur
00:34:31si on n'a pas été producteur.
00:34:34D'abord,
00:34:35le travail,
00:34:36c'est formidable.
00:34:37Mener des combats
00:34:39comme cela
00:34:39et des conquêtes
00:34:40et des innovations,
00:34:41c'est ce qui fait
00:34:42le piment de la vie.
00:34:42je ne sais pas qui
00:34:44à un moment donné
00:34:45a imaginé
00:34:45que vous pouvez être heureux
00:34:47en n'ayant que des vacances
00:34:48et en dévorant
00:34:50des séries Netflix
00:34:51à perte de vue.
00:34:55Ça,
00:34:55ce n'est pas un pays,
00:34:56ce n'est pas une culture,
00:34:57ce n'est pas un idéal.
00:34:59C'est un égarment.
00:35:02On a des choses
00:35:02extraordinaires à faire,
00:35:04c'est de l'ADN
00:35:05de notre pays,
00:35:06on n'a pas fait
00:35:07une révolution,
00:35:07on n'a pas inventé
00:35:09la République
00:35:10pour se prélasser
00:35:11sur des transats.
00:35:14Donc,
00:35:14véritablement,
00:35:16il y a un peu
00:35:16toute une espèce
00:35:19de paresse
00:35:20intellectuelle,
00:35:23morale,
00:35:24industrielle
00:35:25qui,
00:35:25je crois,
00:35:27j'en suis persuadé,
00:35:28est derrière nous.
00:35:30Et c'est une bonne nouvelle.
00:35:31La France est un pays industriel
00:35:33dans ses tristes
00:35:33et agricoles.
00:35:35Mais tout à fait
00:35:36et on est en train
00:35:37de le reconstruire
00:35:38avec des passionnés,
00:35:40des engagés,
00:35:41des patriotes,
00:35:42des amoureux
00:35:43de notre pays.
00:35:44Et ce n'est pas
00:35:45un amour
00:35:45recroquevillé.
00:35:48On est amoureux
00:35:49du monde
00:35:49et vous savez,
00:35:51la passion
00:35:51qui anime
00:35:52tous ceux
00:35:53qui sont compagnons
00:35:54de route
00:35:54des entrepreneurs
00:35:55pour la République,
00:35:57ils pensent
00:35:57à la République,
00:35:58mais on va y revenir,
00:35:59comme étant
00:36:00une citoyenneté.
00:36:04Vous permettez
00:36:05cette incise.
00:36:05c'est quoi la République ?
00:36:07C'est-ce que
00:36:08je le dis très bien,
00:36:10c'est le principe
00:36:11cardinal de la vertu.
00:36:12On a les mêmes lectures.
00:36:14Pardon ?
00:36:15On a les mêmes lectures.
00:36:15On a de bonnes lectures.
00:36:17La vertu républicaine,
00:36:18c'est que dans chaque citoyen,
00:36:19et c'est d'ailleurs ça
00:36:20qui caractérise un citoyen,
00:36:22il y a la passion
00:36:23de l'intérêt général.
00:36:25Qu'est-ce que moi,
00:36:26là où je suis,
00:36:28je peux faire
00:36:28pour ce collectif
00:36:29auquel j'appartiens
00:36:30et qui vit
00:36:31dans mon cœur
00:36:32et dans mon âme
00:36:33et dans mon cerveau
00:36:34tous les jours,
00:36:35où est-ce que je peux
00:36:36apporter ma pierre ?
00:36:37Et ça,
00:36:38c'est la vertu républicaine.
00:36:40C'est d'abord
00:36:41beaucoup plus
00:36:42un modèle de société
00:36:43qu'un modèle d'État.
00:36:45Et dans ce modèle
00:36:46de société,
00:36:48quand vous voyez
00:36:48les forces françaises
00:36:49de l'industrie
00:36:50qui se propagent
00:36:51partout sur le territoire,
00:36:52quand vous voyez
00:36:53toutes les forces
00:36:53que nous agrègent
00:36:55autour des passionnés
00:36:57du numérique souverain,
00:36:58ceux que vous avez
00:36:59autour de l'école
00:37:00à 18,06€,
00:37:02vous vous dites
00:37:02qu'on a là
00:37:03le socle
00:37:04d'une société
00:37:05prospère,
00:37:06dynamique
00:37:06et si quelqu'un
00:37:08veut investir
00:37:09quelque part
00:37:09sur la planète,
00:37:10il faut venir ici
00:37:11parce que cette passion
00:37:12républicaine
00:37:13qui, encore une fois,
00:37:15n'est pas au sommet
00:37:15de l'État
00:37:16mais qui est
00:37:17dans les territoires,
00:37:19dans la société,
00:37:21dans les âmes,
00:37:21dans les cœurs,
00:37:23c'est une puissance
00:37:24colossale.
00:37:26Elle s'est réveillée
00:37:27plusieurs fois
00:37:27dans l'histoire,
00:37:29je le pense vraiment
00:37:30mais parce que
00:37:31je le touche
00:37:31et je le vis,
00:37:34c'est ce qui nous rend
00:37:36légitimement optimistes
00:37:38pour les années
00:37:39qui viennent
00:37:39dans notre pays.
00:37:40Vous êtes lieutenant
00:37:41de réserve,
00:37:41je ne sais pas
00:37:42si vous commandez régulièrement
00:37:43mais avec ce discours-là
00:37:44vous pouvez galvaniser
00:37:45des troupes.
00:37:47Ce qui anime
00:37:49les discours
00:37:50c'est d'être au contact
00:37:52des gens
00:37:52qui vous transmettent
00:37:53leur énergie.
00:37:54Je n'ai aucune
00:37:55once d'énergie
00:37:56que je ne suis pas
00:37:57à l'épuiser
00:37:58au contact
00:37:58des entrepreneurs
00:37:59que je le côtoie.
00:38:00Si on doit synthétiser
00:38:01à ce moment-là
00:38:02de l'émission,
00:38:03l'Europe
00:38:04réglemente,
00:38:06les Américains
00:38:07et les Chinois
00:38:07innovent
00:38:08et en plus
00:38:09s'arment
00:38:10des outils
00:38:11pour partir
00:38:12à la conquête.
00:38:12La France
00:38:13est quand même
00:38:14devenue le numéro
00:38:14un pour les startups,
00:38:15ça a été régulier.
00:38:16On a un écosystème
00:38:17favorable
00:38:18pour les startups
00:38:20si tant est
00:38:21qu'ensuite
00:38:22on sache faire grandir
00:38:23et conserver
00:38:24les startups
00:38:24en France.
00:38:26Bien sûr,
00:38:26à partir du moment
00:38:26où elle réussit,
00:38:27on a malheureusement
00:38:27une petite fuite.
00:38:28Si vous mettiez
00:38:29une toque,
00:38:29vous êtes un chef
00:38:30de cuisine,
00:38:31la recette
00:38:31pour créer
00:38:32un champion européen
00:38:33ou un champion français.
00:38:34D'abord,
00:38:36il y a
00:38:37une nécessité
00:38:40incontournable,
00:38:41c'est de
00:38:42se dire
00:38:44« je dois le faire »,
00:38:47pas les autres,
00:38:48« je dois être performant »,
00:38:50« je dois être le meilleur ».
00:38:51Nous sommes
00:38:52dans l'univers numérique
00:38:53à un degré
00:38:55de standard
00:38:55de qualité
00:38:56auquel
00:38:57tous les clients,
00:38:58tous les usagers,
00:38:58tous les utilisateurs
00:38:59se sont habitués.
00:39:00on ne peut plus
00:39:02se permettre
00:39:03d'avoir des produits
00:39:05où vous vous dites
00:39:05« ouais,
00:39:05mais c'est quand même
00:39:06pas mal ».
00:39:06Non,
00:39:07ça doit être
00:39:08le meilleur produit
00:39:09d'excellence.
00:39:10Mais l'excellence
00:39:11est la première condition.
00:39:15Rien ne viendra
00:39:16compenser
00:39:18l'absence d'excellence.
00:39:20Mais je pense
00:39:23que dans le domaine
00:39:24du numérique,
00:39:26l'époque du bricolage
00:39:27est révolue.
00:39:28et donc
00:39:30cette excellence,
00:39:31ça nous oblige.
00:39:33Chacun de nous,
00:39:34chacun des acteurs
00:39:35qui veut compter
00:39:36dans cet écosystème
00:39:37doit se dire
00:39:38« je n'ai pas
00:39:39d'autre choix
00:39:40que de pouvoir
00:39:41offrir
00:39:41la meilleure solution ».
00:39:43Ensuite,
00:39:44quand on a
00:39:44la meilleure solution,
00:39:46eh bien,
00:39:46on est capable
00:39:47aujourd'hui
00:39:48d'avoir tous les relais
00:39:49nécessaires
00:39:50pour s'imposer.
00:39:50Désormais,
00:39:52la machine étatique
00:39:54est réticente.
00:39:56Elle se dit
00:39:56« je ne vais pas
00:39:56apporter une béquille
00:39:58à un acteur
00:39:59qui de toute manière
00:40:00ne tiendra pas
00:40:00la distance
00:40:01face aux meilleurs
00:40:03standards internationaux ».
00:40:05Pourtant,
00:40:06je vous arrête là.
00:40:07La BPI
00:40:07le fait ça,
00:40:09non ?
00:40:09Ou c'est autre chose ?
00:40:11La Banque publique
00:40:12d'investissement
00:40:13accompagne énormément
00:40:15d'acteurs
00:40:15du numérique.
00:40:17Elle le fait
00:40:17et à juste titre,
00:40:19elle le fait
00:40:19de manière
00:40:20très déterminée.
00:40:22Elle a aussi
00:40:23la vocation
00:40:25et la volonté
00:40:25de ne pas
00:40:27donner
00:40:28d'illusion
00:40:28à des acteurs
00:40:29qui,
00:40:30peut-être,
00:40:31ne seraient pas
00:40:32capables
00:40:32de tenir la distance
00:40:33dans la compétition
00:40:34internationale.
00:40:35Il nous faut
00:40:36avoir
00:40:36le meilleur produit
00:40:38mais aussi,
00:40:40et peut-être
00:40:40vous ne voudrez pas
00:40:42de faire une assise
00:40:42sur ce sujet,
00:40:44peut-être également
00:40:45être capable
00:40:47d'innover
00:40:48dans les concepts.
00:40:50Il n'y a pas
00:40:50uniquement
00:40:51l'objectif
00:40:53de se dire
00:40:54je vais faire
00:40:55le X
00:40:57européen,
00:40:58je vais faire
00:40:59le Teams
00:40:59européen,
00:41:00je vais faire
00:41:01le Google
00:41:01européen.
00:41:03À un moment donné,
00:41:04on peut aussi
00:41:05concevoir
00:41:06des outils numériques
00:41:07fondés
00:41:08sur nos valeurs.
00:41:10On l'a fait,
00:41:10on l'a fait
00:41:11avec le Concorde,
00:41:11on a une histoire
00:41:12d'innovation
00:41:13qui a été cassée
00:41:14par l'effet de Churic,
00:41:15si on peut l'appeler
00:41:15comme ça,
00:41:16si ses descendants
00:41:17nous écoutent,
00:41:17qu'ils me pardonnent.
00:41:18Mais lui aussi,
00:41:19il peut nous écouter
00:41:20et on peut lui en parler.
00:41:21Mais on est capable
00:41:24d'inventer
00:41:24des modèles nouveaux
00:41:26dans le domaine
00:41:27des réseaux sociaux.
00:41:29Nous avons
00:41:30des réseaux sociaux
00:41:30qui sont aujourd'hui
00:41:31conçus
00:41:32sur le modèle
00:41:34de la démocratie
00:41:35américaine.
00:41:36La démocratie
00:41:36américaine
00:41:37a une valeur
00:41:39cardinale,
00:41:40c'est la liberté
00:41:41d'expression.
00:41:42Vous avez envie
00:41:42d'insulter
00:41:43votre voisin,
00:41:44jamais l'histoire
00:41:45de l'humanité
00:41:46ne vous a donné
00:41:46une caisse de résonance
00:41:47aussi puissante
00:41:49que les X
00:41:53et consorts.
00:41:55Nous,
00:41:56nous avons
00:41:57un idéal républicain.
00:41:58Ce n'est pas
00:41:59la même
00:41:59philosophie.
00:42:01Notre modèle
00:42:02républicain
00:42:02nous dit
00:42:03vous avez droit
00:42:04de citer
00:42:04dès lors que vous avez
00:42:06une solution
00:42:07à apporter
00:42:07à un problème
00:42:08d'intérêt général.
00:42:10On ne vous dit pas
00:42:11vous voulez insulter
00:42:13votre voisin,
00:42:13faites-le.
00:42:14on est très réticents
00:42:15sur l'insulte
00:42:16de son voisin
00:42:17et tant mieux.
00:42:20L'anonymat
00:42:21dans le monde
00:42:23du numérique,
00:42:24il est fondé
00:42:25sur cette liberté
00:42:25d'expression
00:42:26montée au pinacle.
00:42:29Moi,
00:42:29je pense qu'on devrait
00:42:30être très réticents
00:42:31sur cette notion.
00:42:32Quand on a
00:42:33une solution
00:42:35à apporter
00:42:35à un problème
00:42:36d'intérêt général,
00:42:37ça,
00:42:37c'est un type
00:42:38de dialogue
00:42:38entre la collectivité,
00:42:40l'intérêt collectif
00:42:41et l'initiative
00:42:42individuelle.
00:42:43C'est d'ailleurs
00:42:44ce qu'a fait
00:42:44un préfet,
00:42:46un préfet de la Troisième République
00:42:47au début
00:42:48du siècle dernier.
00:42:50C'est le préfet Lépine.
00:42:52Quand il a lancé
00:42:52le concours Lépine,
00:42:54on avait une décroissance
00:42:54économique,
00:42:56une crise d'ailleurs
00:42:57qui posait un problème
00:42:58immédiat
00:42:59parce qu'on était
00:43:00à la veille de Noël,
00:43:00il n'y avait plus de jouets.
00:43:02Et il a lancé
00:43:02un appel aux entrepreneurs.
00:43:04La nation,
00:43:05quand elle s'exprime,
00:43:06elle ne fait pas la loi.
00:43:06Si on veut faire la loi,
00:43:07on a les représentants
00:43:08de la nation.
00:43:09Si on veut des choses
00:43:10concrètes,
00:43:11il faut se tourner
00:43:12dans la nation
00:43:12et lorsque la nation
00:43:13prend en main un sujet,
00:43:15on se lance
00:43:16vers,
00:43:17se tourne vers
00:43:18les entrepreneurs.
00:43:19Et les entrepreneurs
00:43:20ont répondu
00:43:20au concours Lépine.
00:43:21C'est un concours
00:43:22qui date
00:43:22du début
00:43:23de la Troisième République.
00:43:24Et c'est au cœur
00:43:25de l'idéal républicain.
00:43:27Qu'est-ce que la nation
00:43:28peut faire ?
00:43:29C'est un très bel exemple.
00:43:30C'est un très bel exemple
00:43:31et ça nous ramène
00:43:32à notre idéal républicain
00:43:34qui, encore une fois,
00:43:36n'est pas un idéal
00:43:37d'État,
00:43:37d'organisation de l'État.
00:43:38C'est un idéal
00:43:40d'alliance
00:43:41de tous les citoyens,
00:43:42de toutes les forces vives
00:43:43pour apporter des solutions.
00:43:45C'est ça qui doit,
00:43:47je crois,
00:43:47nous guider.
00:43:48J'imagine que les jeunes étudiants
00:43:50ou les jeunes entrepreneurs
00:43:51qui nous écoutent,
00:43:53qui ont peut-être
00:43:53un moment de faiblesse,
00:43:55un genou à terre
00:43:56en vous écoutant,
00:43:56vous repartirez.
00:43:57Ce que je veux vous dire,
00:43:58c'est qu'il y a
00:43:59quelque chose
00:44:00qui est choquant
00:44:01dans la doctrine politique
00:44:04et public universitaire,
00:44:09c'est que vous n'avez pas
00:44:09un livre universitaire
00:44:11qui parle de la République
00:44:12en parlant des entrepreneurs.
00:44:14Mais je veux dire,
00:44:15c'est quelque chose
00:44:15qui est spectaculaire
00:44:16alors que vous avez,
00:44:18et j'aimerais leur rendre hommage
00:44:20à une fondation
00:44:22qui est exemplaire,
00:44:23la Société d'encouragement
00:44:25pour l'industrie nationale
00:44:28qui est héritée
00:44:30du moment le plus républicain
00:44:32de l'ère napoléonienne,
00:44:33c'est Napoléon
00:44:34qui a rassemblé,
00:44:37créé les préfets
00:44:38et il a demandé
00:44:40à son ministre
00:44:41de l'intérieur de l'époque,
00:44:43Chakag,
00:44:44vous allez amener
00:44:47à Paris
00:44:49la connaissance
00:44:50de toutes les innovations
00:44:51qu'il y a sur le territoire
00:44:52parce qu'avec notre révolution,
00:44:54nous avons pris du retard
00:44:55sur la Grande-Bretagne.
00:44:58Elle a pris de l'avance
00:44:59sur nous
00:44:59sur la révolution industrielle.
00:45:01Eh bien, nous avons besoin
00:45:01de savoir
00:45:02quelles sont toutes
00:45:03les innovations
00:45:04qu'il y a sur le territoire.
00:45:05Eh bien, c'est la première mission
00:45:06des préfets
00:45:07de tout ramener.
00:45:08Et vous avez
00:45:09place Saint-Germain-des-Prés
00:45:10à Paris
00:45:10à la Société d'encouragement
00:45:12de l'industrie nationale,
00:45:14des bibliothèques entières,
00:45:16de tous les cahiers
00:45:17remplis par les préfets
00:45:18dont la première mission
00:45:20n'était pas
00:45:20de faire descendre la loi,
00:45:23mais de faire remonter
00:45:25l'information
00:45:25sur toute la richesse
00:45:27développée
00:45:28par les entrepreneurs
00:45:29dans le pays.
00:45:31Eh bien, il faut
00:45:31qu'on revienne à cela.
00:45:32Et si je vous dis cela,
00:45:34et si j'en suis persuadé
00:45:36que nous avons
00:45:37un ami radio devant nous,
00:45:38c'est que c'est dans l'ADN
00:45:40de ce que nous sommes.
00:45:41On n'est pas en train
00:45:42de réinventer
00:45:43quelque chose
00:45:43qui nous serait étranger.
00:45:45Nous sommes en train
00:45:45de nous réconcilier
00:45:46avec ce que nous sommes
00:45:48profondément.
00:45:49Oui, je pense
00:45:49qu'on s'est un peu perdus.
00:45:50Eh bien, on s'est égarés,
00:45:51mais on va retrouver
00:45:52le choix.
00:45:53En tout cas, nous,
00:45:53on va modestement
00:45:54y contribuer.
00:45:55Je compte sur vous
00:45:57et sur l'école
00:45:58d'Ivide-Rossézé.
00:45:59Il y a bien eu
00:46:00un moment
00:46:00où tous les réseaux
00:46:02de résistance
00:46:02se sont unifiés.
00:46:04C'est peut-être
00:46:04le moment
00:46:05que nous vivons.
00:46:06Pour revenir
00:46:06sur ce qui a contribué
00:46:07à construire
00:46:08des champions américains,
00:46:09vous avez parlé
00:46:10très justement
00:46:11de la commande publique.
00:46:13Quelle est
00:46:14votre opinion
00:46:15sur la gestion
00:46:16en France
00:46:17des jeunes pousses,
00:46:19des entrepreneurs
00:46:20entre subventions
00:46:21et commandes publiques ?
00:46:23Alors, la commande publique,
00:46:24elle a une vertu
00:46:25considérable,
00:46:26c'est qu'elle permet
00:46:28d'instaurer un dialogue
00:46:30entre l'utilisateur
00:46:31et l'entrepreneur.
00:46:34Et la subvention,
00:46:36finalement,
00:46:36c'est un chèque
00:46:37de solde pour tout compte.
00:46:39Ce n'est pas très dynamique,
00:46:43la subvention.
00:46:44En revanche,
00:46:44la commande publique,
00:46:45elle met en situation
00:46:47de challenger l'entrepreneur,
00:46:49de s'améliorer,
00:46:50d'être à l'écoute
00:46:50de l'utilisateur.
00:46:51Et ça, c'est très important.
00:46:52Mais je voudrais
00:46:53à ce moment
00:46:54de notre échange
00:46:55faire un arrêt sur image
00:46:56sur un fantasme
00:46:58qui a régné
00:46:58dans la surpublique française.
00:47:01Avec l'open source...
00:47:04Est-ce que vous pouvez expliquer
00:47:04ce qu'est l'open source ?
00:47:06Oui, l'open source,
00:47:06ce sont les logiciels,
00:47:09les codes de logiciels
00:47:11que l'on met
00:47:11en usage ouvert
00:47:14pour pouvoir les utiliser
00:47:15et pouvoir créer
00:47:16des innovations
00:47:17à partir des codes.
00:47:18et beaucoup
00:47:20d'administrations françaises
00:47:22se sont dit
00:47:22qu'on va s'affranchir
00:47:23des GAFAM,
00:47:24mais pas seulement
00:47:25des GAFAM.
00:47:26On va s'affranchir
00:47:27de toutes les entreprises.
00:47:29On va s'affranchir
00:47:30du monde économique.
00:47:31Et nous,
00:47:32on va créer
00:47:33nos solutions
00:47:34pour l'éducation,
00:47:36pour le ministère
00:47:38de l'économie,
00:47:40pour le ministère
00:47:40de la culture.
00:47:41et chacun y est allé
00:47:42de sa propre suite
00:47:45maison
00:47:46en se disant
00:47:47« comme ça,
00:47:49on aura notre truc à nous
00:47:50qui est ni de l'américain
00:47:52ni du français,
00:47:55c'est à nous ».
00:47:56Mais quelle déperdition !
00:47:58Déperdition d'énergie,
00:48:00déperdition d'argent,
00:48:01déperdition de compétences.
00:48:02Au lieu d'être
00:48:03des interlocuteurs
00:48:04capables de guider
00:48:05les entreprises
00:48:06pour qu'elles soient performantes
00:48:07et que la commande publique
00:48:09soit un tremplin
00:48:10pour aller se développer,
00:48:11chacun y est allé
00:48:12dans son petit développement,
00:48:13dans son coin.
00:48:14Il faut que ça cesse.
00:48:16C'est un fantasme.
00:48:17C'est inutile.
00:48:18C'est fondé
00:48:19sur une espèce
00:48:19de prévention,
00:48:22de réticence,
00:48:22voire d'allergie
00:48:23au monde économique.
00:48:25Je l'ai d'ailleurs expérimenté
00:48:26parce que je dois
00:48:27vous faire un aveu.
00:48:28J'ai accompagné
00:48:29à une époque
00:48:30où nous avons
00:48:31beaucoup cru
00:48:31dans la capacité
00:48:33de faire
00:48:33un alternatif
00:48:35à Google,
00:48:36l'aventure
00:48:37de Quant.
00:48:38C'est une aventure
00:48:39qui a connu
00:48:39des péripéties
00:48:40et elle n'a pas été
00:48:42à l'heure
00:48:43de toutes nos espérances.
00:48:45Mais j'ai vécu
00:48:46le dialogue
00:48:48avec
00:48:49des décideurs
00:48:50publics
00:48:51lorsqu'il s'agissait
00:48:52de proposer
00:48:52Quant
00:48:53comme moteur
00:48:54de recherche
00:48:54alternatif à Google.
00:48:56J'ai eu
00:48:56trois à quatre ans
00:48:57de dialogue
00:48:58avec des directions
00:48:59juridiques
00:49:00qui me disaient
00:49:01oui mais
00:49:02si on vous choisit
00:49:04on vous avantage
00:49:05donc si on vous avantage
00:49:07quelque part
00:49:09vous allez en profiter
00:49:11et donc
00:49:12on va
00:49:12venir en soutien
00:49:14d'intérêts privés.
00:49:17Je disais
00:49:17à mes interlocuteurs
00:49:18je comprends bien
00:49:20la noblesse
00:49:20de votre raisonnement
00:49:21mais pendant que l'on parle
00:49:22quel est le moteur
00:49:23de recherche
00:49:24utilisé dans tous
00:49:25vos endroits ?
00:49:25Avantagé par défaut.
00:49:27C'est Google ?
00:49:28Ah oui mais
00:49:29c'est pas pareil.
00:49:30C'est extraordinaire
00:49:31de c'est pas pareil.
00:49:32Intéressant.
00:49:33Quand c'est Google
00:49:34quand c'est LinkedIn
00:49:36quand c'est X
00:49:37quand c'est
00:49:38tous les offres américaines
00:49:40ah oui mais
00:49:40c'est déjà là.
00:49:42Mais vous
00:49:42si on vous choisit
00:49:43c'est un acte volontaire
00:49:45et donc on ne va pas
00:49:46faire un acte volontaire
00:49:47en faveur
00:49:48d'une entreprise privée.
00:49:49C'est lunaire.
00:49:50que vous nous dites
00:49:52est lunaire.
00:49:53Alors je pense
00:49:54que c'est lunaire
00:49:54mais je pense
00:49:55qu'il faut l'enseigner
00:49:56à tous les étudiants
00:49:57de l'ON6.
00:49:59Il faut savoir
00:50:00que
00:50:01cette inclination
00:50:02cette
00:50:03cette mission
00:50:05que s'assignent
00:50:06les décideurs publics
00:50:07et les directions
00:50:08juridiques
00:50:09les DAZ
00:50:10les directions
00:50:11des affaires juridiques
00:50:12jamais nous ne ferons
00:50:14quoi que ce soit
00:50:15qui puisse être considéré
00:50:16comme ayant favorisé
00:50:18une entreprise
00:50:18privée
00:50:19et bien
00:50:20en 16
00:50:21le principal obstacle
00:50:23à l'entrée
00:50:24des concurrents
00:50:25face aux GAFAM
00:50:25les GAFAM
00:50:27ils sont déjà là
00:50:27par défaut
00:50:28donc on n'a pas pris
00:50:29de décision
00:50:30mais les autres
00:50:31il va falloir
00:50:32qu'on décide
00:50:33et si on décide
00:50:34on les avantage
00:50:35et si on doit les avantage
00:50:36pourquoi eux
00:50:37pourquoi pas un autre
00:50:37et là on est parti
00:50:38sur les appels d'offres
00:50:40les procédures
00:50:41et donc là
00:50:42il y a un obstacle
00:50:43il va falloir
00:50:43que l'on lève
00:50:44parce qu'on va
00:50:45le rencontrer
00:50:46avec tous les achats
00:50:47publics
00:50:48toutes les décisions
00:50:49et toute la reconquête
00:50:50que nous devons opérer
00:50:51et ça
00:50:52il va falloir
00:50:53que l'on aille
00:50:54mener cette bataille
00:50:54c'est une bataille
00:50:56prioritaire
00:50:57de l'Open Internet Project
00:50:58et cette bataille
00:50:59peut s'inscrire
00:51:00dans le Buy European Act ?
00:51:02alors elle doit s'inscrire
00:51:03dans le Buy European Act
00:51:04mais je pense que
00:51:06nous ne devons pas
00:51:07attendre
00:51:07que le Buy European Act
00:51:10soit acté
00:51:11pour reconquérir
00:51:14les marchés
00:51:15publics européens
00:51:16ce sont des centaines
00:51:18de milliards
00:51:19dont nous passons
00:51:21à côté
00:51:22qui peuvent
00:51:23potentiellement bénéficier
00:51:24à l'enrichissement
00:51:26et à la musculation
00:51:28de nos offres souveraines
00:51:29passer à côté
00:51:30de cette manne
00:51:31c'est tous les matins
00:51:33se tirer une balle
00:51:33dans le pied
00:51:34nous-mêmes
00:51:34en plus de celle
00:51:35qui nous est tirée
00:51:36par nos concurrents
00:51:38encore une fois
00:51:38le rêve
00:51:39que nous partageons
00:51:40ce n'est pas buter
00:51:42hors de France
00:51:43et hors d'Europe
00:51:43Microsoft
00:51:44Google
00:51:45ou les autres
00:51:46c'est d'avoir
00:51:47nos solutions souveraines
00:51:48et de décider
00:51:49en autonomie stratégique
00:51:51on veut du Google
00:51:53on prend du Google
00:51:54on ne veut pas du Google
00:51:55on a une alternative
00:51:56pareil pour Microsoft
00:51:57pareil pour tous les autres
00:51:59cette capacité de décider
00:52:01nous devons la reconstituer
00:52:03c'est une urgence
00:52:04et ça
00:52:05je pense que nous pouvons
00:52:07le partager
00:52:07avec nos partenaires
00:52:09européens
00:52:10et
00:52:11nous pouvons nous passer
00:52:13d'un bail European Act
00:52:15pour le mettre en oeuvre
00:52:16oui Claude Revelle
00:52:18nous avait dit
00:52:18que la souveraineté
00:52:19c'était la gestion
00:52:20des dépendances
00:52:21dans la gestion
00:52:21des dépendances
00:52:22on ne doit pas favoriser
00:52:23nécessairement
00:52:24automatiquement l'autre
00:52:25mais probablement
00:52:26donner une chance
00:52:26par la commande publique
00:52:27notamment
00:52:28à ceux qui sont chez nous
00:52:29c'est totalement conforme
00:52:32aux règles européennes
00:52:33de se dire
00:52:34il n'y a pas
00:52:35de marché public
00:52:35dans lequel il n'y a pas eu
00:52:365 à 10%
00:52:37de la commande
00:52:38qui est passée
00:52:39à des acteurs souverains
00:52:40et quand on est capable
00:52:41d'atteindre 5 à 10%
00:52:43pour montrer
00:52:44ce qu'on sait faire
00:52:45après on n'a même pas
00:52:46besoin de la règle
00:52:47pour conquérir
00:52:48c'est l'acheteur qui décide
00:52:49c'est l'acheteur qui décide
00:52:50mais déjà qu'on ouvre la porte
00:52:52et ouvrir la porte
00:52:53ça ça devrait être une nécessité
00:52:54on n'a besoin
00:52:55d'aucune décision
00:52:56législative
00:52:58à l'échelle nationale
00:52:59européenne
00:53:00pour ouvrir cette porte
00:53:01et j'avais écrit
00:53:03que la souveraineté
00:53:04dépendait de 3 piliers
00:53:05l'état
00:53:06qui doit rendre ça
00:53:07possible
00:53:07l'entreprise
00:53:09fournisseur
00:53:10ou opérateur
00:53:11distributeur
00:53:12qui doit rendre ça
00:53:12prioritaire
00:53:14et le client
00:53:15qui doit rendre ça
00:53:16viable
00:53:17chaque jour
00:53:18pour chaque décision
00:53:19et si
00:53:20j'essayais quelque chose
00:53:21à côté de chez moi
00:53:22cette alliance
00:53:23des 3 piliers
00:53:24écoutez
00:53:24c'est le chemin
00:53:26qu'il nous faut suivre
00:53:26maintenant
00:53:27nous on doit montrer
00:53:29l'exemple
00:53:30donc
00:53:31que l'état
00:53:31nous regarde
00:53:33et peut-être
00:53:34d'ailleurs
00:53:34les grandes entreprises
00:53:36donneurs d'ordre
00:53:37peuvent être
00:53:38des exemples
00:53:39elles peuvent aussi
00:53:41témoigner
00:53:42de la qualité
00:53:44des solutions
00:53:44ça nous devons
00:53:46aussi
00:53:47le mettre en scène
00:53:47si vous aviez
00:53:493 messages
00:53:50forts à passer
00:53:51vous êtes dans
00:53:52le bureau de l'Elysée
00:53:53vous êtes face à face
00:53:54il n'y a pas de micro
00:53:55pas de journaliste
00:53:55pas de cabinet
00:53:56pas de chef de cas
00:53:56pas de dire cas
00:53:57pas de conseiller spécial
00:53:58vous êtes face à face
00:53:59avec le président
00:54:00de la république
00:54:01qui vous dit
00:54:02écoute Leonidas
00:54:04j'ai pas trop de temps
00:54:05qu'est-ce que tu ferais
00:54:06demain matin
00:54:07à ma place
00:54:08qu'est-ce que vous feriez
00:54:09j'en donnerais
00:54:10que deux
00:54:11d'abord
00:54:14la richesse
00:54:16de notre pays
00:54:16c'est notre pays
00:54:18la richesse
00:54:21de la nation
00:54:21c'est pas l'Etat
00:54:23et malheureusement
00:54:25je crains
00:54:26que
00:54:26cette dynamique
00:54:29qui a amené
00:54:30Emmanuel Macron
00:54:32à l'Elysée
00:54:33il l'ait un peu
00:54:34oublié
00:54:35du jour où
00:54:35il est rentré
00:54:35à l'Elysée
00:54:36du jour où
00:54:37il est rentré
00:54:38à l'Elysée
00:54:38il s'est méviné
00:54:40en chef d'entreprise
00:54:41de la nation
00:54:41j'ai le souvenir
00:54:44sympathique
00:54:46après le Covid
00:54:48de l'annonce
00:54:49de France 2030
00:54:50deux heures et demie
00:54:52à décrire
00:54:52comment allait être
00:54:53dépensé
00:54:5430 milliards
00:54:55d'investissement
00:54:57d'avenir
00:54:58la richesse de notre pays
00:55:00ce sont les entrepreneurs
00:55:01et
00:55:02ce basculement
00:55:06conceptuel
00:55:07il est indispensable
00:55:08c'est la première nécessité
00:55:10l'Etat a besoin
00:55:12de la nation
00:55:12et la nation
00:55:14quand elle agit
00:55:14ce sont ses entrepreneurs
00:55:16aller chercher
00:55:17les solutions
00:55:18comme l'a fait
00:55:19le préfet
00:55:20Lépine
00:55:21aller chercher
00:55:22les solutions
00:55:22chez les entrepreneurs
00:55:23ça c'est la première
00:55:24et fondamentale solution
00:55:26la deuxième
00:55:27elle est
00:55:30sur le diagnostic
00:55:31du dysfonctionnement
00:55:32de notre
00:55:33Etat
00:55:33la machine
00:55:35ne marche plus
00:55:36sa capacité
00:55:38de décider
00:55:38s'est totalement
00:55:40émoussée
00:55:40pourquoi ?
00:55:42parce que
00:55:43chaque maillon
00:55:43de la chaîne
00:55:44de décision
00:55:45s'est imaginé
00:55:46en contre-pouvoir
00:55:47du précédent
00:55:47je vais vous donner
00:55:50un exemple
00:55:50le président
00:55:51de la république
00:55:51puisque vous l'évoquez
00:55:52à la sortie du Covid
00:55:54est allé dire
00:55:56dans l'est
00:55:57de la France
00:55:58que sous
00:55:58notre sol
00:55:59il y avait
00:56:00le plus grand gisement
00:56:01d'Europe
00:56:02et peut-être
00:56:02du monde
00:56:03d'hydrogène vert
00:56:05que l'on allait creuser
00:56:06et que l'on allait
00:56:08trouver l'énergie
00:56:09pour financer
00:56:10et porter
00:56:11notre réindustrialisation
00:56:13c'était il y a
00:56:14trois ans et demi
00:56:15la première autorisation
00:56:16de forage
00:56:17n'a toujours pas
00:56:18été délivrée
00:56:18parce que
00:56:20l'appareil d'état
00:56:21ne fonctionne plus
00:56:22l'appareil de décision
00:56:24qui laisse penser
00:56:25que lorsque l'on est
00:56:27au sommet
00:56:28de la pyramide
00:56:28de décision
00:56:29on donne un ordre
00:56:30et c'est exécuté
00:56:31ça ne fonctionne plus
00:56:33il va falloir trouver
00:56:35le contre-pouvoir
00:56:37au contre-pouvoir
00:56:37il y a
00:56:39la nécessité
00:56:40de mettre
00:56:40dans l'appareil d'état
00:56:41ce point
00:56:44de référence
00:56:44de recours
00:56:45qui fait que
00:56:46lorsque l'on constate
00:56:47que tous les maillons
00:56:48de la chaîne de décision
00:56:49se sont mis
00:56:50à jouer les uns
00:56:51contre les autres
00:56:51et conduisent
00:56:53à l'immobilisme
00:56:53il doit y avoir
00:56:55la voie de secours
00:56:58la voie de secours
00:56:59on l'a trouvée
00:57:00pour Notre-Dame
00:57:00il a fait une moi
00:57:02très bel exemple
00:57:03nous avons besoin
00:57:05d'un Notre-Dame
00:57:06de l'industrie
00:57:07d'un Notre-Dame
00:57:08du numérique
00:57:10c'est une priorité
00:57:12vitale
00:57:13parce que
00:57:14aujourd'hui
00:57:15et les exemples
00:57:15sur Légion
00:57:16l'État
00:57:17s'est retourné
00:57:18contre la nation
00:57:19et c'est incompréhensible
00:57:23vous avez
00:57:23des acteurs économiques
00:57:25qui viennent
00:57:26avec des projets
00:57:26dont tout un chacun
00:57:28se dit
00:57:28mais c'est ça
00:57:29que nous devons faire
00:57:30et comme je vous l'ai
00:57:32illustré tout à l'heure
00:57:33vous avez
00:57:33des directions
00:57:34des affaires juridiques
00:57:35telle autorité locale
00:57:38ah non
00:57:39moi ma priorité
00:57:40et c'est mon rôle
00:57:41c'est de vérifier
00:57:42tel et tel point
00:57:42et rien n'avancera
00:57:44tant que je ne l'aurai pas validé
00:57:45et bien si je dois tout bloquer
00:57:47je bloque tout
00:57:48l'appareil d'État
00:57:49est miné
00:57:52par des acteurs
00:57:54qui bloquent
00:57:55la capacité
00:57:56à faire travailler ensemble
00:57:57l'État
00:57:58et la nation
00:57:59ce point
00:58:01de déblocage
00:58:02il est de la compétence
00:58:03d'une autorité politique
00:58:05se tourner vers les forces
00:58:07de la nation
00:58:07et déverrouiller
00:58:09les blocages
00:58:10de l'État
00:58:11c'est les deux
00:58:12vous voyez
00:58:12trois il n'y en a pas besoin
00:58:14c'est les deux piliers
00:58:15qui permettront
00:58:16de poursuivre
00:58:18avec toute la dynamique
00:58:19dont notre pays est capable
00:58:20la réindustrialisation
00:58:22et la reconquête
00:58:22de la souveraineté numérique
00:58:24de notre pays
00:58:24surtout en cinq ans
00:58:25ces deux tâches là
00:58:26en cinq ans
00:58:27c'est déjà une gageure
00:58:27je parle au fondateur
00:58:29de l'entrepreneurisme
00:58:30un message
00:58:32rapide
00:58:33court
00:58:34pour tous les jeunes
00:58:34entrepreneurs
00:58:35qui se posent des questions
00:58:36la république
00:58:38c'est
00:58:39la chance donnée
00:58:41à la nation
00:58:41de soulever les montagnes
00:58:43les entrepreneurs
00:58:44c'est ce qu'ils savent faire
00:58:46l'entrepreneurisme
00:58:47c'est
00:58:48la conception
00:58:50républicaine
00:58:51non pas de la répartition
00:58:53de la valeur
00:58:53mais de la création
00:58:55de la valeur
00:58:56nous
00:58:57en république
00:58:58par rapport
00:59:00à
00:59:01ce qui était
00:59:02l'idéal de l'Est
00:59:03avec le communisme
00:59:04ou l'idéal du capitalisme
00:59:06américain
00:59:07nous
00:59:07nous avons une
00:59:09théorie de la création
00:59:10de richesse
00:59:11c'est quand les citoyens
00:59:12pensent au collectif
00:59:13et on doit
00:59:15reconquérir
00:59:16réinvestir
00:59:17cette recette
00:59:18c'est notre recette
00:59:19ça c'est de l'or
00:59:21on a une pépite
00:59:22on a
00:59:23beaucoup plus que pépite
00:59:24on a une mine d'or
00:59:25entre nos mains
00:59:26ça c'est l'entrepreneurisme
00:59:28et ça c'est
00:59:29je crois
00:59:29le coeur
00:59:31de notre pays
00:59:32et de la France
00:59:34bien au-delà
00:59:34de l'histoire républicaine
00:59:36je crois que c'est
00:59:36ce qui nous passionne
00:59:37c'est ce qui nous entraîne
00:59:39et donc
00:59:39l'avenir est à nous
00:59:40Léonidas
00:59:41Calgeropoulos
00:59:42merci beaucoup
00:59:43pour ce militantisme
00:59:44actif
00:59:45et j'imagine que ça
00:59:46transpirait
00:59:46tout le monde l'a compris
00:59:47à bientôt
00:59:48pour une prochaine émission

Recommandations