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00:00Bonjour Jean-François Copé, bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1, vous êtes le maire à l'air de Meaux, ancien ministre et désormais dans l'équipe de Bruno Rotaillot en charge avec d'autres de la préparation du projet du programme.
00:12On va parler d'une bombe énergétique ce matin, Jean-François Copé qui est en train de dynamiter le gouvernement et le socle commun, à savoir les éoliennes, les énergies renouables.
00:20Mais d'abord, avant que je vous pose des questions dans ce domaine, il faut clarifier les choses.
00:24Est-ce que vous avez un potentiel ? Conflit d'intérêts, oui ou non, dans ce domaine ? Est-ce qu'en tant qu'avocat, vous êtes le défenseur des intérêts d'un géant allemand face à un village qui résiste aux éoliennes ?
00:35Écoutez, d'abord c'est un magnifique exemple d'instrumentalisation comme seule la fachosphère et la gauchosphère à ses fers.
00:42En gros, on utilise un cas d'usage qui n'a rien à voir, en fait c'est très simple, en tant qu'avocat, j'ai été appelé pour intervenir,
00:52alors pas du tout sur la partie contentieuse mais en médiation, je fais de la médiation, à propos d'une histoire d'une entreprise qui avait recueilli l'accord de l'État depuis de nombreuses années
01:00et de trois communes pour faire un projet photovoltaïque, au dernier moment l'une des communes a changé d'avis, l'entreprise avait entre temps engagé beaucoup de frais
01:07et donc j'ai été appelé pour négocier ce qu'on fait avec mes confrères avocats.
01:12Je n'en dis pas plus, on est d'ailleurs dans le secret professionnel, c'est en cours et on verra bien ce qu'il en sera pour une solution.
01:18Mais vous êtes l'avocat de ce géant, d'une entreprise allemande face à une commune, nous sommes d'accord qu'elle résiste à l'installation des éoliennes.
01:27Écoutez, encore une fois c'est un dossier avec le secret professionnel qui va bien, il y a eu un changement de position, donc on trouve une solution, comme ça se fait, c'est le rôle de l'avocat auprès de ses clients.
01:38J'aurais pu le faire sur d'autres sujets d'infrastructure, de toute autre nature.
01:41Et moi c'est le rôle du journaliste de vous demander si pour les prochaines questions votre réponse sera tributaire de ce rôle.
01:48Eh bien justement, donc ça c'est un sujet d'avocat, et donc en droit français on ne met pas en cause l'avocat, excusez-moi, par rapport à des dossiers qui peuvent être amenés à défendre dans d'autres domaines.
01:58Ça aurait pu être d'autres infrastructures, de l'hydraulique, des routes, etc.
02:01Bon, le vrai sujet c'est que ça n'engage en rien ma position personnelle sur la question des énergies renouvelables.
02:08Et de ce point de vue, Sonia Mamou, que les choses soient très claires, ma position globale c'est celle de ma famille politique depuis toujours.
02:14On va en parler, mais attendez, les choses sont claires.
02:16Alors, l'avocat qui défend cette entreprise qui met en place du photovoltaïque et des éoliennes, il y a une muraille des Chines avec l'homme politique qui va me dire dans quelques instants qu'il est pour le mix énergétique et les éoliennes.
02:28Mais je ne suis ni pour ni contre, enfin on va y venir, mais c'est un sujet spécifique qui n'a aucune raison d'être instrumentalisé.
02:36Et quand elle l'est, c'est par des extrémistes comme d'habitude.
02:38Pourquoi ? Moi je trouve que la question est légitime ce matin.
02:41Non, la question elle est récupérée, ce n'est pas la même chose.
02:43Non, non, elle est récupérée. Ma position...
02:45Pas du tout.
02:46Bien sûr que c'est récupérée, quand vous voyez que c'est envoyé par Twitter dans tous les sens et que vous avez...
02:52C'est la réalité, ce n'est pas inventé.
02:54Bon, je ne dis pas que c'est inventé, je dis qu'on instrumentalise un cas d'usage qui n'a rien à voir avec une position qui peut être celle plus globale sur la mienne, sur la politique énergétique.
03:05Parlons-en, parlons-en.
03:06Donc c'est tout.
03:06Parce qu'il y a votre position.
03:07La politique énergétique, ma position, elle a toujours été la même et c'est celle de ma famille politique.
03:10J'ai toujours été...
03:12Oui, allez-y.
03:13Arrêtez pas d'arrêter de dire ça.
03:15Je termine ma phrase.
03:16Ma position a toujours été la même.
03:18Point numéro un, j'ai toujours été un grand avocat, c'est le cas de le dire, de la filière nucléaire.
03:23Comme tout le monde, j'ai été désespéré, je me souviens d'en avoir débattu avec Hollande à l'époque, de la décision de Hollande puis de Macron, de démanteler une partie de cette filière.
03:33Pendant 15 ans, a été développée...
03:33Sur le nucléaire, nous sommes d'accord.
03:35Pendant 15 ans...
03:36Vous êtes le parti héritier quand même du gaullisme, heureusement que vous défendez le nucléaire.
03:39Pendant 15 ans, a été développée une filière du renouvelable avec solaire, photovoltaïque, hydraulique, géothermie.
03:46Je vois bien la plaidoirie de l'avocat, mais permettez une question s'il vous plaît, parce que très honnêtement, on ne comprend plus rien à la position de votre famille politique.
03:53Est-ce que je peux résumer en une minute ce qui s'est passé ces derniers jours ?
03:56La Commission des Affaires Économiques du Sénat a donc rejeté M. Copé le moratoire qui visait à suspendre toute nouvelle installation éolienne et photovoltaïque.
04:05A l'Assemblée, un amendement avait été déposé par le groupe Les Républicains imposant ce moratoire.
04:10Donc au Sénat, les LR ne sont pas sur la même ligne que les LR à l'Assemblée.
04:14Pour l'instant, j'ai tout bon.
04:15Hier, il y a une tribune de M. Rotaillot, de M. Bellamy, de M. Aubert, pour dénoncer l'impact de l'éolien.
04:22Ce qui a provoqué, entre autres, on en parlera, les foudres de l'ancien Premier ministre Gabriel Attal, du ministre Marc Ferracci.
04:28Franchement, quelle est la ligne ? Quelle est la doctrine de LR ?
04:30D'accord, donc ça c'est autre chose.
04:31On est bien d'accord, maintenant on va rentrer sur le fond.
04:33Vous mettez de côté ce qu'on a évoqué tout à l'heure et on va sur le fond.
04:36Sur le fond, le sujet, il est extraordinairement complexe et il est normal qu'il y ait un débat.
04:40Quelle est la position que je crois utile de défendre et qui est très proche de celle de Bruno Rotaillot ?
04:46Elle est de dire, après 15 années de développement du renouvelable, il n'est pas absurde de faire une évaluation de ce que ça coûte, de ce que ça rapporte,
04:54en ayant en tête qu'il faut redémarrer la filière nucléaire, qu'un mix énergétique aujourd'hui existe,
05:00qui a près de 30 000 emplois sur la filière quand même.
05:04Vous reprenez les arguments du ministre Marc Ferracci ?
05:07Ce n'est pas une attaque, monsieur Copic, c'est un constat.
05:10Oui, mais c'est un fait.
05:11Je vous dis, vous reprenez les arguments de l'exécutif.
05:13Mais c'est un fait, c'est pour l'exécutif ou pas ?
05:16Des arguments qui sont contestés par votre famille politique ?
05:18Vous n'auriez pas voté le moratoire sur les énergies renouvelables ?
05:23Je n'en sais rien à ce que je sais.
05:25Vous l'auriez voté ou pas ?
05:26Je ne sais pas, je n'étais pas dans le débat.
05:28Vous avez dit il y a quelques jours que vous n'auriez pas voté le moratoire ?
05:30Sur notre antenne ?
05:31Sonia Mabrouk, je vous dis juste que sur ce point précis,
05:36moi, personnellement, ma position a toujours été d'être pragmatique.
05:40On a d'un côté une filière nucléaire qu'il faut développer et protéger,
05:44de l'autre un mix énergétique qui existe,
05:45dont il faut évaluer s'il coûte plus qu'il rapporte.
05:48Point barre !
05:48Est-ce que vous pouvez répondre juste à la question ?
05:50Est-ce que vous auriez voté ou pas le moratoire sur les énergies renouvelables ?
05:53Je ne sais pas.
05:55Vous voudriez voter ou pas ?
05:58Non, mais dedans, vous avez la réouverture de Fessenheim.
06:00C'est absurde.
06:01Pourquoi voulez-vous que je vote un truc qui est absurde,
06:04qui a été demandé par le Rassemblement National ?
06:06C'est absurde.
06:07Moi, je pense, écoutez, je vous dis,
06:09je pense qu'il faut être très ferme sur l'évaluation de ce que ça coûte
06:13par rapport à ce que ça rapporte.
06:15Voilà.
06:15Le photovoltaïque, le solaire, existe.
06:18On ne va pas démanteler ce qui existe.
06:20Maintenant, mettre sur pause, en regardant ce qu'il en est...
06:23C'est plus qu'une pause.
06:24Votre famille dit l'arrêt des subventions à l'éolien et aux renouvelables.
06:28Arrêter de, justement, favoriser l'éolien, le solaire,
06:32qui permettrait donc de se concentrer sur le nucléaire.
06:34Là, c'est plus qu'une pause.
06:35C'est un coup d'arrêt.
06:36En tout cas, moi, mon point, c'est que l'évaluer ce que ça coûte
06:40par rapport à ce que ça rapporte, ça ne me paraît pas absurde.
06:42Ce n'est pas ce qui est dit.
06:42C'est du pragmatisme.
06:44Ce n'est pas ce qui est dit.
06:45Vous avez des nuances.
06:46Mais en même temps, cette nuance-là n'empêche en rien
06:49le fait de dire qu'il faut faire une pause pour regarder ce qu'il en est.
06:53Moi, ce qui me gêne dans tout ça, c'est que les partis de gouvernement,
06:57c'est quand même très différent des partis extrémistes.
07:00Un parti de gouvernement, ça considère que des problèmes sont complexes
07:04et que ces problèmes complexes apportent des réponses un peu plus sophistiquées
07:08que simplement bloquées.
07:08Les éoliennes, c'est à cause du RN aussi ?
07:10Non.
07:10Écoutez, là vous êtes excessives.
07:13Pas du tout, j'essaie de comprendre honnêtement.
07:15Mais vous m'avez compris.
07:16Moi, je suis...
07:17Pas vraiment, je vous avoue.
07:18Bon, alors je vais recommencer.
07:20Je suis dans l'équilibre.
07:22Je pense qu'aujourd'hui, nous avons une priorité sur le nucléaire
07:27et que deuxièmement, en ce qui concerne le renouvelable,
07:29il y a des installations qui existent.
07:32Il faut regarder ce qu'elles coûtent à l'État,
07:35ce qu'elles rapportent à l'État, parce qu'il y a aussi des redevances.
07:37Et sur cette base, prendre des positions qui préservent l'avenir.
07:42D'accord, donc pas d'arrêt, pour M. Copé, pas d'arrêt des subventions à l'éolien et au renouvelable.
07:46Je n'ai pas dit cela.
07:47J'ai dit qu'il fallait l'évaluer aujourd'hui, voir ce que ça coûtait par rapport à ce que ça rapportait,
07:52avant ensuite de voir si on arrête ou si on continue.
07:54Vous n'avez pas dit cela, c'est ce que dit la tribune de votre famille politique.
07:57Bon, écoutez, j'espère avoir été clair.
08:01Oui, dites-moi, je suis sans doute mal réveillée, j'ai essayé de comprendre.
08:04Non, mais bon, écoutez.
08:05Honnêtement.
08:06Vous avez, très bien, passons plus de temps dessus.
08:08Si vous le souhaitez, moi ce que je...
08:10C'est important, c'est les factures des Français.
08:11D'accord, mais c'est les factures des Français, mais regardez ce que cela rapporte aussi.
08:14Voilà, c'est tout ce que je dis.
08:15Qu'est-ce que ça rapporte ?
08:16Nous avons besoin, mais lorsque le prix de l'énergie est plus cher que le marché, à ce moment-là, les entreprises remboursent à l'État une partie de ces subventions.
08:26Bon, donc, il faut l'évaluer.
08:27Par exemple, dans les deux dernières années, ça a rapporté plus à l'État que ça n'a coûté.
08:30Si ça coûte plus dans les prochaines années, c'est ça que nous devons évaluer.
08:33D'accord, j'entends.
08:34C'est un sujet, ce que je veux juste vous dire.
08:35Et l'argument de dire que les éoliennes sont fabriquées pour la plupart en Chine, que les sociétés d'exploitation appartiennent à des fonds de pension américains, c'est une réalité ?
08:43Mais sauf que ce que vous devez mettre en parallèle à tout cela, c'est que nos centrales énergétiques nucléaires, elles ont besoin d'être développées, elles ne le sont pas complètement.
08:54Si on a des pannes, il faut bien le compenser.
08:56Que ce que nous payons aujourd'hui de plus cher, c'est le gaz russe.
08:59Donc, moi, ce qui me paraît intéressant, c'est surtout de regarder comment un mix énergétique peut être conçu de manière pragmatique.
09:07Donc, de ce point de vue, dire on suspend, on évalue et on regarde, ça me paraît du bon sens.
09:13Voilà. Si, à chaque fois que je vous parle de cette nuance, vous me dites que vous n'y comprenez rien, on ne sera pas d'accord et je le regrette.
09:19Le plus important, c'est que les Français le comprennent, M. Copé.
09:21Oui, mais encore une fois, les Français, ils sont, comme tout le monde, un peu partagés par rapport à ces sujets.
09:26Lorsque brutalement...
09:27Ah, le peuple de droite, dans les sondages sur les éoliennes, c'est assez clair.
09:30Lorsque brutalement, il y a 15 ans, on a arrêté...
09:31Dans les sondages sur les éoliennes, c'est assez clair.
09:33Oui et non, parce qu'en réalité, les sondages montrent aussi qu'il y a un attachement aux énergies propres.
09:38Et que dans ces énergies propres, il y a des régions dans lesquelles il y a trop d'éoliennes, trop de solaires.
09:44D'autres dans lesquelles, on se dit, ça coûte quand même moins cher et ça doit coûter moins cher.
09:49Et c'est ça qu'il faut regarder.
09:51Est-ce que ça peut être un motif de rupture ?
09:53Donc Gabriel Attal parle d'un non-sens historique, le ministre Marc Ferracci, je vous ai dit ce qu'il a dit de cette tribune.
09:58Est-ce que ça peut être un motif de rupture dans le socle commun et avec les LR ?
10:03En tout cas, c'est un point de désaccord que nous avons avec, effectivement, les macronistes,
10:08qui sont excessifs parce que tenus par les Verts.
10:11Voilà, moi, encore une fois, je pense que la position qui est la nôtre est celle d'une évaluation.
10:15Et vous, vous êtes tenu par qui ? Chacra est tenu par quelqu'un ?
10:17Moi, je ne suis tenu par personne.
10:18Je viens de vous dire, mais vous ne voulez pas l'entendre, donc je ne vais pas y passer toute l'émission.
10:22Mais je vous ai dit depuis tout à l'heure que j'étais tout à fait dans la ligne de ce qui a été évoqué par Bruno Retailleau,
10:27dans l'idée d'évaluer les choses.
10:30C'est pas ce qu'il dit, M. Corré.
10:31Bon, écoutez, très bien.
10:32Pardonnez-moi, ou alors on lit.
10:33C'est important comme sujet.
10:34Est-ce que vous êtes d'accord que ça pourrait contribuer, malheureusement, à faire exploser la facture des Français d'électricité ?
10:39C'est tout l'intérêt d'évaluer objectivement les choses.
10:42Si c'est le cas, il faut l'arrêter.
10:43Bien.
10:43Ben oui, voilà.
10:44Mais je veux simplement que ceci soit posé, voilà.
10:46Et c'est très exactement les enjeux d'un dossier complexe sur lesquels le Rassemblement National,
10:52où les Verts et l'extrême-gauche sont excessifs, voilà.
10:55Donc je pense qu'il faut être nuancé.
10:57Le Rassemblement National, il était pour le moratoire ?
11:00Il est pour la réouverture de Fessenheim.
11:02Ce sont des milliards d'euros qui n'ont aucun sens.
11:05Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
11:06Il a fallu qu'il y ait plus d'opposition à la fermeture de Fessenheim.
11:09Oui, sauf qu'à l'époque, le président de la République Hollande avait la majorité absolue
11:13et que tout ce petit monde, contre notre avis, a démantelé la filière.
11:17Avec qui a appuyé sur le bouton ?
11:18Madame Borne, qui est dans le socle commun avec lequel vous travaillez.
11:22Oui, mais en même temps, heureusement que nous travaillons dans ce gouvernement
11:25et que, d'ailleurs, regardez les meilleurs ministres, c'est les ministres de droite.
11:28Regardez Bruno Retailleau, regardez Philippe Tabarro au transport,
11:31qui tient bon face aux contrôleurs du ciel,
11:35qui font des grèves absolument scandaleuses.
11:37Ben voilà, c'est heureusement qu'on y est.
11:38Jusqu'à quand allez-vous tenir, par exemple,
11:40est-ce que l'augmentation des impôts potentiels, éventuels, est une ligne rouge ?
11:44Je rappelle que ce qu'a dit Yael Brown-Pivet a été démenti hier,
11:47en tout cas dénoncé par la porte-parole du gouvernement, Sophie Prima,
11:50qui a dit pas question d'augmenter les impôts dans le gouvernement du budget.
11:52J'espère bien que le gouvernement tiendra là-dessus,
11:54mais en réalité tout le monde se ment,
11:55parce que ce budget est infaisable
11:57et que ça risque d'être un élément de rupture absolument majeur.
12:01Et c'est ce qui nous inquiète tous,
12:02parce que c'est un théâtre d'ombre, en fait,
12:04où chacun défend des positions qui sont des positions intenables.
12:07Donc pour la droite, pas d'augmentation des impôts ?
12:09Non seulement pas d'augmentation d'impôts,
12:11mais des vraies baisses de dépenses qu'il faut assumer courageusement.
12:14Et c'est toute la difficulté de ce que nous sommes en train de faire en ce moment.
12:17L'aspect budgétaire, l'aspect énergétique, on en a parlé,
12:20il y a l'aspect sécuritaire.
12:22Et là, il faut bien reconnaître que vous marquez des points localement,
12:25puisque votre ville de Moë,
12:26on va voir le sondage, le baromètre de valeurs actuelles,
12:30la place en ville la plus sûre,
12:32l'une des plus sûres en tous les cas de France.
12:34Est-ce que, localement, en tous les cas, c'est important pour les maires qui nous regardent,
12:37quelle que soit leur partie et leur conviction politique, ça marche ?
12:40Écoutez, moi je suis très heureux que, effectivement,
12:42en valeur actuelle, nous ait classé la ville de Moë
12:44comme première ville la plus sécurisée
12:46pour les villes de plus de 50 000 habitants.
12:47C'est le résultat d'un énorme travail que nous faisons depuis des années
12:51avec une police municipale armée très nombreuse,
12:54avec des caméras de vidéosurveillance,
12:55avec un continuum de sécurité police nationale parquet
12:58qui a permis d'avoir des résultats importants.
13:00Tout n'est pas réglé, mais au moins,
13:02ce travail-là, moi je rêve qu'on puisse le faire pour toute la France.
13:05Et c'est vrai que le Beauvau des polices municipales...
13:06Qu'est-ce qui nous empêche ?
13:07Qu'est-ce qui empêche Bruno Rotaillot de le faire pour toute la France ?
13:09Il est très critiqué par le Rassemblement National
13:11qui parle de fiction de l'action.
13:12Oui, mais c'est parce que vous le voyez bien,
13:13le Rassemblement National est en grande difficulté.
13:15C'est pour ça qu'ils m'ont d'ailleurs...
13:16On ne voit pas dans les sondages.
13:18Écoutez, super, tout va très bien.
13:21Moi, j'observe quoi ?
13:22Le Rassemblement National, ils ont envoyé un député hier
13:27expliquer que j'étais un islamo-droitiste.
13:29Il faut quand même se lever le matin pour expliquer ça,
13:31toujours sur ces histoires d'éoliettes.
13:32J'étais un islamiste, il faut quand même le faire.
13:35C'est moi qui ai fait la loi d'interdiction de la burqa.
13:37Ça en dit long sur quand même l'état d'énervement.
13:40La tribune de Mme Le Pen...
13:42Il y a jamais eu d'incointance entre la droite
13:44et parce qu'on parle d'islamo-gauchisme,
13:46il n'y a pas d'islamo-droitisme de la part de certains maires,
13:48de certains élus ?
13:48Je n'en sais rien, mais en tout cas,
13:50me taxer moi d'islamo-droitisme, c'est quand même...
13:53Je sais bien que la bêtise humaine peut parfois être infinie
13:56chez les extrêmes, mais là, on atteint un niveau de l'espace
13:58assez élevé quand même.
13:59Mais la seule chose que je peux vous dire par rapport à ça,
14:01c'est que la tribune de Mme Le Pen hier,
14:02dans le Figaro, contre la politique d'immigration de Bruno Retailleau
14:06est totalement lunaire par son agressivité,
14:09que de la même manière, on voit bien derrière tout ça,
14:12que la remontée des Républicains
14:14depuis la mise en place de cette nouvelle équipe,
14:17visiblement a l'air d'inquiéter un peu
14:18du côté de nos adversaires ou concurrents.
14:21M. Copé, remontez jusqu'où,
14:22il y a un rendez-vous qui a beaucoup fait parler
14:23entre l'ancien président Nicolas Sarkozy
14:25et le président du Rassemblement National,
14:27comme quoi vous ne parlez pas de la même manière
14:29comme vous les qualifiez aux extrêmes,
14:31puisque l'ancien président leur parle
14:32et a même qualifié le rendez-vous de chaleureux et courtois.
14:35Je suppose qu'il y a une signification politique,
14:37un tel rendez-vous ?
14:37Écoutez, j'en sais rien.
14:39Moi, personnellement, j'aurais pas su...
14:40Vous pouvez avoir une petite idée.
14:40Non, mais je vais pas faire l'exégèse de tout ça.
14:43Portant couverte à l'alliance des droites ?
14:45Écoutez, moi, personnellement, je l'aurais pas fait.
14:47Après, voilà, j'ai compris que c'était pas un rendez-vous politique.
14:50Voilà, c'est ce qui a été...
14:51Entre un ancien président et un président
14:53de la formation politique,
14:54la première dans l'opposition, c'est quoi ?
14:56Vous lui demanderez.
14:56Moi, la seule chose que je peux vous dire,
14:58c'est que nous, nous avançons dans notre couloir,
15:00qui est un couloir de partis de gouvernement.
15:02Portant, 74% des Français de droite
15:04sont pour l'alliance des droites.
15:05C'est exact.
15:06Et vous en trouverez toujours qu'ils le diront.
15:08Mais je sais pas s'ils ont tort.
15:09Je dis qu'il y a un moment
15:10où chacun doit faire selon ses convictions.
15:12Moi, j'ai une idée que je défends chez vous,
15:14comme ailleurs,
15:15c'est qu'un parti de gouvernement,
15:16c'est pas un parti démagogique.
15:18Voilà.
15:18La démagogie, par rapport à un parti de gouvernement,
15:20c'est de faire croire aux gens
15:21que les choses, on peut répondre facilement
15:23à des problèmes complexes.
15:25C'est pas vrai.
15:26Et ça, c'est un métier.
15:27Alors, quand je vous dis ça,
15:28vous allez me dire, ah ben voilà,
15:29les élites, etc.
15:30Non.
15:31Je dis simplement que c'est la différence
15:32entre le médecin et le charlatan.
15:33Voilà.
15:34Quand on a une maladie,
15:35on va voir un professionnel.
15:37Alors, bien sûr que les professionnels,
15:38ils règlent pas tous les problèmes,
15:40qu'on n'est pas des magiciens,
15:41mais on fait le maximum
15:43et on essaie de le faire avec pragmatisme.
15:44Alors ?
15:45Contre l'idéologie.
15:46C'est vrai sur le renouvelable,
15:48c'est vrai sur les finances publiques
15:50où on raconte pas n'importe quoi,
15:52où on fait pas croire
15:52qu'en mettant la retraite à 62 ans,
15:54on va régler le problème des retraites.
15:56Voilà.
15:56On essaie de faire les choses
15:57de manière pragmatique.
15:58C'est la droite des professionnels.
16:00Qu'est-ce que vous répondez
16:00à ceux qui disent,
16:01mais regardez,
16:02M. Copé, M. Barnier et d'autres,
16:04c'est pas vraiment la droite de rupture
16:06autour de M. Retailleau ?
16:08Je sais pas ce que vous appelez
16:09la droite de rupture.
16:10Moi, j'ai inventé un concept
16:12qui s'appelle la droite décomplexée.
16:14Vous vous en souvenez peut-être ?
16:15Qui consiste à dire
16:16qu'on va assumer d'être de droite,
16:17qu'on va arrêter de s'excuser
16:18et qu'on va assumer l'ordre,
16:21l'ordre à l'école,
16:22dans la rue,
16:22dans les comptes publics
16:23et c'est exactement
16:24ce qu'on a vocation à faire ensemble.
16:26Au gouvernement,
16:26ce sera pas la droite molle ?
16:28Bah, il n'y en a pas question.
16:30D'ailleurs,
16:30c'est ce sur quoi on va travailler
16:32avec François-Xavier Bellamy,
16:33avec Philippe Juvin,
16:34c'est vraiment d'essayer
16:35de proposer un programme
16:36qui soit un programme,
16:37je sais pas si c'est de rupture,
16:38mais en tout cas de remettre
16:39l'église au milieu du village.
16:41Voilà.
16:41C'est de faire en sorte
16:42qu'on rétablisse l'ordre,
16:43mais qu'en même temps,
16:44on rétablisse la liberté économique,
16:46qu'on gère mieux
16:46les comptes publics.
16:47Ok, c'est pas du rêve,
16:49mais c'est pas du mensonge non plus.
16:50C'est du courage politique.
16:52C'est beaucoup plus facile
16:53quand vous êtes au RN
16:53ou à LFI
16:55de raconter des tas de trucs
16:56un peu violents
16:57dont on sait pertinemment
16:58qu'ils n'ont pas
16:58de réalité concrète.
17:00Parce que le monde est complexe
17:01et que face à un monde complexe,
17:03on est obligé d'apporter
17:04un certain nombre de solutions,
17:05d'y passer du temps
17:06et d'aller vite
17:07dans la mise en oeuvre,
17:08d'où l'intérêt
17:08de gouverner par ordonnance.
17:09Je voudrais conclure par ça.
17:10Vous avez parlé de courage,
17:11d'un monde complexe.
17:12Nous y sommes
17:13avec des Français détenus
17:14dans les geôles algériennes
17:15et iraniennes.
17:16Il y a Boalem Sansal, bien sûr.
17:17Il y a Cécile Collère,
17:18Jacques Paris,
17:19dont on a appris hier
17:20pour ces deux personnes,
17:22l'inculpation
17:23pour espionnage en Iran.
17:25Vous faites confiance
17:26à l'action de la France,
17:27du gouvernement,
17:28pour les libérer tous ?
17:29La fermeté
17:30de l'action de la France ?
17:31Écoutez, en tout cas,
17:32on n'a pas d'autre choix
17:33que d'essayer
17:34de faire ce travail
17:35et c'est vraiment
17:36aux autorités gouvernementales
17:37de le faire.
17:37Moi, en d'autres temps,
17:38j'ai été en responsabilité
17:39gouvernementale.
17:40Je sais que sur ces sujets,
17:42cela nécessite
17:42beaucoup de discrétion,
17:44de doigté,
17:45parce que la priorité,
17:46c'est de préserver
17:47la vie
17:48et la liberté
17:49de nos compatriotes.
17:50Ce qui n'empêche pas
17:51la fermeté aussi
17:52par rapport à des puissances
17:53dont on n'a pas...
17:54Vous avez tout à fait raison,
17:55ce qui n'empêche pas
17:56la fermeté
17:56et qui surtout interdit
17:57l'ambiguïté.
17:58Et les discours diplomatiques
17:59sur ce sujet
18:00comme sur d'autres
18:01me paraissent beaucoup
18:01trop ambigus,
18:03manquant de clarté
18:04et oubliant
18:05où sont nos alliés
18:06et où sont surtout
18:07les intérêts supérieurs
18:09de la France et de l'Europe.
18:10J'espère que ça aura été
18:10un entretien de clarté.
18:12Merci Jean-François Copé.
18:13C'était votre...
18:13J'espère, j'espère,
18:14parce que la fois que vous me disiez
18:15que vous ne compreniez pas,
18:16j'étais ravi de pouvoir
18:17recommencer une nouvelle fois
18:18et j'espère qu'à la fin,
18:19ça vous a permis de comprendre.
18:20N'est-ce pas ?
18:21Merci beaucoup.
18:21En tout cas, je fais du mieux que je peux.
18:22Bonne journée, moi de même.
18:24Merci Jean-François Copé,
18:25merci Sonia Mabrouk.
18:26Dans un instant,
18:27sur Europe 1,
18:27vos signatures du jeudi
18:29à commencer par Charlotte Dornelas.
18:30A tout de suite.
18:30A tout de suite.
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