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Pour ce dernier numéro de la saison, Alexandre Delpérier reçoit la lanceuse de l'équipe de France féminine de softball : Prapeng De Ridder. La joueuse des Comanches de Saint-Raphaël, qui a découvert la discipline à seulement 16 ans, s'est imposée en seulement quelques années comme une référence à son poste. Dans quelques semaines, elle débutera l'Euro 2025, point de départ d'une olympiade qui pourrait mener le softball féminin français jusqu'aux JO de Los Angeles 2028.
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00:00Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport, soyez les bienvenus dans votre rendez-vous dédié aux femmes dans le sport.
00:22Alors bienvenue dans la victoire éternelle avec une championne, comme très souvent, et une discipline qu'on n'a pas l'habitude de traiter et pourtant c'est une discipline exceptionnelle, c'est le softball et c'est la lanceuse de l'équipe de France.
00:36Bonjour.
00:36Bonjour.
00:37Praping de Rieder qui est avec nous, on dit bien Praping.
00:41Praping.
00:41Elle m'a dit tu prends comme à l'Aksane de Marseille.
00:44Praping.
00:45C'est pas parce que tu joues avec un club dans le sud que tu dis ça.
00:47Non, non, non, du tout, je le dis depuis mes dix ans.
00:49Je suis ravi de t'accueillir, tu as été…
00:51Tu as gagné le Challenge de France féminin de softball en 2025, tu as été élue MVP, meilleure joueuse, championne de France 2024, deux participations à l'Euro, et il y a un Euro cet été, qualificatif pour les championnats du monde, qualificatif éventuellement pour…
01:07Les JO.
01:08Les JO de…
01:09Oui, l'Aïe.
01:09Enfin.
01:10Enfin.
01:11Softball, baseball, tout ça c'est des disciplines très US j'imagine qu'aller là-bas, c'est l'objectif suprême.
01:18Oui.
01:18Tu as 27 ans, tu as encore un petit peu de temps.
01:21Je voudrais juste que tu nous expliques la différence entre le baseball et le softball s'il te plaît.
01:26Oui, quelques différences, les dimensions du terrain ne sont pas les mêmes, le terrain de softball est plus court, donc ce qui permet de dynamiser le sport.
01:33À la base c'était très féminin d'ailleurs, c'était même limite séparé, baseball, softball, c'était les hommes en baseball, les femmes en softball.
01:40Oui, c'est plus développé en féminin. Aujourd'hui, à niveau international, c'est presque que féminin, il y a quelques compétitions masculines, mais c'est quand même beaucoup plus développé au féminin.
01:49Ok.
01:49Et le baseball au masculin.
01:50Ok.
01:51Donc pour revenir sur les différences, les dimensions du terrain sont plus courtes que le baseball, donc ça permet quand même de dynamiser le jeu.
02:00Ensuite, la balle est différente. Au baseball, la balle est plus petite et blanche. Nous, au softball, elle est un peu plus grosse et jaune.
02:06Et un peu plus molle ?
02:07Pas du tout.
02:08Pas du tout.
02:09Pour l'anecdote, je me suis déjà cassé le nez avec une balle de softball.
02:11Pop, pop, pop, pop.
02:12Voilà. Donc non, ce n'est pas balle molle, c'est vraiment à la base des fiches.
02:15Non, je n'ai pas dit molle, je dis un peu plus molle.
02:17Oui.
02:18Donc aussi dur.
02:19Aussi dur.
02:20Ok.
02:20Et les bats sont un peu moins lourdes et un peu plus longues, mais à part ça, il y a aussi le lancé qui est différent.
02:31Au baseball, les joueurs vont lancer par au-dessus.
02:33Par le haut, alors que là, toi…
02:34Ça boule ça par en dessous, exactement.
02:36Donc c'est les différences majeures qu'il y a entre le baseball et le softball.
02:40Alors toi, tu es une lanceuse.
02:41Oui.
02:42Tu es la meilleure lanceuse de France actuellement ?
02:45Je pense que je partage ma place, peut-être avec quelques filles.
02:50Ok. Je voudrais que tu nous expliques comment toi, tu as découvert cette discipline.
02:53Parce qu'à la base, est-ce que tu es une sportive ?
02:56Un petit peu. Je faisais un peu de sport par-ci, par-là, un peu de tennis, mais pas en compétition, juste en entraînement.
03:03Comment j'ai découvert le softball ?
03:04Attends, attends, attends.
03:05Par contre, est-ce que tu avais déjà l'esprit de compétition ?
03:08Oui, toujours. J'ai toujours eu l'esprit de compétition.
03:11Je m'entraînais, je ratais des balles au tennis, je n'étais pas contente, je n'aimais pas perdre.
03:14Tu as pété des raquettes ?
03:16Peut-être.
03:18Peut-être.
03:18Ça, ça veut dire oui.
03:19Ok, donc tu avais l'esprit de compétition, tu n'avais pas trouvé ta discipline.
03:22Non.
03:23Et puis ?
03:24Et puis, un jour, ma sœur m'a dit, écoute, j'ai trouvé un super sport.
03:29Ça fait un an que j'en fais. J'ai trouvé ça sur un site internet, sur les activités qui étaient proposées à Paris.
03:35Viens avec moi à l'entraînement.
03:36Tu avais quel âge ?
03:36J'avais 16 ans.
03:38Donc avant-hier.
03:40Bon, il y a quand même presque un peu plus de 10 ans.
03:44Mais je suis allée à l'entraînement avec elle et j'ai tout de suite aimé.
03:50J'ai tout de suite commencé par lanceuse.
03:52Aussi, ma sœur est catcheuse.
03:54Donc, quand on est lanceuse, on envoie la balle à un catcheur.
03:56Un catcheur qui lui tape la balle ?
04:00Non, c'est un joueur de l'équipe adverse qui vient taper la balle.
04:02Ah oui, pardon.
04:02Le catcheur et la lanceuse font partie des neuf joueurs qui sont en phase défensive.
04:09OK.
04:09Et en fait, j'ai directement commencé à lancer et ça m'a plu directement.
04:13Et j'ai continué, je n'ai jamais arrêté.
04:15Explique-nous là, par exemple.
04:17Alors...
04:17Toi, tu es au milieu là, on voit la lanceuse.
04:19Donc, c'est moi qui... J'ai la balle.
04:21Je vais lancer la balle à Chiara, qui est receveuse.
04:25Oui.
04:25Le but de Yasmine, d'Airballe, la batteuse, ça va être de frapper ma balle.
04:29En fonction de où elle frappe la balle, soit elle va être safe.
04:35On va appeler ça safe.
04:36Elle va pouvoir arriver en première base ou en deuxième base ou en troisième base.
04:39Mais les bases, c'est les coins.
04:40Exactement, oui.
04:41Les bases, c'est les coins.
04:42Et le principe, c'est de faire le tour.
04:44Exactement.
04:44De toucher l'endroit où on a frappé.
04:46Avant que la balle ne revienne.
04:48Exactement.
04:48Mais on va frapper la balle, on va courir vers la première base.
04:52Le but, c'est d'arriver à la première base avant que la balle arrive sur la première base.
04:56Par contre, si la balle est frappée en l'air et attrapée directement sans toucher le sol,
05:01le batteur est retiré.
05:03Donc, il a raté.
05:04Donc, ça fait un retrait.
05:07Et donc, lors d'une manche, les deux équipes passent et en phase défensive et en phase offensive.
05:14Donc, elles vont frapper et défendre.
05:15Donc, tu as 16 ans, ta sœur TMN.
05:18Oui.
05:19Tu trouves ça sympatoche ?
05:21Oui.
05:22Pas plus, pas moins ?
05:23Non.
05:24Mais tu prends une licence, tu t'inscris ?
05:26Oui, j'ai pris ma licence.
05:28J'ai continué à jouer dans mon club qui était le BAT.
05:32Et en fait, je continue mes entraînements tranquillement avec ma sœur et l'équipe.
05:36Il y a des matchs ?
05:37Il y a quelques matchs, du régional.
05:39À cette époque, le BAT était en division 1.
05:42Mais bon, je venais de commencer.
05:43Donc, je suivais l'équipe pendant les déplacements.
05:45Mais je ne jouais pas forcément.
05:47Et à ce moment-là, on m'a parlé du Pôle France.
05:51Softball à Boulouris.
05:52Enfin, Pôle France, c'est une ambition.
05:56Oui, oui.
05:57Quand tu rentres au Pôle France, c'est pour en faire quelque chose.
05:59Ce n'est pas pour continuer de s'amuser le week-end.
06:01Oui.
06:01On rentre au Pôle France pour après intégrer l'équipe de France.
06:05Clairement.
06:05Mais tu es contactée ?
06:07Ou c'est toi qui…
06:09Comment ça se passe ?
06:09Non, en fait, c'est ma sœur qui m'en parle.
06:11Parce qu'il y avait eu un poste qui signalait qu'il allait y avoir des recrutements pour le Pôle.
06:19Ma sœur m'en a parlé.
06:21J'en ai discuté avec elle.
06:22Mais ça signifiait du coup quitter mes amis à Paris, quitter ma vie, aller dans le sud, en internat, pour un sport.
06:29Bon, c'était sympa.
06:29Mais je ne savais pas non plus si ça allait vraiment me plaire à terme.
06:32Et en fait, ma sœur m'a dit « vas-y ».
06:36Et moi, j'ai réfléchi.
06:37Je me suis dit « bon, ça peut être une super opportunité ».
06:39Et là, combien d'années de plus que toi, ta sœur ?
06:41Cinq ans.
06:42Donc, une maturité, une vision, elle te connaît bien.
06:45Oui.
06:46Mais tu y vas ?
06:47Et du coup, je décide d'y aller.
06:48Tes parents te disent quoi ?
06:50Mes parents, ça s'est fait très vite l'entrée au Pôle, enfin la signature pour aller au Pôle.
06:54Je me souviens qu'il y avait un plateau de Division 1.
06:57Donc, il y avait plusieurs équipes de Division 1 qui jouaient.
07:00Et il y avait la coach du Pôle, Céline Lasseigne.
07:04Et elle était là avec une autre équipe.
07:06Et en fait, j'y suis allée.
07:07J'ai lancé devant elle.
07:09C'était un peu comme des essais quoi.
07:11Et elle m'a dit « ok, écoute, est-ce que demain, tes parents, ils peuvent passer pour qu'on en discute ? »
07:16Parce qu'en fait, les inscriptions étaient presque finies.
07:19Et j'en ai parlé avec ma mère.
07:20Et ma mère est venue le lendemain.
07:21Ils ont discuté.
07:22Et après, hop, on a signé.
07:24C'était parti pour, en septembre, rentrer au Pôle.
07:26Est-ce que tu considères que tu as des capacités exceptionnelles, au-delà de ton esprit de compétition et tout ça ?
07:36Ça paraît tellement facile quand on t'écoute.
07:39Alors, ils ne se sont pas trompés.
07:40Aujourd'hui, tu es la meilleure de France et tu es un des piliers de l'équipe de France.
07:44Oui.
07:45Tu vois ce que je veux dire ?
07:46Oui, oui, je pense qu'il y a un peu de talent, en étant un peu modeste.
07:51Mais il y a du talent, mais il y a aussi, je pense que j'étais déjà un peu athlétique.
07:55Oui, il y avait l'envie de réussir.
07:56Il y avait l'envie de réussir, j'étais athlétique.
07:58Et je pense qu'aussi, le fait que je commençais vraiment à MS au sport, j'étais investie.
08:03Donc, tu arrives au Pôle France ?
08:04J'arrive au Pôle France, donc toujours 16 ans.
08:08Donc, le Pôle France, c'est…
08:10Donc, j'y suis rentrée en terminale.
08:11Donc, j'étais encore au lycée, commençait à se présenter.
08:14C'était le matin, on avait cours et l'après-midi, on s'entraînait.
08:18Et des fois, le soir, musculation ou alors même des fois, le matin, avant les cours, on avait musculation.
08:23Et ça, du lundi au vendredi.
08:26T'as aimé ?
08:26J'ai kiffé.
08:27Grave.
08:28Oui.
08:29Tu te sentais comment ? Qu'est-ce qui se passait dans ta tête, dans ton corps ?
08:32Je pense que j'avais surtout l'impression d'être dans un autre monde, d'être vraiment un peu…
08:36Enfin, pas totalement à part, mais en fait, c'était vraiment un monde où…
08:41On fait ce qu'on aime, notre passion.
08:44On a nos amis, c'était de l'internat.
08:46Donc, en fait, on crée des liens qui sont inoubliables.
08:48On crée des souvenirs inoubliables.
08:50Et je pense qu'aujourd'hui, j'en serais pas là aujourd'hui si j'avais pas passé ces deux années au Pôle.
08:53Tu dis que c'était une passion.
08:54C'est devenu une passion.
08:56Mais à quel moment c'est devenu une passion ?
08:57Parce que si je comprends bien, il y a les six premiers mois, il y a cette opportunité, t'y vas.
09:01Bon, t'es convaincu, mais tu sais pas.
09:03Ça aurait pu être déceptif.
09:06Mais à quel moment tu bascules dans « waouh, c'est ça que je veux ».
09:10Je pense que c'est à partir du moment où, en fait, ça a été vraiment dur l'entrée au Pôle.
09:14Parce que, même si on est un peu athlétique avant, si on l'est pas vraiment, c'est dur de tenir la cadence.
09:20De tous les entraînements, 5 jours sur 5, musculation.
09:23C'était difficile.
09:23Et je pense que je me suis rendu compte que c'était une passion quand, à un moment donné, c'était vraiment difficile.
09:27Mais j'y allais quand même.
09:29Esprit de compétition.
09:30Oui, mais en fait, à ce moment-là, je me suis dit « mais… »
09:32Parce qu'on pourrait prendre la facilité et se dire « c'est trop dur, je rentre chez moi ».
09:35Oui, ben oui.
09:36Mais en fait, on se rend compte que c'est une passion et que c'est aussi pour ça que, malgré la difficulté, on continue et on est toujours là.
09:43Oui, et puis c'est fun, non ?
09:44Oui, oui.
09:45C'est fun quand on joue vraiment avec des personnes qu'on apprécie.
09:48Dans l'équipe, on crée vraiment des liens.
09:51Et puis, j'imagine que t'as découvert un autre niveau.
09:53Oui, oui, totalement.
09:54Sans faire offense à ton club.
09:55Mais là, t'arrives, t'es au Pôle France, ça rigole plus, quoi.
09:58Oui, oui, totalement.
10:00Ça a été un choc, mais ça a été vraiment bien.
10:05Tu restes deux ans ?
10:06Je reste deux ans, oui.
10:07Pourquoi pas plus ?
10:09Parce que j'avais décidé qu'il fallait que je revienne sur Paris pour mes études.
10:13OK.
10:14On rappelle que c'est un sport amateur.
10:16Voilà.
10:16On n'en vit pas.
10:17Exactement.
10:17Du tout ?
10:18Exactement.
10:18C'est-à-dire qu'aujourd'hui, t'es l'un des piliers de l'équipe de France, t'es la lanceuse de l'équipe de France, mais tu gagnes ?
10:24Zéro euro.
10:25Zéro euro.
10:26Donc, il faut continuer les études.
10:28Exactement.
10:29Aujourd'hui, tu travailles, d'ailleurs.
10:30Oui, oui, je travaille.
10:31J'ai terminé.
10:31Donc, tu reviens après deux années en région parisienne.
10:34Oui.
10:34Tu es une autre femme.
10:36Oui.
10:36Tu es majeure.
10:37Oui.
10:38Et puis, tu sais ce que tu veux.
10:39Oui.
10:40Et là, quand tu reviens, tu te dis quoi ?
10:41Ça sera les études et le sport ou on verra ?
10:43Quand je suis revenue, j'ai fait une petite pause du haut niveau, on va dire, vraiment pour me concentrer sur mes études,
10:48parce que je voulais faire médecine.
10:50C'est difficile d'allier un peu les deux, surtout quand on a les objectifs de haut niveau.
10:53Bon, malheureusement, je n'ai pas réussi le concours de médecine, mais j'ai quand même continué le softball à côté, dans un club.
11:01J'ai continué à progresser, à m'entraîner, pas forcément au même niveau que quand j'étais au pôle, mais j'ai quand même continué.
11:08Et après, quand j'ai commencé vraiment à me stabiliser, je me suis dit, allez, je reviens dans le haut niveau.
11:13Et donc ?
11:14Et donc, j'ai passé les sélections pour l'équipe de France, je suis revenue dans le processus et aujourd'hui, j'ai survenu.
11:19Ça a été difficile ?
11:21Ça a été un peu difficile, oui, parce que la mentalité qu'on a en club et en équipe de France est vraiment différente.
11:26Donc, il a fallu que je me réadapte à l'intensité, à la demande aussi des coachs, l'exigence.
11:37Mais c'est revenu assez vite, je pense aussi, grâce à mon esprit de compétition.
11:40Donc en club, tu vas signer où à ce moment-là ?
11:43À ce moment-là, je suis encore au BAT.
11:45En fait, je suis revenue dans mon club d'origine.
11:48Il y avait ma sœur.
11:49En fait, j'ai un peu suivi ma sœur presque tout le long de ma carrière.
11:52On était un peu un binôme.
11:54Et quand ce club est descendu en deuxième division, j'ai dû, moi, rester en première division.
12:01Donc, j'ai changé de club et je suis allée à Évry-Courcouronne.
12:04Et c'est là que nos chemins se sont séparés avec ma sœur.
12:07Vous parlez toujours ?
12:08Oui.
12:08Non, mais je plaisante.
12:10Et là, c'est le drame.
12:12C'est ça.
12:12Tout le monde pleure.
12:14Et l'équipe de France, ça continue ?
12:16Ça continue.
12:16Et à ce moment-là, il se passe quoi ?
12:18À ce moment-là, donc si je ne me trompe pas, il y avait un euro.
12:21Exactement.
12:22Ou vous terminez à la dixième place.
12:24Exactement.
12:25C'était ton premier euro ?
12:26Oui.
12:27On apprend ?
12:28Oui, on apprend.
12:29On apprend.
12:30Ce n'est pas le même stress que quand on lance dans la première division en France.
12:34Ce ne sont pas les mêmes exigences.
12:35C'est quand même porter le maillot France, chanter la Marseillaise.
12:39Ça, c'est représenter son pays.
12:40Donc, c'est vraiment quelque chose qu'on a envie de faire bien.
12:44Donc, un peu difficile, mais j'ai appris sur ce championnat.
12:50Mais tout s'enchaîne.
12:51L'année suivante, vous remportez le Challenge de France avec Evry.
12:53Exactement.
12:54Tu es élue meilleure lanceuse.
12:55Oui.
12:56Là, tu sens que tu bascules dans une autre dimension ?
12:58Oui.
12:59J'ai senti que vraiment, la progression se faisait, que vraiment, je m'étais installée
13:03dans un confort, entre guillemets, que je commençais vraiment à être bien.
13:06Une confiance ?
13:07Aussi une confiance, oui.
13:09Et je remercie aussi Evry Cucorone qui m'a aussi permis d'être confiante.
13:13Et oui, confiante.
13:15J'étais sur une bonne lignée et je le suis toujours, je l'espère, pendant encore quelques années.
13:19C'est quoi une bonne lanceuse ?
13:21C'est une question difficile.
13:23Pour moi, une bonne lanceuse, je dirais, c'est une lanceuse qui arrive à gérer les moments durs,
13:29les moments de tension et qui, par son attitude, aide l'équipe.
13:35Parce que la lanceuse, elle est au milieu.
13:37C'est elle qui a tout le temps la balle, c'est elle qui contrôle le jeu.
13:40Donc l'attitude de la lanceuse va vraiment être déterminante pour le reste de l'équipe.
13:43L'attitude, ça veut dire quoi ?
13:44L'attitude, l'envie, la prestance, l'engagement que nous, on va donner aussi par nos performances techniques, bien sûr.
13:51Mais c'est ça qui va déterminer un peu le mood de l'équipe.
13:56Parce que les joueurs sont derrière et attendent que la lanceuse fasse le taf.
13:59Oui, le job.
14:00Et du coup, c'est d'autant plus stressant, je trouve, comme position.
14:05Après, j'ai surtout joué lanceuse, donc j'ai un peu que ça comme repère.
14:09Mais en fait, tous les yeux sont rivés sur nous.
14:11Et je pense que le plus dur, c'est de gérer ses émotions dans ces moments-là.
14:14Et un bon lancé, c'est quoi ?
14:16Un bon lancé, ça s'appelle un strike.
14:17Donc, soit il est lancé et le batteur, juste le regarde, ne le frappe pas.
14:24Soit il est frappé, mais en dehors du terrain.
14:27Soit le batteur a frappé, mais n'a pas touché la balle.
14:30Donc, ça veut dire que ta balle a été suffisamment puissante, bien placée.
14:33Exactement, oui.
14:34Comment on perfectionne ce geste ?
14:38Qui est quand même très atypique et j'aimerais bien qu'on puisse le revoir.
14:41Donc, on rappelle, au baseball, on lance par le haut.
14:44Là, c'est par le bas.
14:45Donc, déjà, le geste, il n'est presque pas naturel ?
14:49Oui, ça dépend des gens.
14:52Je pense que ça dépend de la morphologie de tout le monde,
14:54de la flexibilité de tout le monde aussi.
14:55Il faut une épaule très souple pour réussir à ne pas avoir mal quand on lance.
15:00Souple et musclé ?
15:02Oui, beaucoup.
15:03Il y aura de l'arthrose, toi.
15:04C'est sûr, ça arrive bientôt, là, je le sens.
15:07Je vais passer la barre des 30 ans et ça va arriver.
15:11Mais oui, c'est beaucoup d'entraînement, c'est de la flexibilité
15:17et c'est beaucoup de répétition, surtout.
15:19Beaucoup, beaucoup de répétition.
15:21Est-ce que, donc, toi, ton job, c'est se lancer ?
15:24Oui.
15:24Donc, tu es droitière ?
15:25Oui.
15:26Donc, c'est comme ça.
15:27Oui.
15:27Comment on fait pour ne pas être asymétrique, musculairement ?
15:31On l'est.
15:32OK.
15:33On l'est ou alors il faut vraiment, j'ai presque envie de dire,
15:37il faudrait pousser plus du côté gauche et un peu moins du côté droit
15:40pour que ça se remette en équilibre.
15:41Mais ce n'est pas possible, enfin, ce n'est pas assez mauvais.
15:44Donc, c'est un sport très asymétrique.
15:46Donc, tu as gagné le Challenge de France 2023 avec Evry.
15:48Oui.
15:49Tu l'as gagné aussi en 2025, mais entre-temps, tu as changé de club.
15:52Exactement.
15:52Maintenant, tu joues ?
15:54Au Comanche de Saint-Raphaël.
15:55OK.
15:56Ça, c'est dans le sud, là-bas en bas ?
15:57Oui, c'est à côté de la plage.
15:58Pourquoi ?
15:58C'est à côté de la plage.
16:01Alors que tu habites Paris et que tu bosses à Paris.
16:02Exactement, oui.
16:04J'avais certaines attaches personnelles avec certaines joueuses de Saint-Raphaël
16:08et j'ai préféré aller jouer avec Saint-Raphaël, d'être dans un environnement…
16:13Qui joue au top niveau.
16:15Oui, qui joue au même niveau.
16:16Aujourd'hui, Evry-Courcorone et les Comanches de Saint-Raphaël sont au coude à coude chaque année
16:20pour le Challenge, mais aussi pour le…
16:21Mais attends, tu es parti chez l'ennemi.
16:24Certaines personnes peuvent dire ça, oui.
16:27Mais oui.
16:28Mais il y a une chose que je veux comprendre.
16:30Toi, aujourd'hui, tu bosses dans les assurances.
16:32Oui.
16:33Ton job, c'est quoi exactement ?
16:34Je gère les sinistres en aviation pour une compagnie d'assurances.
16:37Tu as terminé tes études ?
16:38Oui.
16:38Tu es contente de ton job ?
16:40Exactement.
16:40Ok.
16:41Ton club est dans le sud ?
16:42Oui.
16:43Ok.
16:43Tu t'entraînes quand ? Comment ? Comment ça se passe ?
16:45Alors, en saison hivernale, donc de octobre à mars à peu près, avec les Comanches de Saint-Raphaël,
16:52on organise un week-end sur deux des regroupements.
16:55Donc, toute l'équipe vient à Saint-Raphaël et on s'entraîne sur deux jours, donc samedi et dimanche.
16:59Un week-end sur deux ?
17:00Un week-end sur deux.
17:01Et en dehors de ça, je m'entraîne soit dans le club de ma sœur, parce que ma sœur
17:05coache un club à Colombes, soit je m'entraîne avec eux, soit je vais m'entraîner, il y a
17:11des cages publiques où on peut frapper la balle, on peut lancer, je vais m'entraîner
17:15là-bas avec quelques amis.
17:17Donc, tranquillou, tu as des gamins, des filles, des garçons qui arrivent, qu'est-ce qu'ils
17:20voient ? Oh, c'est bizarre, je la connais, c'est la meilleure lanceuse de France.
17:24Voilà, c'est un peu ça.
17:27Donc, on l'a dit, c'est un sport amateur pour toi, la motivation demeure intacte, même
17:33si aujourd'hui, j'imagine que tu as envie que ta vie professionnelle…
17:37Je pense que j'ai réussi à trouver un équilibre, aujourd'hui, maintenant que j'ai fini mes
17:42études, le plus dur, c'était pendant les études, parce que j'étais en alternance,
17:45donc c'était et le travail, et les études, et le sport.
17:48Aujourd'hui, j'ai trouvé un équilibre, je travaille, je m'entraîne, je fais du mieux
17:51que je peux pour aller m'entraîner plusieurs fois par semaine.
17:54Les week-ends sont pris par les matchs, mais j'arrive à bien gérer le reste.
17:59Parce que c'est tous les week-ends les matchs ?
18:01Presque, quasiment.
18:02De quand à quand ?
18:03De mars à juillet, début juillet, et après, ça reprend en septembre, jusqu'à octobre.
18:10Et pendant les vacances, on est sérieux ?
18:12Pendant les vacances, c'est l'équipe de France.
18:14Ah, pendant les vacances, c'est l'équipe de France.
18:15Souvent, pendant les vacances, quand il y a des échéances, c'est la préparation équipe
18:18de France.
18:19Comme là, il va y avoir l'euro.
18:20Exactement.
18:21Et il y a la Coupe d'Europe aussi.
18:23L'euro, c'est en République tchèque ?
18:25Exactement.
18:26Ça dure combien de temps ?
18:27Une semaine.
18:28Il y a un stage avant ?
18:29Oui, souvent, on part quelques jours avant pour s'entraîner, faire des matchs amicaux.
18:33Et on a aussi une semaine de préparation en août en Italie.
18:36Alors, attention, parce que c'est là que ça va devenir compliqué.
18:39On rappelle, il y a les JO en 2018 à Los Angeles.
18:42Exactement, et pas à Tokyo.
18:432028, pardon.
18:44Évidemment, il faut y être.
18:45Oui.
18:46C'est le pays du, donc tu ne peux pas ne pas y être.
18:49Sauf que pour y être, il va falloir faire un bon championnat du monde.
18:53Non, le championnat du monde, c'est différent.
18:58C'est ici qu'il y aura les JO.
19:00Ah oui, ça donne envie.
19:02Pas mal.
19:03Tu n'avais jamais vu ?
19:04Si, j'ai dû voir, mais ça faisait longtemps que je n'avais pas vu.
19:07C'est à Oklahoma.
19:09Donc, attends.
19:10Donc, c'est…
19:11Alors, je le fais dans l'autre sens.
19:152028, Los Angeles.
19:16Avant, il y a l'euro.
19:17Oui.
19:17OK.
19:18Mais c'est le…
19:18En fait, pardon, excuse-moi.
19:20Si je ne me trompe pas, le championnat du monde et les JO, c'est totalement séparé.
19:25OK.
19:25Donc, le championnat du monde n'est pas qualificatif pour les JO.
19:30Cet été, enfin, en septembre, le championnat est qualificatif pour les championnats du monde.
19:35Par contre, le prochain euro, en 2027, il me semble qu'il faut arriver dans les six premiers.
19:40Et les six premiers vont faire ce qu'on appelle un TECUO.
19:43Oui.
19:44Tournement qualificatif olympique.
19:45Et là, on ne sait pas encore si c'est une ou deux équipes qui pourront aller au JO.
19:49Je crois que ce n'est pas encore sûr.
19:50En tout cas, à Tokyo, il y avait seulement six équipes qualifiées pour les JO.
19:55Une seule équipe européenne qui était l'Italie.
19:57C'est hyper chaud.
19:58Oui.
19:59C'est très difficile.
20:00Oui.
20:01Et est-ce qu'aujourd'hui, au sein de l'équipe de France, vous avez vraiment ça en ligne de mire ?
20:05En disant à les filles, tout ce qu'on construit, c'est évidemment pour progresser,
20:09on va essayer de gagner l'euro, mais avec la perspective des JO olympiques ?
20:13Oui.
20:14Ça fait deux ans qu'on est le même groupe de l'équipe de France.
20:21Et notre objectif, c'est de garder ce même groupe avec potentiellement des ajouts éventuels,
20:26mais pour aller jusqu'en 2028 au JO.
20:28Parce que ça n'est que dans trois ans.
20:30Oui.
20:30Alors, c'est loin, mais c'est finalement pas si loin.
20:32Oui, c'est pas si loin.
20:33Donc là, il y a l'euro qui arrive à Prague.
20:36Oui.
20:36L'objectif, c'est quoi, là ?
20:37Alors, les objectifs ne sont pas encore totalement définis.
20:40On les définit juste avant le championnat d'Europe,
20:42mais moi, je dirais déjà de faire mieux que l'année dernière.
20:45C'est-à-dire ?
20:45L'année dernière, on était septième.
20:47Donc, faire mieux que l'année dernière et viser le meilleur classement qu'on peut.
20:53Le titre, ça paraît quand même un peu compliqué à ce stade-là ?
20:56C'est honnêtement, il y a quand même quelques équipes qui se démarquent, dont la Hollande, la République tchèque et l'Italie.
21:06La République tchèque qui accueille la compétition.
21:08Aussi.
21:09Mais c'est pas intouchable.
21:12C'est pas intouchable.
21:13J'y crois.
21:13L'Italie, tu les regardes, ils ont des bonnes joueuses, évidemment, j'imagine, mais ça ne te paraît pas non plus à des années-lumière.
21:19Non, parce que j'ai confiance en notre équipe qu'on a aujourd'hui.
21:22Et si on se donne les moyens et que tout le monde performe le jour J, c'est faisable.
21:26C'est une équipe jeune ? On rappelle, tu as 27 ans, toi ?
21:28Oui, moi, j'ai 27 ans, mais c'est une équipe jeune, plus jeune que moi.
21:31Donc, qui progresse ?
21:32Qui progresse toujours.
21:33Et c'est pour ça que c'est d'autant mieux pour les JO, vu que c'est encore dans trois ans.
21:38Donc, ça permet aux jeunes de progresser et d'arriver à leur meilleur niveau.
21:42Et l'état d'esprit, c'est quoi ?
21:44C'est qu'on veut gagner.
21:46On veut tout défoncer ?
21:47On veut tout défoncer.
21:48Pour le moment, on est surtout sur une phase de formation et de progression du groupe,
21:52parce qu'on évolue encore tout ensemble.
21:54Mais l'idéal, ce serait que dans trois ans, on ait vraiment un groupe soudé,
21:57qui se connaît très bien et qui performe ensemble jusqu'au bout.
22:00L'équipe de France, c'est combien de personnes ?
22:02On est 17.
22:0317 ? Sur une compétition, il y en a combien ?
22:05Sur une compétition, on est 9 sur le terrain.
22:08OK, mais 17 ?
22:10Mais 17 dans le groupe.
22:11Oui, qui peut tourner selon les matchs.
22:14Voilà, exactement.
22:15OK, donc il y a une grosse gestion d'équipe, d'ailleurs un gros travail d'équipe.
22:18Il y a une émulation qui est en train de se faire.
22:21Les autres filles sont ou à Ivry ou avec toi, là-bas ?
22:25Alors, j'ai pas mal de joueuses de l'équipe de France dans mon équipe.
22:29Il y en a aussi pas mal à Ivry.
22:32Il y en a quand même quelques-unes dispatchées par-ci, par-là.
22:36Et il y en a qui jouent à l'étranger.
22:38Il y en a qui jouent en Espagne, en Italie.
22:41Et il y en a qui jouent aussi aux États-Unis.
22:43Parmi que je comprenne, quand tu regardes l'équipe américaine,
22:46ils sont sur une autre planète ?
22:47Oui, c'est autre chose.
22:50À quel niveau ?
22:51Elles ont eu des formations et des infrastructures
22:55qui sont totalement différentes des nôtres.
22:57C'est-à-dire que c'est un sport universitaire.
22:58On peut y entrer et avoir une bourse universitaire.
23:01Et c'est impressionnant.
23:03C'est des semi-pros ?
23:04Oui.
23:05Enfin, pas en universitaire, mais après, en ce moment,
23:07il y a une ligue pro qui a été créée.
23:09Donc, pour être pro, voire semi-pro, voire pro,
23:12il faudrait aller soit au Japon, soit aux États-Unis.
23:15C'est quelque chose qui te tenterait ?
23:17Plus à mon âge.
23:19Pourquoi ? C'est quoi l'âge ?
23:20Aujourd'hui…
23:21C'est-à-dire qu'après les JO, tu arrêteras ?
23:23Je pense.
23:24Je me suis mis cette deadline.
23:25Je me suis mis cette date.
23:28Mais non, je pense que c'est une opportunité
23:30qui est bien pour les jeunes qui sont au pôle,
23:32qui finissent leur lycée et qui, après, ont une bourse universitaire.
23:36Ça a été le cas de quelques joueuses qui y sont allées
23:38et qui peuvent faire leurs études aussi là-bas,
23:40tout en jouant au softball.
23:41Est-ce que tu penses, même si le softball était à Tokyo,
23:44mais avait été enlevé de Paris 2024 et revient pour Los Angeles,
23:47est-ce que toi, tu considères que ta discipline est assez médiatisée ?
23:51Non, pas assez.
23:52Est-ce que tu penses, autre question importante,
23:54que le sport féminin est mieux valorisé qu'il ne l'était avant ?
23:59Une question difficile, c'est…
24:02Je…
24:02Alors, ça ne sera jamais assez, hein ?
24:04Non, jamais assez, en fait.
24:05C'est… Enfin, je sais qu'il y a beaucoup de choses sont faites
24:08pour plus le médiatiser, pour donner plus aux femmes,
24:12mais ça reste quand même assez compliqué encore aujourd'hui dans le sport.
24:15On n'est pas encore trop mis en lumière et encore moins notre sport, donc…
24:19Oui, parce que c'est difficile de combiner, j'imagine, ta vie professionnelle,
24:23ta vie sportive, ta vie de femme.
24:27Par exemple, aujourd'hui, tu ne gagnes pas d'argent avec ça.
24:31Non.
24:31Ça veut dire que demain, je n'en sais rien, tu as envie de faire des enfants,
24:33ça va mettre en l'air ta compétition, ta carrière, parce que tu n'as pas de contrat.
24:37Oui, bien sûr.
24:38Oui, totalement.
24:39C'est pour ça que j'incite toutes les jeunes qui veulent faire du softball à haut niveau
24:43de quand même penser à leurs études en parallèle.
24:45Oui, mais toi, c'est ce que tu as toujours eu en ligne de mire, tu l'as toujours su.
24:49Oui, oui, bien sûr.
24:50Tes parents, ils disent quoi aujourd'hui ?
24:53Quand tu regardes la petite Préman qui est partie, qui avait 16 ans, ils disent quoi aujourd'hui ?
24:57C'est surtout ma sœur, mes parents ne connaissent pas trop le softball.
25:02Elle revient à la frangine.
25:03Exactement.
25:04Non, j'ai fait du chemin, elle est fière.
25:07J'ai réussi à faire des études, j'ai réussi à avoir un travail plus que correct,
25:12j'ai réussi à continuer à être en équipe de France.
25:14Oui, ce n'est plus la même Praping de 16 ans.
25:18Praping, une médaille à l'Euro cet été, c'est possible ?
25:21J'ai envie d'y croire.
25:24Une présence aux Jeux Olympiques en 2028 ?
25:26J'ai envie d'y croire aussi.
25:28Une médaille en 2028 ?
25:29On va y aller tranquille.
25:33Ne t'emballe pas mon coco.
25:35Voilà.
25:35Praping, merci beaucoup, j'étais ravi de t'accueillir.
25:37De rien, de même.
25:38C'était sympa de parler de cette discipline et évidemment du sport féminin comme tout le temps dans cette émission.
25:43Merci à toi.
25:43Merci de m'avoir invitée.
25:44Merci pour votre fidélité.
25:45Puis on se retrouve très prochainement, peut-être après l'été.
25:48Salut.
25:48Sous-titrage Société Radio-Canada
25:53Sous-titrage Société Radio-Canada
25:55Sous-titrage Société Radio-Canada
25:56Sous-titrage Société Radio-Canada
25:58Sous-titrage Société Radio-Canada
25:59Sous-titrage Société Radio-Canada
26:01Sous-titrage Société Radio-Canada
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