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  • il y a 6 mois
La fin de 13 jours de conflit? Donald Trump a annoncé hier soir que l'Iran et Israël avaient accepté un "cessez-le-feu total" devant débuter aujourd'hui. Après avoir fustigé les deux camps pour leur violation du cessez-le-feu ce matin, le président américain a assuré qu'il était en vigueur.

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00:00Pour tenter de comprendre ce qui est en train de se jouer en ce moment même,
00:04l'éventuelle fin de cette guerre de 12 jours que l'Iran annonce qu'Israël semble confirmer,
00:09j'accueille sur ce plateau David Kalfa, merci d'être avec nous,
00:13cofondateur du think tank international Atlantic Middle East Forum,
00:18co-directeur également de l'Observatoire Afrique du Nord Moyen-Orient de la Fondation Jean Jaurès,
00:21Michel Duclos, bonsoir, merci d'être avec nous, ancien ambassadeur de France en Syrie,
00:25j'accueille également Maya Kadra, merci d'être avec nous,
00:27enseignante et journaliste spécialiste du Moyen-Orient, et bien sûr Elise Gosset est avec nous.
00:32David Kalfa, c'est terminé ce soir, Donald Trump l'avait promis, on parlait d'un cessez-le-feu,
00:36c'est la fin de la guerre de 12 jours, on peut croire aux déclarations du président iranien ?
00:43C'est un cessez-le-feu, ce n'est pas un traité de paix, donc par définition c'est très fragile,
00:48mais je pense que les pressions désormais américaines sont telles,
00:51et notamment sur Netanyahou, que je pense que ce cessez-le-feu va être pérennisé
00:57dans les prochains jours, prochaines semaines, d'autant qu'on voit bien les Israéliens
01:00revenir assez rapidement sur le théâtre Gazaoui.
01:05En fait, ce qui va être absolument déterminant désormais,
01:07c'est savoir ce qui a été dealé en réalité entre Trump et Netanyahou,
01:11puisque rien n'a été signé entre Israéliens évidemment et Iraniens,
01:15il n'y a aucune relation diplomatique, au contraire,
01:18il y a une hostilité principielle entre ces deux pays.
01:21Donc la question c'est, est-ce que la dissuasion, si vous voulez,
01:24mise en place par Israël avec des gains tactiques opérationnels
01:29qui ont été engrangés depuis le 13 juin dernier,
01:32est-ce que ça va se traduire par un retour à la table des négociations
01:36côté iranien en position de faiblesse,
01:38et donc des concessions qui seraient faites par le régime
01:42que celui-ci n'aurait jamais fait en l'absence d'une intervention israélienne,
01:46ou est-ce qu'on va rester dans une espèce de compromis un peu bancal très fragile,
01:51auquel cas on pourrait assister malheureusement dans les prochaines semaines
01:54et dans les prochains mois à un retour aux hostilités ?
01:57Alors qu'en ce moment même, l'avion du président des États-Unis,
02:02Donald Trump, Air Force One, est en train d'arriver,
02:04il vient d'atterrir à Amsterdam pour le sommet de l'OTAN qui a lieu à l'AE.
02:09Je vous fais circuler la parole dans un instant.
02:11Juste avant, je voudrais qu'on retrouve notre reporter envoyé spécial en Israël,
02:15Igor Saheri.
02:16Igor, comment réagit-on en Israël à ces déclarations qui marquent donc,
02:22semble-t-il, la fin de 12 jours et 12 nuits,
02:26où l'État d'Israël a été frappé,
02:29et où le dôme de fer s'est parfois montré incapable
02:32d'arrêter des missiles tirés de l'Iran vers l'État d'Israël ?
02:36Avec un bilan très lourd en réalité, Benjamin.
02:42Depuis le 7 octobre, jamais un bilan n'avait été aussi lourd.
02:44Une petite trentaine de morts, 800 blessés, plusieurs sont encore dans un état très grave.
02:50Donc effectivement, c'est un soulagement, clairement, cette déclaration du président de la République islamique iranienne.
02:56Mais finalement, cette trêve qui tient depuis maintenant, on va dire, la fin de la matinée.
03:02J'ai rencontré plusieurs Israéliens, notamment qui revenaient dans les appartements
03:06qui ont été touchés par des frappes de missiles balistiques iraniens,
03:12qui ont retrouvé bien plus rien.
03:13En réalité, beaucoup vont devoir être relogés.
03:16En attendant, ils le sont à l'hôtel par l'État israélien.
03:20Mais d'une façon générale, effectivement, ça leur fait beaucoup de bien.
03:23C'est ce qu'ils m'ont dit.
03:24Psychologiquement, d'abord, ils vont pouvoir passer des nuits à peu près normales,
03:29ne pas être réveillés par des sirènes d'alerte systématiques.
03:32Rien que ce matin, souvenez-vous, il y en a eu 7 au total sur une durée extrêmement courte.
03:38C'est aussi une façon de se dire que quelque part, cette guerre a servi à quelque chose.
03:43Ils ont le sentiment que cette guerre a servi à quelque chose.
03:45au moins éliminé la menace du programme nucléaire iranien,
03:49au moins éliminé la menace de ces missiles balistiques, en tout cas en partie.
03:54Et puis d'autres ont eu une pensée aussi, c'est ce qu'ils m'ont dit,
03:57à la population iranienne qui, quelque part, a vécu, elle aussi, à peu près la même chose,
04:03la menace des tirs israéliens, notamment sur Téhéran.
04:06On le rappelle, le bilan est très lourd aussi.
04:08800 morts du côté iranien.
04:10Donc, quelque part, ça y est, la vie reprend.
04:13Et d'ailleurs, les autorités israéliennes ont annoncé le retour des enfants à l'école,
04:17le retour de l'ouverture de tous les commerces,
04:20sauf l'aéroport de Ben Grouillon, qui, pour l'instant, demeure toujours fermé.
04:24Igor Saïri, en direct de Tel Aviv, avec Fantine Danzer.
04:28Michel Duclos, pour continuer d'essayer de comprendre les conséquences de ce qu'on est en train de vivre.
04:32Guerre terminée de 12 jours.
04:34Ce qui, un, n'élimine pas, je reprends les mots de David Kalfa,
04:38l'hostilité principielle entre les deux régimes, entre l'État d'Israël et l'Iran.
04:41Et de deux, sur la question du changement de régime,
04:46la façon dont le régime des Molas a vacillé.
04:48Ça veut dire qu'à la fin, le régime des Molas a sauvé sa peau ?
04:52Pour l'instant, oui.
04:54Personne n'imagine, me semble-t-il, qu'ils vont s'en tirer comme ça.
04:59Donc, d'une manière ou d'une autre, il y aura quand même un coup pour le régime.
05:04Je ne crois pas, pour ma part, qu'il y ait un changement de régime,
05:08un renversement, une révolution, etc.
05:12Mais par contre, une évolution à l'intérieur du régime,
05:15ça, ça me paraît quand même possible.
05:17C'est-à-dire que, forcément, c'est un régime qui a toujours été une forme de coalition.
05:23C'est-à-dire qu'ils font face devant les étrangers,
05:27ils ont une ligne commune, ils obéissent aux guides,
05:30mais il y a quand même des clans, il y a des courants.
05:33Et à l'intérieur de cette répartition en courant,
05:39il y aura forcément des règlements de comptes, semble-t-il.
05:42Des règlements de comptes, d'autant qu'effectivement,
05:45il y a non seulement des divisions au sein même des gardiens de la Révolution,
05:48entre le président, qui semble avoir moins de pouvoir, bien évidemment,
05:52que le guide suprême et que les gardiens,
05:55alors que l'on voit toujours cette image d'Air Force One,
05:57Donald Trump qui vient d'atterrir pour aller au sommet de l'OTAN à la haie.
06:02Maya Cadra, si, là encore, pour tenter de tirer les leçons de cette guerre de 12 jours.
06:07Donald Trump qui avait fait campagne sur l'idée qu'il était un faiseur de paix,
06:13que son mandat serait jugé à l'aune des conflits dans lesquels il n'est pas rentré.
06:17Bon, là, il y a eu des frappes.
06:18Il y a eu des frappes directes, brutales, sur des sites iraniens.
06:23Et il va arriver en disant, s'il y a la paix, c'est grâce à moi ?
06:26Exactement.
06:27De toute façon, il cherchait une victoire.
06:29Premièrement, pour vendre cette victoire à sa base Maga,
06:33parce qu'on a entendu qu'il y avait quelques mécontents dans sa base,
06:38comme Steve Bannon, Tucker Carlson,
06:40c'est un peu la branche un peu extrême du mouvement Maga.
06:44Il avait besoin aussi de montrer qu'il a arrêté cette guerre avec la force aussi.
06:49Et donc, ce n'est pas uniquement par les discours mielleux qu'il veut apporter la paix,
06:54mais par la force aussi, pour qu'il puisse s'imposer comme le leader du monde.
06:58Encore faut-il que ce cessez-le-feu qu'il a imposé soit solide.
07:02Pour moi, j'aimerais bien le rapprocher,
07:04parce qu'il me rappelle un autre cessez-le-feu dans les dernières années,
07:07c'est celui de 2006 entre le Hezbollah et Israël.
07:09Alors là, on n'a pas eu une guerre de 12 jours, mais une guerre de 33 jours,
07:12à l'issue de laquelle on ne savait pas quel était le bilan des courses.
07:16Hezbollah a faibli, mais il a repris du poil de la bête après.
07:19Israël était resté sur sa soif et sur sa frustration.
07:22Et je trouve que c'est un scénario qui se répète un peu avec l'Iran,
07:26parce que, justement, il n'y a pas de base claire.
07:29Même à Gaza, on a eu plusieurs ébauches de cessez-le-feu
07:32avec des conditions qui ont été débattues, qui ont été négociées.
07:36Au Liban, il y a eu un cessez-le-feu avec un comité de pilotage.
07:40En Iran, on n'a pas de cessez-le-feu clair, en fait.
07:43Il y a juste un arrêt des hostilités, mais pas un cessez-le-feu en bonne et due forme.
07:49Donald Trump qui va sortir dans un instant d'Air Force One.
07:53Très intéressante la comparaison que vous faites avec le cessez-le-feu de 2006.
07:56Juste avant d'en parler, et je vous poserai une question là-dessus,
07:59Michel Duclos, David Kalfa, sur la méthode Trump qu'on a parfois raillée
08:03en disant qu'il ne sait pas ce qu'il fait,
08:06au fond, il change d'avis en permanence, une partie de sa base le conteste.
08:10Le fait est que là, à court terme, il peut considérer qu'il a réussi.
08:14À court terme, c'est une victoire politique éclatante.
08:18Moi, j'aurais parlé comme une chose assez simple,
08:20c'est que Trump n'est pas un pacifiste.
08:21Un pacificateur ne veut pas dire pacifiste.
08:23C'est d'ailleurs ni un isolationniste, ni un interventionniste.
08:26C'est surtout un pragmatique et un opportuniste.
08:28Je pense qu'il a enfourché le fameux lion israélien.
08:32Je fais évidemment référence à l'opération israélienne,
08:34le nom de l'opération israélienne,
08:35parce qu'il estimait que les gains militaires,
08:38les victoires tactiques engrangées par Israël
08:41pouvaient lui permettre de capitaliser.
08:43Il voulait se les approprier.
08:44Et c'est d'ailleurs ce qu'il a fait.
08:46On voit bien dans sa rhétorique, sur les réseaux sociaux,
08:49notamment la manière dont il parle de l'opération israélienne,
08:52où il a commencé dans un premier temps par sembler s'en désolidariser
08:56avant de dire « nous » en permanence,
08:57comme si les Américains étaient déjà dans le ciel iranien.
09:00Et cette rhétorique-là,
09:01il a utilisé avant même les frappes stratégiques des B2 américains.
09:06Donc on voit bien dans la séquence actuelle
09:08qu'au fond, ce qu'on appelle la doctrine Trump,
09:11il n'y a pas vraiment de doctrine,
09:12parce qu'il n'y a pas vraiment d'idéologie.
09:13C'est un nationaliste, c'est un mercantiliste.
09:15Et sur le Moyen-Orient, il y a une volonté,
09:18lorsqu'il estime nécessaire,
09:20de rétablir la dissuasion américaine,
09:22donc frappée, mais de manière limitée,
09:24pas de changement de régime,
09:25même s'il s'est dédié,
09:26parce que l'avant-veille, il avait parlé...
09:27Oui, miga !
09:28Make it run great again !
09:30Oui, mais il semble qu'il soit un peu revenu à la réalité.
09:33Je pense que sa dimension erratique est un peu imprévisible,
09:36elle existe chez lui,
09:37mais on n'a pas affaire à quelqu'un
09:40qui espère remoder la carte du Moyen-Orient.
09:43Ce qu'il veut, avant tout,
09:44c'est défendre les intérêts géostratégiques des États-Unis,
09:47montrer que les États-Unis sont de retour au Moyen-Orient,
09:51rassurer non seulement Israël,
09:53mais aussi les alliés arabes,
09:55qui quand même regardent ce qui se passe,
09:57et font le constat que,
09:58contrairement à ses prédécesseurs,
09:59qui avaient parlé de ligne rouge,
10:01on se souvient d'Obama en Syrie,
10:03là, il y a une concrétisation de la menace américaine
10:05avec des frappes, des bombardements stratégiques
10:07contre le programme nucléaire iranien,
10:09tout ça va quand même renforcer l'axe israélo-arabe,
10:13pas de manière officielle,
10:14je ne crois pas du tout,
10:15une normalisation avec les Saoudiens à court terme,
10:18pas avec la coalition droite-extrême-droite en Israël,
10:20mais en revanche, à moyen terme,
10:21je vois bien une restructuration
10:23de ce qu'on appelle l'architecture de sécurité régionale,
10:26qui a de facto à nouveau été actionnée
10:29avec les Jordaniens,
10:29notamment qui ont intercepté des drones
10:31dans le ciel jordanien.
10:34Michel Duclos, est-ce que le Moyen-Orient
10:36est plus sûr aujourd'hui qu'il ne l'était il y a 12 jours ?
10:40Oui, disons les choses très simplement, oui,
10:43parce que le fait que le programme nucléaire iranien
10:48ait reculé de quelques années, probablement,
10:52c'est quand même plutôt positif.
10:54Puis il y a un autre facteur qui est important,
10:56c'est qu'au fond, pour nous, Européens,
10:59on peut davantage travailler avec Trump sur le Proche-Orient
11:02qu'avec certains de ses prédécesseurs
11:05et que sur d'autres sujets.
11:08Et là, ce qui me frappe,
11:09vous avez eu raison de citer 2006,
11:11mais il y a eu d'autres cas
11:12où, lorsque Israël déclenche une guerre,
11:16tout le monde soutient,
11:17les Français soutiennent,
11:19les Américains soutiennent à fond Israël,
11:22mais au bout d'un moment,
11:23ils disent maintenant ça suffit,
11:24qu'on s'arrête.
11:26Et au fond, Biden était l'exception,
11:29en ayant laissé Netanyahou,
11:31pendant des mois, des mois, des mois,
11:33plus d'une année,
11:34continuer une guerre
11:35dont personne ne voyait très bien
11:37où ça pouvait mener.
11:39Et donc Trump,
11:41un personnage hautement bizarre,
11:43naturellement,
11:44pas très sympathique,
11:45à la fin des fins,
11:48avec sa prétention à être disruptif,
11:50là, il rejoint plutôt
11:52un certain classicisme américain.
11:54Par ailleurs, sa vision de la région,
11:56c'est la stabilité par le business,
11:59c'est effectivement d'éviter
12:00tant que possible
12:01les options militaires.
12:03En réalité,
12:04c'est aussi assez bizarrement
12:06d'avoir comme allié privilégié
12:09plutôt le Golfe qu'Israël.
12:12Les deux, je dirais, quand même.
12:13Disons les deux,
12:14parce qu'en plus,
12:15il a le pays qu'il a,
12:17donc il ne peut pas, évidemment,
12:19rompre avec Israël.
12:20Mais en même temps,
12:21il le fait sans préjugé.
12:23Et donc, en réalité,
12:24pour nous,
12:25ce n'est pas un si mauvais interlocuteur
12:27si, toutefois,
12:28on réussit à tirer son attention,
12:31parce que ça,
12:31c'est une autre chose.
12:32Je vous donne la parole
12:33dans un instant, Ulysse.
12:34Juste avant,
12:35Maya Cadra,
12:35là encore,
12:36si on tire les grandes leçons
12:37de ce qu'on est peut-être
12:38en train de vivre,
12:39c'est-à-dire la fin
12:40de cette guerre de 12 jours
12:42qui laisse en suspens
12:43un certain nombre d'éléments,
12:45notamment la question
12:47des règles de droit
12:48qui ont été respectées ou pas
12:50pendant toute cette séquence.
12:51une intervention israélienne
12:53motivée sur la base réelle
12:56de l'idée que,
12:57depuis 1979,
12:58l'Iran souhaite détruire
13:00l'État d'Israël,
13:01mais il n'empêche
13:01des frappes qui ont été faites.
13:04De la même manière,
13:04une intervention américaine
13:06directe dans un conflit
13:08avec la destruction
13:09ou en tout cas
13:09l'endommagement
13:10d'un certain nombre
13:10de sites nucléaires,
13:14c'est quoi ?
13:14C'est la loi du plus fort
13:15qui s'est imposée
13:16et c'est les règles
13:16du multilatéralisme,
13:18les règles du droit international
13:19qui ont volé en éclats,
13:21quand bien même,
13:22comme le disait Michel Duclos,
13:23à la fin,
13:23la région est sans doute
13:25peut-être plus sûre
13:26compte tenu de l'affaiblissement
13:27du programme nucléaire iranien
13:30qu'avant.
13:31Le droit international
13:32a volé en éclats
13:33pendant ces 12 jours ?
13:34D'une manière générale,
13:35le Moyen-Orient
13:36et le Proche-Orient,
13:37ce n'est pas vraiment
13:37la région dans le monde
13:39qui respecte le plus
13:40le droit international.
13:42Et donc,
13:42on ne peut pas parler vraiment
13:43de rupture du droit international
13:45après l'opération israélienne,
13:47l'intervention one-shot
13:48des Américains aussi
13:50parce qu'aucun des pays
13:51ne respecte le droit international.
13:53A commencer par l'Iran.
13:55L'Iran,
13:55en implantant ses proxys
13:56un peu partout au Moyen-Orient,
13:58n'a pas respecté
13:59la souveraineté même
14:00des pays dans lesquels
14:02ou bien dans lesquels
14:03elle a implanté
14:04ses bras armés.
14:05D'ailleurs,
14:05les gardiens de la révolution
14:06se targuaient encore
14:07en octobre dernier
14:08de contrôler
14:08quatre capitales arabes
14:10avant la chute
14:10du régime syrien.
14:12Et donc,
14:13c'est toute cette question
14:14philosophique autour
14:15du droit international.
14:16Est-ce qu'on le respecte
14:17avec des acteurs
14:18qui ne le respectent pas ?
14:20Ils ne parlent pas
14:21et ne maîtrisent pas,
14:23que ce soit les Iraniens,
14:23que ce soit le Hamas
14:24ou le Hezbollah,
14:25ce langage diplomatique,
14:26ce langage du droit international
14:28et donc,
14:30les Israéliens,
14:31ils se permettent
14:32de se protéger
14:33en, en effet,
14:34en rompant
14:35certaines règles
14:36mais qui sont déjà
14:37rompues dans la région.
14:39Ulysse Gosset,
14:39on continue à passer
14:41en revue
14:42ce qui est en train
14:43de se passer.
14:44On a parlé de l'Iran,
14:45on a parlé aussi
14:47du droit international.
14:49Je voudrais qu'on parle aussi
14:50des conséquences
14:52pour l'État d'Israël.
14:54Benjamin Netanyahou
14:55qui était extrêmement affaibli
14:56alors que l'on voit,
14:57à l'instant,
14:57voilà Donald Trump
14:58qui est en train
14:59de sortir
15:00d'Air Force One
15:02avec une casquette
15:03non pas
15:04Make America Great Again
15:05mais une casquette
15:06USA,
15:08casquette blanche.
15:10On le disait,
15:10Ulysse,
15:11il va se présenter
15:12comme étant le gagnant
15:13de la séquence ?
15:14Oui,
15:15le shérif américain
15:16is back,
15:17il est de retour
15:18et c'est vrai,
15:20c'est la fin d'une guerre,
15:21la guerre de 12 jours
15:22mais ce n'est pas
15:23la fin de l'histoire
15:24pour l'Iran,
15:25pour Israël
15:25et ce n'est pas
15:27la fin des guerres
15:27de Netanyahou
15:28et moi je voudrais
15:29peut-être terminer là-dessus
15:30que va faire Netanyahou
15:32de cette guerre
15:33de 12 jours
15:33à Gaza ?
15:35Paradoxalement,
15:36on a vu
15:36qu'il était renforcé
15:37après avoir attaqué l'Iran
15:38et qu'il jouit
15:39d'une popularité
15:40très importante
15:42et il a donc maintenant,
15:44je ne dirais pas
15:44les mains libres
15:45mais la capacité
15:46de trouver une issue
15:48à Gaza.
15:49Ça veut dire
15:49ce que réclame
15:50la population israélienne
15:51dans son ensemble
15:51c'est la libération
15:52des otages.
15:53Est-ce que Netanyahou
15:55va faire un deal,
15:56accepter un deal
15:57avec le Hamas ?
15:59Est-ce qu'il va
15:59permettre de libérer
16:00les otages
16:01et surtout de mettre fin
16:02à la guerre de Gaza
16:03qui aurait déjà dû
16:05s'arrêter depuis longtemps ?
16:06Donc est-ce que
16:07Netanyahou
16:08va profiter
16:08de cette opportunité,
16:09de cette victoire
16:10qu'il a remportée
16:11avec Trump
16:12contre l'Iran
16:13pour aller au-delà ?
16:14Et puis enfin,
16:14dernier point très important,
16:15Trump lui-même
16:16qui arrive
16:16au sommet de l'OTAN,
16:19que va-t-il faire
16:20avec Poutine ?
16:21On sait que les alliés
16:22de l'OTAN considèrent
16:23que la Russie
16:24est la principale menace
16:25pour l'Europe.
16:26Il a démontré
16:27au Moyen-Orient
16:28qu'il avait des moyens
16:29d'action
16:29lorsqu'il était déterminé.
16:31Est-ce qu'il peut être
16:32aussi déterminé
16:33à l'égard de Poutine
16:34et imposer la paix
16:36sans que ce soit
16:36une capitulation
16:37pour l'Ukraine ?
16:38David Calfard,
16:39je vous donne la parole
16:40dans un instant,
16:40Michel Duclos,
16:41David Calfard,
16:41Ulysse parlait
16:42de Netanyahou
16:43qui de fait
16:45est sans doute
16:46en meilleure posture
16:47qu'il ne l'était
16:48il y a 12 jours
16:49embourbé
16:50dans ce qui se passe
16:51à Gaza.
16:53Donald Trump
16:54est en capacité
16:55maintenant de dire
16:56j'ai aidé
16:57à mettre fin
16:58à ce conflit,
16:59je t'ai suivi,
17:00je t'ai aidé
17:01avec ces frappes
17:01mais maintenant sur Gaza
17:02il va falloir arrêter.
17:03Est-ce que dans le rapport
17:04de force qu'il y a
17:05entre les deux hommes,
17:06Donald Trump
17:06a cette capacité-là
17:07à tordre le bras
17:09du président
17:09du Premier ministre israélien
17:11alors même qu'on a
17:12plutôt l'impression
17:12que les choses
17:12se sont faites
17:13dans l'autre sens
17:14dans ces 12 jours
17:15de conflit ?
17:17C'est possible,
17:18il faut quand même rappeler
17:19que Netanyahou
17:20ce n'est pas le seul acteur
17:21dans ce conflit à Gaza,
17:23il y a aussi le Hamas,
17:24la question qui va se poser
17:25c'est est-ce que
17:25l'affaiblissement de l'Iran
17:26va modifier
17:28à la fois la perception
17:29et la stratégie
17:30des dirigeants du Hamas
17:31qu'il en reste
17:32à Gaza
17:32et à Doha
17:34et notamment
17:35à accepter
17:36un cessez-feu
17:37temporaire
17:38parce que c'est ce que
17:38privilégie Netanyahou
17:39ce n'est pas la fin de la guerre
17:40en bonne uniforme
17:41c'est un cessez-feu temporaire
17:42parce que pour des raisons politiques
17:43il sait très bien
17:44que la fin de la guerre
17:45lui coûterait le soutien
17:46de sa coalition
17:47notamment de ses élèves
17:47à l'extrême droite
17:48je n'exclus pas
17:49qu'il appelle
17:49la désélection anticipée
17:50pour capitaliser
17:52en fait politiquement
17:53sur la séquence
17:53à laquelle on vient
17:54d'insister
17:54avec les succès
17:55spectaculaires
17:56de l'armée de l'air
17:56dans le ciel iranien
17:58mais toujours éthique
18:00par ailleurs
18:00je pense aussi
18:01que les Israéliens
18:02une grande majorité
18:03d'entre eux
18:04n'oublient pas
18:04le 7 octobre 2023
18:06où il a été
18:07comme l'ensemble
18:08d'ailleurs
18:09de l'appareil
18:10d'État israélien
18:11aux abonnés absents
18:12et ce traumatisme
18:13y perdure
18:14ne serait-ce que
18:14parce que les otages
18:15une vingtaine vivants
18:17sont encore
18:18à Gaza
18:18une cinquantaine
18:19et donc ça
18:21c'est une blessure
18:22dont les Israéliens
18:23auront du mal
18:23à cicatriser
18:24et je ne crois pas
18:26que les succès
18:26engrangés en Iran
18:29effacent
18:29l'ardoise
18:31donc de ce point de vue
18:32il va falloir
18:32regarder un peu
18:34si la dynamique
18:35politique en Israël
18:36s'inverse ou pas
18:37parce que
18:38pendant près de deux ans
18:39cette dynamique
18:40elle était favorable
18:41à l'opposition
18:42anti-Netanyahou
18:43et tous les sondages
18:43les uns après les autres
18:45montraient qu'en cas
18:46d'élection anticipée
18:47c'est l'opposition
18:48qui remporterait
18:50la mise
18:50il faudra voir
18:51si les victoires
18:53tactiques opérationnelles
18:55d'Israël
18:55en Iran
18:56permettront à Netanyahou
18:58de se refaire
18:59une santé
18:59rien n'est moins sûr
19:00il faudra patienter
19:01Michel Duclos
19:02sur ce point précis
19:04et les conséquences
19:06que Benjamin Netanyahou
19:07va tirer
19:08de cette
19:08de cette séquence
19:10de cette guerre
19:11de 12 jours
19:13provoquer
19:14des élections
19:15anticipées
19:16profiter
19:17d'une fenêtre
19:18d'opportunité
19:18pour tenter
19:19de mettre fin
19:20à la guerre à Gaza
19:21alors que
19:21Benjamin Netanyahou
19:22n'a eu de cesse
19:24que d'entremêler
19:24les objectifs militaires
19:25et un intérêt politique
19:26à voir des conflits
19:28se continuer
19:29pour éviter
19:30d'avoir à faire face
19:31à ces responsabilités
19:32non seulement
19:33quant à ce qui se passe
19:34à Gaza
19:34quant au fiasco
19:35du 7 octobre
19:35Peut-être un mot
19:38d'abord sur
19:39pour rebondir
19:40sur ce que disait
19:40Ulysse
19:41sur Trump
19:42l'OTAN
19:44et la Russie
19:45ce qui est à craindre
19:46c'est que quand même
19:47sa victoire
19:48entre guillemets
19:49son succès
19:50va l'encourager
19:51à encore plus
19:52se désengager
19:53d'Ukraine
19:53maintenant
19:54il a quelque chose
19:55à faire valoir
19:56à ses électeurs
19:57il ne veut pas
19:58manifestement
19:59se battre
20:00avec la Russie
20:01donc là
20:02malheureusement
20:03pour nous
20:04il a une raison
20:06supplémentaire
20:06de se désengager
20:07de la sécurité européenne
20:09mais surtout
20:09du soutien
20:10à l'Ukraine
20:12sur Netanyahou
20:14personnellement
20:15j'avais écrit
20:15que logiquement
20:16il devrait
20:17dissoudre
20:20le Parlement
20:21et aller à de nouvelles élections
20:23parce que
20:24il ne faut pas dire
20:25c'est un peu
20:26toujours ça
20:26de dire
20:27qu'il n'est motivé
20:29que par ça
20:29que les hommes politiques
20:30ne prennent leurs décisions
20:31que sur des considérations
20:33électorales
20:33mais force est
20:34de constater
20:35que malgré tout
20:36ça joue
20:36et donc
20:38ce sera assez logique
20:39mais là
20:40est-ce que vraiment
20:41les Israéliens
20:43considéreront
20:45qu'il a gagné
20:46que c'est un sans faute
20:49qu'il mérite
20:50d'être élu
20:51je ne sais pas
20:52c'est quand même
20:52un peu inquiétant
20:53ce qu'on a entendu
20:54tout à l'heure
20:54le chef d'état-major
20:55qui dit
20:55maintenant on va
20:56s'occuper de Gaza
20:57ça quand même
20:59laisse plutôt penser
21:00qu'ils vont se retourner
21:01sur Gaza
21:02pour continuer
21:03à affamer
21:03et à massacrer
21:05les Gazaouis
21:06Ulysse Gosset
21:07juste avant de retrouver
21:07Thierry Arnaud
21:09au sommet de l'OTAN
21:10où le président Trump
21:10vient d'arriver
21:11c'est un moment historique
21:13que l'on vit ce soir
21:14sans doute la fin
21:15de cette guerre
21:17de 12 jours
21:17ce qui
21:18n'enlève en rien
21:19l'opposition
21:20l'hostilité
21:20entre les deux pays
21:22mais
21:22conflit que l'on a
21:23chroniqué au quotidien
21:25c'est terminé ce soir ?
21:27Vous savez
21:28il y a les fameux
21:2810 jours
21:29qui ont transformé
21:30l'URSS
21:31là on a 12 jours
21:32qui ont très certainement
21:33transformé le Moyen-Orient
21:34pour le meilleur
21:36et pour le pire
21:36on verra
21:37on espère
21:37pour le meilleur
21:38totalement inattendu
21:40le scénario
21:41a été époustouflant
21:42du début jusqu'à la fin
21:43avec quand même
21:45un
21:45d'abord
21:47et avant tout
21:47la décision
21:48de Netanyahou
21:49d'attaquer
21:50l'Iran
21:50ce qui était en soi
21:51je dirais
21:52un pas de géant
21:53très risqué
21:55et le fait que
21:56Trump les soutenu
21:57c'était aussi
21:58totalement
22:00imprévisible
22:01et risqué
22:02pour l'instant
22:03ils s'en sortent bien
22:05tous les deux
22:05et je dirais aussi
22:06que le régime iranien
22:07comme ça a été dit
22:08il est toujours là
22:09et il est plutôt
22:10bien là
22:11et il va reprendre
22:12la main
22:13certainement
22:14avec
22:14avec une main de fer
22:16donc si vous voulez
22:17c'est pas forcément
22:18une bonne nouvelle
22:18pour l'opposition iranienne
22:19pour les femmes iraniennes
22:21pour les mouvements
22:22donc d'opposition
22:23à la dictature
22:25des Mollah
22:26mais l'histoire s'écrit
22:27et l'histoire
22:28n'est pas finie
22:28et l'on continue
22:29bien évidemment
22:30toute la soirée
22:30dans cette édition spéciale
22:31sur BFM TV
22:32à comprendre
22:33cette histoire
22:34et ce conflit
22:35qui se joue en direct
22:36le président iranien
22:38qui parle de la
22:38la fin de la guerre
22:40des 12 jours
22:40et le chef d'état-major
22:41israélien
22:43qui lui affirme
22:44que désormais
22:44l'armée se concentre
22:45de nouveau sur
22:46sur Gaza
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