- il y a 2 mois
Avec Emmanuel Razavi, Grand reporter et spécialiste du Moyen-Orient & Gilles Platret, Maire LR de Chalon-sur-Saône
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75...
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel .
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ .
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##EN_TOUTE_VERITE-2025-06-22##
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75...
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel .
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ .
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##EN_TOUTE_VERITE-2025-06-22##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00En toute vérité, 11h30 sur Sud Radio, Alexandre Devecchio.
00:04En toute vérité, chaque dimanche, entre 11h30 sur Sud Radio, sécurité, économie, numérique, immigration, écologie.
00:11Pendant une heure chaque semaine, nous débattons sans tabou des grands enjeux pour la France d'aujourd'hui et de demain.
00:17Et ce dimanche, nous évoquerons le drapeau de la discorde.
00:20Pour certains, il est l'emblème de la résistance d'un peuple.
00:22Pour d'autres, le signe de ralliement des islamo-gauchistes.
00:26À Saint-Denis, Bourg-en-Brèche, Allons-sur-Saône, le drapeau palestinien a déclenché une véritable guerre des mers.
00:32Certains voulant l'interdire, d'autres l'afficher au fronton de leur mairie.
00:36Et ce n'est peut-être pas fini.
00:38À Nice, c'est le drapeau israélien qui flotte au fronton de la mairie de Christian Estrosi.
00:42Et c'est désormais le drapeau iranien qui est distribué dans certaines manifestations.
00:47De quoi le drapeau palestinien était ?
00:49Est-il le nom ? Faut-il y voir un simple signe de solidarité à l'égard des Gazaouis
00:54ou un instrument de défiance contre la France et l'Occident ?
00:58Pourquoi ce drapeau a-t-il été utilisé comme étendard par l'Ayatala Roménie depuis 1979 ?
01:04Plus largement, doit-on voir dans la multiplication des drapeaux un symptôme de l'archipélisation de la France ?
01:11Pour répondre à ces questions, j'ai le plaisir de recevoir le maire de Châlons-sur-Saône,
01:16Gilles Platret, qui a fait un arrêté municipal pour interdire le drapeau palestinien.
01:22Et Emmanuel Razavi, journaliste, grand reporter, spécialiste de l'Iran,
01:28qui nous montre aussi comment ce drapeau est instrumentalisé,
01:32ce drapeau palestinien est instrumentalisé par des proches du régime iranien.
01:38Tout de suite, en toute vérité, avec Emmanuel Razavi et Gilles Platret.
01:43En toute vérité, sur Sud Radio, Alexandre Devicchio.
01:47Emmanuel Razavi et Gilles Platret, bonjour.
01:50Bonjour Alexandre, merci.
01:51Bonjour.
01:52Ravie d'être avec vous ce dimanche pour discuter pendant une heure du drapeau palestinien,
01:59mais aussi plus largement de la France, de ce que signifie cette multiplication des drapeaux sur notre territoire.
02:10Gilles Platret, vous avez décidé d'interdire ce drapeau dans votre commune.
02:16Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre cette décision ?
02:19C'était le lendemain de la finale de la Ligue des champions avec le PSG.
02:24Ce qui m'a poussé à interdire le drapeau palestinien sur le territoire de la commune de Châlons,
02:29c'est d'avoir un constat.
02:31Je ne suis pas dans la théorie, mais vraiment dans la pratique sur le terrain,
02:34puisque dans la nuit du 31 mai au 1er juin, d'une manière totalement inédite à Châlons,
02:39qui est une ville paisible,
02:41deux à trois cents jeunes venus des quartiers populaires ont convergé vers le centre-ville
02:46avec la volonté d'en découdre contre les forces de l'ordre,
02:49et contre lesquelles d'ailleurs ils ont très rapidement dirigé des tirs de mortier d'artifice
02:53et jeté tout ce qui leur tombait sur la main.
02:57Et qu'au milieu de cette émeute, parce que c'est bien de cela qu'il s'agit,
03:01nous avons vu et on le voit très clairement sur les caméras d'idéoprotection,
03:05un certain nombre de drapeaux palestiniens qui ont servi de ralliement à cette foule haineuse
03:11qui était véritablement là pour casser du flic et manifester une vraie haine pour notre pays.
03:16Et à tel point d'ailleurs qu'un des leaders s'en est saisi et l'a brandi pour essayer d'entraîner le reste de la foule,
03:23tenant de la main gauche ce drapeau avec lequel il balayait l'air, véritablement comme un étendard,
03:29et de la main droite un pavé pour pouvoir le diriger en direction des forces de l'ordre.
03:33Donc c'est ce constat très précis que le drapeau palestinien,
03:36qui évidemment n'avait rien à faire là-dedans, qui n'avait rien à voir avec la finale de foot,
03:40qui n'avait rien à voir du tout avec cette soirée, a servi de signe de ralliement,
03:46c'est sur ce constat que j'ai décidé de l'interdire sur une période de trois mois à Chalence-sur-Saône,
03:51évidemment la justice administrative saisie par les associations de gauche et de l'extrême gauche.
03:55– J'allais vous dire, le tribunal administratif a suspendu cette décision,
03:59votre arrêté municipal, il juge que c'est une atteinte grave à la liberté d'expression et du commerce,
04:04qu'est-ce que vous en dites ? Est-ce que vous allez contester cette décision ?
04:09– Oui, nous la contestons bien évidemment, écoutez, je pense que le juge administratif,
04:13dans le confort d'il y ait de ses bureaux, a trois temps de retard sur la réalité du terrain,
04:19il ne reconnaît pas de caractère insurrectionnel dans ce drapeau,
04:23il a pourtant eu un certain nombre d'éléments qu'il lui montrait,
04:27de manière y compris imagée, puisqu'on a capturé des images pour lui montrer,
04:32mais il persiste dans cette idée que finalement c'est un symbole qui n'est pas un symbole de ralliement de l'émeute,
04:36donc évidemment nous contestons, nous sommes en train de préparer notre mémoire pour faire appel au Conseil d'État,
04:43donc ça veut dire que dans le courant du mois de juillet, sans doute début juillet,
04:47l'affaire passera et j'irai moi-même la défendre avec notre avocat au Conseil d'État,
04:51on ne peut pas se contenter de ces jugements qui sont loin de la réalité du terrain
04:55et qui ignorent aujourd'hui que cet emblème, mais on va évidemment en reparler,
04:59est complètement sorti d'un contexte humanitaire et devenu un vrai objet de chaos dans le territoire français.
05:07Emmanuel Razavi, vous êtes essayiste, journaliste, plutôt spécialiste de l'Iran,
05:11mais vous avez signé justement, co-signé avec Gilles Platré dans le Figaro,
05:16une tribune expliquant que finalement ce drapeau palestinien était non seulement un instrument de défiance
05:22à l'égard de la France, mais qu'il était aussi instrumentalisé par des puissances étrangères.
05:27Alors oui, bien sûr, je persiste et je signe, si je puis dire,
05:30je viens d'entendre en fait Gilles Platré qui a tout à fait raison dans ce qu'il explique,
05:34il a utilisé un mot qui est assez intéressant qui est insurrection.
05:36Il faut comprendre que le drapeau palestinien est un marqueur fort en termes d'outils,
05:41de symboles, je dirais, de rassemblement, notamment des gens qui ont des sympathies
05:45à la fois pour le Hamas ou pour le FPLP ou les frères musulmans,
05:49bref, des proxys, si vous voulez, de la République islamique d'Iran.
05:52Je reviendrai sur les frères musulmans après parce que c'est vraiment important d'en parler.
05:56Vous l'avez dit, vous l'avez rappelé, c'était très intéressant, Alexandre,
06:02vous avez dit que le drapeau iranien avait peu à peu remplacé le drapeau palestinien à Paris.
06:08Effectivement, alors je vais vous donner le nom de quelqu'un,
06:10c'est un monsieur qui s'appelle Shaheen Azami,
06:12il distribuait il y a quelques jours des drapeaux de la République islamique d'Iran.
06:16Ce même jeune homme fait la promotion sur son compte Instagram depuis des mois
06:23de l'axe de la résistance.
06:28Ce jeune homme était à l'enterrement de Hassan Nasrallah,
06:31le chef du Hezbollah qui a été tué par les Israéliens.
06:35Vous savez que le Hezbollah, c'est une milice chiite pro-iranien qui est au Liban.
06:40Ce jeune homme s'est rendu en Iran.
06:42Il est allé rendre visite à de hauts dignitaires de la République islamique d'Iran
06:47au ministère des Affaires étrangères.
06:50Le ministère des Affaires étrangères iranien, c'est un des centres du renseignement également
06:54et un des vecteurs parce que le prolongement du ministère des Affaires étrangères,
06:59c'est évidemment le réseau d'ambassade de la République islamique d'Iran à travers le monde.
07:03C'est par ce canal-là en général que sont passés les éléments d'influence
07:05aux agents qui travaillent ou au relais qui travaillent pour ces ambassades
07:09ou pour les services secrets iraniens.
07:11Donc ce que je veux dire par là, c'est qu'il y a une volonté aujourd'hui
07:13de toute façon qui est insurrectionnelle.
07:15D'ailleurs, il faut écouter, c'est intéressant,
07:17Shaheen Azami a été interviewé par un journaliste, je crois, de quotidien me semble-t-il.
07:22Et c'est très intéressant d'entendre ce qu'il répond aux journalistes qu'il interview,
07:25où très clairement, il parle en tant qu'Iranien.
07:28Vous voyez, moi je suis français, je suis d'origine iranienne,
07:31mais mon pays c'est la France.
07:31Ce n'est certainement pas la République islamique d'Iran de façon très claire.
07:35Et on comprend en fait toute la volonté.
07:38Il a dit qu'en gros, de toute façon, il fallait combattre, défendre le pays.
07:44En l'occurrence, la République islamique.
07:46La République islamique, absolument.
07:48Et moi, si vous voulez, ce que je ne comprends pas,
07:50alors il sera jugé, ce monsieur, pour apologie du terrorisme dans quelques semaines,
07:54mais quand même, ce qui est très inquiétant,
07:56c'est qu'on est en train d'assister via la France insoumise,
08:00il y a quand même le Parti communiste parce que personne n'en parle,
08:03mais ils ont reçu pendant plusieurs années au Parti communiste à Paris
08:08des gens qui étaient liés très intimement au ministère de l'Intérieur iranien.
08:13Qu'allait-il faire là ?
08:14Surprise.
08:15Je vous dis ça parce que j'ai les photos, je les ai publiées d'ailleurs,
08:17dans des reportages, dans des enquêtes que j'ai publiées.
08:19Mais il y a une chose, moi, qui m'interpelle.
08:22C'est qu'aujourd'hui, je vois un élu qui monte au créneau, c'est Gilles,
08:25que je connais bien par ailleurs, pour être très clair avec vos auditeurs.
08:28Je suis d'origine iranienne, mais je fais partie de ces peut-être iraniens bourguignons.
08:31Je ne sais pas.
08:31Il y a une forte diaspora, en fait, iranienne à Dijon, si vous voulez.
08:35Et évidemment, c'est un centre aussi de présence des espions iraniens.
08:39L'année dernière, Bachir Biazar, agent de très haut niveau de la force Alkots
08:43des gardiens de la Révolution, a été arrêté à Dijon,
08:46où il était chargé de faire de l'infiltration en milieu universitaire.
08:48Il y a une fac à Dijon.
08:49Et il était chargé, par ailleurs, de surveiller, s'il voulait,
08:52des membres de la diaspora qui étaient supposés être des opposants.
08:57Pourquoi aujourd'hui, on n'entend pas une voix nationale, j'entends,
09:01s'élever contre cela ?
09:03Nous sommes complètement infiltrés.
09:05Alors, on a beaucoup parlé des frères musulmans, et c'est vrai.
09:07J'ai beaucoup travaillé sur le dossier des frères musulmans.
09:09Pour un journal, notamment, que vous connaissez bien,
09:11qui était le Figaro Magazine.
09:12Mais, la réalité, c'est qu'aujourd'hui, l'Iran et les frères musulmans
09:16ont mené des campagnes, en fait, d'ingérence et d'infiltration,
09:20quasiment de façon parallèle, depuis, en fait, les années 80.
09:23Ils sont en train, quand même, de se retrouver, je dirais, sur notre territoire,
09:26à essayer de porter le chaos, en faisant, en opérant une jonction
09:29avec des partis d'extrême-gauche, comme ça s'est passé en Iran.
09:32Même mécanisme en 1978.
09:34On y reviendra, si vous en êtes d'accord.
09:37Alors, je ne dis pas que, voilà, comparaison n'est pas raison.
09:39Téhéran n'est pas Paris, mais n'empêche qu'on assiste au même mécanisme
09:42avec, quand même, une volonté très claire, à minima, de porter le chaos
09:48et, je pense, d'aller vers l'insurrection, très clairement,
09:51quand on entend ce qu'on entend aux places de la République.
09:53On reviendra, dans cette émission, sur l'islamo-gauchier,
09:58sur, vous nous dites, finalement, des agents perturbateurs
10:02à la solde de la République islamiste.
10:05Vous nous direz, peut-être, combien ils sont ?
10:07Quelle est vraiment leur influence réelle sur le territoire ?
10:09Mais d'abord, avec Gilles Platré,
10:13vous avez-vous pris cette interdiction pour des raisons très concrètes ?
10:17Il y a eu une émeute après le match de foot du PSG.
10:23Est-ce que, quand vous avez commencé comme élu, comme maire de Châlons,
10:28est-ce que vous vous attendiez à avoir ce type de scène en Bourgogne ?
10:34Cette violence, sans même parler de ce drapeau palestinien,
10:37est-ce que c'est quelque chose qui vous interpelle
10:40et qu'il y a un moment de rupture dans l'histoire de France ?
10:43En tout cas, oui, je reprends le mot de rupture que vous avez employé à l'instant
10:48et je pense qu'il est tout à fait fondé, en tout cas sur la ville de Châlons-sur-Saône,
10:52mais qui est à l'image de beaucoup d'autres villes moyennes de Châlons,
10:55avec 47 000 habitants, effectivement, un caractère très tranquille,
10:59des quartiers qui sont des quartiers populaires, d'habitat social,
11:04largement infiltrés, je le crains, par des mouvements islamistes,
11:10comme ça se passe un peu partout.
11:11C'est tout de même la première fois, effectivement,
11:14que des jeunes par centaines convergent vers le centre-ville
11:17pour se livrer à des attaques policières.
11:19Oui, donc là, il y a une rupture, effectivement.
11:21Emmanuel Razavi, Gilles Platré, merci.
11:25On continue la discussion autour de cette affaire de drapeau,
11:30mais plus largement de la question de l'islamo-gauchiste,
11:33du communautarisme en France.
11:35C'est tout de suite, après une courte pause,
11:37dans En toute vérité, sur Sud Radio.
11:39En toute vérité, 11h30 sur Sud Radio, Alexandre Devecchio.
11:43Nous sommes de retour, En toute vérité, sur Sud Radio,
11:47avec Gilles Platré, maire de Châlons,
11:51et avec Emmanuel Razavi, essayiste, journaliste, spécialiste de la question de l'Iran.
11:58Emmanuel Razavi et Gilles Platré, vous avez co-signé une tribune dans le Figaro.
12:03sur l'instrumentalisation du drapeau palestinien par des puissances étrangères,
12:08en particulier l'Iran, mais aussi comme outil, instrument de défiance à l'égard de la France.
12:16On va parler plus précisément de ce que signifie peut-être le drapeau palestinien,
12:22mais plus largement, ça s'inscrit dans une guerre des drapeaux,
12:27en fait, qui n'est pas tellement nouvelle en France.
12:31La question des drapeaux est apparue, je dirais, avant.
12:36On a vu fleurir des drapeaux de l'Algérie durant certains matchs de foot.
12:41Le drapeau palestinien était présent, on le rappelle, au moment de l'élection de François Hollande,
12:47place de la Bastille.
12:48Comment vous voyez cela, Gilles Platré, au-delà du drapeau palestinien ?
12:53Est-ce que c'est le signe d'une forme d'identitarisme qui se répand dans le pays,
12:58de décomposition de l'identité nationale au profit des identités particulières ?
13:03Ou est-ce que finalement, on est dans une société diverse,
13:05les gens ont des appartenances multiples et c'est aussi normal qu'ils les revendiquent ?
13:12Écoutez, je pense que je vais regarder ça un peu sur le temps long,
13:15puisque vous nous y incitez en disant que finalement,
13:17ces phénomènes sont parfois assez anciens.
13:20Il y a une règle qui vaut toujours en France,
13:23c'est lorsque l'État s'affaiblit, le terrain part dans toutes les directions.
13:28C'est exactement ce qui est en train de se passer dans un contexte migratoire débridé.
13:31C'est-à-dire que vous avez un affaiblissement de l'autorité de l'État.
13:35Dès lors qu'on veut agir, je vous ai donné l'exemple de Châlons,
13:37même si on doit se battre jusqu'au Conseil d'État,
13:39on voit bien qu'on n'a pas beaucoup de relais.
13:41Je rajouterais quand même que le préfet de Saône-et-Loire lui-même
13:43m'a demandé de retirer mon arrêté.
13:45Donc ça veut dire que même le ministère de l'Intérieur
13:47ne seconde pas les maires qui essayent d'agir en la matière.
13:50Mais toujours est-il qu'on a aujourd'hui un État qui s'affaiblit,
13:53qui ne réagit pas et une société qui est en train d'éclater.
13:56Nous, on le voit sur le terrain.
13:57Alors je ne sais pas s'il faut parler de guerre civile qui a déjà commencé,
14:00mais on voit bien qu'il y a des mouvements qui sont de plus en plus violents,
14:02je reprends le terme de rupture, et qui vont sur le terrain,
14:05qui déchaînent la violence et qui nous posent problème.
14:07Donc le drapeau est un emblème et en même temps un moteur
14:10de ces mouvements nouveaux qui sont particulièrement préoccupants pour la France.
14:16Effectivement, on va continuer sur ce thème-là.
14:21J'aurais d'autres questions sur cette multiplication des drapeaux.
14:26Mais vous l'avez dit, votre arrêté municipal a été cassé par le tribunal administratif.
14:32Est-ce que ça s'inscrit aussi dans le débat que nous avons sur l'État de droit ?
14:36Est-ce qu'aujourd'hui, l'État de droit, finalement, protège les libertés individuelles
14:40au détriment de l'intérêt général et de la protection de la majorité des Français ?
14:45– Et c'est intéressant parce qu'en fait, quand on regarde les considérants
14:49et les attendus du jugement, on nous dit qu'en fait, alors que j'ai interdit le drapeau,
14:56je ne dis pas interdit le soutien à Gaza, je dis voilà, on peut amender,
14:59je prends en considération le fait que le drapeau est un étendard
15:03qui permet le regroupement des meutiers dans un cadre particulier,
15:07mais on nous dit, mais non, finalement, vous n'avez pas le droit d'interdire un drapeau.
15:11Attendez, mais quel pays sommes-nous si nous n'avons pas le droit d'interdire
15:16des emblèmes étrangers qui servent de signe de ralliement à des meutiers
15:21qui veulent taper sur les institutions de la République française ?
15:23– Certes, mais là où c'est compliqué, c'est que c'est difficile de faire la distinction
15:26entre ceux qui peut-être sont simplement solidaires de la cause palestinienne
15:31et ceux qui en font une bannière de ralliement contre la France.
15:36– J'entends bien, mais simplement, quand vous avez un drapeau
15:40qui devient un emblème sédicieux, est-ce qu'au nom de ceux
15:43qui le considèrent différemment, vous ne devez pas protéger
15:45le reste de la population ? Parce que c'est ça qui est intéressant.
15:48En fait, on va protéger la liberté de certains d'agiter ce drapeau,
15:52mais en ignorant le fait qu'il devient un symbole qui met en insécurité
15:56la majorité des citoyens. Et en fait, c'est ça le vrai problème,
15:59c'est est-ce qu'on est encore en capacité, je prends l'exemple salonnais,
16:02mais je l'extrapole à la France entière, est-ce qu'on est encore en capacité
16:06de protéger la nation contre des individus déterminés ?
16:10Et l'État ultra-libéral va dire, écoutez, la liberté individuelle
16:14doit primer sur tout le reste. Donc en clair, on donne la possibilité
16:17d'agiter un drapeau qui insécure la plupart des gens
16:21au nom de la liberté individuelle.
16:23Moi, je crois qu'on a une vraie réflexion, ça rejoint celle
16:25que vous avez faite d'ailleurs sur l'État de droit.
16:27Ce qui compte par-dessus tout, c'est de protéger la nation.
16:29Aujourd'hui, ce drapeau est un symbole qui sème le chaos sur le territoire.
16:33Emmanuel Razavi a très clairement rappelé tout à l'heure qu'il est en réalité
16:36l'antichambre du drapeau de la République islamique d'Iran,
16:39puisqu'il est agité dans un cadre qui est voulu penser depuis des décennies
16:43par cet État hostile avec lequel pourtant nous conservons des relations diplomatiques
16:47d'une manière absolument aberrante et qui aujourd'hui infiltre notre territoire.
16:52Donc il faut juste ouvrir les yeux et prendre conscience de ce qu'on a devant nous.
16:56Si on refuse de le faire, ça veut dire concrètement qu'on abandonne le peuple français.
17:00Moi, à ma modeste mesure, sur Chalon, je n'abandonne pas ma population.
17:04Et si j'en crois les échos que je reçois, je suis soutenu dans cette matière.
17:08Emmanuel Razavi, vous l'avez dit, vous avez co-signé cette tribune,
17:12vous montrez l'aspect problématique de ce drapeau, on y reviendra.
17:17Mais est-ce qu'il y a des gens qui simplement le brandissent par soutien aux Gazaouis,
17:23qui sont quand même sous les bondes ou simplement parce qu'ils adhèrent à la cause d'un État palestinien ?
17:31Comment on fait le tri ? Est-ce qu'il faut vraiment faire ?
17:35Tous ceux qui brandissent ce drapeau aujourd'hui, à votre avis, sont sédicieux ?
17:39Ou il y a quand même des militants de bonne foi ?
17:42Ou tout simplement des gens qui sont touchés par ce qui se passe à Gaza ?
17:45Vous l'avez rappelé, précisez une chose, je suis journaliste, je suis grand reporter, je ne suis pas législateur.
17:50En revanche, je crois, comme dit Gilles Platré, qu'il y a un contexte quand même à un moment donné dont il faut tenir compte.
17:56Et vous avez raison, il y a une tragédie humanitaire qui se joue à Gaza,
17:59je pense que tout le monde est d'accord en fait aujourd'hui sur cela.
18:03Pour autant, dans ce contexte, si vous voulez, de chaos qui est importé...
18:07En fait, le conflit israélo-palestinien a été importé sur le sol français, depuis le 7 octobre 2023.
18:12Et désormais, c'est le conflit israélo-iranien qui est importé.
18:16Et moi, vous me permettrez de parler en tant que franco-iranien.
18:20Voilà, je pense qu'on est dans un moment où nous devons resserrer quand même les rangs,
18:24je dirais, derrière les valeurs fondamentales de la République française.
18:29Liberté, égalité, fraternité, mais qui s'accompagne quand même aussi d'un certain respect, je dirais,
18:34d'une certaine façon de vivre, comment dire, alors ensemble, je mets des guillemets
18:38parce que c'est une expression qui est quand même souvent ramenée par les mauvaises personnes.
18:43Mais en l'occurrence, moi, je pense qu'aujourd'hui, si vous voulez,
18:46il ne s'agit pas d'interdire le drapeau palestinien pour interdire le drapeau palestinien.
18:50C'est dans un contexte particulier où drapeau palestinien et drapeau de la République islamique d'Iran
18:54servent à rassembler, je pèse mes mots, des sédicieux.
18:58Vous entendez quand même ce qui est dit.
19:01Je pense qu'il faut être vigilant et faire en sorte de ne pas l'autoriser,
19:07tout au moins, attention, dans des manifestations bien précises.
19:10Je ne suis pas en train de dire qu'il faut l'interdire de façon systématique.
19:12Alors, le drapeau de la République islamique d'Iran, excusez-moi, mais si, il faut l'interdire complètement.
19:16C'est un État terroriste, la République islamique d'Iran.
19:19Je suis quand même très surpris, comme disait Gilles Patré à l'instant.
19:24Il y a une ambassade de la République islamique d'Iran à Paris.
19:28Cette ambassade, comme d'autres ambassades en Europe, anime des relais d'influence dans la capitale,
19:34qui peuvent être des universitaires, qui peuvent être des chercheurs.
19:36Gilles Patré connaît bien ça, il est assez proche de la diaspora iranienne.
19:39D'abord de la diaspora iranienne de sa région, mais aussi globalement de la diaspora iranienne
19:42qui vit une partie de la diaspora iranienne qui vit à Paris.
19:45Ces relais, si vous voulez, de la République islamique d'Iran, via l'ambassade,
19:49portent aujourd'hui les éléments de langage de la République islamique et de ses proxys,
19:53que sont le Hamas, le FPLP, le Hezbollah, ce fameux axe de la résistance
19:58que défend Shaheen Azami sur son compte Instagram.
20:02Voilà, moi je pense que tout ça est lié aujourd'hui.
20:04Ce n'est pas que je pense.
20:04J'ai beaucoup enquêté pour Paris Match, j'ai beaucoup enquêté pour Franc-Tireur.
20:07Je travaille beaucoup au Moyen-Orient.
20:09Il se trouve que ces derniers mois, j'ai énormément enquêté sur le sol français.
20:14D'accord ? Et plus largement d'ailleurs en Europe.
20:15et que la réalité est alarmante, c'est-à-dire que nous sommes aujourd'hui dans un moment, je crois...
20:21Alors je ne sais pas si le moment est pré-insurrectionnel ou s'il est insurrectionnel.
20:24Ce qui est sûr, c'est qu'il y a des gens sur notre territoire
20:27qui veulent porter l'insurrection,
20:30qui font la jonction grâce au drapeau palestinien.
20:32On y reviendra, je vous expliquerai peut-être comment
20:34la cause palestinienne a pu servir, si vous voulez,
20:38à rassembler à la fois les islamistes au service de la République islamique d'Iran
20:43et des imbéciles heureux qui appartenaient à l'extrême-gauche.
20:47Je vous rappelle qu'en Iran 78,
20:50ce sont les partis communistes, islamo-marxistes et islamistes
20:55qui ont opéré une jonction pour renverser le chat d'Iran.
20:57On va y en revenir.
20:58Et qu'on essaye de faire ça aujourd'hui avec d'autres partis.
21:00On va y en revenir.
21:01On reste sur la question des drapeaux.
21:05Vous, maire de Châlons, Gilles Platré, vous voulez l'interdire dans votre ville.
21:11D'autres, je pense aux maires de Saint-Denis, affichent,
21:15veulent le faire flotter sur le fronton de leur mairie.
21:19Alors pour le coup, la justice est contre eux.
21:22Le préfet de Seine-Saint-Denis leur a demandé d'enlever ce drapeau.
21:27Il y a eu le cas également à Bourambresse.
21:28Il me semble, comment vous réagissez devant ces élus
21:33qui veulent mettre le drapeau palestinien au fronton de leur mairie ?
21:38C'est du clientélisme ou c'est, encore une fois, un geste humanitaire ?
21:43Non, mais encore une fois, on sera toujours taxé
21:47de vouloir nous opposer aux drames humains à Gaza
21:51par ceux qui manipulent ce drapeau avec d'autres intentions que celle-ci.
21:55Il faut bien s'imaginer le paravent, en fait.
21:58Ce drapeau est un paravent pour des intentions qui sont beaucoup moins louables.
22:02Encore une fois, moi, je n'ai pas de souci pour dire,
22:04effectivement, il y a un drame humanitaire considérable à Gaza.
22:08Quand on instaure ce qui ressemble parfois à un blocus humanitaire,
22:12on est dans l'erreur profonde et on doit le dénoncer.
22:14Là-dessus, je n'ai pas de souci.
22:15Je peux même concevoir que certains, même si ce n'est pas mon cas à titre personnel,
22:19défendent l'idée d'un État palestinien.
22:21Je l'entends.
22:22Ça, ça fait partie des débats politiques.
22:23Mais quand un maire décide d'afficher un drapeau qui sert dans toutes les émeutes en France,
22:31on l'a vu pas qu'à Chalon, on l'a vu sur les Champs-Élysées,
22:35on a chargé des forces de l'ordre sur le pont de l'Allemagne,
22:37avec le drapeau palestinien, qu'est-ce qu'il a à faire ici ?
22:41Est-ce qu'on ne peut pas quand même s'interroger à un moment donné
22:42sur le fait que le contexte paraîtrait qu'il soit déplacé ?
22:46Eh bien, nous nous pensons, Emmanuel Razavi l'a dit de la même façon,
22:49et nous l'avons écrit dans cette tribune avec Mathieu Gadiri,
22:52que je cite parce qu'il a fait un travail extraordinaire d'infiltration
22:55des services secrets iraniens il y a quelques années,
22:57et il connaît très bien la question.
22:59Nous mettons en avant le fait que ce drapeau, aujourd'hui,
23:02n'est pas celui qu'on nous dit être,
23:04et qu'il est au contraire un signe de violence et de chaos sur le territoire.
23:07Donc face à ça, les maires qui négligent cette réalité qu'ils ont sous les yeux
23:11commettent une faute contre la nation elle-même, contre la nation.
23:15Encore une fois, nous sommes élus pour protéger notre population.
23:18Nous ne sommes pas élus pour favoriser des mouvements violents
23:22qui prennent nos centres-villes comme des théâtres de jeux
23:25pour casser à travers les forces de l'ordre la République française.
23:30C'était la même chose dans d'autres épisodes.
23:32On ne peut pas encourager ces mouvements-là.
23:34Ce qui s'est passé dans la nuit du 31 mai au 1er juin n'est pas anodin,
23:38parce que ça ne s'est pas passé qu'à Châlons ou sur les Champs-Elysées,
23:41ça s'est passé dans plein de villes françaises.
23:43Donc on doit s'interroger sur le niveau d'entrisme et d'infiltration
23:46et on doit regarder précisément pourquoi des jeunes par centaines
23:49dans une ville de 47 000 habitants, dans une ville moyenne,
23:52décident spontanément de converger au même endroit
23:55pour lutter contre les forces de l'ordre et leur faire du rentre-dedans,
23:58parfois d'ailleurs au péril de l'avis des policiers.
24:00C'est la première fois par exemple que nos policiers ont dû chausser
24:04des masques de protection et les boucliers.
24:07Ça n'arrive jamais pratiquement chez nous, jamais,
24:09sauf quand une manifestation sociale dérive un peu et encore,
24:12c'est pratiquement jamais le cas.
24:13Donc on voit bien qu'on est passé dans autre chose
24:16et que donc les maires qui se livrent à cette drague électorale,
24:20parce que ça n'est rien d'autre que ça,
24:22les municipales c'est dans 9 mois, qu'est-ce que vous voulez ?
24:24Ça incite certains à faire beaucoup de zèle parce qu'ils se disent
24:27« Mon Dieu, si jamais nous avions les quartiers musulmans contre nous,
24:30alors là on est perdus. »
24:31Mais c'est un mauvais calcul sur le temps long.
24:33Il faut assumer des convictions et on est tous élus,
24:35quelles que soient nos tribus de responsabilité pour défendre le pays qui est le nôtre
24:38avant d'aller chercher à défendre des causes qui ne sont pas les causes françaises.
24:43– Gilles Patré, merci Emmanuel Razavi, merci.
24:45On se retrouve après une courte pause sur Sud Radio.
24:48En toute vérité, on poursuit la discussion.
24:50A tout de suite.
24:51– En toute vérité, 11h30 sur Sud Radio, Alexandre Devecchio.
24:55– Nous sommes de retour, en toute vérité, sur Sud Radio
24:58avec Emmanuel Razavi, journaliste, grand reporter, spécialiste de l'Iran.
25:05Et Gilles Platré, maire de Chalon-sur-Saône, Emmanuel Razavi et Gilles Platré
25:09ont signé une tribune dans le Figaro, mettant en garde contre le drapeau palestinien,
25:14finalement comme instrument de déçuance à l'égard de la France,
25:19comme symbole manipulé par des puissances étrangères.
25:22Avant la pause, Gilles Platré, vous réagissiez au clientélisme de certaines mairies
25:29qui affichent le drapeau palestinien à leur fronton.
25:34Simplement, j'allais dire, l'habitude de mettre des drapeaux étrangers au fronton des mairies
25:42n'est pas née finalement avec le conflit à Gaza.
25:46On l'a vu au moment de la guerre en Ukraine.
25:49On a même vu le président de la République afficher le drapeau ukrainien.
25:54Je crois qu'il avait affiché aussi le drapeau américain au moment de l'attaque du Capitole.
26:00Et il y aurait sans doute d'autres exemples.
26:03Est-ce que finalement, on n'a pas ouvert une boîte de Pandore ?
26:06Même si évidemment, le drapeau ukrainien n'a pas la même signification que le drapeau palestinien.
26:13Qu'est-ce que vous en pensez ?
26:15Je trouve que l'instrumentalisation du drapeau palestinien a commencé dans les années 70.
26:20C'est notamment Yasser Arafat qui l'a beaucoup mis en avant, bien avant Rima Hassan.
26:25Il y avait une mise en scène avec le drapeau, avec le keffier d'abord et puis ensuite avec le drapeau.
26:30Il faut comprendre une chose, c'est que dans les camps d'entraînement palestinien qui étaient au Liban dans les années 70,
26:38vous aviez en fait des gens d'extrême gauche, des Allemands par exemple qui venaient s'entraîner à tirer à la Kalachnikov,
26:43d'autres qui étaient formés en fait aux éléments de langage.
26:46Et vous aviez déjà des Iraniens qui travaillaient autour de...
26:49Comment dire ?
26:49Qui travaillaient dans l'entourage de l'ayatollah Roménie.
26:51D'accord ?
26:52Et en fait Roménie était très impressionné par la façon dont Yasser Arafat communiquait.
26:57Il a voulu l'approcher en raison de cela, pour que Yasser Arafat lui explique comment il avait réussi à prendre
27:03autant d'importance, si vous voulez, auprès des intellectuels européens, notamment italiens, allemands, français.
27:11On parlait de Jean-Paul Sartre et de Michel Foucault notamment.
27:15Et en fait cette communication, si vous voulez, visuelle, elle a accompagné aussi des attentats.
27:18C'est-à-dire qu'il y a eu en même temps des opérations d'influence et en même temps des opérations terroristes.
27:26On se souvient, enfin j'étais jeune, mais quand même je l'ai beaucoup documenté ces derniers temps,
27:30les Boeing qui ont été détournés, les ambassades qui sautaient, etc.
27:35Et cette convergence, si vous voulez, autour du drapeau palestinien, de la question palestinienne,
27:39de l'instrumentalisation de la question palestinienne.
27:41Moi j'ai des très bons amis palestiniens, je connais Gaza, je connais très bien la Cisjordanie aussi.
27:46J'ai des bons amis palestiniens.
27:47Moi j'ai pas de sujet sur le fait aujourd'hui qu'on veuille un état palestinien, etc.
27:51Le sujet n'est pas là, qu'on soit très clair.
27:53C'est juste, encore une fois, dans un contexte où, dans des manifestations,
27:57un drapeau étranger est utilisé pour s'en prendre, pour rassembler des gens
28:01qui vont s'en prendre à la police, qui vont aller casser.
28:04Parce qu'il faut comprendre quand même que ces manifestations,
28:06elles rassemblent à la fois des théoriciens et aussi des gens qu'on utilise,
28:10qu'on instrumentalise pour porter le chaos, c'est-à-dire des casseurs.
28:13Et donc tout ça, ça vient de là.
28:16Moi ce qui me fait peur aujourd'hui, parce qu'on a beaucoup de débats sur
28:18ce n'est pas une bonne idée, on doit respecter.
28:21Vous l'avez dit d'ailleurs, le drapeau ukrainien ne pose pas de problème en réalité.
28:26Oui, effectivement, il n'a pas le même sens.
28:28Mais je ne crois pas qu'on ait ouvert la boîte de Pandore avec le drapeau ukrainien.
28:31On a ouvert la boîte de Pandore le jour sur la question palestinienne
28:34et son instrumentalisation, dès les années 70,
28:37quand on a laissé cette extrême gauche, si vous voulez, allemande, française, italienne,
28:41parler au nom de la cause palestinienne,
28:43alors qu'au fond, ils avaient assez peu de légitimité.
28:45C'est un peu, on était hier soir, ou avant-hier soir,
28:47sur un plateau de télévision ensemble, Alexandre,
28:49on parlait d'un ambassadeur qui parle au nom des Iraniens,
28:52pour ne pas le nommer Gérard Harrault,
28:54il n'a aucune légitimité pour parler au nom des Iraniens ou de la diaspora iranienne.
28:57Vous voyez ce que je veux dire ?
28:58Encore une fois, moi je reviens à un contexte.
29:01Je suis journaliste comme vous, vous le savez,
29:03j'enquête énormément sur ces questions-là.
29:05Aujourd'hui, il faut quand même être sérieux,
29:07il y a vraiment une question urgente, sécuritaire, à régler.
29:12Encore une fois, il ne s'agit pas d'interdire le drapeau palestinien.
29:15Dans certaines manifestations, par contre, il faut agir.
29:18On ne se retrouve pas dans des cas comme ce qui s'est passé à Chalon-sur-Saône
29:21il y a une dizaine de jours,
29:24où on risque de voir...
29:26À un moment donné, ce ne seront plus des incidents.
29:29Il va y avoir des victimes.
29:30D'accord ?
29:31Non, mais tout à fait d'accord avec vous, Emmanuel Razavi,
29:34sur la spécificité de ce drapeau palestinien.
29:37Mais je voulais quand même la réponse de Gilles Platré,
29:39qui peut-être nous entend.
29:41Vous êtes avec nous, Gilles Platré.
29:43Je vous posais la question.
29:44On a eu un petit problème technique tout à l'heure.
29:46Certes, il y a une spécificité, un risque spécifique avec le drapeau palestinien.
29:51Mais est-ce que vraiment la République a raison de multiplier les drapeaux ?
29:55Je pensais au drapeau ukrainien sur le fonton de certaines mairies.
29:58Je rappelais qu'Emmanuel Macron avait fait des discours avec le drapeau ukrainien derrière lui,
30:03mais aussi le drapeau américain au moment de l'attaque du Capitole.
30:09Est-ce que ça ne traduit pas aussi une communautarisation des luttes ?
30:14Est-ce qu'on devrait s'en tenir finalement à l'emblème de la nation qui est le drapeau français ?
30:21Vous avez entièrement raison, c'est vrai.
30:23Après, on ne peut pas non plus réprimer...
30:25Et encore une fois, je ne mets pas, effectivement, je le répète,
30:27je ne mets pas bien sûr le drapeau américain, le drapeau ukrainien sur le même plan.
30:31Je vous écoute.
30:33Je pense qu'il faut effectivement se garder la possibilité d'exprimer une solidarité.
30:39Il y a eu un mouvement spontané.
30:40Lorsque l'Ukraine a été attaquée par la Russie,
30:44il y a eu un mouvement véritablement européen
30:46qui montrait que finalement, partout en France et dans les autres pays d'ailleurs,
30:52nous tenions absolument à exprimer une solidarité.
30:55Mais on n'a pas gardé le drapeau ukrainien pendant des mois et des mois sur le fronton.
31:00C'est une expression.
31:01De la même façon, après le 7 octobre, pendant quelques jours,
31:04il y a eu un drapeau plus réélien.
31:05Je ne suis pas sûr que les maires de Seine-Saint-Denis voulaient le garder pendant des mois et des mois,
31:09le drapeau palestinien.
31:10Je crois que c'était à l'occasion d'une visite de militants de la cause palestinienne
31:15qu'ils l'ont fait.
31:17Oui, alors ça serait très intéressant de voir d'ailleurs qui sont ces militants de la cause palestinienne.
31:20Qui sont ces militants, c'est vrai.
31:22Ah oui.
31:23En fait, ça pose quand même, Alexandre Devecchio, ça pose une vraie question.
31:26C'est-à-dire qu'encore une fois,
31:27et ça, moi je salue le travail extraordinaire de décryptage d'Emmanuel Razavi,
31:31c'est-à-dire que nous qui sommes dans un contexte où finalement,
31:35on pourrait ne pas se méfier.
31:37On se rend compte qu'en réalité, quand on commence à gratter sous le vernis,
31:41quand on commence à regarder un peu les biographies,
31:43quand on scanne sur Internet les contacts, les relais, les canaux des personnes concernées,
31:49comme par hasard, on commence à trouver des liens
31:51qui, en tirant un peu, nous ramènent jusqu'à Téhéran.
31:55C'est ça la vraie difficulté.
31:57Et une fois, il ne faut pas être naïf, c'est ça aujourd'hui la priorité.
32:00Non, mais ça, on ne l'est pas dans cette émission,
32:02et on a décrypté, et on va continuer à décrypter le sens de ce drapeau.
32:06Mais par exemple, il n'était pas avec nous, il devrait être avec nous, Christian Estrosi.
32:10Est-ce que mettre, dans ce contexte-là, le drapeau israélien sur le fronton du mairie,
32:14est-ce que ce n'est pas une maladresse aussi ?
32:17Est-ce que ça n'accentue pas la fracturation du pays ?
32:22Écoutez, en tout cas, à la mairie de Chalent-sur-Saône,
32:25il y a le drapeau français, il est entouré du drapeau européen,
32:28on me le reproche d'ailleurs parfois, mais bon, écoutez,
32:30on appartient à l'Union européenne, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, on y appartient.
32:33Et puis, on a mis le drapeau Bourguignon-Franc-Contoix.
32:35Voilà, ça, c'est clair.
32:37Et moi, je n'en mets pas d'autre,
32:39parce que j'estime que le drapeau central, c'est le drapeau français,
32:42et que la mairie doit, si elle exprime une solidarité,
32:46le faire d'une manière très rapide,
32:49sachant que nous sommes des représentants de la République française.
32:52Les maires sont des représentants.
32:53Quand on arrive, que ce que je vais faire encore abondamment ce week-end,
32:57quand on arrive, on porte l'écharpe tricolore, il n'y a pas d'autre emblème.
33:01Et je crois, mais je vous rejoins complètement, M. De Vecchio,
33:03c'est-à-dire que, oui, il y a une archipélisation de la société française,
33:06oui, chacun promeut ses causes,
33:08et on oublie que la cause qui nous rassemble, c'est la cause de la France,
33:11et qu'on devrait tous lui donner notre priorité,
33:14en tout cas dans les combats qui sont les nôtres.
33:15Voilà, donc je pense qu'il faut faire ça avec beaucoup de mesures.
33:19On est d'abord là, dans un État qui nous protège,
33:22et heureusement, même si on s'en plaint beaucoup,
33:23on pense que ça ne va pas assez vite,
33:25mais on a encore la chance d'être dans ce pays,
33:27et nous avons un devoir vis-à-vis de ça,
33:29c'est de le protéger, et le protéger prioritairement par rapport à tous autres.
33:32Merci Gilles Patry, merci Emmanuel Razavi.
33:34On se retrouve pour la dernière partie de cette émission,
33:38consacrée effectivement aux ingérences étrangères,
33:42aux risques communautaristes en France,
33:45notamment derrière le drapeau palestinien.
33:48A tout de suite sur Sud Radio, après une courte pause.
33:50Nous sommes de retour sur Sud Radio,
33:57avec Emmanuel Razavi, grand reporter, essayiste, spécialiste de l'Iran,
34:03et avec Gilles Patry, maire de Chalon-sur-Saône.
34:05Vous avez tous les deux signé une tribune dans le Figaro,
34:08expliquant finalement que derrière le symbole du drapeau palestinien,
34:12il y avait beaucoup plus que la cause palestinienne,
34:16qu'il y avait notamment des désingérences étrangères,
34:18notamment celle de l'Iran. On va en reparler,
34:22mais avant la pause, je demandais à Gilles Patry
34:24si malgré tout, en multipliant les drapeaux sur certaines mairies
34:30et pas seulement le drapeau palestinien,
34:32on ne favorisait pas quelque part l'archipélisation de la France.
34:38Et pour ne rien cacher aux auditeurs, à la pause,
34:42vous me racontiez que vous aviez grandi dans une double culture,
34:44ou pas, d'une certaine manière,
34:48que votre père venait d'Iran, donc d'un pays étranger,
34:52mais vous avez toujours dit, Emmanuel Razavi,
34:55qu'il fallait vous assimiler et que vous aviez plus de devoirs,
35:00je crois, c'est l'expression, que de droits en France.
35:04Vous avez entièrement raison, Alexandre,
35:06mon grand-père paternel s'appelait Youssef,
35:08mon grand-père maternel s'appelait Joseph.
35:10Youssef, vous voyez, c'est comme Joseph.
35:12Donc j'ai grandi en fait dans ces deux cultures,
35:14ça n'a jamais posé de problème,
35:16je le dis souvent, deux tiers de ma famille sont musulmans,
35:18le reste, évidemment, côté français,
35:20plutôt catholique,
35:21et c'est assez intéressant
35:23parce qu'un jour, mon père, je m'en souviens,
35:25je devais avoir 13 ans,
35:27m'a dit que je ne vienne pas apprendre
35:29quand tu seras en âge de faire ton service militaire,
35:31que tu ne l'as pas fait, tu seras loin de la famille,
35:34et il faut de toute façon que tu dises une chose,
35:37dans ce pays, tu as plus de devoirs que de droits.
35:41Il disait la même chose à mes sœurs.
35:44Il y a une chose qui est importante,
35:45dans quasiment toutes les familles iraniennes de la diaspora,
35:47c'est comme ça que ça se passait.
35:49Mon père, je m'en souviens,
35:51disait toujours, il faut s'assimiler.
35:54Moi, j'ai été assimilé, je me suis assimilé,
35:56je veux que vous vous assimiliez.
35:57Alors je lui répondais, oui, mais moi je suis né en France,
35:59tu comprends, donc m'assimiler.
36:00Il disait c'est pareil parce que la France
36:02a sauvé des gens de notre famille au moment de la Révolution,
36:06et donc on doit tout à la France,
36:08et on sera toujours du côté de la France.
36:10Alors, question que je pose,
36:12mon père, qui venait d'une famille musulmane,
36:16me parlait d'assimilation,
36:18nous parlait d'assimilation,
36:19ce n'était pas un mot grossier à l'époque,
36:20et moi je pense encore aujourd'hui d'ailleurs
36:22que l'assimilation est très, très, très importante.
36:26Je ne vois pas pourquoi aujourd'hui,
36:27en fait, on bloque là-dessus.
36:28Moi, ça ne m'empêche pas,
36:29vous avez des origines italiennes,
36:32je pense que vous aimez parler peut-être l'italien,
36:34vous aimez la littérature italienne,
36:35vous savez, moi j'aime parler,
36:36j'ai un mauvais persan,
36:37mais j'aime bien parler le persan,
36:38je fais beaucoup de conversations régulièrement en persan,
36:40j'aime lire des ouvrages de culture iranienne,
36:45ou sur la culture iranienne,
36:46j'aime, alors j'adore,
36:48ça fait rire mes confrères,
36:49mais j'adore partout où je vais dans le monde,
36:51j'essaye toujours de trouver des restaurants iraniens,
36:52parce que j'aime, voilà, la gastronomie iranienne,
36:55mais ça ne m'empêche pas de penser à un moment donné,
36:58si vous voulez, que je n'ai, comment dire,
37:00j'ai un pays qui est la France,
37:03ça ne m'empêche pas encore une fois de me faire du souci aujourd'hui
37:05pour les gens que je peux connaître qui sont en Iran sous les bombes,
37:08et croyez-moi, je m'en fais,
37:09ça ne m'empêche pas, si vous voulez,
37:11d'être proche de la diaspora,
37:12et Gilles le sait,
37:13je pense que je suis, comment dire,
37:14très, très proche de la diaspora iranienne,
37:16parce qu'évidemment, j'ai grandi dedans aussi,
37:18c'est aussi ma culture,
37:18enfin, vous voyez, c'est une espèce de double culture,
37:21mais il n'y a qu'un pays,
37:22c'est-à-dire qu'il y a une culture à laquelle on est attaché,
37:23d'où l'on vient,
37:24mais à un moment donné,
37:25on doit faire société, je dirais,
37:27que l'on soit d'origine italienne comme vous,
37:29que l'on soit d'origine iranienne ou autre,
37:31nous devons faire société,
37:33on doit tous être français,
37:34sans s'interdire chez nous, évidemment,
37:36comment dire,
37:38de se rappeler et d'aimer d'où l'on vient,
37:40mais à un moment donné,
37:41nous partageons des valeurs républicaines,
37:44citoyennes, françaises, c'est tout.
37:46Gilles,
37:47Plâtré,
37:49on l'a vu autour,
37:51revenons à ce drapeau palestinien,
37:53on voit bien que c'est plus que la cause palestinienne,
37:57et que c'est un emblème brandi,
37:59finalement,
38:01par ceux qui sont complaisants avec les islamistes,
38:04par une partie de la gauche,
38:06disons-le simplement,
38:08c'est une bannière islamo-gauchiste,
38:11on nous avait dit que l'islamo-gauchisme n'existait pas,
38:14est-ce que ça prouve le contraire ?
38:18Est-ce que cet islamo-gauchisme-là vous inquiète particulièrement en tant que citoyen, en tant qu'élu ?
38:24Alors, deux éléments de réponse,
38:25d'abord, je confirme complètement que c'est une bannière islamo-gauchiste.
38:28Moi, je n'ai pas de problème avec les valeurs de gauche,
38:30je pense que, quand on regarde l'histoire de notre pays,
38:32elles ont apporté énormément à la France,
38:35et dans des époques assez lointaines,
38:39finalement,
38:39on était héritier de ces valeurs-là,
38:43je n'ai pas de problème là-dessus,
38:44elles ont produit de belles et grandes choses.
38:46Sauf qu'il y a une aversion complète aujourd'hui,
38:49et que les thèmes que la gauche avait pu défendre,
38:52je pense à la laïcité aujourd'hui,
38:53sont battus en brèche par l'extrême gauche,
38:55qui est en train de véritablement les détruire.
38:59Moi, je reviens quand même sur l'exemple iranien,
39:01parce qu'Emmanuel Razaville sait bien,
39:04et je veux vraiment savoir le travail
39:06qui nous permet d'éclairer la situation française
39:09grâce à sa connaissance des mécanismes iraniens.
39:13C'est d'abord en Iran, dans les années 1920,
39:16qu'est né le concept d'un rapprochement entre l'extrême gauche...
39:19J'allais y venir, je pense qu'on va terminer là-dessus,
39:22je vous laisse finir,
39:22et après Emmanuel Razaville nous expliquera
39:25en quoi l'Iran était la matrice de l'islamo-gauchisme.
39:28Et donc, je lui laisserai développer,
39:30parce qu'il sait la chose bien mieux que moi,
39:32mais en réalité, ce modèle fonctionne toujours.
39:34Et je veux vraiment insister sur quelque chose.
39:37Quand un membre descendant des Iraniens de la diaspora,
39:44comme Emmanuel, tire la sonnette d'alarme,
39:46je peux dire aussi,
39:47il a cité les contacts très amicaux que j'ai
39:49avec la diaspora iranienne,
39:50l'immense inquiétude que les Franco-Iraniens,
39:55que les Iraniens de la diaspora,
39:57ont pour notre pays aujourd'hui.
39:58Parce qu'il voit justement cette matrice
40:01qui a si bien fonctionné chez eux
40:02jusqu'à la révolution de 1979
40:05et l'arrivée de Khomeini,
40:07se reproduire exactement chez nous.
40:09C'est-à-dire l'alliance de mouvements d'extrême-gauche
40:11avec l'islamisme sous toutes ses formes.
40:14Eh bien, le drapeau palestinien est un emblème
40:17de cette alliance-là.
40:18Il a été voulu par Khomeini,
40:19son expansion a été voulue pour ça.
40:21Donc, soit on considère que c'est un jeune étendard
40:24qui n'a rien à voir avec tout ça,
40:26soit on se rend compte qu'en fait,
40:27il est le lien, la clé de voûte
40:29entre ces deux mouvements qui veulent,
40:30une seule chose,
40:32renverser la société française telle qu'elle est aujourd'hui,
40:34et essayer de refonger quelque chose
40:36sur le chaos de nos institutions.
40:37Donc, encore une fois, ne soyons pas naïfs,
40:40combattons ceux qui veulent nous renverser.
40:41Je pense que c'est quand même le minimum
40:43qu'on puisse attendre des responsables politiques.
40:45Emmanuel Razavi, il nous reste une minute,
40:47c'est bien court,
40:48mais est-ce que la situation en France aujourd'hui
40:51vous rappelle celle de l'Iran de pré-1979
40:55avec justement cet islamo-gauchisme
40:58qui a conduit à la révolution iranienne ?
41:00Pas qu'à moi, à l'ensemble, je pense,
41:02des gens qui ont vécu, comment dire,
41:04cette période tragique de la révolution iranienne
41:07on voit effectivement cette jonction s'opérer
41:10entre l'extrême-gauche et les islamistes.
41:14On voit évidemment...
41:15Regardez, un symbole à Gaza,
41:16le FPLP marxiste,
41:18le Front Populaire de Libération de la Palestine,
41:20il a, comment dire,
41:22participé au pogrom du 7 octobre 2023
41:23au côté du Hamas.
41:25Voilà.
41:26Donc ce que je veux dire,
41:26c'est que cette conjonction,
41:28cette convergence entre les deux,
41:30elle existe bien.
41:31Et aujourd'hui, place de la République,
41:32vous avez des gens d'extrême-gauche
41:33au côté, en fait,
41:34de frères musulmans
41:35ou d'agents d'influence
41:36ou de relais d'influence
41:37de la République islamique d'Iran.
41:39Merci Emmanuel Razavi,
41:42merci Gilles Platré,
41:43c'était passionnant.
41:45J'espère que ça a pu éclairer
41:47nos auditeurs,
41:49ceux qui nous regardent aussi sur YouTube.
41:52Je les laisse avec les informations
41:55et je leur dis à la semaine prochaine
41:56pour un nouveau numéro
41:57Dans Toute Vérité.
Recommandations
12:09
|
À suivre
5:16
46:21
29:32
17:02
4:17
4:54
4:48
1:28
28:36