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  • il y a 2 mois
Conférence de presse de l’AJP : M. Roland Lescure, vice-président de l’Assemblée nationale, député Ensemble pour la République de la 1re circonscription des Français établis hors de France

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00:18:29Question courte. On attend la décision du président Trump à propos de l'Iran. Est-ce que cette situation vous inquiète, vu les volte-face du président américain ?
00:18:44Réponse courte, oui, ça m'inquiète. Ça m'inquiète énormément. L'élection de Donald Trump, la réélection de Donald Trump, 4 ans après une parenthèse Biden, c'est une nouvelle très importante.
00:18:56C'est-à-dire qu'il a été élu, bien élu. Il a le Congrès, il a la Cour suprême, il a le Sénat. Donc il n'a pas tout à fait les pleins pouvoirs, mais quand même.
00:19:05On avait ce matin un gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, de la Caroline du Nord, pardon, qui est un gouverneur démocrate. Les gouverneurs ont des pouvoirs très importants aux États-Unis.
00:19:13Il y a des tensions très fortes aujourd'hui entre le pouvoir fédéral et le pouvoir des États. Mais sur l'international, il a les mains libres. Il a les mains libres.
00:19:21Alors, moi, je reste convaincu que son rêve caché, c'est d'avoir le prix Nobel de la paix dans son deuxième mandat. Il est extrêmement jaloux que Barack Obama l'ait eu.
00:19:28Donc il faut garder ça en boussole dans sa tête. Donc il espère être celui qui aura réglé tous les conflits du monde en quatre ans.
00:19:38Mais il a une fascination pour les autocrates et donc une fascination notamment pour Vladimir Poutine. Ce qui se passe en Ukraine est un peu le reflet de ça.
00:19:47Il avance, il circule, il avance, il circule, mais en aucun cas. Il ne met fondamentalement en cause son ami Vladimir, comme il l'appelle, et très réticent à voter de nouvelles aides.
00:19:58Et puis, évidemment, il y a ce qui se passe au Moyen-Orient. Les États-Unis sont un allié quasi inconditionnel d'Israël depuis longtemps.
00:20:05Mais là, on est clairement dans la quasi lune de miel. Alors, il avait entamé des négociations avec l'Iran sur le nucléaire. Je rappelle que c'est quand même lui qui était sorti du traité
00:20:16qui avait été négocié par François Hollande avec le Royaume-Uni, les États-Unis, la Russie, je ne sais plus qui d'autre, pour limiter la capacité de l'Iran à avoir une arme nucléaire.
00:20:28Il en est sorti. Il a dit qu'il allait renégocier. Mais évidemment, les attaques d'Israël sur l'Iran, j'ai compris la première, puisque vous savez que l'AIEA l'a dit,
00:20:38ils sont très près d'avoir la bombe nucléaire. Je l'ai regretté officiellement parce qu'évidemment, je préfère toujours les relations diplomatiques.
00:20:44Mais là, on est dans une escalade qui est extrêmement préoccupante. Le président de la République a eu l'occasion de le dire.
00:20:49Ils l'ont évoqué au G7 que le président américain a quitté de manière à l'improvis, je dirais, pour la deuxième fois,
00:20:57parce qu'il avait fait le même coup au Canada il y a huit ans ou il y a six ans. Donc non, tout ça est extrêmement préoccupant.
00:21:04Il y a une escalade inquiétante. Il y a des victimes civiles des deux côtés. Et puis, il y a Donald Trump qui va un peu jouer au pile ou face
00:21:13avec l'avenir d'Iran. On l'a vu en Irak, on l'a vu en Libye. On ne l'a pas vu en Syrie d'ailleurs, puisque le dictateur syrien a été renversé
00:21:25par une révolte de l'intérieur. Un renversement qui vient de l'extérieur, ça ne donne jamais du bon et ça déstabilise le pays.
00:21:30Donc moi, je suis inquiet.
00:21:32Anita ?
00:21:33Vous parlez de fascination pour les autocrates. Est-ce que, en ce qui concerne Poutine, vous pensez que c'est uniquement de la fascination
00:21:39ou que, tout simplement, Poutine tient Donald Trump, comme on le dit ?
00:21:45Je me pose la question régulièrement. Après, je vais vous le dire comme ça. Après tout ce qu'on sait déjà sur Donald Trump,
00:21:50on se demande ce que Vladimir Poutine peut avoir sur lui, qui serait encore plus choquant que ce qu'on sait déjà.
00:21:56On sait que la Russie l'a sorti de la faillite à Atlanta il y a quelques années. On a plein d'informations sur la manière dont Vladimir Poutine
00:22:06traite les uns et les autres, et notamment les unes et les autres. Donc je ne sais pas. Je ne sais pas.
00:22:12Mais en tout cas, clairement, il y a un changement de pied vis-à-vis de la Russie et de l'Ukraine. Pour simplifier, Trump, il est fort avec les faibles
00:22:21et les faibles avec les forts. Il respecte les leaders forts, pas seulement les autocrates. Il respecte Marc Carnet qui vient d'être élu au Canada
00:22:30parce que c'est quelqu'un de respecté et de fort. Il respecte le président de la République qu'il connaît depuis longtemps
00:22:34parce qu'ils ont eu des discussions parfois un peu musclées mais fortes. En revanche, il a humilié Volodymyr Zelensky dans le bureau Oval
00:22:44et il y a clairement du respect, de la fascination et peut-être autre chose vis-à-vis de Poutine.
00:22:49Oui, il respecte Emmanuel Macron. Enfin, qu'est-ce qu'il a dit là ? Macron ne comprend jamais rien. Il cherche la publicité.
00:22:56Oui, mais ça c'est du...
00:22:57Leurs relations ne sont pas toujours au beau fixe.
00:22:59Non, non, non, mais ça c'est du Trump. Les deux choses à savoir quand on regarde Donald Trump, c'est un, il veut le prix Nobel de la paix.
00:23:05On verra s'il l'a. Et deux, il souhaite occuper la presse mondiale, et on le montre encore aujourd'hui, tous les jours.
00:23:11Donc tous les jours, il faut qu'il fasse quelque chose, qu'il dise quelque chose, pour faire parler tout le monde.
00:23:15Il doit se faire une revue de presse internationale quand il se lève le matin, et il kiffe, comme disent les jeunes, de se voir à la une de la presse mondiale tous les jours.
00:23:23Donc quand on analyse Donald Trump, il faut passer à travers le bruit. Il y a du bruit tous les jours.
00:23:28Et essayer d'identifier les grandes tendances qui malheureusement sont là, à la fois en interne, via l'immigration, vis-à-vis du respect de l'état de droit, vis-à-vis des universités.
00:23:39Donc il faut être conscient qu'il y a un agenda libertarien et ultra-réactionnaire très fort.
00:23:44Puis après, il y a le bruit quotidien, et là, il faut essayer de passer à travers.
00:23:47Gilles ?
00:23:48Oui, bonjour. Est-ce que vous estimez que la position de la France, justement, je parle du conflit Israël-Iran, est suffisamment claire ?
00:23:56Est-ce que vous avez l'impression que les citoyens français, l'opinion publique, comprend bien la position française ?
00:24:03Et question annexe, mais qui va avec la première, c'est est-ce que vous estimez que le Parlement français est suffisamment informé ?
00:24:10On parle, il y a des conseils de défense réguliers, mais est-ce que, via la Commission des affaires étrangères ou la défense, est-ce que vous estimez, en tant que parlementaire, que vous êtes informé plus que...
00:24:23Alors, la France, en général, et dans la région en particulier, a toujours refusé le manichéisme.
00:24:30Le manichéisme, c'est extrêmement confortable.
00:24:33Et Donald Trump, c'est le roi du blanc ou noir, du bien et du mal.
00:24:36La France a toujours souhaité avoir un rôle actif dans la région,
00:24:41qui intégrerait la complexité de l'histoire, la complexité des dynamiques politiques, religieuses, évidemment, mais aussi des peuples.
00:24:49Et la... c'est pas une critique que vous faites, mais la critique qui pourrait être sous-jacente à votre question,
00:24:56ça fait des années, des décennies qu'on l'a.
00:24:59On se souvient des controverses autour de Jacques Chirac et de quelques autres.
00:25:04Donc, un, on n'a pas parlé de Gaza, mais évidemment, ce que cherche à faire le président à Gaza,
00:25:09c'est à la fois, évidemment, ne pas oublier le 7 octobre et plaider, pousser pour la libération des vodages,
00:25:16mais aussi faire en sorte que les massacres en cours à Gaza s'arrêtent.
00:25:20Tout ça en assurant la sécurité d'Israël.
00:25:22Donc, c'est vrai que quand on dit ça comme ça, c'est compliqué et que c'est compliqué d'être manichéen.
00:25:27Et en Iran, c'est pareil.
00:25:28La France, c'était François Hollande, a quand même beaucoup agi pour le traité de non-prolifération en Iran.
00:25:34Donc, on souhaite évidemment pousser une relation diplomatique et une solution diplomatique
00:25:40parce qu'on est convaincu que la solution militaire terminale qui conduirait à décapiter le régime
00:25:46conduirait sans doute plus au chaos qu'à autre chose.
00:25:51Donc, on a évidemment une position où on soutient la défense d'Israël.
00:25:55Et l'Iran était au bord d'avoir la bombe nucléaire et donc mettait en danger.
00:25:59C'est quand même un État carrément dictatorial, ultra-religieux et qui régulièrement dans ses expressions publiques,
00:26:08notamment M. Ramény, indique qu'il souhaite éradiquer Israël.
00:26:12Donc, Israël est en danger existentiel s'il rend à la bombe nucléaire.
00:26:17Donc, nous, on est très ferme et le président l'a toujours été sur la défense d'Israël
00:26:22et sa capacité absolue à exister en paix avec ses voisins.
00:26:27Donc, ça n'a pas été une réussite depuis 1948, mais il faut qu'il y ait une voie dans le monde qui continue à pousser pour ça.
00:26:34C'était le sens de la conférence de New York qui devait avoir lieu aujourd'hui, copilotée par la France et l'Arabie Saoudite.
00:26:39La perspective de la reconnaissance de la Palestine, elle était là aussi pour ça et elle l'est toujours.
00:26:44Ce n'est pas un acte gratuit, c'est pour qu'on puisse à la fois mettre de la pression sur Israël parce que ce qui se passe à Gaza est absolument horrible,
00:26:52mais qu'on mette aussi de la pression sur les pays arabes pour qu'eux aussi contribuent à la sécurité d'Israël.
00:26:58Parce que pour l'instant, ils ont une position, je dirais, un peu tranquille.
00:27:01On ne les entend pas énormément. En tout cas, ils n'agissent pas beaucoup sur ce qui se passe à Gaza.
00:27:05La frontière de l'Égypte est toujours fermée. Donc, on a besoin, si c'est ce qu'on souhaite, cesser le feu,
00:27:11libération des otages et retrait de l'armée israélienne de Gaza, il faut qu'elle soit remplacée.
00:27:15Elle ne sera pas remplacée par les 2000 policiers palestiniens qu'on a aujourd'hui.
00:27:19Donc, il faut que les pays arabes s'engagent là-dedans.
00:27:21Et donc, la perspective de la reconnaissance, c'est aussi ça, c'est mettre de la pression sur les deux parties
00:27:26pour que ce soit un acte qui permette de faire un pas vers la paix.
00:27:30On verra dans la journée s'il y a des nouvelles du côté américain et ce que peut faire la France dans ce contexte.
00:27:36Sur le plan national, le conclave sur les retraites joue les prolongations pour quelques jours.
00:27:42Est-ce que vous considérez que ces quelques jours en plus peuvent permettre d'aboutir à un accord au moins partiel ?
00:27:48Ou est-ce que cette prolongation un petit peu laborieuse, on attend la réponse du MEDEF,
00:27:54vous semble risquer de mener vers un constat d'échec ? Est-ce que vous espérez encore un accord ?
00:27:58J'espère un accord. Pour parfaire votre métaphore, les prolongations, elles ont lieu quand il y a match nul.
00:28:06Et à la fin, j'espère qu'on aura non pas un vainqueur, mais deux vainqueurs,
00:28:10ou si un vainqueur il doit y avoir, c'est le dialogue social et le paritarisme.
00:28:14Le Premier ministre a fait ce pari-là.
00:28:17Moi, vraiment, je remercie et je félicite les partenaires qui ont joué le jeu,
00:28:20puisque certains ont préféré ne pas jouer le jeu et sortir de la salle.
00:28:24Donc j'espère vivement un accord.
00:28:26Maintenant, vous savez comment ça se passe, les négociations, jusqu'à la dernière minute ?
00:28:29Il n'y a pas d'accord.
00:28:30Et c'est souvent à la dernière, dernière minute qu'on en a.
00:28:33Donc on connaît bien les paramètres du problème,
00:28:36pas toucher l'âge de départ, mais mettre sur la table un arbitrage pénibilité,
00:28:42carrière longue, des discussions autour de l'âge auquel on sort à la retraite à taux plein.
00:28:48Moi, en tout cas, j'appelle le MEDEF, malgré les doutes exprimés par le président du MEDEF ce matin,
00:28:54à aller à la réunion de lundi.
00:28:56On est, je pense, là aussi dans de la posture de négociation qui est habituelle.
00:29:03Mais non, j'espère qu'on va négocier jusqu'au bout.
00:29:05J'espère qu'on aura une solution.
00:29:07Et j'espère que les partenaires sociaux qu'on a responsabilisés là-dessus
00:29:12seront à la hauteur de leurs responsabilités.
00:29:13Qu'est-ce qui doit déboucher de cette séquence ?
00:29:16Il y avait plusieurs scénarios qui avaient été évoqués par le Premier ministre,
00:29:20avec parfois quelques nuances d'expression.
00:29:22Accord global ou accord partiel, ça revient devant le Parlement.
00:29:26Pas d'accord, c'est la réforme borne, a priori, qui continue à s'appliquer.
00:29:30Alors, le scénario, s'il devait y avoir accord, le plus probable est celui d'un accord partiel.
00:29:36Est-ce que vous faites partie de ceux qui craignent qu'en revenant devant le Parlement,
00:29:39ça ne réouvre la boîte de Pandore avec des amendements sur l'âge légal de départ en retraite, etc.
00:29:46Est-ce que, quoi qu'il en soit, vous considérez que ça n'est jamais mauvais de revenir devant le Parlement
00:29:49ou est-ce que vous craignez que ça remette une pièce dans la machine ?
00:29:52On a vu la semaine dernière la proposition de résolution du groupe communiste qui a été voté à l'Assemblée.
00:29:58Alors, ça va nous amener lentement, mais sûrement, à parler du fonctionnement de l'Assemblée
00:30:02avec trois blocs et sans doute plus encore avec onze groupes parlementaires,
00:30:07ce qui est extrêmement difficile.
00:30:09Donc, oui, c'est jamais mauvais de revenir devant le Parlement,
00:30:11mais on voit bien qu'un Parlement aussi dispersé qu'on a aujourd'hui, c'est compliqué.
00:30:16Aujourd'hui, la position la plus confortable, c'est l'opposition sur tous les sujets.
00:30:20Et parfois même certains qui soutiennent le gouvernement du bout d'élèves
00:30:24se sentent parfois aussi libres de pouvoir exprimer des termes qui ne sont pas loin de termes
00:30:29que l'opposition ne démentirait pas.
00:30:33Mais il y a quand même un prémisse essentiel,
00:30:37et j'espère au moins que l'élection présidentielle dans deux ans permettra de mettre les cartes sur la table,
00:30:43c'est qu'on fait face à une bombe démographique
00:30:45et qu'il y a de moins en moins de gens qui travaillent par rapport au nombre de gens qui sont retraités
00:30:50et qui vivent plus longtemps, et ça, c'est une bonne nouvelle.
00:30:51Donc on a un déséquilibre un peu structurel.
00:30:55Les débats sont là sur les chiffres de notre système de retraite,
00:30:58et plus généralement d'ailleurs de notre système social,
00:31:00parce que ce que je vous dis des retraites est aussi vrai du système de santé.
00:31:04Évidemment, soigner des personnes âgées, ça coûte plus cher que soigner des jeunes.
00:31:09Et donc j'espère qu'en 27, on aura ce vrai débat.
00:31:12La bombe démographique et notre capacité à y répondre,
00:31:14la productivité, l'innovation, l'immigration, mais aussi une modification du financement.
00:31:20Et là, c'est trop confortable, c'est trop pratique.
00:31:24On est dans l'opposition, et donc si on ne vient pas sur l'âge de retraite,
00:31:28on vote contre, on vote des PPR, on va voter contre tout ce que le gouvernement présentera.
00:31:34Et moi, je regrette que des partis qui prétendent aspirer à gouverner,
00:31:40et là je parle de la droite, de l'extrême droite, comme de la gauche et d'une partie de l'extrême gauche,
00:31:44parce qu'il y en a quand même qui ne souhaitent pas gouverner, qui souhaitent juste la révolution,
00:31:48ne soient pas capables quand même d'adhérer à ce prémisse.
00:31:51Après, on peut être en désaccord profond sur la manière de le financer,
00:31:54c'est le cas des partenaires sociaux, on peut dire qu'il faut taxer tout le monde,
00:31:57on peut dire qu'il faut une retraite à la carte,
00:32:00on peut dire qu'il faut une retraite par points, capitalisation, pas capitalisation,
00:32:04mais le prémisse de base, qui est quand même que la démographie ne ment pas, celui-là, il existe.
00:32:10Et donc, dans deux ans, il y aura une élection présidentielle.
00:32:14J'espère que les partis et les candidats qui souhaitent présider
00:32:17joueront carte sur table sur ce qu'ils souhaitent faire de notre modèle social,
00:32:21qui est aujourd'hui au bord du défaut de paiement.
00:32:25Et on verra si cette responsabilité face aux Français qui ne sont pas idiots et qui savent compter
00:32:30se traduira par des votes dans un sens ou dans l'autre.
00:32:32En attendant, qu'est-ce qu'on fait ?
00:32:34En attendant, améliorons l'améliorable.
00:32:37Et donc, j'espère que les partenaires sociaux se mettent en accord sur ce que vous appelez un accord partiel,
00:32:42qui va quand même concerner des dizaines de milliers de gens et leur quotidien.
00:32:45Et si c'est le cas, qu'on va pouvoir le voter en responsabilité.
00:32:49Moi, j'avais écrit un bouquin il y a trois ans qui s'appelait « Totem et tabou ».
00:32:52L'âge de départ à la retraite, c'est un espèce de totem français auquel on est tous accrochés,
00:32:57sachant que personne ne part vraiment à cet âge-là.
00:32:59Il y en a qui partent avant, il y en a qui partent après.
00:33:00Donc, je pense qu'en 27, il va falloir repenser tout ça.
00:33:03Mais en attendant, vivons avec le totem, vivons avec le système tel qu'il est aujourd'hui
00:33:07et améliorons à la marche et le bon vieux débat entre réforme et révolution.
00:33:12Moi, je préfère la réforme à la révolution.
00:33:14Et donc, adoptons un projet s'il y a un accord des partenaires sociaux autour de ça.
00:33:19Vivons avec le système et le fonctionnement tel qu'il est aujourd'hui.
00:33:23Aujourd'hui, ça veut dire que vous avez renoncé à tout espoir de ce que vous aviez appelé de vos voeux, une coalition.
00:33:30Alors, dans la perspective du prochain budget, 2026, mais aussi plus largement, vous avez commis une grande tribune.
00:33:35J'ai coupé presque un arbre pour l'imprimer et pour la lire.
00:33:39Alors, vous expliquez dans cette tribune les raisons pour lesquelles on n'est pas arrivé à cette coalition jusque-là,
00:33:43ce qu'il faudrait faire pour y arriver prochainement, avec notamment la question de la proportionnelle.
00:33:48Et quand on vous lit, on se dit que ce n'est pas gagné.
00:33:51Non, mais ce n'est pas gagné.
00:33:51Donc, moi, ce que j'appelle de mes voeux, c'est que les partis dits de gouvernement se mettent d'accord sur une plateforme minimale pour les deux ans qui viennent
00:33:57et que les grands débats soient repoussés à 2027.
00:34:01On est en train d'examiner une proposition de loi sur la programmation pluriannuelle de l'énergie.
00:34:06Franchement, entre nous, si on était dans une salle fermée, un conclave bis sur l'énergie,
00:34:13avec des socialistes, des LR, toutes les composantes du bloc central et sans doute même les communistes,
00:34:20je suis sûr qu'on arriverait à se mettre d'accord sur le portrait de la France énergétique à horizon de 20 ans qui viennent.
00:34:25Il y aurait du nucléaire, il y aurait des ONR, il y en aurait peut-être un peu moins que ce que j'aime,
00:34:29mais un peu plus que ce que l'LR voudrait, on aurait du nucléaire.
00:34:32On est capable de faire ça.
00:34:33L'inverse, c'est qu'on arrive avec une proposition de loi de discuter au Sénat,
00:34:37qui est complètement détricotée en commission et qui risque de partir dans les décors en séance.
00:34:41Donc, ce n'est pas la même méthode.
00:34:43Einstein disait, si vous faites la même chose de la même manière, vous aurez toujours le même résultat.
00:34:48Donc, il faut changer la manière.
00:34:50Moi, je suis convaincu qu'en 27, il faudra changer la manière.
00:34:52Parce que je suis convaincu que le front républicain tel qu'il existe aujourd'hui ne suffira plus
00:34:56et qu'au deuxième tour de la présidentielle, des candidats vont devoir s'accorder sur quelques principes,
00:35:03voire même mettre en place un ticket de manière à faire plus que barrage à l'extrême droite,
00:35:08parce que ce n'est pas le sujet, proposer une alternative à l'extrême droite.
00:35:11Et donc, de toute façon, je serai peut-être le dernier de ce mandat à parler de coalition.
00:35:17Vous l'aurez entendu ici avant tout le monde.
00:35:18Je pense que je serai le premier du prochain à en avoir parlé aussi.
00:35:21parce que cet état d'esprit qui existe partout ailleurs dans le monde, j'étais ici avec le gouverneur de Caroline du Nord ce matin.
00:35:30Lui, il est démocrate, son congrès est républicain, c'est hyper tendu, mais quand même, sur un budget, ils arrivent à se mettre d'accord.
00:35:35Donc, au minimum sur le budget, puis peut-être sur quelques objets comme l'énergie, la défense, la sécurité, peut-être l'école,
00:35:44on devrait être capable de se mettre d'accord pour que dans les deux ans qui viennent, on fasse avancer la France.
00:35:49Parce que là, on a l'impression qu'on tourne un peu en rond, en tout cas qu'on n'avance pas beaucoup, il faut le reconnaître.
00:35:53Ça peut se faire, parce que la prochaine étape, on verra, il y a un risque de censure.
00:35:57Alors, le Rassemblement national a dit qu'il ne la voterait pas à ce stade, mais il y a un risque de motion de censure, en tout cas sur les retraites.
00:36:03La prochaine étape, ce sera le budget à l'automne.
00:36:07Est-ce que vous considérez que cette coalition, au moins à minima, ça peut encore se faire, donc d'ici à 2027 et éventuellement avec le gouvernement actuel,
00:36:16ou est-ce que pour reformater un peu les esprits ou repartir d'un pied différent dans cette législature,
00:36:22ça passe peut-être par le vote d'une censure sur le budget pour repartir sur la négociation d'un nouveau gouvernement ?
00:36:28Je ne vous demande pas si vous voulez que François Bayrou soit censuré.
00:36:30Non, non, non, parce que là, je peux vous répondre rapidement, la réponse est non.
00:36:34Non, mais c'est une bonne question.
00:36:37L'idée de se dire, le RN ne va pas la voter, donc on est tranquille, il y en a un qui a essayé quand même.
00:36:43Michel Barnier.
00:36:43Bon, donc moi j'avais refusé d'être dans son gouvernement parce que je ne souhaitais pas être dans un gouvernement qui dépendait du pouce levé ou baissé de Mme Le Pen.
00:36:51Donc si on ne souhaite pas dépendre de Mme Le Pen, il faut que tout le monde soit responsable, tous les autres.
00:36:57Donc il faut que la gauche soit responsable, la gauche qui se dit du gouvernement, il faut qu'elle soit responsable.
00:37:02Il y a différentes manières de faire une coalition.
00:37:04Il y a la coalition formelle avec un accord à l'allemande, 150 pages, ça pourrait être 50, on se met d'accord et on vote ensemble.
00:37:10Il y a l'accord de non-censure formelle, ça c'est ce que les Canadiens font par exemple dans ce qu'on appelle un gouvernement minoritaire.
00:37:18J'ai la majorité mais elle n'est pas absolue, vous avez les 10 députés qui me manquent pour avoir la majorité, je vous donne un projet de loi que vous souhaitez faire voter et en échange vous vous engagez à ne pas me censurer.
00:37:29Ça on ne l'a pas fait non plus, c'est formel, c'est bête et méchant.
00:37:33Les socialistes auraient pu nous dire, voilà mes conditions, mais je prends ma responsabilité, les LR l'ont fait.
00:37:39Il y a plein de choses sur lesquelles on est en désaccord, je peux dire qu'avec M. Retailleux il y a plein de choses que je ne partage pas.
00:37:43Mais on est aujourd'hui dans un gouvernement ensemble et sur l'essentiel on arrive à avancer.
00:37:48Et puis il y a le troisième état de la coalition qui est le plus dégradé, qui est celui dans lequel on est aujourd'hui, moi j'appelle ça l'union libre.
00:37:55Une coalition c'est un contrat de mariage, un accord de non-censure c'est au moins un accord selon lequel on va essayer d'éviter de se séparer et vivre ensemble aussi longtemps que possible.
00:38:04Là on est dans l'union libre, donc de temps en temps on se croise, on négocie les conditions qui vont faire que la semaine qui vient va bien se passer.
00:38:11C'est extrêmement instable. Et je pense, pardon, que ce sont les partis qui n'y sont pas, qui en sont les premiers responsables, c'est confortable l'opposition.
00:38:19Même les macronistes parfois font défaut.
00:38:22Mais oui, parce qu'on se sent tous quand même un peu dépossédés de notre pouvoir parlementaire.
00:38:29J'ai l'habitude de dire qu'un parlementaire ne sert à rien, un vote sur 577 ça fait rarement la différence.
00:38:34J'ai gagné une loi à une voix, donc la RSN, donc je fais un peu attention.
00:38:39Mais en revanche les 577 ils sont essentiels, c'est eux qui font la loi de la nation.
00:38:44Donc soit on se sent chacun un peu dépossédé de notre vote, et c'est vrai que c'est dur d'être mobilisé quand vous savez qu'au fond le résultat dépend assez peu de vous,
00:38:53il faut changer de méthode.
00:38:55François, est-ce que pour débrider la situation, est-ce que vous pensez qu'il faut vite une proportionnelle ?
00:39:02Alors je l'ai dit dans le papier qui fait effectivement une bonne trentaine de pages, donc partagez-le-vous, au moins ne coupez pas les armes.
00:39:10La proportionnelle, ce n'est pas la formule magique.
00:39:14Pour moi c'est un instrument qui permet de décoller les accords électoraux,
00:39:18qui aujourd'hui du fait du scrutin du nominal à deux tours ont lieu avant l'élection plutôt qu'après.
00:39:22Donc si vous voulez qu'on décolle les gens, qu'ils y aillent chacun sur leur couleur, qu'à suite on regarde les forces en présence et qu'on négocie,
00:39:32il faut la proportionnelle. C'est pour ça que je suis pour, historiquement je n'étais pas bien pour,
00:39:36j'étais plutôt pour un système qui avait montré ses preuves de stabilité.
00:39:39Mais là on a le pire des deux mondes.
00:39:41On a une assemblée fracturée, mais pas parce qu'elle est illégitime, elle reflète les fractures de la France.
00:39:48Et donc on a la proportionnelle, on se groupe, mais avec les défauts du scrutin majoritaire,
00:39:54des accords qui empêchent les uns les autres de se détacher pour négocier de bonne foi.
00:40:00Je pense que quand on a le pire de deux mondes, il faut en choisir un.
00:40:03Et aujourd'hui je pense que le seul qui nous permettrait d'avancer c'est la proportionnelle.
00:40:06Je ne sais pas si on l'aura, ça il faut demander au Premier ministre.
00:40:09Oui, dans ce qu'il est coutume d'appeler le bloc majoritaire,
00:40:14enfin majoritaire, majoritaire, quelles sont les organisations de concertation, d'échange ?
00:40:23Il semble qu'il n'y en a aucune.
00:40:25C'est très étrange quand même.
00:40:27Gabriel Attal avait demandé à ce qu'il y en a une discussion régulière avec toutes les composantes du groupe, formelles.
00:40:34A ce stade les autres groupes n'ont pas accepté.
00:40:36Donc il y a ce qu'on appelait les petits déjeuners de la majorité qui sont devenus visiblement,
00:40:41d'après ce que j'ai compris, les apéros de la majorité.
00:40:43Donc ce n'est plus le mardi matin, c'est le lundi soir.
00:40:45Peut-être qu'autour d'un verre d'eau pétillante ou autre, on discute plus efficacement qu'autour d'un café, j'en sais rien.
00:40:53Mais ça ne suffit pas.
00:40:55Je veux dire, il faut que le gouvernement puisse interroger ses principales composantes sur l'avenir.
00:41:01Il faut aussi que ses principales composantes travaillent ensemble.
00:41:04D'autant plus qu'aujourd'hui, vous le savez, on a, je pense, 880 PPL qui ont été déposés depuis un an,
00:41:10et un paquet qui ont été discutés. Donc les propositions de loi, il faut qu'on arrive à en parler ensemble.
00:41:15Et ça, ça n'existe pas. C'est insuffisant.
00:41:19Jean-Michel.
00:41:19Oui, bonjour. Jean-Michel Lamy, nouvel économiste.
00:41:21A propos de la loi de simplification de la vie économique.
00:41:26Alors je lis le communiqué du RN, notre combat a été victorieux.
00:41:31Alors, deux sous-questions. Il y a d'abord tous les épisodes dont vous pouvez nous donner votre avis sur votre analyse.
00:41:37Et puis, sous-questions aussi, est-ce qu'au fond, vous n'êtes pas détaché d'une opinion publique majoritaire sur ces questions ?
00:41:45Bon, d'abord, franchement, se communiquer, ils se foutent de la gueule du monde. Enfin, vraiment, excusez mon langage.
00:41:52Mais ce projet de loi, il date d'il y a plus d'un an. J'avais participé à sa préparation.
00:41:58J'étais à Bercy avec Olivier Grégoire, Guillaume Casbarian et sous la gouverne de Bruno Le Maire qui le portait.
00:42:04Donc nous, on porte des mesures de simplification depuis longtemps.
00:42:07J'ai été rapporteur général de la loi Pacte. J'ai été ministre de l'Industrie verte.
00:42:10Donc la simplification, on est pour. Et je pense que le RN avait voté contre, enfin, indiqué qu'il voterait contre à l'époque.
00:42:18Donc il y a clairement un changement de l'équation politique, il faut en tenir compte, qui fait qu'aujourd'hui, il vote essentiellement pour des intérêts politiques de court terme plutôt que sur le fond.
00:42:28Moi, je me suis exprimé publiquement pour dire que j'étais contre la suppression des ZFE et je ne suis pas pour, comme disait le président célèbre, emmerder les Français.
00:42:38Je suis pour qu'ils soient en bonne santé. Il y a 40 000 morts par an liées à la pollution de l'air.
00:42:45C'est 15 fois plus que les morts sur les accidents de la route. 13 fois plus.
00:42:49Donc, si on veut limiter la pollution, il faut que dans les endroits où la pollution est au-delà des limites sanitaires, qu'on la réduise.
00:43:01Et donc, les quatre villes aujourd'hui, quatre villes concernées, Paris, Lyon, Grenoble et Montpellier, il faut que dans ces villes-là, on puisse limiter la circulation des véhicules polluants
00:43:11parce qu'on sait que les particules fines sont les plus dangereuses pour la santé, y compris des petits, des bébés qui se baladent en poussette et qui respirent de la fumée des gaz d'échappement.
00:43:23À partir de là, cette loi, depuis qu'on l'a voté, elle a beaucoup évolué. On a fait des exceptions.
00:43:28Donc, il y a je ne sais plus combien de jours par an où les gens qui ont des véhicules polluants peuvent venir.
00:43:32Évidemment, les transports sanitaires ne sont pas concernés.
00:43:37Les marchés du dimanche à Paris ne sont pas concernés parce que si vous venez avec votre camionnette diesel pour installer votre étal de charcuterie, vous n'êtes pas concernés.
00:43:46Donc, on est dans de la politique là.
00:43:48Et donc, on a un groupe parlementaire, deux en fait, c'était intéressant, LFI, RN qui s'allient pour supprimer les aides-de-feu dans cet amendement,
00:43:59qui font de la politique.
00:44:02Ce n'est pas un gros mot de faire de la politique, on est là pour ça.
00:44:04Mais il y a un moment quand même, il y a des choses qui doivent, qui devraient nous rassembler, sur lesquelles on devrait pouvoir se mettre d'accord.
00:44:12On a peut-être eu la mauvaise méthode, je ne dis pas.
00:44:15C'est un texte à trous qui a été discuté deux jours par-ci, un jour par-là, par trois ministres différents.
00:44:22Moi, je soutiens le gouvernement, mais je dois le reconnaître que là-dessus, Bruno Le Maire portait ce texte, l'incarnait,
00:44:29même si nous, derrière, on le portait chacun dans notre parti, là, c'est comme Kissinger avec l'Europe, quoi.
00:44:35Simplification, quel numéro de téléphone ?
00:44:37Qui est-ce qui portait cette loi ?
00:44:38Il y avait trois ministres au banc, ils ont fait leur travail, mais dans les médias, sur les tribunes.
00:44:43Donc, c'est vrai qu'il est mal entré, quoi.
00:44:45Il est mal entré dans l'atmosphère, il a été examiné par trous.
00:44:50Nous, on a fait une réunion de groupe dimanche, on a décidé très majoritairement, mais ça ne vous a pas échappé,
00:44:56il y a eu quelques votes pour et quelques abstentions de vote et contre.
00:44:59Vous connaissez le travail parlementaire mieux que personne, le travail ne s'arrête pas là, il y aura une CMP.
00:45:04Le message qu'on a donné hier, quand même, c'est que si on voulait que la lecture de ce MP soit largement adoptée,
00:45:11il allait falloir faire des changements profonds à ce texte, notamment sur ce sujet-là.
00:45:14Après, les 14 sénateurs et députés qui seront dans la salle décideront s'ils souhaitent avoir une majorité plutôt du centre-droite au centre-gauche
00:45:23ou plutôt de l'extrême droite à la droite. C'est ce qu'on a eu hier, avec un résultat que moi, je regrette.
00:45:28Vous pensez que la CMP peut aboutir à faire adopter l'amendement gouvernemental qui était pour réserver les ZFE à Paris et Lyon
00:45:35et puis laisser ça ensuite à la main des collectivités territoriales ?
00:45:41Ou est-ce que vous pensez quand même que... Les sénateurs n'avaient pas pensé à supprimer les ZFE pendant la lecture au Sénat,
00:45:46mais il n'est pas sûr que ça déplaise à la majorité sénatoriale in fine.
00:45:50Ou est-ce que vous pensez que ça va être compliqué ?
00:45:52Et il faudra peut-être à ce moment-là, certains disent que ça pourrait être considéré comme un cavalier législatif par le Conseil constitutionnel.
00:45:57Non mais... Je ne souhaite pas l'union de l'extrême droite, de la droite réactionnaire et de la droite républicaine.
00:46:07Voilà. Et ce texte-là, il est soutenu par ça. Donc si certains veulent faire ce choix-là, là, ce sera un choix politique très important.
00:46:16Ça ira au-delà des quelques milliers de morts par an. Le parti des Républicains s'est coupé en deux sur ce choix stratégique il y a un an.
00:46:23S'ils souhaitent le faire évoluer, c'est leur droit. Mais voilà. Moi, je continue à penser qu'on peut faire des coalitions alternatives à l'union des droites.
00:46:34Je suis en profond désaccord avec Éric Zemmour, M. Ciotti et quelques autres sur ce sujet. Je continuerai à l'aide jusqu'au bout.
00:46:41Est-ce que c'est symptomatique, ce projet de loi, de la difficulté d'un gouvernement sans majorité à avancer sur ce genre de texte assez conséquent ?
00:46:50Est-ce que ça veut dire quoi ? Qu'il faut, du coup, se défausser en quelque sorte sur des propositions de loi ?
00:46:57On a vu ça, finalement, sur le narcotrafic, sur l'aide à mourir, avec parfois des propositions de loi, du coup, qui permettent une initiative sénatoriale.
00:47:05On apprend des noms de sénateurs, M. Duplon, M. Grémillet, avec des lois qui créent beaucoup de débats ici.
00:47:13Vous parliez du fonctionnement de l'Assemblée tout à l'heure. Est-ce que, finalement, la situation à l'Assemblée n'a pas déséquilibré tout le système institutionnel ?
00:47:21Et comment on fait pour en sortir ? Guillaume Tabard, dans Le Figaro, ce matin, a écrit qu'Yael Brunpivet et Gérard Laché veulent faire en sorte de sortir d'une forme d'immobilisme.
00:47:32Comment on fait ?
00:47:34On lit mon papier. Non, mais je plaisante, mais la fin de vie, c'est quand même plutôt un bon exemple de débat parlementaire qui fonctionne très bien.
00:47:46Moi, j'ai eu le plaisir et l'honneur, même, parce que c'est un texte auquel je croyais beaucoup de présider des séances.
00:47:51Il y avait des gens en désaccord sur tous les bancs. Il y avait des débats apaisés. On a fait avancer le texte.
00:47:57Il a été largement adopté avec des gens qu'on votait contre, sans pour autant mettre le feu à Paris.
00:48:02Et je pense que c'était une avancée sociétale plébiscitée par les Français qui a donné une bonne loi.
00:48:08On verra ce qu'on s'est en fait, où ça va être très long.
00:48:10Donc, le signe de ça, c'est qu'en fait, quand on veut, on peut. On peut faire. On peut.
00:48:16Et ça ne vous aura pas échappé que le Premier ministre n'était pas le plus grand fan de ce texte.
00:48:20Mais finalement, la présidente de l'Assemblée, notamment, et un certain nombre de groupes parlementaires, dont l'autre, ont poussé pour que ça ait lieu.
00:48:28Et ça a eu lieu et ça a eu bien lieu.
00:48:30Puis il y a les contre-exemples que vous mentionnez, simplification, mais même les PPL.
00:48:33Ce n'est pas la recette magique. L'énergie, aujourd'hui, ça part dans tous les sens.
00:48:37Et du plomb, on verra ce que ça donne.
00:48:38On a quand même, je pense, exploré tous les articles du règlement de l'Assemblée nationale.
00:48:42Il y en avait un paquet qu'on n'avait pas exploré et qu'on a exploré.
00:48:45Donc, qu'est-ce qu'il faut ?
00:48:47On a tous une responsabilité.
00:48:49Je pense que le gouvernement doit entrer dans un processus législatif qui soit une proposition de loi à PGL de manière différente.
00:48:58Il faut consulter. Il faut négocier. Il faut signer des accords.
00:49:02Ensuite, une fois qu'on est d'accord, je parlais tout à l'heure de l'énergie.
00:49:05Si on était d'accord sur un schéma de l'énergie, origin 2050, au sein d'un bloc républicain qui va des communistes au LR,
00:49:12on recrée le CNR en passant par les socialistes et le bloc central.
00:49:16Les écolos sont contre le nucléaire. Ils ne sont jamais là. Les insoumis non plus. Le Rennes ne veut que du nucléaire. Mais tout le reste, on peut se mettre d'accord.
00:49:23Ensuite, il faut de la discipline.
00:49:25Il faut qu'on tienne les accords.
00:49:27Quand vous êtes en Nouvelle-Zélande ou en Espagne, quand vous signez un accord de coalition avec les présidents de partis, tout le monde suit.
00:49:35Donc c'est vrai qu'il y a un enjeu de discipline parlementaire aussi.
00:49:37Si la moitié des groupes, parce que tel ou tel sujet de circo les occupe, votent contre un accord de coalition, on n'y arrivera pas non plus.
00:49:46Donc moi, mon appel, c'est un appel à la responsabilité de tous et de toutes face à cette situation exceptionnelle.
00:49:56J'espère quand même. On se groupe, pas de majorité et une situation budgétaire extrêmement difficile.
00:50:04Soit on monte tous nos niveaux de jeu d'un cran et on essaye de passer en Ligue des Champions, soit on reste en Ligue 2 et on n'ira nulle part.
00:50:09Bonjour, Lucie Aubourg pour l'AFP. Vous parlez de discipline, mais quand même, vous êtes passé un peu vite sur le vote simplification, les votes contre, les abstentions dans votre groupe.
00:50:21Est-ce que ça dit quelque chose de votre groupe ? Et comme vous parlez de discipline...
00:50:25Non, enfin oui, ça dit quelque chose. Ça dit que sur ce texte, il y avait des nuances.
00:50:30Mais qu'in fine, moi, j'ai échangé avec certains qui sont abstenus. Je n'ai pas eu le temps d'échanger avec certains qui ont voté pour.
00:50:43Certains sont abstenus parce qu'ils sont pour la simplification et considéraient que ce texte avait quand même un certain nombre de piliers importants.
00:50:50Mais ils m'ont aussi dit que ça ne préjugait en rien de leur vote final sur le texte.
00:50:54Parce qu'au fond, la copie, elle sera rendue à l'issue de la CMP si la CMP est convoquée et si elle a un accord.
00:51:00Mais c'est vrai que nous aussi, on a des enjeux de nuances sur le narcotrafic, sur la simplification, sur du plomb.
00:51:11On a eu des débats entre nous aussi. Donc le débat, il est sain.
00:51:16Maintenant, il faut qu'on arrive à avancer au maximum vers des solutions sur lesquelles on se met d'accord.
00:51:23Moi, j'espère en tout cas qu'une fois que la CMP aura donné sa vérité, qu'on aura une position quasi unanime au sein du groupe.
00:51:31Il y a toujours quelques petits... Mais là, ça fait effectivement beaucoup. Il y a une mémoire, 14 abstentions et 8 votes pour.
00:51:3722 sur un groupe d'une centaine, ça fait beaucoup. Donc il faut qu'on travaille ça.
00:51:41Sur l'énergie, il y a eu un petit imbroglio autour d'un amendement en commission, ce qui fait que l'article sur la relance du nucléaire a été supprimé.
00:51:50Cet aspect du texte est en débat depuis hier soir et ça va continuer aujourd'hui.
00:51:54Il y a toujours des votes incertains. On l'a bien vu depuis un an à l'Assemblée.
00:51:58Mais si on fait le compte de ceux qui sont partisans du nucléaire vis-à-vis de ceux qui sont partisans des renouvelables, il y a un débat là-dessus.
00:52:08Vraisemblablement, la relance du nucléaire devrait être rétablie. Est-ce que pour vous, c'est ce qu'il faut faire ?
00:52:13Vous qui avez été chargé de l'industrie et de l'énergie au gouvernement, est-ce qu'il faut acter puissamment cette relance du nucléaire ?
00:52:20Sachant que, d'après ce qu'on a compris, de toute façon, ce texte-là n'ira pas au bout de la navette parlementaire
00:52:25puisque le gouvernement a annoncé un décret, et on retombe sur les questions précédentes,
00:52:29a annoncé un décret avant la fin de l'été, a priori, sur la programmation pluriannuelle de l'énergie.
00:52:36Moi, j'aime beaucoup Marc Ferracci. Il m'a succédé avec talent à l'industrie et à l'énergie, mais là, je ne suis pas d'accord avec lui.
00:52:41Enfin, il faut choisir. Moi, je vais vous faire une confidence.
00:52:44Quand j'étais ministre de l'énergie, je voulais passer un décret.
00:52:47J'avais eu des discussions assez difficiles, notamment aux questions au gouvernement, sur ce sujet.
00:52:52Mais soit on passe par des craisses ou on passe par la loi, mais on ne peut pas faire la moitié l'un et la moitié l'autre
00:52:58parce que là, c'est le pire des deux mondes. Donc, sur le nucléaire, évidemment, il faut le relancer.
00:53:02Moi, j'ai été à l'Elysée la semaine dernière pour le dîner autour de VivaTech.
00:53:06Il y avait Jensen Wang, qui est le PDG d'NVIDIA, qui est la boîte qui fait des puces qui sont vendues dans le monde entier
00:53:12pour l'intelligence artificielle. Il dit, mais il n'y avait que vous qui avez raison.
00:53:16Il n'y a que vous qui avez maintenu, même si on a eu, nous aussi, nos allers-retours.
00:53:20Il faut le reconnaître, on n'a pas été parfait.
00:53:21Il n'y a que vous qui avez maintenu un parc nucléaire de cette intensité.
00:53:25Il n'y a que vous qui avez continué à chercher. Il n'y a que vous qui, à ce stade, le relancer avec une telle ampleur.
00:53:30Il faut le faire, mais ça ne suffira pas parce que relancer un parc nucléaire, ça prend beaucoup de temps
00:53:35et qu'on sait bien que l'éolien, le solaire, le terrestre, l'hydrolien, c'est plus petit, c'est plus flexible,
00:53:42c'est plus facile à développer. Donc, il faut faire les deux.
00:53:46Je ne sais pas si on sera à 50-50, 60-40, 40-60, mais c'est ça dont il faudrait qu'on discute.
00:53:52Et vous êtes passé, vous aussi, un peu vite sur le fait que l'amendement a été voté.
00:53:57Il y a quand même des gens qui sont pour le nucléaire, qui ont voté contre le programme nucléaire.
00:54:00Enfin, je veux dire, c'est n'importe quoi.
00:54:02Donc, il faut qu'on arrête de faire de la petite politique sur des sujets importants.
00:54:05On peut faire de la grande politique. On aura toute l'occasion de le faire en 27.
00:54:09Là, il faut qu'on développe notre industrie, notre décarbonation, notre parc nucléaire.
00:54:13Et pour ça, il faut voter cette loi.
00:54:16Alors, comment vous anticipez la question de la dissolution ?
00:54:20Vous vous y préparez ? Vous avez mis vos équipes en alerte rouge ?
00:54:24Alors, vous parlez à un ministre à l'époque qui était sur un plateau en train de se faire maquiller.
00:54:30Et c'était chez France Info. On en plaisante régulièrement avec la maquilleuse quand j'y retourne,
00:54:35quand le président annonçait la dissolution, alors qu'un quart d'heure avant, je disais
00:54:38« Mais non, ça n'arrivera pas, c'est n'importe quoi, etc. »
00:54:41Donc, je ne m'y étais pas préparé il y a un an et je ne m'y prépare pas plus aujourd'hui.
00:54:47Ça fait partie des armes institutionnelles du président, évidemment.
00:54:50S'il l'actionne, il l'actionnera. J'ai cru comprendre qu'il ne souhaitait pas l'actionner.
00:54:56Et là-dessus, je suis d'accord avec lui.
00:54:57Il faut qu'il garde quand même ses leviers à disposition et qu'il tienne compte de la situation actuelle aujourd'hui.
00:55:03Mais j'espère qu'on n'en aura pas eu d'autres. Non, ça, c'est clair.
00:55:06Oui, vous appelez à la raison, en somme, à la raison politique.
00:55:10Ça a l'air fou, hein ?
00:55:11Mais...
00:55:11Oui, oui, c'est énorme.
00:55:14Mais non, mais justement, il y a la perspective présidentielle.
00:55:17Et est-ce qu'on peut dire que finalement, la présidentielle est l'élection qui rend les hommes politiques fous ?
00:55:21Oui, peut-être les hommes plus que les femmes, d'ailleurs, mais un peu...
00:55:26Non, non, mais je pense que ce n'était pas juste un absurde.
00:55:29Non, mais aujourd'hui, tout le monde veut présider dans ce pays, personne ne veut gouverner.
00:55:34Bon, ben, dans deux ans, pendant les deux ans qui viennent, on a besoin d'un gouvernement et d'une assemblée qui fonctionne.
00:55:39Dans mon papier, je dis... Je ne sais plus si je le dis explicitement, mais en tout cas, je vais vous le dire maintenant.
00:55:45Moi, je suis convaincu que, au gouvernement, dans les deux ans qui viennent, il faut qu'il y ait des hommes et des femmes qui ne souhaitent pas être candidats à la présidentielle.
00:55:54Alors, ça supprime beaucoup de monde, parce qu'ils doivent être 58 la dernière fois que j'ai compté.
00:55:58Mais on ne peut pas mélanger des débats de fonds importants qui vont avoir lieu à l'occasion d'une élection présidentielle et la gestion au quotidien des grands enjeux des Français, l'école, la sécurité, l'international.
00:56:12Je n'ai pas répondu à votre question.
00:56:14Les questions au gouvernement, quand même, permettent au ministre des Affaires étrangères de s'éprimer régulièrement.
00:56:20Et j'espère que les Affaires étrangères et la Défense font leur boulot.
00:56:22Je n'y suis pas, donc il y a pas mal d'auditions à huis clos.
00:56:25Donc, j'imagine que le Parlement est assez enseigné.
00:56:27Et puis, on peut avoir des débats, 50-1, autres.
00:56:30Mais, non, je pense qu'il faut choisir, quoi, gouverner ou présider.
00:56:35Certains feront les deux en 2027.
00:56:37Mais en attendant, là, non, je pense que l'un obère l'autre et vice-versa.
00:56:42Ce sera le mot de la fin entre... Il faut qu'on s'arrête.
00:56:45Juste une petite question. Vous êtes prêt à gouverner, vous ?
00:56:48Moi, je suis vice-président de l'Assemblée nationale.
00:56:51On a, j'espère le montrer au Perchoir, à chaque fois, une volonté, mais violente, profonde, de faire en sorte que ça marche.
00:57:03Moi, quand je suis au Perchoir, j'essaye de respecter tout le monde, de faire avancer.
00:57:06Je rencontre, évidemment, comme nous tous, beaucoup de parlementaires avec qui j'échange autour de ça.
00:57:12Moi, vous savez que j'ai fait des choses avant, je ferai peut-être des choses après.
00:57:15Moi, les 10 ans ou presque que j'ai consacré à la politique, je l'ai fait à l'industrie et à l'énergie aussi.
00:57:21Je l'ai fait avec comme volonté majeure de dépasser les clivages.
00:57:26Quand on dit le macronisme est mort, il n'est pas mort, etc.
00:57:28Le dépassement des clivages bête et méchant pour faire avancer la France en avant.
00:57:34Et donc, j'essaye de le faire là où je suis. Je suis très heureux où je suis.
00:57:37Message au service. Il va y avoir le renouvellement des postes en septembre.
00:57:40Donc, voilà, j'espère que je serai renouvelé dans ce beau poste qu'est celui de vice-président de l'Assemblée nationale.
00:57:45Voilà, c'est un aura à essayer, comme c'est souvent le cas en fin de rencontre.
00:57:48Bien sûr.
00:57:48Merci Roland Lescure pour cette rencontre entre appel à la raison, a dit Chantal Didier, et liberté de parole.
00:57:54Et on vous libère à la minute près.
00:57:55Parfait. Merci beaucoup.
00:57:56Merci à vous.
00:57:57Bonne continuation et merci de continuer à porter haut et fort les couleurs de l'Assemblée dans les médias parce qu'on en a besoin.
00:58:03Merci.
00:58:04Merci.
00:58:34Merci.
00:59:04Merci.
00:59:34Merci.
01:00:04Merci.
01:00:34Merci.
01:01:04Merci.
01:01:34Merci.
01:02:04Merci.
01:02:34Merci.
01:03:04Merci.
01:03:34Merci.
01:04:04Merci.
01:04:34Merci.
01:05:04Merci.
01:05:34Merci.
01:05:35Merci.
01:05:36Merci.
01:05:37Merci.
01:05:38Merci.
01:05:39Merci.
01:05:40Merci.
01:05:41Merci.
01:05:42Merci.
01:05:43Merci.
01:05:44Merci.
01:05:45Merci.
01:05:46Merci.
01:05:47Merci.
01:05:48Merci.
01:05:49Merci.

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