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00:0111h-13h, Pascal Praud sur Europe 1
00:04Bon cher Jacques, évidemment c'est la tristesse parce que je le disais, on était tout à l'heure ensemble sur CNews,
00:12Bernard Lacombe, il incarne tout ce qu'on a aimé dans le football, une fidélité à un club, l'Olympique Lyonnais,
00:19mais il vient aussi d'une période du football, je parle quand il était joueur,
00:23qui est une période particulière puisque c'est le réveil du foot français avec Saint-Étienne, notamment en 76,
00:31et c'est l'avènement des Bleus de Michel Platini et puis la grande aventure des Bleus qui commence.
00:36Parce qu'avant 71, 72, 73, ce sont les vaches maigres pour le foot français.
00:45Il n'y avait rien.
00:46C'est Stéphane Kovacs qui vient relancer d'une certaine manière le foot.
00:49Avec comme un joueur Michel Hidalgo.
00:51Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
00:53Et donc Michel Hidalgo récupère l'équipe de France et puis il fait de la magie avec des joueurs dont Bernard Lacombe,
01:03dont Michel Platini, dont Jean Tigana, dont Alain Gires, des joueurs assez exceptionnels qui gagnent l'Euro 84.
01:12En fait, Bernard Lacombe, il fait partie de ce patchwork du renouveau du football français
01:17avec des joueurs, comme je viens de noter, signalés, des joueurs magiques.
01:22Je parle de Baptiston, on peut parler de la Coupe du Monde de 82, on peut parler de plein de choses avec Bernard Lacombe,
01:28on peut parler de tous les titres qu'il a eus avec l'Olympique Lyonnais, avec tous les titres qu'il a eus avec les Girondins de Bordeaux,
01:34son passage, je veux dire, à Saint-Étienne, tout le monde s'en souvient.
01:37L'attaque, en toute simplicité, c'était Dominique Rocheteau, Bernard Lacombe.
01:42Et ils ont mis, je ne sais pas combien de buts à eux deux.
01:44J'ai eu Dominique Rocheteau tout à l'heure, ils sont tous très émus.
01:47J'ai appelé tout le monde parce que j'avais envie de parler avec eux, j'avais envie d'échanger avec eux.
01:51Et tout le monde me dit, qu'est-ce qui nous a fait rire ?
01:55En dehors de ces qualités footballistiques fabuleuses, qu'est-ce qui nous a fait rire ?
01:59Dans le vestiaire, dans l'avion, dans le car, c'était, on peut dire, un humoriste du football.
02:06C'était un compteur.
02:08Vous l'avez bien dit tout à l'heure sur CNews, c'est Michel Audiard, c'est le Michel Audiard du football.
02:13Il avait des phrases qui étaient incroyables, c'est ce que je disais tout à l'heure chez Pascal sur CNews.
02:19Il y avait un joueur qui s'appelait André Martellemi, qui était un joueur d'Angers qui avait été transféré à Saint-Étienne.
02:25Et donc à Saint-Étienne, il y avait comme attaquant Dominique Rocheteau, il y avait Bernard Lacombe et le fameux André Martellemi.
02:31Et André Martellemi lui disait, Bernard, je voudrais jouer comme toi.
02:35Il le regarde les yeux dans les yeux, hyper sérieux, il fait, en rêve.
02:39Donc vous voyez, il l'avait tué d'entrée, d'entrée, mais c'est impossible.
02:43Mais il respire le foot.
02:44Ce qui est formidable chez ces gens-là, en fait, il y a quelque chose qui a sans doute changé par rapport à la génération d'aujourd'hui,
02:52c'est que leur vie, c'est le football.
02:53J'ai envie de dire, il n'y a rien d'autre.
02:55Rien d'autre.
02:56Il y a la famille, bien sûr, il y a les enfants, évidemment.
03:00Mais ces 24 heures sur 24, ils regardaient sans doute tous les matchs de football.
03:05Ces gens qui respirent le football, tu as l'impression que, voilà, la vie tourne autour du football.
03:10Alors qu'il me semble qu'aujourd'hui, parfois dans la jeune génération, il y a des centres d'intérêt qui peuvent être divers.
03:16Non mais vous avez cette génération avec Alain Jires, il y a un côté obsessionnel du football.
03:21C'est-à-dire qu'ils se réveillent le matin, ils parlent football, ils vont acheter les journaux.
03:26À l'époque, on achetait les journaux.
03:28Oui, mais c'est vrai, il allait acheter les journaux, il allait au kiosque, à Bordeaux ou à Lyon.
03:33Il achetait les journaux locaux, il achetait le progrès, il achetait l'équipe.
03:37À Bordeaux, il achetait le sud-ouest, etc.
03:40Ils ne vivaient que pour ça.
03:42Ils allaient à l'entraînement.
03:44L'entraînement était pour eux un plaisir.
03:46Ils étaient contents d'aller à l'entraînement.
03:49L'odeur du gazon, en fait.
03:51L'odeur du gazon, l'odeur du camphre dans le vestiaire.
03:55Et puis les plaisanteries à deux balles qu'on a tous fait dans un vestiaire.
03:58Donc ils avaient besoin de ça.
03:59Et puis un jugement sûr, c'est ça.
04:00Parce que qu'est-ce qui est dur dans le football ?
04:02C'est le jugement.
04:04Notamment des jeunes joueurs.
04:05Tu vois, quelqu'un qui a 13 ans, 14 ans, 15 ans, de le projeter, de voir le potentiel.
04:09Je peux vous dire que celui qui arrive à avoir un potentiel dans un gazon de 15-16 ans,
04:15son œil vaut de l'or.
04:17Parce que tu peux prendre ou ne pas prendre.
04:20Et son jugement est quand même sûr.
04:22C'est ça qui est tellement difficile.
04:24D'abord, il a joué avec des grands, grands joueurs.
04:26Donc il connaît le haut niveau.
04:28Il a joué avec Michel Platini, bien sûr.
04:29Alain Giresse, on l'a dit.
04:31Et puis il a joué aussi avec deux personnes qui ont été le détonateur.
04:35Je parle de sa carrière footballistique.
04:36Ils ont été le détonateur de son immense talent.
04:39Fleury Dinalo, qui a été un immense joueur de l'Olympique Lyonnais.
04:42Et surtout, Serge Keza.
04:44Évidemment, ça ne parle pas à des auditeurs de maintenant,
04:46parce qu'il y a quand même 50 ans, donc ça ne rajeunit pas.
04:49Mais c'est deux garçons qui l'ont construit.
04:52Et donc, quand il est parti à Bordeaux, il a fait son métier de footballeur.
04:55Après, il est revenu, super bidé de Claude Béz, à Jean-Michel Aulas.
05:00Jean-Michel Aulas reprend l'Olympique Lyonnais.
05:03Et Béz, le président de Bordeaux, lui dit, mais qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?
05:05Il me dit, tu prends deux anciens.
05:07Il prend Raymond de Bénin comme entraîneur et Bernard Lacombe comme manager général.
05:11Et ils réussissent un truc phénoménal.
05:14Ils sont sept fois champions de France.
05:15Ils font des nuits finales de Ligue des Champions.
05:17Et Lyon est l'un des plus grands clubs du football français de ces 30 ou 40 dernières années,
05:22grâce au duo Jean-Michel Aulas et Bernard Lacombe.
05:26Il ne faut pas l'oublier, ça.
05:26Il ne faut pas l'oublier.
05:27Mais bien sûr que Jean-Michel Aulas, c'est le plus grand patron de l'histoire du foot français.
05:33Mais bien sûr !
05:34Parce qu'en plus, ça s'est bien terminé, alors que parfois, avec d'autres présidents,
05:38il paie à leur âme, bien sûr, mais ça ne s'est pas toujours bien terminé.
05:41Mais lui, il a vendu son club et on voit aujourd'hui dans l'état dans lequel est son club,
05:45puisque depuis qu'il ne s'en occupe plus, c'est quand même pas la même chose.
05:48Il est 11h12, nous sommes avec l'excellent Jacques Vendroux, Bernard Lacombe,
05:54qui a marqué un but de la main.
05:56Il avait contrôlé de la main et il s'était emmené le ballon comme cela,
06:01dans sa course en 1973, lors d'une célèbre finale de Coupe de France entre Nantes et Lyon.
06:08Arbitre Joël Quignot.
06:09Non, Robert Wurtz.
06:10C'est Robert Wurtz.
06:11Joël Quignot, c'est la deuxième finale.
06:13Voilà, Robert Wurtz et qui va valider deux buts de deux mains.
06:18C'est-à-dire que Didier Cuecou avait marqué sur corner un but de la main,
06:22du point Didier Cuecou, qui est toujours de ce monde d'ailleurs et qu'on peut saluer.
06:26Et puis Bernard Lacombe, lui, s'était emmené le ballon.
06:29Il faisait très chaud ce jour-là.
06:30Nous, on était Nantais, donc on était dans notre poste, en noir et blanc.
06:34Et Nantes jouait en rouge.
06:35Et vous savez pourquoi Nantes jouait en rouge et Lyon en blanc ?
06:38Non, pourquoi ?
06:38Mais parce que la télé était en noir et blanc.
06:40Donc, il fallait un maillot foncé et un maillot clair.
06:44C'est aussi belle que ça.
06:45Nantes n'a jamais joué en rouge de sa vie.
06:47C'est incroyable ce que vous racontez.
06:48C'est un autre monde.
06:51Il y avait un peu de télé couleur, mais il y avait surtout des télés en noir et blanc.
06:54Donc, à la télé, si Nantes avait joué en jaune,
06:56Si Nantes avait vraiment du mal à différencier.
06:58Si Nantes avait joué en jaune, Nantes, le jaune à la télé, c'est blanc.
07:02Donc, les téléspectateurs n'auraient pas pu...
07:07J'ai récupéré le maillot blanc de Raymond Domenech.
07:09Voilà, maintenant, vous savez tout.
07:10On peut le faire gagner aux autres.
07:12Non, non, non, arrêtez.
07:13Arrêtez.
07:14Et figurez-vous que moi, alors figurez-vous que je dois avoir,
07:18Parce qu'un maillot de cette finale-là, j'en ai un aussi,
07:20C'est un des rares maillots que j'ai,
07:22De Hugo Bargasse, qui joue avec le numéro 4.
07:25Et c'est un maillot rouge avec Périer dessus,
07:28Puisque Périer était le sponsor de la Coupe de France.
07:3211h14, à tout de suite.
07:33Sur Europe 1.
07:34Europe 1.
07:39Europe 1.
07:40Pascal Pro et vous.
07:4111h16 sur Europe 1.
07:42Vous écoutez Pascal Pro.
07:43Hommage à Bernard Lacombe.
07:45Pascal avec notre ami Jacques Vendroux en studio.
07:47Jacques, alors un mot quand même sur le joueur qu'il était,
07:50Parce que c'est un joueur à l'ancienne.
07:52C'est un joueur tout en finesse.
07:53Le foot a changé.
07:54Il est devenu beaucoup plus physique.
07:55Par exemple, ce n'était pas le joueur le plus doué de la tête.
07:58Parce qu'athlétiquement, il ne fait pas 1m85 ou 1m90 comme les joueurs sans doute d'aujourd'hui.
08:04Mais il y a une particularité.
08:06En 1984, la France est championne d'Europe.
08:08Il ne marque pas un but.
08:09C'est Michel Platini qui marque 9 buts sur 13 en 1984.
08:14Mais c'est le deuxième meilleur buteur de l'histoire de la première division.
08:19La première division, le meilleur buteur de tous les temps, s'appelle Delionis.
08:24Et le deuxième meilleur buteur, c'est le français Bernard Lacombe.
08:29Et dans tous les clubs où il est passé, je parle en Ligue 1,
08:32Première division à l'époque.
08:33Première division comme on disait à Jadis.
08:35Première division à l'époque.
08:36L'Olympique Lyonnais bien sûr.
08:38L'A.S. Saint-Etienne.
08:38Donc ce n'était pas simple.
08:40Saint-Etienne avec, je le disais, Rocheteau et surtout Bernard.
08:44Et puis c'est vrai qu'après, il y a l'évanement, l'éclatement de sa carrière,
08:51si on peut parler comme ça, au Girondins de Bordeaux,
08:53où ils ont une équipe incroyable.
08:55Mais surtout, surtout, où il a joué, Bernard,
08:58surtout à Lyon, un peu à Saint-Etienne,
09:00mais surtout, surtout à Bordeaux.
09:02C'était des mecs qui s'émaient.
09:04C'est des mecs qui se respectaient.
09:06C'est des mecs qui se voyaient en dehors du terrain d'entraînement,
09:09en dehors des matchs, en dehors de ce qu'on peut appeler maintenant la mise au vert, etc.
09:13Ils avaient des rapports privilégiés.
09:16Et il y a quelqu'un à qui, je pense, qui est effondré, René Girard.
09:19Ça vous parle, René Girard ?
09:20Bien sûr, René Girard.
09:21C'était son ami.
09:22C'était son confident.
09:24René Girard a joué le poste numéro 6,
09:26celui qui déblayait un petit peu.
09:27Oui, il déblayait pas, il cassait les joueurs adverses de temps en temps.
09:30Oui, il déblayait pas.
09:31Il était un petit peu rude, comme Jean-Tigana.
09:33C'était Léon.
09:34Mais oui, mais je sais, mais pas ce que je sais.
09:36Mais moi, j'adore René Girard.
09:37On ne va pas refaire les Bordeaux-Saint-Etienne historiques.
09:41Et puis, il y avait, c'était des tournages sur les terrains.
09:45C'est l'un des rares, parce que Bernard Lacombe est très, très courageux.
09:49Parlez dans le micro, bon sang.
09:50Mais je parle dans le micro.
09:51Non, vous parlez pas dans le micro.
09:53Il a toujours défendu, Pascal.
09:5440 ans, il fait de la télé.
09:55Il parle pas dans le détail.
09:56Je parle dans le micro, mais là, je m'excuse, M. Girardin.
10:00Je m'excuse, M. Girardin, je vous écoute, je vous dis, je vous regarde, etc.
10:05Je suis désolé de ce spectacle, de la part de Pascal, qui devient pathétique, etc.
10:11Donc, je m'en excuse auprès de vous, qui est un grand écrivain, etc.
10:15Pour être sérieux, il adorait.
10:17Il adorait, par exemple, c'est l'un des rares qui est parti défendre Claude Besse,
10:22quand il était en difficulté.
10:23C'est l'un des rares qui est parti le voir en prison, avec Didier Koukou.
10:27C'est l'un des rares qui est...
10:29On parlait du football d'avant.
10:31Le football d'avant, il a une qualité extraordinaire.
10:34Il y avait l'amitié, il y avait la fidélité, il y avait le respect.
10:38Vous voyez les joueurs de Bordeaux ou de Lyon et de Nantes de l'époque,
10:42quand ils se voient, ils s'embrassent.
10:44Oui, parce qu'ils ont passé plus de temps ensemble.
10:45Alors, quel est le point commun entre Alain Giresse, Henri Michel, Dominique Rocheteau, Bernard Lacombe ?
10:53Je pourrais en citer plein.
10:54Quel est leur point commun ?
10:55Ils sont tous joués en France.
10:57Aujourd'hui, ils seraient tous ailleurs.
11:00Évidemment qu'avec le talent de Bernard Lacombe,
11:02ils joueraient à Manchester, ils joueraient à Liverpool, que sais-je.
11:06Dans le temps, tous les joueurs français restaient en France.
11:10Le premier qui est parti, c'est Michel Platini à la juve.
11:13Six est parti en Turquie et puis en Angleterre,
11:16mais il n'y avait pas un joueur qui partait.
11:18Il y a eu Bonifaci dans les années 40-50 qui a parti jouer en Italie.
11:21Il y a Marion Vineski qui a parti jouer en Italie.
11:24C'était tout à fait rare.
11:25Et qu'est-ce qui se passait, par exemple, Henri Michel ?
11:27Il restait toute sa vie de footballeur à Nantes.
11:31Les joueurs restaient.
11:33Les joueurs restaient.
11:35Comment dire ?
11:36L'Arquet est resté le plus longtemps à Saint-Etienne.
11:38Il a terminé au Paris Saint-Germain.
11:40Mais tu restais dans un club.
11:41Dernière chose, Jacques.
11:42Hier, parce que vous êtes ami avec Bernard Lacombe,
11:45vous étiez avec lui.
11:47Vous étiez dans cette chambre d'hôpital
11:48où il est mort hier soir.
11:51Parce que sa mort était, hélas, annoncée.
11:53Enfin, c'est une clinique en dehors de Lyon.
11:55Hélas, sa mort était annoncée.
11:57Ou en tout cas programmée.
11:59Depuis de nombreuses semaines, il allait mal.
12:02Et vous avez quand même pu échanger avec lui,
12:04avec son épouse, sans doute hier.
12:06D'abord, vous le comprendrez,
12:08j'ai une pensée immense pour ces deux garçons.
12:12J'ai une pensée immense pour Mireille.
12:14Parce que tout à l'heure, vous disiez,
12:16c'est une autre époque.
12:19Sauf que, par exemple, on parle de Mireille Lacombe
12:22où on peut parler d'autres femmes de joueurs.
12:24À l'époque, c'est les femmes qui s'occupaient de tout.
12:27Donc, elles s'occupaient de tout.
12:29De tous les détails techniques,
12:31de l'appartement.
12:31Elles s'occupaient de tout.
12:33Et le mari ne se consacrait qu'au football.
12:36Et oui, mais c'est très important.
12:37C'est-à-dire qu'il n'y avait pas de soucis.
12:39Il n'y avait pas d'erreur.
12:40Parce que c'était l'intérêt de la femme.
12:41Vous en parlez avec nostalgie de ce temps
12:43où la femme était au service de son mari.
12:46C'est ce que vous voulez dire.
12:47Quelque part, oui, je vais passer un petit message.
12:50C'est ça.
12:52Passons, passons.
12:53Non, mais c'est vrai qu'hier,
12:54hier, l'histoire, l'histoire, l'histoire...
12:57Vous êtes...
12:59Vous êtes...
12:59Je ne suis pas fou, c'est que je dis la vérité.
13:02Les femmes s'occupaient de tout.
13:05Les épouses, beaucoup d'épouses,
13:08ont essayé de nous protéger, etc.
13:11De nous aimer.
13:12Et maintenant, je reconnais qu'on demande
13:15une certaine forme d'indépendance, etc.
13:17Mais bon, c'est comme ça, c'est la vie.
13:19Mais c'est la vie, mais c'est la vie.
13:22Je vais avoir des ennuis, je vais te mis à pied.
13:24C'est quoi ?
13:24Jacques, s'il vous plaît, réagissez, Géraldine.
13:28Mais on a le droit de travailler
13:29et d'avoir notre indépendance, Jacques.
13:31Mais je suis complètement d'accord.
13:32Et on s'occupe de nos amours aussi,
13:33en même temps, et de nos enfants.
13:34Mais attendez, mais moi...
13:36Vous voulez m'embarquer où, là ?
13:38Vous voyez, moi ?
13:39Vous voyez, ça vous voyez.
13:40Vous voulez m'embarquer sur un sujet
13:42qui n'est pas du tout le mien.
13:43Je dis simplement...
13:44Dans le micro, on le fait.
13:45Je dis simplement que si Bernard Lacombe
13:47a réussi cette carrière phénoménale,
13:50c'est grâce en grande partie
13:52à sa femme qui a fait beaucoup de concessions.
13:54Il y a fait beaucoup de concessions pour lui.
13:56Elle a élevé les enfants,
13:57elle s'est occupée d'un certain nombre de choses
14:00que Bernard, ça lui a échappé un peu, etc.
14:02Voilà, c'est tout.
14:03Mais ce n'est pas grave.
14:04Ça ne met rien en cause.
14:05Sérieux, j'ai bien compris
14:06que vous ne remettez rien en cause
14:08et c'est tant mieux.
14:10En revanche, vous avez pu échanger avec lui
14:12si tant est qu'on puisse échanger
14:13dans ces derniers moments.
14:14Alors, pour vous dire la vérité,
14:16je suis arrivé hier en début d'après-midi,
14:19à l'heure du déjeuner.
14:20J'ai été le voir dans cette clinique
14:22formidable où on s'occupe bien
14:26des personnes qui sont dans un état
14:28extrêmement compliqué.
14:29Je suis rentré dans la chambre,
14:31je l'ai vu,
14:32on s'est regardé,
14:34je ne sais pas s'il m'a vu,
14:35je ne sais pas s'il m'a entendu,
14:37mais je vais raconter la dernière connerie.
14:40Parce qu'avec le variété Club de France,
14:44il a joué pendant très longtemps avec nous,
14:46il dit je ne comprends pas,
14:47j'ai joué avec les meilleurs gardiens de but du monde,
14:50et là vous me faites jouer
14:50avec le plus mauvais gardien de but du monde,
14:52toi Jacques.
14:53Je ne comprends pas.
14:53Je me suis dit mais pourquoi j'ai pu...
14:54Telle est toute petite main, ridicule.
14:57Alors est-ce qu'il a eu un rictu,
14:58j'en sais rien,
14:58voilà ce que je lui ai raconté.
15:00Et j'ai échangé ce matin avec sa femme,
15:01avec Mireille encore,
15:03et elle me dit,
15:04jamais il a été aussi heureux
15:07dans ses yeux,
15:08dans son visage,
15:10quand il a passé deux après-midi
15:11avec Alain Giresse qui est venu le rencontrer.
15:13Ils ont joué d'une manière un petit peu...
15:15Ils ont fait des gestes.
15:17Ils sont appelés la période de l'équipe de France,
15:19la période des Girondins de Bordeaux, etc.
15:22Et ça, c'est des moments qui sont pour moi inoubliables.
15:25Et je peux vous dire qu'aujourd'hui,
15:27je n'ai pas beaucoup le moral
15:28parce qu'il y a plein de souvenirs.
15:30Comme je le disais à Pascal tout à l'heure,
15:32plus ça va,
15:33me concernant,
15:33je vais avoir 78 ans dans 3 ou 4 mois,
15:36chaque fois qu'il y a quelqu'un qui part,
15:38c'est une partie de notre vie qui part.
15:39C'est obligatoire.
15:40Donc c'est une partie de nous
15:41qu'on lâche par la force des choses
15:44parce qu'on ne peut plus leur parler.
15:46Moi, j'ai passé,
15:47Pascal le sait,
15:48pratiquement bientôt 60 ans
15:50avec Thierry Roland
15:51que j'ai appelé tous les jours.
15:53Tous les jours !
15:55Je ne l'appelle plus,
15:55par la force des choses.
15:57Il vous manque quelque chose.
15:58Donc c'est une partie de vous
15:59que vous ne pouvez plus échanger,
16:00que vous ne pouvez plus donner
16:01et eux ne peuvent plus vous donner.
16:03Donc le départ de Bernard,
16:04c'est vrai qu'aller à Lyon,
16:06aller à Sainte,
16:07aller faire des interviews,
16:10on appelait Bernard Lacombe sur son fixe.
16:12Bernard, j'arrive à Lyon pour faire une interview,
16:13ça durait 40 secondes.
16:14Là maintenant, vous appelez,
16:16bon, vous ne pouvez pas l'avoir
16:17parce qu'il ne répond pas,
16:18n'importe quel joueur de Ligue 1 actuellement,
16:19du plus connu au moins connu,
16:22vous mettez deux jours
16:23à avoir l'autorisation d'interviewer.
16:24Mais il faut passer par le président,
16:26par le sous-président,
16:27par le directeur technique,
16:28par le sous-directeur technique,
16:29enfin, maintenant c'est un calvaire.
16:31Voilà, c'est un calvaire.
16:31Il vous donne rendez-vous
16:32dans huit jours,
16:34à telle heure,
16:34à telle endroit.
16:34Non, mais c'est vrai qu'il y avait une proximité.
16:36On voyait tout à l'heure
16:36une interview de Bernard Lacombe,
16:37elle était faite sur le terrain
16:39d'entraînement.
16:41Il n'y avait pas de panneau
16:42de publicité derrière.
16:44Il y avait une fraîcheur,
16:46une naïveté,
16:47un contact direct,
16:49mais c'est vrai aussi dans le cinéma,
16:50c'est vrai dans la littérature,
16:51c'est vrai partout.
16:52C'est-à-dire que le journalisme
16:53aujourd'hui,
16:54c'est assez difficile
16:56de l'exercer en sport
16:57et puis dans plein de domaines
16:57parce que tu as peu accès
16:59aux acteurs de l'actualité.
17:01C'est aussi simple que ça.
17:02Moi, mon dernier souvenir,
17:03c'est que quand j'ai rencontré
17:04Bernard hier,
17:06je me suis mis dans la tête,
17:08peut-être que c'est faux,
17:09je me suis mis dans la tête
17:09qu'il m'a entendu.
17:11Donc je rêve,
17:12je me dis,
17:13bon voilà,
17:13il m'a entendu.
17:14Mais peut-être qu'il ne m'a pas
17:15du tout entendu.
17:16Vous voyez ce que je veux dire ?
17:16Mais on vit avec nos rêves aussi.
17:19Merci en tout cas
17:20de ce discours
17:21également féministe
17:22que vous avez tenu.
17:24Arrêtez de m'embarquer
17:26dans des sujets
17:26qui ne sont pas les miens.
17:28Ils se sont mis en pute
17:30durant cette devise.
17:32Il n'est pas encore déconstruit,
17:34Jacques Vendroux.
17:35Non, non,
17:36ce n'est pas un homme déconstruit.
17:36Non, mais vous savez,
17:37tout fait sens,
17:38c'est Méjaquet
17:38et est avec la même épouse
17:40depuis toujours.
17:40Bernard Lacombe
17:41était avec la même épouse
17:42depuis toujours.
17:43C'est aussi une France,
17:44ça nous dit quelque chose
17:45de cette France-là
17:46telle qu'elle était.
17:48Bien sûr que les choses
17:48sont différentes.
17:49Elle n'était pas totalement fidèle,
17:50mes parents n'étaient pas
17:51spécialisés là-dedans.
17:52Sauf, cher Alexandre,
17:53sauf Alexandre
17:54que vous,
17:55vous appartenez
17:56à une bourgeoisie
17:57culturelle et intellectuelle
17:58qui n'était pas la France.
18:00qui n'était pas représentative
18:02de la France.
18:02Par exemple,
18:02mes parents,
18:03lorsqu'ils voyaient
18:03des histoires comme les vôtres,
18:05ils disaient
18:05« Ah oui, mais ça c'est Paris ».
18:07Et quand ma mère,
18:07elle avait dit
18:08« Ça c'est Paris »,
18:08ça voulait tout dire.
18:09Elle imaginait Paris
18:10une ville complètement dévoyée
18:12où tout le monde
18:13couchait avec tout le monde,
18:14où il n'y avait pas de valeur,
18:15etc.
18:16Non, mais c'était ça la province.
18:17Je pense qu'aujourd'hui,
18:18entre la province et Paris,
18:20l'espace est moins grand
18:21qu'il ne pouvait l'être
18:22il y a 40 ou 50 ans.
18:24Ce monde parisien
18:26pouvait vivre
18:27avec une liberté
18:28alors qu'aujourd'hui,
18:29tout le monde peut vivre
18:29en liberté sans doute.
18:31Je pense.
18:32Sauf que les Lacombe,
18:33les Platini,
18:34les Pascal Jardin,
18:36par rapport à Alexandre.
18:37Alexandre Jardin.
18:39Vous avez l'appelé
18:40de son père.
18:42C'est un là-dessus.
18:43Il est beau.
18:44Je vous en prie,
18:46Baptiste Vendroux,
18:47terminé.
18:48On l'embrasse.
18:49Non, mais je veux dire,
18:50vous faites partie
18:51par rapport à votre notoriété,
18:52au même titre
18:53que certains footballeurs,
18:54vous faites partie à la France.
18:55Vous appartenez quelque part
18:57à la France,
18:57même si ça ne vous plaît pas,
18:58mais c'est comme ça.
18:59C'est la vie.
19:00Bon, il est 11h17.
19:01En tout cas,
19:02merci cher Jacques.
19:03Je n'en ai rien.
19:03Merci cher Jacques Vendroux.
19:05Surtout vous aussi,
19:06cher Alexandre.
19:07Merci cher Jacques Vendroux.
19:09Et n'hésitez pas
19:10à venir nous parler,
19:11notamment chaque 8 mars,
19:13puisque c'est
19:14la journaliste nationale
19:14de la fin.
19:15Il est 11h28.
19:16A tout de suite.
19:18Vous écoutez Pascal,
19:19je ne procédera pas.
19:20Ah, c'était...
19:21Ah, c'était...
19:21Ah, c'était...
19:21Ah, c'était...

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