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  • il y a 3 mois

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00:00L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04Bonsoir à toutes et à tous, à l'heure où se terminent les négociations sur les retraites entre partenaires sociaux,
00:09avec la deuxième réunion, la dernière réunion prévue demain, après cinq mois de discussion,
00:14une réflexion autour d'une part de capitalisation fait son chemin, tout du moins au sein du patronat.
00:21Bonsoir Benoît de Ruffray.
00:23Bonsoir Isabelle.
00:24Vous êtes le PDG d'Effage, entreprise française bien connue des travaux publics.
00:28Vous êtes aussi à la tête de fonds d'acte, association qui promeut la participation des salariés à la vie de l'entreprise.
00:35Épargne salariale, retraite collective, est-ce que vous pensez que le débat que l'on a aujourd'hui sur l'avenir de notre système de retraite,
00:42et notamment le fait qu'il faut peut-être y introduire une part de capitalisation,
00:46parce que demain il n'y aura tout simplement pas suffisamment d'actifs pour financer les pensions de retraite des retraités,
00:52est-ce que c'est un bon moment pour pousser un certain nombre de sujets, à commencer par les sujets d'épargne en entreprise ?
00:59Oui, je pense que c'est un bon sujet, parce que finalement c'est, d'abord c'est une exception un peu française.
01:06Chez Fondac, ça fait bientôt 45 ans qu'on défend ces modèles.
01:10Derrière l'épargne salariale, vous avez bien sûr la participation, vous avez les dispositifs d'intéressement,
01:15vous avez l'actionnariat salarié, donc on va encore plus loin, on partage plus...
01:20On reviendra sur l'actionnariat plus tard.
01:22Et de manière générale, c'est un excellent élément pour éduquer l'ensemble des participants de l'entreprise
01:30à l'intérêt de préparer des projets à long terme, et bien sûr ça pourra servir aussi à la retraite.
01:35Et donc aujourd'hui, vous pensez qu'il y a un certain nombre de salariés qui commencent à se dire,
01:39peut-être que c'est une bonne idée, on a dû tous, en tout cas au sein des entreprises,
01:45voir si on voulait qu'on nous verse notre épargne salariale, ou s'il fallait la conserver au sein de l'entreprise.
01:53Est-ce que vous pensez que, justement, il y a une réflexion qui suit son cours, qui fait son chemin sur l'épargne salariale aujourd'hui ?
01:59Oui, je pense en fait, quand vous voyez les entreprises, il y a plus de 415 000 entreprises qui utilisent ces dispositifs,
02:07il y a un continuum, j'aime bien dire, puisque c'est souvent la participation ou l'intéressement donne un supplément de capacité d'épargne et de pouvoir d'achat,
02:15et on voit très bien dans ces éléments-là que beaucoup de nos salariés en prennent une partie pour leurs besoins immédiats,
02:21en laissent quelques-uns pour leurs projets.
02:24Vous savez, dans les cas de déblocage anticipés de l'épargne salariale, il y a bien sûr le projet immobilier parfois,
02:29ou alors la naissance d'un enfant, et tous ces éléments-là sont très importants,
02:34et puis de manière naturelle, ils préparent aussi leur retraite.
02:37Ils sont conscients que finalement, ils mettent une partie de leur épargne à très long terme.
02:41Ce sont des dispositifs, je pense, très intéressants, et surtout qui font comprendre les dynamiques économiques à tous.
02:49Alors, l'épargne salariale, l'année dernière, c'était 13 milliards d'euros,
02:53et on voit que quand il faut choisir justement, est-ce qu'on conserve cette épargne,
02:58ou est-ce qu'on l'aperçoit, 30% des salariés demandent à percevoir le montant,
03:02qui est imposable.
03:03D'ailleurs, comment est-ce qu'on peut inciter les salariés à ne pas percevoir tout de suite le montant disponible,
03:08parce qu'on se dit, on peut en avoir besoin immédiatement ?
03:10Je pense que ce qu'il faut, c'est continuer cette éducation sur le long terme.
03:15Quand les entreprises aujourd'hui qui ont tous les dispositifs,
03:19on voit très bien, on a beaucoup d'exemples sur lesquels,
03:22c'est plutôt 30-40% qui est perçu immédiatement,
03:24et le reste qui est mis à long terme.
03:27Mais forcément, ça nécessite soit des dispositifs d'épargne de retraite collectif,
03:32ou des dispositifs d'action à salariés,
03:34qui donnent une capacité, dans des meilleures conditions fiscales d'ailleurs,
03:38de proposer cette épargne long terme.
03:41Donc vous, vous dites aux salariés qui nous écoutent,
03:44enfin aujourd'hui c'est trop tard pour cette année,
03:46mais pour l'année prochaine,
03:47qu'il vaut mieux ne pas percevoir sa part d'épargne salarié tout de suite ?
03:51Je pense que ça dépend de la situation de chacun.
03:53Et il y a des moments où on peut, il y a des moments où on peut un peu moins,
03:55mais en tout cas, on est capable de réguler
03:57entre le besoin de court terme et le besoin de moyen et long terme.
04:00Alors parlons maintenant d'un des sujets qui vous tient à cœur,
04:04c'est l'actionnariat salarié au sein d'Effage,
04:07l'entreprise que vous présidez.
04:0880% des salariés sont actionnaires,
04:11les salariés détiennent plus de 20%,
04:13plus de 21% même des parts de l'entreprise.
04:16Qu'est-ce que ça change concrètement ?
04:19Ça change que chez Effage, finalement,
04:22l'actionnariat de référence fondamental,
04:24c'est collectivement l'ensemble des salariés.
04:27Et ce qui est très intéressant,
04:29c'est né d'une grande tradition.
04:31Ça a permis en son temps d'ailleurs
04:33d'aider à garder l'indépendance de l'entreprise
04:35quand il y a eu le raid boursier de l'entreprise s'assire.
04:39Donc les gens ont compris dans l'entreprise...
04:41Ça a permis de ne pas vous mettre dans les mains du...
04:44Exactement, d'un concurrent étranger
04:46qui avait des projets plutôt de séparation
04:48entre nos activités de concession et de travaux.
04:51Donc ça a soudé beaucoup le corps social de l'entreprise.
04:54C'est désormais quelque chose qui est partagé.
04:56C'est un... Chaque année, on augmente le capital pour nos salariés.
05:00C'est un événement dans l'entreprise.
05:02Et je crois que ça donne du sens,
05:03puisque vous vous sentez propriétaire quelque part
05:06d'une partie de vos actions.
05:07Et je dis toujours à l'ensemble de nos équipes,
05:11même chez leurs clients,
05:12quand ils sont chez un client,
05:13l'excellence de leur travail,
05:14c'est aussi une part de ce travail qui reviendra.
05:19Il faut vous dire que les dispositifs de partage de la valeur
05:21dans l'entreprise, quand on additionne ce qui vient
05:23par la participation, l'intéressement.
05:26Et cette part du résultat qui revient finalement
05:29aux salariés actionnaires,
05:31ça représente un excellent équilibre
05:33du partage de la valeur à long terme
05:34entre les actionnaires externes et les actionnaires salariés.
05:37Et qu'est-ce que ça change au sein de l'entreprise
05:39en termes de dialogue social ?
05:40Peut-être que ça ne change rien d'ailleurs.
05:42Ce sont deux choses séparées.
05:44Oui, mais fondamentalement, ça intéresse...
05:45Entre syndicats et la direction que vous représentez.
05:48Je peux vous assurer que la capacité de garder
05:51l'indépendance stratégique au sein du groupe,
05:54quand on est orienté sur où est-ce qu'on veut réinvestir,
05:57nous, on est fondamentalement européens,
05:58eh bien oui, on continue d'investir en Europe
06:00et forcément, ça intéresse,
06:01puisque les investissements de l'entreprise,
06:04c'est les emplois aussi de demain
06:05et le développement de l'emploi.
06:06Donc, il y a une vraie cohérence d'ensemble
06:08entre l'action à un salarié
06:09et le dialogue social de l'entreprise.
06:12Vous avez l'impression qu'il s'est amélioré
06:13avec les salariés qui montent au capital petit à petit ?
06:17Il a toujours été là depuis assez longtemps
06:19et les salariés sont finalement directement impliqués
06:24dans cette gouvernance de l'entreprise.
06:26On parle beaucoup de SG.
06:28Et pour moi, vous savez Isabelle,
06:31les paris salariales en général,
06:33tous les dispositifs, fondamentalement,
06:35ils changent des choses sur le S,
06:37l'aspect social-sociétal,
06:39puisqu'on partage de la valeur,
06:40mais aussi sur le G,
06:41puisque forcément, vous comprendrez
06:43que les actionnaires salariés
06:46sont très représentés auprès du Conseil
06:48et donc à la stratégie de l'entreprise.
06:50Alors, quand l'entreprise va bien,
06:52j'ai envie de vous dire,
06:52et quand il y a des bénéfices à partager,
06:54mais quand ça va mal,
06:56est-ce que...
06:56On est allé aujourd'hui chez Renault
06:58à la sortie du site de Guyancourt
07:02et où vous avez dû suivre l'actualité comme nous.
07:05Lucas Deméo est parti,
07:06l'action a dévissé,
07:07elle a perdu plus de 7%
07:09et les salariés disaient,
07:11nous, la campagne d'actionnarié à salarié
07:13vient de se terminer
07:14et on a perdu,
07:15nos actions ont perdu de la valeur.
07:17Qu'est-ce que vous pouvez dire
07:18à des salariés comme ça
07:19qui aujourd'hui se retrouvent aussi...
07:21Ils ont un peu l'impression
07:22d'être les dindons de la farce.
07:23D'abord, fondamentalement,
07:25l'actionnarié à salarié
07:26et l'action,
07:27l'actionnarié en général,
07:29ça représente du risque
07:29et c'est du moyen,
07:31du long terme,
07:31voire du très long terme.
07:32Et c'est surtout ça
07:33qu'il faut garder à l'esprit.
07:36Ce que je dis toujours
07:37dans les entreprises
07:38qui pratiquent l'actionnarié,
07:40pour moi, ce qui est important,
07:41c'est que ça soit
07:41l'affaire de tous,
07:43quelle que soit son ancienneté
07:44et que chacun raisonne
07:47par rapport à ses capacités d'épargne.
07:49Il ne faut pas se tromper.
07:50On doit investir
07:51ce qu'on peut investir.
07:52Mais le dispositif français,
07:54mais on prend le risque aussi.
07:56Donc, il faut le faire
07:56en conscience
07:57par rapport à ses capacités
07:58et surtout ne pas le faire
08:00avec des aléas journaliers
08:02qui sont le propre
08:03des marchés financiers.
08:04C'est bien du moyen,
08:05du très long terme.
08:07Et ça permet de garder
08:08une entreprise française.
08:10Exactement.
08:11Fondamentalement,
08:11française, voire européenne.
08:13Dans notre cas,
08:14c'est européen
08:14puisque les dispositifs
08:15sont aujourd'hui ouverts
08:17à tous les pays
08:18dans lesquels nous sommes
08:19durablement implantés.
08:20Parce que fondamentalement,
08:22je dis toujours
08:22à mes équipes
08:23et de manière générale
08:24à des entreprises
08:25qui pratiquent la soin à salariés,
08:27c'est comme Pierre de Coubertin.
08:29L'essentiel,
08:30c'est de participer.
08:31Mais chacun en fonction
08:31de ses moyens.
08:32Et c'est ça qui, pour moi,
08:34donne de l'engagement
08:34à très long terme
08:35sur la performance de l'entreprise.
08:36Merci beaucoup
08:37Benoît de Ruvray,
08:38PDG des Fages,
08:40invité éco de France Info
08:41ce soir.
08:41Sous-titrage Société Radio-Canada

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