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  • il y a 6 mois
L'Iran a tiré lundi des missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, où le bilan s'est alourdi de onze morts au quatrième jour de l'escalade militaire entre les deux pays, en réponse à des frappes aériennes israéliennes sur le territoire iranien. Le Premier ministre, François Bayrou, s'exprime sur le conflit au Proche-Orient lors de sa visite du salon aéronautique du Bourget, ce lundi.

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Transcription
00:00On va écouter le Premier ministre François Bayrou sur la situation en Iran et en Israël.
00:05... de l'évolution des dernières heures, la position du gouvernement français qui avait été arrêtée dans une commission spéciale
00:19avec le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité Nationale.
00:23La position du gouvernement français était très simple. C'était pas d'armement de guerre offensif sur le salon.
00:34Des armements de guerre défensifs, c'était tout à fait possible. Mais l'exposition d'armement qui soit des armements offensifs n'était pas possible.
00:47Et donc, nous avions... On s'était accordé avec les autorités diplomatiques israéliennes, avec l'ambassade.
01:00En tout cas, c'est ce que tout le monde pensait pour que ce choix entre les armements offensifs et défensifs soit fait.
01:09Et puis, apparemment, ça n'a pas été le cas pour toutes les entreprises. Un certain nombre des entreprises ont suivi cet accord.
01:19Et une autre partie n'a pas suivi. On a donc dit qu'évidemment, il fallait qu'on prenne le temps de s'accorder
01:27et qu'on ne laisserait pas l'exposition d'armement offensif.
01:32Le gouvernement israélien parle d'un mur ?
01:34Parce que nous considérons qu'étant donné la situation dans la région, les tensions extrêmes,
01:41comme vous savez, une situation de crise comme il y en a eu peu souvent,
01:49étant donné les choix diplomatiques de la France,
01:53notamment l'inquiétude ou en tout cas le très grand souci à l'égard de Gaza,
02:00nous ne pouvions pas ne pas montrer qu'il y avait une certaine distance
02:09qui faisait que, nous ne pensions pas acceptable que des armements offensifs soient dans un salon comme cela.
02:17Et comme ces armements offensifs n'ont pas été retirés,
02:21eh bien on a provisoirement, j'espère, fermé l'estample.
02:25Le gouvernement israélien dit que ça tombe au pire moment, au moment où on se bat contre l'Iran,
02:29contre les menaces nucléaires qui menacent aussi l'Europe.
02:32Je ne dis pas le contraire.
02:34Je n'ai jamais sous-estimé la situation de risque que l'Iran et la préparation d'armement nucléaire par l'Iran
02:44faisaient courir à l'ensemble de la région, à l'ensemble du monde,
02:49parce que l'Iran a constamment indiqué que pour lui, Israël était une cible
02:56et qu'il fallait détruire Israël.
03:00Et que donc la préparation de ce type d'armement nucléaire était évidemment un danger immédiat.
03:07Pour autant, et en fonction de la situation à Gaza,
03:11dont tout le monde sait que la France considère qu'il y a là une situation terrible pour les Gazaouis,
03:22une situation humainement et du point de vue humanitaire, du point de vue sécuritaire extrêmement lourde,
03:31la France a tenu à manifester que les armements offensifs ne devaient pas être présents dans ce salon.
03:38— Vous vous dites que l'ambassade d'Israël en France était au courant
03:40et avait donné son accord de cette situation, ce que dément l'ambassadeur d'Israël.
03:45Est-ce qu'il n'y a pas là la preuve d'une dégradation des relations entre la France-Israël ?
03:50— Je fais la différence entre une dégradation et des tensions qui sont absolument fondées.
03:57Il y a un très grand nombre d'amis d'Israël, de gens qui ont toute leur vie défendue Israël,
04:08qui disent devant la situation à Gaza « Ce n'est pas ce avec quoi nous pouvons être
04:13ou en face de quoi nous pouvons être indifférents ».
04:16La situation à Gaza, elle touche, elle blesse, elle révolte grande partie de nos concitoyens,
04:24y compris de ceux qui sont des amis d'Israël.
04:27Et la situation de l'Iran n'est pas du tout de même nature
04:31parce que la menace sur Israël est une menace immédiate et vitale.
04:38Tant les autorités iraniennes ont, sur les dernières périodes, décennies même,
04:46multiplié les affirmations selon lesquelles il fallait cibler Israël et détruire Israël.
04:53Oui, c'est pourquoi jamais nous n'avons dit qu'Israël ne devait pas se défendre contre le Hamas.
05:02Je n'ai jamais pris la parole sans rappeler que la situation à Gaza, elle était aussi la conséquence du 7 octobre,
05:11c'est-à-dire du pogrom qui a été organisé et voulu.
05:15Et j'ai même dit devant l'Assemblée nationale et le Sénat que ce pogrom du 7 octobre,
05:20il avait pour but de faire que devienne irréversible la guerre entre Israël et ses voisins.
05:27C'était pour moi le but qui était fixé et qu'il fallait atteindre.
05:32Et donc nous ne mélangeons pas tout, nous refusons de faire amalgame de tout,
05:40mais la situation à Gaza est une situation qui, pour la République française,
05:46est une situation devant laquelle nous voulons absolument marquer réprobation et distance.
05:53On ne peut pas affamer un peuple, on ne peut pas faire en sorte qu'il ne puisse plus avoir accès à l'aide humanitaire,
06:02on ne peut pas faire en sorte qu'il soit isolé de tout sans que les valeurs qui nous font vivre s'expriment.
06:12Et c'est ce que nous avons fait dans cette décision.
06:15Est-ce que vous anticipez, est-ce que vous redoutez des conséquences de cette nouvelle guerre entre Israël et l'Iran ?
06:20Je pense que c'est une guerre qui peut avoir des conséquences immenses partout dans le monde,
06:32chez nous. Elle peut avoir des conséquences immenses sur l'économie du monde,
06:36elle peut avoir des conséquences immenses sur l'énergie,
06:40elle peut avoir des conséquences immenses sur la situation sécuritaire.
06:44– Mais vous voyez bien que l'Iran, dans la manière qu'il a choisi depuis des années et des années
06:53de conduire la société iranienne, est une inquiétude constante sur toute la planète.
07:01Comment peut-on être indifférent à un régime qui a pendu des centaines de femmes
07:09parce qu'elles refusaient les impératifs vestimentaires ?
07:17Comment on peut pendre plus de 300 femmes, les tuer de cette mort ignominieuse ?
07:25Comment on peut accepter ça sans rien dire ?
07:30Et donc je refuse de mettre sur le même plan les uns et les autres.
07:38Nous avons une responsabilité qui est une responsabilité de solidarité
07:45quand on voit un déséquilibre comme celui-là se créer.
07:52– Est-ce que, même si vous considérez que cette attaque d'Israël est légitime,
07:56en tout cas compréhensible, est-ce que vous mettez des lignes rouges ?
07:59Néanmoins, est-ce que vous dites à Israël,
08:00attention, il y a des lignes rouges à ne pas franchir en Iran aussi,
08:03des cadres du régime à ne pas viser ?
08:05– Ce qui s'exprime au nom de la République française en matière de politique étrangère,
08:12c'est le président de la République.
08:13Et naturellement, la position du gouvernement français,
08:16elle est concertée avec le président de la République.
08:20Mais c'est le président de la République qui a l'initiative et la légitimité
08:25de s'exprimer en matière de politique étrangère,
08:28comme vous savez, on appelle ça depuis toujours le domaine réservé.
08:31Et il est bien qu'il en soit ainsi.
08:33Parce que c'est celui qui est élu par le suffrage universel
08:37qui a la charge de porter la vision que la République française ressent sur les affaires du monde.
08:49Donc de ce point de vue-là, la situation est extrêmement claire.
08:55Nous avons exprimé qu'Israël a le droit de se défendre
08:59quand son existence est menacée en toutes circonstances.
09:02Nous l'avons dit le 7 octobre, d'autant que nous avons, je vous rappelle,
09:0850 de nos compatriotes qui ont été tués le 7 octobre.
09:11Et nous avons été solidaires d'un bout à l'autre, parfaitement.
09:18Et nous le demeurons.
09:20Mais nous avons dit aussi, deuxièmement,
09:23que la situation à Gaza était une situation moralement inacceptable.
09:29parce qu'une communauté, un peuple réduit à une situation humanitaire et sécuritaire impossible
09:44avec un peuple affamé et soin impossible à recevoir.
09:52Ça, ça ne peut pas être accepté.
09:55Et troisièmement, sur la menace que l'Iran fait peser
09:58avec la préparation d'armes nucléaires à quelques jours ou à quelques semaines de distance.
10:09Je rappelle que c'est l'Agence internationale d'énergie nucléaire qui l'a dit.
10:15C'est-à-dire, les arbitres les plus experts sur la situation de la préparation par l'Iran d'armes nucléaires.
10:31Alors, de ce point de vue-là, évidemment, il y a une situation qui entraîne de notre part une compréhension.
10:38Demain, le conclave des retraites est censé s'achever.
10:40C'est de votre initiative.
10:42Qu'est-ce que vous en attendez ?
10:44Mais surtout, est-ce que vous songez à leur donner quelques jours de plus ?
10:47Les mots du Premier ministre, parfois couverts par le bruit des avions.
10:50Nous sommes au salon du Bourget qui a ouvert aujourd'hui.
10:53Et c'est pour ça que vous entendiez ce bruit de fond.
10:56François Bayrou, qui a justifié l'interdiction de l'exposition des armes offensives israéliennes
11:02sur les stands présents au Bourget,
11:04et qui a ensuite réagi à ce qui se passe depuis quatre jours entre Israël et l'Iran.
11:09Une prise de parole en miroir de celle du chef de l'État, Léopold.
11:12Oui, pour l'avoir suivi, cette conférence de presse à l'Élysée,
11:15je retrouve exactement les mêmes éléments de langage de la part du Premier ministre
11:19lorsque j'avais interrogé Emmanuel Macron vendredi soir pour trois raisons.
11:23Il parle effectivement, François Bayrou, de menaces vitales en parlant de l'Iran concernant Israël.
11:30Emmanuel Macron lui parlait il y a quelques heures, même au Groenland, de menaces existentielles.
11:34Vous voyez que le registre est exactement le même.
11:37Interrogé également sur les conséquences, possibles conséquences immédiates,
11:40ici, en Europe, plus précisément en France.
11:43C'est exactement le même discours.
11:45Conséquences possibles sur le secteur de l'énergie,
11:47dit le Premier ministre, également sur le volet sécuritaire.
11:50On rappelle qu'Emmanuel Macron a renforcé, par exemple, ce plan Sentinelle,
11:55il y a maintenant quelques heures.
11:56Donc vous voyez que là aussi, tout est concerté entre Matignon et entre l'Élysée.
11:59Et enfin, François Bayrou fait référence à la situation à Gaza.
12:03Il dit que la situation est moralement inacceptable.
12:05On ne peut pas bloquer l'aide humanitaire.
12:07Et c'est exactement ce que martèle également le chef de l'État depuis maintenant plusieurs jours,
12:12avec un vocabulaire qui est toujours très fort.
12:16Je refuse de mettre sur le même plan les uns et les autres,
12:18conclut également François Bayrou dans cette courte prise de parole.
12:21Merci Léopold.
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