Saint-Omer fait la chasse au crottes de chiens ! Après Béziers et l'Escarène, la capitale de l'Audomarois va devenir la 3ème ville en France va se servir d'un fichier ADN pour remonter jusqu'aux propriétaires des chiens. Comment ? François Decoster, le maire, répond aux questions d'ici Nord.
00:00Bonjour François de Coster. Bonjour. Vous allez nous expliquer concrètement comment vous allez appliquer cette mesure, mais peut-être avant toute chose, comment on en arrive là ?
00:07Puisque ficher l'ADN des chiens à une époque, on en aurait soit rigolé, ou alors c'était de la science-fiction, pourquoi aujourd'hui selon vous c'est devenu une bonne idée ?
00:13Simplement parce que le constat c'est que c'est un sujet de préoccupation pour les habitants.
00:19Il y a près d'un message sur trois d'alerte, de signalement en mairie qui concerne ce sujet-là,
00:24et que depuis dix ans on a beaucoup fait pour pouvoir lutter contre les incivilités d'une toute petite minorité,
00:32mais que ces incivilités elles sont toujours là, elles continuent d'exaspérer le plus grand nombre.
00:37On a par exemple multiplié les missions de la police municipale, on a distribué des sacs pour que ça puisse être ramassé,
00:47créer des amendes, contrôler ce que chacun est bien doté en baladant son animal de compagnie de ce sac.
00:55Et tout ça, rien n'a fonctionné.
00:56Et ceci fonctionne parfois, et puis quelques mois plus tard l'attention baisse à nouveau.
01:03Et ces dernières années, ces deux dernières années, on a vu ce phénomène de déjection canine non ramassée, augmenter.
01:10Et donc on a échangé dans les conseils de quartier notamment, pour voir si finalement il ne fallait pas mettre en place cette expérimentation,
01:19ce dispositif qui existe dans des pays trop proches de nous, il y a près de 80 villes espagnoles qui le font depuis plusieurs années.
01:26Ça donne des résultats très importants, parce qu'on observe que dans les périmètres qui ont été retenus pour ces dispositifs,
01:33c'est près de 80-90% des déjections canines en moins.
01:36Et donc Jean, concrètement, comment est-ce que vous allez mettre ça en place ?
01:39Parce que vous parlez de périmètre, mais il y a tout un cheminement avant d'en arriver là,
01:43donc il faut auparavant recueillir l'ADN des chiens, comment vous allez faire ça ?
01:46La première étape, c'est vraiment, et c'est un appel évidemment aux habitants de Saint-Omer,
01:53aux habitants de toute l'agglomération, de participer à la constitution de cette base de données génétiques.
01:58On a un rendez-vous le 28 juin, où toute la journée, sur le parking de la cathédrale,
02:03il sera possible de venir, il y aura des équipes du laboratoire indépendant
02:07qui a été recruté après appel d'offres, avec des vétérinaires pour faire des prélèvements indolores pour les chiens.
02:13C'est ça l'hiver, c'est ça ?
02:14C'est ça l'hiver, tout simplement, constituer cette base de données génétiques.
02:18Et puis, il sera tout à fait possible ensuite, si on n'est pas disponible le 28 juin,
02:23de pouvoir réaliser ce prélèvement chez son vétérinaire habituel.
02:27C'est gratuit, tout ça est pris en charge par la ville de Saint-Omer.
02:31Ça ne coûte rien pour les maîtres de chiens, c'était vraiment une ligne forte.
02:36Et à partir de la constitution de cette base de données génétiques,
02:41on a défini un premier périmètre.
02:43C'est un périmètre, en fait, de à peu près de 20% de l'air urbain.
02:47Ça correspond aux rues commerçantes, tout simplement.
02:50C'est un périmètre qui est déjà connu.
02:51Qu'est-ce qui va se passer ?
02:53C'est que, sur ce périmètre-là, lorsqu'on sera avec son ami Al-Compadie,
02:57on vérifiera si vous avez participé à la constitution de cette base de données génétiques.
03:03C'est-à-dire qu'on fait, effectivement, le fameux prélèvement,
03:06on nous délivre un document qui prouve qu'on l'a fait,
03:08et on pourra se faire contrôler par la police municipale.
03:11Voilà, on aura d'abord une attestation provisoire,
03:14qui va être mise immédiatement,
03:16puis ensuite une petite carte d'identification plus définitive.
03:21Et puis, sur ce périmètre-là,
03:24on pourra vous demander de montrer que vous avez participé
03:27à cette constitution de base génétique.
03:30Et si ça n'est pas le cas,
03:33ou si vous ne l'avez pas sur vous,
03:35on vous donnera quelques jours pour pouvoir le réaliser.
03:39Quel est l'objectif ?
03:41C'est que, le stade ultime,
03:43c'est tout simplement d'aller faire une analyse,
03:46si on retrouve une déjection canine sur ce périmètre-là,
03:49pour pouvoir tracer et remonter jusqu'au mètre
03:53qui aura été finalement négligent.
03:56Ici Nord, il est 8h10,
03:57nous sommes en direct avec François de Coster,
03:59le maire de Saint-Omer.
04:00Vous dites que vous allez inviter François de Coster,
04:03les habitants de votre ville,
04:05à faire ce prélèvement.
04:07Ce ne sera pas obligatoire ?
04:09Non, ce n'est pas obligatoire,
04:11parce qu'encore une fois,
04:11on est sur un petit périmètre,
04:1420% de l'air urbain,
04:15mais encore une fois,
04:16c'est une espèce de renversement des choses.
04:18Aujourd'hui, il y a une toute petite minorité
04:20qui crée finalement ce climat.
04:24Il y a beaucoup de gens qui sont venus d'ailleurs
04:26à la réunion publique,
04:27qu'on a organisée en mairie il y a quelques jours.
04:30Il y avait à la fois des maîtres de chiens,
04:32des gens qui n'ont pas d'animaux de compagnie,
04:35et il y avait une très très grande majorité
04:37pour dire,
04:38après tout ce que la mairie a déjà fait depuis 10 ans,
04:42je crois qu'il fallait qu'on aille à ce stade-là.
04:44Mais ce n'est pas obligatoire,
04:45c'est-à-dire que si je ne veux pas
04:46que mon chien se retrouve dans ce fameux fichier ADN,
04:49je ne le fais pas,
04:50et je peux continuer à lui faire faire ses besoins
04:52a priori où bon lui semble,
04:54il n'y aura pas non plus de sanctions à la fin.
04:56Dans quelle mesure est-ce que...
04:57Sur ce périmètre, attention,
04:58on parle bien d'un périmètre,
05:00et c'est la raison pour laquelle
05:01j'ai déjà donné rendez-vous aux Zodomarois
05:03à l'automne prochain,
05:05parce qu'on va évaluer l'impact de ce dispositif
05:08sur ce premier périmètre,
05:09et vérifier s'il peut être intéressant de l'étendre.
05:13Et j'ai déjà beaucoup d'odomaroises et d'odomarois
05:17qui me disent
05:17mais moi j'aimerais bien que ma rue soit aussi
05:20dans ce périmètre-là.
05:21Mais il faut d'abord vérifier que ça a un impact,
05:23ça crée une petite contrainte,
05:26mais c'est une contrainte qui dure
05:27quelques minutes, quelques instants,
05:29et quelque part c'est pour vraiment mettre fin
05:31à ce fléau
05:33qui encore une fois concerne beaucoup,
05:35beaucoup le cadre de vie.
05:36dans une expérimentation, dans un premier temps,
05:39dans les rues commerçantes,
05:39vous avez calculé combien ça allait vous coûter ?
05:41Tout simplement le prix de l'appel d'offres
05:44qui a été lancé,
05:45on a recruté un laboratoire
05:47qui a déjà travaillé sur d'autres villes en France,