Laurent Jacobelli a été interrogé sur l'information publiée par le site Les Jours révélant la présence de députés RN dans des groupes Facebook racistes.
00:00Je vous passe toutes les insultes racistes, homophobes, antisémites et autres.
00:05Je vais éviter de les prononcer à l'antenne.
00:07Ces propos-là, ils ont été tenus sur un groupe Facebook baptisé La France avec Jordan Bardella.
00:11Et dans ce groupe, il y a neuf députés du Rassemblement National.
00:15C'est ce que révèle une enquête qui a été menée par le Média en ligne les jours.
00:19Est-ce que vous êtes mal à l'aise ?
00:21Alors d'abord, il faut bien préciser, et vous l'avez fait, mais je voudrais être très clair,
00:24aucun des propos, et que je condamne évidemment, que vous venez de prononcer,
00:27n'a été prononcé, écrit, ni même liké, comme on dit,
00:31ni même retweeté ou redistribué par un de nos députés.
00:35Ils sont en auditeur libre dans le groupe.
00:37Mais je précise aussi qu'aucun n'a été signalé par l'un de vos députés.
00:42Aucun de ces propos, et c'est une obligation légale de signaler ce genre de propos.
00:45Surtout qu'ils n'ont pas quitté le groupe.
00:46Non mais attendez, je vais vous expliquer, parce qu'ils ne le savaient pas.
00:48Je vais vous expliquer très clairement les choses.
00:50Vous savez, on a, en tant que député, et probablement vous,
00:53parce que vous êtes très médiatique, des gens qui nous écrivent en disant adhérez au groupe.
00:57Vous avez des groupes qui ne vous disent rien, et puis un groupe qui s'appelle « Vive Jordan ».
01:00Bon, alors vous vous dites, c'est un militant, il est sympa, c'est le début,
01:04alors il y a une photo de Jordan, maintenant il est bien, une photo de Marie, machin.
01:07Vous mettez le groupe, vous ne le reçuvez plus jamais.
01:10Il change d'administrateur, vous avez des dingos qui rentrent dans le groupe,
01:13et plus jamais vous n'allez le voir.
01:15Moi, je vais vous dire, ça m'est arrivé.
01:16Alors pas ça, j'étais abonné à un groupe d'une des villes de ma circonscription.
01:21Et au début, il y avait marqué les fêtes, les événements, etc.
01:24Je ne l'ai plus regardé, parce que j'ai vu mon info autrement.
01:26Et par curiosité, et vraiment par chance dans le train,
01:29j'ai été voir les propos qui, depuis, s'y tenaient, étaient révoltants.
01:33C'était des dénonciations de voisins, des horreurs.
01:35Ils ont tous quitté le groupe, là ? Les neuf députés RN ?
01:37Ce groupe-là, dès que je l'ai vu, je l'ai quitté, mais j'aurais très bien vu que je ne l'ai pas.
01:39Non, mais les neuf députés RN en question, est-ce qu'ils ont tous quitté le groupe ?
01:42Ah ben, s'ils ne l'ont pas fait, ils vont le faire dans l'heure, oui, bien sûr.
01:44Ils peuvent porter plainte, parce que finalement, on les a abusés.
01:46Je pense que s'ils estiment que leur honneur a été sali par ça, ils peuvent le faire.
01:51Vous savez, c'est très compliqué les réseaux sociaux, et ça va très très vite.
01:54Et on est responsable, éditorial par exemple, de nos propres comptes Facebook.
01:58C'est-à-dire que s'il y a un dingo qui en remarque sur un de mes postes, par exemple,
02:02met une horreur et que je ne le vois pas, je suis responsable.
02:04Donc les administrateurs de ce groupe sont responsables, vous êtes d'accord avec moi ?
02:08Ah, les administrateurs sont complètement responsables, nous condamnons complètement
02:11les mandats en la fermeture de ce groupe, qui n'a aucun rapport avec le format, ni avec nos élus.
02:15Alors, les administrateurs de ce groupe, on a à l'intérieur un collaborateur
02:19et une collaboratrice parlementaire des députés de l'Aisne et du Pas-de-Calais.
02:22On a le responsable communication du RN sur l'île de la Réunion,
02:25le conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, un ancien candidat au départemental de 2021 en Savoie.
02:29On a également un cadre du parti en Isère, qui est aussi ancienne candidate à la mairie de Bourgouin-Jailleux,
02:34et qui a été candidate aux législatives de 2022.
02:37Ils font partie, ce sont des administrateurs, c'est ce que révèle le média en ligne.
02:41Une fois encore, et j'entends ce que vous dites, une fois encore, on peut tous se faire avoir.
02:47D'abord, vous savez, il y a aussi des gens malveillants.
02:49Attendez, ils sont une dizaine d'administrateurs.
02:51Une fois encore, si le nouvel administrateur est quelqu'un qui n'est pas dans notre ligne
02:55et qui a voulu jouer un mauvais coup ou qui a laissé parler des fantasmes qu'il avait et qui sont condamnables,
03:01tout le monde n'est pas coupable.
03:03Il faut arrêter.
03:04Je vois bien le procès d'intention qui est derrière.
03:05Non, mais en fait, c'est juste de comprendre, tous ces gens-là qui sont administrateurs de ce groupe,
03:09vous n'allez pas les sanctionner ?
03:10Oui, ils sont censés pour voir valider ce qui est possible.
03:11Mais vous n'allez pas les sanctionner, ces gens-là ?
03:13Alors, on va vérifier.
03:14J'apprends la nouvelle.
03:15Donc, nous allons regarder si ces administrateurs sont toujours administrateurs.
03:17Vous n'avez pas lu l'enquête des joueurs ?
03:19Parce qu'il y a tous les noms.
03:21Il y a les noms.
03:22Les noms sont donnés dans cet article.
03:24Je ne connaissais même pas ce journal.
03:25Oui, mais là, à l'occasion de cette révélation, vous vous êtes quand même à les regarder ?
03:30J'ai juste lu le nom des neuf députés et en les lisant, j'ai bien compris qu'ils n'étaient en rien caution de ce qui a été écrit.
03:36Je vais vous dire, nous, au Rassemblement National, on a au moins un mérite.
03:39Vous avez des gens malveillants partout, dans tous les partis, dans toutes les associations.
03:42Nous, quand on en détecte, on prend les mesures.
03:45Je pense que là-dessus, vous ne pouvez nous faire aucun reproche.
03:47À chaque fois qu'on a chopé quelqu'un la main dans le pot de confiture, on l'a viré.
03:51Donc là, tous ces gens-là seront virés ?
03:52Vous me donnez des noms.
03:54Lisez l'article, vous avez tous les noms.
03:55Je ne les citerai pas à l'antenne, bien évidemment, mais vous avez tous les noms.
03:58Nous allons regarder.
03:58Si quelqu'un est encore administrateur de ce site, est encore en fonction, quelque part et n'importe où, du Rassemblement National, il fera ses valises.
04:06Christophe ?
04:07Ça donne l'impression quand même que le grand ménage perpétuel dans votre formation n'est jamais terminé.
04:12Après les législatives 2024.
04:14Et ce qui s'est passé autour d'un certain nombre de candidats.
04:17Vous nous avez dit, mais là, cette fois-ci, on va radiographier, scanner...
04:20C'est ce que nous faisons, pour nos candidats.
04:22Et six mois après, neuf mois après, on en est encore là.
04:25C'est-à-dire, on a l'impression quand même que le parti est poreux à ceux qui, peut-être pas malveillance, mais se disent, là, on ne sera pas repérés, on va pouvoir répondre nos messages, et si ça se trouve, faire quelques recrues ?
04:35Ah, mais peut-être.
04:36Peut-être qu'il y a des gens qui veulent infiltrer, je suis assez d'accord avec vous.
04:38Et quand on les repère, on les vire.
04:40Mais que faites-vous pour les repérer ?
04:41Est-ce qu'il y a vraiment de surveillance ?
04:44M. Barbier, vous le savez comme moi, on ne peut pas contrôler tous les sites Facebook, les groupes Facebook, parce que d'ailleurs, ils ne nous sont même pas signalés, parfois.
04:51Si demain, vous créez un groupe Facebook, personne ne va m'appeler pour dire M. Barbier.
04:53Enfin, vous êtes le seul parti qui a autant de problèmes, hein ?
04:55Non, non.
04:56Avec les propos racistes, antisémites, homophobes ?
04:58Alors, merci de me tendre la perche, madame.
05:00Parce que, à la France Insoumise, et je ne veux pas, c'est peut-être partout ailleurs, il y a clairement des gens qui tiennent des propos antisémites.
05:07Eux deviennent députés, pas chez nous.
05:08Moi, j'avais une candidate aux législatives face à moi, de la France Insoumise, qui, dans ses postes, nous expliquait que les Juifs avaient l'argent, tenaient les médias et favorisaient l'extrême droite.
05:18Voilà.
05:18Donc, elle n'a d'ailleurs eu aucun problème parce qu'elle avait la bonne étiquette.
05:22Une fois encore, vous avez des gens qui s'infiltrent partout, des gens qui ne comprennent pas les messages, des gens qui ont de mauvaises intentions.
05:29Face à cela...
05:29Ils peuvent devenir assistants parlementaires sans qu'on passe leur CV quand même un peu au peigne fin.
05:34Mais bien sûr.
05:35Mais sauf que personne ne peut savoir tous les groupes qu'une personne gère.
05:38Vous avez un compte qu'on peut voir avec votre nom.
05:40Donc, nous, ce qu'on peut dire aujourd'hui, c'est que, d'abord, les neuf députés sont complètement innocents.
05:46Et je crois qu'il faut arrêter de faire imaginer aux gens qu'ils aient pu écrire ou accepter de tels propos.
05:51On dit juste qu'ils sont sur un groupe où il y a eu ces propos-là et qu'ils n'ont pas signalé ces propos.
05:55Mais parce qu'ils ne les ont pas vus et qu'ils n'ont pas vus tout simplement.
05:59Ils n'ont pas quitté le groupe.
05:59Non, mais si, je pense que soit c'est fait, soit ça va être fait.
06:01Il n'y a pas de souci, rassurez-vous.
06:03Vous me signalez le nom de deux, trois personnes...
06:05Ah bah, c'est pas deux, trois, c'est un peu plus.
06:06C'est une dizaine de personnes administrateurs.
06:08Est-ce que c'est eux qui l'ont fait ?
06:09Non, on va faire une enquête.
06:10C'est un peu simple.
06:11Si vous voulez, on nous a déjà fait le coup.
06:12Voilà.
06:13Donc, c'est la deuxième fois.
06:14On va aller voir.
06:15On n'est pas à l'abri d'une malveillance.
06:17Donc, vous allez mener une enquête interne ?
06:19Évidemment.
06:20Avec sanction à la clé.
06:21S'il le faut, bien sûr.
06:23On le fait à chaque fois.
06:24Et moi, j'espère qu'il y aura des officines comme ce journal Le Jour.
06:29Je ne connais pas.
06:29Les Jours.
06:29Les Jours.
06:30Les Jours.
06:31Média en ligne.
06:32Très bien.
06:32Qui fassent le même boulot sur les autres parties.
06:35Voilà.
06:35J'aimerais bien au moins la même chose.
06:37Parce que personne n'est à l'abri.
06:38Nous, on fait le boulot.
06:39On assume nos responsabilités.
06:41On sait qui on est.
06:42Et je vous le dis les yeux dans les yeux.
06:43Nous ne tolérerons aucune remarque antisémite.
06:46Et aucune remarque raciste.
06:48Parce que c'est à l'opposé de notre vision de la nation.
06:50Je ne peux pas être plus clair.
06:52Non, moi, je vous avoue que je suis un peu surpris d'apprendre cette histoire que je ne connaissais pas.
06:59Mais je crains que, de toute manière, le fond de sauce du RN, sans vouloir être irrespectueux, n'a pas beaucoup changé.
07:06Malheureusement, c'est triste à dire.
07:08Mais vous vous trompez.
07:09Marine Le Pen, d'abord, et Jordan Dardella aussi, ont fait un mot formidable.
07:14Oui, mais je crains que vous soyez un peu obligés d'entretenir une certaine radicalité.
07:19Absolument pas.
07:20Chez une partie de vos militants, comme une espèce de carburant politique.
07:24C'est triste à dire, mais c'est comme ça.
07:26Jordan Dardella lui-même a certaines sympathies avec des anciens Goudards.
07:31Oh, encore une autre vraie histoire.
07:32Non, mais je suis désolé, mais c'est pour ça que je suis presque gêné de le dire.
07:36Mais oui, vous parlez quand même.
07:37C'est vrai que c'est triste pour vous et on préférerait que ça ne soit pas le cas.
07:43Il se trouve qu'il y a eu ces problèmes-là qui sont dûment documentés.
07:46Il y a toute une enquête du Monde qui n'est pas une officine en ligne, en l'occurrence.
07:50Non, mais qui est une officine quand même.
07:51Alors, ça vous appartient.
07:54Et il y a eu vos candidats aux législatives où il y a eu quand même pas mal de problèmes.
07:58Aujourd'hui, il y a ça.
07:59Et on sait, en fait, moi, je ne veux pas vous faire de procès particulier.
08:02Je suis sûr que vous, personnellement, mais je pense qu'il y a une radicalité, effectivement, raciste qui monte en France.
08:08On le voit aussi dans une partie de la police où on a, dans une partie d'eux, je prends bien soin de dire ce que je dis avec des pincettes,
08:17où il y a eu comme ça des groupes WhatsApp et autres messageries qui ont été mis au jour avec des fantasmes de violence dans les quartiers.
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