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00:00Mais d'où sort-elle ?
00:03C'est la question que tous les médias sportifs se posent en ce moment face à la révélation de Roland Garros,
00:08Loïs Boisson, jeune joueuse d'Ijonesse qui pourrait bien se qualifier aujourd'hui pour les demi-finales de ce prestigieux tournoi.
00:14En attendant, elle se fait déjà un nom, c'est la dernière représentante française encore en compétition.
00:19Alors d'où sort-elle ? Olivier Estran, évidemment, va poser la question à quelqu'un qui la connaît très bien.
00:23Bonjour Patrick Larose.
00:24Oui, bonjour.
00:25Vous êtes président du tennis club de Pouillon-Nossoy, ancien conseiller technique régional à la Ligue de Tennis,
00:31ancien entraîneur aussi à la SPTT Dijon, c'est là d'où vient Loïs Boisson.
00:35Vous l'avez connu entre 8 et 12 ans.
00:37Ça vous fait quoi de la voir aujourd'hui à 22 ans sur le cours de Roland Garros ?
00:41Exactement, c'est ça le parcours.
00:43Ça me fait bien sûr un immense plaisir.
00:46Je suis ravi, je suis plein d'émotions quand je la regarde.
00:49C'est évident, on est très très content de son parcours.
00:52Dès 8 ans, elle avait ça dans un coin de sa tête.
00:54Elle avait envie d'être joueuse de tennis professionnelle, donc c'était son rêve, on va dire.
01:00Et donc là, il s'est accompli, mais ça fait quand même plus de 10 années de travail acharné pour y arriver, ce qu'elle a fait.
01:09Et ça faisait déjà partie de ses qualités.
01:11Elle est en quart de finale aujourd'hui, en quart de finale face à la numéro 6 mondiale.
01:14Ça vous surprend de la voir à cet endroit-là ?
01:17Moi, je me dis qu'à chaque fois qu'on me pose la question, j'ai jamais été surpris,
01:21parce que je me dis, vu les qualités qu'elle avait, elle a fait sa progression.
01:25Et régulièrement, elle a réussi à battre des joueuses plus fortes qu'elle.
01:30Et puis à chaque fois, ça passe parce qu'elle a un jeu qui est un peu, j'irais, entre guillemets atypique par rapport au jeu féminin.
01:38Elle a un gros coup droit lifté qui repousse les autres joueuses.
01:42Elle a un gros service, donc elle a un jeu, sur terre battue particulièrement, qui est très gênant.
01:48Et je n'étais pas étonné de l'avoir gagné.
01:51D'ailleurs, je m'en ai été expliqué avec le journaliste, avec un journaliste, en disant, moi j'y crois encore.
01:57Elle peut poser des problèmes, et si elle pose des problèmes, elle fera douter son adversaire.
02:01Et pourquoi pas encore aujourd'hui ?
02:03Moi, j'y crois toujours.
02:04Alors, des têtes de filles qui jouent au tennis, il y en a.
02:06Il y en a, hein.
02:07Voilà, pourquoi celle-là, elle s'est démarquée ?
02:08Quelles sont les qualités de Louise Boisson qui font que, dès 8 ans, vous avez vu quelqu'un qui sortait un peu du lot ?
02:13Eh bien, quand je l'ai vue la première fois, donc elle avait 8 ans, elle n'avait jamais joué.
02:18Elle venait s'inscrire à l'école de tennis, et comme on fait souvent, en mois de septembre, on fait des petits tests pour les inclure dans des groupes.
02:26Et là, on commence à faire un test de vitesse, en échangeant des balles sur le terrain, etc.
02:32Je dis, dis donc, cette fille, elle a une qualité de vitesse remarquable, c'est une vraie bombe, quoi.
02:38Petite fille de 8 ans, c'est assez rare de voir ça, même si je n'avais jamais vu.
02:41Et puis après, on lui fait lancer des balles, lancer des balles à bras cassés, déjà aller lancer de balles, ce n'est pas évident.
02:46Mais elle, elle avait une explosivité du bras, elle avait une technique déjà qui était plus que correcte.
02:52Et puis après, je lui ai même dit, bon, on ne le faisait pas, mais je lui ai dit, je vais lancer une balle pour voir ce que ça donne.
02:58Elle a frappé dans la balle directe après un rebond, en se mettant à côté de la balle,
03:01alors que tout le monde se met sur la trajectoire de la balle.
03:05Et donc, j'ai dit, j'ai appelé le mot une sergite.
03:06Regarde, là, on a une pépite qui est là, quoi.
03:10Et donc, voilà, c'est parti de là, donc j'ai dit, bon, celle-là, il faut faire quelque chose pour elle, quoi.
03:14Dans ma tête, tout de suite, en dix minutes.
03:17Et à la fin de la séance, je suis allé voir ses parents, pour lui dire, voilà, enfin sa mère, pour lui dire, voilà,
03:22votre fille, elle est plus que douée, c'est une vraie pépite,
03:26et ce serait dommage de ne pas faire quelque chose pour elle, pour l'amener au haut niveau, en fait.
03:31Et donc, c'est parti de là.
03:33Et après, on a organisé une réunion avec les parents.
03:36J'ai dit, voilà, moi, je suis prêt à la prendre quatre fois par semaine, une heure et demie,
03:39et la suivre en compétition, etc., faire un vrai programme pour aller vers le haut niveau.
03:43On sent l'émotion dans votre voix et dans vos yeux, Patrick Laroze,
03:47et donc l'ancien entraîneur de Loïs Boisson,
03:50qui sera en quart de finale de Roland-Garros tout à l'heure, à la mi-journée.
03:53Patrick Laroze, Loïs Boisson, vous l'avez connu entre 8 et 12 ans.
03:56Vous nous dites, il y a eu dès le départ un programme un peu spécial qui a été mis en place pour elle.
04:01C'est comme ça que ça fonctionne dans le tennis, ici en Côte d'Or ?
04:04On essaie de détecter très vite les talents ?
04:08Oui, on essaye.
04:08Après, moi, je ne suis plus au fait de l'organisation de la région ni de la fédération,
04:12parce que j'ai pris ma retraite, je suis un petit peu en retrait.
04:14Mais oui, maintenant, je pense qu'on essaye de faire des programmes individualisés.
04:18C'est encore plus important pour les filles qui ont besoin de ce type de programme,
04:23et ça permet une évolution beaucoup plus rapide.
04:25et sinon, on peut en perdre beaucoup.
04:29Alors justement, est-ce qu'on essaye de, on va dire, ménager les enfants ?
04:33Parce qu'à 8 ans, c'est très jeune.
04:34On a encore un jeune enfant.
04:36Comment est-ce qu'on fait en sorte de ne pas casser le lien avec le sport,
04:40de ne pas abîmer un jeune enfant ?
04:42En fait, ça peut paraître beaucoup, 4 séances d'1h30,
04:46mais en fait, ce n'est pas 1h30 intensif dans tous les sens,
04:48comme à une joueuse professionnelle.
04:50Il y a des temps de pause, il y a des temps de discussion,
04:52il y a du travail physique, et donc c'est un peu plus ludique.
04:55Il y a des phases de travail, etc.
04:57Mais ce n'est pas du tout la même démarche.
04:59Il y a beaucoup de discussions, surtout avec elle,
05:01qui avait quand même un caractère bien trempé, comme on dit,
05:04et qui n'était pas facile à entraîner.
05:08Et donc, j'ai dû faire vraiment preuve de beaucoup de patience,
05:12mais ça me plaisait bien.
05:14Donc, c'était vraiment un bon challenge.
05:16Et donc, ce qui fait qu'on a une complicité qui n'a fait que grandir.
05:21Et à partir de là, j'ai pu faire des entraînements de grande qualité avec elle.
05:25Surtout que ce n'était pas difficile pour l'entraîner après.
05:28Elle était tellement demandeur, elle avait toujours envie de jouer,
05:31qu'il fallait presque l'arrêter.
05:32Elle avait une combativité, je n'avais jamais vu ça.
05:35Donc après, elle avait un caractère pas facile.
05:38D'ailleurs, tu lui as posé des problèmes aussi, de temps en temps,
05:40sur le terrain, parce qu'elle a piqué des crises de colère,
05:44il fallait la calmer, même la mettre hors du cours de temps en temps.
05:47Elle revenait, des fois, elle ne revenait pas.
05:49Je lui disais de revenir le lendemain.
05:51Bref, petit à petit, elle a réussi à gérer ses émotions.
05:54Mais c'est normal, parce que comme elle était très perfectionniste,
05:58et comme tous les joueurs, enfin, ou tous les personnes perfectionnistes,
06:01on veut des résultats immédiats.
06:02Et donc, elle est frustrée.
06:03Et la frustration, par conséquent, ça engendre de la colère qu'il faut maîtriser.
06:08Et dès 8 ans, elle avait déjà ça.
06:10Alors que maintenant, on la voit sereine sur les cours.
06:12Mais avant, il y a eu quand même beaucoup de travail à faire sur la gestion des émotions.
06:16D'ailleurs, ça lui a posé un problème plus tard,
06:19parce qu'elle a été détectée au niveau de la Fédération.
06:21Et je suis allé avec elle pour faire une détection nationale.
06:24Et la Fédération a dit non, elle ne peut pas gérer ses émotions,
06:27elle ne fera jamais rien dans le haut niveau.
06:29J'ai dit ok, moi je continue quand même,
06:30parce que moi, ce n'est pas mon avis.
06:32et on a continué le programme.
06:34Et puis ça a donné ce que ça donnait.
06:35Je suis allé avec toi.
06:36J'ai finished la fédération.
06:38Je suis allé avec toi-même,
06:40hé.
06:41C'est parti.
06:48J'ai terminé la fédération.
06:53Il y lui a donné la fédération.
06:56Et je connais pas ce que ça te plaît,
06:58il est expectant de mieux,
07:00c'est parti 80 ans.
07:01Et en fin, on est jusqu'au beach.
07:02Et en fait, malheureusement,