Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale
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00:00Le docteur Milieu est avec nous, bonjour Brigitte.
00:02Bonjour Romain.
00:02Vous nous dites ce matin que la ferveur collective
00:05suscitée par la victoire du PSG dépasse le cadre sportif
00:08et révèle des mécanismes psychologiques et biologiques profonds.
00:14Ça révèle des mécanismes psychologiques et biologiques profonds.
00:19Alors expliquez-nous ça.
00:21On va parler des choses positives,
00:23on ne va pas parler de ces voyous casseurs-pilleurs-décérébrés.
00:26On parle de ce qui s'est passé pendant le match.
00:30En fait, il faut comprendre, quand j'ai dit profond,
00:32ça remonte, on a toujours eu besoin de ça,
00:35de ces moments-là, depuis la préhistoire.
00:38L'homme est un animal social,
00:40il a toujours eu besoin de célébrer des choses,
00:42d'avoir des objectifs en commun,
00:44qu'il les reconnecte les uns aux autres.
00:47Que se passe-t-il par exemple quand on...
00:49On va prendre l'exemple du match, évidemment,
00:51mais ça peut être pour tout un tas d'autres choses.
00:53Il y en a malheureusement de moins en moins.
00:54Ce serait bien qu'il y ait beaucoup de célébrations ensemble.
00:59Que se passe-t-il quand on regarde un match ?
01:02Eh bien, notre cerveau va faire sécréter des hormones,
01:07du plaisir, la dopamine,
01:09mais aussi des endorphines,
01:11la sérotonine, l'ocytocine,
01:13c'est l'hormone du lien,
01:14c'est l'hormone de l'attachement, par exemple,
01:16de la mère à l'enfant.
01:17Eh bien, quand on regarde un match,
01:19tout ceci est sécréter,
01:20mais pas que.
01:21Je voulais vous parler ce matin, surtout,
01:24de nos neurones miroirs.
01:27Nous avons dans le cerveau des neurones
01:29que l'on appelle les neurones miroirs,
01:31on les connaît depuis peu de temps,
01:33depuis les années 90,
01:35qui s'activent dans certaines circonstances.
01:37Par exemple, Romain,
01:38vous me souriez,
01:39je vous souris.
01:40C'est pas l'empathie, ça ?
01:42Alors, ça fait partie de l'empathie,
01:43bien sûr, ça participe à l'empathie.
01:45Si je baille, normalement,
01:46vous allez bailler.
01:46C'est exactement ce que j'allais vous dire,
01:47vous baillez,
01:48je baille.
01:49Lorsque Désiré Doué marque un but,
01:53c'est comme si je marquais un but.
01:57On a peut-être appelé Louis-Sédric,
01:59il a oublié de vous appeler, mais...
02:01Mais vous voyez,
02:03ce sont ces neurones-là
02:04qui s'activent durant ces matchs.
02:06Et quand on les voit heureux,
02:08nos neurones miroirs sont aussi heureux.
02:11Alors, ces neurones miroirs,
02:12c'est assez...
02:12Leur fonctionnement,
02:14maintenant qu'on commence à bien les connaître,
02:15en fait, ils fonctionnent
02:16quand on fait une action soi-même,
02:19ils fonctionnent
02:20quand on regarde une action,
02:21quand je vous regarde bailler,
02:22ce qui arrive rarement...
02:24Ou sourire,
02:25ou être ému.
02:26Ou être en colère,
02:27ou voilà.
02:28Ou être ému, oui.
02:28C'est l'empathie.
02:30Et ils peuvent aussi fonctionner
02:33lorsqu'on imagine quelque chose.
02:35Et c'est très...
02:36D'utiliser dans le sport, par exemple,
02:38dans le tennis,
02:40quelqu'un qui veut améliorer son coup droit,
02:42ou son revers,
02:42ou son service,
02:43eh bien, on le fait imaginer.
02:45Et tout ça, c'est visualisé
02:47grâce à l'imagerie,
02:48des élections en céphalogramme,
02:49etc., etc.
02:50Eh bien, on le fait imaginer le mouvement,
02:52et comme ça, il va répéter.
02:54Donc, ces neurones moteurs
02:55s'activent aussi
02:56en imaginant quelque chose.
02:58Enfin, voilà.
02:59Donc, ça fait partie.
03:00Et ce qui s'est passé
03:01pendant ce week-end,
03:03c'était formidable,
03:04parce qu'il y a ce plaisir
03:05avec cette activation
03:06des neurones miroirs,
03:07mais il y a aussi
03:08cette connexion
03:10entre les gens.
03:11Ça vous fait oublier
03:12votre stress,
03:13ça vous fait des souvenirs
03:13positifs et collectifs.
03:15Tout le monde se souviendra,
03:16enfin, presque tout le monde
03:17se souviendra
03:18de ce qui s'est passé
03:19lors de cette soirée,
03:21lors de ce week-end.
03:22Parce qu'il y avait aussi,
03:22effectivement,
03:23aussi, il y avait aussi,
03:24il faut le dire,
03:24de la joie
03:25des familles
03:27qui allaient
03:28dans les Champs-Elysées
03:29pour célébrer les champions.
03:30Il y avait aussi ça.
03:31Heureusement,
03:32il y a encore un peu...
03:33Mais il faut retenir ça,
03:34surtout.
03:34Oui, il faut retenir les deux.
03:36Je vous ai mis
03:36dans quelles conditions
03:37ces neurones miroirs
03:38s'activent
03:39et dans quelles conditions
03:40ils interviennent.
03:42Voilà l'empathie
03:43dont vous avez parlé.
03:44C'est très important.
03:46Ce sont ces neurones-là
03:47qui fonctionnent
03:47dans l'empathie.
03:48Il y en a certains
03:49qui n'en ont pas.
03:51Je rappelle quand même
03:52qu'ils sont situés
03:53dans pratiquement
03:54toutes les zones du cerveau.
03:56Chez les personnes
03:57malades d'autisme,
03:58je crois qu'il y a
03:58moins d'empathie.
03:59C'est ça,
03:59on est moins connecté.
04:00C'est un trouble
04:01de la relation à l'homme.
04:03Justement,
04:03il y a un travail là-dessus
04:04sur ces neurones miroirs.
04:06L'imitation.
04:07On pense que
04:08l'apprentissage,
04:09par exemple,
04:10les enfants,
04:11ils apprennent
04:11par imitation.
04:13Pour certains chercheurs,
04:13le langage
04:14serait aussi lié
04:16à ces neurones miroirs.
04:17La compréhension
04:18des intentions.
04:20Je sais
04:20si vous allez me faire du bien
04:21ou si vous allez me faire du mal.
04:24Les émotions partagées,
04:25c'est ce qui s'est passé.
04:26Tout le monde était content,
04:27tout le monde était heureux.
04:28Chacun avait l'impression
04:29d'avoir marqué
04:30ce week-end
04:31et tout ça.
04:32Donc voilà
04:33ce qu'on pouvait dire.
04:34Mais c'était important
04:34de parler de ces neurones
04:35dont on parle rarement
04:36quand même,
04:36ces neurones miroirs.
04:37Il ne faut pas en parler
04:38plus souvent.
04:38d'avoir regardé cette vidéo.
04:39Merci.
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