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Du lundi au jeudi, passez la soirée avec Lara et son équipe sur FUN Radio !

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😹
Amusant
Transcription
00:00Ça s'est passé chez Lara Bell Rose & Friends sur Fun Radio.
00:04Absolument, on entame l'heure de 22, j'espère que vous allez toujours bien de l'autre côté de la radio.
00:08Si vous entamez le taf, force à vous, courage à vous, on est avec vous.
00:13Si vous êtes en pleine livraison, on est avec vous.
00:15Bah oui.
00:16Ouais, bah oui.
00:17Parce qu'il y a beaucoup de gens qui nous écoutent dans la voiture, évidemment.
00:19Mais bien sûr, en revenant du travail ou en y allant, ou en le pratiquant.
00:25T'as bien mangé aujourd'hui d'ailleurs en parlant de livraison, mais c'est toi qui t'es.
00:29J'ai mangé sain, j'ai mangé sain aujourd'hui.
00:31Des épinards, j'ai entendu, avec du chèvre, tu t'es fait plaisir.
00:34Des épinards, des salades, des sardines, des avocats.
00:38Waouh, t'es frais.
00:39Des huiles d'olive.
00:40Oulala, dis-nous, t'as on...
00:41Des fruits, j'ai même mangé des fruits, tiens.
00:44Passionnant ça.
00:44Est-ce que c'est bon docteur ?
00:45Est-ce que c'est bon docteur ?
00:47Ça me donne faim surtout.
00:48Ah oui, il y avait un peu de pédale à Babou.
00:50Parlons de la graisse viscérale là, tiens.
00:52Parce que là, je suis sur le sujet là.
00:53Ah bah c'est sûr que...
00:54La graisse, oui, j'en vois évidemment.
00:57À chaque fois que j'ouvre un corps, il y a de la graisse.
00:59Plus ou moins, ça ressemble à la graisse figée.
01:04C'est de la matière jaune.
01:06Non, c'est jaune, la matière jaunâtre, la graisse viscérale.
01:08Et alors ça se colle partout.
01:10Tu dis que ça se colle partout ?
01:11En fait, on en a dans la paroi abdominale, évidemment.
01:14Donc sous la peau, on a les muscles, puis on a de la graisse qui peut se mettre.
01:17Ça c'est de la graisse pariétale.
01:18Mais on a la graisse viscérale, donc c'est celle qui se met autour des organes.
01:22Et donc, évidemment, plus on a de l'embonpoint, plus on est obèse, plus on a de la graisse viscérale.
01:29Et c'est la plus difficile à faire partir.
01:32Donc elle, elle est vraiment collée sur les organes et on en retrouve vraiment partout.
01:36C'est un peu comme, tu sais, cette graisse des fois quand tu mets les trucs dans le micro-ondes qui remontent comme ça.
01:42C'est un peu ça, ce truc jaune comme ça, un peu dur.
01:44Oui, c'est ça, c'est de la graisse.
01:46Donc quand on met, par exemple, un bouillon qui est un peu figé, on voit la graisse qui flotte en surface.
01:53Mais voilà, c'est de la graisse.
01:54Donc c'est la même chose qu'on a dans le corps humain.
01:56Est-ce que toi, ça change ton rapport à l'alimentation, par exemple ?
02:01Non, ce n'est pas ça qui a changé mon rapport à l'alimentation.
02:05J'ai déjà la chance de pouvoir manger tout ce que je veux sans jamais vraiment grossir.
02:10C'est interdit de dire ce genre de choses.
02:11C'est honteux, Grégory !
02:15Il y a San, justement, qui nous envoie aussi une question sur WhatsApp.
02:18Il nous dit, est-ce que la pratique de ton travail en tant que médecin légiste
02:21t'amène des gènes ou des barrières dans la vie quotidienne ?
02:24Des goûts de certains aliments ou plats, par exemple, les boulettes au tomate ou autres, les méfiances des gens ?
02:29Non, mais en fait, moi, je ne mange plus de viande depuis que j'ai l'âge de 11 ans.
02:31Donc ça n'a rien à voir avec mon métier.
02:34Mais voilà, depuis que j'ai l'âge de 11 ans, je ne mange plus de viande.
02:36Mais sinon, non, mon métier n'a pas changé ma vie.
02:38La seule chose, c'est qu'on me demande souvent si ça a changé quelque chose par rapport à ma vision de la mort.
02:44Ça n'a rien changé par rapport à ma vision de la mort, mais plutôt par rapport à ma vision de la vie.
02:48Et du coup, je sais que tout peut s'arrêter demain.
02:51Et du coup, je profite de chaque moment, de chaque seconde.
02:55Et je vis à fond chaque moment de ma vie.
02:58Donc voilà.
02:59Ça rend philosophe, ça doit rendre philosophe à fond, ce genre de métier.
03:02Quand on voit toutes les morts que je vois, et parfois les morts bêtes que je peux voir,
03:08oui, on se dit qu'en effet, demain, tout peut être fini.
03:10Donc autant profiter à mille à l'heure.
03:12Le docteur Schmitt, Grégory Schmitt ici présent, oui, dit qu'il faut profiter de la vie.
03:17Et lui, il profite.
03:18D'une manière assez spéciale.
03:25Il profite.
03:26Il profite.
03:27Est-ce que tu es un artiste aussi ?
03:29En effet, en effet, chez maman, le week-end, pas tous les week-ends,
03:34parce qu'avec les gardes, ce n'est pas possible, mais environ une fois par mois,
03:37je me produis chez maman.
03:40Ce week-end d'ailleurs, pour ceux qui veulent me voir, je serai chez maman.
03:44Et chez maman, pour les personnes qui ne connaissent pas ?
03:46C'est un cabaret drag dans le centre de Bruxelles, à deux pas du Manneken Peace,
03:51où on se produit directement sur le bar.
03:55Et donc, c'est ça qui est assez bien.
03:57C'est que ça met vraiment une proximité par rapport au public.
04:01On n'est pas à distance, sur une scène, un peu à l'écart.
04:03On a vraiment les gens au contact.
04:06Et donc, c'est ça que j'ai bien aimé.
04:08C'est cet aspect très proche des gens, très proche du public.
04:12Et ça fait maintenant près de 20 ans que je travaille chez maman.
04:17J'ai été barman, je suis drague, j'ai eu un peu tous les postes là-bas.
04:23Incroyable ! Et parle-nous de Clarica.
04:25Tu nous as dit là tout à l'heure que le nom est arrivé de manière un peu fortuite,
04:28puisque la première fois que tu t'es produit chez maman,
04:31c'était dans le cadre de...
04:32La nuit des débutantes.
04:33La nuit, j'allais dire le spectacle des débutantes,
04:35ou La nuit des débutantes.
04:36Et que tu as performé sur un titre d'une chanteuse qui s'appelle Clarica.
04:40Et que maman, qui était encore là à l'époque,
04:42t'a présenté en tant que Clarica.
04:44Et du coup, tu es devenue, pour tout le monde, Clarica.
04:46Clarica, c'est ça.
04:47Et la chanson, c'était les garçons dans les vestiaires.
04:50Ah, c'est pas mal déjà.
04:51Oui, c'est très bien.
04:52Une fois que tu as fait ce premier pas vers la scène de chez maman, en tout cas,
04:58et de ce personnage qui s'est créé, j'imagine au fur et à mesure.
05:00Oui, c'est ça. Parce que moi, je n'avais pas du tout,
05:03comme je l'ai dit tout à l'heure, dans le but de devenir drague.
05:05Je n'avais pas de personnage préconçu,
05:07je n'avais pas d'idée particulière en tête.
05:11Et je suis devenu, après ça, barman chez maman.
05:14Et chaque année, il y a une autre soirée qu'on appelle la soirée massacre,
05:19où en fait, on inverse les rôles.
05:20C'est les dragues qui deviennent barman,
05:23et c'est les barman qui font le spectacle.
05:26Et donc, en inversant les rôles,
05:28c'est comme ça que je me suis retrouvée sur le bar, en drague,
05:30à faire les numéros des autres,
05:32à faire les numéros de maman, les numéros des filles de maman.
05:34Donc voilà, on a versé les rôles,
05:36et à force de le faire plusieurs fois d'affilée,
05:40j'y ai pris goût.
05:42Maman et ses filles ont trouvé que j'avais un petit truc pour le faire.
05:46Et voilà, c'est comme ça que ça s'est fait.
05:48Évidemment, mon personnage a évolué au fur et à mesure des périodes,
05:54parce que le public a évolué, les styles musicaux ont évolué également.
05:58Et donc, voilà, le personnage a évolué.
06:00Si au début, j'ai commencé en étant peut-être un peu plus loufoque,
06:04où je faisais, par exemple, des chansons d'Annie Cordy, etc.,
06:07maintenant, je suis plutôt dans le style Lady Gaga.
06:12Je fais Ayana Kamoura également.
06:13Ah bon ?
06:14Oui.
06:14Je fais Miley Cyrus.
06:16Voilà, mais je fais aussi des francophones.
06:19Clara Luciani, je n'ai pas envie de dire que Clara Morgan,
06:24mais ce n'est pas le même genre de la langue.
06:25Elle chante aussi.
06:26Elle chante aussi, oui, en effet.
06:28Donc, ça a commencé sur ça.
06:31Exactement, voilà, c'était ma toute première chanson chez Maman.
06:34C'était en 2004 que j'ai fait ça.
06:54Donc, ça fait maintenant un peu plus de 20 ans déjà.
06:56C'est incroyable.
06:56Et du coup, en fait, oui, comme tu dis,
06:59Clarika, c'est un personnage qui évolue en fonction,
07:02c'est-à-dire qu'elle prend aussi l'univers d'autres artistes.
07:06Tu prends des performances d'autres artistes que tu appliques à Clarika.
07:09Oui, c'est ça.
07:09Donc, j'essaye d'avoir, je ne fais pas de la ressemblance.
07:13Donc, quand je fais Lady Gaga, je ne ressemble pas à Lady Gaga.
07:16C'est ça que je voulais savoir.
07:17Je ne fais pas le maquillage.
07:18D'abord, je n'ai pas les talents, je n'ai pas les compétences
07:20pour faire du maquillage avec des ressemblances
07:23parce que ça, c'est vraiment quelque chose de totalement différent.
07:26Donc, moi, j'ai mon personnage.
07:28Mais par contre, au niveau des looks, au niveau des chorégraphies,
07:31j'essaye de m'inspirer des looks qui sont dans les clips,
07:35par exemple, de Lady Gaga.
07:37On a entendu tout à l'heure Abracadabra.
07:39J'ai mon meilleur ami qui, heureusement,
07:41s'est particulièrement bien coudre, qui est presque styliste.
07:44Et donc, il me fait plein de tenues.
07:47Il s'appelle comment ?
07:48Maïk.
07:49Il s'appelle Maïk.
07:50Et donc, il me fait plein de tenues.
07:52Et on a même fait, à nous deux, pour les 20 ans de chez maman,
07:57donc il y a déjà quelques années, il y a 10 ans maintenant,
07:59une robe en viande pour que je puisse faire Lady Gaga.
08:03Donc, on avait fait un spectacle au casino de Bruxelles, au Viage.
08:09Et dans le spectacle, on reprenait chacune nos plus grands tubes.
08:14Et moi, un de mes grands tubes, c'est Belle Romance de Lady Gaga.
08:17Et donc, pour l'occasion, je me suis dit, on va faire un truc qui marque un peu.
08:21Et donc, on a été acheter le matin même quelques kilos de viande
08:25qui étaient achetés, évidemment, dans une boucherie.
08:29Et il a passé l'après-midi à coudre les morceaux de viande directement sur moi.
08:34Et ça va, il n'y a pas eu des mouches qui sont vivants dans les yeux ?
08:37Non, non, non.
08:37Après, on a mis la viande dans une glacière.
08:40On a mis la robe dans une glacière jusqu'au moment où j'ai pu l'enfiler
08:44pour ce numéro éphémère, évidemment,
08:47parce que cette robe n'a pas duré longtemps après.
08:49Tu ne manges pas de viande, mais tu te l'enfiles.
08:51Oui, c'est ça.
08:51Ce qui est vraiment étonnant, parce que moi, j'ai été le voir pour écrire le livre,
08:57donc j'ai été voir la transformation.
09:00Et ça, c'est étonnant.
09:01Parce qu'on va vraiment, ça prend du temps, ça prend deux heures,
09:04plus ou moins pour passer de Grégory au personnel,
09:08enfin à Clarica, qui incarne après des personnages.
09:11Donc, c'est assez étonnant parce qu'on est dans une petite loge là-dessus.
09:14Il y a des, je ne sais pas combien de centaines de costumes perruques.
09:18Et ils sont tous en train de se maquiller, se perruquer.
09:23C'est vraiment impressionnant.
09:25Et puis, de voir le show, c'est vraiment un show, un spectacle.
09:28C'est quelque chose de sérieux.
09:29Ce n'est pas un truc où on a l'impression que ça a une fête d'étudiants.
09:33Pas du tout.
09:33C'est vraiment quelque chose de qualitatif quand on voit ça.
09:37Tu vois qu'il y a vraiment un effort pour vraiment être le plus...
09:41C'est un spectacle.
09:42Un vrai spectacle.
09:43Un vrai spectacle.
09:44Pour les gens qui ne le connaissent pas.
09:45Oui, franchement.
09:46Moi, comme je n'avais jamais vu ça, honnêtement.
09:49Et on est allé à faire une soirée avec des collègues et tout ça.
09:53Parce qu'évidemment, tout le monde était un peu intrigué.
09:55Et donc, on a fait une soirée spéciale...
09:58Face au juge.
09:58Pas face au juge.
10:00Tous les juges de face au juge.
10:02Face à la drague.
10:03Chez Madame.
10:04Non, non, non.
10:04Face au drague.
10:06Face au drague.
10:07Et c'était...
10:09Ce jeu avait une bonne ambiance.
10:10C'était très très très bon.
10:11Et il est étonné parce qu'au départ, il va y avoir 25-30 personnes.
10:15Et pas du tout.
10:15Il y avait 70 personnes ou 40-20 personnes.
10:19Ah oui, mais ça fonctionne très très bien.
10:20Et ça a marché.
10:21Mais rien que parce que, voilà, on voulait voir Grégory.
10:25Il y a même Anne Grué qui a fait un sympathique discours.
10:30Et donc, voilà.
10:31C'était un bel événement.
10:32Je crois que ça t'a aussi touché que les gens que tu côtoies au niveau professionnel
10:38puissent finalement voir ça et s'amuser de ce qu'ils connaissaient.
10:42Oui, mais sans le voir.
10:43Ça m'a rappelé qu'au tout début, quand j'ai commencé à être médecin légiste
10:47et que j'étais drague, parce que les choses se sont faites vraiment de manière concomitante.
10:54J'ai commencé le drague en même temps que je commençais mes études de médecine.
10:57Et donc, tout ça s'est fait de manière concomitante.
11:00Donc, je me souviens qu'au début, je me disais comment faire pour que je puisse être médecin légiste,
11:04mais surtout que ça ne se sache pas, que je sois drague.
11:07Et donc, je me prenais la tête avec ça jusqu'au jour où je me suis dit
11:09« plutôt qu'on te fait merde ».
11:11Et voilà, je le fais et si ça c'est, ça c'est, tant pis, voilà.
11:17Et en fait, je pense que c'était la meilleure façon parce que, d'abord, je ne fais rien de mal.
11:21Donc, il n'y avait rien à cacher.
11:23Et puis, en ne le disant pas, ça crée justement...
11:25En ne le disant pas, on aurait pu essayer de m'attaquer sur ça.
11:27Or, ici, tout est su, sur mon profil Instagram...
11:32Ah, mais tu es torse nue sur ta photo de profil !
11:33Je suis à ma fille à poil sur toutes les photos, oui, en effet.
11:35C'est pas mal !
11:36Est-ce que ça t'a déjà posé problème, quand même ?
11:39Est-ce que tu as déjà rencontré des personnes qui étaient...
11:41Des réfractaires ?
11:44Ou qui se sont moquées ?
11:46Non, non, jamais.
11:48Je n'ai jamais eu aucun problème, que ce soit au niveau des cliniques où je travaille,
11:53que ce soit au niveau de la faculté, parce que je donne cours également,
11:55que ce soit au niveau du parquet, des tribunaux.
11:59Je n'ai jamais eu aucun problème, les avocats non plus...
12:03Voilà, je n'ai jamais eu aucune remarque négative,
12:05je n'ai jamais eu aucun problème dans ma vie professionnelle de jour, je vais dire, par rapport à ça.
12:11Après, j'imagine qu'il y a des gens qui ne s'applaissent pas,
12:13qu'il y a des gens qui se demandent comment c'est possible que je sois là.
12:17Mais, voilà, en tout cas, face à moi, je n'ai jamais eu aucun problème.
12:21Et je pense que, voilà, c'est parce que je n'impose rien à personne,
12:24je n'arrive pas en disant que je suis drague, voilà, je n'ai pas du tout une âme de militant.
12:29Je vis ma vie, je fais les choses sans les cacher.
12:34Il y a un jour, un juge qui m'a dit que c'était quasiment aussi militant
12:39de pouvoir montrer tout ça dans un milieu qui est réputé être un peu fermé,
12:44le milieu juridique, le milieu médical aussi.
12:47Et en étant qui je suis, eh bien, en fait, c'est aussi du militantisme, me disait-il.
12:54En nosant être qui on est, effectivement, c'est quelque part, c'est un acte.
12:58Peut-être.
12:58Mais alors, par exemple, le vernis à ongles...
13:01C'était ma question !
13:02Ah, mais tu vois, c'est une bonne transition, puisque tu dis, voilà,
13:05est-ce que, là, aujourd'hui, tu es venue avec du vernis à ongles,
13:07est-ce que tu peux en avoir quand tu fais tes autopsies ?
13:11Je l'ai tout le temps, depuis...
13:13J'ai commencé à en mettre en 2024, quand c'était à la mode,
13:17il y a eu un peu un boom, un moment où tous les hommes mettaient du vernis,
13:21j'ai commencé à en mettre.
13:22Ah, Denis dit non !
13:23Non, non, non, je n'étais pas au courant, mais tous les hommes...
13:26Joey Starr porte du vernis, j'ai vu dans son interview.
13:29Oui, oui, il y a plein d'hommes, Brad Pitt en met, etc.
13:30Donc, il y a plein d'hommes qui en mettent,
13:32et donc j'ai commencé à en mettre aussi, et voilà, je continue,
13:36parfois j'en ai, parfois j'en ai pas,
13:37mais ça n'a rien à voir avec, par exemple, le fait que j'aurais bossé comme drague ce week-end-ci.
13:43Non, j'en mets quand je suis en mec, et j'en mets parfois pas quand je suis en drague,
13:47d'ailleurs, j'en mets rarement quand je suis en drague.
13:50Mais ça ne pose pas problème, parce que je sais que, par exemple,
13:52les masseurs, ce n'est pas du tout le même métier,
13:54mais je sais qu'il y a certaines professions dans lesquelles...
13:55Ça peut poser problème au niveau de l'hygiène.
13:57Donc, si je travaillais en médecine clinique,
14:00si j'avais des consultations pour soigner des gens...
14:03Un chirurgien, par exemple, ne pourrait pas.
14:04Ah oui, non, le chirurgien ne peut pas, parce que, en fait,
14:08les microbes s'attachent plus sur le vernis que sur les ongles.
14:11Et du coup, c'est pour ça que quand on a du vernis,
14:13on transporte plus de germes.
14:14Mais vu que moi, je n'ai pas de contact avec des patients malades,
14:20voilà, il n'y a pas de problème d'hygiène en ce qui concerne.
14:25Et de toute façon, tu portes des gants, j'imagine ?
14:26Ah, quand je fais des autopsies, oui, parce qu'à ma nue, c'est un peu sale quand même.
14:29Ah ben donc, voilà.
14:30Pas mal, hein ?
14:32C'est ça quoi, parce que, ouais, d'autres, c'est évidemment,
14:34vous avez même des grands gants comme ça jusqu'au coude, non ?
14:36C'est pas ça ?
14:37Non, non, non, mais on a une tenue, on a une blouse,
14:40on a des protections au niveau des manches,
14:43des protections en plastique,
14:45et alors on a des gants, voilà.
14:47Mais tu risques, ouais, tu risques quoi ?
14:49Qu'est-ce que tu...
14:50En fait, c'est surtout pour ne pas nous mettre notre ADN sur le corps,
14:54parce qu'on ne peut pas...
14:55Sinon, après, c'est toi qui es devenu...
14:57Mais c'est ça, donc on ne peut pas mettre notre ADN sur le corps ou sur la scène de crime,
15:00c'est pour ça qu'on doit être protégé pour ne pas contaminer,
15:03pour ne pas polluer la scène de crime et le corps.
15:06On se protège aussi pour ne pas se salir, tout simplement.
15:09Et puis, au niveau du risque infectieux,
15:12en général, quand la personne est décédée,
15:14la plupart des germes vont mourir aussi.
15:18Il n'y a pas longtemps dans un corps...
15:19Il n'y a pas de tissu pour reprendre un vivant pour...
15:22Parce que les germes se nourrissent aussi de l'organisme vivant.
15:25Une fois qu'ils sont morts, les germes meurent assez vite.
15:28Il y en a quelques-uns qui peuvent rester plus longtemps,
15:30donc c'est pour ça qu'il faut quand même se protéger,
15:31qu'il faut éviter de se couper quand on fait une autopsie.
15:34Mais voilà, je pense qu'il y a quand même un peu moins de risques
15:36avec une personne morte qu'avec une personne vivante
15:39qui, elle, peut avoir une charge virale importante, etc.
15:42Et la première fois que tu as ouvert un corps,
15:44qu'est-ce que tu t'es dit, en fait ?
15:45Parce que bon, a priori, je ne sais pas moi,
15:47tu peux par exemple te dire
15:48que c'est de la mécanique, quoi.
15:51Je peux vous dire que la première fois qu'il a ouvert un corps
15:53ou qu'il a fait pratiquer une autopsie,
15:55ce n'était pas de la mécanique.
15:57C'est-à-dire ?
15:58Les premières autopsies que j'ai faites,
16:00c'était en 2007.
16:03Et mon patron, mon maître de stage...
16:05Moi, j'étais encore stagiaire à l'époque.
16:07Je n'étais même pas encore médecin,
16:08j'étais encore stagiaire à l'époque.
16:09Et mon futur maître de stage,
16:11donc le chef de la médecine légale à l'époque,
16:12m'appelle en disant qu'il est sur une scène de crime
16:15où il y a cinq enfants qui ont été égorgés.
16:17C'était l'affaire Jean-Pierre-Lermite.
16:19À Nivelle.
16:20À Nivelle.
16:20Et il me dit, voilà,
16:21demain, j'aurai besoin d'aide pour les autopsies.
16:23Du coup, c'était mon premier contact
16:25avec la médecine légale.
16:27Ah, c'est chaud.
16:27Donc, j'étais d'un côté excité
16:29en me disant, enfin,
16:30je vais faire de la médecine légale.
16:32Je vais voir ce que c'est.
16:34Mais d'un autre côté,
16:35je me disais comment je vais réagir
16:36en arrivant demain en salle d'autopsie
16:40et voir cinq corps d'enfants égorgés comme ça.
16:42Mais au moins, tu as vu le pire, entre guillemets, directement.
16:45C'est ça, j'ai vu le pire directement.
16:47Et surtout, j'ai vu en arrivant
16:48qu'il n'y avait pas d'ambiance morbide.
16:52Voilà, parce que tout le monde était là pour travailler.
16:55Ceux qui étaient là,
16:56c'est des gens qui avaient déjà un peu de bouteilles.
16:58Donc, ils avaient l'habitude également.
17:01Après, ça reste quand même...
17:02Oui, c'est sûr.
17:04Après ça, on est déjà à ce moment-là.
17:07Quand je suis arrivé dans la salle d'autopsie,
17:10devant moi, c'était mon outil de travail, entre guillemets.
17:13Mais encore une fois, je dis ça sans du tout manquer de respect
17:16par rapport à l'histoire que les personnes que j'autopsie ont vécues
17:20par rapport au corps.
17:21Mais au moment où je suis en train d'examiner le corps,
17:26de faire l'examen,
17:28c'est un objet d'expertise.
17:30Et en plus, il y a de l'activité tout le temps.
17:31Il faut penser à plein de choses.
17:33Il y a les enquêteurs qui sont là.
17:34Il faut prendre des photos en même temps.
17:36Il y a plein de choses à faire.
17:37Donc, on n'a pas le temps de se rendre compte
17:39de l'horreur d'effet.
17:42Par contre, après, une fois que toutes les autopsies étaient finies,
17:45moi, j'étais stagiaire.
17:46Donc, c'est le stagiaire qui fait le petit boulot.
17:48Tu avais une vingtaine d'années, quoi, avant.
17:50Oui, j'avais 23, 24 ans.
17:53Et donc, c'est le stagiaire qui fait le sale boulot,
17:57le petit boulot.
17:58Donc, je me suis retrouvé tout seul dans cette salle d'autopsie
18:00avec les cinq corps à devoir recoudre les uns après les autres.
18:03Et donc, ce qui m'a marqué, c'est plus ce contraste
18:06entre l'activité qu'il y a eu toute la journée
18:09et le calme complet dans lequel je me suis retrouvé
18:13dans cette salle un peu lugubre, un peu morbide,
18:15là, pour le coup, à devoir recoudre les corps.
18:18Mais après, quand je suis rentré chez moi,
18:20je n'étais pas du tout perturbé par ce que j'avais vu.
18:23J'ai bien dormi parce que j'étais crevé,
18:24parce que l'air de rien, une autopsie, c'est physique.
18:26Alors, cinq, c'est vraiment fatigant.
18:29Et voilà.
18:30Donc, après, je me suis dit, en effet,
18:31je pense que, vu que c'était mon premier contact
18:34avec la médecine légale,
18:36c'est quelque chose qui est fait pour moi, entre guillemets.
18:39En tout cas, je vais pouvoir supporter
18:40ce qu'on va voir de manière quasi quotidienne.
18:45Pour n'importe qui, surtout cette affaire-là,
18:47on parle d'enfants et tout.
18:48Tu dis, je rentre chez moi, je n'arrive pas à imaginer.
18:51Et d'où t'es venue l'idée de cette vocation ?
18:54Alors, à quel âge tu t'es dit, tiens, je ferais bien ça ?
18:56En fait, je ne voulais pas spécialement être médecin à la base.
19:00Je voulais être vétérinaire.
19:01Mais pour être vétérinaire en Belgique francophone,
19:03il n'y a qu'une seule université pour les doctorats,
19:06comme on le disait à l'époque.
19:08C'est Liège.
19:09Et je ne sais pas pourquoi, quand j'avais 16 ou 17 ans,
19:12la ville de Liège ne m'attirait pas.
19:13Je voulais aller à Bruxelles.
19:14Du coup, je n'ai pas fait vétérinaire.
19:16Je me suis dit, qu'est-ce qui ressemble le plus
19:17à la médecine vétérinaire ?
19:18Je me suis dit, c'est la médecine légale.
19:20C'est la médecine.
19:21Il n'y a que la bête qui change, en fait,
19:23mais c'est plus ou moins la même chose.
19:24Et donc, j'ai commencé mes études de médecine comme ça,
19:27mais sans du tout vouloir faire la médecine légale,
19:29tout simplement, parce que c'était en 2000.
19:31En 2000, on ne parlait pas encore des experts.
19:33On n'avait pas des médecins légistes à la télé.
19:35Oui, ce n'était pas la mode.
19:36Ce n'était pas du tout la mode.
19:37Donc, je ne savais même pas que ça existait.
19:40Il y avait le coroner dans Columbo.
19:42On va demander au coroner.
19:44La version américaine de coroner.
19:46Donc, voilà, je ne voulais pas faire la médecine légale,
19:49simplement, parce que je ne savais pas que ça existait.
19:51Et donc, c'est pendant mes études de médecine,
19:53j'ai vu un reportage à la télé.
19:54Je me suis dit, tiens, ça a l'air assez complet.
19:56Ça a l'air bien.
19:56Il y a des morts, il y a des vivants.
19:58Et puis, après, on a eu les cours de médecine légale
20:00pendant les études de médecine.
20:01Et là, je me suis dit, allez, ça a l'air pas mal quand même.
20:03Et c'est 7 ans d'études que tu as fait.
20:05Donc, c'est 6 ans d'études.
20:06Moi, c'était 7 ans de médecine à mon époque,
20:08mais c'est 6 ans de médecine maintenant.
20:09Mais après les études de médecine,
20:10il y a 5 ans de spécialisation pour la médecine légale.
20:1311 ans d'études.
20:1411 ans, mais la spécialisation,
20:16on est sur le terrain,
20:18on n'est plus derrière les bancs de l'école
20:19en train d'étudier.
20:20On est sur le terrain, on se forme sur le terrain.
20:23Du lundi au jeudi, 20h, 23h,
20:26c'est Lara Bell Rose & Friends sur Fun Radio.