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Catherine Lagneau, Directrice du BRGM (dont le siège est à Orléans)

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Transcription
00:00Ici Orléans, jusqu'à 9h, ici matin.
00:03Bonne matinée, bon mercredi avec nous, ici Orléans, il est quasiment 8h15.
00:07Bonjour Lydie Lach.
00:08Bonjour Marc, bonjour à tous.
00:09A l'occasion de notre journée spéciale Alerte sur l'eau,
00:12nous nous intéressons à l'état actuel de la ressource chez nous,
00:15dans le Loiret et même globalement dans la région Lydie.
00:18Quel est l'état des nappes phréatiques, celle de Beauce notamment ?
00:21Y a-t-il un risque de sécheresse cet été ?
00:23On voit ça maintenant avec la présidente directrice générale du BRGM qui est notre invitée.
00:28Exactement, bonjour Catherine Lagnault.
00:29Bonjour à tous.
00:30Merci d'être là.
00:32Vous dirigez le BRGM, le Bureau de recherche géologique et minière,
00:36dont le siège est ici à Orléans, la source, on va le rappeler.
00:41Oui tout à fait, je vous remercie de m'inviter.
00:42Le BRGM est ici à Orléans depuis plus de 60 ans.
00:47Il observe le sous-sol et en particulier bien sûr les eaux souterraines
00:52qui constituent deux tiers de notre eau potable.
00:55Vous êtes un organisme qui dépend de l'État, sous la tutelle de plusieurs ministères.
00:59Tout à fait.
01:00L'énergie, industrie, mais recherche surtout.
01:02Nous sommes un établissant de recherche et d'expertise.
01:06Et effectivement, nous adressons l'ensemble des enjeux du sous-sol,
01:08ceux dont on entend parler tous les jours.
01:09Le retrait-gonflement des argiles, la question du trait de côte,
01:12les eaux souterraines, les ressources minérales, l'énergie du sous-sol.
01:16L'ensemble de ces enjeux sont particulièrement affectés par le changement climatique.
01:20Et nous sommes donc un organisme de recherche très en prise avec les politiques publiques.
01:25Voilà, alors on a posé le cadre.
01:27Question Catherine Agneau.
01:28Est-ce qu'aujourd'hui, la situation des nappes phréatiques,
01:32de manière générale en France, est préoccupante ou pas ?
01:35Elle l'est de façon différenciée entre le nord et le sud de la France.
01:40On peut observer en particulier des recharges hivernales
01:43qui ont été très bonnes partout dans le territoire,
01:46à l'exception des Pyrénées-Orientales,
01:48avec une recharge assez inquiétante de la nappe du Roussillon,
01:52qui se recharge moins, moins bien, et qui est déjà dans un état d'alerte.
01:55Ce département des Pyrénées-Orientales qui connaît une situation grave depuis des années.
02:00Tout à fait, et le changement climatique aggrave ces différences entre les territoires.
02:06S'agissant du nord de la France, la recharge hivernale a été bonne,
02:10seulement elle s'est arrêtée assez tôt.
02:12La pluviométrie a été moindre en février, en mars,
02:15et on peut déjà observer une sécheresse des sols.
02:18Néanmoins, le niveau des nappes n'est pas inquiétant,
02:21il est normal ou légèrement en dessous de la normale aujourd'hui dans le nord de la France.
02:25La nappe de Beauce, celle qui nous intéresse ici localement, bien sûr, la situation ?
02:32La situation est très bonne.
02:34La nappe de Beauce, c'est ce qu'on appelle une nappe inertielle,
02:37c'est-à-dire qu'elle se recharge lentement, mais sûrement.
02:41La vidange, c'est-à-dire le début de décharge de la nappe,
02:45a commencé ces dernières semaines, mais très tardivement.
02:48Vous savez que quand le printemps commence, il y a moins de recharge des nappes,
02:51puisque le couvert végétal absorbe les précipitations.
02:55Néanmoins, s'agissant de notre région, la situation est plutôt à un niveau élevé,
02:59voire très élevé dans certains secteurs.
03:01Ce constat que vous posez là, ce matin, ça sous-entend qu'il n'y aura pas de sécheresse cet été ?
03:06C'est difficile à dire.
03:07Ce que je vous dis, c'est que le niveau des nappes est plutôt bon.
03:10La sécheresse est celle des sols.
03:12Donc, évidemment, on sait, et Météo France l'annonce,
03:16qu'il y aura plutôt des températures élevées cet été qui vont induire des sécheresses.
03:21Néanmoins, la ressource en eau souterraine sera là, on l'espère,
03:25pour soutenir en particulier l'étiage des fleuves et les zones humides,
03:29qui nous permettront d'espérer avoir une ressource en eau disponible au courant de l'été.
03:33Cette gestion des eaux souterraines, de la ressource en eau,
03:38est indissociable, bien sûr, de la lutte contre le changement climatique,
03:40on l'entend dans les reportages ce matin,
03:42dont on a récemment vu les dégâts avec ces inondations dans le Var,
03:46mais dont on se souvient aussi, dans le Loiret,
03:48on est pratiquement à un anniversaire, là, en cette fin mai,
03:52des terribles inondations de 2016.
03:54Ces phénomènes, ils sont amenés à se répéter dans les années qui viennent.
03:58Ça veut dire qu'on doit apprendre et qu'on vit avec,
04:01qu'on soit particuliers ou collectivités.
04:03On l'entend aussi ce matin dans nos reportages.
04:06Tout à fait.
04:07Les projections à horizon 2050-2100
04:10montrent qu'on n'aura pas un problème global de ressources en eau.
04:14Néanmoins, on sait qu'il y aura une augmentation des épisodes pluvieux,
04:18des épisodes intenses, extrêmes,
04:20qui nécessitent de s'adapter, de réfléchir à des solutions,
04:23probablement des solutions fondées sur la nature,
04:25pour s'adapter à cette nouvelle météo, à ce nouveau climat
04:29qui va induire des changements dans notre quotidien.
04:33Au BRGM, vous développez de nouveaux outils numériques.
04:37Vous travaillez avec l'intelligence artificielle.
04:40Tout à fait.
04:40Alors, le BRGM est en fait un opérateur numérique important,
04:44puisque nous hébergeons la totalité des données sur l'eau,
04:47qu'elles soient en termes de quantité, de qualité,
04:49les données qu'on produit, celles qui sont produites par d'autres.
04:51Notre métier est de les mettre à disposition du public
04:54et de proposer des modèles, des modélisations,
04:58qui permettent de comprendre les phénomènes.
05:00Aujourd'hui, nous sommes inclus, nous nous coordons d'ailleurs,
05:04à un projet de recherche très important sur la région Centre-Val-de-Loire,
05:07qui s'appelle Junon,
05:08le jumeau numérique pour l'observation de la nature,
05:11avec les autres organismes de recherche présents sur le territoire,
05:14avec un accompagnement très fort de la région.
05:16C'est un projet unique en France, voire dans le monde d'ailleurs,
05:18de créer une simulation, un modèle numérique du territoire,
05:22un modèle environnemental,
05:24qui permet non seulement de comprendre, mais de prédire,
05:27et aussi de faire des scénarios en cas de risque d'extrême,
05:30comme vous l'avez présenté tout à l'heure,
05:32s'il y a des risques climatiques importants,
05:34d'essayer de comprendre comment va réagir le territoire
05:37sur l'ensemble de ses composantes,
05:39la qualité de l'air, des sols, et bien sûr des eaux souterraines.
05:41Parce que tout est lié, évidemment.
05:44Parce que tout est lié, tout est compliqué.
05:46Et tout est compliqué, on en parlait juste avant d'avoir attention.
05:48Vous m'avez dit, tout finit dans l'eau.
05:51Tout finit dans l'eau, en particulier les pollutions,
05:53c'est un axe de recherche très important du BRGM,
05:56de comprendre comment se diffusent les pollutions dans le sol,
05:59et comment on peut trouver des solutions de remédiation,
06:01de dépollution de ces eaux.
06:03Parce qu'in fine, effectivement, toute l'activité humaine,
06:05toute sa pollution, en particulier les polluants éternelles,
06:08dont on parle beaucoup aujourd'hui,
06:09les pesticides, tout à fait aussi,
06:12finissent dans l'eau.
06:14Merci beaucoup Catherine Agneau d'être venue ce matin.
06:16Merci à vous, c'était un plaisir.
06:17Pour cette journée alerte eau sur votre réseau ici.
06:22Très bonne journée, merci à vous.
06:23Merci beaucoup.

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