La santé des dirigeants est traditionnellement scrutée de près, mais celle de Donald Trump, 78 ans, revient sur le devant de la scène.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Elsa Vidal, votre choix ce soir, on va reparler de la santé des présidents.
00:04C'est traditionnellement scruté évidemment par tout le monde,
00:06encore plus quand le président comme Donald Trump aux Etats-Unis a 78 ans
00:10et que certains commencent à se demander le plus sérieusement du monde
00:13et, j'allais dire, exemple à l'appui, s'il est apte à gouverner.
00:18Oui, c'est dans une tribune parue dans le quotidien L'un des plus lus USA Today
00:24que sa santé mentale et même ses capacités cognitives sont questionnées
00:28à grand renfort d'exemples par un chroniqueur politique
00:32qui taille quand même un costard ou vitriol à Donald Trump
00:35et qui le fait depuis son premier mandat.
00:37Il revient donc sur plusieurs exemples.
00:40Le premier est tiré de l'interview de Donald Trump avec le magazine Time
00:46à l'occasion du centième jour de son mandat.
00:49Et alors, vous allez le trouver désespérant ou désopilant selon l'humeur du jour, votre humeur.
00:55Donc, Donald Trump invite son intervieweur, Eric Cortellessa, à la Maison-Blanche.
01:01Il lui fait faire le tour du propriétaire et il lui présente notamment les tableaux
01:04qu'il a fait installer dans son bureau ovale.
01:08Parmi ceux-ci, un portrait de John Adams, deuxième président des Etats-Unis.
01:13Je ne le connaissais pas, j'avais jamais entendu parler de ce monsieur.
01:17Mais moi, je ne suis ni américaine ni présidente des Etats-Unis.
01:20Donc, jusque-là, tout va bien.
01:21Le journaliste s'installe sans doute, veut-il impressionner Donald Trump et lui dit
01:25« Est-ce que vous êtes président d'accord avec ce que disait John Adams ? »
01:29À savoir que les Etats-Unis sont en vérité gouvernés par la loi et pas par des hommes.
01:34Et là, Donald Trump, grand silence.
01:37Puis interrogation, qu'est-ce qui a dit ça ?
01:40John Adams, il y a un tableau de John Adams.
01:43Oui, vous venez de me le montrer.
01:45Et après, rien.
01:46Le journaliste essaye, comme il peut, de le ramener à la question.
01:49On a l'impression qu'il répond en montrant le doigt, tandis que le journaliste, lui, montre la lune.
01:54C'est fini.
01:54Donc, moi, j'ai trouvé ça plutôt drôle.
01:57Peut-être que Donald Trump a mal lu ses fiches.
02:00Oui, oui, ça pourrait être un mauvais moment de communication.
02:03Mais il y a eu quand même beaucoup plus grave.
02:05Rappelez-vous, en février de cette année, Donald Trump sur True Social se paye Zelensky.
02:12Et non, Zelensky, finalement, c'est un dictateur.
02:15Sans élection, il ferait mieux d'agir vite, sinon il n'aura plus de pays.
02:19Patatra, huit jours plus tard, il accueille, non pas recueille, Keir Starmer à la Maison Blanche, Donald Trump.
02:27Et là, un journaliste vient le voir et lui pose la question.
02:32La semaine dernière, vous disiez que Zelensky était un dictateur.
02:35Vous maintenez vos propos.
02:37Et là, vidéo.
02:37Est-ce que j'ai dit ça ? Je ne peux pas vraiment croire que j'ai dit ça.
02:49Prochaine question, s'il vous plaît.
02:51Donc, moi, je suis un peu sceptique.
02:53Sceptique, pourquoi ?
02:54Ce qui serait effrayant, c'est qu'il ne soit effectivement pas en pleine capacité de ses moyens.
02:58Oui, ce serait effrayant, mais il y a quelque chose de plus effrayant que ça.
03:01Je vous présente un petit peu mon point de vue.
03:04Premier point de vue, premier départ de cette démonstration.
03:07On a toujours tendance à assimiler santé du dirigeant avec force du pays.
03:12Mais dans l'histoire des États-Unis, notamment, il y a eu au moins deux présidents
03:16qui ont été jugés tout à fait capables alors qu'ils étaient des dirigeants malades.
03:20Le premier, c'était Franklin Delano Roosevelt, qu'on a appelé le président Assis.
03:24Là, vous le voyez face à Charles de Gaulle.
03:26Il était paralysé depuis l'âge de ses 39 ans.
03:28Cette paralysie a été cachée par des communicants pendant ses quatre mandats.
03:32Il a un record et les Américains ne s'en sont jamais plaints.
03:36Ils ont traversé la Seconde Guerre mondiale avec lui.
03:38Deuxième exemple, le plus glamour des présidents américains, JFK.
03:43Eh bien, lui, selon son dossier médical révélé en 2029, il souffrait le martyr.
03:472019.
03:492019.
03:49Oui, 29.
03:50On en apprendra encore.
03:51On en apprendra encore de neuf sur le président.
03:56Il a souffert le martyr.
03:57Il prenait des antidépresseurs, des antispasmodiques, des amphétamines et des extraits thyroïdiens.
04:03Pour autant, on a eu le sentiment dans l'establishment et dans la population américaine qu'ils ont fait leur travail.
04:09Et le problème avec Donald Trump n'est pas là.
04:12Oui, mais alors, justement, sur la santé de Trump, là, c'est différent parce que la question se pose, en fait, depuis 2017.
04:18C'est ça.
04:18En fait, depuis 2017, les Américains sont au fait que des médecins ont des questions à se poser.
04:23Il y a eu un livre qui s'appelle « Le dangereux cas Donald Trump », signé par 27 psychiatres en 2017.
04:30On ne peut pas dire, donc, que les électeurs américains n'aient pas eu de trigger warning, d'alarme en ce qui concernait la santé mentale de leur président.
04:38Et c'est d'ailleurs mathèse que c'est en toute connaissance de cause qu'ils ont voté pour cet homme.
04:43Non pas parce qu'il est malade, mais parce qu'il impose sa vision du monde malgré la réalité.
04:48Il a été formé par un avocat, Roy Cohn, que vous avez peut-être vu dans le film « L'apprentice », qui lui disait « n'admets jamais une erreur, ne recule pas, avance, avance, avance ».
04:57Et il a ce point commun.
04:58Donc, en fait, ce n'est pas les absences.
04:59Non.
04:59C'est de la stratégie.
05:00C'est une volonté, une stratégie de faire.
05:02Et cela me rappelle, ce sera ma conclusion temporaire, une anecdote diplomatique avec Sergueï Lavrov, rencontrée par un diplomate français qui lui demandait quel était à peu près le secret de la diplomatie russe.
05:14« Sergueï Lavrov prend son verre d'eau, comme ma bouteille, en vide la moitié ».
05:19Ne le faites pas.
05:22Reprend son verre et le montre au diplomate français et lui fait « ce verre est plein ».
05:27Et il le repose.
05:28La force de la volonté et du discours.
05:31Même face à un mensonge évident.
05:33Absolument.
05:34Si vous voulez discuter avec moi, il faudra que vous commenciez par accepter ce mensonge.
05:39Accepter que ce verre soit plein.
05:40Christophe, allez-y.
05:42Moi, j'ai une proposition radicale.
05:45Examen médical, physique et mental au début de chaque mandat, voire même pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle.
05:54Un peu comme Mme Marotte avec la visite médicale à partir d'un certain âge, quand on a son permis de conduire.
06:00Voilà, c'est ma proposition.
06:01On aurait recalé Roosevelt, on aurait été mal peut-être après la Seconde Guerre mondiale.
06:04Ou pas, avec des scies.
06:05Il faut distinguer le physique et le mental d'ailleurs, parce qu'on peut être sur un fauteuil roulant et être parfaitement apte à gouverner.
06:10Et on n'a pas de leçon à donner en France.
06:11Pompidou dans les derniers mois, Mitterrand dans la dernière année, Chirac après son AVC, avait des moments où il n'était pas complètement en mesure de diriger le pays.
06:19La machine de l'État faisait le boulot un peu à leur place.
06:22La machine de l'État faisait le boulot un peu à leur place.