160.000 foyers privés d'électricité hier après le sabotage d’une installation à Villeneuve-Loubet

Sud Radio

25/05/2025

Avec Sébastien Leroy, Maire (LR) de Mandelieu-la-Napoule dans les Alpes-Maritimes (06210)

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00:00C'est en tout cas ce qui s'est passé. Dans les Alpes-Maritimes, 160 000 personnes plongées dans le noir,

00:07160 000 foyers, que dis-je, c'est-à-dire beaucoup plus de personnes, à la suite d'un sabotage.

00:13Oui, oui, un sabotage. On, c'est-à-dire quelqu'un, a scié des pylônes d'une ligne à haute tension.

00:20Oui, scié. Tout simplement, ils se sont écroulés, le courant a été coupé.

00:24Un transformateur électrique a par ailleurs été incendié. C'est un acte de sabotage.

00:28On en parle avec notre invité. Sébastien Leroy, bonjour.

00:32Bonjour.

00:33Vous êtes le maire Les Républicains de Mandelieu, la Napoule, dans les Alpes-Maritimes.

00:37Plongé dans le noir, vous aussi, hier, je présume ?

00:40Totalement.

00:41Combien de temps ?

00:41Sans courant, sans communication, pendant plus de cinq heures.

00:44Combien de temps ? Cinq heures. Cinq heures.

00:46On peut donc vous plonger dans le noir, vous et une bonne partie de votre département,

00:50rien qu'en sciant des pylônes d'une ligne à haute tension. Ça a l'air facile.

00:54Alors, ça a été encore plus méthodique que cela, puisque déjà, au milieu de la nuit,

01:00il y a un poste de transformateur électrique d'haute tension qui a été incendié volontairement

01:05à la frontière du noir, ce qui a provoqué une première panne de courant entre 3 et 4 heures

01:09du matin. Le courant a été rétabli grâce après à la complexité du réseau.

01:14Et ensuite, les pylônes d'haute tension ont été sciés, visiblement, et se sont moitié

01:20affaissés. Donc, ça a été fait de manière extrêmement méthodique, calculée, prévéditée.

01:24Oui, et d'ailleurs, les images sont assez spectaculaires. Vous pouvez les regarder.

01:29C'est pas loin de Villeneuve-Loubet.

01:31Deux pylônes qui sont complètement affaissés, auxquels il manque au moins un des trois pieds,

01:35un des quatre pieds, pardon. Voilà ce qui s'est passé.

01:38Est-ce qu'on a une idée de qui a pu commettre cet acte ?

01:41Alors, l'enquête devra le dire. Pour le moment, ça ne peut être que suite à une profonde

01:47enquête longue qui, j'espère, permettra de retrouver les auteurs de ce crime, parce

01:51qu'il n'y a pas d'autre acte. Quand on met plusieurs centaines de milliers de personnes

01:54délibérément en danger, parce que vous n'avez plus aucun feu de signalisation, vous n'avez

01:58plus aucun moyen d'appeler les secours, vous avez des personnes qui ont été bloquées

02:01dans les ascenseurs, vous avez des personnes qui peuvent être vulnérables, des femmes

02:04enceintes. Tout cela est donc criminel. Aujourd'hui, j'espère que tout sera mis en œuvre

02:10pour les retrouver et les châtier comme il se doit.

02:13– Oui, et en tout cas, l'enquête est confiée à la gendarmerie. Un mot quand même

02:19pour saluer aussi les services d'une part d'Enedis et d'autre part de RTE qui ont fait

02:24tout leur possible pour établir le courant, pour le coup, après un acte par nature indépendant

02:29de leur volonté.

02:30– Oui, bien sûr. Il faut saluer le travail des équipes d'Enedis qui a permis de se mobiliser

02:36pour établir tout cela. Après, comme je le disais hier, il faut maintenant inévitablement

02:40se poser aussi la question d'éventuelles complicités internes parce que le renseignement

02:44qui a été utilisé pour coordonner cette attaque est extrêmement précis. Et ça veut dire

02:50deux choses. Ça veut dire que déjà, un, l'installation est extrêmement vulnérable

02:53puisque ça n'a visiblement pas été si compliqué que ça de plonger la moitié d'un département

02:57totalement hors courant pendant plus de cinq heures avec non seulement la population mais

03:03toutes les installations stratégiques. Alors après, heureusement, il y a des groupes électrogènes

03:07qui nous ont permis de tenir. Et deuxièmement, ça veut dire que maintenant que c'est révélé,

03:13il faut à la fois trouver des systèmes de redondance pour permettre de pallier

03:16d'éventuelles futures attaques et il faut renforcer la sécurité des sites existants.

03:20– Mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faudrait mettre des caméras de surveillance,

03:23des barbelés autour des pylônes à haute tension même quand ils sont au milieu des montagnes ?

03:28– Alors évidemment, on ne pouvait pas tout fortifier et ça mérite bien sûr de se poser,

03:32de faire un audit très rapide. Mais déjà, l'accès au transformateur du Var qui a été incendié,

03:37dans la nuit, et qui a permis aussi qu'on en arrive là, visiblement, je pense qu'il y a

03:41une vraie question de sécurité du site à se poser ainsi que sur d'autres points.

03:44– Effectivement, que vous ont dit les pouvoirs publics après cet acte ?

03:49– Pour le moment, l'enquête est en cours, donc on a, nous, les informations,

03:53terrain de remontée et de constats qu'on a pu faire. Maintenant, en ce qui concerne le détail précis

03:58du mode opératoire, d'où ça vient, de qui ça vient et de quels aides ils ont pu bénéficier,

04:03ça c'est eux qui pourront nous le dire. Mais j'espère encore une fois que tout sera bien

04:06parce qu'on ne peut pas laisser passer ça. On vit quand même dans un pays

04:09qui vient d'être délibérément attaqué par un double acte de sabotage

04:11sur ces installations civiles qui ont impacté plusieurs centaines de milliers de personnes.

04:15Si on peut en France tolérer ça à notre époque, c'est qu'on peut tout tolérer.

04:19– Une dernière question, j'aurais d'ailleurs dû commencer par là.

04:22Est-ce qu'il y a eu des dégâts ? Est-ce qu'il y a eu des accidents ?

04:24Est-ce qu'il y a eu des blessés au terme de cette coupure de plus de 5 heures ?

04:28– Alors sûrement de lieu, non. Et heureusement, les automobilistes et les citoyens

04:33ont été extrêmement disciplinés parce que nous aussi, on a des flux importants.

04:37On a des sorties d'autoroute en plein centre-ville.

04:39Heureusement, tout le monde s'est attaché à ralentir et à respecter les vitesses.

04:44On a dû sortir des personnes des ascenseurs. On a dû porter secours à des personnes vulnérables

04:49qui n'avaient soit plus de respirateurs, soit qui avaient des médicaments pour une chimothérapie

04:53qui devaient être placés dans des conditions de froid très importantes.

04:55Donc on a dû aller les chercher pour les placer dans les systèmes qui étaient encore réfrigérés

04:59grâce aux poules électrogènes. Donc on a tenu, et quelque part, parce que la coupure

05:03n'a duré entre guillemets que 5 heures. Mais ça veut dire aussi qu'on est extrêmement

05:07dépendant de tout ça parce que quand vous n'avez plus aucun réseau de communication

05:09et qu'il ne reste plus que la radio, la population, c'est grâce notamment aux antennes

05:13de radio VHF qu'elle a pu continuer à avoir des informations. Et ça, c'est très important.

05:17– Oui, ça c'est très important. Effectivement, c'est incroyable ce qui s'est passé hier.

05:21Merci beaucoup d'être venu en parler sur Sud Radio, Sébastien Leroy.

05:24On va suivre évidemment l'enquête. Je rappelle que vous êtes le maire

05:27Les Républicains de la ville de Mandelieu-Lanapoule.

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