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Transcription
00:00Oh, le film Grince d'en-tête, ne cassez pas ce verre, il a appartenu à la princesse Mathilde.
00:07Ça raconte bien le bonhomme et la pression qu'il vous met.
00:11Ouais, c'est bien, là.
00:14Ouais, vous avez l'air de dire, vous ne m'aurez pas.
00:18J'ai mis une chemise d'homme parce que je vous emmerde.
00:21Et je ne porte pas de bijoux, justement parce que je suis riche.
00:25Je peux vous décoiffer.
00:32Ah, vos cheveux, ce n'est pas possible.
00:35Qu'est-ce qu'ils ont, mes cheveux ?
00:36Ils sont morts, c'est mou, ça ne bouge pas, ça ne respire pas.
00:39J'ai vu des poupées bas de gamme en ayant joué des Galeries Lafayette dont les cheveux étaient plus vivants.
00:43Regardez-moi ça.
00:44Je ne sais pas, je ne l'ai jamais rencontré.
00:46Donc, ça fait partie aussi de la part de fiction dans le processus.
00:52C'est ce que j'ai imaginé.
00:56Et puis, le scénario, l'écriture, les dialogues m'ont quand même orienté vers un type de caractère, d'énergie surtout.
01:04Donc, ça a été ça, la base de mon travail.
01:08Merci.
01:11Vous me libérez, déjà ?
01:13Il faut insister.
01:15C'est un état de grâce.
01:19Merci pour vos conseils, M. Fantin.
01:20Et quand verrai-je les photos ?
01:24C'est moi qui les choisis.
01:26Vous les découvrirez dans la revue.
01:28Ce qui est intéressant, justement, dans la relation de nos personnages, c'est qu'elle est très difficile à qualifier.
01:33Parce que selon de quel côté on se place, ce n'est pas vraiment la même histoire.
01:37C'est comme s'il y avait deux réalités différentes, ou une réalité, mais peut-être créée par deux motivations différentes.
01:43Et c'est ça qui est intéressant dans le film aussi, c'est qu'il ne prend pas partie.
01:47Il n'est pas censé expliquer une vérité sur le lien qui les a unis.
01:51Il raconte des nécessités.
01:54Des nécessités qui se rencontrent et qui, visiblement, ont trouvé une compatibilité ou un accord tacite.
02:03Mais en tout cas, personne n'y perd.
02:05C'est autour qu'on s'alarme.
02:07Mais eux deux, ils ont trouvé un équilibre à leur histoire.
02:11C'était pas déjeuner, M. Fantin ?
02:13Pas faim.
02:13Oh, c'est dégueulé.
02:17Qu'est-ce qu'il a, M. Jérôme ?
02:19Il n'aime pas trop la façon dont vous parlez, madame.
02:21Vous écoutez aux portes ?
02:23C'est mal.
02:24C'est une dispute de couple.
02:26Il y a de l'amour là-dedans.
02:28Vous engalez jamais avec Bobonne ?
02:29C'est beaucoup les dialogues.
02:31Moi, je ne suis qu'un interprète, donc tous ces curseurs, les curseurs de la vulgarité, du sang-gène, de l'intrusif.
02:38C'est l'écriture qui les détermine.
02:40Moi, après, dans l'interprétation, j'essaie d'être le plus sincère possible, justement, pour ne pas basculer dans la caricature ou trop amoindrir les choses.
02:49Mais ça, ce curseur-là, c'est l'écriture.
02:52Madame n'est pas votre épousée. Je ne vous laisserai pas lui faire de mal.
02:55Oh, mon cheval dresse, comme à le chaud.
02:57Eh bien, je relève le défi.
03:01Allez-y, faites-moi mal.
03:04Tu vois, là ?
03:05Je te pète le bras, là.
03:06On ne me touche pas !
03:08Je suis un enfant battu !
03:10J'aime bien ces personnages-là.
03:13Même dans la vie, je ne pense pas être un salopard, mais j'ai un humour un peu caustique.
03:17Avec mes amis, on est un peu vachards.
03:20On aime bien, justement, communiquer comme ça.
03:24Mais au-delà de ça, je ne sais pas pourquoi, c'est un peu le hasard aussi.
03:29Mais le personnage de Fantin, dans la femme la plus riche du monde,
03:32il n'est pas un grand bourgeois, lui.
03:36Il débarque dans un milieu qui n'est pas le sien, quand même.
03:40C'est ça qui est intéressant.
03:41Dans Classe Moyenne, là, on est vraiment dans la petite bourgeoisie.
03:45Pas passionnante, d'ailleurs, même pas fascinante, même pas grandiose.
03:50Il y a quelque chose d'un peu, voilà, avec des signes de richesse presque plus ostentatoires
03:55que dans la femme la plus riche du monde.
03:57Où, finalement, il y a tellement d'argent que l'argent n'existe plus.
04:01Dans Classe Moyenne, l'argent existe tout le temps.
04:03On en parle tout le temps, c'est vraiment...
04:07L'argent n'est presque plus présent.
04:10L'argent n'est presque plus le sujet, en fait.
04:16Pourquoi tu as choisi toi plutôt qu'un autre ?
04:18Non, mais c'est une vraie question, c'est intéressant.
04:21Qu'est-ce qui lui plaît, chez toi, précisément ?
04:27Mon idéalisme.
04:33Et vous, Alain ?
04:36Laurence devait avoir des dizaines de prétendants, des acteurs, des réalisateurs, des beaux gosses.
04:42Qu'est-ce qui fait qu'elle vous a préféré, vous, à tous les autres ?
04:47Le compte en banque.
04:51Moi, je pense qu'il faut vraiment être très, très habité par une cause
04:54et être très légitime avant de s'exprimer.
04:58Et c'est vrai que moi, en tant qu'acteur, j'essaie dans mes choix de films
05:00de m'exprimer sur le monde qui m'entoure.
05:03Et c'est le privilège de mon métier.
05:05Et c'est évidemment que quand je fais la femme de la plus riche du monde,
05:08encore plus classe moyenne, qui pour le coup se passe dans des milieux
05:13que je peux connaître, auxquels je peux appartenir,
05:16c'est une manière de m'exprimer sur des sujets sociaux, sociétaux,
05:21et du coup de faire des choix politiques.
05:23Parce que quand je fais ça, il y a d'autres choses que je ne fais pas.
05:25Donc, moi, pour le moment, en tout cas, c'est la manière de m'exprimer
05:31qui me convient le plus.
05:34On se reverra peut-être.
05:36Je trouve qu'on devrait.
05:37Au revoir, Frédéric.
05:42Au revoir.
05:43Je suis dans la nuaire.

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