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  • 22/05/2025
Le président du Sénat Gérard Larcher était l'invité du Grand Entretien de la matinale jeudi 22 mai. Après leur meurtre de deux employés de l'ambassade israélienne à Washington, Gérard Larcher dénonce des "crimes odieux à caractère antisémite".

Retrouvez « L'invité de 8h20 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien

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Transcription
00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin le Président du Sénat dans le Grand Entretien.
00:05Question au 01 45 24 7000 et sur l'application de Radio France.
00:11Gérard Larcher, bonjour.
00:12Bonjour.
00:13Et bienvenue sur Inter.
00:15Beaucoup de sujets à aborder avec vous ce matin.
00:18Le rapport sur les frères musulmans, la loi sur la fin de vie,
00:22l'élection de Bruno Retailleau à la tête de votre parti, les Républicains.
00:26Mais d'abord l'actualité internationale marquée par cet attentat il y a quelques heures
00:32devant le musée juif de Washington aux Etats-Unis.
00:36Deux employés de l'ambassade israélienne ont été tués.
00:39Le suspect a été arrêté.
00:41Il serait originaire de Chicago.
00:44Il aurait crié « Free Palestine » au moment de son arrestation.
00:48Quelle est, Gérard Larcher, votre réaction ce matin ?
00:51D'abord c'est un crime, deux crimes odieux.
00:56A caractère antisémite.
00:58Mais qui révèle les résultats de la radicalisation par la propagande de haine.
01:02Et je pense que sur ce sujet, il faut qu'on fasse très attention.
01:06Quand on parle d'antisionisme, comme le disait Yankelevich,
01:10on n'est pas très loin de l'antisémitisme.
01:14Et donc il faut que nous fassions attention, y compris dans notre pays.
01:18C'est un peu ce que dit Benjamin Netanyahou qui vient de réagir ce matin.
01:21Il affirme que les tirs près du musée juif à Washington résultent, je le cite,
01:24d'une furieuse incitation à la violence contre Israël.
01:27Vous avez l'impression qu'il y a une furieuse incitation à la violence contre Israël ?
01:30En tous les cas, on est en train d'assimiler Israël à la seule politique de Netanyahou.
01:36Une politique dont je considère qu'aujourd'hui elle est devenue insupportable,
01:41notamment à Gaza.
01:42Vous connaissez mon engagement.
01:44Et qu'aujourd'hui la priorité est d'abord à ce qu'il y ait une levée du blocus humanitaire.
01:50Parce que la réalité c'est cela.
01:52Il y a des centaines de milliers d'habitants de Gaza qui connaissent aujourd'hui des situations insupportables
02:00en matière alimentaire, en matière de santé.
02:04Et donc là-dessus, je partage la démarche engagée par l'Union Européenne avec notre pays à ses côtés.
02:10C'est-à-dire la menace de réexaminer son accord d'association avec Israël ?
02:14Vous êtes favorable à ça ?
02:16Oui, bien sûr.
02:16Mais n'oublions pas, n'oublions pas le 7 octobre 2023, ce qui a été le détonateur.
02:23N'oublions pas les 1250 assassinés, les 6000 blessés, les otages.
02:29Et la prise en quelque sorte des civils de Gaza en otage face au refus du Hamas de déposer les armes.
02:39Je crois qu'il faut rappeler tout ça, l'avoir en tête.
02:41Mais aujourd'hui, il y a la réalité de cette urgence humanitaire.
02:45Toujours sur le Proche-Orient, hier, Israël a reconnu avoir tiré sur le passage de diplomates internationaux,
02:52dont des diplomates français, lors d'une visite en Cisjordanie.
02:56La France a annoncé convoquer l'ambassadeur d'Israël après ses tirs qualifiés d'inacceptables par le quai d'Orsay.
03:03Là aussi, votre réaction sur le fait de tirer sur des diplomates ?
03:08Inacceptable. Pas que sur des diplomates.
03:10La situation qui est faite au territoire palestinien en Cisjordanie,
03:15eh bien, laisse peu augurer de la seule solution que nous posons.
03:19Solution à deux États vivant l'un côté de l'autre dans la sécurité et dans la paix.
03:25Je me suis rendu fin 2023 dans les territoires palestiniens.
03:28Et demain, quand on parle de la reconnaissance d'un État palestinien,
03:34c'est la solution qui a été votée en 2000, je rappelle, en 2014 au Sénat.
03:40La résolution a été votée au Sénat.
03:42Encore faut-il qu'il y ait une gouvernance possible,
03:45et que ça soit sur des territoires reconnus.
03:49Et la base, souvenons-nous de l'accord d'Oslo,
03:51la base, ça demeure ces territoires prévus dans l'accord d'Oslo.
03:55Donc, Gérard Larcher, qu'Emmanuel Macron s'apprête
03:58et que la France s'apprête à reconnaître un État palestinien
04:00à mi-juin, à New York, lors d'une conférence internationale,
04:03vous soutenez ?
04:04Attendez, on l'a déjà voté, cette résolution.
04:07Mais là, maintenant, ça devrait être...
04:08Mais moi, je dis, attention, pour quel objectif ?
04:11Si c'est uniquement, j'allais dire, pour se libérer.
04:14Qu'est-ce qu'on fait si les États-Unis ne nous accompagnent pas dans cette démarche ?
04:19Qu'est-ce qu'on fait s'il n'y a pas la définition d'une gouvernance ?
04:22Qui est d'ailleurs une des conditions d'une solution après un cessez-le-feu à Gaza ?
04:26C'est ça !
04:27Quelle autorité palestinienne ?
04:28Et sur quelle base territoriale ?
04:31Vous avez peur que ce ne soit que symbolique, là ?
04:33Je me méfie des symboles qui se retourneraient contre l'objectif de paix
04:37et de la réalisation de deux États qui vivent en sécurité, l'un côté de l'autre.
04:43Venons-en à la situation en France et à la situation de votre parti, LR.
04:48Dimanche, Bruno Retailleau, votre ami, a largement remporté la bataille
04:52pour la présidence des Républicains face à Laurent Wauquiez,
04:54avec plus de 74% des suffrages.
04:56C'était votre candidat, son score est sans appel.
04:59Ça y est, vous avez votre champion pour 2027, Gérard Larcher ?
05:02D'abord, nous avons un président, pour ma famille politique, les Républicains.
05:07Nous avons un président dont chacun a reconnu l'engagement, la sincérité, la volonté.
05:16Et aujourd'hui, il nous faut bâtir un projet politique.
05:19C'est le premier temps.
05:20Vous savez, il y a une formule que Bruno Retailleau a utilisée,
05:23en paysan qu'il est aussi, colline après colline.
05:27Donc, première colline, c'était dimanche.
05:30Deuxième colline, organiser le mouvement politique.
05:34Troisième colline, eh bien, bâtir un projet.
05:38Parce qu'il ne suffit pas d'avoir trouvé la confiance des militants,
05:42il faut trouver la confiance des Français qui se retrouvent dans les valeurs que nous portons.
05:47Et puis derrière, il y a les municipales.
05:49Et puis dans un an, nous verrons la perspective des présidentielles.
05:51C'est donc la cinquième colline.
05:53La cinquième colline, on a avancé un peu vite.
05:55C'est ce qui se passe dans ma Normandie natale, vous savez, d'une colline à l'autre.
05:58Mais la cinquième colline, elle arrive très vite.
06:01Vous connaissez trop bien la vie politique pour savoir que la campagne,
06:04la campagne présidentielle, surtout avec ce jeu ouvert,
06:07puisqu'Emmanuel Macron ne peut pas se représenter,
06:10ça commence demain, ça a déjà commencé.
06:12La question est simple.
06:13C'est une question qui traverse votre camp.
06:16Bruno Retailleau a une popularité grandissante,
06:21il vient d'être confirmé par ce vote des militants LR,
06:24mais a-t-il les épaules pour être président de la République ?
06:27Alors s'il a les épaules, je vous réponds oui,
06:28parce que j'ai vécu dix ans avec Bruno Retailleau,
06:31comme président de groupe, pardonnez-moi,
06:35et comme président du Sénat.
06:37Et ce partage, ce partage d'expériences, de dossiers, de difficultés.
06:44Donc il a laissé Paul pour être président ?
06:46Nous parlions du Proche-Orient il y a un instant.
06:49Je n'oublie jamais qu'il a été le président du groupe d'études sur les minorités,
06:53avec comme vice-président, d'ailleurs un socialiste, Patrick Kader.
06:57Et que donc, quand vous parlez Paul, oui,
06:59mais c'est un homme pragmatique, un homme de bon sens.
07:03Je vous redis que les présidentielles, ce sera le rendez-vous que nous examinerons
07:09après qu'on ait franchi la colline des municipales.
07:12Mais vous voyez quelqu'un d'autre, là, j'ai bien dit là,
07:15qui serait capable d'incarner la droite ?
07:17Écoutez, il peut y en avoir plusieurs, nous verrons qui s'imposera.
07:21Et c'est pour ça que le rendez-vous dans un an...
07:23Souvenez-vous de Nicolas Sarkozy, il s'est imposé.
07:26Et donc, nous verrons qui s'imposera à ce moment-là.
07:31D'abord, occupons-nous, occupons-nous de proposer aux Français un projet.
07:35Alors justement, sur le projet, Dominique de Villepin,
07:37qui faisait partie de votre famille politique,
07:40je ne sais pas si vous l'avez entendu il y a quelques jours sur France Info,
07:42il disait, l'évolution de ce parti politique que l'on appelle la droite républicaine,
07:46c'est en fait une droite réactionnaire, ultra conservatrice, identitaire,
07:49qui fait la course avec le Rassemblement National.
07:51Quand j'entends M. Retailleau sur bon nombre de sujets,
07:54j'ai du mal à faire la différence avec ce que dit le Rassemblement National.
07:57Comment réagissez-vous à ces propos de Dominique de Villepin,
07:59qui vient de chez vous ?
08:00Sur un certain nombre de sujets, Dominique de Villepin, dont j'ai été le ministre,
08:04j'ai du mal à faire la différence avec des propos tenus par l'extrême-gauche.
08:08Voilà.
08:10C'est-à-dire, vous avez l'impression que Dominique de Villepin parle comme Jean-Luc Mélenchon ?
08:13Ah, sur un certain nombre de sujets, c'est en tous les cas mon sentiment.
08:16Mais sur sa critique qu'on peut entendre dans d'autres voix, dans d'autres bouches,
08:22qui est de dire que Bruno Retailleau, quelle est vraiment sa différence avec quelqu'un
08:27comme Jordan Bardella, par exemple, sur le fond ?
08:29Écoutez, sur le fond, il y a une vraie différence.
08:32Lesquelles ?
08:32Par exemple, sa vision sur l'économie, sa vision sur l'équilibre de la société,
08:39sa vision sur la laïcité.
08:41Eh bien, Bruno Retailleau, c'est tout autre chose que Jordan Bardella.
08:44En quoi elle est différente sur la laïcité ?
08:46Par exemple, sur la laïcité, vous avez un Bruno Retailleau très attaché à la loi de 1905.
08:53Très attaché à ne pas prendre le communautarisme comme une espèce de levier,
08:58de levier politique.
09:00Bruno Retailleau, qui a sur lundi que son parti allait se mettre au travail,
09:05vous nous l'avez dit, Gérard Larcher, pour un projet qui ne sera pas l'eau tiède,
09:11pas de la rustine, mais une rupture.
09:14Est-ce qu'on peut incarner la rupture quand on est au gouvernement avec des macronistes ?
09:19C'est la critique de Jordan Bardella à ce micro hier.
09:23Il estimait que l'élection de Bruno Retailleau était la première étape de la primaire macroniste.
09:29C'est dur, mais est-ce nécessairement faux ?
09:32Je pense que Jordan Bardella, comme Marine Le Pen, sont très inquiets de voir Bruno Retailleau réoccuper,
09:39j'allais dire, un espace politique qu'il pensait avoir conquis.
09:43Bruno Retailleau, il a retrouvé, y compris dans les militants et dans les adhérents,
09:48qui sont revenus très nombreux dans notre famille politique,
09:50un certain nombre...
09:52Attendez, quel est le parti politique aujourd'hui qui a 120 000 adhérents à jour de cotisation ?
09:56Oui, c'est deux fois moins qu'il y a cinq ans, c'est trois fois moins qu'il y a dix ans.
10:00Ça n'a été qu'une lente érosion.
10:02Vous savez, il y avait un slogan sur France Inter, écoutez la différence.
10:05Eh bien là, regardez la différence.
10:07C'est un vieux slogan.
10:09Mais oui, mais j'ai au moins, moi, la continuité.
10:11Eh bien, je dois vous dire que, en ce qui concerne Bruno Retailleau,
10:17il faut qu'il reconquière des électeurs,
10:19qui certes, pour certains, avaient pu aller vers le Rassemblement National,
10:23d'autres avaient pu aller vers Emmanuel Macron.
10:27Et je dois dire que c'est notre objectif, retrouver la confiance,
10:32au-delà des simples adhérents qui sont essentiels,
10:36au-delà des militants qui sont la force vive d'une formation politique.
10:40Comment faire ça ? Comment incarner la rupture ?
10:42Comment attirer de nouveaux militants en restant au gouvernement ?
10:45Vous ne pensez pas qu'il doit partir à un moment ?
10:46Je crois que ce n'est pas strictement impossible.
10:47Je vous citais Nicolas Sarkozy.
10:48J'étais en même temps ministre avec Nicolas Sarkozy,
10:51à l'époque de Jacques Chirac.
10:53Et il a incarné un certain nombre de propositions,
10:55qui étaient différentes, on l'a bien vu.
10:56Oui, mais c'était la même famille politique, c'était l'UMP.
10:59Écoutez, nous sommes aujourd'hui dans un gouvernement
11:01qui rassemble des sensibilités différentes.
11:04Ce gouvernement, il est le fruit d'une dissolution,
11:07je ne reviendrai pas sur la qualification que j'en avais fait à l'époque,
11:12mais qui nous a permis, en quelque sorte, une coalition,
11:17je mets ça entre guillemets, de doter la France d'un budget
11:21et de nous éviter une première ministre issue du nouveau Front populaire.
11:27Donc c'était notre objectif.
11:28Nous avons pris nos responsabilités,
11:30une décision collégiale en prenant nos responsabilités,
11:33mais nous ne sommes pas rentrés, en quelque sorte, dans un carcan
11:37dans lequel il n'y aurait pas de réflexion.
11:39Pour vous, il faut, pour comprendre bien,
11:40il faut que Bruno Retailleau reste au gouvernement
11:42et il faut garder François Bayrou jusqu'à quoi ?
11:44Jusqu'à la fin ? Pendant deux ans ?
11:46C'est ça comme ça que vous pensez ?
11:47Ça dépendra.
11:48En tous les cas, nous travaillons avec François Bayrou.
11:50Personnellement, je travaille très correctement avec François Bayrou.
11:54Il est obligé de s'appuyer sur le Parlement
11:55et particulièrement sur le Sénat.
11:57C'est le seul endroit où il y ait une majorité élargie,
12:00un socle commun qui travaille bien.
12:04Et dans le vote de dimanche pour Bruno Retailleau,
12:07il y a une sorte de légitimité à la participation au gouvernement
12:10car il ne vous a pas échappé que Laurent Wauquiez, lui,
12:13prônait une autre position.
12:15Donc les militants nous ont clairement dit
12:17« Poursuivez de cette manière ».
12:19Laurent Wauquiez, il a toute sa place dans votre parti politique.
12:22Bien sûr.
12:22Il souhaitait être vice-président de Bruno Retailleau
12:25si jamais il perdait.
12:26Laissons Bruno Retailleau organiser la famille politique.
12:29Chacun doit y trouver sa place.
12:31C'est une de mes responsabilités
12:33d'être un facteur et d'un acteur de l'unité de ma famille politique.
12:38Un mot encore de ce que le Rassemblement national reproche à Bruno Retailleau.
12:44Le fait d'être le ministre de la parole,
12:46de dénoncer mais de ne rien faire,
12:49notamment Gérard Larcher sur le rapport consacré aux frères musulmans,
12:53rendu cette semaine,
12:54Jordan Bardella accuse Bruno Retailleau de déplorer l'antrisme frériste en France,
13:01mais de ne rien faire,
13:02en tout cas de ne pas vouloir interdire les frères musulmans dans notre pays,
13:06alors que c'est le cas dans d'autres pays,
13:08comme la Jordanie pour en citer qu'un.
13:10Que répondez-vous à cela ?
13:12Il faut interdire, sur le fond,
13:14il faut interdire les frères musulmans en France.
13:17D'abord, ce rapport.
13:18Ce rapport, en fait,
13:20nous en connaissons un certain nombre d'éléments.
13:21Et ceux qui l'ont établi ont fait un constat de ce que nous vivons
13:25dans des parties du territoire,
13:27y compris dans mon propre département Les Yvelines.
13:31Et d'ailleurs, un des auteurs a eu des responsabilités préfectorales
13:34dans mon département.
13:36Je dois dire que,
13:38souvenez-vous du rapport Robin,
13:402004.
13:42Souvenez-vous du rapport Ben Soussan,
13:462006,
13:47d'un rapport récent du Sénat
13:48à propos de l'assassinat de Samuel Paty,
13:51le rapport Laffont-Buffet.
13:54Et Bruno Retailleau a fait partie de ceux
13:55qui, dans les propositions de loi,
13:59ont montré, montré,
14:02l'antrisme,
14:03l'antrisme des frères islamiques
14:05dans notre société,
14:07à l'école,
14:08à l'université,
14:10dans le sport.
14:11Souvenez-vous
14:12des débats que nous avons eus
14:13sur les sorties scolaires.
14:15Souvenez-vous des débats que nous avons eus récemment
14:16sur le voile dans le sport.
14:18Gérard Larcher.
14:19Alors dire qu'il ne
14:20n'était pas sensible à cela.
14:23Bien.
14:24Il faut interdire les frères musulmans,
14:26comme le demande l'ERN.
14:27Est-ce qu'on peut juridiquement
14:29interdire une idéologie ?
14:31C'est un véritable sujet.
14:33On peut,
14:34comme on l'a fait
14:34pour le CCIF,
14:36comme pour Barack City,
14:38interdire des organisations
14:40qui s'inspirent
14:41ou qui participent.
14:42C'est donc là
14:42qu'il devra y avoir
14:43ce fameux parquet envisagé
14:45au ministère de l'Intérieur,
14:46dont Bruno Retailleau,
14:48a annoncé
14:48ce qu'il pourrait être créé.
14:51Nous attendons
14:51le second Conseil de Défense
14:53pour savoir
14:53quelles seront
14:54les propositions concrètes.
14:55En tous les cas,
14:56cette prise de conscience,
14:58vous vous rendez compte,
14:58elle a pris 20 ans.
15:0020 ans
15:00depuis le rapport Robin.
15:02Gabriel Attal, lui,
15:03veut interdire
15:04le voile aux mineurs
15:04de moins de 15 ans.
15:06Vous en pensez quoi ?
15:07Écoutez,
15:07c'est un débat
15:08que nous avons eu
15:08à l'initiative,
15:10d'ailleurs,
15:11des radicaux
15:11au Sénat,
15:13il y a,
15:14je pense maintenant,
15:15plus de 3 ans.
15:18Encore faut-il
15:18que ça soit
15:20un dispositif
15:21applicable.
15:23Applicable,
15:23applicable
15:24au plan
15:26de la législation,
15:28applicable au plan
15:29de la Constitution.
15:31Je m'interroge aussi,
15:32car il n'y a pas
15:33que le voile,
15:34un enfant
15:35ou un adolescent
15:36qui porte une kippa,
15:38c'est un vieux débat
15:39que nous avons eu.
15:39Je suis pour ma part
15:41réservé et prudent.
15:42Quel est votre avis ?
15:43Ah, vous pensez
15:44qu'il faudrait
15:44interdire ?
15:45Je pense qu'il faut regarder
15:46la faisabilité juridique,
15:48l'applicabilité,
15:50être quand même attentif
15:51à l'espace de liberté
15:53que nous réduirions ainsi.
15:56Et je posais la question
15:57de la kippa aussi.
15:58Je ne comprends pas,
15:58en fait.
15:59Vous êtes favorable
15:59à interdire la kippa
16:01ou le voile ?
16:02Je vous ai répondu que non.
16:03Donc à titre personnel,
16:05vous êtes favorable
16:06à laisser la liberté
16:07du voile et de la kippa.
16:08Je pense que la question
16:09de la liberté,
16:10elle est posée
16:11et surtout de l'applicabilité.
16:13Ça suffit de faire
16:14des annonces
16:15qui deviennent inapplicables
16:17une fois le texte
16:18éventuellement voté.
16:21Gérard Larcher,
16:22le rapport évoque aussi
16:23la nécessité de signaux forts
16:26et positifs
16:27à destination
16:28de la communauté musulmane.
16:31Par exemple,
16:32la réglementation funéraire,
16:33l'apprentissage de l'arabe
16:34à l'école,
16:35la position française
16:37sur le conflit
16:38israélo-palestinien.
16:40Le rapport affirme
16:41qu'un sentiment de malaise
16:42prévaut chez les musulmans
16:44de France
16:44dans un contexte
16:45où l'islam reste
16:46principalement évoqué
16:48sous un angle négatif.
16:49négatif.
16:50Ça, vous l'entendez ou pas ?
16:51Moi,
16:53l'islam
16:53a sa place
16:55dans la République.
16:57Mais dans l'esprit
16:58de la loi de 1905.
17:00C'est vrai pour l'islam
17:00comme pour les autres religions.
17:03Et je pense
17:03l'islam compatible
17:04avec la République.
17:06Je l'ai dit
17:06il y a quelques années
17:07à ce micro même.
17:09Et donc,
17:10mais aujourd'hui,
17:11l'entrisme
17:12des frères musulmans
17:13qui visent à changer
17:14la nature profonde
17:15de la société,
17:16à imposer
17:17d'abord à une communauté
17:19l'application
17:20de la charia
17:21par rapport
17:21à la loi de la République,
17:23ça me renvoie
17:24aux propos
17:24d'Aristide Briand
17:25en 1905.
17:27La loi doit protéger
17:28la foi
17:28et s'agit-il
17:29tant que la foi
17:31n'entend pas dicter la loi.
17:32Eh bien,
17:33c'est la réaction
17:33que nous devons avoir.
17:35La loi,
17:35ou une autre loi,
17:36la loi fin de vie
17:37qui doit être votée
17:38dans les prochains jours
17:38à l'Assemblée nationale,
17:39on se souvient
17:40que vous aviez proposé
17:41et obtenu
17:41que le projet de loi
17:42soit scindé en deux.
17:44Vous avez été suivi
17:44par François Bayrou
17:45qui pensait comme vous d'ailleurs,
17:47par une partie renforcement
17:48des soins palliatifs,
17:49une autre sur l'aide à mourir.
17:50Quel regard portez-vous
17:51sur les débats
17:52à l'Assemblée nationale ?
17:53Allez-vous réécrire
17:53le texte au Sénat ?
17:55D'abord,
17:56le fait qu'il y ait deux textes
17:57et que la question
17:58des soins palliatifs
17:59soit posée
17:59me paraît essentiel.
18:00Je rappelle,
18:0150%
18:02de nos concitoyens,
18:05de nos compatriotes,
18:06n'ont pas accès
18:07dans des conditions
18:08satisfaisantes
18:09aux soins palliatifs.
18:10Et vous savez,
18:11il y a eu un film récemment
18:12qui montrait
18:13ce qui se passait
18:13tout près de chez moi
18:14dans une communauté hospitalière
18:17qui est celle de Rambouillet
18:18à Houdan.
18:19Eh bien,
18:19on voit que la dimension,
18:21la dimension d'accompagnement
18:22des soins palliatifs,
18:24c'est une réponse
18:24qui peut être exceptionnelle
18:26par rapport à la dignité
18:28en fin de vie
18:29face à des maladies graves.
18:32A l'Assemblée nationale,
18:34il y a eu un débat
18:35où aujourd'hui
18:36est posée
18:37la notion
18:38de souffrance,
18:40souffrance physique,
18:42psychologique,
18:43où est posée
18:44aujourd'hui aussi
18:45le fait que
18:46c'est un engagement
18:47qui doit être exprimé
18:48librement
18:50et que cet engagement
18:51qui est exprimé librement
18:52doit le faire
18:53y compris par écrit
18:54pour être quelqu'un
18:55qui ait préparé
18:56la rédaction
18:56des directives anticipées.
18:58Je me dis que
18:59la loi Clé-Séonetti
19:00a déjà ouvert
19:02beaucoup de perspectives.
19:03Je suis néanmoins
19:04assez réservé
19:06personnellement
19:07sur le texte
19:08tel qu'il était présenté.
19:10Nous verrons
19:11à l'issue des débats.
19:12Vous comprenez
19:13ma réserve,
19:14elle est une réserve
19:15personnelle.
19:16En tous les cas,
19:16au débat,
19:17le débat aura lieu
19:18au Sénat.
19:19Je souhaite qu'il soit
19:20posé d'une manière
19:21grave
19:22mais qu'elle soit aussi
19:24d'une manière sereine.
19:26Bien.
19:27C'est pour l'automne.
19:28On entend votre opposition,
19:29c'est pour l'automne
19:30et votre opposition personnelle
19:31à ce texte
19:32et à cette annoncée.
19:33Vous resteriez...
19:33Tout dépendra de la nature
19:34du texte à ce moment-là.
19:35Aujourd'hui,
19:36vous avez compris.
19:37On a compris,
19:38il ne vous satisfait pas.
19:39Un mot sur le budget
19:402026.
19:41François Bayrou
19:42a fixé l'objectif
19:43de 40 milliards
19:44d'économies
19:44pour ramener
19:45le déficit
19:46à 4,6%
19:47du PIB.
19:49Ce que vous souhaitez,
19:50c'est un gel budgétaire
19:51pour 2026.
19:53C'est ce que vous expliquiez
19:55aux Parisiens.
19:56Un gel budgétaire
19:57ou une année blanche,
19:58ça veut dire
19:59ne pas indexer
20:00sur l'inflation
20:01les prestations sociales
20:02comme la prime d'activité,
20:04les allocations familiales,
20:05les indemnités,
20:06le chômage,
20:07le SMIC
20:07ou encore le salaire
20:08des fonctionnaires.
20:09Et les pensions de retraite ?
20:11D'abord,
20:12la situation du pays.
20:143 300 milliards de dettes.
20:16Un déficit budgétaire
20:18de près de 170 milliards.
20:21Il y a aujourd'hui
20:22la nécessité
20:23tout simplement
20:24de réexaminer
20:25chaque ligne budgétaire.
20:27Pas simplement
20:27la réévaluation
20:28de telle ou telle chose,
20:30d'examiner.
20:30Voilà pourquoi j'ai demandé
20:31en accord avec l'ensemble
20:33des présidents de groupe
20:34du socle commun
20:35du Sénat,
20:37aux rapporteurs généraux,
20:38aux présidents de commission,
20:39à tous les rapporteurs,
20:40de faire des propositions
20:42d'ici la fin juin
20:43au gouvernement
20:44en regardant
20:45une réalité
20:46sur la trajectoire
20:482019,
20:51donc en T-Covid,
20:52à aujourd'hui,
20:53il faut bien mesurer
20:54que les dépenses,
20:57les budgets de l'État
20:58a augmenté
20:59de plus de 30%
21:00quand l'inflation
21:02n'a augmenté
21:02que de 16%.
21:04Et qu'il faut donc
21:04examiner poste par poste.
21:06Je vais prendre
21:06un poste
21:08à cause du Covid.
21:09un poste
21:11très sensible.
21:12L'éducation
21:13plus
21:1521,8%
21:17alors qu'il y a
21:18400 000 élèves en moins.
21:20Il fallait revaloriser
21:21les salaires des enseignants.
21:23Mais
21:23examinons-le.
21:24Je n'ai pas
21:25de ligne rouge
21:28là-dessus.
21:29Examinons
21:30aussi
21:31sur d'autres sujets
21:32la dette.
21:34Les intérêts
21:34de la dette,
21:36c'est aujourd'hui
21:36plus 30%
21:38en 6 ans.
21:39Voilà des réalités.
21:41Le travail,
21:42ancien ministre du Travail,
21:43plus 45%
21:44en 6 ans.
21:45Est-ce que
21:45toutes les dépenses
21:46sont efficaces ?
21:47Voilà pourquoi
21:48il faudra examiner
21:48les agences
21:49et d'autres sujets.
21:50Gérard Larcher,
21:50dernière question.
21:51On recevait lundi
21:51à 7h50
21:52le rapporteur sénatorial
21:53de la commission d'enquête
21:54sur la fraude
21:54aux eaux minérales,
21:55le scandale Nestlé,
21:57notamment.
21:57Ce rapport sénatorial
21:58révélait notamment
21:59que cette affaire
21:59avait fait l'objet
22:00d'une dissimulation
22:01par l'État,
22:01que le président
22:02de la République
22:02savait que Nestlé
22:04trichait depuis des années.
22:05C'est ce qu'on peut lire
22:05sur le site Politico,
22:07très bien informé,
22:08qui estime
22:09qu'Emmanuel Macron
22:10n'était pas content
22:11parce qu'il a été
22:12très agacé
22:13de la présence
22:14dans le rapport,
22:14le rapport Nestlé
22:15de documents internes
22:16à l'Élysée,
22:17estimant que la protection
22:18des données personnelles
22:19de l'Élysée
22:19avait été violée,
22:20tout comme la séparation
22:21des pouvoirs.
22:22Il paraît qu'il vous a écrit,
22:23qu'il a pris la plume
22:23pour vous écrire
22:24en disant
22:25« Oh là là,
22:25qu'est-ce que vous avez fait ? »
22:26Pas content.
22:27Emmanuel Macron,
22:27est-ce que vous lui avez répondu ?
22:29Écoutez,
22:30d'abord,
22:31la commission d'enquête,
22:32c'est un processus
22:33de contrôle
22:34auquel je suis
22:35extrêmement attaché.
22:37Souvenez-vous
22:38McKinsey,
22:40par exemple.
22:41Ça,
22:41c'est un exemple le même.
22:42Et donc,
22:44président et un rapporteur
22:46a conclu
22:47que jusqu'au sommet
22:48de l'État,
22:49il y a eu des dysfonctionnements
22:50et qu'en fait,
22:52c'est l'industriel
22:53qui avait imposé
22:54ces normes
22:55en lieu et place
22:56de l'État.
22:57Et je peux vous dire
22:58que ce rapport
22:59est particulièrement utile.
23:00Et hier,
23:01le gouvernement
23:01a reconnu
23:03qu'il reprendrait
23:05en compte
23:05les 28 recommandations
23:06du rapport.
23:07Alors l'Élysée,
23:08ordonnance de 58.
23:10L'Élysée,
23:11ordonnance de 58.
23:13Ils avaient souhaité
23:14entendre
23:14le secrétaire général
23:16d'alors
23:16de l'Élysée.
23:17Au nom de la séparation
23:18des pouvoirs,
23:19il ne l'a pas souhaité.
23:20Ils ont donc pris
23:21la décision légitime
23:22qu'ils ne heurtaient pas
23:24la séparation des pouvoirs
23:25de publier les documents
23:26transmis par l'Élysée.
23:28Pas d'autres commentaires
23:29à faire.
23:29Nous avons échangé
23:30avec le président
23:31de la République
23:31et vous venez
23:32d'entendre mon commentaire.
23:34Merci.
23:35Merci pour ce point de droit,
23:37Gérard Larcher,
23:38président du Sénat.
23:40Merci d'avoir été
23:41à notre micro ce matin.

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