00:00Tout cela était garant de la neutralité, mais tout cela est vraiment bien fini.
00:04L'Eurovision est devenue un lieu de militantisme assumé.
00:07Alors, on a bien sûr le traitement réservé à la candidate israélienne,
00:11qui était quand même une survivante du festival Nova.
00:13Donc, on aurait pu avoir, ne serait-ce qu'à ce titre, un peu de respect.
00:17Et donc, cette année, c'est un artiste autrichien qui se définit comme queer, qui a gagné.
00:22Il s'appelle Gigi. Son vrai nom, c'est Johannes Pitch.
00:25Et il a dit dans un magazine, je me réjouis de représenter la communauté queer.
00:31Alors, vous voyez, moi, naïvement, je croyais qu'il représentait l'Autriche.
00:34Mais non, visiblement, ce n'est pas ça.
00:36Donc, il y a 11 ans, c'est un autre autrichien, drag queen, Conchita Wurst, qui avait gagné.
00:43On s'en souvient aussi.
00:44C'était il y a 11 ans.
00:4611 ans déjà, oui, le temps passe.
00:47Le temps passe.
00:47Le temps passe.
00:49Je me souviens très bien, mais j'aurais dit que c'était il y a 3 ans.
00:52Manche ta poufée.
00:53L'an dernier, c'était l'artiste suisse Nemo, non-binaire, qui a gagné.
00:59Il y avait aussi un autre candidat non-binaire, Bambitug, pour l'Irlande.
01:04Donc, Nemo avait brandi le drapeau non-binaire, jaune, blanc, violet, noir.
01:08Il avait dissimulé, avant d'arriver sur la scène, son drapeau.
01:11Parce que seuls les drapeaux des nations étaient permis, représentés, plus le drapeau arc-en-ciel LGBT+.
01:19Donc, pour faire un petit historique, en 1998 concourt une première transe israélienne, d'ailleurs.
01:27Il y avait des drag queens dès 2002, le trio sloven Sestres.
01:31Et en 2019, concouré pour la France, Bilal Hassani.
01:35Alors, il y a un journaliste de 20 minutes, il s'appelle Fabien Rondane, qui est spécialiste de l'Eurovision,
01:40qui a écrit un bouquin sur le sujet, ça s'appelle Queirovision, dans lequel il explique que l'Eurovision fait bouger les lignes sur les questions LGBT.
01:48Il explique que c'est un espace qui porte des valeurs progressistes.
01:52Et c'est pour cela que, depuis une vingtaine d'années, les artistes LGBT sont particulièrement visibles.
01:57Mais ça, est-ce que les Français le savent ?
01:59Ben non, moi je ne le savais pas, en tout cas, vous voyez.
02:01Donc, en fait, personne ne les a mis au courant, ils pensent que c'est un disvertissement.
02:05Et en réalité, c'est un acte militant, c'est vraiment un hold-up de cette Eurovision.
02:11Alors, cette année, peut-être que les organisateurs se sont dit que ça allait un peu loin.
02:15Donc, l'Union Européenne de Radio Fusion, qui organise le concours, a décrit que le public pouvait venir avec tous les drapeaux qu'il voulait.
02:21Mais les artistes pouvaient avoir seulement le drapeau du pays qu'ils représentaient.
02:27Il n'y avait pas de drapeau ukrainien, palestinien, arc-en-ciel, trans, non-binaire sur la scène.
02:31Alors, Fabien Randal, l'auteur de Queirovision, il trouve ça déplorable.
02:36Parce qu'il dit, il s'agit d'un concours où la question LGBT est essentielle et consensuelle.
02:43Alors là, consensuelle, vous voyez, ça m'a quand même interrogée.
02:46Vous êtes tous priés d'adhérer, grâce à vous.
02:49Parce que même si vous avez un petit haussement du sourcil, vous serez aussitôt accusés d'être transphobes, queirophobes, non-binaérophobes.
02:57Donc, on voit bien que la vraie transgression, celle qui casse les codes, choque la bien-pensance du petit bourgeois.
03:03C'est Louane, avec sa chanson qui s'appelle « Maman », qui est une ode à la maternité.
03:07D'ailleurs, je vous rappelle que la fête des mères, c'est dimanche.
03:11Parenthèse, l'année dernière, on avait fait un édito.
03:13J'avais regardé avec ma fille.
03:15Évidemment, on était tombé sur un émo.
03:16Alors, elle m'a demandé « Maman, c'est quoi non-binaire ? »
03:20Donc, cette année, on n'a pas regardé.
03:22Je lui ai répondu.
03:24Comme vous dites, cette année, je n'ai pas regardé.
03:26Ça fait sortir des Français de la salle.
03:28Mais « Maman, il a une jupe, c'est qui ? »
03:30Alors, attends, je vais t'expliquer.
03:33Dernière question, Gabrielle.
03:34L'Eurovision, est-ce que c'est la seule manifestation concernée par tous ces changements ?
03:38Mais non, bien sûr.
03:39Et nous le voyons en France.
03:40Le festival de Cannes, nous en avons parlé la semaine dernière,
03:42c'est le festival de la bien-pensance.
03:44Nous avons évoqué Juliette Binoche avec son voile islamique.
03:47Et puis, il y a eu Robert De Niro et Laurent Lafitte qui ont critiqué Trump.
03:51Mais ça, c'est drôlement courageux, c'est très original.
03:54En plus, c'est Jean Moulin sur la croisette, vous voyez.
03:56Donc, les Césars aussi sont dégoulinants de bien-pensance.
04:00On y prime les navets woke.
04:02Et les succès populaires sont méprisés.
04:04Mais on peut dire la même chose du spectacle d'ouverture des JO.
04:08Entre la redécapitation de Marie-Antoinette, les moqueries sur la scène,
04:11les drag queens et les troupes.
04:13C'était un monument militant, clivant, là où on aurait dû être rassembleur.
04:16Rassembleur, c'est ça le sujet.
04:18Comme si la France n'avait pas besoin d'être rassemblée.
04:20Mais qu'à cela ne tienne, Thomas Jolie, le grand Manitou du spectacle,
04:25il a reçu la Légion d'honneur.
04:27Vous savez, cette décoration qu'on donne à un soldat de façon posthume
04:31quand ils sont tombés sur un théâtre d'opération,
04:33tombés au champ d'honneur.
04:34Il a même reçu un Molière d'honneur aux Victoires de la Musique.
04:37Et vous savez, quand il l'a reçu, c'est ce qu'il a fait.
04:38Il en a profité pour tacler la ministre de la Culture, Rachida Dati.
04:42Il voyait la différence avec Louane, c'est-à-dire qu'il reçoit...
04:45Des Molières.
04:46Des Molières, j'ai dit des...
04:47Victoires de la Musique.
04:49Ah oui, voilà, pardon.
04:50Il reçoit des distinctions pour un spectacle qui a divisé la France,
04:54donc qui n'a pas atteint son but.
04:55Mais en plus, il se permet de cracher dans la soupe.