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00:00Europe 1, Pascal Proulx. De 11h à 13h sur Europe 1 avec notre invité Pascal, l'ancien député européen RN, Gilbert Collard.
00:08Qu'on va interroger dans une seconde, la droite est de retour, c'est ce que je lis ce matin dans les gazettes.
00:12Écoutez Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, nouveau président des Républicains, il était ce matin sur CNews et Europe 1.
00:18Il était au micro de Sonia Mabrouk.
00:20Ça me donne de la force, bien sûr, parce que ça me légitime.
00:24Si vraiment nos militants, c'est-à-dire le cœur de notre électorat, ceux qui sont les plus convaincus,
00:30s'ils avaient voulu que je quitte le gouvernement, pensez-vous vraiment qu'ils auraient voté à 74% ?
00:36Je veux repréciser les conditions dans lesquelles nous sommes rentrés au gouvernement.
00:40Rentrer dans ce gouvernement, ça n'est pas se macroniser, ça n'est pas se dissoudre, ça n'est pas la confusion.
00:45Rentrer au gouvernement, c'était simplement parce que nous voulions éviter à la France le pire,
00:50c'est-à-dire faire blocage à la gauche mélanchonisée, quand on est de droite, on fait barrage à la gauche,
00:56et c'est éviter le chaos.
00:58Bruno Retailleau, je suis gaulliste, c'est le deuxième passage que je vous propose d'écouter.
01:02Je suis gaulliste et je ne renonce à aucune de mes valeurs ni aucune de mes convictions.
01:08Précisément, la difficulté de ce gouvernement, c'est de ne pas avoir de majorité à l'Assemblée nationale,
01:13mais sa richesse, c'est qu'il rassemble des hommes et des femmes
01:15qui ont pris leur responsabilité précisément parce qu'ils aiment la France.
01:19On ne pense pas tous la même chose, soit.
01:23Mais moi, sur mon couloir, j'entends faire en sorte que l'ordre revienne.
01:27C'est difficile, encore une fois, et je veux être utile.
01:30Et tant que je serai utile, je ferai mon devoir.
01:32Gilbert Collard est avec nous.
01:33Cher Gilbert, votre analyse.
01:37Mon analyse, c'est que ce n'est pas un retour des Républicains
01:40parce qu'ils restent comme partis en l'état délabré où ils sont.
01:46Mais c'est l'ascension, si je puis dire.
01:52Il a une tête de pape, Rotaio, moi, je trouve.
01:55Une tête de bon pape.
01:57Donc, on peut parler d'ascension.
01:59C'est l'ascension d'un homme qui, à mon avis, je peux me tromper, bien sûr,
02:02s'il passe le test de l'authenticité,
02:07qui consiste, comme le voulait Montaigne,
02:08à faire en sorte que le dire et le faire aillent ensemble,
02:13il peut avoir un destin, cet homme.
02:15Il peut avoir un destin parce qu'il apparaît comme l'anti-festival de Cannes,
02:20l'anti-cinéma.
02:21C'est un peu le personnage dans lequel on se retrouve.
02:31C'est un peu le Jean-Pierre Pernault de la politique.
02:34Et la France a besoin de cette simplicité, de cette authenticité.
02:38Mais attention, il va y avoir le test de l'authenticité.
02:42Que le faire et le dire aillent ensemble.
02:45Si ce contact de mots et qu'il n'y a pas des actes,
02:48il sera comme les autres, disqualifié.
02:50Mais s'il arrive à faire en sorte qu'il y ait une harmonie entre ce qu'il dit et ce qu'il fait...
02:54Oui, mais ça, il ne peut pas avoir harmonie avant 2027, par définition.
02:58Puisque chacun comprend...
02:59Ah si !
03:00Bah, chacun comprend aujourd'hui qu'il n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale,
03:04il n'en aura pas.
03:04Oui !
03:05Qu'il n'est pas majoritaire au gouvernement, il ne le sera pas.
03:09Donc, il peut continuer d'influencer, pourquoi pas, ce gouvernement,
03:15mais il n'a pas les mains libres, c'est pas lui.
03:17Mais il peut faire en sorte qu'on se rende compte qu'il n'a pas les mains libres.
03:21Oui, mais ça, je pense, Gilbert, que les gens aujourd'hui décodent tout ça.
03:26Je pense qu'ils ont une culture politique plus importante qu'avant.
03:30Oui, tout à fait, tout à fait d'accord avec vous.
03:31Ils ont le sentiment...
03:32En fait, les gens de droite ont le sentiment que ce pays ne ressemble plus à celui qu'ils ont connu,
03:40et ils ont le sentiment que 2027 est un moment important et peut-être le dernier,
03:44pour essayer de rattraper ce qui est encore rattrapable.
03:48Donc, à ce moment-là, ils sont prêts, pourquoi pas, à beaucoup de choses, les gens de droite,
03:52et à imaginer une union des droites qu'ils n'imaginaient peut-être pas il y a 30 ou 40 ans.
03:57Je ne suis pas sûr que le Rassemblement national soit sur cette position,
04:00puisque le Rassemblement national est en position majoritaire.
04:04Et là, se pose le problème pour Bruno Retailleau,
04:07c'est comment accéder au second tour en partant du principe...
04:11Mais tout le monde ne partage pas ce principe.
04:13Moi, j'ai eu des discussions à droite à gauche hier.
04:15Moi, je pars du principe qu'une place est déjà faite, celle du Rassemblement national,
04:19et que le Rassemblement national sera au second tour.
04:21Quand on est à 35 points, je ne vois pas comment il est possible de s'effondrer
04:25au point de ne même pas être au deuxième tour.
04:27À partir de ce moment-là, il ne reste qu'une place.
04:29Il ne reste qu'une place.
04:30Et il y aura un candidat du Bloc central, un candidat de la gauche républicaine,
04:35un candidat Mélenchon et un candidat Retailleau.
04:38Je ne sais pas comment vous voyez les choses et votre analyse m'intéresse.
04:42Les gens...
04:43Vous savez, moi, je connais bien l'électorat du Rassemblement national.
04:46C'est un électorat qui est d'abord très aimant de la France.
04:54Profondément, je veux dire.
04:55Ça n'a rien à voir avec une espèce de nationalisme arriéré,
05:00que, bon, non, c'est un attachement à la terre, un attachement au roi.
05:04Oui, c'est la France de Sardin.
05:06Oui, oui, mais qui est belle.
05:07Mais bien sûr, mais c'est la France des vacances de Noël et des vacances de Pâques
05:13qui n'ont pas des vacances d'hiver.
05:15Voilà, la France qu'on aime.
05:16C'est la France du tour de France, c'est la France des traditions.
05:19S'ils se disent en risque un deuxième tour, Marine Le Pen, Mélenchon,
05:26ils ne prendront pas le risque.
05:28Ils ne prendront pas le risque.
05:30Ils iront vers Retailleau.
05:31Ils ne prendront pas le risque.
05:33On a trop peur d'un deuxième tour,
05:35parce qu'on sait très bien ce qui peut se passer.
05:39On a une classe politique tellement volatile, tellement mondaine,
05:45qu'on a bien vu quand même Édouard Philippe,
05:47qui a appelé à voter communiste.
05:49Enfin, quand même, quoi.
05:49Il faut le répéter et ne jamais l'oublier.
05:52Et ne jamais l'oublier.
05:52Je le répète tous les matins, mais je ne suis pas sûr que ça lui plaise.
05:56Ah ben ça, tant mieux, si ça ne lui plaît pas.
05:57C'est une bonne nouvelle.
05:57Je répète tous les matins qu'Édouard Philippe préfère voter parti communiste.
06:01Je le répète parce que je trouve que ça le définit.
06:05Et c'est une droite.
06:07Alors après, il a le droit.
06:08Mais je me méfie toujours des gens de droite
06:11que les gens de gauche aiment.
06:13Parce que souvent, ils ne sont pas vraiment de droite.
06:16Mais tout à fait.
06:16Tout à fait.
06:17Et tous ceux comme Léa Thal qui ont appelé à voter...
06:19Ben oui, mais lui, il est de gauche, Thal.
06:21Il est de gauche, Thal.
06:22Il vient du PS.
06:23Je peux le comprendre.
06:24Je rappelle qu'Édouard Philippe vient des LR
06:27et que c'était quelqu'un qui a travaillé avec Alain Juppé.
06:29Donc quelqu'un qui vote pour le parti communiste
06:31lorsqu'il vient des Républicains,
06:34évidemment, il y a quelque chose qui ne va pas.
06:36Oui, mais la tradition Juppé,
06:37c'est une tradition qui oublie lundi,
06:39ce qu'elle a dit le dimanche.
06:40Donc on ne va pas quand même...
06:42Bon, alors vous vous prenez donc...
06:44Parce que si on se projette...
06:46Parce que, je veux dire,
06:48c'est mathématique, d'une certaine manière,
06:52une élection présidentielle.
06:53Comment vous imaginez les choses ?
06:57Ça veut dire que Retailleau, s'il est au deuxième tour,
06:59c'est-à-dire que Marine Le Pen n'y est pas ?
07:01Ça veut dire qu'elle est passée de 35, 36 ?
07:03Moi, je ne vois pas ce scénario,
07:05je ne vois pas comment on passe de 35 à 15.
07:08Si Retailleau a l'intelligence,
07:10l'habilité de récupérer
07:13des gens du Rassemblement National,
07:17ce que Sarkozy aurait pu faire,
07:19et il aurait été élu président de la République,
07:22il peut y arriver.
07:24Mais il faut qu'il fasse le pas.
07:26Mais ça veut dire quoi, faire le pas ?
07:27En fait, il dit les mêmes choses aujourd'hui.
07:30Éric Zemmour a dit,
07:32quand j'entends Retailleau,
07:34et vous qui aussi,
07:35j'ai l'impression de m'entendre.
07:36Mais il a raison.
07:37Oui, mais enfin, moi j'entends surtout Jean-Marie Le Pen.
07:40Oui, alors ça...
07:41D'abord et avant tout.
07:42Oui, j'entends...
07:43Non, non, mais ça on l'oublie, lui.
07:45Bon, il est mort, on l'oublie.
07:46Mais il a été le premier à dire
07:47ce que tout le monde aujourd'hui répète.
07:49Moi je me suis amusé à faire un petit travail comparatif
07:51avec des copains
07:52sur les discours de Le Pen, de Zemmour,
07:55et du Rassemblement National,
07:58et de quelques hommes politiques de la droite
08:00fermes aujourd'hui.
08:01Ils ne font que répéter en des termes,
08:03humillez-le,
08:04tout ce qu'a dit Jean-Marie Le Pen.
08:06Ça serait intéressant de le mettre en ligne,
08:08parce qu'on pourrait comparer,
08:09si vous avez ce document.
08:10Je serais vous, je ferais une tribune,
08:14dans le Figaro,
08:15ou une tribune dans Le Monde,
08:16ou une tribune...
08:18Oh Le Monde, vous rigolez,
08:19non, Le Monde, je suis...
08:20Non, mais je pensais...
08:22C'est comme si vous me demandiez
08:23d'aller parler de mon livre sur France Inter.
08:25Enfin, il ne faut pas rêver.
08:26Je pense que vous devriez faire une tribune,
08:28puisque si vous avez fait ce travail de recherche
08:31que les journalistes ne veulent pas faire,
08:32parce que ça ne les arrange pas,
08:34mais si vous faites une tribune,
08:37c'est simplement des faits que vous exposerez.
08:39Ce n'est pas un jugement de valeur.
08:42Zemmour a repris le discours de Jean-Marie Le Pen,
08:46Bardella reprend le discours de Jean-Marie Le Pen,
08:48Retailleau prend le discours de Jean-Marie Le Pen,
08:51mais avec une, comment pourrais-je dire,
08:53une tactilité,
08:55une gentillesse de phrases,
08:59une ponctuation,
09:00qui rend le propos moins brutal.
09:04Voilà, c'est tout,
09:04mais le fond est le même.
09:05Bon, en tout cas,
09:08votre analyse,
09:09vous la mettez en place,
09:11donc, avec un effondrement du RN.
09:13Vous n'imaginez pas,
09:14vous n'imaginez pas,
09:16dans cette période particulière,
09:18ce que souhaiterait, je pense,
09:19que quelques électeurs,
09:20c'est que tous les gens de bonne volonté
09:22se rassemblent derrière une candidature unique.
09:24Ça, c'est impossible.
09:25Enfin, vous vous rendez compte,
09:26ça, c'est impossible.
09:28C'est humainement,
09:30il faudrait un miracle des égaux.
09:34C'est humainement impossible.
09:35Humainement impossible.
09:36C'est humainement impossible,
09:37sauf si Marine Le Pen est invalidée.
09:39À ce moment-là,
09:40Jordan Bardella peut considérer
09:42que c'est un jeune garçon
09:43et qu'il a encore l'avenir devant lui.
09:46Ça peut être une sorte de deal comme ça.
09:47Effectivement,
09:48mais là, c'est ce que je vous dis.
09:49Toute l'habileté de Retailleau
09:51serait enclenchée à partir de maintenant,
09:55un rapprochement,
09:56mais physique,
09:58avec le Rassemblement National.
10:02En se rapprochant de gens
10:03qui appartiennent
10:04ou qui ont appartenu
10:05au Rassemblement National.
10:07Pour montrer qu'il n'y a pas de distance physique
10:11entre lui et le RN.
10:13Merci Gilbert Collard.
10:15J'aurais aimé également vous interroger
10:17sur le métier d'avocat qui est attaqué.
10:19J'ai vu que les avocats
10:20n'ont pas le droit de défendre maintenant
10:21comme ils ont envie de défendre.
10:22C'est nouveau.
10:23Oui, mais écoutez,
10:24vous pourrez le faire demain
10:24puisque je suis dans l'heure des pros.
10:26Ah ben alors,
10:26merci de me donner effectivement mon programme.
10:29C'est toujours intéressant.
10:31Gilbert Collard était avec nous.
10:32Il est 11h26.