En réaction aux propos de François Bayrou - interrogé sur le "droit à l'aide à mourir" - qui a dit être "du côté du soin et de la défense de la vie", Emmanuel Macron a appelé à ne pas "réduire" le débat à pour ou contre la vie mais à se poser la question du "moindre mal".
00:00C'était la politique avec Guillaume Daré, avec un message, disons ambigu, on peut dire ça comme ça, du président de la République sur ce dossier, ce débat qui viendra la semaine prochaine sur la question de la fin de vie.
00:11Il s'exprimait devant les francs-maçons de la Grande Loge de France, Guillaume.
00:14Oui absolument, dans son discours il évoque la laïcité et à la fin de cette prise de parole, il en vient effectivement à cette question très délicate de la fin de vie.
00:22Écoutez ce qu'il dit, faites bien attention aux mots parce que sur un sujet aussi sensible, les mots employés sont extrêmement importants.
00:28C'est un vertige qui touche chacune et chacun d'entre nous, mais le débat résolument ne peut être réduit à la question de savoir si on est pour la vie ou contre la vie.
00:40Et j'ai peur que parfois dans nos débats, les choses se précipitent, qu'ils oublient l'épaisseur et la grande difficulté parfois aussi de simplement penser le moindre mal.
00:55Le moindre mal, vous avez bien entendu ce terme. Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:59Première chose, c'est déjà une différence majeure avec son premier ministre.
01:02C'est une réponse claire à François Bayrou qui n'a pas plus tard que deux jours dimanche disait ceci dans les colonnes du journal du dimanche.
01:09Je suis spontanément du côté du soin et de la défense de la vie. La vie c'est unique, fragile et irremplaçable.
01:15Deuxième chose, si Emmanuel Macron dit cela, c'est que cette déclaration arrive à moins d'une semaine de l'arrivée du texte à l'Assemblée nationale, ce texte sur la fin de vie.
01:25Je rappelle que son examen a été stoppé net par la dissolution. Il a été adopté la semaine dernière en commission.
01:31Et puis troisième chose qu'a souhaité essayer de faire Emmanuel Macron, c'est de rassurer les partisans de l'aide à mourir qui ont parfois été un peu échaudés par finalement les hésitations du président de la République et qui avaient des doutes sur sa détermination.
01:43Alors justement, est-ce qu'ils sont rassurés ? Est-ce qu'ils l'ont été ?
01:46Pas franchement, je vais vous dire les choses, parce que l'emploi du terme « moindre mal », ça les a fait réagir à leurs yeux.
01:52Adeline et Christophe, ce n'est pas un « moindre mal », c'est un progrès, c'est un droit, ce n'est pas clairement le message et le signal qu'envoie le terme « moindre mal ».
02:00Qu'est-ce que ça traduit aussi cette difficulté à trouver les bons mots ?
02:03Ça montre que c'est éminemment sensible sur le plan politique et surtout que c'est profondément intime.
02:09Et c'est ce que vous disent les différents responsables des groupes politiques.
02:12C'est qu'ils vous disent qu'il n'y aura pas vraiment de consigne de vote parce que c'est chaque député en son fort intérieur qui prendra cette décision-là.
02:18En l'État, le texte est combattu pour l'instant par le Rassemblement national et une partie des Républicains.
02:23Et ça provoque une division au sein même du gouvernement.
02:25Il y a quelques jours, on avait assisté par exemple à une passe d'armes entre Gérald Darmanin d'un côté et Bruno Retailleau de l'autre,
02:30qui, on le sait, est très réticent à ce texte.
02:33Il disait encore il y a quelques jours qu'à ses yeux, c'était, je cite, un texte d'abandon qui réage ses yeux dans le très mauvais sens.
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