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  • il y a 3 jours

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00:00Europe 1, 16h-18h, on marche sur la tête, Cyril Hanouna.
00:05On marche sur la tête et on est sur Europe 1, et c'est vrai qu'on est tous très choqués
00:09par ce qui s'est passé à Rennes, une fusillade en pleine journée dans un fast-food,
00:13la situation est-elle incontrôlable ?
00:15Pour moi, oui, pour moi la situation surtout est de pire en pire,
00:20et rien n'est fait, il n'y a pas de volonté politique, il n'y a pas de cas politique,
00:24il n'y a pas de projet politique, il n'y a rien de fait,
00:28et je vous dis, je ne vois pas comment la situation va s'arranger,
00:32je ne vois pas les solutions, et vu l'état des institutions et de la France actuellement...
00:39Il y a une loi, la loi narcotrafic, qui est...
00:42Tu crois sérieusement qu'elle va faire reculer le narcotrafic ?
00:44Non mais elle n'est pas mise en oeuvre...
00:45Il y a une loi, mais au niveau local, il y a un béni...
00:47Je ne parlais pas de Gérald Darmanin, je parlais au niveau local.
00:52Au niveau local, il y a certainement...
00:54Anthony Grelais est avec nous, délégué départemental Alliance Police Nationale,
00:58merci Anthony Grelais d'être avec nous sur Europe 1.
01:02Oui, bonjour.
01:03Bonjour et merci d'être là Anthony Grelais.
01:05Et vraiment Anthony, je vous le dis, on se met à votre place.
01:09Et on se dit que vraiment, je trouve qu'on vous laisse à l'abandon Anthony, excusez-moi.
01:15Là, je voudrais remondir justement, vous parliez de la loi narcotrafic.
01:19La loi narcotrafic, on a mis un peu de temps à la mettre en place,
01:23on a eu un an avec une ingérence politique où on n'a rien légiféré,
01:28donc on nous met la loi narcotrafic,
01:31mais on ne nous donne toujours pas l'accès aux messageries critées.
01:34C'est vrai.
01:35Comment voulez-vous que nos enquêteurs travaillent comme ça ?
01:38On travaille à l'aveugle.
01:39C'est n'importe quoi, c'est n'importe quoi Anthony.
01:43Je vous le dis, tout est fait en dépit du bon sens.
01:46Ils ne réfléchissent pas.
01:47Il ne faut que des effets de communication.
01:49À un moment, ils ne sont pas dans la réalité, Anthony, et je le comprends ce que vous dites.
01:55C'est insupportable d'entendre ça, excusez-moi.
01:58Non, non, mais moi je le crie depuis ce matin.
02:01On a eu le ministre qui est venu le 1er novembre.
02:04Rennes, vous entendez parler de Rennes que pour l'insécurité.
02:07Si ce n'est pas des effets de violence, des fusillades, des mouvements sociaux,
02:12on ne parle pas de Rennes.
02:14On ne parle de Rennes que pour ça.
02:15Le ministre, il vient le 1er novembre, il nous annonce 5 effectifs pour la métropole rennaise.
02:22Qu'est-ce que vous voulez faire avec 5 effectifs ?
02:245 effectifs, on en manque 100.
02:295 effectifs, vous voulez faire comment ?
02:31Les effets d'annonce, c'est bien, on n'a rien de concret.
02:34Nous, on demande à chaque fois, depuis plus d'un an, on a eu l'épisode au Banna,
02:39je ne sais pas si vous vous en souvenez, on avait plus d'une heure de fusillade en pleine nuit à Rennes.
02:45Mais ce qui se passe, on demande le secteur difficile.
02:49Oui, mais Anthony, ce qui se passe, c'est qu'ils viennent, ils sont venus, ils viennent,
02:53ils disent, attention, on va prendre des mesures, on sera intransigeant.
02:57Je peux vous dire que là, vous allez voir, on va mettre tous les moyens.
02:59Ça ne passera pas.
02:59Ça dure 3 jours, et dans 3 jours, ils sont passés à autre chose.
03:02Donc voilà.
03:03Ça, c'est pareil.
03:05La CRS 82, elle est très bien pour intervenir rapidement, sur quelques jours.
03:10Mais le travail de fond, elle va partir.
03:13Donc, si on ne met pas des enquêteurs, sur le département, au niveau des stupéfiants,
03:19nous avons 3 enquêteurs.
03:213 enquêteurs pour tout le département.
03:23Donc, vous imaginez bien qu'on ne peut pas tout résoudre avec 3 enquêteurs.
03:26Et la 82, à l'avenir, elle va prendre tout le monde.
03:31Donc, on va faire effectivement plein d'interpellations.
03:33Mais derrière le travail d'enquête, il nous faut des hommes.
03:36On ne les a pas.
03:37On ne les a pas.
03:37Oui, parce qu'il faut dire que si le travail de police judiciaire n'est pas fait et fait comme il doit être fait,
03:44après, ça fragilise la décision de justice.
03:46Vous dites qu'il faudrait une centaine d'effectifs supplémentaires, c'est ça ?
03:51Il manque au moins 100 effectifs.
03:53Je parle aussi bien effectifs de terrain que d'enquêteurs.
03:56Parce que nos effectifs de terrain, s'ils sont sur place jour et nuit, ce sont les yeux des enquêteurs.
04:02Ce sont eux qui permettent d'identifier clairement, de comprendre comment travaille le réseau.
04:08Nos enquêteurs judiciaires sollicitent tout le temps nos unités de terrain pour identifier les têtes de réseau.
04:17Bien sûr.
04:18Et quand vous faites la demande, quand vous dites qu'il nous manque des effectifs, qu'est-ce qu'on vous répond ?
04:23Qu'est-ce que la hiérarchie répond ?
04:25On nous dit que c'est partout pareil et qu'on va vous donner au compte-gouttes, au compte-gouttes, au compte-gouttes.
04:30Mais nous, on n'attend pas ça.
04:32Nous, nos collègues, ils ne demandent qu'à travailler en sécurité, correctement, à faire leur travail et ne pas avoir d'une multitude de dossiers.
04:38Il y a tout qui est en corrélation.
04:40On a la lourdeur judiciaire, on a un manque clairement d'attractivité dans la filière d'investigation, on n'arrive pas à recruter des enquêteurs.
04:48Tout est en corrélation.
04:50Après, nous, quand on a des interpellations, comme là, je salue le travail de mes collègues, il y a tout de suite eu des interpellations.
04:57Nous, on est à disposition de la justice.
04:58Quand Alliance Police Nationale demande un choc d'autorité, c'est là qu'il faut vraiment prendre en compte et qu'il faut taper du poing sur la table et y aller fort.
05:07C'est-à-dire que quand ces individus sont interpellés, il faut y aller fort.
05:11Anthony Grelais, délégué départemental Alliance Police Nationale 35, est avec nous sur Europe 1.
05:15Oui, Gauthier Lemray.
05:16Oui, Anthony Grelais.
05:16Est-ce qu'on vous donne aussi, alors vous avez parlé des moyens, mais est-ce qu'on vous donne les bons ordres pour pouvoir y aller, si j'ose dire, face aux narcotrafiquants ou aux narcoracailles,
05:26pour reprendre l'expression de Bruno Rotaillot ?
05:28Ou si ça se passe mal, est-ce qu'il y a un risque que la hiérarchie vous lâche, comme on l'a déjà vu ?
05:33Non, on attend toujours qu'il se passe des faits comme hier pour être interloqué ou ne pas comprendre.
05:39Donc on n'est qu'en réaction.
05:40L'effet d'hier, nous, ça ne nous choque plus.
05:44Ça ne nous a pas surpris.
05:45Ça arrive.
05:45Ça ne se reprend pas.
05:47On a vécu ça déjà au mois de novembre.
05:49Vous vous rappelez, au mois de novembre, il y a eu un enfant de 5 ans qui a été visé à Rennes, qui a été touché d'une balle dans la tête.
05:53Donc on n'est pas surpris.
05:55L'effet sur la dalle d'hier, on a des vidéos contournées au mois de janvier avec le même type de mode opératoire.
06:01La même chose.
06:02Donc on n'est pas surpris là-dessus.
06:04La hiérarchie est derrière nous.
06:06Mais le démantèlement des réseaux de trafic de stupéfiants, ce sont des mois et des mois d'enquête.
06:12Si vous ne mettez pas des hommes derrière des dossiers, vous n'arriverez pas à résoudre ce problème.
06:17Et si on ne remonte pas aussi les filières d'argent, le blanchiment d'argent ?
06:21Quand je parle de l'enquêteur, je parle évidemment d'enquêteur stupéfiants, d'enquêteur à la financière.
06:28Tout ça est en lien, bien sûr.
06:29Donc, urgentement, ce qui vous manque, ce sont des hommes ?
06:33Bien sûr.
06:35Vous savez, on a eu un audit, on a une nouvelle direction zonale qui a été installée l'année dernière à Rennes.
06:40Nous avons eu un audit, avec une comparaison au niveau des départements, par rapport au 44, Rennes est sous-dimensionnée.
06:47Sous-dimensionnée.
06:48Mais ce n'est pas d'aujourd'hui.
06:49Ça fait un an, plus d'un an et demi qu'on le dénonce.
06:52Bien sûr.
06:53Un an et demi qu'on le dénonce.
06:54Anthony Grenet, moi ce qui me dérange le plus, c'est que vous avez dit que ce genre de scène, de situation ne vous choque plus,
07:00et que c'était des scènes de guerre.
07:02Et j'ai l'impression qu'il y a vraiment, il y a quand même, il y a un laxisme quand même qui est incroyable.
07:09Quand je vous dis que nous, notre travail s'arrête à la présentation au magistrat.
07:14Le travail d'enquêteur, il est fait.
07:16Le collègue, il travaille.
07:17Ils mettent corps et âme pour résoudre des dossiers.
07:19Ensuite, la suite judiciaire, ce n'est pas nous qui la décidons.
07:22Donc là, là-dessus, quand je vous dis qu'on demande un choc d'autorité, il faut prendre le problème à bras-le-corps
07:29et vraiment sanctionner ces personnes qui terrorisent les habitants.
07:37Parce qu'à 17h30, dans une rue passante, avec des enfants, j'y étais encore ce matin,
07:45à proximité d'un parc, juste à côté.
07:49Je vous rappelle, on a eu la même chose au mois de décembre.
07:52Parce qu'on en a tellement que je ne sais même plus parfois.
07:55Au mois de décembre, la même chose, quasiment au même endroit.
07:58Un individu était chez lui, dans son appartement.
08:01Il y a une ogive qui a traversé son canapé.
08:03Oui, c'est fou. C'est incroyable.
08:05Est-ce que pour vous, la création d'un parquet national anticriminalité
08:08et la prison qui sera dédiée au gros bonnet du narcotrafic, c'est des bonnes décisions ?
08:14Est-ce que pour vous, localement, ça peut avoir un effet positif ?
08:18Si les peines judiciaires sont en corrélation avec les faits qui leur sont reprochés,
08:24bien évidemment qu'on les met de côté, ce genre de personnes,
08:28on ne les retrouve pas tout de suite sur la voie publique.
08:29Donc, on est toujours sur le même effet, où il faut taper fort et les sanctionner sévèrement.
08:35Si vous ne les sanctionnez pas sévèrement, on les retrouve le lendemain, nous.
08:38Donc, on aura beau refaire, refaire, refaire,
08:41mais si on passe notre temps à interpeller toujours les mêmes
08:43et qu'on les laisse toujours sur la voie publique,
08:46le travail, c'est un cercle sans fin.
08:48Ça ne s'arrête jamais et je ne suis pas sûr qu'ils ressentent vraiment une sévérité de la justice.
08:53Merci, Anthony Grelé, d'avoir été avec nous sur Europe 1.
08:57Et vous revenez quand vous voulez.
08:58Si vous voulez faire passer un message, vous serez toujours le bienvenu, Anthony, bien entendu.
09:02C'est gentil, je vous remercie.
09:03Merci, on pense à vous, Anthony, on pense à tous vos collègues.
09:05Moi, je salue fortement le travail de mes collègues
09:08qui sont sans cesse face à cette violence.
09:13Comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
09:14Rennes est connue pour les violences aussi bien avec armes que les mouvements sociaux.
09:19Nos collègues, ils n'arrêtent pas, ils sont essoriens.
09:20Mais par contre, ils ont une certaine résilience là-dessus,
09:24c'est qu'ils ne s'arrêtent jamais de travailler.
09:25Ils ont un professionnalisme que je souhaite louer.
09:29C'est bien de les saluer sur Europe 1 aujourd'hui.
09:30Je suis leur représentant, vous savez.
09:32On est représentant du personnel, de tous les personnels.
09:35Moi, les collègues qui sont sur le terrain, je les admire toujours.
09:39Bravo, Anthony.
09:40Et n'hésitez pas, si vous voulez faire passer des messages, on sera toujours là.
09:43On marche sur la tête sur Europe 1.
09:44Merci beaucoup, Anthony.

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