- 04/04/2025
Vendredi 4 avril 2025, retrouvez Elizabeth de Saint-Léger (Gérante, Clartan), Cyriaque Dailland (Gérant diversifié, Sanso Longchamp AM), Florence Barjou (Directrice des investissements, Crédit Agricole Assurances) et Florent Delorme (Stratégiste, M&G; Investments) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Smart Bourse vous est présenté par Silex. Conseils en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologies.
00:16Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change. Pour rester à l'écoute des marchés,
00:21chaque jour du lundi au vendredi, vous nous retrouvez à 20h30 si vous nous suivez à la télévision via vos box
00:26et vous nous retrouvez également tous les jours en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:32Au sommaire de cette édition ce soir, une semaine chaotique et c'est le moins qu'on puisse dire sur les marchés globaux
00:40et la séance du jour n'offre aucun répit pour les investisseurs après une séance hier déjà particulièrement violente.
00:47Tous les indicateurs de stress de marché continuent de progresser. On a vu le VIX dépasser le niveau de 40 au cours de cette séance
00:54et les grands indices actions à travers la planète qui accusent des pertes lourdes voire encore plus lourdes qu'hier.
01:02On est encore sur un bon moins 5% pour les indices européens aujourd'hui qui poursuivent leur décrochage
01:09et la séance américaine qui est également très compliquée encore à ce stade avec un Nasdaq qui recule de plus de 4,5% après avoir perdu près de 6% hier.
01:19Pas de répit donc pour les marchés. Quelques actifs peuvent servir de valeur refuge.
01:24Essentiellement les marchés d'obligation souveraine avec un 10 ans américain qui continue de chuter d'une quinzaine de points de base sous le niveau clé de 4%.
01:33Et puis pour la petite anecdote on commence à revoir quelques taux négatifs sur certaines courbes de taux en Suisse par exemple.
01:40Deux en Suisse s'est repassé en territoire négatif aujourd'hui servant bien sûr de valeur refuge pour des investisseurs passablement perturbés.
01:48Par le grand plan tarifaire de Donald Trump annoncé au cours de cette semaine.
01:53Nous reviendrons évidemment sur cette séquence et cette situation de marché avec nos invités dans quelques instants.
01:59Parmi les chiffres macroéconomiques du jour nous avons quand même regardé le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis du mois de mars
02:05qui reste somme toute un rapport encore tout à fait correct avec des créations d'emplois qui sont d'ailleurs supérieures à 200 000 pour le mois de mars.
02:12Les mois précédents ont vu leurs chiffres révisés en baisse néanmoins on reste encore sur un marché du travail solide à ce stade.
02:20Mais c'est sans doute un rapport qui appartient désormais au passé puisqu'il ne couvre pas les impacts à venir de la politique tarifaire de Donald Trump.
02:29Les enquêtes montrent que oui les indicateurs de morale et les indicateurs avancés sont en berne depuis plusieurs semaines.
02:41Maintenant enfin dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse nous prendrons un petit peu de distance pour nous focaliser sur un cas d'investissement spécifique.
02:49A travers le prisme de l'analyse fondamentale nous évoquerons le cas Kingspan un pur player des matériaux d'isolation thermique pour le bâtiment société irlandaise.
02:59Nous en parlerons avec les équipes de Clartan Associé et cette Elisabeth de Saint-Léger gérante et associée chez Clartan Associé
03:06qui sera avec nous dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse pour décrypter ce cas Kingspan.
03:11Générique
03:21Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse nous retrouvons Pauline Grattel qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
03:26Bonsoir Pauline.
03:27Bonsoir.
03:28C'est le risque que craignaient les investisseurs et la planète marché, le risque d'escalade et la Chine a réagi assez fermement d'ailleurs aux taxes imposées par les Etats-Unis cette semaine.
03:38Oui, le ministre du commerce chinois avait prévenu en disant que la Chine s'opposerait fermement à cette décision et prendrait des contre-mesures pour protéger ses droits et intérêts.
03:48C'est donc chose faite, aujourd'hui Pékin annonce sa réplique et impose 34% de taxes douanières sur tous les produits américains dès le 10 avril, le lendemain de la mise en place des taxes américaines.
03:58A ce stade Donald Trump estime que la Chine panique et que sa politique ne changera pas.
04:03Bon, quel est le bilan qu'on peut dresser de cette semaine particulièrement chaotique sur les marchés globaux Pauline ?
04:08Les indices européens sont encore sous le choc des annonces de tarifs mises en place par les Etats-Unis à l'encontre du monde entier.
04:14En Allemagne le DAX plonge jusqu'à 5% au cours de la séance, il perd plus de 8% sur la semaine.
04:20La chute du jour c'est celle du MIB.
04:22En Italie qui plonge aujourd'hui de plus de 7% au cours de la séance, sa perte hebdomadaire s'établit à 10%.
04:28En France le CAC 40 chute de 7% en deux séances et perd environ 4% aujourd'hui autour de 7 300 points plombés par les banques.
04:36Société Générale et Lanterne Rouge de l'indice et plonge de 10% suivi par BNP qui perd 8% et Crédit Agricole cède 5%.
04:44Qu'en est-il de la place américaine et des marchés américains Pauline ?
04:48Les indices américains creusent encore dans le rouge après la séance violente d'hier.
04:51Le Nasdaq ouvre en repli de 3% après avoir clôturé en chute de 6% hier, sa pire séance depuis mars 2020.
04:57Ce qui porte son repli à 15% sur 3 mois.
05:00Le S&P 500 ouvre en déclin de 3% après avoir clôturé hier en baisse de 5%
05:05et le Dow Jones ouvre en recul de 2,5% après avoir perdu 4% hier.
05:10L'indice des petites capitalisations a plongé hier de 6,5% en clôture et perd à nouveau plus de 4% à l'ouverture.
05:17A noter aussi l'indice VIX bondit et s'établit à environ 40.
05:21Au milieu de cette tourmente de marchés, le rapport sur l'emploi américain a été publié en début d'après-midi.
05:26L'économie américaine a créé 228 000 emplois en mars, plus que les 137 000 anticipés.
05:31Le chiffre de février a été révisé à la baisse d'environ 35 000 créations.
05:36Le chômage remonte légèrement à 4,2% de la population active.
05:40Du côté des salaires, ils augmentent de 0,3% sur un mois et de 3,8% sur un an.
05:45Ce rapport sur l'emploi intervient quelques heures avant une prise de parole de Jérôme Powell ce soir.
05:50Qu'en est-il du marché obligataire qui a servi cette semaine de valeur refuge aux investisseurs ?
05:55Oui, le rendement américain à 10 ans chute encore et passe sous la barre de 4% pour s'établir à 3,90% environ.
06:01Le rendement à 2 ans touche un plus bas depuis un an au cours de la séance et perd encore une quinzaine de points de base, autour de 3,55%.
06:09En Europe, même mouvement pour le rendement allemand à 10 ans.
06:12Pour qui la baisse n'était plus mesurée hier, il cède une dizaine de points de base aujourd'hui, autour de 2,55%.
06:18Le rendement allemand à 2 ans évolue à son plus bas niveau depuis un an, sous 1,80%.
06:24Comment cette situation se traduit-elle sur le marché d'échange ?
06:26L'indice dollar se stabilise après avoir dévissé de 2,5% hier. L'euro dollar évolue aujourd'hui autour de 1,10%.
06:33A noter enfin, le pétrole chute encore de 7% aujourd'hui.
06:36A 65 dollars, le baril de Brent après son plongeon de 7% hier, il est au plus bas depuis un an.
06:42Bon, quels sont les rendez-vous prévus à l'agenda de la semaine prochaine sur les marchés, Pauline ?
06:46La semaine prochaine, les investisseurs prendront connaissance de l'inflation américaine du mois de mars
06:50et ce sera également le retour des publications d'entreprises avec Delta Air Lines mercredi
06:55et les grandes banques américaines à partir de vendredi.
06:58Tendance mon ami. Chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
07:13Trois invités avec nous chaque soir en plateau pour décrypter les mouvements de la planète.
07:16Marché Florence Barjou est avec nous ce soir, directrice des investissements de Crédit Agricole Assurance.
07:20Bonsoir Florence.
07:21Bonsoir Grégoire.
07:22A vos côtés, Florent Delorme, stratégiste chez M&G Investments.
07:25Bonsoir Florent.
07:26Bonsoir.
07:27Et Cyriac Dayan qui nous accompagne également.
07:28Bonsoir Cyriac.
07:29Bonsoir.
07:30Vous êtes gérant diversifié chez Sanso Longchamp Asset Management.
07:33Florence, si l'une des fonctions des marchés est de mettre un prix sur le futur,
07:39sur quoi est-ce qu'on essaye de mettre un prix depuis deux jours ?
07:42Je pense que le marché est en train d'essayer de mettre un prix sur un scénario qu'il n'avait absolument pas anticipé.
07:47Goldman avait fait une étude auprès de ses principaux clients.
07:52Ils avaient un scénario justement de droit tarifaire et à l'époque leur pire scénario c'était des tarifs de l'ordre de 15%.
07:59Et fin mars seulement 4% des clients de Goldman ayant répondu à l'enquête pensaient que ce scénario du pire serait matérialisé.
08:09Aujourd'hui le scénario c'est 25% si rien ne bouge.
08:14Autant vous dire que ce n'était absolument pas anticipé.
08:17Donc évidemment le marché est en train de s'ajuster de manière extrêmement violente.
08:22Et toute la question c'est de savoir est-ce que les tarifs qui ont été annoncés vont rester en état.
08:28Et dans ce cas-là effectivement peut-être qu'on a fait une bonne partie du chemin.
08:33Sachant qu'il me semble qu'il va quand même y avoir des impacts économiques de ces tarifs.
08:38Et on regardera bien sûr les publications de résultats et notamment les guidance.
08:42Je ne suis pas sûre qu'avec l'incertitude ambiante elle soit extrêmement favorable.
08:46Mais en tout cas sur le scénario tarifaire question est-ce que le pire est déjà là.
08:50Parce qu'il va peut-être y avoir des négociations qui vont se dérouler.
08:53De l'autre côté il va peut-être y avoir des mesures de rétorsion comme la Chine a également de l'annoncer.
08:57En tout cas quoi qu'il en soit les gens qui disaient avec l'annonce des tarifs l'incertitude va être levée.
09:02Et on va pouvoir redémarrer comme auparavant.
09:06Là en tout cas ce scénario-là il est mort.
09:10Pourquoi on n'y croyait pas ?
09:12C'est une très bonne question.
09:15Je sais que Trump change d'avis ou en tout cas le discours de Trump peut être difficile à suivre.
09:20Mais c'est vrai qu'on en parlait avant entre nous avant de prendre l'antenne.
09:25Trump a toujours parlé des tarifs.
09:27La campagne s'est faite quand même sur l'idée de tarifs universels.
09:30Alors je ne me souviens plus si c'était 10, 20 % et 60 % sur la Chine.
09:35Si on reprend l'histoire à posteriori c'est facile.
09:38Tout était déjà devant nos yeux.
09:41C'est une excellente question parce que je pense que ça fait référence à quasiment à des biais psychologiques
09:46qu'ont les investisseurs et les êtres humains en règle générale.
09:49Et à chaque fois qu'il y a un changement de régime marqué,
09:52on a du mal, l'esprit humain a du mal à se projeter.
09:55Par exemple les taux négatifs, on n'y croyait pas.
09:58On a passé des années en zone de taux d'intérêt négatif.
10:03Le Covid, c'était quelque chose qu'on n'arrivait pas à conceptualiser.
10:08On a été en zone de crise extrêmement intense
10:11et on avait du mal à se projeter sur un retour à la normale.
10:15Là, un esprit rationnellement constitué,
10:18quelqu'un qui a fait des études d'économie,
10:21quelqu'un qui suit le marché dont c'est le métier,
10:24même un agent industriel un peu rationnel,
10:27je pense qu'il ne peut pas imaginer que quelqu'un,
10:30le président des Etats-Unis, mette en place un tel programme
10:34parce que c'est d'une telle violence et c'est du jamais vu
10:38qu'on a du mal à se dire que c'est un scénario crédible d'un point de vue rationnel.
10:42Or, pour Donald Trump, c'est quelque chose de rationnel.
10:45Il l'a dit, il le fait.
10:47Il pense que c'est comme ça qu'il va réindustrialiser les Etats-Unis.
10:51Mais c'est vrai que nous, en tant qu'agents économiques,
10:54on a eu du mal à se projeter sur ce scénario.
10:57Le marché a capitulé sur l'idée que Donald Trump puisse faire machine arrière.
11:05On l'a vu pourtant faire machine arrière sur la Colombie en premier lieu,
11:09le Mexique, le Canada ensuite avec une série d'exemptions, etc.
11:13Ça reste un playbook valable pour comprendre Trump ?
11:17Ou c'est plus aussi évident ?
11:19Je sais qu'on se disait à Trump qu'il change d'avis comme il change de chemise.
11:23Est-ce que le marché presse correctement ?
11:25Je pense qu'aujourd'hui, personne n'en sait rien.
11:27Est-ce qu'il y a une capitulation dans les indicateurs techniques ?
11:30Oui, évidemment, ça commence à être survenu.
11:33Après, il ne faut pas sous-estimer les mécanismes qui se mettent en place
11:37habituellement quand il y a ce genre de correction.
11:39Évidemment, la volatilité augmente très fortement.
11:41Il y a pas mal d'acteurs systématiques qui commencent à déleverager leur portefeuille
11:45pour des motifs de gestion du risque.
11:47On peut très bien avoir ces premiers mouvements
11:49qui sont un premier genre un peu fondamental.
11:51On a les players actifs qui agissent sur leur portefeuille.
11:56Et puis peut-être une deuxième vague de flux sortants
12:00parce qu'il y a des gestions systématiques qui vont bouger aussi.
12:02Mais quoi qu'il en soit, je pense qu'aujourd'hui, c'est très dur de dire
12:05on a atteint le point bas, le marché sait presser le risque
12:08et on sait tous où on va.
12:10Avec en plus une fonction de réaction de Trump par rapport au marché
12:13qui n'est plus aussi simple ou évidente que ce qu'on a connu à l'occasion de Trump 1.0
12:19où il nous tweetait les records du Dow Jones quasiment tous les jours à l'époque.
12:25Florent, qu'est-ce que vous retenez chez MNG de cette semaine ?
12:29Un peu chaotique, je le disais, c'est un euphémisme.
12:32Et sur la situation de marché, est-ce qu'on est là aujourd'hui
12:37dans le cadre d'une capitulation ou est-ce que ce n'est pas encore évident ?
12:41Pourquoi c'est important la capitulation ?
12:43Je le dis d'un mot, parce que c'est là où on nettoie des dépositionnements
12:46qui étaient peut-être un peu extrêmes
12:48et que ça permet de faire une sorte de reset de marché
12:51et de repartir sur des bases plus constructives.
12:53C'est pour ça qu'on attend toujours ce moment de capitulation
12:56dans les phases de crise ou de stress de marché.
12:59C'est vrai qu'après avoir cru pendant de longs mois
13:03que Trump ne mettrait pas en œuvre cette politique,
13:07le marché depuis deux jours semble basculer du côté de la thèse inverse.
13:13C'est-à-dire qu'en réalité tout ça n'était pas du bluff
13:15et qu'il y avait une réelle intention de changer le régime économique mondial.
13:19Ça reste à ce stade quand même difficile de connaître complètement
13:23quelles sont les intentions de l'administration Trump
13:26et de savoir aussi quel est le seuil de douleur qu'ils peuvent supporter
13:29et quel est le seuil de douleur que leur électorat peut supporter.
13:32Et de notre côté, on a tendance à croire en tout cas
13:39que leur électorat ne pourra pas les suivre dans cette politique de rupture totale
13:45parce qu'effectivement ils s'engagent dans une opération assez risquée
13:49consistant à rompre complètement avec les schémas économiques
13:53mis en place depuis des décennies.
13:55On sait tous que c'est impossible de réussir une opération comme ça rapidement
14:00puisque les chaînes de valeur ont été définies pendant des décennies.
14:07Elles sont internationales et ça ne va pas être réorganisé en quelques mois
14:11ni même quelques années.
14:13Donc ça ne produira pas les effets positifs escomptés par l'administration Trump.
14:19Pour dire les choses simplement, une réindustrialisation
14:22puisque cette réindustrialisation, si elle doit se faire,
14:25elle prendra énormément d'années.
14:27Donc à court et moyen terme, ce qu'on aura c'est uniquement de la douleur,
14:31c'est-à-dire plus d'inflation, moins de croissance.
14:34Et la carotte, si je puis me permettre du golden age futur,
14:38elle est trop lointaine, trop hypothétique
14:41pour permettre de sauver politiquement la face.
14:45C'est quand même un pari effectivement osé
14:48que de croire que les électorats sont capables d'attendre une décennie
14:52pour toucher les éventuels dividendes d'une politique de recentrage des Etats-Unis
15:01et d'une réindustrialisation.
15:03Les électorats partout dans le monde ont quand même en général
15:06les attentes assez court terme.
15:08Ce profil va très vite des élections aux Etats-Unis.
15:12Et nous on a du mal à voir comment l'administration Trump
15:15va pouvoir tenir cette posture dans un contexte
15:18où comme on le dit l'emploi va être détruit,
15:20la croissance va décélérer fortement.
15:23Et donc il nous semble que sans doute l'administration Trump
15:26surestime la capacité de son électorat à les accompagner dans cette politique.
15:33Alors soit effectivement ils s'aperçoivent assez rapidement
15:38que l'électoral ne suit pas ce qui les amènera
15:42à corriger un petit peu le tir en mettant en avant
15:45les arguments avec lesquels Trump a l'habitude de jongler.
15:51Ou soit à l'inverse le but de la manœuvre
15:57c'est d'obtenir rapidement des concessions,
15:59des contreparties qu'on vise.
16:02Cette hypothèse là est encore valable.
16:04C'est ce qu'il disait hier soir.
16:06C'est un énorme levier de négociation pour nous.
16:09Exactement.
16:10Donc on sait que par rapport à l'Union Européenne
16:12le sujet clé c'est la réglementation européenne,
16:15l'accès des valeurs de la tech américaine au marché européen.
16:19Il y a les questions aussi de l'achat d'armement.
16:23Donc il est aussi probable qu'une sorte d'intimidation massive
16:29pour obtenir rapidement des concessions
16:31mais peut-être que l'espoir secret de l'administration Trump
16:34en réalité c'est de pouvoir rapidement revenir en arrière
16:38sur des niveaux de douane plus modérés.
16:43Donc dans les deux cas soit ils ne perçoivent pas complètement
16:48le niveau de douleur que leur électorat peut supporter
16:50ou soit ils sont en réalité dans un bluff.
16:54Dans les deux cas il est quand même probable
16:56qu'on revienne à quelque chose sans doute de plus mesuré.
16:59En tout cas c'est un peu le scénario
17:03dans lequel on s'inscrit à ce stade.
17:05On n'a pas coupé le risque dans nos portefeuilles.
17:09Donc pour l'instant les expositions à actions
17:12sont évidemment un peu baissées du fait de la correction
17:15mais il n'y a pas eu d'action volontaire de notre part
17:18pour baisser significativement le risque
17:21notamment le risque actions puisque c'était là
17:23où on avait concentré la prise de risque inverse.
17:28On avait de la duration ce qui protège en partie les portefeuilles
17:31et très peu de risque crédit.
17:32Donc la hausse des spreads qu'on observe ne nous impacte pas trop.
17:36Mais voilà un peu l'état d'esprit dans lequel on se trouve
17:39et effectivement les mois qui viennent nous diront
17:42si effectivement il s'agissait de bluffs
17:45ou d'une sous-estimation de la capacité de leur électorat à les suivre
17:49ou si à l'inverse on est effectivement devant des idéologues
17:53qui sont intimement convaincus
17:57que quels que soient les dégâts qu'ils vont faire
18:01à court et moyen terme dans l'économie américaine
18:03leur électorat va les suivre
18:05et qui veulent vraiment repositionner le modèle américain
18:08sur un horizon dix ans.
18:09Donc pour vous c'est le rating d'approbation
18:14c'est le soutien de l'opinion publique
18:18qui compte là pour les marchés d'une certaine manière.
18:21C'est une grande démocratie les Etats-Unis
18:24que Trump et son administration ne pourront pas continuer très longtemps
18:28s'ils ne sont pas de nouveau approuvés dans les urnes de manière régulière.
18:32Donc in fine c'est quand même la satisfaction de son électorat
18:37qui aura le dernier mot.
18:41Et peut-être juste si je peux dire un mot là-dessus
18:43justement sur cette partie je pense que ça peut aller plus vite que prévu
18:47parce que autant vouloir réindustrialiser un pays
18:50comme en Europe vous avez un peu de chômage
18:52on va dire en France qui est aussi entre 7 et 10%
18:54bon ça peut faire du sens
18:56autant l'Amérique en fait elle est au plein emploi
18:58l'Amérique elle est en plein emploi
19:00et en fait si l'idée c'est de remplacer quelqu'un
19:04qui a un super job dans les services dans la Silicon Valley
19:07par quelqu'un qui fait des t-shirts comme c'est le cas au Vietnam
19:11je ne suis pas sûre que ça attire les lecteurs américains.
19:14Bien sûr et puis surtout sur la désindustrialisation américaine
19:18alors tout dépend des périodes de référence qu'on peut prendre
19:21mais sur les dernières années
19:23la valeur ajoutée de l'industrie américaine n'a pas spécialement baissé
19:27la part de l'emploi industriel dans l'emploi total est plutôt stagnant
19:32il n'est pas en chute libre du tout
19:34donc je ne dis pas que c'est un mythe que se raconte Trump
19:38sur la désindustrialisation américaine
19:40mais en tout cas sur les dernières années
19:42ce n'est pas le pays qui a le plus souffert de ce point de vue-là.
19:45Cyriac, vos commentaires sur Trump
19:47et puis je veux bien qu'on revienne au marché
19:49qu'est-ce que vous retirez de ces deux jours de sell-off un peu généralisé
19:52est-ce qu'il y a eu une forme de discrimination entre hier, aujourd'hui, l'Europe
19:58l'idée d'hier c'était de dire que les actifs américains étaient ceux qui souffraient le plus
20:02bon, là on voit quand même que le coup est dur aussi pour un marché comme le marché européen
20:07alors il y a beaucoup de choses qui ont déjà été dites
20:09donc je vais essayer d'être synthétique
20:11je pense que le point important
20:14c'est que Donald Trump a besoin d'avoir ses tarifs pour financer ses baisses d'impôts
20:19et à mon avis le rationnel est finalement relativement simple
20:23le 22 ou le 23, personne ne sait exactement
20:26qui est aujourd'hui en moyenne qui sera appliqué
20:28je pense que c'est une posture de négociation
20:30et qu'on devrait redescendre entre 10 et 15 ou quelque chose comme ça
20:34le sujet c'est comment on passe du niveau actuel à 10-15
20:38et comment quand d'un côté la Chine réagit assez durement
20:44elle a tout à fait le droit d'avoir cette réaction-là
20:47est-ce que cette réaction-là n'est pas d'une certaine manière contre-productif
20:50lorsque l'Union Européenne est plus dans une logique de négociation
20:53et donc ça c'est important parce que ça va prendre du temps
20:56moi je pense, je reste persuadé qu'à la fin on va revenir sur un niveau qui sera loin
20:59aujourd'hui avant Trump on était à 2,5
21:02donc on aura quand même une multiplication par 4 voire 5 ou 6
21:05mais c'est une manière de trouver de l'argent pour Donald Trump
21:08qui pense que pour tout un tas de raisons que l'économie américaine est capable de le faire
21:12mais le sujet c'est combien de temps ça prend
21:14parce que l'économie c'est un peu comme le vélo, si ça avance pas ça tombe
21:18et c'est exactement ce qui va se passer à un moment donné
21:21c'est-à-dire que la confiance des consommateurs, la confiance des agents économiques
21:24si elle ne se rétablit pas
21:27et là on va avoir en effet, on citait les publications
21:29je pense que dans toutes les entreprises américaines
21:31on va avoir une référence à ce qui se passe actuellement
21:33les résultats vont être bons parce que c'est ceux du premier trimestre
21:36mais dans la prévision, dans cette logique-là
21:39ça va devenir compliqué et si les entreprises américaines n'investissent plus
21:42si le consommateur, surtout le consommateur américain
21:45qui est un moteur, un poumon de l'économie américaine
21:48se pose des questions et qu'en plus on lui rajoute de l'inflation
21:52parce qu'il ne faut jamais oublier que le consommateur américain
21:55quand vous allez à Walmart vous avez quand même du made in China quasiment partout
21:59et que c'est la population en plus que Trump soit disant veut défendre
22:02qui va être le plus impacté par ce qui se passe
22:04donc tout ça à mon avis c'est quand même un cocktail
22:06où à un moment donné Donald Trump va prendre en compte cette réalité
22:09se dire bon je vais peut-être taper fort
22:11peut-être que ma stratégie de négociation n'était peut-être pas la bonne
22:13je vais redescendre un peu mon niveau
22:15mais ça risque de prendre du temps et ça c'est un sujet
22:18et donc pour répondre à votre question dans ce contexte-là
22:20c'est-à-dire qu'on reste dans une sorte de flou artistique
22:23pendant les prochaines semaines ou les prochains mois
22:26et que sur le S&P et on voit bien finalement
22:30si vous regardez ça c'est assez intéressant
22:32avant de partir, de venir sur le plateau
22:34si vous regardez le S&P et l'Eurostox
22:36la baisse sur les trois derniers jours
22:38point haut point bas c'est 9,31 d'un côté
22:409,12 de l'autre côté
22:42donc c'est exactement la même chose
22:44vous regardez le Topix c'est la même chose
22:46ça perd 10% sur la semaine
22:49je parlais en monnaie locale
22:51en local currency
22:53si vous rajoutez le change il y a un sujet en plus
22:55mais là c'est vraiment en plus sans l'effet change
22:57il n'y a qu'une zone qui finalement a mieux tenu
22:59c'est les émergents paradoxalement
23:01alors que ce n'est pas là où on s'attendait
23:03mais les émergents finalement étaient plus préparés
23:05on avait plus d'inquiétudes sur ces pays-là
23:07il y a la Chine qui a un mastodonte
23:09et qui finalement a plutôt bien intégré
23:12parce qu'elle était déjà dans cette logique-là
23:14et donc finalement les émergents ont une baisse qui est un petit peu plus faible
23:16et je ne pense pas, alors après sectoriellement
23:18il y aura peut-être des petites différences
23:20on le voit on parlait des banques
23:22mais à la fin des fins je pense qu'il n'y aura pas beaucoup
23:24de grands gagnants ou de grandes différences
23:26parce que là c'est un marché un sell-off
23:28et on vend un peu tout ce qui peut être vendu
23:30et là ce que le marché a besoin
23:32c'est d'avoir un peu plus de visibilité
23:34sur ce qui va se passer
23:36et tant qu'on ne rentre pas dans cette logique de négociation
23:38je pense que ça va rester volatile
23:40mais un VIX à 40
23:42ça ne reste pas Ad vitam aeternam
23:44ce marché, c'est ça qui est important
23:46et donc c'est pour ça que stratégiquement
23:48nous on était plutôt sous-exposés dans les portefeuilles
23:50avant d'arriver
23:52avant d'arriver dans cette crise
23:54et là on commence à lever nos couvertures
23:56on ne sait pas si
23:58on est sûr qu'on ne touchera pas le point bas exact
24:00mais par contre
24:02quand vous avez des couvertures, commencez à enlever
24:04ces couvertures progressivement
24:06parce que ça peut baisser de 5, de 10, de 15
24:08mais à un moment donné le seuil de douleur
24:10qu'on citait sur Donald Trump
24:12je ne crois pas que Donald Trump est capable de vivre
24:14avec un S&P qui baisse de 20, 30
24:16donc clairement
24:18il y a un moment donné son seuil de douleur
24:20on l'estimait à 10 peut-être en 2016, 2020
24:22il a changé de mindset
24:24mais c'est peut-être pas 10, c'est peut-être 20, c'est peut-être 30
24:26mais clairement je ne pense pas que c'est en dessous de 30
24:28et on en discutait entre nous
24:30juste avant dans l'idée
24:32de chercher la capitulation
24:34du marché, le fait que l'or
24:36baisse, alors un peu
24:38baisse moins que des indices
24:40d'actions, mais le fait que l'or baisse
24:42est-ce que ça peut vouloir dire
24:44effectivement qu'il y a des acteurs
24:46qui ont besoin de liquider beaucoup de positions
24:48aujourd'hui pour faire face à des appels
24:50de marge, pour faire face à
24:52des engagements
24:54qui sont immédiats pour eux
24:56sur les marchés. Alors ça peut être un
24:58élément qui peut être un peu rassurant
25:00mais ce qui ne me rassure pas c'est qu'hier il baissait déjà
25:02un petit peu et ça n'a pas empêché le marché
25:04aujourd'hui de continuer à baisser
25:06quand on regarde les éléments techniques
25:08globalement on n'a pas encore de signaux
25:10de capitulation. Alors on a des RSI
25:12par exemple des indicateurs techniques qui sont sous les 30
25:14mais qui commencent juste à atteindre le 108,2,30
25:16donc survendu quoi, survendu
25:18on commence mais juste aujourd'hui
25:20à 16h, d'ailleurs hier
25:22ce n'était pas survendu
25:24et il y a un autre élément, c'est que globalement
25:26on n'a pas ce mouvement qui pour moi est le symbole
25:28de la capitulation, c'est-à-dire qu'on droppe, peut-être qu'on droppe
25:30de 5, 10% mais que derrière
25:32ça rebondit et on termine quasiment flat
25:34et cette journée on ne l'a pas eu
25:36à première vue, on ne l'aura pas aujourd'hui. Je regarde là
25:38non ce n'est pas parti pour encore mais à Wall Street
25:40mais on ne sait jamais, il reste quelques heures
25:42sur une séance américaine pour ça.
25:44Là pour l'instant je pense, et puis si on regarde
25:46des éléments techniques comme les CTA, les stratégies
25:48optionnelles, ça peut paraître, c'est très technique mais les
25:50Gamma, etc. Globalement
25:52on est encore dans cette logique où ça appuie sur
25:54la baisse. D'accord, d'accord, bon
25:56j'ai vu le Retail mais comme on l'avait vu
25:58chaque fois qu'il y a eu des gros creux
26:00ou des creux de marché ces dernières semaines, le Retail
26:02a massivement acheté encore hier aux Etats-Unis
26:04sur la baisse.
26:06Est-ce que, historiquement, je ne suis pas sûr
26:08que c'est le meilleur adjudicateur ?
26:10En 2020, le Retail a bien acheté au moment
26:12où il fallait, en mars 2020, effectivement
26:14c'était un gros point d'entrée d'une génération
26:16d'investisseurs particuliers.
26:18Qu'est-ce qu'on attend des banques centrales dans un contexte
26:20comme celui-là ? Jérôme Poel va parler ce soir
26:22mais surtout on va repartir pour une série de réunions
26:2417 avril pour la Banque Centrale Européenne
26:266 et 7 mai je crois de mémoire
26:28pour la Banque Centrale Américaine
26:30Est-ce que c'est déjà des meetings
26:32qui vont être importants, des meetings live
26:34qui vont être des meetings
26:36de décision importante pour les banques centrales ?
26:38Flan ?
26:40Les banques centrales vont être confrontées à une situation
26:42assez inédite où on a encore des niveaux d'inflation
26:44qui ne sont pas
26:46à la hauteur de ce que
26:48ces banques centrales attendent et en même temps
26:50effectivement la récession
26:52éventuelle se profile.
26:54Le pétrole a perdu 15% en deux séances
26:56là.
26:58Pour l'inflation, c'est plutôt bon.
27:00Donc
27:02les décisions vont pas être
27:04évidentes mais il est clair
27:06qu'on aura sans doute
27:08plus de baisse de taux qu'on ne l'escomptait
27:10initialement.
27:12Donc la tendance est clairement à la baisse des taux
27:14directeurs
27:16mais du côté américain
27:18effectivement
27:20ça ira sans doute moins vite qu'en zone euro
27:22puisqu'on a quand même une inflation
27:24un peu plus importante
27:26là-bas.
27:28Est-ce que les banques centrales resteront
27:30encadrées par leur double
27:32mandat ?
27:34Nous le croyons.
27:36En tout cas tant qu'on n'a pas
27:38un risque systémique
27:40qui pourrait apparaître sur les marchés
27:42puisque c'est quand même en général ça
27:44le déclencheur d'une intervention
27:46massive des banques centrales.
27:48Une crise de liquidité extrêmement importante
27:50sur le crédit comme on l'a eu
27:52par exemple lors de la
27:54crise sanitaire sur le Covid.
27:56Là effectivement les banques centrales
27:58interviendront pour établir la liquidité
28:00et le bon fonctionnement des marchés de crédit.
28:02Mais je ne pense pas qu'il y a une précipitation
28:04sur la
28:06simple menace
28:08d'une contraction un peu trop rapide
28:10de l'activité. C'est plus des éléments de marché
28:12qui les amèneront à
28:14accélérer leur interventionnisme
28:16et à mettre de côté la dimension
28:18inflation. Florence, qu'est-ce qu'on peut
28:20imaginer de l'évolution de la fonction de réaction
28:22des banques centrales quand même dans ce contexte ?
28:24Encore une fois la prochaine réunion de la FED est dans un mois.
28:26Est-ce que d'ici un mois la FED
28:28pourrait avoir des éléments qui lui permettraient
28:30de sortir de sa pause ou de
28:32signaler une sortie de la pause ?
28:34Je pense qu'effectivement soit il y a un risque
28:36systémique qui force la FED à agir
28:38en avance de phase entre guillemets on va dire.
28:40Soit
28:42ils n'ont aucun intérêt à se
28:44précipiter et ce que je trouve intéressant
28:46moi c'est une forme de décalage
28:48entre les Etats-Unis et l'Europe
28:50puisque aux Etats-Unis donc la FED
28:52n'a pas de manière explicite ce double
28:54mandat et en l'occurrence une hausse
28:56de tarifs par nature
28:58c'est quelque chose qui est temporaire
29:00donc je rappelle
29:02l'inflation c'est un glissement annuel des prix
29:04donc les effets de base
29:06jouent à plein. Si vous avez une hausse de tarifs
29:08en avril et que rien
29:10ne se passe par ailleurs, après l'inflation
29:12elle est nulle. Donc
29:14la FED en toute logique
29:16elle va je pense
29:18plutôt se focaliser sur la croissance
29:20il n'y a aucune raison qu'elle se réagisse
29:22puisque comme on l'a dit pour l'instant
29:24les données d'enquête
29:26sont un peu molles
29:28et un peu inquiétantes mais en tout cas
29:30l'activité réelle elle se tient bien
29:32donc dans un mois la FED
29:34n'a aucune raison de se réagir
29:36en Europe
29:38et il y a quelque chose d'intéressant
29:40puisqu'on voit
29:42qu'il y a des impacts croissance qui vont être
29:44forts potentiellement
29:46en revanche
29:48l'inflation
29:50elle ne va pas forcément bouger
29:52de la même manière puisqu'un
29:54en tout cas à court terme
29:56les hausses de tarifs chez nous
29:58seront certainement beaucoup plus modérées
30:00et deux il y a l'effet change
30:02il y a l'effet change
30:04un des éléments intéressants
30:06de cette crise
30:08c'est que le billet vert qui habituellement
30:10est quand même une valeur refuge
30:12pour le coup se déprécie assez fortement
30:14ce qui pose la confiance des marchés
30:16sur justement le dollar
30:18et la politique américaine
30:20mais donc en Europe
30:22même à court terme c'est pas complètement
30:24évident qu'on voit l'inflation monter
30:26puisqu'il y a quand même l'effet change
30:28sur la valeur des biens importés
30:30il y a un gros chute du pétrole
30:32il y a un ralentissement
30:34de l'activité et par ailleurs
30:36je regardais juste avant de venir
30:38l'émission, Eric Lombard a quand même dit
30:40s'il y a des effets négatifs
30:42de cette crise douanière
30:44potentiellement
30:46on utilisera les finances publiques
30:48pour y répondre
30:50et donc sur la partie courbe
30:52sur la partie courbe
30:54déjà depuis le début de l'année
30:56on a vu ce mouvement
30:58où les taux longs en Europe
31:00étaient plutôt haussiers, ils baissaient aux Etats-Unis
31:02bon sur la partie planification
31:04aplatissement, on a quand même un peu
31:06une image miroir d'un côté et de l'autre de l'Atlantique
31:08la question pour la France
31:10qu'elle laisse filer ses déficits
31:12il n'y a pas trop de doutes
31:14mais la vraie question c'est que font les Etats-Unis
31:16s'il y a vraiment quelque chose de mauvais
31:18qui arrive pour l'économie
31:20la Fed peut agir
31:22on peut repartir avec des déficits
31:24à 10%
31:26en récession normalement
31:28le déficit commercial il peut se contracter assez vite
31:30très bien il aura un point
31:32mais le déficit fédéral il est censé s'élargir
31:34le déficit fédéral
31:36à politiques publiques inchangées
31:38c'est évident qu'il s'accorde
31:40le marché, pas de problème
31:42c'est la bonne réaction à avoir
31:44et le marché ne se posera pas de questions
31:46alors les twins déficits
31:48pour l'instant ça n'a jamais été un problème
31:50pour les Etats-Unis
31:52mais c'est évident qu'à un moment
31:54et c'était quand même tout l'argument des républicains
31:56les républicains sont quand même très favorables
31:58à ces gros déficits
32:00donc ça va leur poser un sacré problème
32:02en termes de cohérence de la politique économique
32:04oui l'aspect banque centrale
32:06quand même
32:08il y a un tantôme de baisse de taux attendu à monter
32:10j'ai même cru voir qu'un 50 points de base
32:12de la Fed à un certain stade
32:14est peut-être pas à exclure totalement
32:16alors bon c'est des pricing de marché
32:18qui bougent très vite dans un sens et dans l'autre
32:20qui sont des pricing un peu médiant ou moyen
32:22qui ne reflètent pas forcément
32:24l'ensemble de la vue des investisseurs
32:26pris les uns indépendamment
32:28ça donne le sentiment des investisseurs
32:30c'est vraiment cette manière là
32:32qu'il faut le percevoir
32:34la Fed elle est
32:36plus historiquement market friendly
32:38que la BCE
32:40elle est plus sensible à ce sujet là parce que dans son mandat
32:42il y a cette problématique de croissance
32:44c'est une mentalité qui est quand même
32:46le rapport au marché financier est quand même beaucoup plus développé aux Etats-Unis
32:48donc il y a une forme de pragmatisme
32:50qui est quand même
32:52intégré vraiment à la Fed
32:54et je trouve que M. Powell a encore plus cet élément là
32:56dans sa manière de percevoir les choses
32:58donc je pense que si la Fed
33:00considère qu'il y a un risque
33:02systémique en tout cas vraiment qu'il y a un sujet
33:04elle interviendra, elle peut baisser les taux
33:0625, 50 je ne sais pas
33:08mais ce n'est pas sa position actuellement
33:10parce que sa position actuelle
33:12c'est tout simplement de dire
33:14il y a de l'inflation aux Etats-Unis
33:16et l'économie américaine, on peut tourner le truc dans tous les sens
33:18elle est peut-être en train de ralentir un peu
33:20elle est certainement en train de ralentir un peu
33:22mais elle n'est pas en train de décrocher
33:24aujourd'hui en tout cas on a un chiffre du chômage
33:26on en parlait, Donald Trump s'est félicité
33:28de ce bon chiffre du chômage
33:30absolument pour rien
33:32l'économie américaine n'envoie pas ses signaux au niveau de l'activité réelle
33:34de ralentissement très fort
33:36donc la Fed va être prise entre deux feux
33:38plus un troisième avec Donald Trump
33:40qui met la pression pour baisser les taux
33:42mais fondamentalement
33:44si le S&P baisse de 10-20%
33:46là peut-être qu'elle sera obligée d'intervenir
33:48d'une certaine manière
33:50si toutes choses égales par ailleurs
33:52aujourd'hui le scénario de baisser les taux en juin
33:54c'est un scénario qui va bien
33:56la zone euro c'est une autre histoire
33:58elle a commencé son mouvement
34:00en termes d'inflation
34:02dans le détail, l'inflation de la zone euro est moins persistante
34:04elle peut profiter de la hausse de l'euro aussi
34:06si vous regardez les hausses de salaire en zone euro
34:08les indicateurs avancés de la BCE sont en train de s'écrouler
34:10on est sur des chiffres de 1 à 1,5% de croissance de salaire
34:12donc la BCE
34:14elle a toutes les raisons de baisser les taux
34:16aujourd'hui, je pense
34:18terminer l'année A2 quand on a commencé l'année A3
34:20c'est tout à fait possible pour la BCE
34:22c'est même probable
34:24est-ce qu'elle le fera en avril, j'en sais rien
34:26mais elle va poursuivre son mouvement
34:28et la question est de savoir
34:30même si 2 est le point d'arrivée
34:32ou si 2 est un point de passage
34:34pour la BCE
34:36je pense que la réponse finalement, ils ont fait des grandes études
34:38pour nous expliquer où était le point neutre
34:40on a eu 1,75
34:42donc c'était une fourchette assez large
34:44je pense que le taux neutre
34:46d'une certaine manière, on s'en manque un peu
34:48ils vont peut-être descendre plus bas
34:50mais s'ils descendent plus bas, c'est parce qu'il y aura des tarifs
34:52et qu'ils vont se dire, là l'économie est en train de planter
34:54il faut qu'on intervienne de manière un peu plus agressive
34:56mais voilà
34:58on a commencé la mission
35:00et les tarifs, en fait, il faut imaginer
35:02que c'est un truc qui est systémique
35:04et que ça déstabilise
35:06l'ensemble de l'économie
35:08et donc les banques centrales ne sont pas immunisées
35:10et se posent exactement la même question qu'on se pose aujourd'hui
35:12Bon bah parlons des marchés
35:14effectivement
35:16alors comment on navigue
35:18aujourd'hui dans cette période-là
35:22quelle est la stratégie
35:24ou même l'aspect un peu tactique
35:26qu'on peut avoir, Florent
35:30vous disiez être assez peu exposé
35:32au risque de crédit
35:34plutôt longue duration, donc ça, positif
35:36et puis sur la partie
35:38actions, vous n'avez pas changé encore
35:40aujourd'hui, on préfère être
35:42d'ailleurs dans une zone particulière
35:44pour être exposé aux actions
35:46Etats-Unis, Europe
35:48émergents et Chine, qui reviennent un peu dans le jeu
35:50quand même, il faut le dire
35:52C'est vrai que nous, notre position
35:54c'est de ne pas
35:56renier tout ce qu'on a pu dire
35:58le mois précédent
36:00et donc ne pas
36:02avec cette annonce
36:04considérer que c'en est fini
36:06des marchés actions et des Etats-Unis
36:08il faut quand même rappeler que
36:10l'économie américaine
36:12a des vertus qui persistent
36:14une productivité hors normes
36:16une flexibilité du marché du travail
36:18une capacité à l'innovation et un leadership indéniable
36:20sur l'intelligence artificielle
36:22qui est quand même la technologie
36:24sur laquelle tout le monde compte
36:26pour régler les difficultés
36:28financières
36:30de tous les Etats
36:32C'était d'ailleurs le débat qu'on avait en Europe
36:34avec le rapport Draghi
36:36comment on fait pour se mettre à niveau, comment on fait pour rattraper
36:38les Etats-Unis, donc c'était quand même notre
36:40le sujet, l'économie américaine
36:42une partie du modèle
36:44économique américain était vue comme un modèle
36:46sur l'innovation, le financement
36:48etc.
36:50Tout ça est toujours présent
36:52et donc il faut conserver une vision
36:54de long terme
36:56puisque comme on le disait
36:58quitte de l'administration Trump dans 2 ans
37:00dans 4 ans
37:02donc nous on préfère
37:04garder à l'esprit qu'il y a des facteurs
37:06structurels qui militent
37:08pour des investissements
37:10aux Etats-Unis, indépendamment
37:12des sous-breceaux actuels
37:14qui sont liés aux tentatives
37:16un peu dans l'urgence
37:18d'une classe politique
37:20de rétablir
37:22son leadership
37:24qu'elle croit déclinant
37:26face à la Chine
37:28mais
37:30les points forts
37:32des Etats-Unis
37:34restent en place
37:36Donc, fondamentalement vous dites
37:38qu'il n'y a pas de raison que les
37:40Etats-Unis soient très différents
37:42demain de ce qu'ils sont
37:44En tout cas, en relatif
37:46pour l'instant on a une économie européenne
37:48où il y a beaucoup de déclarations
37:50mais quand même dans les faits
37:52le plan Draghi
37:54ne va pas être mis
37:56à exécution rapidement
37:58on voit bien que sur tous les sujets
38:00où on a pu voir
38:02des mouvements ces dernières semaines
38:04les questions
38:06du financement restent quand même
38:08toujours
38:10en suspens
38:12les annonces
38:14de la commission européenne par exemple
38:16pour mettre de côté
38:18les dépenses en armement
38:20en l'examen des comptes publics
38:22de la société, c'est une position de principe
38:24que tout le monde accueille favorablement
38:26mais la question du financement de ces dépenses
38:28reste entière, la question de la productivité
38:30en Europe reste entière
38:32la question du manque d'union
38:34des marchés européens
38:36notamment les marchés de capitaux
38:38les marchés bancaires, tout ça
38:40la question là reste en suspens
38:42on n'a pas vraiment de réponse
38:44il y a beaucoup de déclarations
38:46qui semblent aller dans le bon sens
38:48mais on voit plus difficilement comment la mise en oeuvre va se faire
38:50alors qu'aux Etats-Unis il y a quand même une dynamique
38:52qui est bien enclenchée sur ces sujets là
38:54donc on a tendance à considérer
38:56que les Etats-Unis restent un terrain d'investissement
38:58assez naturel
39:00et que la réalité ramènera
39:02les Républicains à un peu plus
39:04de modération
39:06et en tout cas
39:08en réalité il n'y a pas tant de rupture
39:10entre les Républicains et les Démocrates
39:12ça semble être une rupture
39:14mais la volonté de réindustrialiser les Etats-Unis
39:16elle a émergé avec Trump
39:18mais elle a été assez largement poursuivie
39:20par Biden
39:22oui
39:24l'IRA était un grand plan
39:26de subvention massif
39:28à la réindustrialisation
39:30exactement, la volonté de
39:32repositionner
39:34la volonté de repositionner
39:36la puissance américaine
39:38plutôt côté pacifique
39:40ça ça existe depuis l'ère Obama
39:42la différence en fait
39:44c'est une différence de perception
39:46on a l'impression que
39:48les Démocrates voulaient
39:50organiser une transmission
39:52calme
39:54disons un pivotement stratégique
39:56dans la continuité
39:58là où les Républicains
40:00semblent avoir un sentiment d'urgence
40:02une perception de la situation
40:04et l'idée
40:06pour vraiment faire pivoter le système
40:08il faut le choquer
40:10il y a aussi ce côté un peu
40:12Silicon Valley
40:14j'y vais jusqu'à ce que quelque chose casse
40:16et puis je réparerai les dégâts ensuite
40:18on fait d'abord, ça casse
40:20et puis on s'ajuste ensuite
40:22une différence de méthode
40:24et de perception d'urgence de la situation
40:26mais avec un diagnostic qui en réalité
40:28est le même et assez homogène
40:30donc il n'est pas si hors cadre que ça
40:32simplement la méthode
40:34elle est discutable
40:36parce que les
40:38transitions stratégiques
40:40dans des ruptures
40:42ne sont pas les plus faciles à opérer
40:44mais en tout cas il y a quand même
40:46aux Etats-Unis
40:48une volonté marquée de la classe politique
40:50de conserver un leadership mondial
40:52une unanimité sur ce sujet là
40:54donc pour un investisseur
40:56ça c'est une dimension qui est plutôt rassurante
40:58et qui milite quand même pour conserver des allocations
41:00de ces pays là
41:02Florence, comment on gère ? Dans un portefeuille assurantiel
41:04je le précise, comme le vôtre
41:06il y a beaucoup de taux et puis il y a d'autres classes d'actifs
41:08c'est intéressant de le préciser parce qu'effectivement
41:10même en comparaison d'un asset manager
41:12on ne gère pas les portefeuilles
41:14de la même manière parce qu'on a
41:16des règles comptables qui ne sont pas les mêmes
41:18mais d'un côté
41:20on a un gros stock
41:22quand je dis gros, j'ai créé l'Éricole Assurance
41:24on gère à peu près 260 milliards
41:26voilà
41:28tout ça pour dire que quand on a des flux
41:30ça fait parfois aussi bouger le marché
41:32donc il y a un stock et il y a les flux de l'année
41:34parce qu'évidemment il y a les primes d'assurance vie
41:36qu'on collecte et il se trouve qu'en ce moment
41:38avec toute l'incertitude qu'il y a dans le marché
41:40la collecte de l'assurance vie elle est quand même
41:42significative donc sur la partie stock
41:44sur la partie stock
41:46nous on avait une vue de marché qui était assez prudente
41:48je pense proche peut-être de la vôtre
41:50et donc effectivement comme vous on avait mis en place
41:52des protections optionnelles
41:54sur les marchés actions assez significatives
41:56qu'on a commencé à lever
41:58aujourd'hui, très légèrement
42:00plus ça baisse, plus il y a l'idée
42:02de pouvoir commencer à enlever ces protections
42:04l'idée de ces protections c'était
42:06effectivement de couvrir notre portefeuille
42:08et de générer de la production financière
42:10face à un marché baissier
42:12donc ce scénario là il se réalise
42:14et donc en cohérence
42:16avec nos vues
42:18on commence à prendre des profits
42:20et donc à lever en partie ses couvertures
42:22donc ça c'est la partie stock
42:24sur les flux, nous notre question c'est
42:26on rejette les flux sur l'année
42:28quand est-ce qu'on les alloue ?
42:30on a été très prudent sur les premiers mois
42:32on a très peu déployé
42:34on a commencé à déployer
42:36quand les marchés ont commencé
42:38à décrocher et là toute notre question
42:40c'est est-ce qu'on accélère
42:42et est-ce qu'on est proche du point bas
42:44du marché
42:46donc on a commencé à déployer un peu
42:48dans les marchés baissiers
42:50on va probablement continuer parce qu'effectivement
42:52il y a des points d'entrée qui sont intéressants
42:54et même quand le marché
42:56baisse fortement c'est quand même jamais
42:58la fin du monde
43:00l'idée c'est effectivement
43:02d'arriver à accompagner la baisse
43:04et sur des horizons long terme comme ceux
43:06que vous pouvez avoir en tant qu'assureur
43:08Florence, je ne sais pas si vous pouvez répondre
43:10à la question mais les Etats-Unis
43:12le fondamental
43:14américain n'a pas changé, on continue
43:16de traiter les Etats-Unis comme on a pu les traiter
43:18sur le plan de l'investissement
43:20comme on a pu les traiter ces dernières années
43:22ou est-ce qu'il y a des éléments
43:24qui fragilisent un peu des fondamentaux
43:26je n'ai jamais lu autant de papiers
43:28sur Donald Trump et le respect de l'état
43:30de droit, de la rule of law, etc
43:32et c'est vrai qu'il y a une manière de faire
43:34qui peut perturber
43:36et soulever des interrogations que personnellement
43:38je n'ai jamais vu naître
43:40c'est une question qu'on s'oppose
43:42parce que effectivement
43:44si on considère que
43:46les Etats-Unis restent une démocratie
43:48qu'on continue à rester
43:50dans le cadre qu'on connaissait tous
43:52évidemment c'est une société
43:54ou la productivité hyper intéressante
43:56c'est un marché de diversification pour nous
43:58bien sûr, mais il y a quand même
44:00une forme de scénario qui est un scénario
44:02extrême, qui est un peu dystopique
44:04je suis d'accord
44:06mais qu'on n'avait pas du tout
44:08qui est plus à zéro
44:10et on peut se dire peut-être
44:12qu'il va faire un troisième mandat
44:14et donc ça c'est quelque chose
44:16on commence à y penser
44:18et que fera-t-il de
44:20Jean Powell, de la Fed ? Est-ce qu'il faut supprimer
44:22la Fed ? C'est des trucs qui sont un peu
44:24comme ça dans le bruit du moment
44:26quelle est la valeur du dollar
44:28comme réserve de valeur ? Est-ce qu'ils vont
44:30forcer les gens à acheter des trajets juridiques
44:32sans leur faire ça ?
44:34bien sûr
44:36c'est là que je vous laisse conclure sur l'investissement
44:38mais oui vous nous avez déjà dévoilé
44:40l'idée que partant
44:42des protections que vous aviez c'est plutôt l'idée
44:44d'en enlever un petit peu aujourd'hui
44:46ou est-ce que vous avez envie d'ailleurs de peut-être
44:48éventuellement vous redéployer
44:50si le moment était donné ?
44:52Aujourd'hui on est dans une logique d'enlever nos protections
44:54on n'est même pas encore
44:56sur la neutralité
44:58on reste légèrement sous-exposé
45:00mais l'idée c'est
45:02tant que ça va baisser d'enlever ses protections
45:04et si imaginons que ça baisse encore de 5%
45:06on n'aura plus de protection
45:08si ça baisse de 10% on va être légèrement
45:10overweight et c'est d'avoir une logique de progressivité
45:12dans l'investissement parce qu'on va vivre dans un monde
45:14de volatilité
45:16ce que je trouve intéressant pour conclure
45:18c'est l'aspect taux
45:20on peut tous, en tout cas la plupart
45:22des investisseurs diversifiés sont heureux
45:24de retrouver une corrélation qui permet
45:26quand les actions sont chahutées au taux
45:28de baisser, donc ça on en a profité
45:30parce qu'on avait rajouté de la sensibilité
45:32je mettrais quand même un petit warning là-dessus
45:34nous on a commencé à enlever
45:36un peu de sensibilité taux
45:38parce que
45:40ce qu'on raconte là, à la fin, c'est quand même plutôt
45:42inflationniste, donc là aujourd'hui
45:44la réaction des marchés taux
45:46il n'y a plus de prime pour l'inflation
45:48on achète des taux pour du risk-off
45:50et parce qu'il y a un scénario de récession
45:52ou de crainte, mais dans un deuxième temps
45:54à un moment donné, le sentiment
45:56des investisseurs obligataires pourrait se retourner
45:58si l'économie n'a pas complètement craqué et qu'il reste
46:00encore un peu d'inflation, peut-être que les taux sont pas
46:02au bon endroit là aujourd'hui
46:04le bunda de 30, à un moment donné, si l'inflation
46:06repart, on peut avoir un sujet
46:08là-dessus, je pense que c'est plus un mouvement tactique
46:10qu'il faut jouer, plutôt que structurel
46:12sur les taux. Merci beaucoup, merci à vous trois
46:14d'avoir été les invités de Manette Marché pour conclure
46:16cette semaine un peu particulière. Florence Barjou
46:18Crédit Agricole Assurance, Cyriac Daian
46:20Sanso Longchamp Asset Management et
46:22Florent Delorme, MNJ Investments
46:34Le dernier quart d'heure de Smart Bourg chaque soir
46:36c'est le quart d'heure thématique, le thème
46:38ce soir c'est celui du cas d'investissement
46:40de Kingspan. Nous décryptons un cas d'investissement
46:42chaque mois avec les équipes de Clartan Associés
46:44c'est Elisabeth de Saint-Léger qui est à mes côtés
46:46associée et gérante financière
46:48chez Clartan Associés. Bonsoir Elisabeth. Bonsoir
46:50Grégoire. Le cas Kingspan qui est une entreprise
46:52irlandaise, un pur player des matériaux
46:54de construction destinés à l'isolation
46:56thermique des bâtiments, c'est ça
46:58Elisabeth ? Effectivement, c'est un
47:00champion de l'isolation
47:02de l'enveloppe des bâtiments, c'est-à-dire
47:04des façades et toitures
47:06qui fait ce qu'on appelle des panneaux
47:08sandwich, donc ça c'est un complexe
47:10en acier dans lequel
47:12il y a un principe d'isolation
47:14qui s'applique directement sur les
47:16façades des bâtiments, alors principalement
47:18tertiaires, bureaux, commerces
47:20voilà, donc ça ça représente plus de la
47:22moitié de son chiffre d'affaires
47:24il y a ensuite des panneaux isolants
47:26donc en matériaux isolants
47:28qui servent un peu partout
47:30dans le bâtiment également et puis pour des conduits
47:32de calorifuges
47:34ça c'est un autre
47:3620% du chiffre
47:38d'affaires et puis après il y a des divisions
47:40plus petites autour
47:42de l'eau
47:44la ventilation
47:46la lumière et puis
47:48des solutions spécifiques
47:50pour les salles
47:52où il y a beaucoup d'ordinateurs par exemple
47:54Mais leur métier c'est bien l'isolation
47:56on les a souvent comparé à Saint-Gobain
47:58Saint-Gobain est beaucoup plus diversifié de ce point de vue là
48:00Kingspan est beaucoup plus recentré
48:02sur ce métier de
48:04de l'isolation. Qu'est-ce qui porte leur
48:06croissance ? A quel régime de croissance
48:08évolue le groupe Kingspan
48:10aujourd'hui ? J'imagine qu'il y a un côté
48:12un peu cyclique lié au cycle
48:14du bâtiment, de l'immobilier
48:16mais il y a aussi derrière l'isolation
48:18la méga tendance de l'efficacité énergétique
48:20des bâtiments en l'occurrence
48:22Oui et c'est ça la tendance très porteuse
48:24parce que 85% de leur chiffre d'affaires
48:26est tourné vers l'efficacité
48:28énergétique
48:30on sait que les bâtiments sont responsables d'environ
48:3240% des émissions
48:34de CO2 et c'est lié à la consommation
48:36d'énergie
48:38à la climatisation etc
48:40donc l'isolation c'est un vrai enjeu
48:42et donc la demande
48:44d'efficacité énergétique
48:46est un impératif
48:48qui est porté par un mélange
48:50d'ambition climatique
48:52mais aussi plus concrètement
48:54de réduction de la facture
48:56et ça ça parle
48:58à tout le monde
49:00ce sont des tendances
49:02très très longues
49:04alors la croissance
49:06de Kingspan
49:08ça a été
49:10suivant la plage
49:12que vous regardez
49:14de l'ordre de 10-15%
49:16sur le passé
49:18et ils ambitionnent
49:20d'ici
49:22les 6-7 prochaines années
49:24ce qui veut de nouveau dire
49:26un plateau de croissance
49:28à deux chiffres
49:30donc c'est vraiment
49:32une tendance
49:34soutenue
49:36et puis il faut savoir qu'il y a
49:38quelques acteurs bien installés
49:40Kingspan qui est leader
49:42Saint-Gobain et puis il y a
49:44Rockwool et puis un autre
49:46mais le marché
49:48reste quand même
49:50assez fragmenté
49:52suivant les endroits
49:54ce qui donne la possibilité
49:56de faire des acquisitions
49:58et surtout le potentiel
50:00dans certains marchés
50:02reste encore très élevé
50:04le panneau sandwich
50:06ils ont peut-être déjà fait le plein
50:08en Europe
50:10donc ça va être porté plus par l'innovation
50:12mais aux Etats-Unis il y a encore
50:14énormément de potentiel pour les produits
50:16de Kingspan
50:18parce qu'ils sont sous-utilisés
50:20actuellement
50:22sont beaucoup moins efficaces
50:24donc beaucoup plus chers
50:26à la fin de l'année
50:28Une question intéressante dans le contexte actuel
50:30c'est quoi la stratégie de Kingspan sur un marché clé
50:32comme le marché américain
50:34c'est une boîte très européenne déjà
50:36mais si l'objectif pour
50:38le doublement de la taille dans les six
50:40cette année qui vient
50:42c'est aussi de se faire une place sur le marché
50:44américain, quelle est la stratégie ?
50:46ils ont de la production sur place ?
50:48Oui, alors
50:50les produits de Kingspan
50:52ça voyage à pas plus de 700 kilomètres
50:54d'accord
50:56donc il faut nécessairement être local
50:58et ils ont
51:00à peu près 200 sites de production
51:02dans 80 pays
51:04ils ont une empreinte mondiale
51:06cela dit donc très européen
51:08parce que c'est 70% européen
51:1020%
51:12un peu plus de 20% aux Etats-Unis
51:14ou Amérique
51:16et reste du monde
51:18un peu en Asie, un peu en Australie
51:20et donc
51:22sur leur
51:24leur produit coeur
51:26ils vont continuer à augmenter
51:28le taux de pénétration
51:30là où c'est possible
51:32notamment les Etats-Unis
51:34ils vont continuer à
51:36acquérir des sociétés
51:38pour accélérer l'implantation
51:40là où ils ont la possibilité
51:42de le faire
51:44et puis dans certaines niches
51:46ils vont aussi
51:48se développer
51:50notamment par acquisition
51:52mais très organique aussi
51:54ils sont pas
51:56ils ont un
51:58historique d'intégration
52:00avéré
52:02ils savent faire
52:04mais la croissance organique reste
52:06le moteur principal
52:08on va dire que historiquement ça a été
52:10moitié-moitié et comme
52:12ils visent toujours de faire
52:14des petites acquisitions
52:16à des prix raisonnables
52:18soit pour
52:20accélérer le maillage
52:22soit pour acheter des produits qui enrichissent
52:24leur portefeuille
52:26c'est possible que ça continue à peu près
52:28avec une répartition
52:30de cet ordre-là, moitié-moitié
52:32toujours sur le modèle économique, comment est-ce qu'ils distribuent leurs produits ?
52:34c'est une distribution qui peut se faire en direct
52:36leurs clients d'ailleurs
52:38qui sont-ils concrètement ?
52:40c'est ceux qui construisent ?
52:42ceux qui rénovent les bâtiments ?
52:44c'est ceux qui construisent parce qu'ils font 2 tiers en direct
52:46et un tiers en distribution
52:48et leur but
52:50c'est toujours d'être
52:52la référence
52:54pour être
52:56prescrit
52:58c'est un peu comme les guéberrites
53:00dans un autre domaine
53:02l'idée c'est d'avoir
53:04toujours dans le catalogue
53:06les produits les plus performants
53:08la performance, ça se nourrit par l'innovation
53:10ils en font beaucoup
53:12l'innovation sur la meilleure
53:14qualité d'isolation
53:16thermique, phonique
53:20la protection contre le feu
53:22mais donc ils ont un réseau de
53:24prescripteurs
53:26qui font que
53:28il faut que ça devienne un réflexe
53:30pour qu'ils soient incontournables
53:32on pense isolation, on pense Kingspan
53:34et ils sont dans l'innovation
53:36notamment ils sont en train
53:38de continuer
53:40à lancer des produits
53:42qui peuvent vraiment changer la donne
53:44notamment dans la serre
53:46qui rassemblent
53:48isolation et panneau solaire
53:50dans un seul produit
53:52c'est très malin
53:54parce que ça veut dire qu'à la sortie
53:56il n'y a qu'un intervenant
53:58plutôt que des tas d'intervenants
54:00et
54:02c'est tout en un
54:04j'ai une question avant qu'on parle
54:06du titre Kingspan
54:08en tant que tel
54:10il y avait eu cette controverse majeure en 2017
54:12c'était alors, sans refaire toute l'histoire
54:14l'incendie de la tour Grenfell à Londres
54:16je crois qu'il y avait eu une dizaine d'essais
54:18dans cette tour
54:20donc ça avait été un événement assez majeur
54:22avec des matériaux de Kingspan
54:24mais pas uniquement, Saint-Gobain aussi
54:26était impliqué
54:28dans les matériaux
54:31potentiellement défectueux
54:33quelle leçon ils ont tiré
54:35de ce qui était une controverse majeure à l'époque
54:37je me souviens on en avait beaucoup parlé
54:39ce qu'ils en ont tiré
54:41c'est d'être encore plus vigilant
54:43sur les spécifications techniques
54:45d'installation
54:47de leurs produits
54:49parce que c'est ça qui est clé
54:51si on utilise incorrectement
54:53un produit
54:55ça peut effectivement
54:57présenter des risques
54:59et ils avaient beaucoup travaillé là-dessus
55:01par la suite
55:03ils ont resserré effectivement les spécifications
55:05et les conditions d'utilisation de leurs produits
55:07venons-en au titre
55:09comment ça se classe Kingspan
55:11ça reste quand même une valeur cyclique
55:13j'imagine, de croissance
55:15avec les taux de croissance que vous avez indiqué Elisabeth
55:17c'est clairement
55:19un dossier
55:21de croissance
55:23avec des marchés
55:25très porteurs
55:27et puis des choses
55:29qu'on aime bien chez nous
55:31une position de leader
55:33une belle culture
55:35tout ça
55:37mais il y a une
55:39corrélation au bâtiment
55:41même si
55:43le fait que eux interviennent
55:45sur l'efficacité énergétique
55:47et puis qu'ils soient
55:49quand même présents
55:51un peu partout dans le monde
55:53ça lisse la spécificité
55:55c'est trois quarts construction
55:57un quart rénovation
55:59donc il y a forcément
56:01une interférence
56:03avec les cycles de construction
56:05oui et puis je ne sais pas
56:07il y a un plan en Allemagne
56:09il y a peut-être demain un apaisement du conflit
56:11entre la Russie et l'Ukraine
56:13et la perspective de reconstruction
56:15dans le cycle il y a aussi des choses positives
56:17c'est ça ce que je veux dire
56:19par définition il y a des hauts et puis des bas
56:21et puis des hauts après
56:23comment justement en portefeuille
56:25parce que c'est vrai qu'il y a
56:27une grande amplitude de variations
56:29du cours de bourse
56:31et là spécifiquement en ce moment c'est un bon moment
56:33pour l'avoir ?
56:35C'est boursièrement très volatil
56:37et
56:39aussi bien en fondamentale
56:43ça coche
56:45pas mal de cases
56:47c'est vrai que
56:49le parcours récent
56:51a été plus heurté
56:53essentiellement à cause
56:55ce qui a heurté
56:57oui pas que Kingspan
56:59mais comme c'est un titre
57:01très volatil
57:03et que
57:05il y a eu un peu de
57:07de l'espoir et puis
57:09de la déception sur
57:11la dynamique qui repart
57:15le fait est que le cours est un peu déprimé
57:17par rapport à ce qu'il a pu être
57:19et étant donné les très belles qualités
57:21du dossier
57:23nous on le conserve en portefeuille
57:25Merci beaucoup Elisabeth, merci d'être venue
57:27décrypter pour nous ce cas d'investissement
57:29le cas Kingspan, société irlandaise
57:31pure player de
57:33l'isolation thermique notamment des
57:35bâtiments. Elisabeth de Saint-Léger
57:37associée et gérante financière chez Clartin Associé
57:39qui est avec nous l'invité de ce dernier quart d'heure
57:41dans SmartBourse
57:49SmartBourse vous a été présenté par
57:51Silex, conseil en investissement
57:53produits structurés, gestion
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