"Je comptais mes centimes d'euro pour pouvoir m'acheter une baguette de pain."
En 2016, Fatou a perdu son emploi. À 51 ans, elle l’a vécu comme un choc et a peu à peu perdu pied financièrement. Elle a pu rebondir grâce au dispositif Point Passerelle. Elle raconte.
En 2016, Fatou a perdu son emploi. À 51 ans, elle l’a vécu comme un choc et a peu à peu perdu pied financièrement. Elle a pu rebondir grâce au dispositif Point Passerelle. Elle raconte.
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00:00Le fait de revenir en centre-ville et de regarder les magasins,
00:04ça il y a deux ans, je ne savais pas faire, je ne pouvais pas le faire.
00:07C'était une période de ma vie où j'étais très endettée,
00:09où je ne pouvais pas me permettre d'acheter quoi que ce soit.
00:11Quand je vous dis que je n'avais pas de ressources financières,
00:13ne serait-ce qu'un euro, c'était très compliqué.
00:17Je comptais mes centimes d'euros pour pouvoir m'acheter une baguette de pain.
00:22Mon effondrement a débuté lors de ma perte d'emploi, du jour au lendemain.
00:31Et c'est là qu'a commencé ma descente aux enfers.
00:35C'était un choc, comme un choc post-traumatique.
00:38On ne sort plus, on ne s'habille plus, on reste enfermé,
00:42on est mal, on pleure toute la journée.
00:45Je perds des pieds. Je ne savais plus qui j'étais.
00:49Je bégaye parce que c'est encore dur pour moi de revivre ça.
00:58En termes d'aide de loyer, j'avais pratiquement six mois de retard.
01:05Il y avait aussi EDF, la voiture, l'assurance voiture.
01:08Il y avait toutes les factures quotidiennes.
01:11Je n'avais pas de solution pour pouvoir éradiquer tout ça.
01:15Il faut savoir que j'ai eu des anges gardiens,
01:19que ce soit le point post-traumatique pour l'aspect financier,
01:21mon médecin traitant pour mon accompagnement psychologique.
01:24Parce que sans eux, je ne pense pas que je serais là aujourd'hui à vous parler.
01:28Je pense que j'aurais été dans la rue.
01:38C'est vrai que quand on s'est rencontrés, la situation,
01:42c'était un entonnoir mais pas dans le bon sens
01:43puisqu'on avait un schéma de dette.
01:45On a échangé dans un premier temps parce que vous vouliez me connaître aussi.
01:50On a pris en charge une pause sur le prêt consommation de Madame dans les débuts.
01:55Et là, vous avez mis en place avec moi les prélèvements.
01:59On a redonné un sens aux comptes et à l'organisation qu'il fallait y mettre en place
02:04pour justement vous soulager.
02:05Il ne faut pas oublier que derrière, ça a quand même été un moment de sacrifice,
02:08parfois un petit peu, parce que c'est de la restriction pour pouvoir mieux rebondir.
02:12C'est quand même derrière un gros travail aussi de votre part.
02:15On n'a été qu'un levier, j'ai envie de dire.
02:18Est-ce qu'aujourd'hui, vous retrouvez du travail ?
02:19Vous retrouvez une position sociale ?
02:22Je me sentais prête à repasser les entretiens.
02:25Alors qu'il y a deux ans de ça, pour moi, le travail, c'était terminé.
02:31Donc j'ai postulé et pour le coup, j'ai été retenue.
02:34Non seulement je savais que c'était un poste pérenne,
02:37mais bonne nouvelle, c'est que ma nomination sera au 1er mars en tant que titulaire.
02:41C'est aussi ça le point de passerelle, ce que ça m'a rassuré dans le sens où
02:44c'est que je n'étais pas toute seule.
02:45Quand une personne est en difficulté, les gens vous entendent mais ne vous écoutent pas.
02:48Madame Nadeau m'a entendue, mais elle m'a écoutée.
02:51Pour moi, la suite, c'est déjà de réussir dans mon travail,
02:54puisque j'ai eu la chance de travailler dans un endroit que j'adore.
02:59Et j'aimerais aussi construire quelque chose.
03:03Peut-être vouloir acheter une maison ou un appartement.
03:06Voilà, pour la continuité.
03:09En avant maintenant ?
03:10Oui, en avant. Tout est possible.