Tourner un film d'1h30 en une seule prise en plein Paris lors du déconfinement, c'est l'incroyable défi qu'a relevé cette bande d'amis. Son nom : "Années 20". Voilà comment ils y sont arrivés.
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00:00Salut, et je vais vous raconter comment on a tourné un film d'une heure et demie dans Paris à la sortie du confinement en un seul plan sans jamais couper la caméra.
00:07Imaginez, c'est un soir de juin dernier dans Paris qui se réveille.
00:11T'as le pouvoir d'écouter les discussions des gens qui se croisent dans la rue.
00:14Ils disent ce qu'ils ont vécu, pensé, ressenti, pleuré, aimé ici à la surface de cette terre.
00:19Et on relit chaque petite histoire dans la ville pour raconter notre époque.
00:22Alors que le cinéma est à l'arrêt, nous on n'a jamais vu autant de possibilités de faire des films.
00:26Avec la pandémie, la vie changeait rapidement autour de nous, mais nous on s'est sentis de prendre le temps.
00:31C'est un bac à sable cette année 2020, c'est un super terrain de jeu.
00:35D'une certaine manière, je nie pas tout ce qui se passe, bien au contraire.
00:42Mais justement, il faut qu'on en fasse une force encore une fois.
00:45On n'avait pas du tout le budget d'un long métrage traditionnel, mais on avait l'envie.
00:51On était sûr qu'avec une équipe d'Ether et un langage commun, on pouvait y arriver.
00:54Alors on a tout basé sur l'écoute, la confiance.
00:56Chaque rôle est déterminant pour la réussite d'un plan séquence.
00:59Le plan séquence, le principe c'est que la caméra ne s'arrête jamais.
01:02On commençait le soir à 20h, on finit ça à 21h30, donc ça dure une heure et demie.
01:07Et la caméra ne s'arrête pas, donc on ne peut pas reprendre, on ne peut pas refaire, on ne peut pas couper.
01:13Si jamais il y a le moindre problème, le film s'arrête et on ne peut pas l'exploiter.
01:20Donc on s'est dit qu'on allait faire six tentatives, du lundi au vendredi, donc tous les soirs.
01:25On se retrouvait à telle heure, à 18h.
01:28On se motivait les uns les autres, on répétait s'il y avait besoin de répéter.
01:32Mais surtout on avait répété pendant le mois précédent, mais chaque scène séparément.
01:36Et c'était un peu comme un jeu de piste.
01:37Un vrai plan séquence sur six kilomètres, à pied, en vélo, en métro, en scooter,
01:42tourné sans filet de sécurité dans la rue, au milieu de la foule et de la circulation.
01:46Un dispositif technique ultra léger et une organisation millimétrée pour se fondre dans la ville.
02:03C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de renois, rebeus, asiates, blancs,
02:12mélangés ensemble dans le même film.
02:14Oui, il y en a quelques-uns bien sûr, mais c'est hyper rare.
02:18Et nous, on voulait tellement raconter la vie, notre époque.
02:22Moi, dans ma vie, je suis entouré du monde entier, surtout à Paris.
02:28C'est ça qui est trop bien, c'est ça que j'aime.
02:30Et du coup, pour raconter notre époque, mais obligé de rassembler dans un film
02:38des noirs, des blancs, des jaunes, des bleus, des verts.
02:42Obligé, sinon ça ne pourrait pas raconter l'époque.
02:45On a choisi d'appeler ce film « Année 20 » parce qu'on est en train de basculer d'une époque à une autre.
02:49C'est maintenant que tout est à réinventer.
02:51On est en 2020, c'est maintenant qu'on peut choisir à quoi vont ressembler nos années 20.
02:56Oh, ma chute !
02:58Et les gens sont pas plus blancs !
02:59Je vais faire la tête saleur et là, je vais jouer le champion du monde.
03:01Cascade, c'est une cascade, mon frère.
03:03Cascade, c'est une cascade.
03:04Est-ce que tu veux produire ce Nouvelle Époque ?
03:09On vit une époque vraiment particulière.
03:11Et il y a une urgence à essayer des choses et à croire que c'est possible.