7 ans après son premier album, Woodkid revient.
Brut l'a rencontré dans son studio. Voilà comment il a créé son nouveau titre "Pale Yellow".
Brut l'a rencontré dans son studio. Voilà comment il a créé son nouveau titre "Pale Yellow".
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00:00RUN BOY, RUN, THIS WORLD IS NOT MADE FOR YOU, RUN BOY, RUN, THEY'RE TRYING TO CATCH YOU, RUN BOY, RUN, RUNNING IS A VICTORY
00:19Lilo, c'est une chanson assez intime, c'est une chanson sur la dépendance aux antidépresseurs.
00:41anti-dépresseur. En fait, la chanson parle de l'idée sur le thème d'une addiction
00:48de ce qui est prétendument le dernier moment où on en prend, le dernier shoot, cette idée
00:58de c'est mon dernier verre et demain ça ira mieux, qui est une espèce de commentaire
01:03un peu aigredou et qui est hyper dépendant de l'idée de la machine intérieure de l'addiction
01:07en fait. Il y avait cette idée-là, la première phrase du titre c'est « release the drain
01:11and let the fluid go », cette idée qui a comme l'idée de l'ouverture d'une veine
01:15ou de l'ouverture d'un canal qui libère un liquide en fait et qui crée une sensation.
01:20Il y a cette idée dans le refrain quand je dis « my love for you will be gone », qu'il
01:24y a cette idée qu'on y va à fond et puis après demain c'est terminé. Le son des
01:29machines c'est vraiment un truc qui drive l'album, c'est un espèce de truc constant
01:34dans tout l'album, c'est l'idée de la machine extérieure de la machine intérieure.
01:39Il y a pas mal d'éléments un peu clés dans Pale Yellow. Un des éléments pour moi
01:43qui est un peu fondateur, sur lequel j'ai travaillé, c'était des pistes d'un instrument
01:48qui s'appelle le chamberlain, c'est un instrument à bandes avec des vieux samples
01:52et il y avait cette voix d'opéra en fait. C'est une voix d'homme mais pitchée vers
01:57le haut avec un espèce de vibrato comme ça qui est un peu fausse. Quand je chante un
02:02peu faux, j'ai fait en sorte que tout soit un peu faux dans l'album. Sur la base de
02:06cette voix, on a réenregistré tous les mécanismes. En fait, c'est un mécanisme de rotor qui
02:12fait tourner une bande de voix. Les mécanismes font des choses comme ça, un espèce de noise
02:24avec des espèces de grincements, vachement d'harmonique. Et puis pas mal de bruit d'attaque
02:29et de release. Et à partir de ça, quand on joue tout ensemble en fait, et là j'ai
02:39la voix avec l'espèce de noise constant. J'ai fait la même chose sur le piano, le
02:46piano il est passé dans des bandes, donc il est toujours un peu faux, des bandes dont
02:50je force le ralentissement parfois. Une piste de piano comme ça, qui est toujours un peu
02:56buggée, avec une espèce d'altération. La balance se fait avec la voix d'opéra.
03:02Et ça nous fait ça. Donc il y a le piano, ce piano qui galère un peu. Ça tourne autour
03:18de ça. Donc ça tourne autour de ça. Et après, on passe au refrain. Et le refrain
03:35c'est une idée, tout de suite ça part dans un truc beaucoup plus lumineux. Alors là
03:38il y a plusieurs petits trics. Et en fait l'effet c'est qu'au moment du refrain je
03:56lâche tout en fait. J'ouvre les cordes en ifi en fait. Et ça marche pour moi que s'il
04:01y a vachement de lumière autour de ça. Que si justement, il y a des moments de malaise
04:07mélodique, harmonique comme ça. Il peut y avoir des moments où... Oui, à un moment
04:24on peut savoir vraiment ouvrir les vannes en fait. C'est que des rapports de contraste
04:28en fait entre du sombre et du lumineux. Sur Pale Yellow aussi l'idée c'est que je chante
04:32à deux octaves d'écart. Mais je chante aussi sur mon octave très très grave. Ce qui fait
04:38que sur Pale Yellow par exemple, ces deux voix ensemble me permettent de faire sortir
04:44la voix principale plus. Parce qu'en fait je ne sais pas pourquoi, c'est un espèce de
04:47phénomène de mix en fait. La voix grave pousse la voix du dessous avec une espèce
04:52de grain. Elle n'est pas vraiment audible mais si tu écoutes vraiment proche tu te
04:56rends compte qu'il y a deux voix qui chantent. Ça sonne un peu comique mais en fait en texture
05:14dessous ça va super bien. C'est un truc de mix qui est un peu un gros trick de l'album
05:18qu'on a vachement utilisé. Et après il y a ma voix de poitrine. Parfois on a aussi des layers en haut.
05:30Et ça dans la reverb, ça crée des harmoniques en haut. En fait il y a peu de travail de prod
05:40sur la voix en termes d'harmonie ou de doublage. Toujours la voix lead mais par contre c'est un peu
05:44ces deux anges gardiens autour de ma voix principale, ma voix très grave et ma voix très haute, qui
05:50des fois permettent de produire un peu la voix. On est allé à Amsterdam au Stedelijk Museum.
05:57On a eu l'autorisation du musée et des ayants droit de Jean Tinguely d'enregistrer les
06:05machines. Parce que toujours dans cette obsession de l'industriel des machines, Jean Tinguely
06:09c'est un sculpteur génial suisse qui construit des espèces de machines à la Mad Max complètement
06:17folles avec des éléments métalliques souvent recyclés. Il a pu travailler aussi avec des
06:25bandes radiophoniques ou des choses comme ça. Des sculptures qui sont cinétiques mais qui
06:30aussi créent du son. Et donc on a eu l'autorisation de sampler ces instruments un par un pour
06:37l'album. Et sur Pale Yellow, il y a ces machines. À chaque fois en en extrayant la note, il y a une
06:44impression de note. Il y a cette impression là. Et ça, ça rentre dans le beat. Ça c'est la base du beat qui est programmée
06:53comme un beat habituel sur mon ordi. Et après en rajoutant les machines, ça fait comme un espèce de liant.
07:08Il y a cette impression de tournerie un peu mélodique en plus.
07:13Voilà, ça c'est vraiment tous les ingrédients de Pale Yellow.