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Comment les SDF vivent le confinement
Brut
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il y a 5 mois
Pendant ce temps-là à Lille, David est SDF, et depuis le début du confinement, il se sent abandonné…
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News
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00:00
Il y a eu un confinement qui a été fait par l'État.
00:03
Pour nous, aucun confinement n'a été fait.
00:05
On est dans la rue, on peut venir et aller là où on veut.
00:08
Il n'y a aucun ordre qui a été donné pour nous au niveau de la présidence.
00:12
Du coup, on ne sait pas ce qu'il en est pour nous, qu'est-ce qu'on va faire.
00:15
On est nombreux à être à la rue en ce moment,
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à se demander qu'est-ce qui va nous arriver à nous, tout simplement.
00:23
Le SAMU, les pompiers qui font des maraudes habituellement, ils passent toujours nous voir ?
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Non, même le SAMU social ne passe pas nous voir.
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Les pompiers ne prennent pas de nouvelles pour nous.
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De temps en temps, la police municipale, ceux qui nous connaissent,
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personnellement, nous demandent comment on va.
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Sinon, rien, rien n'est fait pour nous, ceux qui sont à la rue.
00:40
Mais c'est strictement rien du tout.
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Il n'y a plus de maraudes, rarement des maraudes maintenant.
00:45
Du coup, voilà, on ne sait plus comment réagir.
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Pendant ce temps-là,
00:51
Alil, David et SDF, et depuis le début du confinement, ils se sentent abandonnés.
00:57
Aujourd'hui, on attend.
01:01
On attend, on est comme vous, on attend.
01:03
Et on attend encore plus de choses que vous, vous n'attendez, tout simplement.
01:06
Qu'est-ce que tu attends en plus ?
01:10
Qu'ils ouvrent des structures pour nous.
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Ça aurait dû être la priorité de la ville de Lille, d'ouvrir, je ne sais pas moi.
01:19
Il y a des logements vacants, des bâtiments qui sont à l'abandon.
01:23
De les ouvrir, ne serait-ce qu'une salle de sport, d'ouvrir pour nous.
01:28
Mais on ne le fait pas.
01:31
On ne le fait pas.
01:32
Comme vous le savez, nous, on a le droit d'attraper le virus, mais pas eux.
01:35
On a l'impression que les gens qui restent encore dans les rues, c'est...
01:37
C'est ceux qui sont sans domicile, voilà.
01:40
Nous, on a le droit d'accès à aller partout.
01:43
Et on n'a aucune prévention pour nous au niveau du virus.
01:47
Même des masques, on ne nous les donne pas, on ne nous donne rien, rien.
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On ne nous dit même pas les symptômes.
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Je ne sais même pas ce que c'est que les symptômes du virus, pour vous dire.
01:58
– Ton quotidien, il a changé depuis 2-3 jours, tu le sens ?
02:01
– Ouais, carrément.
02:01
Oh bah oui, il a changé.
02:03
C'est plus seul.
02:05
Je suis plus seul, maintenant.
02:07
C'est d'habitude, beaucoup plus de passage.
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Du coup, les gens s'arrêtent, discutent, même s'ils ne donnent pas, ils discutent.
02:14
Maintenant, c'est fini, il n'y a plus personne qui s'arrête.
02:15
Pour se balader, il faut des autorisations.
02:18
Tu regardes et hop, ils demandent à la dame, il y a une autorisation, une autorisation.
02:21
C'est marrant, maintenant, qu'il faut des autorisations.
02:22
Nous, ils ne nous donnent pas d'autorisation, vous voyez.
02:25
Ils vont nous croiser 20 fois dans la journée, 20 fois, ils vont nous laisser tranquille.
02:29
Regardez, les rues sont vides, les gens, ils pensent d'abord à eux, ce qui est normal.
02:35
Avec ce qui vient d'arriver, avec le virus,
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c'est normal que les gens pensent d'abord à eux, avant de passer aux autres.
02:40
Mais pensez quand même à ceux qui sont à la rue,
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ayez quand même une petite pensée, tout simplement.
02:46
Les associations qui viennent en aide aux personnes à la rue
02:48
sont en train de se réorganiser.
02:50
Certains restos du cœur ont dû fermer, faute de bénévoles.
02:53
Christophe Robert est le délégué général adjoint de la fondation A.B.Pierre.
02:57
Et pour Brut, il fait le point sur la situation des services d'aide au SDF
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et appelle à une mobilisation nationale.
03:02
La situation est très difficile, mais nous sommes en train d'y travailler.
03:06
Quand je dis nous, c'est les associations, les pouvoirs publics locaux et nationaux.
03:13
Donc, situation très difficile qui impose de nouvelles organisations,
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de nouvelles mutualisations, un pilotage local,
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pour pouvoir au mieux assurer la continuité de ces services essentiels
03:26
pour les personnes les plus fragiles de notre pays,
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que sont les personnes sans domicile et sans abri.
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Nous allons avoir des besoins considérables.
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Nous sommes en train d'organiser la manière,
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d'abord l'identification de ces besoins et la manière de les acheminer.
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Peut-être des besoins en bénévolat,
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peut-être des besoins en matériel particulier,
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en besoins alimentaires, des besoins financiers.
03:52
Donc très vite, dans les heures, dans les jours qui viennent,
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selon les sujets, nous allons faire des appels.
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Il y a déjà localement des gens qui ont fait des appels.
04:00
Regardez ce qu'il se passe autour de vous.
04:02
Allez sur les sites de nos associations.
04:04
Nous vous tiendrons informés sur la manière dont on peut aider de chez soi
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ou parce qu'on a envie de donner un coup de main,
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y compris concrètement dans la rue ou dans nos centres.
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Mais il faut qu'on organise tout ça pour que ça soit efficace.
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Vous pouvez compter sur nous, on ne lâchera pas.
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On va faire tout notre possible pour apporter le maximum de réponses.
04:25
Et je parle de toutes les associations de solidarité,
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de lutte contre l'exclusion ici.
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On va faire le maximum, c'est essentiel.
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Mais on a besoin de tout le monde.
04:33
On a besoin d'un pays qui soit unifié, qui soit solidaire.
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Et peut-être la réponse la plus importante à votre question,
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c'est rester connecté avec nos sites,
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avec nos réseaux sociaux et des associations.
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La Fondation Hervé-Pierre, on informera.
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Parce que dès qu'on aura, et c'est possible même en fin de journée,
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identifié le besoin, on le fera savoir, on le fera tourner.
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Et là, vous pourrez nous aider et cette aide sera considérable.
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En attendant que soient identifiés les besoins très matériels, très précis,
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ou en personnel à tel endroit, ou en matériel médico aussi,
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il y a le don financier qui est possible, qui nous permet d'agir.
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De toute façon, c'est possible aussi d'aider par le don
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à la Fondation Hervé-Pierre, mais aussi aux autres associations.
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Parce que les besoins sont déjà énormément en temps normal
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et qu'ils le seront encore plus ?
05:22
Complètement.
05:22
Si une chose est claire, c'est que les personnes dont on vient de parler ensemble
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dans ce live sont les plus fragiles que connaît notre pays,
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avec ceux qui subissent des problèmes de santé.
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Mais ils cumulent des handicaps, des difficultés,
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des difficultés sociales, psychiques, de santé, d'isolement,
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d'absence de connexion et parfois de langue,
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si on pense aux personnes qui sont en situation de migration.
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Et donc, qui dit « cumulent de difficultés » quand une crise intervient ?
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Comme celle que nous connaissons aujourd'hui, sanitaire.
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Mais pensez, quand il y a des grands hivers froids,
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tout le monde prend conscience de ça.
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Eh bien, l'urgence liée à la crise fait que ces personnes
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sont particulièrement, particulièrement en difficulté.
06:05
Donc les besoins sont énormes et les besoins vont être énormes
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pendant les semaines qui viennent.
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