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  • il y a 5 mois
"Je suis en vie, quoi ! J'ai de la chance, et se rappeler de ça, c'est génial !"

Léa Moret a 23 ans et elle est atteinte de la mucoviscidose. Aujourd'hui, elle souhaite partager son expérience et montrer que l'on peut "vivre normalement avec cette maladie".
Transcription
00:00De se rendre compte qu'on va mourir et d'être conscient de sa mort
00:04et de se poser ces questions existentielles, même tous les jours en fait,
00:08c'est assez exceptionnel parce que ça te permet de savoir à tout moment de ta vie que t'es en vie.
00:30Je me suis rendu compte que j'avais de la chance dans la manière dont je vivais avec cette maladie,
00:44avec la mycoviscidose, et que j'avais envie de juste partager ma vie, mon expérience pour
00:50les gens qui sont plus jeunes que moi, les enfants malades plus jeunes que moi et les
00:54parents d'enfants malades plus jeunes que moi, afin qu'ils puissent juste voir quelqu'un de mon
00:59âge qui va bien et qui vit normalement avec cette maladie. J'ai un traitement quotidien à faire et
01:04j'ai de temps en temps des hospitalisations parce que j'attrape une bactérie qui est potentiellement
01:10dangereuse pour la maladie, donc concrètement ma vie n'est pas très différente.
01:17Je fais du sport, je cours aussi vite que ma soeur ou que ma meilleure amie, je voyage,
01:23je fais tout ce que fait une personne normale ou plus parfois. C'est vrai que pour moi c'est
01:32ultra important de montrer des gens qui ont cette maladie qu'ils vont bien. Je
01:39comprends pas pourquoi, c'est pas plus montrer.
01:42Lea était sûre qu'en Amérique latine, il y avait une autre façon de se réparer.
02:02Beaucoup de gens disent que la ayahuasca est une drogue, mais ce n'est pas une drogue, c'est une médecine.
02:12C'est fascinant, magique, ça peut être terrifiant et souvent très douloureux,
02:28mais ça t'emmène dans les tunnels de tes peurs, de tes blessures,
02:41afin que tu puisses les voir et une fois que tu les as vues, tu les acceptes et du coup ces
02:49blocages s'en vont, disparaissent. Ce dont je ne m'étais pas rendue compte consciemment,
02:54mais c'est que depuis que j'étais toute petite, je me suis posé des questions existentielles
03:01assez intenses. Quand tu as 3 ans et que tu vas à l'hôpital et que tu dois faire des
03:08traitements, quelque part dans ton corps et dans ton esprit, tu comprends qu'il y a quelque chose
03:14qui est différent pour toi que pour les autres gens. Donc déjà cette espèce de se sentir très
03:21différent que ce qui est vrai pour les autres n'est pas vrai pour toi. Et puis ce rapport à la mort,
03:28où tu sais très bien, très vite quand tu as cette maladie ou peut-être d'autres maladies,
03:32que la mort c'est quelque chose qui est proche de toi. Et de se rendre compte de ça très jeune,
03:46et de se rendre compte que toi tu as conscience de ça alors que les autres ils n'en ont pas
03:49forcément conscience, c'est très étrange et ça te donne parfois un sentiment de solitude
03:59qui est assez vertigineux. Et comme moi j'ai toujours voulu vivre normalement, avoir l'air
04:10normal, j'ai toujours jamais parlé de ma maladie, j'étais toujours très forte, je voulais toujours
04:14aller plus loin, plus vite, plus fort que les autres pour montrer que j'allais très bien.
04:21Et ça m'a permis de faire plein de trucs. Mais en fait pendant ce voyage, j'ai compris
04:29que dans mon enfance et dans la manière dont je me sentais tous les jours, il y avait des moments
04:41où c'était très difficile. Ça me permet de vivre de manière plus vraie en fait aujourd'hui,
04:46et maintenant je sais que je peux en parler, je peux dire que ça va pas. Je sais que c'est pas
04:53parce que je dis que ça va pas que ça veut dire que je vais être considérée comme malade,
04:57considérée comme faible. Je suis en vie, j'ai de la chance et de se rappeler de ça à toutes
05:02les minutes, c'est génial, ça te permet de faire tout ce que tu veux.

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